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jeudi 3 novembre 2016

Mon bébé

Ma maison sous la neige. On est en train de faire les encadrements de fenêtres.
Je suis allée avec Kostia chez un encadreur. Comme pas mal de Russes, il sait mieux que moi ce qu’il faut faire, et j’ai dû lutter pied à pied pour ne pas me laisser refiler des cadres kitsch plein de dorures.
La neige a tout recouvert, et j’aime bien cela, mon chien aussi, tout est propre et lumineux, les disgrâces nappées de blanc, cependant, cela ne va pas durer, un réchauffement est annoncé, ce qui signifie gadoue et paysage sombre
Une annonce qui m'a beaucoup amusée:
(d'un type qui répare des ordinateurs)
MON BEBE
Je vaux mieux qu'un chien
JE NE T'ABANDONNERAI JAMAIS
Je travaille pour manger
Je t'aiderai toujours
Appelle-moi, simplement

Kostia ne comprend pas ma répugnance à manger de la viande, il me dit que c’est un péché, que Dieu nous a créés comme cela, que c’est de la sensiblerie. Mais il admet que dans le contexte moderne des élevages monstrueux et des abattoirs atroces on en arrive à des horreurs qui me coupent l’appétit. « Il ne faut pas y penser, » me dit-il. En effet, c’est plus facile.
Je lui ai rétorqué qu’Adam et Eve, bien que Dieu les eût « créés comme cela », différents et complémentaires, n’étaient pas censés faire l’amour au paradis terrestre.
Il y aurait beaucoup à dire sur la question mais elle n’est pas de celles qu’il est facile d’aborder. Or c’est précisément une de celles qui me préoccupent le plus…
Kostia  veut me donner un coffre paysan ancien, et une paroissienne fauchée en vendrait un. On en trouvait autrefois pour 1500 roubles au « musée du fer à repasser », ils y sont vendus maintenant 25 000 roubles et ils sont loin d’être aussi beaux.
J’avais donné le mien à mon jeune copain Sérioja quand j’avais quitté la Russie, car on n’a pas le droit d’exporter des antiquités, et puis un coffre russe est à sa place en Russie.
Je me sens prise dans tout un réseau de gens qui me donnent des tuyaux, me rendent des services, et je commence à être repérée, avec mon petit chien.
Au café français, une dame m’entendant m’adresser à celui-ci en français : «Mon petit chien », m’a désigné ses enfants en me disant : « Voici petite (en français dans le texte) Marguerite et petit (en français dans le texte) Nikita ! »


Maison à vendre

                                                   


2 commentaires:

  1. Çomme c'est poétique très heureuse de vous lire belle soiree amities marie

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  2. Le vert turquoise de votre maison est un rayon de soleil sous le ciel enneigé .

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