Tania est repartie ce matin, la mort dans l’âme : « Ici, j’ai l’impression d’avoir trouvé une famille et je repars chez les zombies. » Mais elle a mis beaucoup de choses en place pour son retour définitif.
Je suis allée, avant de
prendre congé d’elle, à la liturgie du petit matin. Il faisait frais et humide.
Le père Andreï, comme je lui parlais de mon indignation devant les fake news
françaises et les commentaires idiots qu’elles suscitent, m’a dit :
« Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » J’aurais pu lui
répondre que selon Dostoievski, la bêtise pouvait parfois devenir un crime. Mais
ce n’était pas le lieu d’entamer un tel débat.
J’en ai sur Telegram, avec un jeune prêtre catholique, de très intéressants. Nous avons parlé de la chute,
de la place de la Création dans le salut, des animaux. Il me dit que le Christ,
en s’incarnant, avait récapitulé en Lui, toute la Création, et qu’en effet,
comme le pensent les orthodoxes, elle est transfigurée avec les saints. Mais il
réfute les idées de certains écologistes qui mettent l’animal au dessus de
l’homme, et souhaitent sa disparition. Moi aussi, car si les animaux et les
hommes ont beaucoup de choses en commun, nous différons sur des points
évidents : les animaux sont incapables de notre épouvantable et perverse
cruauté. Ils n’ont pas de création artistique. Je veux dire qu’ils peuvent
secréter de la beauté, dans ce qu’ils confectionnent, mais il n’ont pas
d’intention créatrice. Ils peuvent prendre du plaisir à chanter, et même à
danser. Mais pas composer une symphonie, ni écrire un roman, un poème. Enfin,
s’ils participent certainement à leur manière de la Divinité, ils ne la
conçoivent pas, et ne communiquent pas avec elle. Mais c’est peut-être une
question de niveau d’évolution, car je pense que la Vie existe pour produire
des créatures conscientes qui en adorent le Créateur et s’unissent à Lui en la
transfigurant.
Pour en revenir à la désinformation, c’est ahurissant. La presse française fait dans l’inversion accusatoire et la
calomnie systématique. On peut dire que tout ce dont elle accuse les
Russes, ce sont les Ukrainiens et leurs parrains qui le commettent. C’est ce
que j’ai souligné dans un commentaire sur Facebook. Un parfait inconnu me répond alors élégamment : « Retourne dans ton EPHAD, morue. »
Vraiment, le troll pro ukrainien, c’est la classe... Pire encore: un autre, sous la vidéo de Douguine, place une photo de poulet grillé avec la légende: "Salutations à Douguine de sa fille Daria", et une ribambelle de smileys ricanants. J’ai pensé aux années
vingt en Russie, ou à Soljénitsyne conseillant aux intellectuels
distingués persécutés par les droits communs au Goulag de jurer de façon ordurière pour
avoir la paix. Je peux proférer des jurons orduriers, mais quand ça vient de
trop bas, je n’ai même pas envie. Simplement, lorsqu’on en arrive là, c’est que
le totalitarisme est déjà bien installé. Pas d’arguments, des insultes, et bientôt
des lynchages. L’arrogance des cancrelats qui, dans les époques normales, sont
si vite remis en place par la communauté qu’ils restent plus ou moins tapis
dans leurs ténèbres, attendant, pour se manifester, qu’arrive une guerre ou une
révolution.
Slobodan décrit dans son Antipresse le désinformation infâme dont la Serbie a été victime, pour permettre l’intervention de l’OTAN en la justifiant auprès des imbéciles. Comment toute la population des Serbes de la Krajina a dû choisir entre la valise et le cercueil, tandis que les Européens considéraient que c’était bien fait pour leur gueule, puisqu'on avait réussi à faire passer un peuple de résistants comme les Serbes pour des fascistes, alors que ceux qui l’avaient toujours été dans l’affaire, c’étaient les Croates, exactement comme en Ukraine, et Slobodan développe ce parallèle intéressant. Avec à la clé toujours les mêmes malfaiteurs, les mêmes manipulateurs, les mêmes menteurs éhontés. J’avais alors compris que tôt ou tard, l’OTAN déclencherait une guerre avec la Russie, selon le même scénario. Et en effet.
Les gens croient n’importe
quoi, et sont dans une confusion extrême. Je défends les paysans, mais ceux-ci
sont souvent allés avec enthousiasme à la rencontre de ceux qui ont causé leur
perte, ils se sont jetés sur le remembrement, les pesticides, les machines
coûteuses, et continuent à penser que la nature est destinée à être exploitée à
mort, en éradiquant toute espèce jugée nuisible, dès lors qu’elle diminue le
rendement et les recettes. On a voulu en faire ici, en Russie, des prolétaires,
en Europe, des agriculteurs. Tout ce qu’on veut, mais pas des paysans, des
paysans enracinés qui connaissent et respectent leur environnement, au lieu de
le violer en permanence.
Je ne peux plus regarder les
reportages sur les abattages de troupeaux entiers, sous le prétexte fallacieux
d’une maladie bénigne, cela me rappelle le Covid, et les analogies entre la
façon dont on traite les animaux, et dont la caste traite les gens sont si
évidentes que cela me fait peur. La méchante stupidité de ces créatures des
ténèbres ressemble beaucoup, en plus faux-cul, à celle des bolcheviques de la
collectivisation, qui enfermaient, selon Alexandre Panarine, les troupeaux derrière des barbelés, en
interdisant aux paysans qui en avaient été les propriétaires de venir les
nourrir, ou de s’en nourrir, . Il s’agit de la
destruction systématique d’un mode de vie, et des êtres qui le constituent,
soit les éleveurs d’un côté, les bêtes de l’autre. D’un mépris satanique pour
les uns et les autres. D’une cruauté glaciale et calculatrice. Et il se trouve
des éleveurs pour mettre les loups en cause, mais ce sont les préfets, les
députés et les technocrates qu’il faut éradiquer. Le loup fait partie de la
nature, il y a sa place, il a lui aussi le droit de bouffer, et une fonction à
remplir dans l’ordre divin, et puis il est noble, à l'inverse de ceux qui le traquent.
Je ne peux plus regarder les
reportages sur les incendies gigantesques à répétition, et rien ne m’ôtera de
l’idée qu’ils participent du même processus. J’ai lu qu’un projet de panneaux
solaires était en cours, quoi de mieux, avant de vitrifier toute une région,
que de l’incendier à mort pour faire place nette ? Comme cela se produit
au moment des deuils, mon cerveau se refuse à assimiler ce qui se produit, la
France mise à feu, et on peut le dire, au vu des agressions incessantes, à sang.
Et au pillage. De tous côtés, ce ne sont que destructions affreuses et
spectacles dégradants, discours affolants de haine et de stupidité, mensonges
et calomnies fabtasmagoriques. Des gens cultivés et théoriquement intelligents qui sombrent
dans le délire paranoïaque le plus absurde. Des gens incultes au delà du
possible qui éructent des insultes et des accusations aberrantes. Et tout cela
s’agite au milieu du désastre, crie, hurle, gesticule, grimace, glapit, exhibe son cul
et ses répugnants petits vices, en accusant la terre entière de sa propre nullité.
Olga Filatova nous parlait
d’un analyste russe, selon lequel l’abrutissement des masses était un programme
d’ingénierie sociale délibéré, ce dont je ne doute plus, et ce n’est pas
nouveau pour moi. Mais il observe que les manipulateurs responsables, ceux qui
ont initié tout cela et se croient d’une autre essence, deviennent eux-mêmes de
plus en plus stupides, ce qui est évident, quand on regarde le personnel
politique français, par exemple. Et les soi-disant intellectuels à son service. Mais c'est justement peut-être parce qu'ils s'auto sélectionnent et font barrage à tous les autres.
Il m’est très difficile de
garder de la charité chrétienne pour les dégénérés et les pervers qui se
multiplient et font tant de mal, et de ne pas éprouver de colère lorsque
j’entends leurs discours ou que je lis leurs commentaires.
A ce sujet, j’ai vu une émission très intéressante de Pierre-Yves Rougeron, au sujet du burn out, et des personnalités toxiques qui font du travail un enfer. J’ai connu cela, et je pense que le travail est presque toujours un enfer. A cause des personnalités médiocres, intrigantes et perverses qui prennent le dessus, et placent aux commandes des gens comme eux, et chez les indépendants, à cause de l’Etat et de l’administration, où de telles personnes sont de plus en plus dominantes et ne laissent pas arriver les autres, qui persécutent artisans, commerçants et agriculteurs, avec la méchanceté et la persévérance typiques des minables et des parasites. L’émission faisait justement l’analyse du processus qui dépasse largement aujourd’hui le cadre de l’entreprise, de la fonction publique, et atteint le pays entier. Les pervers narcissiques sont aux manettes partout, toute l’Europe est devenue la proie de ses pervers et de ses médiocres qui la précipitent dans le chaos car ils ne savent pas faire autre chose et haïssent la vie, la vérité, le talent, le courage et la pureté. L’invité de PYR parlait du recours systématique des pervers de bureaux à l’inversion accusatoire pour déstabiliser leur victime et lui faire perdre la raison, eh bien c’est ce qui est pratiqué depuis des décennies par une certaine caste, contre les opposants en France, contre tous ceux qui dépassent le niveau de la merde, et en ce moment, contre la Russie. Et il est inutile d’apporter des contre arguments, car on ne vous laisse pas parler, vous avez tort par définition , « retourne dans ton Ephad, morue ! » On ment encore et toujours, avec aplomb, jusqu’à ce que la personne sensée doute de son jugement, tandis que les fous et les imbéciles, qui ont depuis longtemps perdu le leur, répètent les incantations de ceux qui leur volent leur pays, les précipitent dans la misère, la violence, la folie et font Dieu sait quoi de leurs enfants. C’est l’histoire de Tartufe, si actuelle, ce bourgeois qui préfère se laisser ruiner et spolier par un louche et odieux personnage plutôt que de renoncer à l’image illusoire de saint inspiré que celui-ci avait pris à ses yeux. La différence avec aujourd’hui, c’est qu’alors, le bourgeois était le seul à ne pas voir à quel coquin il avait affaire, alors que maintenant, toute la famille partage son délire sectaire.
Dans cette perspective, je
suis convaincue depuis longtemps que la guerre actuelle, comme le dit Alexandre
Douguine, est métaphysique. L’Europe est devenu un vortex ténébreux, dont la
victoire russe est la seule chance de salut. https://geopolitique-profonde.com/videos/alexandre-douguine-eurasisme/?fbclid=IwY2xjawMHGoVleHRuA2FlbQIxMABicmlkETFwN3dWOFdGUEI5VTdDN1FmAR7RzM_dt9WabNcKR1zZr3WrBmirClvh7hyc0pJszuFStHQHg5UbH5hkn7VUHg_aem_Q9tCS8hBCTqWpqQ7ma0I-A
En rentrant de l’église, j’ai
été assiégée par les chats, que j’avais pourtant nourris, mais qui demandent
systématiquement, dès que je m’active dans la cuisine. Je n’en ai qu’un seul qui
me foute la paix, c’est Moustachon, et le pauvre est devenu complètement obèse
depuis que je l’ai fait castrer, si c’était à refaire, je m’abstiendrais,
malgré la nécessité de ne pas contribuer à de nouvelles naissances de chatons
généralement victimes de l’irresponsabilité ou de la cruauté générales. Même
Vassia du Donbass quémande sans arrêt. En plus, un intrus essaie de se glisser
parmi nous, un chat noir et blanc affreux, mais comme tout le monde, il a faim
et il veut vivre. Je vois parfois des appels à l’adoption de chats
bouleversants, avec des regards intelligents et innocents, et celui-ci a l’air
d’un emmerdeur fini, très con, et plein de vitalité, comme tous les cons.
Cependant, le voir tituber sous la pluie glaciale, comme au début de notre drôle
d’été, me serrait le coeur.
Xioucha m’a prêté un roman que
je traduirais volontiers si un éditeur voulait l’éditer et financer
l’opération, mais dans la France actuelle, il ne faut même pas y songer. Ce
roman décrit l’itinéraire d’un jeune programmiste libéral, parti se planquer en
Israël au moment de l’intervention russe en Ukraine, et dont la femme est
massacrée avec leur chat au cours du fameux concert du 7 octobre. Sa
grand-mère le récupère complètement traumatisé, et lui fait rencontrer un
ancien soupirant qui l’embarque au Donbass. C'est
criant de vérité, plein de vie, cela correspond entièrement à ce que je vois
de ces milieux libéraux ici, de leur façon de vivre et de s’exprimer, et ce qui
se passe au Donbass est également très bien dépeint, d’après ce que j’ai
entrevu, et d’après tout ce que j’ai lu et entendu.
Avec Tania, hier soir, nous
étions invitées chez Camille et Irina, un couple ami de Gilles et Lika. Ils ont
une maison à cinquante mètres de celle que Tania a acquise. Une vieille maison de marchands, en briques, qu’ils ont restaurée. Et la maison voisine, qui leur appartenait,
ils l’ont vendue à un architecte, qui a très bien aménagé une isba au bord de
la rivière et ne voulait pas avoir juste à côté une horreur boursouflée en
plastique. De sorte que tout ce petit coin sera épargné par la laideur ambiante.
Ils ont plein de meubles
anciens, qu’ils ont en partie rapportés d’Allemagne, et cela donne un peu
l’impression d’un musée ou d’un entrepôt d’antiquaire. A côté de leur maison, ils
ont construit un bain de vapeur, qui est, comme souvent ici, une seconde
maison, plus petite. Et tout ceci est pris dans un système de verrières qui
débouchent sur le jardin, une sorte de grande véranda, ou plutôt de serre, car
il y pousse toutes sortes de plantes, arrosées par un goutte à goutte, de la
vigne vierge, des clématites, des pétunias, des géraniums, et cela forme deux
salles à manger d’été, une petite et une grande. Le jardin lui-même n’a pas de
pelouse, comme cela semble être la tendance en Russie, dans un certain milieu,
mais des passages de bois qui déterminent des zones de végétation luxuriante.
Camille voulait savoir pourquoi Tania voulait venir vivre en Russie, bien qu’il fût persuadé lui-même que c’était une sage décision. Il est convaincu que le pays est à la veille d’un grand essor. Il a beaucoup voyagé, vécu dans divers pays, c’est un scientifique, comme le père d’Ania, Grigori Borissovitch. Comme lui très intelligent, très agréable, et complètement matérialiste.
Le nettoyage ethnique de la Krajina a si bien été «blanchi» que l’UE/OTAN a pu désigner sans vergogne un fier participant à l’opération «Tempête» du nom de Tonino Picula comme rapporteur sur l’intégration (éven tuelle) de la Serbie(3). L’énormité de la manipulation qui a réussi à faire passer les victimes pour les bour reaux et vice-versa, et faire croire que le «Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie» de La Haye était une authentique institution de justice et non une massue otanienne coiffée d’une perruque, a profondé ment marqué ma vie, et pas seule ment parce que je suis originaire de cette province tragique, où naquit aussi Nikola Tesla. Un quart de siècle avant l’enfumage du Covid, la Yougos lavie était un test — test que les élites académiques, politiques et média tiques de l’Occident ont lamentable ment raté, comme elles rateraient le test pandémique. Ceci alors même que les gens du peuple, souvent, saisissaient la vérité par l’intuition de leur cœur. Au début, j’avais envie d’attraper les gens par le collet: «Ne voyez-vous pas à quel point on vous manipule? C’est pourtant tellement gros!» Puis je me suis résigné à la nécessité de vivre entouré de crétins de fonction à la stupidité apprise. Journalistes? Jobards opportunistes pilotant leur carrière avec l’arrière-train comme on pilote un ULM. Politiques euro péistes? Complices de crimes de guerre. Grands juristes? Greffiers de l’absurdité normalisée. Grands universitaires? Blanchisseurs de récits politiquement orientés. Honneur aux exceptions, bien entendu, et je les ai saluées sans relâche. Ma seule réponse possible face à ce mur de déshumanité a été une parabole, Le Miel. Cela peut paraître dérisoire, mais cela a au moins ouvert quelques yeux et quelques cœurs. Je n’ai trouvé la sérénité nécessaire pour l’écrire que vingt ans, ou presque, après les faits
Slobodan Despot
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