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jeudi 10 juillet 2025

DEPASSEMENT

 5 juillet 2025



J'ai quitté Dokoutchaievsk, après une mauvaise nuit vrillée par les avions, et une sorte de bourdonnement sourd. Cela fait une impression singulière, quand on n'a jamais connu cela, de sentir le souffle métallique de cette bête tapie, et de penser que pendant tant d'années, le père Nikita et ceux qui l'entourent, en percevant ces grondements infernaux, n'étaient jamais sûrs que leur maison n'allait pas exploser, ou qu'ils ne seraient pas fauchés en allant faire leurs courses ou en arrosant le jardin.

Avant de rejoindre Lougansk, escale à Debaltsevo, après plus de deux heures de bagnole surchauffée. J'ai refait mon numéro, pour le même genre de public, plus des enfants. Je leur ai dit que c'était un honneur pour moi d'être reçue par le Donbass, qui était un exemple de résistance à la déshumanisation qu'on voulait nous imposer partout. Nous devions être à trois heures à Lougansk, pour le barbecue organisé par Fédia, mais impossible, on nous retenus pour le thé, et puis le vieux prêtre local, le père Miron, tenait à nous faire visiter son église, décorée par ses soins de fresques dans le style des images de communion solennelle de mon enfance, et il ne nous a pas fait grâce d'une seule icône. Il nous a raconté que l'explosion d'un obus ayant fait exploser toutes les vitres, il avait tout un hiver célébré dans le froid et le vent, et qu'un autre obus avait ouvert un cratère dans la cour. Il m'a remerciée avec effusion d'être venue: "Vous chantez comme ma mère, j'avais l'impression de l'entendre".

Le père Nikita ne déborde pas d'optimisme, enfin tout dépend du point de vue d'où l'on se place. En bref, il pense que nous vivons les derniers temps. Le starets Zossime disait que la Russie était elle aussi gangrénée par les créatures des ténèbres. Je risque: "Vous n'avez pas confiance en Poutine?

- Comment vous dire... Ce que je sais, c'est que le starets Ivan Krestiankine en avait une bonne opinion, et il ya beaucoup de choses que je n'ai pas la compétence d'apprécier. En plus de celles que j'ignore. Mais ce dont je suis sûr, c'est que négocier avec Zelenski et ses parrains occidentaux est extrêmement compliqué et n'a peut-être même pas de sens, car ils n'ont aucune parole et ne respectent rien. Ils sont toujours susceptibles de violer les traités ou de nous faire un coup en traître."

C'est aussi ce que je pense.

J'ai pris congé de lui avec chagrin et compassion, car il a dû s'appuyer le retour, un trajet de trois heures dans la chaleur ardente. Katia et Fédia estimaient en riant qu'il m'avait pressée comme un citron, mais il ne se ménage pas lui-même, et puis, il m'a ouvert des horizons spirituels. Tout-à-coup, l'ignoble soupe politique de ceux qui nous ont fait cette horreur reculait derrière une sorte de transfiguration par le dévouement quotidien et mutuel des uns envers les autres, par les actions concrètes des uns et des autres, par l'amour qui nous unissait tous. Notre seule issue m'apparaissait dans ce que je voyais ici. Dans cette tournée que m'avait imposée le père Nikita, alors que je suis peut-être au bord de la colique néphrétique, insomniaque et dolente. Dans ce qu'avait accompli Katia, pour aider son homme, et ceux qui combattent avec lui, et dans leur reconnaissance à notre égard, et même dans l'honnête sévérité de nos guides du Front Populaire. Les pourritures de la caste n'ont même pas idée de l'élévation morale que nous donnent ces épreuves, ni de cette affection qui naît entre leurs victimes qu'ils méprisent, du salut qu'elles trouvent dans le mal qu'ils nous font. 

Après le barbecue de Fédia, le sans-gêne bruyant de la table voisine, dans la cour de l'hôtel, nous a contraints à aller prendre le thé sur le balcon fumoir du premier étage. "A quelques kilomètres d'ici, nous mourons en masse, dit Fédia, et ceux-là font la fête comme si de rien n'était." 

Sur ce balcon soufflait une légère brise, des martinets viraient en criant, comme dans le midi de la France, les soirs d'été. "Il vaut mieux entendre ça que des drones,"observai-je.

Fédia nous explique que les drones donnent aux soldats des attaques de panique, que cette guerre ne ressemble à aucune autre. Un de ses camarades venait d'être gravement blessé, il a perdu les deux jambes et un bras. Lui-même se considère comme un miraculé, qui a plusieurs fois échappé à la mort. Lourd silence. "Nous allons continuer à prier... dis-je

- Oui. Car en effet, cela marche. Autrement, je ne m'explique pas comment j'en suis sorti jusque là."

Katia décide qu'elle refera le voyage: "C'est à nous de défendre et d'aider nos fiancés, nos maris, nos fils. Directement. Il y a trop de corruption chez les intermédiaires."

Je crois que cette perspective soutient le moral de Fédia, qui ne s'attendait pas à notre visite ni à la permission qu'elle lui a valu.

Volnovakha

 


4 juillet 2025

Le père Nikita m'a emmenée à Volnovakha, après m'avoir donné un nochpa et un spasmalgon qui m'ont complètement déphasée. Comme je le craignais, je suis malade, et c'est cela que j'appréhendais le plus, dans notre équipée. Je suis arrivée au musée local dans un état second. Y étaient exposées des reproductions d'icônes du musée Andreï Roubliov de Moscou. Partout où nous allons, le père Nikita montre celle que je lui ai faite, le miracle de l'Archange Michel à Konekh, celle que lui avaient apportée les cosaques, et c'est vrai qu'elle est réussie, comme si ce n'était pas moi qui l'avais peinte. Il me présente comme une élève d'Ouspenski, ce qui est beaucoup dire, mais le peu que je sais, c'est à lui que je le dois.

J'ai été assez inspirée, je ne sais pas comment j'ai fait. On m'a couverte de fleurs et de cadeaux. Même chose à la deuxième séance du jour, qui avait lieu chez lui, à l'école du dimanche, j'avais dormi entretemps, mais je n'arrivais plus à me réveiller. 

Le voyage est au dessus de mes forces, et je le savais en partant. Mais j'éprouve une sorte de paix intérieure, la certitude de faire ce que je devais faire, et d'accomplir un "exploit" qui me fait sortir d'une impasse spirituelle où je m'attardais depuis trop longtemps. Complètement dépassée, je me dépasse. Dieu donne les forces que je n'ai pas. Et je parle, explique, témoigne, chante. On me dit: "Vous nous faites aimer notre culture que nous ne connaissions plus, et qui a touché votre coeur à un si jeune âge". Je leur réponds que je pense obéir à une sorte de vocation particulière. 

En chemin, le père Nikita me montrait les destructions encore visibles, des usines bombardées, des maisons. "C'est là que passait la ligne de front entre les insurgés du Donbass et les Ukrainiens. Cela tombait sans arrêt. Les cadavres restaient dans les rues, les voitures passaient dessus, personne ne pouvait les enterrer. Ici, quand ils ont bombardé l'usine, un de nos paroissiens est mort brûlé vif dans son engin. Les Ukrainiens tiraient dans les jambes de ceux qui essayaient de lui porter secours, et tout cela a duré huit ans, huit ans d'enfer."

Il me dit que de temps en temps, tombe encore un obus longue distance, de ceux que la France procure au sale type de Kiev. J'ai vu ce soir que cela s'était encore produit à Donestk. On a l'impression que les pourris qui tiennent l'occident ne lâcheront jamais l'affaire, ils se foutent de ruiner et de vider les pays qu'ils occupent, que ce soit l'Ukraine ou leurs protectorats de l'UE.

https://rutube.ru/video/989007d7d91a563afe36cb6b789d2f94/?r=wd











mercredi 9 juillet 2025

DON CAMILLO ET LES GILETS ROUGES

 


Jeudi 4 juillet 2025

Le père Nikita est venu me chercher pour m’emmener à Dokoutchaievsk, en passant par Donetsk. De Lougansk à Donetsk, le paysage est moins joli que de Kamensk à Lougantsk, plus défiguré par l’industrie, et par la guerre. Je vois beaucoup d’arbres morts ou malades.

J’étais attendue à la maison des travailleurs de la culture, à Donetsk, où j’ai été présentée à la directrice, Maïa Borissovna, qui est très âgée, et m’a passée au crible de ses questions. J’étais si fatiguée que j’avais peur de m’évanouir. J’avais encore mal dormi, et fait trois heures de voirure en plus. Mais non, cela s’est bien passé. Le père Nikita m’a fait une interview publique, il a lu des passages de Yarilo, les réflexions de mon héros anglais sur la Russie du XVI° siècle. J’ai parlé de mon amour de la Russie, de ma conversion à l’orthodoxie, chanté des chants russes et français et mes propres chansons. Le public réagissait chaleureusement. Maïa Borissovna m’a serrée dans ses bras : « Vous venez de si loin, et vous m’êtes si proche, vous rendez-vous compte que Dieu vous a comblée de ses dons ? Comment vivez-vous cela ?


- Pas toujours très bien, et je ne suis pas à la hauteur ! Je suis à présent très entourée, mais je suis quand même seule...

- Vous êtes avec Dieu, qui vous a donné tout cela, et veille sur vous comme sur une petite flamme. »

Elle m’a décorée d’une cocarde aux couleurs de la Russie.

Le père Nikita est très aimé, c’est le prêtre qui supervise toutes les autres paroisses de sa région, et tout le monde le connaît, les gens arrêtent sa voiture pour lui dire quelque chose au passage. Il ne partage pas l’enthousiasme communiste de Narodni Front. « Ils me font bien rigoler, ces communistes qui sont tous propriétaires ! Et quand aux staliniens, je leur dis : « Si tu vivais du temps de ton idole, il y a longtemps que tu serais fusillé ! » Il n’y a chez eux aucun ascétisme idéologique, mais beaucoup d’orgueil, et souvent d’envie et de méchanceté. Et souvent aussi la nostalgie d’un temps paisible où les gens vivaient normalement. Le Donbass était très privilégié par le régime communiste, c’était l’aristocratie du prolétariat, et cela d’autant plus que si l’on a mis le Donbass dans la composition de l’Ukraine, c’était justement pour diluer la paysannerie dans la classe ouvrière. Maintenant, croire au retour du communisme, c’est de l’illusion totale, cela ne reviendra jamais ! »



Il pense comme moi que la nostalgie communiste a été artificiellement causée par la nostalgie fasciste de ceux d’en face, entretenue pour créer un climat de guerre civile qui avait disparu depuis longtemps. « Les gens regrettent une vie simple et paisible où l’on peut gagner honnêtement sa vie, avec des sentiments sains et normaux ». D’après ce que me dit le père Nikita et mon impression personnelle, les gens du Donbass, ce sont des gilets rouges. Leur communisme est un populisme analogue à celui des gilets jaunes français et de l’électorat vilipendé de la mère le Pen, qui a d’ailleurs trahi tout le monde. L’essence du bolchevisme, le pur et dur d’avant sa russification, qui s’entend si bien avec le nazisme, s’est déplacé en occident et à Kiev qui en est l’abcès de fixation purulent. C’est là qu’on persécute l’Eglise, comme dans les années vingt et trente, avec une brutalité et une vilenie typiques, et aussi les petites gens, méprisées et traitées comme de la chair à canon, de la chair à organes et à bordels, des sous-hommes, avec l’aide de néonazis au front bas, utilisés par un capitalisme mondialiste mafieux et des sionistes suprémacistes et haineux.

Le père Nikita est consterné par le sort du métropolite Onuphre, privé de sa nationalité par un ukase de Zelenski. Il a pour lui, à juste titre, beaucoup d’amour. « Mais que va-t-il advenir de lui ? demandai-je.

- Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il est entre les mains de Dieu et de sa très sainte Mère. Voyez-vous, il ne faut pas négocier avec le diable, il ne faut pas se compromettre avec lui, cela ne mène à rien. Zelenski, c’est le diable, le Malin. Il n’a aucune parole, aucun principe, aucune pitié. C’est le diable, et ceux qui le servent sont des bêtes d’autant plus féroces qu’elles ont le cerveau lavé par l’idéologie. Les tentatives pour apaiser cette bande n’ont pas empêché l’Eglise de se retrouver dans sa situation actuelle. »

Il pense que le communisme a fait beaucoup de mal à la mentalité et à la culture russes et il est fier de construire des églises là où se dressaient des statues de Lénine. «Voyez, ici, j’ai fait cela avec tact. Vous savez pourquoi Lénine et Kroupskaïa n’ont jamais eu d’enfants ? Ils étaient syphilitiques l’un et l’autre, et le monument qui se dressait là, comme au dernier stade de cette affection, avait perdu le nez et une oreille. J’ai dit aux communistes du coin de récupérer avec les honneurs ce grand malade... »

