C’est dommage que cela ne se soit pas produit avant le
depart de mes Français, je viens de rencontrer un prêtre avec qui j’ai des amis
communs, Iouri et Dany, et qui est depuis deux mois en charge de la cathédrale
saint Vladimir à Pereslavl, le père Constantin. Nous sommes allés ensemble au
café français faire connaissance, et nous avons des affinités. La cathédrale a
une belle iconostase, de belles icônes contemporaines. Et rien de tape-à-l’œil
ni de consternant dans le décor. La dame qui vend les cierges m’a gentiment
offert le café en attendant que le batiouchka soit disponible.
Et puis alors, détail très important, le père Constantin a
reçu avec sa paroisse le fardeau (la croix !) de la restauration de la
magnifique église du saint métropolite Pierre, construite par Ivan le Terrible
et ruinée par les soviétiques. Les autorités locales s’en foutent complètement,
et elle pourrit sur place, avec son architecture admirable, son toit en forme
de tente, sa coupole en tuiles de bois essentées, sa belle iconostase, ses
portes sculptées, ses voûtes, ses deux sanctuaires superposés, celui d'été, celui d'hiver, une vraie merveille.
J’étais très excitée, car je voyais enfin l’occasion d’être
utile. J’ai dit au père Constantin : « Et si nous proposions à des
Français orthodoxes (ou simplement intéressés par cet exploit) de venir aider à
la restauration, moyennant hébergement sur place ? Peut-être que cela
réveillerait la conscience des autorités.
- Je crains qu’elles n’en aient aucune. Mais en effet,
c’est une idée, il faut en parler auparavant à l’évêque. »
Il faut assécher et consolider l’église. Il faudrait
restaurer l’iconostase restante telle qu’elle est. Il lui manque ses
colonnades, mais il en reste un exemplaire, qui peut servir de modèle aux
autres. Les sols datent du XIX° siècle et mieux vaut les conserver en l’état
que les remplacer par du marbre poli à la gomme. La question se pose dans l’église
supérieure, dite d’été. Car le sol du XIX° a été posé sur le sol d’origine, que
l’on voit dépasser, des carreaux du XVI°. Seulement nous ne savons pas dans
quel état est le sol du XVI° dessous…
La petite église d’hiver, voûtée, aurait besoin de
fresques, mais les services d’un fresquiste sont au dessus des moyens de la
paroisse. L’iconostase y est aussi de taille réduite, à la limite, une fois
finis mes livres, je pourrais m’y atteler, gratuitement. Celle du haut est
beaucoup plus grande, c’est une œuvre de longue haleine.
Il reste deux ou trois éléments en bois d’époque, un très
beau lutrin et un tombeau du Christ. Je rêverais de faire de cette église un
témoignage de beauté et de simplicité, de respect des données architecturales,
de l’esprit du XVI° siècle qui l’a vue naître.
Le père Constantin ne l’avait lui-même pas encore vue, nous
semblons avoir les mêmes conceptions de la restauration idéale.
Le dernier prêtre a été assassiné et canonisé depuis, il s'appelait également Constantin. Sa
petite-fille est venue dernièrement en visite.
Donc, si l’évêque est d’accord, orthodoxes de bonne
volonté, venez à Pereslavl Zalesski
faire œuvre utile !
Je n’avais pas d’appareil avec moi pour faire
des photos… La voici sur une ancienne photo de Pereslavl.
Et ici, sur une photo de l'année dernière:
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