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vendredi 30 octobre 2020

La cata



Invitée à participer à une émission de radio Radonej, la radio orthodoxe, pour informer les gens des projets qui détruiront tout ce qu'il reste de beauté à Pereslavl, ainsi que l'écologie du lac, et de tout ce qui l'environne, j'ai dû aller à Moscou. Cela m'a donné l'occasion de passer une bonne soirée avec mon père Valentin, son gendre et sa fille Liéna; mais ce qui m'inquiète, c'est que l'aînée de Liéna toussait beaucoup, et c'est généralement par les enfants de la famille Asmus que je chope grippes et infections ORL.
Pour rejoindre le studio, j'ai pris le métro, et me suis trouvée confrontée au conditionnement covid. Naturellement, on vous informe tout de suite qu'il est interdit de pénétrer sans la masque maudit ni les gants, les gens portent le masque sous le nez, mais ils le portent, les amendes pleuvent, et quand je parle de conditionnement, c'est le mot qui convient: en face de moi, j'avais un écran qui diffusait sans arrêt des "infos" covid. covid, covid, covid, covid en lettres de toutes les couleurs, avec des signes lumineux, et on diffuse aussi en boucle des messages audio qui répètent covid, covid, covid, il n'y a plus que cela au monde, à Moscou, le covid. 
Le père Valentin avait lu, corrigé et annoté la traduction russe de Yarilo. Ce qui me rassure, c'est qu'à part des fautes, des mots mal choisis, trop contemporains car décalqués du français, dans l'ensemble, il trouve que ce que nous faisons avec Natacha reflète bien le livre original, et ce qui me rassure encore plus, c'est que le livre lui plaît, il n'y trouve rien à redire, il lui semble très intéressant. Bien sûr qu'au départ, la relation entre le jeune Fédia Basmanov et le tsar peut sembler scandaleuse, mais lui qui n'est pas spécialement tolérant sur ces sujets m'a parlé des amitiés de la Grèce antique, et discerne très bien où conduit cette histoire, elle lui paraît même à certains égards édifiante. Il m'a dit qu'il attendait la suite de pied ferme. Il pense même que cela ne déplaira pas aux partisans d'Ivan le Terrible, car on sent que j'ai de la sympathie pour lui, et je n'en donne pas une image caricaturale épouvantable.
Nous avons aussi parlé de Raspoutine, car le père Constantin écrit un livre pour le réhabiliter. Personnellement, je sais déjà depuis un moment que Raspoutine ne donnait pas de mauvais conseils au tsar. Mais la grande-duchesse Elizabeth ne pouvait pas le voir. "Et alors? me dit le père Valentin. Elle pouvait se tromper. Les félicitations qu'elle a adressées à ses assassins sont inqualifiables. En ce qui me concerne, pourquoi croirais-je davantage à son sujet ce qu'ont raconté de vrais salauds et des meurtriers plutôt que la famille impériale, pour qui j'ai infiniment d'amour et de respect, et qui aimait cet homme?" 
Avant de partir, j'avais eu une mauvaise nouvelle, mon voisin côté sud, le fils de Violetta, va me priver de vue et de soleil en construisant une baraque sous mes fenêtres afin de la louer. J'avais pensé acheter le terrain il y a trois ans, mais c'est lui qui l'avait fait, à cause de son bain de vapeur, qui dépasse la limite, et qui compte beaucoup dans sa vie. En rentrant, j'ai trouvé la barrière de bois de ce terrain écroulée, un bull-dozer au travail, j'aurai bientôt sous les yeux la clôture métallique de rigueur. Pressentant quelque chose de ce genre, j'ai planté un noisetier, devant la fenêtre où je travaille. De là, je contemplais les nuages, la lune naissante, tout cela me sera enlevé. Constatant mon peu d'enthousiasme; le voisin m'a dit: "Vous avez l'air attristé?
- Eh bien, Oleg, je ne suis pas ravie, je comprends votre point de vue, mais je n'ai pas envie d'avoir la vue sur une maison.
- Mais je la ferai jolie...
- Si vous pouvez, faites-la simple et pas trop haute…"
Je crains que la notion de jolie maison ne soit pas la même pour Oleg et pour moi. En réalité, je regrette de plus en plus de ne pas avoir eu le cran d'aller dans un village, ou plus loin. Car ici, cela va devenir de plus en plus moche, et toutes ces constructions sauvages dans des zones marécageuses autour d'un lac imprévisible qui peut finir par se fâcher risquent de provoquer un jour une inondation. En face, derrière les deux isbas, dernier joli point de vue que j'avais, on va construire quatre bâtisses; et comme les étages paraissent ici du dernier chic, elles vont certainement dépasser et gâcher complètement le paysage.
Le monde que nous ont fait les deux derniers siècles me paraît de plus en plus affreux et étouffant. Les gens dénaturés, intérieurement terriblement appauvris, mutilés, et de plus en plus fous, une folie qui n'a rien de romantique, une folie sinistre et laide; les nouvelles de France me bouleversent et me glacent le sang. Je ne suis pas étonnée, car tout cela, je le sentais arriver depuis les années 70; ce qui ne cesse de m'étonner, en revanche, c'est que nous ayons été si peu nombreux à le réaliser, tant c'était évident, mais c'est cela, justement, l'effet du conditionnement et de la folie collective. J'observe même que certains malheureux ne peuvent se débarrasser de ce conditionnement qui nous a perdus, ils s'y cramponnent de toutes leurs forces, au fond il y a deux oeuvres auxquelles je pense sans arrêt, en plus du Meilleur des Mondes et du Seigneur des Anneaux, c'est le rhinocéros de Ionesco et Tartuffe de Molière. 
L'humanité, en basculant dans le matérialisme et la profanation, est lentement devenue stupide et folle, d'une stupidité amnésique et baveuse. Les peintres de Pereslavl, et même de Moscou, protestent contre le saccage envisagé du lac par un festival de magnifiques tableaux, je crains que ce ne soit un dernier hommage, non seulement au lac, mais à la véritable Russie, et plus généralement, à l'humanité. De mon côté, j'ai dessiné les isbas pittoresques de mon quartier avant l'invasion des monstres. 
Ce matin j'ai vu cette déclaration de l'immonde Soros, rapportée par un site russe: "il est temps d'en finir avec la famille et la vie privée". Nous arrivons aux derniers cercles de l'enfer  moderniste. Est-ce un hasard ou un signe que l'abominable vingtième siècle ait commencé par le meurtre crapuleux d'une famille idéale, celle du tsar Nicolas? Je viens de regarder la vidéo pleine de bon sens et de colère d'un jeune médecin. Nos enfants, dans l'univers des concombres masqués, n'arrivent plus à apprendre à parler, à communiquer, déjà que la crèche du matin au soir, et les relations inexistantes avec des parents  abrutis par le boulot et le conditionnement général ne leur permettaient pas un développement normal, pensez à ce qui va se passer, maintenant, et même plus de grands-parents pour compenser, n'est-ce pas la réalisation du projet Soros?



3 commentaires:

  1. La vidéo a été supprimée par youtube, elle était trop vraie et trop percutante.

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  2. Céline en 1939 : Tout ça plus décidé que jamais à ne jamais céder un pouce de ses Fermes, de ses Privilèges de traite des blancs par guerre et paix jusqu’au dernier soubresaut du dernier paumé d’indigène. Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes. Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s’accomplit.

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