Le père Nikita habite, près de l’église qu’il a construite, le jardin d’enfants local qui lui a été transmis, faute de gosses en quantité suffisante pour justifier son entretien par la municipalité. Il y organise une école du dimanche, avec catéchisme et toutes sortes d’activités. C’est un lieu très vaste, il y abrite deux ou trois réfugiés, et des chats, dont deux rescapés du front donnés par des soldats. Le soir venu, nous nous sommes assis dans la douce fraîcheur du jardin, avec la vielle et les gousli, qu’il voulait remettre en forme, un ami à lui est venu nous rejoindre. L’air était doux, sec, pas de moustiques, une soirée d’été méridionale, simple et paisible, les chats, la matouchka qui arrose les fleurs... Percevant un grondement sourd, j’observe : «On dirait qu’il va y avoir de l’orage... »

Fin sourire du père Nikita et de son ami : « Non, non, ce n’est pas cela...Mais ne vous faites pas de souci, désormais, ce sont les nôtres qui tirent sur les autres, cela ne vient plus dans notre direction. »

Ils m’expliquent qu’ils vivent avec ce fond sonore depuis dix ans. Dokoutchaievsk était cerné par l’armée ukrainienne, et ils ne savaient jamais où ni quand cela allait tomber. Ca tombait, les murs tremblaient, ils vérifiaient si la maison était encore debout, si tout le monde était encore entier, et ils continuaient à mener leur existence ordinaire.








mardi 8 juillet 2025

"GOUMANITARKA" - 1

 


2 et 3 juillet 2025

Le père Nikita, dont j'avais autrefois traduit l'interview: Mettez la musique plus fort, que l'on n'entende pas qu'on nous tue, m'invitait depuis longtemps à venir le voir à Dokoutchaievsk. Et Katia méditait, elle, d'aller rejoindre son Fédia à Lougansk. Son amie et professeur Elena Vladimirovna voulait, quant à elle, retrouver là bas la tombe d'une amie chère qui n'a plus de famille. L'idée nous est venue d'unir nos efforts et de partir ensemble. Nous devions le faire en même temps que les parents de Fédia. Mais ceux-ci ont dû y renoncer, et nous ont laissé le soin de convoyer l'aide humanitaire qu'ils projetaient de remettre au régiment de leur fils. Nous sommes parties, non sans une grande appréhension de ma part, et à la suite d'une nuit sans sommeil, par une pluie diluvienne et glaciale qui a duré sans interruption de Pereslavl à Voronej. Comme Katia nous avait demandé de prendre le minimum d’affaires, la voiture étant chargée d’aide humanitaire, je me gelais tellement en robe d’été que dans la première station d’essence, j’ai acheté le seul plaid disponible, un grand truc en polaire rouge estampillé « Spartak de Moscou ».

Après une nuit dans un petit hôtel à Kamensk Chartinski, nous avons repris la route à travers la steppe, couverte de fleurs violettes qui semblent des pieds d’alouettes, de bouillon blanc aux rondes corolles jaunes. On ne voit plus ni sapins ni bouleaux, mais des accacias, c’est-à-dire des robiniers, comme dans le midi, et des arbrisseaux rabougris. Je suis émue de rencontrer des plantes qui me rappellent la France, des bignones, des yuccas, des abricotiers. Le paysage est beaucoup plus joli que je ne le pensais, il y a de temps en temps des terrils, et des villages, qui restent authentiques, modestes, avec de charmants jardins, tout est paisible, il y a seulement beaucoup de camions militaires. Je n’ai parlé à presque personne de ce voyage, pour ne pas effrayer les gens. Le père Valentin m’avait donné sa bénédiction chaleureuse. Le père Nikita m’avait préparé un programme très chargé de concerts et de rencontres, dans sa juridiction de Dokoutchaievsk, et à Donetsk. Il pense que c’est très important pour les gens d’ici de voir des personnes comme moi venir à leur rencontre pour leur apporter leur soutien et leur témoignage. Je pouvais donc difficilement me dérober, bien que je fusse terrifiée par les difficultés du voyage, et du reste, je dors très mal et je suis plus ou moins malade, épuisée dès le départ.

Curieusement, voilà que sur la route, j’ai un appel intitulé Mano, c’est ma cousine Claire qui a réussi à mettre sa mère sur Whattsapp et essaie de me joindre, pour que nous pussions désormais nous appeler. A cause des drones, internet est brouillé à mort, mais l’appel est quand même passé, voici la famille qui fait irruption dans mon expédition, d'une manière qui me paraît assez surréaliste : « Je suis en voyage avec des copines ! » dis-je, rassurante et faux-cul.

En chemin, nous tombons sur d’énormes éoliennes, qui gâchent, comme partout, le paysage que nous traversons. « Ce sont vraiment des objets aussi laids qu’inquiétants, observe Katia.

- Oui, encore des machins démoniaques, une arnaque absolue. »

Après les éolilennes, premier contrôle, un simple contrôle de police. Le jeune flic prend les papiers de Katia, et lui déclare : «Ah... Ekaterina Gourkina. Eh bien vous venez d’où, comme ça, Ekaterina Vladimirovna ? De Moscou ? Et vous allez où ? Et pourquoi faire ? »

Il jette un coup d’oeil dans la voiture : « Aide humanitaire ?

- Oui. Nous portons ça à Lougansk...

- Passez, et bon voyage. »



Ensuite, nous arrivons au point de contrôle frontalier, vérification des passeports, du chargement, et on continue le voyage. Juste après, en grosses lettres tricolores, nous voyons affiché : « Merci la Russie ! » Tous les arrêts de bus sont peints en tricolore, tous les monuments de la seconde guerre mondiale couverts de fleurs et de drapeaux. Des drapeaux russes, des drapeaux rouges, des drapeaux chrétiens, cosaques, la sainte Face sur fond écarlate, tout ce qu’on veut.

A l’hôtel, nous sommes prises en charge par deux jeunes gens du « Front populaire » qui se proposent de nous faire la visite guidée, sur recommandation d’un journaliste que connaît Katia. Arrive son Fédia, avec un très jeune commandant, une camionnette et son chauffeur, Génia, qui, après avoir chargé l'aide humanitaire, nous regarde avec une tendresse nostlagique : « C’est tellement bien que vous soyiez venues, pour lui: c’est son anniversaire! Et même pour nous... C’est celui de ma femme, demain, à Voronej, j’aurais tellement voulu y être ! »

Nous étions aux yeux de Génia trois hirondelles venues des régions paisibles... Là où sont les mères, les soeurs, les amies, les fiancées, les épouses.

