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jeudi 16 mai 2024

Oubli jamais, pardon toujours

 


Dimanche, j’ai reculé devant l’idée de communier à Glebovskoié et j’ai même bu un café, mais le père Ioann m’a dit : « Si, si, communiez. ».  Je songeais à déménager dans ce village, car j'y avais vu de très jolis terrains, avec le gaz, et il m'encourageait: « Tout le monde vous aidera. Les forces, les forces, c’est Dieu qui les donne, les forces. » Il m’a présenté une vieille qui a travaillé dans l’administration. D’après elle, les terrains en question sont vendus par un petit malin, qui a centralisé tout le gaz sur un compteur qui lui appartient, de façon à percevoir de l’argent sur sa fourniture. 

 En dehors du père Ioann, les gens sont très gentils, très accueillants, simples. Le père Ioann a réussi à créer une dynamique, à impliquer des personnes pour qui cette église et sa réfection constituent une sorte d’élément transcendant qui les unit et les motive. Tout le monde a son rôle, son utilité, ils se soutiennent les uns les autres. Un iconographe de Moscou est venu peindre les voûtes, et le père Ioann embauche des paroissiens pour orner le tour des fenêtres et des portes de frises de vigne et de grappes de raisin. L’iconographe est visiblement conquis par cet homme fervent et charismatique, comme je le suis moi-même.

Je crois la construction d’une maison devant mon échappée sur le marécage imminente. L’abruti qui a déversé des centaines de tonnes de terre au mépris du ruisseau qui passait là ne l’a certainement pas fait pour s’amuser. Je vois sans arrêt arriver des bagnoles et des types tenir conférence. Hier, près du magnit, sous un auvent où l’on vend des plants, je vois un lilas déjà de belle taille, dans les deux mètres, avec des rameaux épanouis. Le lilas pousse lentement, mais celui-ci était déjà grand, et à ma grande surprise, abordable. Le lilas cache bien les horreurs, c'est un buisson qui devient épais, touffu. Le temps de faire mes courses, j’avais décidé d’acheter le truc. Je ne sais même pas de quelle couleur il est, ce sera la surprise. S'il était bleu, par exemple, ce serait un vrai cadeau du ciel, c'en est déjà un, comme si Dieu m'avait dit: "Bon, ne râle pas, voici un beau lilas pour te cacher la modernité hideuse."  Entre le lilas et le seringat qui a bien pris, et qui va certainement beaucoup pousser, cette année, j’aurai peut-être assez vite un rideau végétal contre la laideur et la prétention, mais pas contre le bruit, les pétarades et la musique obsédante. 

Avec l’amélioration du temps, je retrouve le moral. Je reste sur la terrasse, je prends le soleil, j’écoute les oiseaux, je regarde ma merveilleuse spirée japonaise qui commence à fleurir, en déployant ses arceaux constellés de petites rosaces blanches. Cependant, une copine me parle beaucoup des migrants d’Asie centrale ou du Caucase, le remplacement de population, qui est un programme supranational, ce qui du reste est un fait, et la Russie, malgré la guerre pour sa souveraineté, distribue sa nationalité à tous les musulmans des ex républiques au lieu de récupérer ses « pieds rouges » perdus désormais au delà des frontières, depuis les pays baltes jusqu’au Khirguizistan, un député de la Douma a produit les preuves que tout cela était organisé de l'extérieur, par toujours les mêmes. Elle ne voit à Moscou que physionomies exotiques patibulaires et femmes bâchées. Une jeune amie trouve qu’elle exagère, que beaucoup de ces gens sont bien calmes, et que c’est Soros qui agite le populo pour créer ici des conflits interethniques ; que ses pareils détestent les slaves et veulent leur disparition, ce qui est exact. Là dessus, elle commence à m’expliquer qu'un vieil ami de sa famille, intellectuel irréprochable et cérémonieux, est un traître, qu’il est fasciste, qu’il regrette la victoire soviétique. C’est un sale type, à la limite, il faudrait l’arrêter. Elle se répand en imprécations sur Vlassov, un traître de bas étage, et je ne connais pas trop cet homme en tant que personnalité, mais à l’époque, bien des gens, entre Staline et Hitler, ne savaient pas trop qui choisir et je ne l’aurais pas su moi-même, disons qu’étant russe, communiste ou non, et voyant arriver des troupes allemandes décidées à conquérir le pays et à en traiter les habitants comme des sous-hommes, le choix logique était quand même  de défendre son pays et son peuple, indépendamment des mains entre lesquelles ils étaient tombés. Mais l'intellectuel en question a pu plaisanter là dessus, car de toute façon, à mon avis, nous avons tous perdu, dans l’affaire, sauf les Américains et les juifs sionistes, et encore, à long terme, pas sûr. Bien mal acquis ne profite jamais. De là à estimer qu’il faudrait envoyer au Goulag un ami de la famille qu’elle connaît depuis sa petite enfance... Elle m’explique alors que la Russie n’est pas gouvernable si son chef n’est pas un tyran, et certes, il faut un homme ferme à la tête d’un pays si grand, et si convoité, mais un tyran ? Et hop, blanchiment des rouges, justification des milliers de morts, de l’esclavage d’état, de la persécution des chrétiens et de la paysannerie. J’ai pensé que si cette abomination ukrainienne se poursuivait trop longtemps, nous allions tous devenir complètement fous. Il n’est vraiment pas facile de conserver la raison, la mesure, sa dignité et son humanité en de telles circonstances. Je me souviens d'ailleurs du métropolite Onuphre, incitant son troupeau à "prier pour garder figure humaine", il y a déjà plusieurs années.

