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lundi 27 avril 2020

Les cosaques arrivent.

le sachet à prosphore
La liturgie du dimanche de Thomas m'a remis les idées en place, alors que je glissais dans la panique au vu des nouvelles. Celle qui me détruit le plus le moral étant celle de la signature par Poutine de la loi autorisant l'expérience de contrôle numérique à la chinoise dans la ville de Moscou. Cependant l'expérience se fera sur cinq ans et avant qu'elle ne s'étende à la province, j'aurai le temps d'ici là de publier mes livres, et éventuellement de mourir, ou, ce qui serait préférable, de trouver une solution ou un asile, car je n'ai pas envie de laisser mes animaux orphelins, monsieur Schtroumpf est tout jeune...
D'ailleurs je garde un léger espoir qu'il feigne, et c'est un espoir que je partage avec un membre du clergé, qui trouve même cette excuse au comportement parfois incompréhensible du patriarche, lequel a quand même pris soin de mettre partout des hiérarques jeunes et proches des fidèles, comme notre évêque, comme s'il avait su que nous allions en avoir besoin. Dieu sait ce qui se passe en sous-main, la technologie contemporaine donne aux malfaiteurs et aux mégalomanes délirants un potentiel de nuisance infini.
De me retrouver avec les orthodoxes de Pereslavl me redonne de la force. On sent qu'ils ont l'habitude des persécutions. J'observe que les Russes ont une grande capacité de résistance passive. Les lois ont souvent été ici si oppressives que tout le monde les contourne instinctivement. Et on n'en parle même pas, on ne les commente pas, on les contourne. Cela rend furieux les esprits totalitaires, qui réclament alors de la répression à cor et à cri, le knout, le pal, le goulag.
J'ai parlé avec une des vendeuses de cierges, elles sont toutes adorables. Je lui ai dit que l'atmosphère de Pâques m'avait un peu évoqué les années 30. "Mais non, me dit-elle, c'est pire, ce sera pire, s'ils nous installent le camp de concentration numérique.
- Mais alors que faire?"
Elle me regarde en riant: "On trouvera bien un moyen de se débrouiller, avec l'aide de Dieu!"
Debout dans l'église, où tout le monde respectait la distance de sécurité, je sentais mon coeur fondre comme du beurre. Au moins n'est-il pas endurci... De l'un à l'autre se tissait un réseau invisible de solidarité, de bienveillance, d'amour évangélique, cela dont on voudrait nous priver en nous habituant à vivre en cage. Car c'est là le seul réseau qui compte, celui de l'amour et de la prière, un réseau qui mettait, au moyen âge, en correspondance mystérieuse des saints qui ne s'étaient jamais vus, comme sainte Geneviève de Paris et saint Syméon le Stylite, un réseau terriblement atrophié chez tous les mutants post-industriels mutilés par des décénnies de connerie, de tyrannie bureaucratique et technologique, de dressage dans les écoles ou devant les écrans, et de totale privation de toute expression artistique collective spontanée. Pour reconstituer ces réseaux, je ne connais que deux moyens, la pratique religieuse et la pratique de sa tradition orale et musicale, qui y préparent, deux puissants contrepoisons qui mettent les gens en communion. Les technologies numériques placent des individus isolés en communication, alors que dans les siècles passés, ils étaient en profonde communion, les uns avec les autres, dans le présent, et avec leurs ancêtres, dans le passé, et aussi avec leur environnement, avec le cosmos, qu'ils n'avaient pas besoin de conquérir, car ils en étaient constemment irrrigués, ils en faisaient partie, l'idéal n'était pas la conquête, mais le salut. Je sais qu'il est absolument impossible d'expliquer cela à ceux de la conscience inférieure, cramponnés à l'illusion du Progrès et de l'homme augmenté, de l'homme nouveau ou du surhomme, et je lâche vite prise, désormais, avec eux. La seule chose qui m'importe, est qu'ils nous laissent tranquilles. Mais cela n'arrivera pas non plus, où qu'on soit dans le monde. Car le mépris que nous avons de ce qu'ils prisent si fort, et dont nous n'avons pas besoin, ne les laisse pas en repos.
Il y avait là quelques cosaques, pour veiller sur nous. J'ai acheté un joli petit sachet de brocart pour mettre les prosphores de communion et éviter l'abominable sac en plastique. Il paraît que c'est la femme du père Alexeï qui les confectionne. Comme en ce moment, les prêtres sont encore plus fauchés que d'habitude, cela peut améliorer l'ordinaire.
La vendeuse de cierge m'a demandé de rester après l'office, parce que la télé locale venait tourner, et qu'il nous fallait faire coucou sur le parvis. D'accord, nous voici tous sur le parvis, et là, adieu la distance de sécurité. Le prêtre sort, et me fait signe d'approcher, pour me mettre à côté de lui, et l'opérateur nous crie de resserrer les rangs pour entrer dans le cadre:"Et la distance, la distance?
- On s'en fout, de la distance." me souffle quelqu'un.
Bon...
Le soir je recevais Katia, son père spirituel le père Vadim, et Alexandre le cosaque avec sa femme Natacha et leurs nombreux enfants. Les enfants n'étaient pas prévus au programme mais les aînées voulaient  faire connaissance, au lieu de garder les plus jeunes; je ne savais seulement pas où les asseoir, et nous avons fait deux services. Je voyais cette famille depuis longtemps à la cathédrale, mais je n'arrivais pas à me décider à organiser un dîner. Alexandre est arrivé en costume de cosaque. Cela fait peut-être ricaner le post-soviétique mais moi, cela me convient. Un cosaque habillé en cosaque dans ce monde de merde de la camisole de force numérique et des technocrates au costar consubstantiel et à l'oeil de ptérodactyle, est pour mon âme un beaume parfumé. Je trouve qu'il y a presque là de l'héroïsme à persister dans le caftan et la chemise russe. Le plus jeune, Gricha, avait lui aussi son costume de cosaque, et toujours son air sérieux de petit homme. Je redoutais ce troupeau d'enfants, mais ils se sont extrêmement bien conduits. Les adolescentes, Marina et Sophia, ont l'air intelligent, sain, gentil et elles m'ont fait la vaisselle. La petite Evdokia m'a fait un câlin. Marina et Sophia apprennent le français à l'école, elles avaient des tas de questions à poser, et voudraient prendre des cours, c'est aussi pour cela qu'elles tenaient à venir. Leurs parents, qui ont étudié la diplomatie et les sciences politiques, souhaitent qu'elles acquièrent un français classique de bon niveau et pas un sabir contemporain déformé. Je peux les aider, de ce côté là, pas de problème.
Natacha me plaît beaucoup et m'a toujours plu, elle me semble intelligente, équilibrée, et j'aime bien sa façon de s'habiller, simple, digne et harmonieuse. Son mari est extrêmement gentil et touchant, mais il n'arrête pas de parler, au point que personne ne peut en placer une. Sa femme, qui essayait parfois de l'arrêter, en riait avec des coups d'oeil impuissants. Son idée est que pour sauver la France, il faut que des Français et des Russes se cotisent pour commander une icône de la synaxe des saints russes et français; et cette idée, il l'a suivie toute la soirée. D'après lui, déjà rien que d'y avoir pensé et de nous rassembler à quelques uns ferait intervenir les saints des uns et des autres. Natacha, comme Katia et moi-même, pense que les bonnes volontés orthodoxes doivent se réunir, que nous devons tous nous soutenir mutuellement en ces temps difficiles, et aussi organiser des manifestations culturelles. Bref nous nous sommes tous très bien entendus.
Leur impression est que Poutine ruse, que se produisent des luttes souterraines effroyables, avec des chantages et des pressions que nous n'imaginons pas. Je l'espère. Parce que si le nouvel ordre mondial avale la Russie nous n'aurons plus aucun refuge sur cette terre.
J'avais fait un petit salé aux lentilles et des oeufs à la neige, je n'avais pas préparé d'oeufs à la neige depuis au moins quinze ans. Je n'ai pas perdu la main, ils étaient très bons, j'avais mis de la canelle, parce que je n'avais pas de vanille.
Evdokia m'a fait une réflexion sur mon jeans. J'aurais dû mettre une jupe, et d'ailleurs j'ai failli, dans la famille, la jupe est comme le costume de cosaque du père, une sorte d'étendard: non aux vêtements unisexes, non aux vêtements américains! Et si j'étais cohérente, je ferais pareil, mais qui dit jupe dit collants, sauf en été, enfin en tous cas, pour recevoir les cosaques, il me faudra faire un effort!