Nos deux guides du Narodni Front sont très mobilisés, très convaincus, la parole brève, le regard sévère. Ils nous emmènent voir un lieu appelé : « les plaies inguérissables du Donbass », en nous expliquant que sans les Russes, ils ne savent pas ce qu’ils seraient devenus. Nous arrivons à un cimetière en rase campagne, avec un très beau monument aux morts, et des tombes alignées, qui se prolonge par un cimetière sauvage, celui où l’on avait enterré comme on avait pu les victimes du premier bombardement de Lougansk, d’après le guide Marina, totalement inattendu, un mois jour pour jour après l’affreuse histoire de la maison des syndicats à Odessa, où des partisans du maïdan avaient brûlé vifs et massacrés des opposants au régime réfugiés dans la Maison des Syndicats. Kiev avait attaqué l’administration de Lougansk, créant de nombreuses victimes civiles : « Nous avons basculé du jour au lendemain dans une guerre absurde, incompréhensible. J’avais dit à mon mari : « ils ne vont quand même pas nous bombarder ? » - « Mais non, idiote, nous sommes au XXI°siècle ! » Le lendemain, ça commençait à tomber. Et plus d’eau, plus d’éléctricité, plus de gaz ! Les Ukrainiens, aujourd’hui, poussent les hauts cris quand cela leur arrive, et on les comprend, on ne souhaite pas cela à son pire ennemi. Mais eux, alors, ils applaudissaient. Les Russes ne bombardent pas systématiquement les civils en les privant de tout. Les Ukrs, si. »


Nos deux guides en ont gros sur le coeur. Ils disent « les Ukrops, les Toupets, les Ukrainiens ». Mais aussi : « les Russes », ou « ceux de la Grande Terre ». Et répètent : « Les Russes nous ont tout reconstruit, si nous sommes encore là, c’est grâce aux Russes ».

Je dis à la sévère Maria : « Je ne pensais pas voir un si beau pays, je pensais que c’était très industriel, mais ces industries coexistent avec un beau paysage naturel encore assez intact, et de jolis villages modestes. 

- C’est vrai, me répond-elle, fière et ravie. Et même quand on était bombardé, sans eau, ni gaz, ni électricité, on essayait de tout entretenir. Les gens arrosaient même les plates-bandes publiques, je ne sais même pas d’où ils sortaient l’eau » !

Le mémorial récupère peu à peu les corps enterrés dans la hâte, et les ajoute aux rangées de tombes, avec une plaque, lorsqu’ils sont identifiés, ce qui n’est pas toujours possible.



Nos patriotes nous ont ensuite emmenés voir le monument « le tombeau escarpé », sur une éminence. Un bel endroit, avec de grands arbres et des statues de style soviétique inspirées qui rendent hommage aux héros des quatre guerres de Lougansk, la guerre civile, la guerre patriotique, la guerre du Donbass et l’Opération Spéciale... Nous sommes escortés par de gros nuages sombres qui jettent sur nous une pluie intermittente et de brusques lueurs. Katia et Fédia sont cramponnés l’un à l’autre : l’aide humanitaire apportée par nos soins vaut à ce dernier une perm de cinq jours.

Lougansk est une ville agréable, très aérée, avec beaucoup d’espaces verts, elle conserve une certaine cohérence. Elle doonne l'impression, en dehors du folklore soviétique, d'être une sorte de capsule temporelle, rien de gigantesque, rien de tape-à-l'oeil, pas de publicités aguichantes. On voit des ruines de place en place, et comme il y en a plein à Pereslavl qui ne sont pas dûes à la guerre, mais à l’incurie, je ne réagis pas tout de suite, d’autant plus que tout est très calme. Mais ce sont bien les bombardements qui ont causé ces dégâts. Près de l’Administration, un monument aux correspondants de guerre abattus par l’ennemi, et un autre dédié aux victimes de la première attaque contre la ville. Ce dernier montre à la fois des étoiles soviétiques et une croix orthodoxe. "Les Russes reconstruisent tout, nous dit Maria.

- Vous viviez plus mal, sous l'Ukraine, avant tout cela? demande Katia.

- Nous ne vivions pas mal. Mais avec les Russes, c'est mieux."


 


lundi 30 juin 2025

Automne précoce

dauphinelles avant la cata

L’automne est précoce, cette année, dix degrés, vent fort et pluie, tous mes beaux delphiniums couchés, et je n’en profite absolument pas. Alors que je montrais au jeune homme qui vit chez moi, Arthur, la berce du caucase à éliminer sous ma palissade, j’ai vu le malheureux chat noir et blanc qui rôde autour de chez moi tituber à travers les flaques, sous les rafales glaciales, et miauler à ma rencontre, puis venir se frotter contre ma main. Mais les autres lui tombent dessus dès qu’il met une patte dans le périmètre de la maison, et à vrai dire, je n’ai vraiment pas besoin de lui. Ce serait une chatte, à la grande rigueur, les quatre crétins ne réagissent pas aux chattes, Mais un mâle... Cependant, il me fend le coeur, et j'essaie de ne pas maudire ceux qui l’ont balancé par ici, nous laissant ce cadeau empoisonné.


Vassia du Donbass m’a fait une curieuse prestation. Je répétais des chansons sur la vielle, et la voilà qui vient se frotter frénétiquement contre moi, de sorte que je pouvais difficilement continuer à jouer, elle me mordillait, me donnait des coups de patte. Et elle a fini par se coucher derrière moi, sur le fauteuil. Avait-elle l’impression que je souffrais, en m’entendant émettre tous ces sons nostalgiques ?

Une amie suisse m’a envoyé un message émouvant, plein d’une grande amitié pour moi. Moi qui ai passé toute ma vie dans une assez grande solitude morale et intellectuelle, je suis très entourée dans ma vieillesse. Au jubilé de l'Antipresse, elle a offert mes pastels à Slobodan et Jean-Paul Bovy qui étaient très touchés. Malgré l’ambiance chaleureuse, elle sent un malaise jusque chez les gens de l’Antipresse, une sorte de climat oppressant général qui agit sur tout le monde. « C’est formidable, ce que tu as fait, de partir comme cela, je t’assure, et quand je te revois, là-bas, eh bien tu es libre, libre comme personne ne l’est plus chez nous, et de t’avoir vue me donne le désir et la décision, de partir, de faire tous les papiers nécessaires, et de vivre libre ».

