Translate

lundi 30 juin 2025

Automne précoce

dauphinelles avant la cata

L’automne est précoce, cette année, dix degrés, vent fort et pluie, tous mes beaux delphiniums couchés, et je n’en profite absolument pas. Alors que je montrais au jeune homme qui vit chez moi, Arthur, la berce du caucase à éliminer sous ma palissade, j’ai vu le malheureux chat noir et blanc qui rôde autour de chez moi tituber à travers les flaques, sous les rafales glaciales, et miauler à ma rencontre, puis venir se frotter contre ma main. Mais les autres lui tombent dessus dès qu’il met une patte dans le périmètre de la maison, et à vrai dire, je n’ai vraiment pas besoin de lui. Ce serait une chatte, à la grande rigueur, les quatre crétins ne réagissent pas aux chattes, Mais un mâle... Cependant, il me fend le coeur, et j'essaie de ne pas maudire ceux qui l’ont balancé par ici, nous laissant ce cadeau empoisonné.


Vassia du Donbass m’a fait une curieuse prestation. Je répétais des chansons sur la vielle, et la voilà qui vient se frotter frénétiquement contre moi, de sorte que je pouvais difficilement continuer à jouer, elle me mordillait, me donnait des coups de patte. Et elle a fini par se coucher derrière moi, sur le fauteuil. Avait-elle l’impression que je souffrais, en m’entendant émettre tous ces sons nostalgiques ?

Une amie suisse m’a envoyé un message émouvant, plein d’une grande amitié pour moi. Moi qui ai passé toute ma vie dans une assez grande solitude morale et intellectuelle, je suis très entourée dans ma vieillesse. Au jubilé de l'Antipresse, elle a offert mes pastels à Slobodan et Jean-Paul Bovy qui étaient très touchés. Malgré l’ambiance chaleureuse, elle sent un malaise jusque chez les gens de l’Antipresse, une sorte de climat oppressant général qui agit sur tout le monde. « C’est formidable, ce que tu as fait, de partir comme cela, je t’assure, et quand je te revois, là-bas, eh bien tu es libre, libre comme personne ne l’est plus chez nous, et de t’avoir vue me donne le désir et la décision, de partir, de faire tous les papiers nécessaires, et de vivre libre ».

J’ai lu le numéro 500 de l’Antipresse, avec ces lettres de lecteurs touchantes et profondes, la présentation de toute l’équipe, et les articles de chacun de ses membres. C’est très émouvant. Je regrette de n’avoir, quand à moi, pas dit grand chose, mon témoignage sur l’Antipresse était beaucoup plus bref, et sans doute moins vibrant. Mais c’est qu’en réalité, si je lis avec intérêt les articles de la revue, ils me sont moins vitaux qu’à ses lecteurs d’occident, précisément parce qu’ici, je suis libre. En fait, je réalise que la Russie me met à l’abri, pour l’instant, de ce que ressentent les lecteurs de ce site, et même les auteurs des articles. Car je ne me sens pas oppressée, obligée de me taire, en butte à l’incompréhension générale. J’en ai un aperçu quand je vais sur Facebook, les bêtises que les gens croient et répètent sur la Russie et l’Ukraine, par exemple. Je comprends évidemment que les personnes qui ont encore du bon sens se sentent seuls, et que l’Antipresse leur procure un espace de refléxion saine et mesurée dans l’asile de fous qu’est devenue l’Europe, qu’elle leur tienne chaud, leur procure un éclairage dans les ténèbres et le chaos, c’est là son plus grand mérite. C'est ce que j'apprécie moi-même, même si je suis moins impactée, dans une ambiance de plus en plus hystérique et fantasmagorique où beaucoup perdent la tête, où les émotions prennent complètement le dessus, et c'est une chose qui me menace aussi; des analyses sereines permettent de prendre un recul salutaire. L'Antipresse apporte des analyses éclairantes, une bouffée d’oxygène bien nécessaire au pays du Monde, de l’Express, du Point, de Libé et de BFM TV. Et si ce n’étaient que les médias de grand chemin ! Mais il y a leurs lecteurs, et tous les zombifiés de la télé officielle, tous ceux qui par leur consentement hagard et zélé font que l’on ne peut plus ouvrir la bouche sans se faire insulter, ou même dénoncer. C'est, dans la barbarie, un facteur d'union, de réunion, un signe de reconnaissance, et j'ai déjà rencontré plusieurs personnes par le biais de l'Antipresse qui finit par former une famille d'esprits.

 BHL a proclamé que l’Europe appartenait aux juifs, dans la foulée de la mère Ursula la Hyène déclarant que l’UE avait les valeurs du Talmud. L’Europe, dit BHL, ce sont les juifs qui l’ont faite, elle est génétiquement juive, ce sont les juifs qui ont fait sa culture et ses lois. Enfin l'Europe... ce qu'on appelle l'occident, "l'occident collectif", qui est pour moi une sorte de post-Europe créolisée, où les derniers autochtones s'abîment pour encore une trop grande partie d'entre eux, dans un crétinisme satisfait et comminatoire, tandis que les derniers des Mohicans se taisent ou se planquent en Dordogne ou en Auvergne. Oui, cette europe-là, l'Europe woke grotesque et stupide que je voyais déjà émerger dans les années soixante-dix, c'est lui et ses semblables qui l'ont faite en vidant l'Europe historique de sa substance et de sa mémoire, en l'humiliant constemment et en déconstruisant et profanant sa culture. Son Europe n’est vraiment pas la mienne, ni celle de tout ce que j’aimais dans mon pays, la paysannerie, la chrétienté, tout ce que BHL déteste ouvertement, ainsi que toutes les idéologies qui ont procédé de cette contamination talmudique, depuis le marxisme jusqu’au néolibéralisme en passant par le nazisme, toute cette justification de l’orgueil, du mépris, de la spoliation, de la manipulation, de la vengeance et de la cruauté. L’ancien Testament, à l’exception de quelques livres, est une horreur s’il n’est pas sanctifié et accompli par la venue du Christ.

C'est là à mon avis l'essence de l’empire anglo-sioniste, et de la maladie mortelle occidentale : la collusion des juifs, ou pour ne pas faire d'amalgames injustes, des descendants, comme dirait Dany, des pharisiens et des saducéens; et des protestants, des gens qui mettent l’ancien Testament au premier plan, et qui ont dévoré et asservi l’Eglise catholique avant de s’attaquer, maintenant, à l’orthodoxie. C'est de l’ancien Testament qu'ils tirent la notion de peuple élu qui peut tout se permettre envers le reste de l’humanité, considéré comme inférieur, et la tendance subséquente au génocide, consubstantielle à cette mentalité. Ainsi que l'avait écrit une spécialiste des Indiens que j'avais lue en Amérique, les Espagnols catholiques n'ont pas exterminé les indigènes, même s'ils les ont éventuellement opprimés ou convertis de force, ils reste encore beaucoup d'indiens en Amérique du sud, alors qu'ils ont été pratiquement éliminés en Amérique du nord. Le génocide est vétérotestamentaire. Génocide des boeurs, des indiens, des Irlandais, des Palestiniens, des paysans et chrétiens russes, des Ukrainiens aujourd'hui, génocide sournois des Européens,submergés par des envahisseurs inassimilables, certains disent même que celui des Arméniens procède de la même filiation. Et celui des juifs par les Allemands ? Et celui des juifs par les Allemands. D'où vient cette notion de race des seigneurs, sinon de la notion vétérotestamentaire de peuple élu?



▶️Racialisme autorisé (https://t.me/kompromatmedia_2/1205)–«La France est à *nous»: quand BHL explique tranquillement pourquoi les juifs sont la race des seigneurs 
«La France, vous l'avez construite», s’enflammait le copain de Zelensky. Vous l'avez bâtie, vous avez bâti sa culture, ses institutions, une partie de sa tradition politique. Mais ce n’est pas tout: Bernard voit des juifs partout –il en a le droit, lui: Au cœur vraiment de l'ADN de l'Europe, il y a l'élément juif. Et BHL de faire la promotion d’un de ses bouquins, Le génie du judaïsme, «un éloge de la force juive, la force militaire, la force politique, la force d'Israël». L’ex-trotskiste, tourné néoconservateur, y désambigue «ce qu’est être juif», et pas du tout selon une définition laïque:«Etre juif, c’est lire le Talmud, pas la Torah, mais le Talmud qui est le texte le plus intelligent qui soit, voilà.»

