Translate

jeudi 11 décembre 2025

L'oeil doré du lac


J’ai eu la visite d’une autre relation de Slobodan, Sabrina, d’origine italienne,  intelligente, très sympathique. C’est une avocate, venue en Russie pour son travail. Au même moment, Olga, qui devait venir ici, ce que j’avais complètement oublié, est arrivée avec Ghislain. De sorte que la maison était pleine et comme hôtesse, j’ai d’ailleurs été au dessous de tout. Mais nous avons discuté sans arrêt, comme le font les gens que leur perception aiguisée des choses condamne ordinairement à une certaine solitude. 

Sabrina n’envisage pas d’émigrer, elle pense être plus utile, dans ce grand combat eschatologique qui se déroule aujourd’hui, en France qu’ici. Mais elle est amenée à voyager entre les deux pays,.

Olga mue par les réflexes de son passé de guide, a voulu se rendre à la source de sainte Barbara, bonne occasion pour faire le tour du lac. L’ennui, c’est qu’il y avait du monde, et que les gens arrivent avec quinze bidons à remplir sous le filet d’eau qui s’écoule. Ghislain est allé apprivoiser une mégère pour en retirer au moins un en contrebande, pendant qu’Olga et Sabrina allaient se plonger dans la cuve d’eau glacée, ménagée dans une cabane à proximité. Bravo. Je ne l'ai pas envisagé une minute, j'ai passé l'âge.

Il faisait très gris, très humide, brumeux. La forêt n’avait plus de couleur, juste un brun verdâtre aux nuances diverses. Le lac semblait plus lumineux que le ciel, phénomène que j’ai souvent observé. Et soudain, j’ai vu une tache de lumière dorée à sa surface, juste un rayon qui tombait depuis une ouverture dans la brume, c’était si extraordinaire, mais la photo ne rend pas la beauté de l’événement, la douce intensité de ce rayon dans la grisaille, pareil à une sorte de visite mystique, un oeil qui s'ouvre et projette son âme. Il se passe toujours quelque chose, sur ce lac. Il est bien rare de ne pas y trouver une féerie ou un signe, en cela, il rappelle le Ventoux et ses lumières bizarres. C'est un être, un  organisme, complexe, énorme et hanté. 

Il est agréable de converser avec des amis intelligents qui comprennent ce qui nous arrive dans toute sa profondeur métaphysique et eschatologique ; et pourtant, tant de conversation me saoulait. Mes regards partaient vers les arbres, vers le ciel, vers la nature, avec qui je dialogue d’une autre manière, et qui semblait m’appeler, car elle me connaît et me reconnaît, elle m’a trouvée, elle s’entretient avec moi, je dirais qu’elle me requiert.

J’ai récupéré mes dessins sous passe-partout, pour la future exposition, et de les voir tous mis en valeur et alignés m’a surprise, c’est vrai qu’ils sont bien, en tous cas, ils me sont spécifiques, ils ont leur style. Sur VK, une Russe m’a appelée « Notre Monet lyrique de Pereslavl ». Quand je pense que toute ma vie je me suis heurtée à un mur, en ce domaine, la seule exposition que j’avais faite sur invitation, en Allemagne, et j’y étais allée exprès, à grands frais, par le train, avec mes cadres, depuis la France, avait été éreintée par un journaliste teuton.

J’ai dit à Dany qu’en dehors de toute autre considération, la situation politique, l’orthodoxie etc. il fallait bien reconnaître que je n’avais jamais pu trouver ma place en France, entre les barrières idéologiques et les barrières sociales, qu’en quelque sorte, la France m’avait rejetée, alors que la Russie m’a accueillie à bras ouverts. La Russie, c’est mon destin. Mais la France, je l’ai dans les gènes et je souffre terriblement de la voir saccagée par les démons auxquels elle s’est livrée. Une jeune femme, sur Facebook, me dit qu’on a besoin de moi, de la culture que j’ai gardée, alors qu’on la partout arasée, que je suis le ferment des futurs renouveaux, j’en suis profondément touchée.