J’ai lu le numéro 500 de l’Antipresse, avec ces lettres de lecteurs touchantes et profondes, la présentation de toute l’équipe, et les articles de chacun de ses membres. C’est très émouvant. Je regrette de n’avoir, quand à moi, pas dit grand chose, mon témoignage sur l’Antipresse était beaucoup plus bref, et sans doute moins vibrant. Mais c’est qu’en réalité, si je lis avec intérêt les articles de la revue, ils me sont moins vitaux qu’à ses lecteurs d’occident, précisément parce qu’ici, je suis libre. En fait, je réalise que la Russie me met à l’abri, pour l’instant, de ce que ressentent les lecteurs de ce site, et même les auteurs des articles. Car je ne me sens pas oppressée, obligée de me taire, en butte à l’incompréhension générale. J’en ai un aperçu quand je vais sur Facebook, les bêtises que les gens croient et répètent sur la Russie et l’Ukraine, par exemple. Je comprends évidemment que les personnes qui ont encore du bon sens se sentent seuls, et que l’Antipresse leur procure un espace de refléxion saine et mesurée dans l’asile de fous qu’est devenue l’Europe, qu’elle leur tienne chaud, leur procure un éclairage dans les ténèbres et le chaos, c’est là son plus grand mérite. C'est ce que j'apprécie moi-même, même si je suis moins impactée, dans une ambiance de plus en plus hystérique et fantasmagorique où beaucoup perdent la tête, où les émotions prennent complètement le dessus, et c'est une chose qui me menace aussi; des analyses sereines permettent de prendre un recul salutaire. L'Antipresse apporte des analyses éclairantes, une bouffée d’oxygène bien nécessaire au pays du Monde, de l’Express, du Point, de Libé et de BFM TV. Et si ce n’étaient que les médias de grand chemin ! Mais il y a leurs lecteurs, et tous les zombifiés de la télé officielle, tous ceux qui par leur consentement hagard et zélé font que l’on ne peut plus ouvrir la bouche sans se faire insulter, ou même dénoncer. C'est, dans la barbarie, un facteur d'union, de réunion, un signe de reconnaissance, et j'ai déjà rencontré plusieurs personnes par le biais de l'Antipresse qui finit par former une famille d'esprits.

 BHL a proclamé que l’Europe appartenait aux juifs, dans la foulée de la mère Ursula la Hyène déclarant que l’UE avait les valeurs du Talmud. L’Europe, dit BHL, ce sont les juifs qui l’ont faite, elle est génétiquement juive, ce sont les juifs qui ont fait sa culture et ses lois. Enfin l'Europe... ce qu'on appelle l'occident, "l'occident collectif", qui est pour moi une sorte de post-Europe créolisée, où les derniers autochtones s'abîment pour encore une trop grande partie d'entre eux, dans un crétinisme satisfait et comminatoire, tandis que les derniers des Mohicans se taisent ou se planquent en Dordogne ou en Auvergne. Oui, cette europe-là, l'Europe woke grotesque et stupide que je voyais déjà émerger dans les années soixante-dix, c'est lui et ses semblables qui l'ont faite en vidant l'Europe historique de sa substance et de sa mémoire, en l'humiliant constemment et en déconstruisant et profanant sa culture. Son Europe n’est vraiment pas la mienne, ni celle de tout ce que j’aimais dans mon pays, la paysannerie, la chrétienté, tout ce que BHL déteste ouvertement, ainsi que toutes les idéologies qui ont procédé de cette contamination talmudique, depuis le marxisme jusqu’au néolibéralisme en passant par le nazisme, toute cette justification de l’orgueil, du mépris, de la spoliation, de la manipulation, de la vengeance et de la cruauté. L’ancien Testament, à l’exception de quelques livres, est une horreur s’il n’est pas sanctifié et accompli par la venue du Christ.

C'est là à mon avis l'essence de l’empire anglo-sioniste, et de la maladie mortelle occidentale : la collusion des juifs, ou pour ne pas faire d'amalgames injustes, des descendants, comme dirait Dany, des pharisiens et des saducéens; et des protestants, des gens qui mettent l’ancien Testament au premier plan, et qui ont dévoré et asservi l’Eglise catholique avant de s’attaquer, maintenant, à l’orthodoxie. C'est de l’ancien Testament qu'ils tirent la notion de peuple élu qui peut tout se permettre envers le reste de l’humanité, considéré comme inférieur, et la tendance subséquente au génocide, consubstantielle à cette mentalité. Ainsi que l'avait écrit une spécialiste des Indiens que j'avais lue en Amérique, les Espagnols catholiques n'ont pas exterminé les indigènes, même s'ils les ont éventuellement opprimés ou convertis de force, ils reste encore beaucoup d'indiens en Amérique du sud, alors qu'ils ont été pratiquement éliminés en Amérique du nord. Le génocide est vétérotestamentaire. Génocide des boeurs, des indiens, des Irlandais, des Palestiniens, des paysans et chrétiens russes, des Ukrainiens aujourd'hui, génocide sournois des Européens,submergés par des envahisseurs inassimilables, certains disent même que celui des Arméniens procède de la même filiation. Et celui des juifs par les Allemands ? Et celui des juifs par les Allemands. D'où vient cette notion de race des seigneurs, sinon de la notion vétérotestamentaire de peuple élu?



▶️Racialisme autorisé (https://t.me/kompromatmedia_2/1205)–«La France est à *nous»: quand BHL explique tranquillement pourquoi les juifs sont la race des seigneurs 
«La France, vous l'avez construite», s’enflammait le copain de Zelensky. Vous l'avez bâtie, vous avez bâti sa culture, ses institutions, une partie de sa tradition politique. Mais ce n’est pas tout: Bernard voit des juifs partout –il en a le droit, lui: Au cœur vraiment de l'ADN de l'Europe, il y a l'élément juif. Et BHL de faire la promotion d’un de ses bouquins, Le génie du judaïsme, «un éloge de la force juive, la force militaire, la force politique, la force d'Israël». L’ex-trotskiste, tourné néoconservateur, y désambigue «ce qu’est être juif», et pas du tout selon une définition laïque:«Etre juif, c’est lire le Talmud, pas la Torah, mais le Talmud qui est le texte le plus intelligent qui soit, voilà.»

➡️➡️Emprise du Crif sur la République: «Quand est-ce que le peuple français se réveillera?» (https://t.me/kompromatmedia_2/582)—Piotr Tolstoï

Le sheik Imran Hosein a bien raison de distinguer le judéo-protestantisme occidental du christianisme oriental byzantin. On voit bien que la protesantisation de l’Eglise romaine après Vatican II en a fait définitivement l’esclave de ce serpent à trois têtes qui nous a tous perdus. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle a eu lieu, et je comprends que le père Placide ait alors décidé de s'en aller au mont Athos.

C'est ce que fait à présent Mel Gibson, encore un qui a compris, et je l'en félicite. 

J’ai fini le recueil de Lord Tanjah, aux éditions du Chien qui passe.

Je me souviens de lord Tanjah, que j'avais rencontré à Cavillargues, et de notre visite de Lussan, il m’avait paru fort sombre, et sa poésie l’est aussi, elle est même souvent ténébreuse, avec des visions de cauchemar, et des éclairs de pureté, quelque chose d’hallucinant, entre le terrible et le grotesque, qui, dans un registre poétique, me ferait penser à Louis Ferdinant Céline. Quelque chose dans la lignée de Rimbaud et Artaud. Une sorte de puissance intérieure, qui, faute d’exutoire transcendant, se dévore et se martyrise elle-même. C’est l’albatros, celui de Baudelaire, qui se bouffe les tripes, à la façon du pélican ! Mais toute poésie, même ténébreuse, est une tentative de transcendance. La sienne transcende dans la beauté du verbe et des images, fortes et inhabituelles, venues d'on ne sait quels tréfonds, tout ce que notre époque peut avoir de sordide et d’affreux. Et le plus épouvantable, c’est que ce temps nous prive de la dimension poétique et épique qui était la nôtre, et que ses poèmes, les miens, et tous ceux qui peuvent éventuellement sortir aujourd’hui passent pratiquement inaperçus dans la bigarrure criarde qui nous aveugle et le tintamarre qui nous assourdit de tous les côtés.


Déjà, dans mon enfance, je sentais que la poésie, si on nous l'enseignait encore à l'école, et si la pratiquaient encore quelques figures, comme Brassens, était en train, comme la beauté, de quitter le monde. J'en avais besoin comme d'eau vive, et beaucoup de gens ricanaient d'elle et traquaient chez les enfants les élans lyriques, peu compatibles avec la société moderne, desespérement plate et banale. On sent chez Lord Tanjah cette détestation ulcérée de la banalité mortifère, contre laquelle on ne peut pas se battre, parce qu'elle est molle, c'est une boue insondable où l'on s'enlise. J'ai vu sur facebook une violoniste dialoguer avec un oiseau. Le nombre de sarcasmes suscités est phénoménal. Les gens détestent l'idée que notre musique et le monde puissent résonner en harmonie, ils détestent la notion même d'harmonie et bien sûr, la nature qui va avec.Que les oiseaux puisssent répondre à notre chant, leur paraît totalement ridicule. Ils nécoutent pas les oiseaux, et ils ne chantent pas..Or j'ai maintes fois remarqué que les oiseaux, et même toute la nature réagissaient à la musique, quand elle est vraie, quand elle n'est pas assénée boum, boum, par une radio hurlante.Et des centaines de mutilés de l'âme qui se complaisent dans le vacarme ricanent à l'idée que tout puisse être réunifié et sanctifié par la poésie, la musique et aussi la prière qui sont l'expression de l'amour de la vie et du vivant, et les seules façons de communiquer avec Dieu. C'est un fait nouveau dans l'histoire de l'humanité qui jusque là; en dépit de toutes ses tragédies, trouvait dans la musique et la poésie le sens et la transcendance qui lui permettaient de les surmonter. Comment l'abruti moderne pourrait-il encore extirper de son absence de coeur assez de clairvoyance et d'innocence pour comprendre ce qu'on fait de lui?

Regarde cet enfant bleu allongé sous l'ombre d'un couteau!

Est-il déjà mort, ou bien son sommeil a-t-il tout 

entier glissé 

En un songe infini et glacial? 

Parole, bel oiseau déchiré sous la lune en sang, 

Tes reflets sur le sable noir sont les amorces de la 

délivrance

Tes yeux troués

Tes yeux troués par les métaphores du langage, cher 

Lord

Et dans ces trous d'autres sources de pures visions

Où courent des enfants et des drames, des dames et 

des faons

Un puits sans fon non loin d'ici où de belles jeunes filles

Viennent jeter des épluchures.


 

 

 

mercredi 25 juin 2025

Vent

 


Entre deux averses, deux orages, en ce drôle d'été, souffle un vent violent, et me dirigeant vers le café, j'ai eu tout-à-coup le souvenir étourdissant d'un frais mistral sur le bord de mer, quand au petit matin, on va chercher un bistrot pour prendre un crème et un croissant avant de poursuivre sa route, du pas élastique de la jeunesse, avec des parasols éclatants qui claquent dans le ciel bleu. Je venais de discuter avec ma soeur, qui m'avait montré ses divers aménagements, et toutes les plantes méridionales familières, et pourtant si lointaines, qui peuplent son jardin. Et elle m'a raconté qu'elle avait fait une excursion en mer près de Bandol, sur une eau cristalline, avec des amis, et que tout était comme autrefois, quand nous étions chez nous en France, et qu'il y faisait bon vivre. Impression qui correspondait à ce que m'avait raconté Dany, venue tourner à Beaulieu cet hiver, et que la beauté et la lumière de l'endroit avaient étourdie.

Plus tard, Martine m'a rappelée de Marseille,où elle essayait de rebrancher ma tante Mano sur le machin qui a remplacé Skype, et s'appelle Teams, parce que depuis ce changement, nous n'avions plus pu converser toutes les deux. Et j'ai vu ma chère tante, dans sa jolie chambre, elle est toujours fantastique, ma soeur aussi, j'étais impressionnée par la jeunesse de son visage, je lui aurais donné quarante ans. L'éclairage clément et le bronzage y étaient sûrement pour quelque chose, mais quand même, elle a toujours fait beaucoup plus jeune que son âge, et ça continue. 

Apparemment, les miens se rapprochent les uns des autres, et j'en suis heureuse, et j'aimerais bien moi-même les voir plus souvent, ce qui dépend, naturellement, des aléas politiques auxquels nous sommes tous soumis.

 D’après Richard Boutry, Trump et Poutine auraient conclu des ententes secrètes pour se débarrasser de l’Etat profond et de ses représentants les plus néfastes, que ce soit au Moyen Orient ou en Ukraine, et cela me paraît plausible.

Quelqu’un me dit, à propos des atrocités ukrotaniennes dans la région de Koursk, qui succèdent à celles commises pendant des années au Donbass, que les gens s’en foutent, ne veulent pas savoir, répondant qu’il y a « des atrocités des deux côtés, comme toujours ». Je sais. Et je ne prétends pas qu’il n’y en ait absolument pas du côté russe, tout peut arriver, mais en l’occurrence, celles qu’on attribue aux Russes ne sont pas de leur fait dans ce conflit, et puis ces mêmes gens qui nous parlent des « deux côtés », croient immédiatement à toutes les inversions accusatoires et aux calomnies de leur camp otanien. Ivan Kryloff me disait que c’était le cas dans sa famille d’origine russe, ce qui est pour moi particulèrement intolérable.

Dans le même élan, ces gens laissent persécuter l’Eglise ukrainienne qualifiée de « soviétique », alors qu’aux critères d’une Eglise de cette sorte, fabriquée, politisée et dirigée par des imposteurs, répond absolument l’autocéphalie bidon du patriarche Bartholomée et de la CIA-Mossad, destinée à éradiquer la foi chrétienne dans ce laboratoire de toutes les horreurs, commises ou potentielles, qu’est l’actuelle Ukraine.