➡️➡️Emprise du Crif sur la République: «Quand est-ce que le peuple français se réveillera?» (https://t.me/kompromatmedia_2/582)—Piotr Tolstoï

Le sheik Imran Hosein a bien raison de distinguer le judéo-protestantisme occidental du christianisme oriental byzantin. On voit bien que la protesantisation de l’Eglise romaine après Vatican II en a fait définitivement l’esclave de ce serpent à trois têtes qui nous a tous perdus. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle a eu lieu, et je comprends que le père Placide ait alors décidé de s'en aller au mont Athos.

C'est ce que fait à présent Mel Gibson, encore un qui a compris, et je l'en félicite. 

J’ai fini le recueil de Lord Tanjah, aux éditions du Chien qui passe.

Je me souviens de lord Tanjah, que j'avais rencontré à Cavillargues, et de notre visite de Lussan, il m’avait paru fort sombre, et sa poésie l’est aussi, elle est même souvent ténébreuse, avec des visions de cauchemar, et des éclairs de pureté, quelque chose d’hallucinant, entre le terrible et le grotesque, qui, dans un registre poétique, me ferait penser à Louis Ferdinant Céline. Quelque chose dans la lignée de Rimbaud et Artaud. Une sorte de puissance intérieure, qui, faute d’exutoire transcendant, se dévore et se martyrise elle-même. C’est l’albatros, celui de Baudelaire, qui se bouffe les tripes, à la façon du pélican ! Mais toute poésie, même ténébreuse, est une tentative de transcendance. La sienne transcende dans la beauté du verbe et des images, fortes et inhabituelles, venues d'on ne sait quels tréfonds, tout ce que notre époque peut avoir de sordide et d’affreux. Et le plus épouvantable, c’est que ce temps nous prive de la dimension poétique et épique qui était la nôtre, et que ses poèmes, les miens, et tous ceux qui peuvent éventuellement sortir aujourd’hui passent pratiquement inaperçus dans la bigarrure criarde qui nous aveugle et le tintamarre qui nous assourdit de tous les côtés.


Déjà, dans mon enfance, je sentais que la poésie, si on nous l'enseignait encore à l'école, et si la pratiquaient encore quelques figures, comme Brassens, était en train, comme la beauté, de quitter le monde. J'en avais besoin comme d'eau vive, et beaucoup de gens ricanaient d'elle et traquaient chez les enfants les élans lyriques, peu compatibles avec la société moderne, desespérement plate et banale. On sent chez Lord Tanjah cette détestation ulcérée de la banalité mortifère, contre laquelle on ne peut pas se battre, parce qu'elle est molle, c'est une boue insondable où l'on s'enlise. J'ai vu sur facebook une violoniste dialoguer avec un oiseau. Le nombre de sarcasmes suscités est phénoménal. Les gens détestent l'idée que notre musique et le monde puissent résonner en harmonie, ils détestent la notion même d'harmonie et bien sûr, la nature qui va avec.Que les oiseaux puisssent répondre à notre chant, leur paraît totalement ridicule. Ils nécoutent pas les oiseaux, et ils ne chantent pas..Or j'ai maintes fois remarqué que les oiseaux, et même toute la nature réagissaient à la musique, quand elle est vraie, quand elle n'est pas assénée boum, boum, par une radio hurlante.Et des centaines de mutilés de l'âme qui se complaisent dans le vacarme ricanent à l'idée que tout puisse être réunifié et sanctifié par la poésie, la musique et aussi la prière qui sont l'expression de l'amour de la vie et du vivant, et les seules façons de communiquer avec Dieu. C'est un fait nouveau dans l'histoire de l'humanité qui jusque là; en dépit de toutes ses tragédies, trouvait dans la musique et la poésie le sens et la transcendance qui lui permettaient de les surmonter. Comment l'abruti moderne pourrait-il encore extirper de son absence de coeur assez de clairvoyance et d'innocence pour comprendre ce qu'on fait de lui?

Regarde cet enfant bleu allongé sous l'ombre d'un couteau!

Est-il déjà mort, ou bien son sommeil a-t-il tout 

entier glissé 

En un songe infini et glacial? 

Parole, bel oiseau déchiré sous la lune en sang, 

Tes reflets sur le sable noir sont les amorces de la 

délivrance

Tes yeux troués

Tes yeux troués par les métaphores du langage, cher 

Lord

Et dans ces trous d'autres sources de pures visions

Où courent des enfants et des drames, des dames et 

des faons

Un puits sans fon non loin d'ici où de belles jeunes filles

Viennent jeter des épluchures.


 

 

 

mercredi 25 juin 2025

Vent

 


Entre deux averses, deux orages, en ce drôle d'été, souffle un vent violent, et me dirigeant vers le café, j'ai eu tout-à-coup le souvenir étourdissant d'un frais mistral sur le bord de mer, quand au petit matin, on va chercher un bistrot pour prendre un crème et un croissant avant de poursuivre sa route, du pas élastique de la jeunesse, avec des parasols éclatants qui claquent dans le ciel bleu. Je venais de discuter avec ma soeur, qui m'avait montré ses divers aménagements, et toutes les plantes méridionales familières, et pourtant si lointaines, qui peuplent son jardin. Et elle m'a raconté qu'elle avait fait une excursion en mer près de Bandol, sur une eau cristalline, avec des amis, et que tout était comme autrefois, quand nous étions chez nous en France, et qu'il y faisait bon vivre. Impression qui correspondait à ce que m'avait raconté Dany, venue tourner à Beaulieu cet hiver, et que la beauté et la lumière de l'endroit avaient étourdie.

Plus tard, Martine m'a rappelée de Marseille,où elle essayait de rebrancher ma tante Mano sur le machin qui a remplacé Skype, et s'appelle Teams, parce que depuis ce changement, nous n'avions plus pu converser toutes les deux. Et j'ai vu ma chère tante, dans sa jolie chambre, elle est toujours fantastique, ma soeur aussi, j'étais impressionnée par la jeunesse de son visage, je lui aurais donné quarante ans. L'éclairage clément et le bronzage y étaient sûrement pour quelque chose, mais quand même, elle a toujours fait beaucoup plus jeune que son âge, et ça continue. 

Apparemment, les miens se rapprochent les uns des autres, et j'en suis heureuse, et j'aimerais bien moi-même les voir plus souvent, ce qui dépend, naturellement, des aléas politiques auxquels nous sommes tous soumis.

 D’après Richard Boutry, Trump et Poutine auraient conclu des ententes secrètes pour se débarrasser de l’Etat profond et de ses représentants les plus néfastes, que ce soit au Moyen Orient ou en Ukraine, et cela me paraît plausible.

Quelqu’un me dit, à propos des atrocités ukrotaniennes dans la région de Koursk, qui succèdent à celles commises pendant des années au Donbass, que les gens s’en foutent, ne veulent pas savoir, répondant qu’il y a « des atrocités des deux côtés, comme toujours ». Je sais. Et je ne prétends pas qu’il n’y en ait absolument pas du côté russe, tout peut arriver, mais en l’occurrence, celles qu’on attribue aux Russes ne sont pas de leur fait dans ce conflit, et puis ces mêmes gens qui nous parlent des « deux côtés », croient immédiatement à toutes les inversions accusatoires et aux calomnies de leur camp otanien. Ivan Kryloff me disait que c’était le cas dans sa famille d’origine russe, ce qui est pour moi particulèrement intolérable.

Dans le même élan, ces gens laissent persécuter l’Eglise ukrainienne qualifiée de « soviétique », alors qu’aux critères d’une Eglise de cette sorte, fabriquée, politisée et dirigée par des imposteurs, répond absolument l’autocéphalie bidon du patriarche Bartholomée et de la CIA-Mossad, destinée à éradiquer la foi chrétienne dans ce laboratoire de toutes les horreurs, commises ou potentielles, qu’est l’actuelle Ukraine.

A l’intérieur du trou noir révéré par tant d’imbéciles, on force désormais les moines à aller au front, faisant la démonstration d’un mépris total de la population, réduite à une masse indistincte d’esclaves, corvéables et massacrables à merci par d’authentiques mafieux qui se prennent pour le sel de la terre:


Dans l'oblast d'Odessa, des chasseurs de têtes ont mobilisé le recteur de l'église de la Trinité de l'Église orthodoxe ukrainienne (UOC) du village de Troyandove, Alexandre Moskovchuk. À Rivne, un prêtre de l'UOC, l'archiprêtre Alexandre Jouk, qui était recteur de l'église de la Sainte-Grande-Martyre Paraskeva du village de Vilia, a été capturé. À Kremenets, dans l'oblast de Ternopil, des chasseurs de têtes ont arrêté le recteur du skite du Saint-Esprit de Pochayiv, l'archimandrite Paphnuce.

« Il s’agit d’une forme d’utilisation de l’UOC, qui était nécessaire pour sortir enfin des frontières canoniques et dogmatiques de l’Église »,
— a déclaré à Tsargrad le politologue et chef de l'Association des experts orthodoxes Kirill Frolov.

Le lieutenant-colonel Alexeï Selivanov, vétéran du SVO, explique : les répressions contre l’Église canonique ne visent pas tant à créer une « Église nationale ukrainienne » qu’à éliminer la foi chrétienne en général.

Aucun des croyants qui fréquentent les églises de l'Église orthodoxe ukrainienne métropolitaine chaque dimanche, qui se confessent et communient, ne se rend à l'Église orthodoxe ukrainienne métropolitaine.
Où vont tous ces gens ? Les offices sont servis chez eux.
Par conséquent, l'interdiction de l'Église orthodoxe par les autorités ukrainiennes ne conduira pas, bien sûr à la renaissance d'une quelconque « spiritualité ukrainienne », mais à la destruction du christianisme sur le territoire ukrainien.
— a-t-il expliqué.

(Via “Chroniques de Russie”. Boris Karpov)"

Chasse aux moines...


Je ne sais où en est l’admirable métropolite Arséni, dont j’ai vu récemment une vidéo, et qui dit : « Nous avons en cette vie la responsabilité d’appartenir au Christ, de conserver notre âme pour Dieu et l’éternité, et nous devons aussi prier, et vous savez pourquoi nous le devons ? Pour que, dans ce monde si plein de méchanceté, de péché, de malheur, de souffrance, dans ce monde-là, nous demeurions des êtres humains, pour ne pas perdre notre qualité humaine, pour rester à l’image et à la ressemblance de Dieu. »

Et lui la garde bien, cette image, il est si noble, si bon et si courageux, et les sinistres griffes des créatures des ténèbres se sont refermées sur lui, pour le traîner en prison et au tribunal, précisément parce que lui, appartient au Christ, ce qui n'est vraiment pas le cas de ses adversaires ni de leurs complices.




D'autre part:

A chaque fois qu'on évoque les drames et les ratonnades géantes au moyen orient il y a toujours un identitaire pour vous ramener impérativement a la problématique de l'immigration en France,
alors deux choses :
- 80 % des vagues migratoires récentes sont les conséquences directes des politiques impérialistes israélo-occidentales : Syrie, Libye, Irak, Afghanistan etc
- toute l'armature intellectuelle morale idéologique et socio-culturelle qui a permis, organisé et justifié la submersion migratoire en France depuis plus de 40 ans est le fait de gens qui nous convient aujourd'hui au lynchage des populations moyen orientales !

A ce sujet il est diffusé actuellement sur la TNT un petit documentaire sur l'histoire de SOS racisme et ses instigateurs, j'invite les identitaires ignares et autres bardellistes a QI d'huitres a le visionner ....ça leur évitera peut être de nous débiter leur propagande grotesque

Erik Lauffen sur Facebook.

mardi 24 juin 2025

Russes belges et Suisses biélorusses

 

Suisses de Biélorussie

Une dame de la région de Moscou m’a contactée, car elle soupçonnait que nous avions adopté l’une et l’autre deux chattes du même foyer, qui en comptait six, et c’est manifestement le cas. J’ai eu Vassia, elle a eu Alissa, un peu plus jeune, complètement noire et très dynamique, très joueuse. Tous les animaux de la pauvre femme qui a perdu sa maison dans les bombardements ont été placés, y compris un chat aveugle. Apparemment, ils étaient très bien traités, jusqu’à la catastrophe.

J’ai rencontré deux cinéastes, Kira et Sergueï qui veulent tourner un film, « les carillons de la vieille Russie », avec un épisode à Pereslavl, leur propos étant de recenser et réunir tous les gens qui, à ma manière, et à celle de diverses personnes ici ou ailleurs, s’efforcent de sauver tout ce qui est authentiquement russe, dans l’esprit de l’harmonie cohérente et complémentaire que brise partout la modernité. Ils cherchent à créer une dynamique, à montrer que chacun de nous n’est pas seul dans son combat, et aussi que celui-ci est universel, car tous les pays sont plus ou moins touchés. Ils pensent que le levain est toujours dans la pâte, et à vrai dire, je le crois aussi, surtout quand je vois le film sur la noce de Vova Sakharov, où tous ces jeunes gens, aux visages purs et naturels se sont complètement intégré la tradition vivifiante qu’on leur a transmise.

Je leur ai parlé d’Aurélie, la Belge orthodoxe qui a appris à sonner les cloches à la russe. Ils m’ont répondu que la fonderie de cloches avait été importée en Russie, au Moyen-âge, par des Belges de Malines, et que tout était lié, qu’on ne pouvait retrancher la Russie de l’Europe et réciproquement.

J'ai dû retourner au fonds de pension, tout étant en règle, j’ai tenté le coup de la biométrie à la banque et chose extraordinaire, je suis passée presque tout de suite. On m’avait déjà prise en photo il ya plusieurs années, mais on a tout recommencé plus l’empreinte vocale. Et j’ai dû signer un papier comme quoi j’étais d’accord. « Je ne pense pas avoir le choix », ai-je dit. 

 Ivan Kryloff, un Belge d’origine russe, ou un rapatrié russe depuis la Belgique, et sa femme Irina sont venus faire plus ample connaissance. Des gens tout-à-fait charmants et intéressants, nous nous sommes très bien entendus.  En fin de journée, arrivée de Suisses biélorusses, Laurent et Angela, et nous sommes tous allés ensemble au restaurant, échanger nos histoires et nos points de vue respectifs. Ivan Kryloff a une tête de Russe typique, et génétiquement, il l'est à cent pour cent. Nous avons parlé, justement, de la mémoire génétique, à laquelle je crois, et au rôle qu'elle pourrait jouer dans la conservation ou la renaissance de notre civilisation, si on ne parvient pas à détruire profondément en nous cet héritage, par des manipulations de l'ADN et un métissage forcé et préjudiciable à l'ensemble de l'humanité, comme toute violence faite à la nature. 


Toute l'équipe franco-belge-suisse-russe-biélorusse au restau Pierre le Grand...

Je me suis traînée à la liturgie de l’aube chantante, avec mes Suisses biélorusses, pour y retrouver mon rapatrié russe de Belgique et sa femme. C’était le père Vassili, notre prêtre ukrainien, qui officiait, peut-être va-t-on le ramener à la cathédrale ? Je crois qu’il en serait heureux. Après la confession, il m’a serré la main avec émotion.

Entre les deux, j’ai travaillé chez moi, et notemment dans l’appartement des hôtes, où va s’installer Arthur, le petit employé du café qui vit trop loin de son lieu de travail; mais pendant que j’avais le dos tourné, l’infect chat Blackos a pissé sur le matelas neuf. J’étais dans une fureur indescriptible et je crois avoir effrayé la douce Vassia du Donbass que je n’ai ensuite pas vue de toute la journée, et je commençais même à me faire du souci, mais elle est revenue le soir. Blackos m’a déjà ruiné deux divans, plus les divers petits coussins de ma chienne, je n’ai jamais vu un chat de cette sorte, c’est le super cadeau des précédents propriétaires de cette maison. Ce salopard me regarde avec des yeux énamourés, mais il est même allé jusqu’à chier dans une corbeille de fruits. Une autre que moi l’aurait tué ou abandonné depuis longtemps.

L'infâme Blackos


Vassia du Donbass

Trump a fait bombarder trois sites nucléaires iraniens, tout le monde crie à la guerre mondiale, qui est commencée sournoisement depuis un bon moment. Il est clair pour n’importe quelle personne douée d’un cerveau que ce n’est plus le président élu qui dirige les Etats-Unis. Et la France non plus, d’ailleurs, ni aucun pays d’Europe, à part la Hongrie, la Slovaquie, et on leur fait la vie impossible.

Beaucoup de gens de doite soutiennent Israël par haine des Arabes et des musulmans. Et cela dure depuis la guerre du Golfe, quand nous sommes tombés sur l’Irak, qui ne nous avait jamais rien fait, qui ne nous envoyait pas le contenu de ses prisons et de ses hôpitaux psychatriques, concluait avec nous des contrats juteux et respectait les diverses confessions de son territoire. Je n'ai jamais eu une passion pour la religion musulmane, mais je ne comprends pas pourquoi nous devrions nous mêler de la vie de ceux qui la confessent. Enfin si, d'ailleurs, je le comprends, mais je ne l'approuve pas. Non plus que la complaisance, chez nous, de ceux qui nous ont imposé de coexister avec eux envers les pires aspects de leur comportement, toujours la même fourberie et les mêmes doubles standards. Les musulmans sont à exterminer quand ils sont chez eux, mais tout leur est permis quand ils sont chez nous. Les nazis vrais ou faux doivent être traqués en Europe de l'ouest, mais en Ukraine ou aux pays baltes, pas de problèmes, personne ne remarque les croix gammées et les défilés aux flambeaux.

L’Iran n’est pas le genre de pays où j’aimerais vivre, bien que je mette maintenant en doute tout ce que peut raconter notre presse infâme et que j’en apprécie la musique extrêmement contemplative et raffinée, et aussi la beauté des habitants. Mais à part complaire à Israël, je ne vois aucune raison d’aller attaquer ce pays, se débarrasser du « régime des mollahs » me paraît l’affaire exclusive du peuple iranien, le coup de la libération démocratique, ça commence à bien faire. Les israéliens rencontrent plus de résistance qu’ils ne le pensaient, de la part de l’Iran. On pourrait dire, et on le dit, qu’ils reçoivent la monnaie de leur pièce. Pourtant, en voyant une femme, chassée par les bombardements, errer dans la rue avec son petit chien dans les bras, j’ai éprouvé une compassion atterrée. 

Cependant, les choses évoluent, car l’ignoble Monde sort brusquement le nazisme des Ukrainiens du placard où il le dissimulait soigneusement depuis le Maïdan, en ignorant ou calomniant toute information à ce sujet :

 #LeMonde #Ukraine #GuerreEnUkraine #Journalisme #Enquête #BrigadeDAssaut #Azov #SymbolesExtrémistes #Europe #ConflitUkrainien #ActualitéInternationale #VérificationDesFaits #DérivesMilitaires

Ici, une information complémentaire : https://geopolitique-profonde.com/videos/reportage-russie-ukraine-koursk/?fbclid=IwY2xjawLFKOxleHRuA2FlbQIxMQBicmlkETEzU29ZQkNSaWQ2ZnFOZFZyAR6azhTQPJNxwGfapRw-X0FAAEJN59UzcubFHXFZANyN2R98wmIsjTqB_EVR7A_aem_M14cZcLafP2D_p8uQtfaEw

Bon, évidemment, il y a toujours ceux qui ne veulent pas y croire, car ils s’apercevraient qu’ils ont soutenu une sale affaire bien dégueulasse avec un entrain imbécile et sans rien vérifier, mais c’est pourtant vrai, et j’en ai eu divers échos. L’actualité, de plus en plus délirante, m’a provoqué ce matin un fou-rire nerveux, j'étais même étonnée de réagir de la sorte. Ca pète de tous les côtés, on ne sait plus où on en est, des déclarations et des rodomontades fusent en permanence, l'hybris bouillonne et déborde. En fin de compte, Trump aurait bombardé des sites vides, histoire de faire semblant d'obéir au parrain Nethanyaou. Finalement, personne ne veut recourir à des armes de destruction massive, c’est trop dangereux pour tout le monde, mais il faut calmer Israël et son affreux président, et nous sommes tous infiltrés par cet état transversal aux pays occidentaux et même à la Russie. Un gros mafieux qui me fait penser au financier de L’Etoile mystérieuse et qui se trouve en prison pour une histoire de pots de vin, a obtenu que la Douma réactive une loi assez semblable à la loi Gayssot qui baillonnera tout le monde, tandis que les types comme lui continueront à nous détruire, comme des termites, et introduiront façon Soros tous les coupeurs de tête d’Asie pour faire pendant aux migrants en Europe. Rien de tel, pour prendre à revers un pays en guerre, que de lui injecter par derrière des hordes de barbares et de fanatiques. C'est Igor Druz qui a donné cette nouvelle...