J’ai regardé une émission de Tocsin avec une scientifique qui fait des recherches sur le paranormal et les expériences de mort imminente ou de sorties du corps. Elle croit que la conscience survit à la mort physique, et passe dans une autre dimension, que cela se produit aussi chez certains de leur vivant, et pense que la création artistique est d’ordre médiumnique, c'est aussi mon avis. Je suis totalement dépassée par ce que je fais, ce que je fais se produit à mon insu. J’ai l’impression d’être une plaque photographique et les clichés obtenus sont pour moi-même une découverte et une surprise, et cela dans le domaine artistique comme dans le domaine littéraire.

Une paysanne déclare que ce qui se passe avec les troupeaux évoque le massacre des bisons pour affamer les indiens. En effet. Et aussi la collectivisation soviétique. Tout cela est si infâme, si cousu de fil blanc et de si mauvaise augure que tout peuple normal devrait être soulevé d’horreur et d’inquiétude. Mais ce n’est pas vraiment le cas, et comme pour le forfait du Donbass, qui a duré quand même huit ans dans l’indifférence totale, la presse se tait. Les cris, les pleurs et les injures ne s’entendent que dans un faible rayon, et les répercuter sur Internet ne perce pas, comme dirait Sabrina, le plafond de verre. Le peuple français paraît ensorcelé. On ne doit pas s’étonner, quand on se souvient de ses réactions au moment du covid, ou plutôt de son absence de réaction, voire de sa complicité empressée. Il a laissé masquer, museler, isoler ses propres enfants, et leur injecter des saloperies en série, il a laissé achever et enfermer ses vieux, il a dénoncé et insulté les réfractaires. Alors les paysans et leurs vaches... Mais tout cela se paiera très très cher. Dans ce monde ou dans l'autre. Ou les deux.

Taker Carlson dit de ce qui se déroule en ce moment : « C’est une bataille spirituelle : l’establishment est composé des personnes les plus sombres qu’il soit ». « Les gens qui sont responsables sont les plus malhonnêtes, les plus impitoyables, le groupe le plus anti-humains à qui j’ai jamais eu affaire. » Et il ajoute : « Il n’y a aucune explication politique à ce qu’ils font ».

Et c’est de cela qu’il nous faut prendre conscience. Ne plus se bercer d’illusions. Nous avons à la tête des pays d’Europe des gens toxiques, pervers, retors et capables de tout. Leurs actes ne sont même pas rationnels du simple point de vue de la piraterie et de la prédation financière. Ils ont pour nous, pour la Russie et pour l’Ukraine dont ils se servent, une haine rabique. Ils sont fichus, en perdant la partie, de détruire complètement leurs satrapies hagardes.

Les flics attaquent les paysans avec des chars, cela me rappelle maintenant l’arrivée brutale des tanks ukrainiens à Marioupol en 2014, et cela ne me paraît pas un hasard. J’ai envie de pleurer, de hurler, quand je vois ces gens aux prises avec les cognes de la ministresse, plus  pustuleuse que les vaches à nodules, sinistre émissaire de ce que l'humanité compte de plus répugnant, ces gros pous financiers qui nous veulent la peau et ne sont jamais repus du sang ni du malheur des autres. Un influenceur a lu une adresse du conseil des vétérinaires, aussi vénal que celui des médecins pendant le covid. Il s’indigne de « la haine sur les réseaux ». Ah bon ? Il faudrait en plus, les aimer ? Et quelles raisons aurions-nous de le faire ? Ces gens ont tous les culots, une impudence de malfrats. Et pour finir il appelle à la répression, je crains de plus en plus qu’ils ne flinguent bientôt les agriculteurs avec leurs troupeaux.

https://www.facebook.com/share/v/1HiiASkYw1/

500 000 moutons abattus en Grèce. C’est totalement hallucinant. La collectivisation en URSS, menée avec la même férocité, avait engendré une célèbre famine, et c'est bien ce qui pourrait succéder aux massacres barbares que nous ont déclenchés les démocrates modèles, après avoir organisé tranquillement et perfidement, sur le long terme, le génocide de plus d’un million de slaves. Une fois de plus. 

Je livre à la méditation des lecteurs le dernier Campagnol, très pénétrant.




 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire