Sabrina n’envisage pas
d’émigrer, elle pense être plus utile, dans ce grand combat eschatologique qui
se déroule aujourd’hui, en France qu’ici. Mais elle est amenée à voyager entre
les deux pays,.
Olga mue par les réflexes de
son passé de guide, a voulu se rendre à la source de sainte Barbara, bonne
occasion pour faire le tour du lac. L’ennui, c’est qu’il y avait du monde, et
que les gens arrivent avec quinze bidons à remplir sous le filet d’eau qui
s’écoule. Ghislain est allé apprivoiser une mégère pour en retirer au moins un
en contrebande, pendant qu’Olga et Sabrina allaient se plonger dans la cuve
d’eau glacée, ménagée dans une cabane à proximité. Bravo. Je ne l'ai pas envisagé une minute, j'ai passé l'âge.
Il faisait très gris, très
humide, brumeux. La forêt n’avait plus de couleur, juste un brun verdâtre aux nuances
diverses. Le lac semblait plus lumineux que le ciel, phénomène que j’ai souvent
observé. Et soudain, j’ai vu une tache de lumière dorée à sa surface, juste un
rayon qui tombait depuis une ouverture dans la brume, c’était si
extraordinaire, mais la photo ne rend pas la beauté de l’événement, la douce intensité de ce rayon dans la grisaille, pareil à une sorte de visite mystique, un oeil qui s'ouvre et projette son âme. Il se passe
toujours quelque chose, sur ce lac. Il est bien rare de ne pas y trouver une
féerie ou un signe, en cela, il rappelle le Ventoux et ses lumières bizarres. C'est un être, un organisme, complexe, énorme et hanté.
Il est agréable de converser avec des amis intelligents qui comprennent ce qui nous arrive dans toute sa profondeur métaphysique et eschatologique ; et pourtant, tant de conversation me saoulait. Mes regards partaient vers les arbres, vers le ciel, vers la nature, avec qui je dialogue d’une autre manière, et qui semblait m’appeler, car elle me connaît et me reconnaît, elle m’a trouvée, elle s’entretient avec moi, je dirais qu’elle me requiert.
J’ai récupéré mes dessins sous
passe-partout, pour la future exposition, et de les voir tous mis en valeur et alignés
m’a surprise, c’est vrai qu’ils sont bien, en tous cas, ils me sont
spécifiques, ils ont leur style. Sur VK, une Russe m’a appelée « Notre
Monet lyrique de Pereslavl ». Quand je pense que toute ma vie je me suis
heurtée à un mur, en ce domaine, la seule exposition que j’avais faite sur
invitation, en Allemagne, et j’y étais allée exprès, à grands frais, par le train, avec mes
cadres, depuis la France, avait été éreintée par un journaliste teuton.
J’ai dit à Dany qu’en dehors
de toute autre considération, la situation politique, l’orthodoxie etc. il
fallait bien reconnaître que je n’avais jamais pu trouver ma place en France,
entre les barrières idéologiques et les barrières sociales, qu’en quelque
sorte, la France m’avait rejetée, alors que la Russie m’a accueillie à bras
ouverts. La Russie, c’est mon destin. Mais la France, je l’ai dans les gènes et
je souffre terriblement de la voir saccagée par les démons auxquels elle s’est
livrée. Une jeune femme, sur Facebook, me dit qu’on a besoin de moi, de la
culture que j’ai gardée, alors qu’on la partout arasée, que je suis le ferment
des futurs renouveaux, j’en suis profondément touchée.
J’ai regardé une émission de
Tocsin avec une scientifique qui fait des recherches sur le paranormal et les
expériences de mort imminente ou de sorties du corps. Elle croit que la
conscience survit à la mort physique, et passe dans une autre dimension, que
cela se produit aussi chez certains de leur vivant, et pense que la création
artistique est d’ordre médiumnique, c'est aussi mon avis. Je suis totalement
dépassée par ce que je fais, ce que je fais se produit à mon insu. J’ai
l’impression d’être une plaque photographique et les clichés obtenus sont pour
moi-même une découverte et une surprise, et cela dans le domaine artistique
comme dans le domaine littéraire.