A l’intérieur du trou noir révéré par tant d’imbéciles, on force désormais les moines à aller au front, faisant la démonstration d’un mépris total de la population, réduite à une masse indistincte d’esclaves, corvéables et massacrables à merci par d’authentiques mafieux qui se prennent pour le sel de la terre:


Dans l'oblast d'Odessa, des chasseurs de têtes ont mobilisé le recteur de l'église de la Trinité de l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC) du village de Troyandove, Alexandre Moskovchuk. À Rivne, un prêtre de l'UOC, l'archiprêtre Alexandre Jouk, qui était recteur de l'église de la Sainte-Grande-Martyre Paraskeva du village de Vilia, a été capturé. À Kremenets, dans l'oblast de Ternopil, des chasseurs de têtes ont arrêté le recteur du skite du Saint-Esprit de Pochayiv, l'archimandrite Paphnuce.

« Il s’agit d’une forme d’utilisation de l’UOC, qui était nécessaire pour sortir enfin des frontières canoniques et dogmatiques de l’Église »,
— a déclaré à Tsargrad le politologue et chef de l'Association des experts orthodoxes Kirill Frolov.

Le lieutenant-colonel Alexeï Selivanov, vétéran du SVO, explique : les répressions contre l’Église canonique ne visent pas tant à créer une « Église nationale ukrainienne » qu’à éliminer la foi chrétienne en général.

Aucun des croyants qui fréquentent les églises de l'Église orthodoxe ukrainienne métropolitaine chaque dimanche, qui se confessent et communient, ne se rend à l'Église orthodoxe ukrainienne métropolitaine.
Où vont tous ces gens ? Les offices sont servis chez eux.
Par conséquent, l'interdiction de l'Église orthodoxe par les autorités ukrainiennes ne conduira pas, bien sûr à la renaissance d'une quelconque « spiritualité ukrainienne », mais à la destruction du christianisme sur le territoire ukrainien.
— a-t-il expliqué.

(Via “Chroniques de Russie”. Boris Karpov)"

Chasse aux moines...


Je ne sais où en est l’admirable métropolite Arséni, dont j’ai vu récemment une vidéo, et qui dit : « Nous avons en cette vie la responsabilité d’appartenir au Christ, de conserver notre âme pour Dieu et l’éternité, et nous devons aussi prier, et vous savez pourquoi nous le devons ? Pour que, dans ce monde si plein de méchanceté, de péché, de malheur, de souffrance, dans ce monde-là, nous demeurions des êtres humains, pour ne pas perdre notre qualité humaine, pour rester à l’image et à la ressemblance de Dieu. »

Et lui la garde bien, cette image, il est si noble, si bon et si courageux, et les sinistres griffes des créatures des ténèbres se sont refermées sur lui, pour le traîner en prison et au tribunal, précisément parce que lui, appartient au Christ, ce qui n'est vraiment pas le cas de ses adversaires ni de leurs complices.




D'autre part:

A chaque fois qu'on évoque les drames et les ratonnades géantes au moyen orient il y a toujours un identitaire pour vous ramener impérativement a la problématique de l'immigration en France,
alors deux choses :
- 80 % des vagues migratoires récentes sont les conséquences directes des politiques impérialistes israélo-occidentales : Syrie, Libye, Irak, Afghanistan etc
- toute l'armature intellectuelle morale idéologique et socio-culturelle qui a permis, organisé et justifié la submersion migratoire en France depuis plus de 40 ans est le fait de gens qui nous convient aujourd'hui au lynchage des populations moyen orientales !

A ce sujet il est diffusé actuellement sur la TNT un petit documentaire sur l'histoire de SOS racisme et ses instigateurs, j'invite les identitaires ignares et autres bardellistes a QI d'huitres a le visionner ....ça leur évitera peut être de nous débiter leur propagande grotesque

Erik Lauffen sur Facebook.

mardi 24 juin 2025

Russes belges et Suisses biélorusses

 

Suisses de Biélorussie

Une dame de la région de Moscou m’a contactée, car elle soupçonnait que nous avions adopté l’une et l’autre deux chattes du même foyer, qui en comptait six, et c’est manifestement le cas. J’ai eu Vassia, elle a eu Alissa, un peu plus jeune, complètement noire et très dynamique, très joueuse. Tous les animaux de la pauvre femme qui a perdu sa maison dans les bombardements ont été placés, y compris un chat aveugle. Apparemment, ils étaient très bien traités, jusqu’à la catastrophe.

J’ai rencontré deux cinéastes, Kira et Sergueï qui veulent tourner un film, « les carillons de la vieille Russie », avec un épisode à Pereslavl, leur propos étant de recenser et réunir tous les gens qui, à ma manière, et à celle de diverses personnes ici ou ailleurs, s’efforcent de sauver tout ce qui est authentiquement russe, dans l’esprit de l’harmonie cohérente et complémentaire que brise partout la modernité. Ils cherchent à créer une dynamique, à montrer que chacun de nous n’est pas seul dans son combat, et aussi que celui-ci est universel, car tous les pays sont plus ou moins touchés. Ils pensent que le levain est toujours dans la pâte, et à vrai dire, je le crois aussi, surtout quand je vois le film sur la noce de Vova Sakharov, où tous ces jeunes gens, aux visages purs et naturels se sont complètement intégré la tradition vivifiante qu’on leur a transmise.

Je leur ai parlé d’Aurélie, la Belge orthodoxe qui a appris à sonner les cloches à la russe. Ils m’ont répondu que la fonderie de cloches avait été importée en Russie, au Moyen-âge, par des Belges de Malines, et que tout était lié, qu’on ne pouvait retrancher la Russie de l’Europe et réciproquement.

J'ai dû retourner au fonds de pension, tout étant en règle, j’ai tenté le coup de la biométrie à la banque et chose extraordinaire, je suis passée presque tout de suite. On m’avait déjà prise en photo il ya plusieurs années, mais on a tout recommencé plus l’empreinte vocale. Et j’ai dû signer un papier comme quoi j’étais d’accord. « Je ne pense pas avoir le choix », ai-je dit. 

 Ivan Kryloff, un Belge d’origine russe, ou un rapatrié russe depuis la Belgique, et sa femme Irina sont venus faire plus ample connaissance. Des gens tout-à-fait charmants et intéressants, nous nous sommes très bien entendus.  En fin de journée, arrivée de Suisses biélorusses, Laurent et Angela, et nous sommes tous allés ensemble au restaurant, échanger nos histoires et nos points de vue respectifs. Ivan Kryloff a une tête de Russe typique, et génétiquement, il l'est à cent pour cent. Nous avons parlé, justement, de la mémoire génétique, à laquelle je crois, et au rôle qu'elle pourrait jouer dans la conservation ou la renaissance de notre civilisation, si on ne parvient pas à détruire profondément en nous cet héritage, par des manipulations de l'ADN et un métissage forcé et préjudiciable à l'ensemble de l'humanité, comme toute violence faite à la nature. 