jeudi 23 avril 2020

Le dragon

Aujourd'hui, fête de saint Georges. Qu'il nous revienne, pour terrasser le dragon.
L'inquiétant Sobianine propose d'instaurer dans toute la Russie des laissez-passer électroniques. C'est lui qui a fait fermer toutes les églises de Moscou, alors que beaucoup d'autres établissements qui permettent des attroupements ne sont pas fermés. Il circule l'amère plaisanterie suivante:

"Le virus a très peur des supermarchés, refuse catégoriquement de vivre sur les marchés et dans les supermarchés "Epicentre". Il ne supporte pas les foules au point de franchissement des frontières, et aussi dans le métro (là où il fonctionne). Il fuit les files d'attente devant le prêteur sur gages, et aussi les groupes d'activistes venus soutenir leurs complices près des bâtiments des forces de l'ordre. 
C'est un virus tellement profondément croyant qu'il ne vit que dans les églises orthodoxes canoniques..."

Le coup de la fermeture des églises pour cause d'épidémie, même les communistes n'y avaient pas pensé. Du coup, beaucoup de prêtres se retrouvent absolument sans ressources, car ils dépendent essentiellement des dons des fidèles , les "prêtres à mercedes"...

Il profite du confinement de la ville pour faire supprimer une loi de 1948 qui protégeait les forêts qui pénètrent la ville, l'aèrent, et offrent aux gens une merveilleuse évasion, et aux bêtes sauvages un asile. Pensez donc, quel morceau de choix pour les promoteurs immobiliers! 
Dans le même temps, des députés envisagent le marquage général de la population, sur la base du coronavirus. Cela est ouvertement exprimé, et cela correspond aux plans de Bill Gates pour l'ensemble de la planète. Tout de même, je me pose une question stupide mais vitale: Sobianine est-il déjà le maître de la Russie?

Le coronavirus nous met tous à la merci de la mafia qui organise tranquillement sa dictature universelle. Un communiste français établi en Russie me dit que le puçage lui paraît un outil génial pour soigner les gens, on pourra tout de suite savoir quels sont les antécédents médicaux de l'individu, ses allergies etc.. Les communistes sont tout à fait prêts à ce genre de  choses, ce qui me prouve une fois de plus, à quel point capitalisme et communisme ont la même racine. D'abord ils ont une structure d'esprit totalitaire et estiment que le bien public justifie toutes les coercitions, et le bien public, c'est ce qu'eux considèrent comme tel, et pas vous et moi, ils sont disposés, comme Bill Gates, à faire le bien des foules idiotes contre leur volonté, c'est ainsi qu'ils ont spolié et massacré la paysannerie russe qui "ne comprenait rien à la révolution", comme me l'a dit un communiste français, dans les années 70, pour justifier l'opération, et un peintre trotskyste new-yorkais, dans les années 80, car ils sont partout pareils. Ce qui est évidemment troublant, c'est qu'ils ne voient pas la personnalité de Sobianine, si lisible sur ce visage de mafieux bien coiffé aux yeux de crocodile, ni ses actions prédatrices, ni celle de Bill Gates, milliardaire transhumaniste délirant, ils sont prêts à confier leur destin, et même leur intégrité physique, à de pareils individus, mais sont impitoyables envers les croyants qui se confient à Dieu. En cela, ils sont proches des usuriers capitalistes libéraux qui font main basse sur la planète, ils ont la même vision matérialiste, utilitaire des choses, la même approche totalitaire des gens qui doivent être dressés et endoctrinés, la même attitude prédatrice envers la nature, faite pour être dominée et exploitée.
Peu importe l'étiquette politique, sur terre, il y a désormais ce qu'il reste de l'humanité, après les coupes sombres et sanglantes de ceux qui ont voulu son bien au cours des deux siècles précédents, et les extraterrestres, ou les transhumanistes qui ont monté, ou qui approuvent, la satanique manipulation du coronavirus.
Au XX¨° siècle, on pouvait encore fuir quelque part. Au XXI°, on ne le pourra plus. Nous ne pouvons plus compter que sur la miséricorde de Dieu pour disperser ces démons. Je dois dire que j'ai peur, que j'ai même un sentiment d'horreur métaphysique. Je m'en remets à Dieu, bien sûr, mais... que cette coupe passe loin de mes lèvres.

J'ajoute  cet avertissement d'un certain docteur Schmitz, transmis par  Emmanuel Leroy, et les liens sur lesquels il s'appuie:


Et pour ceux qui n'auraient pas encore tout à fait compris ce qui nous attend :
Prêts à être pucés ?
Chère lectrice, cher lecteur,
Depuis le début de la pandémie, Bill Gates finance abondement les recherches d’un vaccin pour contrer le coronavirus.
Mais cet Américain, fondateur et ancien PDG de Microsoft, longtemps l’homme le plus riche du monde, est un personnage trouble :
Curieusement, cela fait 5 ans qu’il prévoit l’arrivée d’une pandémie1 …
A lui seul, il contribue à près de 7% du budget total de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)2.
L’OMS n’a pas prévenu assez vite de la dangerosité du coronavirus. Pire, elle a accéléré la pandémie, en dénonçant les pays qui voulaient fermer leurs frontières à la Chine3.
Étrange quand on connaît les rapports étroits entre Bill Gates et Tedros Adhanom Gebreyesus, directeur général de l’OMS et ancien ministre de la santé en Éthiopie, comme en atteste un projet de la célèbre université de Yale4.
Bill Gates finance 7 vaccins pour vaincre le coronavirus 5 ! Il a investi 250 millions de dollars, et puise une partie dans son fonds de 2,5 milliards de dollars !
Pourquoi une si exubérante philanthropie ?
Prêt à être pucé comme les chiens ?

C'est peut-être que ce vaccin s’accompagnera d’un dispositif de puçage du vacciné.
Oui, de PUÇAGE, comme les chiens !
Le projet est une collaboration tout ce qu’il y a de plus officielle de la fondation de Bill Gates et du MIT7.
Enfin… Bill Gates ne l’appelle pas ainsi.
C’est un « nano-tatouage », preuve de votre vaccination, qui sera indispensable à l’obtention d’un passeport, lequel vous décrira sous toutes les coutures, jusqu’au moindre détail de l’iris.
Près de 3000 réfugiés en Thaïlande, auraient au moins « bénéficié » de ce dispositif 8 9.
Il va sans dire que si la France adopte ces systèmes, vous faire pucer pourrait devenir obligatoire - et si on vous laisse le choix, vous risquez de devenir un vrai paria si vous n’acceptez pas que le gouvernement sache à tout instant ce que vous faites.
Le Danemark a rendu les vaccins obligatoires

Autre fait bien étrange, celui du vote du Danemark pour faire vacciner de force ses citoyens, alors qu’il n’y avait pas encore l’ombre d’un vaccin, en ce 13 mars, jour du vote.
Il s’en est fallu de peu que la police acquiert le droit de rentrer chez les gens sur simple suspicion de Covid19.
Vous trouvez cette information qui paraît folle dans le Local, un site d’actualités en ligne 10.
Il faut dire que la fondation Bill et Melinda Gates est très proche du Danemark.
En partenariat avec l’université de Copenhague, celle du Danemark du sud et la Maternity Foundation, la Fondation Gates finance une application numérique bien spéciale.
Celle-ci a pour vocation de guider les mères des pays pauvres, pour leur fournir des gestes utiles… mais aussi des listes de médicaments à acheter, et des instructions compatibles avec les recommandations de l’OMS11.
Quel type de vaccin conseilleront-ils, sinon celui de Mr Gates ?
Vacciner pour contrôler la population

L’introduction d’une puce dans le corps humain donne un pouvoir démesuré à celui qui l’installe, en termes de surveillance et même de modification chimique du corps.
Si cette technologie venait à être couplée à celle des nanorobots de la taille de cellules, comme celles que fabrique le MIT 12, partenaire institutionnel de Mr Gates, les possibilités de nuisance seraient infinies.
A ce titre, il est important de savoir que le premier nanorobot a été construit déjà il y a dix ans13, et le graal que les chercheurs en nanoscience veulent atteindre, est le nanorobot auto-réplicateur, qui agirait en fin de compte comme un virus14.
Or comme le veut l’adage de lord Acton, le pouvoir rend fou, et un pouvoir absolu rend absolument fou.
Le tatouage de Bill Gates, c’est ça :
Mais moi, je vois ça :

Ce sont les tatouages des camps de concentration.
Emmanuel Macron nous a dit dans son discours qu’il attendait un vaccin, serait-ce celui de Bill Gates ?
Bill Gates à la conquête de la France ?
Ce ne serait clairement pas la première collaboration de Bill Gates avec l’institut Pasteur, car on en compte au moins 3 précédentes15.
En tout cas, la dangereuse accumulation du pouvoir entre ses mains, et l’impossibilité qu’ont les Français de protester dans l’espace public à cause du confinement, lui donne la possibilité de le faire sans la moindre opposition.
Cette pétition n’a rien de drôle

Vous pensez peut-être que tout ça est de la science-fiction.
Et sincèrement, je préférerais que ça le soit.
Les Américains, eux, prennent ça très au sérieux. Ils ont déposé une pétition au parlement américain qui demande à ce qu’une enquête soit faite sur Bill Gates16.
Le nombre de pétitionnaires requis a été atteint.
Cette pétition trouve suspect que le coronavirus se soit produit inopinément en Chine, suite aux Jeux militaires mondiaux du mois d’octobre, et… à une simulation organisée à New York par la fondation de Mr Gates, concernant un coronavirus, l’évènement 201.
Le journal Le Monde, qui cherche à nier le lien entre Bill Gates et l’apparition du coronavirus17, ne trouve rien d’autre à répondre que :
Les intentions de la fondation sont bonnes,
La simulation a pris pour exemple une exploitation agricole au Brésil,
Les résultats de la simulation ne concordent pas avec la réalité !

La pétition pointe aussi le fait que depuis qu’a commencé l’épidémie de Coronavirus, jamais autant de données n’ont été récoltées à l’insu des citoyens.
Elle souligne le fait que Bill Gates, l’OMS et l’UNICEF ont été accusés « de manière crédible » d’avoir essayé de stériliser des enfants kenyans, ce qui a en effet été relevé par des médias indépendants18.
D’autant que Bill Gates avait dit quelque temps avant, qu'il était possible de réduire la croissance de la population africaine de 10 à 15% « en allongeant la durée de vie »19.
Enfin, c’est écrit noir sur blanc : un partenariat entre Microsoft, les Nations Unies et d’autres acteurs puissants, nommé ID2020, a pour but « altruiste » avoué de donner une identité indélébile à 1,1 milliards de personnes « qui en ont le plus grand besoin »20.
On devine que ce sera rapidement indispensable pour tout le monde…
Et on se demande pourquoi le terme de pandémie, qui correspond à une mortalité de 12% des malades, a été attribué par l’OMS au coronavirus qui tue moins de 3% des personnes touchées21, déclenchant ainsi le confinement planétaire d’un individu sur deux.
Croyez-moi, je préférerais que ce soit un poisson d’avril. Je vous en prie, prouvez-le-moi !
Tout ceci est affolant

C’est pourquoi je vous demande, s’il vous plaît, de partager cet email autant que possible.
Discutez-en autour de vous.
Le pire serait que nous soyons pris au dépourvu.
Dr. Thierry Schmitz
Sources :
1. https://www.mercurynews.com/…/coronavirus-bill-gates-predi…/
2. https://www.ouest-france.fr/…/sante-le-budget-de-l-oms-celu…
3. https://www.institutmontaigne.org/…/loms-la-pandemie-et-lin…
4. https://web.archive.org/…/108272_Bradley-et-al_Grand-Strate…
5. https://www.businessinsider.fr/…/bill-gates-factories-7-dif…
6. https://www.lesechos.fr/…/coronavirus-la-fondation-gates-ac…
7. https://www.presse-citron.net/a-quoi-sert-ce-tatouage-invi…/
8. https://www.biometricupdate.com/…/id2020-and-partners-launc…
9. https://www.biometricupdate.com/…/nec-and-simprints-join-fo…
10. https://www.thelocal.dk/…/denmark-passes-far-reaching-emerg…
11. https://www.maternity.dk/proudly-announcing-support-from-t…/
12. http://news.mit.edu/…/cell-sized-robots-sense-their-environ…
13. http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php…
14. http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article22
15. https://www.pasteur.fr/…/lutte-contre-virus-hepatite-c-vih-…
16. https://petitions.whitehouse.gov/…/we-call-investigations-b…
17. https://www.lemonde.fr/…/coronavirus-la-fondation-gates-a-t…
18. https://www.globalresearch.ca/mass-sterilization-ke…/5678295
19. https://www.snopes.com/…/bill-gates-vaccinations-depopulat…/
20. https://id2020.org/projects
21. https://fr.statista.com/themes/6050/le-coronavirus-covid-19/

C'est cela que mon communiste trouve tout à fait normal.
Je dois dire que je fuis les nouvelles concernant les 150 ans de la naissance de Lénine, je n'ai même plus envie de polémiquer. Des gens qui peuvent suivre avec enthousiasme un tel individu, dont la gueule est bien aussi inquiétante que celle de Sobianine, le brushing en moins, sont à mes yeux indécrottables, et surtout à notre époque où les fruits affreux du progressisme sont tellement évidents. Nous ne sommes pas du même monde, au sens métaphysique de cette expression, c'est-à-dire que je suis du cosmos, et eux du monde que le Christ stigmatisait et qu'il a vaincu, malgré les apparences.
Il y a un rayon de soleil entre deux nuages portés par un vent glacial... C'est toujours ça de pris. Qu'a dit Tristan Bernard, lorsqu'on est venu l'arrêter? "Jusqu'à présent, nous avons vécu dans la crainte, maintenant, nous vivrons dans l'espoir?"
Vous n'aurez pas ma crainte. Et mon espoir vous est fermé.

mercredi 22 avril 2020

Espérance

Ce matin, je me lève avec une tempête de neige. Un peu ras le bol. Bon, si ça se trouve, j'aurai du soleil au moment de mon brunch...
Je regarde Facebook et la tête me tourne devant ce tourbillon infernal de nouvelles inquiétantes, de réactions hystériques, de folie universelle et sinistre, que touillent le diable et son train de milliardaires sataniques et pédo-criminels. Tout d'un coup, j'ai senti toute mon impuissance, et toute ma profonde fatigue. Et puis j'ai trouvé ce courriel de Maxime le Minime qui ne peut toujours pas me poster ses commentaires pour une raison que je ne m'explique pas et lui non plus:

 Garde ton espérance Laurence, laisse Dieu s'occuper du monde. Chacun de nous n'a qu'à s'occuper de soi et de son entourage, tes amis, tes animaux, es rencontres. Tu sais bien que tu fais du bien comme ils te font du bien. Le reste nous sommes impuissants à le changer. C'est trop lourd. "Acquiers la paix et mille la trouveront " a dit quelque chose comme ça St Seraphim. Le Seigneur  n'a pas dit que la voie était Sunset Boulevard, les Champs élysées ou l' autoroute A7.Il a parlé de porte étroite. Faut juste trouver la fente par laquelle on peut passer. Chacun trouve la sienne quand il est motivé, c'est une question de survie spirituelle. Tout ce que tu fais avec les gens qui valorisent ce que tu valorises c'est magnifique. Tu peux encore le faire, le vivre, le magnifier. Tu peux vivre une vraie vie orthodoxe dans un milieu plus orthodoxe que dans d'autres pays. Bien sûr on préfèrerait que le Paradis soit sur terre. Prends tout ce que tu as à prendre. Ne regrette rien. Ne sois frustrée de rien. Aime ta vie que tu fais belle. Laisse Dieu s'occuper du reste. "Qui ne dit mot consent" alors comme on n'entend pas souvent Dieu gronder les méchants, ce doit être qu'il consent en quelque sorte. Les religieux disent : Dieu permet.Moi je sais que l'enfer est en moi, même si ces derniers temps je le croyais éloigné de moi. Une seule soirée, une dispute  me permet de voir le contraire.Tous les anges se sont enfuis. J'attendrai qu'ils reviennent. C'était trop beau.
Bien fraternellement en Christ.
Maxime le minimissime
 L'espérance, je ne l'ai pas perdue, je l'ai chevillée au corps. Une higoumène russe, en visite à Solan, avait dit à mère Hypandia que si je prenais le voile, il faudrait me donner le nom d'Elpida, qui signifie Espérance. Mais dans l'ensemble, ces conseils correspondent à mes réflexions matinales. J'aime juste savoir à quelle sauce je vais être mangée. En plus, je ne peux même pas discuter avec mon père spirituel, qui préfère s'en abstenir par téléphone, et comme il habite Moscou, je ne peux pas lui rendre visite. Je me fie à ce que dit l'évêque pour déterminer mon attitude. vous me direz, pourquoi pas au patriarche? Eh bien c'est affreux à reconnaître, mais je n'ai pas la même confiance, bien que l'évêque ne soit pas dans l'opposition au patriarche, simplement, je le connais, je l'estime, et il gère sur place.

Un ami me reproche d'avoir fait une allusion désobligeante aux soins dans les EPHAD, dans ma dernière chronique. C'est un dessin caricatural que je donne, correspondant aux fantasmes d'une vieille femme et pas forcément à une réalité absolue, puisque j'écris un journal, et non un document. Je n'ai rien contre les infirmiers, qui sont le plus souvent admirables, mais j'ai vu je ne sais combien de témoignages où des soignantes se plaignaient de ne pouvoir donner des soins normaux à leurs pensionnaires, par manque de temps et de moyens, et des conditions indignes dans lesquels ceux-ci se retrouvaient parce qu'on économisait sur le personnel ou les fournitures. Cela, je ne l'ai pas inventé. Je n'ai jamais su ce qui se passait vraiment avec maman dans le sien, et je suis hantée par ces visites que je lui faisais, au point que je ne peux plus traverser en voiture la ville où elle était. Je crois que les femmes qui s'occupaient d'elle l'aimaient bien, c'est ce qui me rassure, mais j'aurais bien voulu lui éviter ça, et je n'aimerais pas le connaître. D'autre part, le matin de sa mort, elle était tombée, et restée plusieurs heures sur le carreau avant qu'on ne l'envoie à l'hôpital. Je pense que le climat socio-économique et politique ne va pas dans le sens du dorlotage des vieux, c'est cela que reflétait ma caricature. Je pense que nous avons affaire à une mafia toute puissante qui n'a aucune empathie pour personne et ne nous laissera probablement aucun refuge sur cette terre, car son objectif est, entre autres, une réduction drastique de la population, donc les vieux n'auront plus qu'à crever, et ceux qui ne voudront pas marcher dans leur combine également, nous sommes tous largement surnuméraires. Cela me terrorise beaucoup plus que le virus. Cela dit, je ne nie pas les effets du virus non plus, je ne dis pas qu'il n'existe pas, ni qu'il soit bénin. Je dis qu'on a intérêt à susciter et entretenir une peur abjecte universelle pour nous pousser dans un camp de concentration électronique planétaire. Et qu'avoir la moindre confiance dans nos gouvernements est de l'aveuglement ou de la stupidité. En Russie, les choses me paraissent moins claires. Le dernier article de Karine Bechet-Golovko (article qu'on cherche à bloquer partout https://russiepolitics.blogspot.com/2020/04/geopolitique-du-coronavirus-premiere.html) remarque que ceux qui, ici, préconisent l'adoption de mesures de confinement extrêmes et de brimades systématiques contre l'Eglise, alors que la Russie, dans son ensemble, est finalement peu atteinte, sont aussi ceux qui soutiennent et attisent les révoltes que ces mesures commencent à provoquer. Le monde politico-médiatique russe est bien aussi pourri que le nôtre. Les fonctionnaires ont depuis longtemps mis leur argent volé off shore et leurs rejetons, élevés dans la rapacité et la russophobie méprisante, dans les écoles et universités occidentales où l'on dresse la même chienlit sans patrie que l'on voit sévir partout. Mais il y a, ou il y avait, une résistance souverainiste, et je suppose qu'elle subit des pressions et des chantages inimaginables. C'est pourquoi je m'abstiens de critiques trop définitives aussi bien que de louanges trop béates. J'ai certaines intuitions, une alliance secrète entre Trump et Poutine pour défaire la caste qui nous menace tous, mais je suis loin d'en être certaine, bien que je me raccroche à cette idée pour me rassurer. Parce que si ce n'est pas le cas, l'horreur de nos lendemains nous fera regretter de ne pas avoir succombé au virus. Et cela partout.
En attendant, oui, il faut continuer à vivre, et à espérer chrétiennement, c'était là le sens de ce que j'écrivais hier.

J'ajouterai la traduction de l'épitre du métropolite d'Ekaterinbourg Cyrille:


Epitre pascale du métropolite d’Ekaterinbourg et de Verkhotoursk Cyrille
Aujourd’hui le monde, tombé dans la panique et craignant jusqu’à son ombre, exige de nous des comptes sur notre confiance en le Christ Ressuscité. Le monde, ne connaissant pas d’autres valeurs que l’existence personnelle, ne comprend pas pourquoi nous n’avons pas peur en même temps que lui, pourquoi l’apôtre Paul se jette de façon insensée dans la tempête marine, aussitôt qu’il a vu le Christ Ressuscité sur la berge,  pourquoi les apôtres sont sortis du confinement om ils se trouvaient « par peur des juifs ». Est-ce que le danger était passé ? Est-ce que ceux qui avaient crucifié le Christ étaient devenus meilleurs ? Non. La peur, qui paralysait auparavant les disciples du Christ avait été dissipée par le Christ Ressuscité, avec lequel, selon la parole de l’apôtre Paul, « la mort est un gain » (Phil. 1 :21) ». Cherchant et trouvant le Christ Ressuscité et Vivant dans sa maison, nous ne jouons pas les héros devant le danger et ne tombons pas dans l’excès de confiance en nous. Nous savons qu’il ne faut pas tenter le Seigneur Dieu et ignorer un danger qui existe réellement. Mais le Christ est encore plus réel, et sa Résurrection s’est accomplie en vérité. On peut infiniment fuir ses peurs, mais si fort que nous craignions la mort, l’éviter est impossible. On peut seulement la vaincre. On peut nous inculquer autant qu’on voudra que la peur et la fuite devant le danger sont la seule issue possible, le Christ nous a montré qu’il n’en est pas ainsi. Nous connaissons le danger,  nous le regardons hardiment en face, mais nous ne le fuyons pas dans la crainte, nous le vainquons par des mesures adéquates et suffisantes, d’ordre spirituel aussi bien que matériel. Et aujourd’hui, comme autrefois, j’appelle tout le monde à la résistance contre l’infection fatale par tous les moyens, qui sont connus de l’ascétique comme de l’épidémiologie, le respect des distances, des moyens de protection, d’hygiène et de de tout ce que nous conseillent les médecins. Mais nous ne devons pas moins scrupuleusement respecter la propreté et l’irréprochabilité de nos âmes.. Gardez vos distances avec les provocateurs et les alarmistes, protégez-vous du virus de l'information et éliminez non seulement l'infection de vos mains, mais de votre âme l'infection du péché, de la peur, de l'incrédulité et de la panique. Que la puissance du Christ ressuscité nous inspire pour aider nos prochains. Après tout, une bonne action peut être accomplie même à distance. Le  malheur commun nous a permis de rapprocher encore plus nos communautés paroissiales. Car l'ennemi du Christ Ressuscité, malheureusement, est réel et beaucoup plus dangereux que n'importe quel virus. Il veut nous enlever les uns aux autres, nous enlever nos églises et en expulser l'Eucharistie. Nous savons qui veut rendre l'Église tiède. Mais tant que Dieu a au moins quelques justes qui brûlent dans la prière, saisis par cette  joie de Pâques, qu'aucune douleur extérieure, aucune persécution et oppression ne peuvent empêcher, le Seigneur épargne notre terre. Et selon les paroles de la Sainte Écriture: «Par miséricorde, il délivrera le reste de mon peuple, ceux qui sont restés à l'intérieur de mes frontières, et les rendra heureux jusqu'au jour du jugement» (3 Esdras 12:34).
Que le Christ Ressuscité voit, en ces jours de Pâques, que son Église est vivante, joyeuse, ferme dans la confiance et forte dans l'espérance, inébranlable dans les épreuves et inflexible aux tentations, fidèle et qu’elle exulte à propos de sa Résurrection, car aujourd'hui, nous nous exclamons encore et encore malgré le monde affolé par la peur, que
LE CHRIST EST RESSUSCITE !


  
Ah, il semble que j'aurai du soleil pour mon brunch, avec une doudoune, ça devrait le faire...

mardi 21 avril 2020

Témoignage

J'ai participé hier à un dîner, ou plutôt une beuverie, d'intellectuels orthodoxes locaux. Je me suis plutôt ennuyée, car moi, je n'étais pas bourrée, je me bourre très rarement la gueule, je n'ai pas envie d'être malade. L'alcool rendant leurs propos confus, j'avais du mal à les comprendre, et leurs plaisanteries de même, car le russe n'est quand même pas ma langue maternelle, et d'ailleurs, j'étais très fatiguée, après Pâques et deux nuits trop courtes. Et puis les propos concernaient surtout leur vie personnelle. Je suis repartie plutôt déprimée.
Après huit heures de sommeil, je me suis levée face à une belle journée, du soleil et un vent nettement plus doux. On dit que souvent le temps change après Pâques. Eh bien cela semble vouloir être le cas. J'ai donc jardiné, puis je me suis fait un brunch sur le perron, avec des oeufs durs, de la paskha, la mienne, plus légère, moins sucrée, et un koulitch du pâtissier Didier, qui n'est pas la version traditionnelle russe de la chose, ni non plus un panetone italien, mais une tuerie française à point de départ russe.
Je regardais mon terrain qui a encore l'air d'un paillasson, les emplacements où bientôt resplendiront lupins, roses trémières, iris, oignons décoratifs, pivoines, et puis les saules et les roseaux du marécage, au loin, et par dessus le toit rouillé de l'isba d'en face, de gros nuages véloces, bondissants dans l'azur et la lumière, et je ressentais, avec mes animaux couchés autour de moi, un bonheur d'une plénitude extraordinaire. J'ai conscience de ne plus avoir d'avenir, et cela à pusieurs titres. D'abord, comme nous le rappelle partout la merveilleuse société mondialiste que nous ont bâtie deux siècles de progressisme implacable et de stupidité matérialiste arrogante, je fais partie des has been en sursis qui n'ont plus qu'une ou deux décennies devant eux, dans la mesure où on voudra bien les leur laisser. Ensuite, je suis notoirement dissidente, et notoirement orthodoxe, ce qui me place dans la catégorie des persécutés imminents. Hier, mes intellectuels évoquaient la fin du monde, et en effet, c'est bien de cela qu'il s'agit, car si quelque chose survit, ce sera la Babylone de Moloch et Mammon, où moi-même je n'aurai pas plus de place que Notre Dame de Paris, l'église du métropolite Pierre à Pereslavl Zalesski, toute la littérature classique, la tradition paysanne, et en général toutes les valeurs que je reconnais et que je défends. Si je reste dans ma maison ici, c'est parce qu'on aura oublié la vieille et qu'on la tiendra pour quantité négligeable. On peut parfaitement me réexpédier en France, si la Russie ne résiste pas à la vaccination obligatoire et surtout à la puce électronique qui va l'accompagner, et qu'un chrétien orthodoxe ne peut accepter, car c'est la marque de la Bête, celle qui fera de nous le bétail de son immonde troupeau. A voir les mufles divers que revêt depuis deux cents ans, ou même un peu plus, son corps unique, je n'ai aucune envie de lui appartenir pour l'éternité, et même si dans la somme de textes qui constituent le testament du christianisme, il y a des choses qui vraiment m'échappent, me dépassent, ou me paraissent, comme disait le père Placide, "des indurations dans le tissu souple de l'Eglise", une chose est claire pour moi, à la façon de Dostoïevski, si on me prouvait que le Christ n'était pas la Vérité; je préfèrerais être avec le Christ qu'avec la Vérité. Car avec EUX, je ne serai jamais.
Donc, n'ayant plus tellement d'avenir, je n'ai plus tellement de soucis non plus. Mes genoux, le fric, tout ça, le virus, bof... quelle importance? La seule chose qui me tracasse, c'est ce qu'il adviendra de mes animaux, mes chers amis, casez-les si vous le pouvez, si vous ne le pouvez pas, ne les livrez pas à une existence de misère, faites-moi la charité de les euthanasier chez un bon vétérinaire. Pour ce qui est de mes affaires, tableaux et manuscrits, que se les partagent ceux qui m'aiment. Mais eux-mêmes n'auront certainement pas le loisir d'en faire grand chose, eux-mêmes feront partie des proscrits.
Bon, évidemment, je ne suis pas pressée à la minute, mais disons qu'il faut tout envisager. Et envisageant tout, j'éprouvais tout à coup sur mon perron un bonheur et une sérénité immenses. Je comprenais la valeur de chacun de ces instants de joie d'exister qu'il me restait à vivre, une joie d'exister sensuelle, celle de ces oeufs qui m'ont tant manqué pendant le carême, du koulitch du pâtissier Didier, de la brise printanière, du ciel et de ses nuages, mais tout cela n'était pas en contradiction avec une plénitude plus vaste, c'en étaient juste les prémices acceptés avec reconnaissance, et je sentais sur moi la protection du Seigneur, au delà de tous mes doutes, de toutes mes petites faiblesses, et je m'en remettais à lui. Je me sentais libérée, profondément libérée, et calme.
Car si le virus me prend, dans ce cas de figure, cela m'évitera peut-être des choses qui me feraient regretter de ne pas y avoir succombé; et si j'y survis, cela sera peut-être pour périr avec les orthodoxes, ici, comme la grande duchesse Elizabeth, j'espère alors être à la hauteur, avec l'aide de Dieu, et le nez dessus, il se peut que je sois malade de trouille, mais j'aurai au moins la consolation de ne pas finir ma vie à quatre pattes dans un EPHAD russe ou français, achevée au rivotryl, une couche sale au cul, entre deux maritornes sous-payées. Mourir en martyr a certainement plus de gueule et plus de sens.
Alors profite de la première brise printanière au soleil, avant que ne bourdonnent les drones dans le beau ciel de Pereslavl, avant qu'il ne t'advienne Dieu sait quoi dans la tourmente, me disais-je. Dieu, tu l'as choisi et gardé, il ne te lâchera pas.
"N'ayez pas peur, j'ai vaincu le monde".

Je mets en annexe l'homélie de monseigneur Théoctyste au monastère saint Daniel, car en la lisant, j'ai compris que toute ma vie, en dépit de tout, et c'est tout ce qu'elle a été capable d'être, sur le plan spirituel, avait été un témoignage, que le fait d'écrire était pour moi un témoignage; le fait même de mettre de la beauté autour de moi est un témoignage, car la beauté vient de Dieu, et là où elle n'est plus, les gens ont beaucoup de mal à Le reconnaître encore.

   Je voudrais réflechir sur un thème qui a été évoqué dans la lecture apostolique pascale, et qui se poursuit dans la lecture évangélique d'aujourd'hui des vigiles de Pâques. Il s'agit de l'envoi dans le monde et de la mission. C'est malheureusement ce que beaucoup d'entre nous sont enclins soit à oublier, soit à exclure tout à fait du champ de leur attention.
Après la résurrection du Christ, les apôtres se posaient toutes sortes de questions, sur ce qu'il advient du monde, le Seigneur ne va-t-il pas venir maintenant, n'est-ce pas maintenant qu'arrive le temps eschatologique du Royaume messianique, que tous, étant des Israélites, attendaient et espéraient? Le Seigneur leur répond que leur affaire n'est pas de connaître le jour et l'heure, mais qu'ils doivent prendre la force du Saint Esprit pour être des témoins de la Résurrection du Christ sur toute la terre. Aujourd'hui, nous avons entendu quelque chose de semblable, en plus bref. Le Seigneur dit qu'il envoie aussi les apôtres, comme le Père l'a envoyé lui-même dans le monde: "comme le Père m'a envoyé, je vous envoie" (Jean 20, 21). 

Il s'ensuit que la mission d'envoyé, la mission de témoignage sur le Christ Ressuscité, c'est ce qu'il est indispensable de se rappeler. Dieu en donne la force à chacun de nous à travers les sacrements de l'Eglise. Mais nous avons la grande tentation de nous dire que cette force nous est donnée pour nous-mêmes, pour notre apaisement, pour que nous nous sentions bien ici et maintenant. Mais ce n'est absolument pas ça. 
Après ma chirotonie épiscopale, on me demandait souvent: "Dis-nous, monseigneur, qu'est-ce que tu ressentais pendant ta chirotonie et après?" Cette question m'amuse beaucoup, et je me représente le tableau, après que le Saint-Esprit soit descendu sur les apôtres sur la colline de Sion, sous forme de langues de feu, et qu'ils soient sortis de là, une foule de journalistes leur demande: "Et qu'est-ce que vous avez ressenti?" Je ne sais pas ce qu'auraient répondu les apôtres, parce que cette force, que nous donne le Seigneur Dieu dans les sacrements, se révèle seulement dans les actes. Et seulement dans ceux, dont le Seigneur parle dans ces extraits pascaux, où nous nous révélons les témoins de la Résurrection du Christ. 
Si nous ne faisons pas cela, si le sens de la vie est dans quelque chose d'autre, alors cette force ne se révèle jamais. Elle ne nous est pas donnée pour arranger notre vie. Si nous ne témoignons pas de la Résurrection du Christ, alors il s'ensuit que les sacrements "ne marchent pas". Et si nous nous trouvons ici, dans l'eglise, pour autre chose que témoigner de la Résurrection du Christ devant le monde extérieur, alors notre participation à la vie de l'Eglise est également vide. si c'est pour être paisible, pour ne pas être malade, pour que tout aille bien dans la famille, et même pour un but élevé, pour son salut personnel, c'est en vain que nous y demeurons. Le salut personnel n'est possible que lorsque nous remplissons ce que nous a ordonné le Seigneur, et il nous a ordonné d'être ses témoins. Chaque seconde, toujours et devant tous. Si nous comprenons ces textes ainsi, si nous recevons ainsi le christianisme, alors nous n'aurons aucune crainte. 
La crainte vient quand nous cherchons quelque chose d'autre. L'absence de crainte n'est pas l'absence de raison, elle n'est pas semblable à la tentation du Seigneur ou à je ne sais quelles actions insensées. Non, ce n'est pas la même chose. L'absence de crainte est quelque chose d'autre, cela veut dire que les pensées et es aspirations sont orientées autrement, par exemple par la recherche en premier lieu de la réponse active à la question: "Comment puis-je être le témoin du Christ à l'endroit où je me trouve, dans l'entourage où je me trouve, dans la situation dans laquelle Dieu m'a mis?" Et c'est la question, à laquelle nous devons constamment répondre, constamment penser, qu'est-ce qui sera le mieux pour la mission du Christ sur cette terre. 
Je voudrais vous souhaiter, chers pères, frères et soeurs, d'approcher le christianisme précisément de cette façon, et de le vivre de cette façon. Que les mots que nous entendons, disons et répétons aujourd'hui de nombreuses fois, "Christ est ressuscité!" ne soient pas seulement des mots, ou un tribut à la tradition, mais qu'ils soient une confession de notre coeur, qui se reflèterait sur toute notre apparence, sur tous nos actes, nos paroles, nos pensées. Absolument tous. Et alors, il n'y aura pas de crainte, alors on saura comment agir dans telle ou telle situation. Alors Dieu lui-même sera avec nous, et la force dont il parlait aux apôtres, apparaîtra dans nos actes, et en nous-mêmes. Dieu fasse que cela arrive".






dimanche 19 avril 2020

Christ est ressuscité!












Au dernier moment, j'ai été avertie qu'il valait mieux aller avec Natacha et le père Constantin dans l'église de la sainte Rencontre, qui est perchée sur une colline abrupte, à côté de l'endroit où vivait saint Luc de Crimée quand il travaillait à Pereslavl. C'est une église en cours de restauration sans doute depuis des années, pauvre, avec peu de mobilier. Des fresques iconographiques qui sont anciennes mais je ne saurais dire de quelle époque, peut-être "néo iconographiques" du XIX° ou XX° siècle, ou alors une survivance du style traditionnel post Pierre le Grand, elles ne me paraissent pas du XVI° ou même du XVII° car l'église ne remonte pas à cette époque.
Deux flics à l'entrée, à l'intérieur peu de monde, et un cosaque, les cosaques se répartissent la protection des églises et des monastères de Pereslavl, voici pourquoi j'en vois dans toutes les églises où je vais, au moment des fêtes, en uniforme.
J'y ai retrouvé mon amie Katia Kalininskaïa, l'écrivain pour enfants qui est en train de s'installer définitivement à Pereslavl et chez qui j'éditerai peut-être mon livre en russe. Elle est aussi une spécialiste de  saint Luc de Crimée, sur lequel elle a écrit plusieurs livres. Cette église est sa paroisse de référence.
Nous avions tous nos muselières, mais peu à peu, elles ont deserté les visages, le visage est une chose importante, pour les orthodoxes. Le choeur faisait ce qu'il pouvait. Au moment de la procession, il y a eu une longue pause. Allait-elle avoir lieu? Le prêtre a décidé qu'étant donné notre nombre restreint, on allait se lancer. Et nous voilà partis dans la nuit glaciale - il gelait. Une procession rapide, furtive, mais nous chantions fermement: "Le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a vaincu la mort..." Le défilé des chasubles rouges, des bannières, icônes et lanternes surplombait tout Pereslavl et ses lumières nocturnes, froides, clairsemées. Quand les prêtres sont retournés dans l'église, je suis restée un moment coincée dehors, avec une partie des fidèles. Je n'entendais rien de ce qui se passait à l'intérieur, mais tout à coup, le carillon de Pâques nous a dégringolé dessus du haut du clocher, un carillon qui y allait vraiment de bon coeur, un déluge de séraphins et chérubins sonores, et quand je dis séraphins et chérubins, je ne pense pas aux angelots joufflus de la décadence baroque, mais aux esprits de feu des visions prophétiques. Cela me semblait à la fois sublime et alarmant, alarmant parce que nous défions quelque chose de particulièrement noir. Je sentais, tout au long de cette fête arrachée in extremis à la gueule de la bête qui soufflait sur nos talons, ce que tout cela avait de maléfique, de dirigé en premier lieu contre l'Eglise, et combien m'était cher ce peuple orthodoxe de Pereslavl, ses prêtres, ses moines, et son évêque. Ce n'est pas en vain que nous avons eu ce petit miracle de la Pâque, Pereslavl est vraiment un lieu particulier, en dépit des ravages commis sur cette belle ville, ou peut-être grâce à eux, car la gangrène de la laideur est aussi un assaut du diable, et il y a ici quelque chose de très lumineux qui l'irrite, comme à Moscou, tellement profanée. De sorte que j'ai parfois bien peur, mais pas du virus. De la Bête... Si la Bête l'emporte, si l'on fait de la terre entière une Babylone dédiée à Mammon et Moloch, alors nous regretterons que le virus ne nous ait pas charitablement emportés. Bien sûr, sa victoire sera passagère, mais le moment à passer ne sera pas drôle.
J'ai vu ce matin un post du père Athanase, de Iouriev Polski, dans la région de Vladimir, dont les églises ont été bouclées depuis longtemps: Et voilà, quand, me redressant près des portes, je me retournai vers l'Autel, et commençai à chanter le tropaire de Pâques, avec les versets selon la Règle, de façon pour moi tout à fait inattendue, mon coeur s'emplit d'un tel bonheur et d'une telle joie que moi, moine déjà vieux, je me mis à sourire comme un gamin, comme on dit "d'une oreille à l'autre". 
Je regardais cette poignée de fidèles et je comprenais que je n'avais pas sur terre de gens qui me fussent plus proches!"
J'avais une révélation du même ordre, mon appartenance spirituelle profonde, génétique, paysanne-chrétienne, médiévale, à l'univers incarné par la communauté orthodoxe de Pereslavl en particulier, et de la Russie en général. Sans eux, je n'aurais plus de place nulle part sur cette terre. Car lorsque je regarde les maîtres du monde et leurs théoriciens, je n'ai pas envie de vivre dans la société qu'ils nous préparent, et je ne regrette pas de ne pas y laisser d'enfants ni de petits-enfants.
Quand aux gens qui s'indignent que des croyants persistent à aller à l'église, malgré l'ordre du patriarche... D'abord, jusqu'à présent, nous avions la permission du gouverneur, qui, c'est net, commence à paniquer sous les pressions. Et ensuite, j'espère que Poutine, le Patriarche, le métropolite Hilarion, le métropolite Tikhon, que je m'abstiens prudemment de critiquer ou de juger, savent ce qu'ils font, et des choses que nous ne savons pas. Si ce n'est pas le cas, je ne saurais alors comment qualifier ce qui est commis.
Car ce qui se passe est une persécution sournoise et vile auxquels certains prennent un évident plaisir, ils ont senti l'odeur du sang, comme en Ukraine, et trépignent de se ruer à la curée. Fatalement, il est très difficile aux croyants d'accepter de se prosterner devant ces gens-là, et encore plus difficile de leur faire confiance, et si le père Athanase a eu cet afflux de grâce, et moi ce déluge de séraphins nous témoignant leur protection et nous délivrant leur mise en garde, c'est que nous ne sommes pas dans la situation où le gouvernement honorable d'un peuple uni prend des décisions pour le bien général.
Nous sommes probablement dans celle où une partie du gouvernement n'est pas au service de son peuple et s'efforce de circonvenir ceux qui le sont encore. Cela dans le meilleur des cas.

samedi 18 avril 2020

Epitaphios

Hier, office du vendredi saint, ensevelissement du Christ. J'avais emporté un livre en slavon, mais il est difficile de suivre, les gens lisent et chantent vite, de façon peu claire, et au fur et à mesure de l'office, il fait de plus en plus sombre dans l'église. Je vais lire le canon de Pâques en français avant d'aller à la cathédrale. Je pensais ne pas y aller du tout, mais le père Andreï m'a inscrite sur la liste officielle des paroissiens de base, qui ont le droit de venir, munis de la muselière de rigueur, se mettre, comme des pions sur un jeu d'échecs, aux places indiquées par un adhésif blanc sur le sol. Néanmoins, ne nous plaignons pas, c'est un miracle que nous assistions ici à la Pâque et à mon avis, cela ne durera pas, mais c'est quand même pour moi un signe quasiment métaphysique. Quand nous avons fait la procession derrière le linceul du Christ porté par l'évêque, les bannières et les lanternes, notre assemblée clairsemée chantait à pleine voix: "Saint Dieu, saint Fort, saint Immortel, aie pitié de nous". Le glas sonnait. Je voyais se détacher sur le ciel vespéral turquoise, brusquement dégagé, la belle église du métropolite Pierre, construite par Ivan le Terrible, et l'étincelante étoile du berger.
Les dernières déclarations de Poutine me laissent perplexe . Contrairement aux occidentaux qui clament que les chiffres russes sont minimisés, je pense qu'ici, on fait monter la mayonnaise, les mondialistes y sont à l'oeuvre comme partout ailleurs. En ce qui concerne Poutine, je me refèrerai désormais au conseil qui m'a été donné de ne pas paniquer, d'être patiente et vigilante. Car je suis persuadée qu'il est soumis à des pressions gigantesques, le pouvoir exorbitant, même en Russie, ce n'est pas lui qui le détient. C'est vrai que depuis le début de l'affaire, il a pris l'allure d'une momie en cire, un peu comme Lénine dans son mausolée. Mais peut-être qu'il ruse, c'est mon dernier espoir.
Je vois des représentants de la conscience inférieure trouver inévitable et normal qu'on nous passe une camisole de force électronique et que la planète entière s'en remette àveuglément à une bande de milliardaires sataniques et mafieux. C'est le progrès, messieurs dames, et l'on n'est pas encore descendus assez bas, ou plutôt quand on est de la conscience inférieure, on ne remarque même pas où nous en sommes, on est adapté à la modernité comme le rat à la décharge publique. Ces gens-là trouvent également normal de se fier aveuglément à une presse toute entière entre les mains de la caste qui détient l'argent et le pouvoir universel, et se gaussent des méfiants de café du Commerce dans mon genre. Ils ne reconnaîtront jamais qu'on nous a fait un monde hideux et infernal et continueront à suivre le fatal mouvement. D'abord, il n'est jamais agréable de s'apercevoir qu'on a été le complice et le dupe d'un tel état de fait. Et d'autre part, il est plus confortable de continuer à se leurrer sur les lendemains progressistes qui chantent inévitablement.
Poutine a annoncé qu'il pourrait y avoir des poursuites à l'encontre des gens qui refuseraient le vaccin. Comment refuser un vaccin? demandent tous ceux de la conscience inférieure. Parce qu'il sera accompagné du puçage général ou de nanoparticules invisibles, répond le café du Commerce. c'est pourquoi le transhumaniste Bill Gates trépigne de nous injecter sa merde de force sur toute la planète. Et pourquoi un vaccin, alors que ce genre de virus change sans arrêt et qu'on a des traitements qui marchent avec la chloroquine? Mais, soulagement, d'après une correspondante au courant, le vaccin obligatoire de Poutine sera de production russe, cela ne sera pas celui de Bill Gates. Ce qui,permettra quand même de répliquer à la pression supranationale que nous sommes vaccinés comme les copains.
Je ne suis pas contre les vaccins de façon systématique, je suis contre l'usage qu'on en fait et qu'on peut en faire. Ce qui est parfaitement réel, compter sur la conscience des nababs qui dirigent la planète de façon plus ou moins occulte relève de la nunucherie complète.


Semaine sainte
Et voici que déjà l’on porte vendredi
Au son voilé des cloches notre Christ au tombeau
Et qu’aux mains des fidèles chaque flammèche luit,
Tremblante étoile d’or aux tréfonds d’un caveau,
Sombre abyssal enfer, béant et désolé,
Comme l’espace ouvert du néant incréé.

Voici que surgissant la lumière de la Croix
Traverse verticale la mer de nos destins
La nuit de nos temps durs et la chair de nos cœurs,
Depuis le fond lointain percé de haut en bas,
Du soleil à la lune ouvrant tout grand les bras,
En un moment de feu brûle tous nos chagrins.

Voici que dans le soir, violet, doux et sonore,
Sous le brocart d’argent des nuées de velours
L’on devine les ors et la pourpre du jour,
De la très sainte Pâques qui nous revient encore,
Si grave et flamboyante, nous rappeler toujours,
L’inconcevable instant qui vit mourir la mort.

photos éparchie de Pereslavl