Une paysanne déclare que ce
qui se passe avec les troupeaux évoque le massacre des bisons pour affamer
les indiens. En effet. Et aussi la collectivisation soviétique. Tout cela est
si infâme, si cousu de fil blanc et de si mauvaise augure que tout peuple
normal devrait être soulevé d’horreur et d’inquiétude. Mais ce n’est pas
vraiment le cas, et comme pour le forfait du Donbass, qui a duré quand même
huit ans dans l’indifférence totale, la presse se tait. Les cris, les pleurs et
les injures ne s’entendent que dans un faible rayon, et les répercuter sur
Internet ne perce pas, comme dirait Sabrina, le plafond de verre. Le peuple
français paraît ensorcelé. On ne doit pas s’étonner, quand on se souvient de
ses réactions au moment du covid, ou plutôt de son absence de réaction, voire
de sa complicité empressée. Il a laissé masquer, museler, isoler ses propres
enfants, et leur injecter des saloperies en série, il a laissé achever et
enfermer ses vieux, il a dénoncé et insulté les réfractaires. Alors les paysans et leurs vaches... Mais tout cela se
paiera très très cher. Dans ce monde ou dans l'autre. Ou les deux.
Taker Carlson dit de ce qui se
déroule en ce moment : « C’est une bataille spirituelle :
l’establishment est composé des personnes les plus sombres qu’il soit ».
« Les gens qui sont responsables sont les plus malhonnêtes, les plus
impitoyables, le groupe le plus anti-humains à qui j’ai jamais eu
affaire. » Et il ajoute : « Il n’y a aucune explication
politique à ce qu’ils font ».
Et c’est de cela qu’il nous
faut prendre conscience. Ne plus se bercer d’illusions. Nous avons à la
tête des pays d’Europe des gens toxiques, pervers, retors et capables de tout.
Leurs actes ne sont même pas rationnels du simple point de vue de la piraterie
et de la prédation financière. Ils ont pour nous, pour la Russie et pour
l’Ukraine dont ils se servent, une haine rabique. Ils sont fichus, en perdant
la partie, de détruire complètement leurs satrapies hagardes.
Les flics attaquent les paysans avec des chars, cela me rappelle maintenant l’arrivée brutale des tanks ukrainiens à Marioupol en 2014, et cela ne me paraît pas un hasard. J’ai envie de pleurer, de hurler, quand je vois ces gens aux prises avec les cognes de la ministresse, plus pustuleuse que les vaches à nodules, sinistre émissaire de ce que l'humanité compte de plus répugnant, ces gros pous financiers qui nous veulent la peau et ne sont jamais repus du sang ni du malheur des autres. Un influenceur a lu une adresse du conseil des vétérinaires, aussi vénal que celui des médecins pendant le covid. Il s’indigne de « la haine sur les réseaux ». Ah bon ? Il faudrait en plus, les aimer ? Et quelles raisons aurions-nous de le faire ? Ces gens ont tous les culots, une impudence de malfrats. Et pour finir il appelle à la répression, je crains de plus en plus qu’ils ne flinguent bientôt les agriculteurs avec leurs troupeaux.
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500 000 moutons abattus
en Grèce. C’est totalement hallucinant. La collectivisation en URSS, menée avec
la même férocité, avait engendré une célèbre famine, et c'est bien ce qui pourrait succéder aux
massacres barbares que nous ont déclenchés les démocrates modèles, après avoir organisé tranquillement et perfidement, sur le long terme, le génocide de plus d’un million de slaves. Une fois de
plus.
Je livre à la méditation des lecteurs le dernier Campagnol, très pénétrant.

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