Toute l'équipe franco-belge-suisse-russe-biélorusse au restau Pierre le Grand...

Je me suis traînée à la liturgie de l’aube chantante, avec mes Suisses biélorusses, pour y retrouver mon rapatrié russe de Belgique et sa femme. C’était le père Vassili, notre prêtre ukrainien, qui officiait, peut-être va-t-on le ramener à la cathédrale ? Je crois qu’il en serait heureux. Après la confession, il m’a serré la main avec émotion.

Entre les deux, j’ai travaillé chez moi, et notemment dans l’appartement des hôtes, où va s’installer Arthur, le petit employé du café qui vit trop loin de son lieu de travail; mais pendant que j’avais le dos tourné, l’infect chat Blackos a pissé sur le matelas neuf. J’étais dans une fureur indescriptible et je crois avoir effrayé la douce Vassia du Donbass que je n’ai ensuite pas vue de toute la journée, et je commençais même à me faire du souci, mais elle est revenue le soir. Blackos m’a déjà ruiné deux divans, plus les divers petits coussins de ma chienne, je n’ai jamais vu un chat de cette sorte, c’est le super cadeau des précédents propriétaires de cette maison. Ce salopard me regarde avec des yeux énamourés, mais il est même allé jusqu’à chier dans une corbeille de fruits. Une autre que moi l’aurait tué ou abandonné depuis longtemps.

L'infâme Blackos


Vassia du Donbass

Trump a fait bombarder trois sites nucléaires iraniens, tout le monde crie à la guerre mondiale, qui est commencée sournoisement depuis un bon moment. Il est clair pour n’importe quelle personne douée d’un cerveau que ce n’est plus le président élu qui dirige les Etats-Unis. Et la France non plus, d’ailleurs, ni aucun pays d’Europe, à part la Hongrie, la Slovaquie, et on leur fait la vie impossible.

Beaucoup de gens de doite soutiennent Israël par haine des Arabes et des musulmans. Et cela dure depuis la guerre du Golfe, quand nous sommes tombés sur l’Irak, qui ne nous avait jamais rien fait, qui ne nous envoyait pas le contenu de ses prisons et de ses hôpitaux psychatriques, concluait avec nous des contrats juteux et respectait les diverses confessions de son territoire. Je n'ai jamais eu une passion pour la religion musulmane, mais je ne comprends pas pourquoi nous devrions nous mêler de la vie de ceux qui la confessent. Enfin si, d'ailleurs, je le comprends, mais je ne l'approuve pas. Non plus que la complaisance, chez nous, de ceux qui nous ont imposé de coexister avec eux envers les pires aspects de leur comportement, toujours la même fourberie et les mêmes doubles standards. Les musulmans sont à exterminer quand ils sont chez eux, mais tout leur est permis quand ils sont chez nous. Les nazis vrais ou faux doivent être traqués en Europe de l'ouest, mais en Ukraine ou aux pays baltes, pas de problèmes, personne ne remarque les croix gammées et les défilés aux flambeaux.

L’Iran n’est pas le genre de pays où j’aimerais vivre, bien que je mette maintenant en doute tout ce que peut raconter notre presse infâme et que j’en apprécie la musique extrêmement contemplative et raffinée, et aussi la beauté des habitants. Mais à part complaire à Israël, je ne vois aucune raison d’aller attaquer ce pays, se débarrasser du « régime des mollahs » me paraît l’affaire exclusive du peuple iranien, le coup de la libération démocratique, ça commence à bien faire. Les israéliens rencontrent plus de résistance qu’ils ne le pensaient, de la part de l’Iran. On pourrait dire, et on le dit, qu’ils reçoivent la monnaie de leur pièce. Pourtant, en voyant une femme, chassée par les bombardements, errer dans la rue avec son petit chien dans les bras, j’ai éprouvé une compassion atterrée. 

Cependant, les choses évoluent, car l’ignoble Monde sort brusquement le nazisme des Ukrainiens du placard où il le dissimulait soigneusement depuis le Maïdan, en ignorant ou calomniant toute information à ce sujet :

 #LeMonde #Ukraine #GuerreEnUkraine #Journalisme #Enquête #BrigadeDAssaut #Azov #SymbolesExtrémistes #Europe #ConflitUkrainien #ActualitéInternationale #VérificationDesFaits #DérivesMilitaires

Ici, une information complémentaire : https://geopolitique-profonde.com/videos/reportage-russie-ukraine-koursk/?fbclid=IwY2xjawLFKOxleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETEzU29ZQkNSaWQ2ZnFOZFZyAR6azhTQPJNxwGfapRw-X0FAAEJN59UzcubFHXFZANyN2R98wmIsjTqB_EVR7A_aem_M14cZcLafP2D_p8uQtfaEw

Bon, évidemment, il y a toujours ceux qui ne veulent pas y croire, car ils s’apercevraient qu’ils ont soutenu une sale affaire bien dégueulasse avec un entrain imbécile et sans rien vérifier, mais c’est pourtant vrai, et j’en ai eu divers échos. L’actualité, de plus en plus délirante, m’a provoqué ce matin un fou-rire nerveux, j'étais même étonnée de réagir de la sorte. Ca pète de tous les côtés, on ne sait plus où on en est, des déclarations et des rodomontades fusent en permanence, l'hybris bouillonne et déborde. En fin de compte, Trump aurait bombardé des sites vides, histoire de faire semblant d'obéir au parrain Nethanyaou. Finalement, personne ne veut recourir à des armes de destruction massive, c’est trop dangereux pour tout le monde, mais il faut calmer Israël et son affreux président, et nous sommes tous infiltrés par cet état transversal aux pays occidentaux et même à la Russie. Un gros mafieux qui me fait penser au financier de L’Etoile mystérieuse et qui se trouve en prison pour une histoire de pots de vin, a obtenu que la Douma réactive une loi assez semblable à la loi Gayssot qui baillonnera tout le monde, tandis que les types comme lui continueront à nous détruire, comme des termites, et introduiront façon Soros tous les coupeurs de tête d’Asie pour faire pendant aux migrants en Europe. Rien de tel, pour prendre à revers un pays en guerre, que de lui injecter par derrière des hordes de barbares et de fanatiques. C'est Igor Druz qui a donné cette nouvelle...

Voilà que le solstice est passé et que, comme dit Ivan Kryloff, la seule occasion de nous baigner que nous avons eue, c'était à la Théophanie, quand on pratique un trou dans la glace pour bénir les eaux. Et déjà; les jours commencent à diminuer. Il y avait du soleil, ce matin, mais le soir, la pluie revenait, on croirait une sorte de mousson froide. Une mousson boréale.