J’aimerais entendre parler non de la « lutte contre le fascisme » qui fait pendant à la lutte contre les bolcheviks, qui motive encore quelques imbéciles de droite dans leur soutien à l’Ukraine ou ce que recouvre ce nom, mais de la lutte contre l’idéologie globaliste transhumaniste actuelle, en laquelle ont muté les pires démons des pires idéologies du vingtième siècle. Quand j’entends parler de la lutte contre le fascisme alors que le président, ou le satrape, du trou noir est juif, que le principal rabbin d’Ukraine bénit les banderistes à croix gammées des deux mains, et que la répugnante compagnie des chasseurs de quenelles, BHL, Glucksmann and co, depuis 2014, nie les exactions des Azov et autres malades à folklore nazi, j’ai vraiment l’impression qu’on se fout de notre gueule de tous les côtés. Et depuis longtemps. Lorsque par dessus le marché, des orthodoxes occidentaux justifient les persécutions trotskistes contre l’Eglise ukrainienne en la qualifiant de « soviétique », j’ai carrément envie de vomir. Comme disait Dostoievski, la bêtise peut quelquefois devenir un crime.

Moi, c’est ma faiblesse, je ne fais pas dans le systématique et j’ai horreur des idéologies, quelles qu’elles soient. Elles drainent des tas de salauds, elles abusent beaucoup de braves gens, et elles transforment éventuellement les braves gens en salauds. Quand je vois ce que des juifs ont fait en Russie, ce qu’ils font en Ukraine et en Palestine, et même en France, tout en se présentant comme de blancs et éternels martyrs devant lesquels nous n'expierons jamais assez d'être ce que nous sommes, je trouve cela légèrement fort de café, mais je suis glacée d’horreur quand je vois des photos de juives terrifiées en culotte et soutien-gorge, poursuivies par des meutes d’Ukrainiens ricanants dans la Galicie banderiste de la guerre de quarante, et je suis consternée par le mauvais triomphe de Rebatet devant les juifs d’Allemagne qui rasent les murs à la même époque. J’ai horreur des haines recuites et des règlements de compte. Une Russe écrit qu’elle ne se réjouit jamais des pertes ukrainiennes et c’est aussi mon cas. J’ai pitié de la plupart des soldats qui meurent là bas, des deux côtés, et je sais que beaucoup de ceux qui combattent le font à contre-coeur, après avoir été enlevés dans la rue par des recruteurs appointés. Je n’aime pas le solgan « ni oubli ni pardon »; oubli jamais, mais pardon, si, il le faut, c’est indispensable, qui sommes-nous pour ne pas pardonner ? Et je déteste encore plus le « devoir de mémoire » à géométrie variable, et la vengeance érigée en vertu.

Quand je vois ce qu’ont donné les idéologies politiques, je comprends à fond le mot de Dostoievski : « Si Dieu n’existe pas, tout est permis. » Tant de sacrifices humains pour en arriver là où nous en sommes, à ce degré d’abrutissement, de folie, de méchanceté, d’indignité et de dégradation...

Ma dentiste aujourd’hui m’a demandé comment j’allais. « J’ai comme une légère déprime.

- En ce moment, tout le monde est dans cet état-là. »

Et de fait... Les bombardements de civils à Belgorod, spécialité de l'ignoble guerre des suppôts de l’OTAN. La persécution des meilleurs chrétiens et hiérarques d’Ukraine. La révolution orange, sous drapeau américain, en Géorgie qui brûle de se transformer, comme l’Ukraine, en abcès purulent, en foyer d’infection, en éruption de démons. La tentative d’assassinat du président slovaque, signature mafieuse, depuis Kennedy, du pouvoir occulte qui nous mène, depuis des décennies, à notre perte...

. On peut trouver un grand réconfort dans l'église du père Ioann et l’élan qui motive cette petite communauté. On peut agir concrètement à ce point précis du monde pour le rendre légèrement moins malade. Et puis, tant que le cauchemar n’est pas devenu complètement universel, l’odeur de ma spirée japonaise, le matin,  la lumière qui passe à travers les narcisses et les jonquilles, la sieste des chats sur la terrasse. Le vent soyeux et humide qui brasse la nuit et m'apporte le chant magique des rossignols...

Une amie moniale m'envoie cette anecdote véridique postée par un soldat russe: 

Les tranchées. Dimanche. Le silence. Nous ne tirons pas. Les Ukrs ne tirent pas. De notre affût, leur position est visible, et seulement une centaine de mètres nous séparent d'eux. L'un des nôtres, un gars sympa, crie en inspirant à pleins poumons: "Salut les "toupets"! Aujourd'hui, jour de repos! Et si nous faisions relâche?"

L'autre côté répondait habituellement par des tirs, les balles passaient en rase motte. Et soudain, on nous répond: "D'accord, repos! Et si vous êtes sérieux, nous ne sommes pas contre!"

Le petit gars fûté s'anima à nouveau, et le dialogue se poursuit en russe: "Allez, passons la journée ensemble! Nous avons de la gnôle maison, mais pas d'amuse-gueules:"

On ne peut raconter tout ce qui au front nous sauva la vie de façon inattendue... "Eh bien d'accord! Nous apporterons du lard, on ne boit pas de la gnôle sans lard!"

Toute la journée, jusqu'aux larmes, à s'en faire péter les veines, nous avons fumé, parlé, chanté des chansons... et au matin, les "toupets"... se sont constitués prisonniers.

La presse occidentale ne cache plus que la guerre aurait pu prendre fin dès 2022, comme Poutine l'a expliqué à Tucker Carlson. Mais le club des Vampires a délégué l'un de ses pires suppôts, Boris Johnson, pour faire foirer le traité en cours de signature. Pour que ça saigne, bien fort. 

     




vendredi 10 mai 2024

Présentation d'Epitaphe

 


Ma présentation de livre a été très chaleureuse et intéressante, il est venu aussi des gens que je ne connaissais pas, et même un acteur connu tombé là par hasard, assez hâbleur et cabot, du reste, mais il m’a acheté un exemplaire. Katia a comme d'habitude, lu les extraits avec talent, et elle m'a fait une pub préalable efficace, je serais plus riche, je la prendrais comme public relation! J’ai eu des questions intelligentes, intéressantes. Par exemple, « ce que vous décrivez pour la France, n’est-ce pas une tendance mondiale ? Et n’êtes-vous pas « de droite » ? Eh si, la tendance est mondiale, et même mondialiste, la Russie résiste encore, dans une bonne mesure, mais il faudrait réagir à temps et ne pas permettre ce qui nous est arrivé. Et suis-je de droite ? Au fond, je ne l’ai jamais su, et je ne sais pas ce que cela veut dire. Quand j’étais jeune, je répondais qu’en tous cas, je n’étais pas de gauche, ce qui suffisait pour me classer à droite. En ce moment, la fracture se situe entre ceux qui marchent dans la combine et ceux qui ne marchent pas, et dans les deux camps, on trouve des gens de doite et des gens de gauche. Benjamin le Suisse m'a demandé dans quel pays je me sentais actuellement chez moi, car de son côté, il se sent russe, et c'est aussi une question délicate, je suis russifiée dans une certaine mesure, mais le vieux fond français est indestructible. Cependant, j'ai un attachement spirituel à la Russie, qui existe encore, et reconnaît de moins en moins mon pays d'origine dans la satrapie dont Nécron est le gouverneur félon. 

Ensuite une jeune femme m’a parlé de « la Russie, terre d’asile des aryiens », car nous sommes tous des aryens, tous cousins, et face à notre possible disparition, nous allons nous regrouper sur ces vastes territoires slaves, c’est la version païenne de l’arche.

Les gens s’intéressaient à mes poèmes, car j’ai chanté des chansons à moi sur la France, et je leur en ai lu la traduction, en attendant d’avoir appris la version russe. Mais traduire un recueil me coûterait encore cher, attendons d’avoir fait un best-seller !

Après cette séance, je suis partie au restaurant « les Boyards » avec Katia, Ania Ossipova et Larissa Fickmann. C’est un excellent restaurant russe qui passe de la bonne musique folklorique au lieu de l’habituelle contrefaçon vulgaire. A Pereslavl, les maisons sont moches, mais les restaurants sont bons. Et pas chers. Il faisait un froid de loup, un vent polaire, avec des flocons, j’aurais supporté un bonnet et des bottes fourrées. Mais notre repas a été joyeux. Larissa a raconté des histoires de guérisseuses et de rebouteux qui m'ont rappelé celles qu’on me rapportait en France. Par exemple d’aller enterrer une pomme de terre, ou autre chose de ce genre, pour faire passer les verrues, et le plus fort, c’est que cela marche. J’ai parlé de la mère de mon beau-père, Eugénie, qui faisait passer non seulement les verrues mais les brulûres, en promenant le doigt dessus avec des incantations. Elle devait lui "laisser le don", mais elle a perdu la tête avant de l'avoir fait. 

Il est certain qu’ici, j’ai beaucoup d’amis qui me sont proches par la mentalité et la vision du monde, même si parfois, je sens la différence de culture et d’éducation, non en termes de qualité, mais en termes de nature. Les Russes ne fonctionnent pas comme les Français, et si j’ai toujours eu le sentiment de fonctionner comme les Russes, eh bien ce n’est pas entièrement le cas. Et personne ne m’invective à cause de ce que je pense, d’ailleurs, je ne comprends pas qu’on le fasse, je n’ai pas la prétention de ne jamais me tromper, surtout dans une période aussi complexe, où nous sommes la proie d’innombrables faux-semblants, fausses nouvelles, manipulations fourbes et intimidations arrogantes.

A ce sujet, je suis tombée sur un article d’un Anglais qui vit en Russie, il date du covid, période qui m’avait semé dans l’âme une inquiétude qui n’est jamais vraiment partie, quoiqu’ici, depuis l’intervention en Ukraine, on n’entende plus parler de rien, ni de mesures, ni de masques, ni de pass sanitaires, ni de vaccination obligatoire, au moment où Astrazeneca reconnaît par ailleurs que sa daube était toxique... Mais l’article montre combien les tentacules de la pieuvre sont infiltrées partout.

https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Fedwardslavsquat.substack.com%2Fp%2Fi-believe-we-are-facing-an-evil-that&post=19879744_18451&cc_key=&track_code=

Je le délivre comme une pièce de puzzle, ainsi que, du même Anglais, celui sur l’épuration en cours du ministère des Armées.

https://edwardslavsquat.substack.com/p/is-putin-going-to-sack-shoigu

C'était hier le jour de la victoire, et plutôt que des cartes postales martiales, j'ai préféré publier le beau portrait de cette grand-mère:



Cette victoire si cher payée m'apparaît trop, en fin de compte, comme notre défaite à tous, mais je trouve singulièrement ignoble de vouloir effacer les Russes et leurs immenses sacrifices de ce fait historique, et s'il s'agit là d'une volonté de blanchir les bruns, comme ici on blanchit les rouges, que font certains juifs dans cette entreprise?

 

lundi 6 mai 2024

Humeur pascale


 
esquisse

Il fait un froid terrible, les feuilles des fougères, qui me ravissaient comme chaque année en déployant leur manteau translucide sous leurs petites têtes courbées, ont gelé. Quelle tristesse... la belle saison est si brève, et voilà qu'elle s'annonce pourrie. J'ai pitié  des plantes et des bêtes autant que de moi-même, dont les printemps sont déjà comptés.

Pereslavl, outre "l'architecture" de ses nouvelles maisons qui ne ressemble à rien, se distingue par ses rues défoncées à un point indécent, le délabrement de certains quartiers, des terrains vagues qui suivent des destructions incompréhensibles et qui s'installent pour des années, avec déversements subreptices d'ordures, tas de ciments, poutres abandonnées, ferrailles... Cependant les "administrations" successives et leur architecte-conseil fantôme font mumuse avec l'aménagement jamais terminé de la plage municipale qui ne s'imposait pas; l'achat de faux topiaires en plastique, car le plastique inaltérable, il n'y a rien de mieux, on les a répartis dans toute la ville, au milieu du désastre, c'est bien festif. Et dernièrement, l'asphaltage du sommet des buttes qui constituent l'ancien rempart, dernier lieu de poésie et de charme naturel de cette malheureuse cité. Pour que les sacro-saints touristes puissent marcher là haut avec des talons aiguilles, peut-être? Quel genre de crétin a pu concevoir un tel projet? En revanche, les rues au dessous des remparts, où circulent les voitures et les autobus de ces mêmes touristes sont toujours aussi défoncées. Pour elles, il n'y a pas d'asphalte prévu. On fait un petit morceau de temps en temps, pour calmer la populace et c'est marre.

Mon humeur n'est guère pascale... Mais si, mais si, j'essaie de ne plus remarquer tout cela, ou de passer par dessus, seulement je le mentionne quand même pour ne pas me faire accuser de tout trouver ici idéal.

Dany m'avait parlé d'un ado qui avait voulu "changer de genre", dans l'Oural, et que les autorités du coin ont soustrait à l'autorité de sa mère, qui bien sûr, s'opposait aux mutilations catastrophiques et irréversibles impliquées par une telle opération . "Comment? M'étais-je écriée. Mais le changement de genre par voie chirurgicale a été interdit en Russie!" Et en effet. Piotr Tolstoï répond à un journaliste qui lui reproche d'avoir voté cela en temps de guerre, comme s'il n'y avait pas plus urgent, que précisément, il fallait le faire maintenant, avant que les partisans de ce type de mesures ne prennent de l'importance, et que c'était pour garder une société normale à leurs descendants que les Russes faisaient la guerre à ceux qui cherchaient à imposer leur étrange style de vie au monde entier. Alors que penser? Qu'au niveau local, un chaud partisan de l'Occident et ses valeurs soutient sournoisement ce genre de choses? Si c'est le cas, il faudrait mettre au pli ce saboteur et ses pareils. Car en effet, c'est contre tout cela que se battent et meurent les soldats russes. Il s'avère, d'après ce que j'entends dire, que ces soldats manquent de beaucoup de choses et que c'est la population qui finance directement l'armée, c'est-à-dire les innombrables groupes de soutien, qui récoltent des fonds, offrent des drones, du matériel, des uniformes, de vieilles voitures ou les réparations d'icelles, des médicaments, des bains de vapeur intinérants, ce n'est pas "la guerre de Poutine", c'est la guerre des Russes, et peut-être que je ne me trompais pas en pressentant que la Russie était un énorme Donbass potentiel. On verra bien. Si c'est le cas, ce n'est pas gagné pour nos ennemis, et si nous mourons tous, ce sera, dans le contexte, ce que nous aurons encore de mieux à faire. Car la société de la caste n'est pas faite pour les hommes ni même pour le bétail.

pour les russophones


Je traduis ici le propos d'un soldat, Dmitri Joukov, qui me frappe par sa profonde lucidité et son courage: "Je me bats ici pour des raisons simples et banales. Des raisons personnelles. D'abord, je n'ai rien à faire à Kiev, où je serais pendu la tête en bas sur le Maïdan pour des activités que j'ai menées avant celui-ci. J'ai aidé le Berkut, organisé des processions religieuses pour l'unité avec le monde russe.. Et ensuite... je me bats pour la sainte Russie et la foi orthodoxe. si nous gagnons, il y aura davantage de Christ sur la terre, et si nous perdons, il y en aura moins".  http://rys-strategia.ru/news/2024-05-01-18528   

En voilà un, au moins, qui ne se trompe ni de combat ni d'ennemi.

"Que pouvons-nous faire?" me demandait mon peintre d'hier. Rester solidaires et déterminés. Prier. Crier la vérité. Si l'Ukraine est le laboratoire du monde entier, le Donbass est celui de notre résistance, envers et contre tout, y compris nos propres traîtres et affairistes.

A ce point de mes réflexions, je tombe sur celles de Slobodan Despot, ô combien judicieuses:

"Dans un système aussi bien tenu en main, il ne peut rien se passer et il ne se passe, de fait, rien. L’opposition sincère, en particulier depuis la dystopie covidienne, transmigre vers des formes d’organisation «citoyennes» qui s’illustrent par leur amateurisme et leur naïveté. On pétitionne, on manifeste, on concertationne, on lettrouvertise, on s’éparpille très vite en clans et en factions et l’on n’aboutit, concrètement, qu’à fournir aux agences du pouvoir des listes de suspects. En un mot, on fait comme si l’on était encore en démocratie en s’obstinant à ignorer les preuves criantes de son abolition fournies par le pouvoir lui-même. Le déploiement de techniques de subversion dignes de la guerre secrète — comme l’infiltration cognitive développée par le psychologue Cass Sunstein sous l’ère Obama — contre ces formes de contestation légales et légitimes illustre la transposition de méthodes d’influence psychologique venues du monde militaire dans le champ civique. Face à un tel appareil de contrôle, soutenu par une machinerie de propagande médiatique unanime, la contestation démocratique loyale n’a aucune chance. Sa tragédie est qu’elle ne l’a toujours pas compris. Autant réclamer le référendum d’initiative citoyenne au roi Hérode. Les Européens de l’Ouest ont une sorte de circonstance atténuante: ils sont nés au milieu d’une clairière historique. Rien dans leur éducation ni dans leur univers culturel ne les avait préparés à ça. Ils se sont lancés dans une lutte inégale sur un terrain miné sans même dresser un portrait-robot de leur adversaire, de ses moyens et de ses motivations. Ils ont cru le plus souvent qu’il ne s’agissait que de lever un malentendu alors que la lutte est ontologique: elle se terminera par l’anéantissement d’un camp ou de l’autre. Beaucoup, particulièrement en Suisse, essaient de maintenir coûte que coûte leur foi dans la bienveillance foncière des «autorités». Au stade actuel, leur confiance s’apparente à de l’infantilisme".

https://antipresse.net/aparchive/440244/Antipresse-440.pdf

Je m'en vais faire une icône, quand on n'a plus d'issue, il faut s'évader vers le haut. Il est temps d'en prendre l'habitude.

dimanche 5 mai 2024

soleil de Pâques

 


L’office de la mise au tombeau a duré  quatre heures et demie. J’ai réussi à m’asseoir un peu mais quand même. J’avais préparé sur mon téléphone un site qui donne le texte des lectures et des prières, mais peine perdue. Par moments, j’ai cru que j’avais rattrapé le fil, mais non, cela ne correspondait pas à ce qui se passait dans l’église. Je me souviens combien j’étais transportée par cet office à Solan, par ces stances poétiques, douloureuses et cependant espérantes, et la mélodie byzantine, si sobre et émouvante. Et là, ne comprenant rien, fatiguée de parcourir mon écran des yeux, j’ai fini par laisser tomber. Evidemment, des tas de pensées me couraient dans la tête. Mais que faire ? J’essayais la prière de Jésus. Je n’étais pas dans l’ambiance. Dany l’était jeudi, pendant la lecture des douze Evangiles, elle a ressenti ce que j’avais éprouvé il y a des années, à savoir qu’il ne s’agissait pas d’une commémoration, mais que nous étions transportés deux mille ans en arrière pour vivre tout cela avec le Christ et ses proches. Enfin ça, c’est quand on est en état de grâce et je ne l’étais pas tellement.

Quand quelqu’un entrait dans l’église, une grande lumière frappait le mur et il la reflétait presque comme un miroir, tant elle était vive. Au moment de la procession, quand on a ouvert la porte devant le clergé et les fidèles, je n’ai plus vu, en face de moi, qu’un énorme soleil, un disque chatoyant et rayonnant, et je n’étais pas aveuglée, mais je ne voyais absolument rien d’autre, j’avançais à l’intérieur d’un astre, et peu à peu je distinguai la foule des paroissiens, mais ils semblaient dissous dans cet embrasement, des ombres ou plutôt des silhouettes, de la lumière dans la lumière. Ce soleil de la mise au tombeau m’a rappelé l’arc-en-ciel du matin de la Théophanie, à Cavillargues, se levant à travers une pluie brillante. Je n'étais pas en état de grâce, mais j'avais la certitude d'être guidée, prise en mains, c'était cela que je me disais, tandis que les prières incompréhensibles boudonnaient autour de moi. Accepte les choses telles qu'elles sont. Tu n'es pas en état de grâce, et autrefois tu l'as été, eh bien, est-ce que tu le mérites? Autrefois tu ne le méritais pas non plus. Mais cela t'a été donné. Et maintenant, cela ne l'est pas, il faut l'accepter. Et j'ai rencontré cette source éblouissante qui semblait m'attendre et m'a engloutie.

Ce soleil de Pâques, je l'ai retrouvé dans les textes que j'ai lus chez moi de la mise au tombeau, et du canon pascal lui-même, que j'ai plus ou moins chanté à l'avance. Mais la procession nocturne s'est déroulée sous la pluie. Comme d'habitude, le clergé et le choeur couraient comme des lapins, je n'ai jamais compris pourquoi il fallait défiler à ce rythme, et derrière, on n'entend plus rien que les conversations de ceux qui viennent en touristes, tout en veillant à ne pas trébucher sur les inégalités du terrain. Je suis arrivée bonne dernière du marathon pascal 2024, il y avait bien encore derrière moi deux ou trois jeunes gens, mais je crois qu'ils s'étaient mis à flâner et avaient oublié la Pâque.

https://vk.com/loralira?z=video-188452635_456239069%2F7d80193fbf26e43113%2Fpl_wall_19879744

Du père Ioann et de sa Pâque à Glebovskoié m'est parvenue une photo ardente à tous points de vue, par la couleur, et la ferveur. 



Aujourd'hui, j'étais invitée par les parents de la jeune fille francophone rencontrée récemment. Ce sont des paroissiens de la cathédrale, initialement, des peintres de Moscou qui vivent principalement ici, et ont magnifiquement restauré leur vieille maison du XIX° siècle, qui se trouve maintenant flanquée d'une construction neuve mastoque, disproportionnée, qui leur a volé la vue sur les églises. Ils ont acheté cette maison pour la sauver, et autour d'elle, les autres perdent peu à peu tout caractère et toute beauté. La famille entière est très sympathique, chaleureuse et paisible, le père, la mère la grand-mère, le jeune frère de Macha, avec sa physionomie douce et enjouée très russe, un amoureux des plantes... Nous nous sommes très bien entendus. Je crois qu'ils seront pour moi le même genre d'amis qu'Anna Ossipova et sa famille, et cela me fait plaisir car je n'aime pas trop les rapports passionnels et tordus qu'installent avec moi un certain type de personnes. Le père de Macha est très conscient de ce qui est en train de se passer au niveau mondial; on le traite de complotiste, comme quoi le même genre de malfaiteurs inspire la même réthorique, pour tous nous désarmer et nous mettre en cage. Discréditer les gens lucides n'est jamais qu'une technique d'ingéniérie sociale. "Je vois tout cela, mais je ne sais pas que faire", dit cet homme assez découragé. Nous le sommes tous, devant l'ampleur de ce mal, dont Dany me dit avoir pris conscience pendant la Pâques: un mal métaphysique, que plus rien n'arrête, et qui fait presque passer les bouchers des temps anciens pour de gentils boy-scouts. Car ils ont les moyens de s'attaquer au plus profond de notre être, de détruire les âmes, et c'est ce qu'ils veulent, la leur, il y a longtemps qu'ils l'ont perdue. J'ai répondu que je comptais sur Dieu et aussi l'entraide, la résistance passive, et le développement d'anticorps culturels et spirituels, la conservation de ce que nous pouvons encore sauver et transmettre. Dieu merci, ici, on n'en est pas encore au point où l'occident en est arrivé, mais il a ses serviteurs zélés, et depuis longtemps. Raspail croyait en l'émergence d'isolats, et moi d'archipels de lumière.





vendredi 3 mai 2024

Florilège



Pour commencer, quelques photos de mes chats, c'est l'enveloppe sucrée de la pilule amère, le camouflage.

Les Ukro-otaniens ont bombardé une église pendant la liturgie des Rameaux. Ils font la guerre aux civils, comme en Palestine. https://vk.com/dontime?w=wall-104554359_36463

La destruction de l’orthodoxie est au programme, avec la complicité de Bartholomée-Saroumane, qui établit, devant ces menées infâmes, un paravent religieux convenable à l’usage du niais occidental moyen. On a arrêté le magnifique métropolite Arsène, de la laure de Sviatogorsk. Et qui porte la main sur un tel homme, quel genre de gnomes ? Le même genre qu’au temps du saint patriarche Tikhon, déjà avec la bénédiction de Constantinople. Je félicite les orthodoxes occidentaux qui soutiennent cette entreprise. A noter que Prilepine, dans son désir de blanchir les rouges et de récupérer les orthodoxes, nie toutes les exactions de la guerre civile et des années qui ont suivi, ce n’étaient que des débordements que le pouvoir communiste n’avait pas ordonnés, il n’y était pour rien, au contraire, Lénine avait rétabli le patriarcat. Il n’a jamais entendu parler de « l’Eglise rénovée », équivalent du machin honteux mis en place aujourd’hui sous l’étiquette autocéphale ? Sans doute n’a-t-il pas lu la lettre que le patriarche Tikhon avait adressée aux bolcheviques ? Il n’a sans doute pas non plus eu connaissance de son commentaire, quand la rupture d’une canalisation d’égoût avait « embaumé » le mausolée de Lénine : « Telle relique, tel onguent »...



 

La destruction de l’orthodoxie et même des habitants de l’Ukraine. J’ai écouté l’interview floutée d’un ancien officier de l’armée ukainienne qui émet la même hypothèse que moi : la soi-disant « aide à l’Ukraine » consiste à financer l’extermination de la population par les Russes, en prolongeant une guerre insensée qui n’a pas d’autre justification possible. « Si j’étais une ordure cynique, c’est ce que je ferais », dit le militaire.  Pour la remplacer par une autre. Des esclaves métissés, sans doute, entre les plantations Monsanto, les fermes à GPA et à organes et l’exploitation du gaz de schiste... Vous vouliez l’Europe, eh bien vous l’aurez. Et l’Europe deviendra l’Ukraine, qui en est le laboratoire. Prions pour que la Russie elle-même ne prenne pas le même chemin. 

pour les russophones

Sur le fond de ces réflexions, j'ai constitué un petit florilège de celles des autres.  Antipresse et sa dissection des totalitarismes protéiformes mais de même essence. Et d'abord, cet extrait de l'article pénétrant de Slobodan Despot:

Ces premières années de son exil, Miłosz les vivra comme dans une douve, serré entre deux murs. Dans son dos, celui de la prison d’où il s’est échappé. Devant lui, celui de l’incompréhension occidentale. Il est frappé par l’incapacité des Occidentaux à imaginer un ailleurs, à se projeter dans la tête et la vie d’autrui. En 1952, il publie un essai qui entrera dans l’histoire: La pensée captive. Essai sur les logocraties populaires. La survie de l’âme sous une dictature de l’absurde jusqu’alors inédite en est le sujet principal. L’incompréhension de ce tourment chez ceux qui ne l’ont pas vécu dans leur chair en est le corollaire: «L’homme de l’Est ne peut pas prendre les Occidentaux, et en particulier les Américains, au sérieux, justement parce que la plupart n’ont pas passé par les expériences décisives - celles qui nous instruisent sur la relativité de nos jugements et de nos habitudes. Leur manque d’imagination, surtout, est vraiment effarant. Parce qu’ils sont nés et ont été élevés dans un certain ordre social et dans un certain système de valeurs, ils estiment qu’un autre ordre est “contre nature” et qu’il ne pourra se maintenir.

Je descends encore une fois dans les tréfonds de ma mémoire personnelle. Le contraste entre la grisaille des rues de Belgrade à la veille de notre émigration et les couleurs franches qui m’ont sauté aux yeux en Suisse: pelouses d’un vert inouï, géraniums à toutes les fenêtres, cars postaux jaunes, tenues de ski bariolées. Telles des ombres chinoises restent gravées dans ma rétine ces silhouettes de passants marchant voûtés, à petits pas, avec leurs filets à provisions chichement garnis. Et l’on était dans le plus détendu des pays de l’Est… Et puis le labyrinthe ténébreux des rues de Budapest, vers 1986, piqueté de réverbères anémiques, et sans un seul panneau pour vous indiquer le chemin. Et ce quai de gare à Sofia où le voyageur étranger n’avait pas le droit de poser le pied, et où un jeune soldat aussi effrayé que moi me fit remonter dans le train avant que j’aie pu remplir ma gourde au robinet… La peur et le manque. Le manque et la peur. Ai-je de bonnes raisons de penser que ce que j’ai cru laisser derrière moi là-bas m’est promis ici, ou n’est-ce que l’effet d’une vieille hantise? D’une méfiance pour ainsi dire génétique

Des gens m'ont dit en France, et même des orthodoxes, quand je parlais du Donbass, il y a dix ans, que l'Ukraine ne les intéressait pas, que c'était loin, à cela je vois deux raisons, soit ils ne voulaient pas savoir ce qu'y tramait le patriarche Bartholomée dont ils dépendaient, soit ils ne voulaient pas se donner des angoisses en ouvrant les yeux sur ce qui pouvait arriver. La description que donne Slobodan, c'est exactement ce que j'ai ressenti en URSS, et pourtant, beaucoup de Russes en ont la nostalgie. Et c'est ce que je commence à ressentir en France aujourd'hui.

Et voici ce qu'ajoute Eric Werner dans le même numéro:

Il n’y a rien d’étonnant à ce que le régime occidental défende bec et ongles le régime policier aujourd’hui installé à Kiev. La sagesse populaire ne dit-elle pas: qui se ressemble s’assemble? Et n’est-ce pas «notre démocratie comme réalité» que nous protégeons là-bas? Un tribunal suisse vient de condamner à une peine de prison ferme un écrivain qui avait tenu des propos «homophobes». Le procureur local s’est félicité de cette décision en disant que les gens savaient désormais quelles étaient les «limites» à ne pas franchir. Etc. Sauf que le même jour, on apprenait qu’un enseignant, toujours en Suisse, venait de se faire licencier en raison de son «orientation sexuelle». C’était un excellent enseignant, il faisait très bien son travail, mais il était homosexuel et ne s’en cachait pas, ce qui avait déplu à une partie de la population: je vous laisse deviner laquelle. En sorte que les autorités lui ont signifié son congé. On voit donc à quel point ce régime est sincère quand il dit qu’il veut lutter contre les discriminations, les «discours de haine», etc. En réalité, il s’en fiche complètement. On voit même qu’il est le premier à violer ses propres lois en la matière lorsque la nécessité s’en fait sentir. Je ne sais pas comment les autorités ont justifié ce licenciement, peut-être ont-elles dit qu’il ne fallait pas se montrer trop strict dans l’application des lois existantes. Là aussi, il y a certaines limites, etc. De toutes les manières, comme on le sait, les autorités sont au-dessus des lois. Cela règle le problème

https://antipresse.net/aparchive/439357/Antipresse-439.pdf

Ici, c'est Nicolas Bonnal qui en remet une couche. On peut penser qu'il n'est pas du genre optimiste, mais je déconseille néanmoins; à toute personne tentée de le faire; d'assister aux JO.

 JO, attentats, tyrannie et guerre mondiale : Yannick fait le poing et résume brillamment les étapes de ce qui devrait se passer (évidemment, ils peuvent reculer, reporter…). Faux drapeau puis vraie folie : Antoine confirme, qui parle de CENTAINES DE MORTS lors de ces attentats nécessaires mais chéris : exercices partout en Bourgogne… Allez, tout va bien se passer. On campera à Moscou en juin : « je défends ma patrie, moi », déclare d’Ukraine au Figaro pépère un enthousiaste et jeune représentant de « l’Empire des cons » (Philippe Grasset). Draghi en embuscade pour la tournée générale : vaccin, CBDC, camp numérique. « Dans le monde réellement renversé » (Debord) le complotiste devient celui qui dénonce un complot, pas celui qui le commet ; de même le criminel devient celui qui dénonce un génocide, évidemment pas celui qui le commet avec l’assentiment de tous leurs parlements. Priez très fort.

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2024/05/02/jo-attentats-tyrannie-et-guerre-mondiale-yannick-fait-le-poing/

Il y a quelque chose de terriblement pathétique dans la façon dont une bande de mafieux psychopathes pousse, avec des ficelles énormes, une fourberie éhontée et des geules de cauchemar façon joker de Batman, des foules apathiques à une guerre dont massivement elles ne veulent pas, qu'elles ne sont d'ailleurs plus en mesure de supporter, après les aventures dans lesquelles on a précédemment précipité leurs ancêtres. Certes, un petit pourcentage de crétins iront peut-être avec enthousiasme participer à un conflit destiné au premier chef à achever les populations européennes qui renâclent, ils n'auront pas volé leur mort stupide, leur suicide téléguidé. Et si le maléfique Glucksmann succède au maléfique Macron, les Français pourront acter qu'ils ne sont plus que les occupants résiduels d'une satrapie, d'un protectorat, dont la purge ethnique n'est qu'une question d'années. Les Russes, eux, quoiqu'on puisse penser de leur gouvernement, savent mieux pourquoi ils se battent: pour leur peau. Ceux qui ne le savent pas sont déjà plus ou moins partis alimenter la propagande de leurs pires ennemis. 

Quand on ajoute à cela que Xavier Moreau a vu tous ses comptes fermés, que Christiane Deviers Joncourt est spoliée de sa maison, et autres exemples de brimades révoltantes... 

https://vk.com/laminutedericardo

jeudi 2 mai 2024

L'église de la Nativité de la Mère de Dieu à Glebovskoié

 

la paroisse au complet

La fête du printemps avait maintenant vraiment commencé, avec l’herbe tendre et les jonquilles, la rose de Noël, les branches couvertes de lumineux bourgeons verts, le vent doux qui flâne et murmure, le soleil qui roule entre les sabots des nuages échevelés. J'ai même vu, au petit matin, un vol de montgolfières qui soufflaient comme des dragons. Or cette nuit, nous aurons des gelées, et demain huit degrés... Je suis allée à la liturgie de la Cène, ce matin, à l’église de Glebovskoïé, à une vingtaine de kilomètres de Pereslavl, en direction de Moscou. Je vois cette église depuis des années, elle est très harmonieuse, petite et bleue, mais juste sur la route de Moscou à Arkhanguelsk. Elle a été dévolue au père Ioann, qui officiait à un moment à la cathédrale, et qui m’a vivement engagée à venir le voir. J’ai rencontré sur place un couple de Moscou qui a une datcha dans le coin, et veut m’inviter après Pâques. D’après le père Ioann, il a peu de paroissiens, les gens du coin ne vont pas à l’église, beaucoup s’en vont. Il a des moscovites qui viennent pour lui, des enfants spirituels, et aussi de nouveaux arrivants dans le pays. Son intention est de créer une véritable communauté de gens qui s’entraident et qui participent à la vie de la paroisse. Du coup, tout est un peu fait de bric et de broc, là dedans, hétéroclite. Il m’engage à lui faire des icônes, une de ses paroissiennes a appris spécialement la technique pour

venir en aide à la communauté.

La liturgie était longue, parce qu’il officie seul et confesse seul les gens, le jeudi saint, tout le monde se confesse. Dans la foulée, c’était l’office de l’onction des malades, que l’on administre pendant le carême, et comme je l’avais manqué à la cathédrale, j’y ai eu droit chez le père Ioann. Il nous a lu une liste impressionnante de péchés potentiels, dont certains me paraissaient de vraies peccadilles, et je restais accablée. Cependant, ensuite, il nous a invités, le couple de moscovites, une vieille paroissienne, une jeune femme pieuse et moi, au café local, qui n’avait pas le standing du café moyen de Pereslavl. Et devant le menu affiché, malgré ma faim, je ne savais que prendre, rien n’était carémique ! Je le lui ai dit : « Moi, je mangerais bien tout, mais après la liste de péchés que vous nous avez lue...

- Des pommes de terre frites et du poisson, ça vous dit ?

- Eh bien, si vous me donnez votre bénédiction...

- Prenez, prenez ! Moi, par exemple, je ne fais pas le carême, pour des raisons de santé.

- Et quand on est vieux et crevé ?

- Ca peut vous dispenser aussi ! »

Une fois assis, il nous a raconté : «Au mont Athos, un higoumène a proposé à ses moines de la crème glacée en fin de carême. Ceux-ci étaient en état de choc, comment, de la crème glacée ? Et lui leur a dit : c’est pour que vous ne vous preniez pas pour des saints, avec votre ascétisme, et que vous n’alliez pas juger les autres. Si je lis toute cette liste de péchés, c’est que je vois arriver en confession des gens qui me déclarent : ah moi, je n’ai aucun péché ! Alors il me faut leur remettre les idées en place. Mais vous, eh bien vous ne pècherez pas par orgueil, du coup: vous avez mangé du poisson un jeudi saint!»

Lui-même fait plutôt ascétique, et très fervent, très impliqué dans sa mission.

Au retour, j’ai dû dormir, tant j’étais fatiguée, quatre heures d’office, et puis la chute de la température, les brusques changements climatiques m’épuisent. Du coup, j’ai lu chez moi les douze évangiles de la Passion, je me sentais incapable de ressortir. D'un autre côté, j'ai tout compris, 

Mes chats m’ont ramené une grosse couleuvre noire, avec deux taches jaunes de chaque côté de la tête. Rita aboyait furieusement, et la couleuvre essayait d’intimider les deux chasseurs, soit Moustachon et Robert. J’ai pris l’animal sur une pelle pour lui sauver la vie en le transportant ailleurs. Moustachon et Robert opèrent ensemble, c’est une association de malfaiteurs bien rôdée. Je pense que c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Moustachon a laissé Robert entrer chez moi. Autrement, il monte une garde impitoyable et vigilante.



Blackos