Voilà que le solstice est passé et que, comme dit Ivan Kryloff, la seule occasion de nous baigner que nous avons eue, c'était à la Théophanie, quand on pratique un trou dans la glace pour bénir les eaux. Et déjà; les jours commencent à diminuer. Il y avait du soleil, ce matin, mais le soir, la pluie revenait, on croirait une sorte de mousson froide. Une mousson boréale.


mercredi 18 juin 2025

Lassitude

 



L'église de Loutchinskoié

Katia achète une maison à Filimonovo, l’un des villages voisins de Loutchinskoie. C’est une isba très bien aménagée, et très jolie, avec une façade d’un rouge profond et des encadrements de fenêtres bleu indigo. Elle est habitable tout de suite, mais elle pense, pour l’instant, la louer l’été. Elle a un grand terrain, et au-delà, c’est la campagne intacte, sans horribles cottages en plastique. Ce qui me plaît dans cet endroit, c’est qu’il regroupe des gens qui cherchent à restaurer la vie et l’architecture locale, cela va des églises à la maison de la culture soviétique, et une isba sauvée de la destruction à Pereslavl et remontée à Filimonovo servira d’atelier pour des stages de travail du bois à la façon traditionnelle. Je crois beaucoup à ces humbles et courageuses initiatives, et c’est le mieux que nous puissions faire, dans l’effrayant contexte de dégénénerescence humaine, intellectuelle, spirituelle et morale où nous nous trouvons plus ou moins partout.

Les Israéliens ont attaqué l’Iran « pour se défendre ». La planète entière retient son souffle, en tous cas, en occident inféodé à la CIA-Mossad de l’empire anglosioniste, on surveille en frémissant l’approche de la déflagration tant désirée et si opiniâtrement préparée. Une figure du renseignement français qui avait le tort de dire les choses telles qu’elles sont avait observé les similitudes entre les provocations d’Israël à l’égard de l’Iran, qu’il fallait pousser dans une guerre qu’il ne voulait pas, et le piège tendu à la Russie pour la faire intervenir en Ukraine et passer pour l’agresseur, alors qu’on lui empoisonnait la vie depuis des années. Cet homme vieint de se « suicider » opportunément. Il avait un visage honnête et intelligent, c’était un homme de bien. Mais nous sommes gouvernés par une mafia éhontée, une bande de gargouilles, capables de n’importe quelle vilenie. Les gens de bien sont leurs cibles de prédilection.

Les parentés entre l’Ukraine et Israël sont de plus en plus flagrantes, à commencer par la fourberie et les inversions accusatoires, les provocations, les appels au meurtre et à la vengeance, pour une dent toute la gueule. 

Le père Basile s’est rendu à Godenovo pour les 600 ans de l’apparition de la Croix miraculeuse, mais comme j’avais rendez-vous chez l’ophtalmo, je n’ai pas pu le rejoindre. Il devait venir à Pereslavl, pour faire la connaissance de Gilles, car ils ont un ami commun, mais il n’a finalement pas pu venir, à ma grande déception. Il a parlé de moi avec l’évêque, monseigneur Théoctyste, qui me trouve fatiguée. «C’est qu’elle est perturbée par toutes les nouvelles qu’elle suit sur internet.

- Précisément, je lui dis de ne pas les regarder ! »

C’est-à-dire que j’ai aussi mal aux jambes, les yeux récemment opérés, je vis dans un climat qui ne me convient pas du tout. Pour ce qui est d’internet, je suis submergée par un immense sentiment d’impuissance et de dégoût, une sorte de fatigue de l'âme. Nous essayons de vivre, au bord du gouffre, et je me souviens de ce que disait le métropolite Onuphre il y a déjà longtemps, quand on persécutait déjà son troupeau; "Priez pour garder figure humaine". Oui, c'est cela, garder figure humaine, c'est déjà en soi devenu un exploit. Ce qui me remonte le moral, ce sont les éclairs de lumière que je vois autour de moi, dans les mailles de ce filet de laideur et de banalité qui s'étend partout, les gens qui créent, qui réparent, qui aident, qui sauvent, les traditions, le patrimoine, les animaux, les soldats; ce qui se passe aux villages de Filimonovo et Loutchinskoié, et mes relations avec les amis que j’ai ici, avec Katia, Ania et ses parents, le café, son personnel et sa direction, l’adorable petite Léna, toute cette humanité encore normale, chaleureuse, enthousiaste, fervente. J'ai trouvé sur VK une vidéo où de très jeunes femmes chantent une chanson traditionnelle sur la guerre, et l'attente de ceux qui sont partis la faire, c'est pour moi déjà une sorte de petit miracle que résonnent encore ces belles voix authentiques dans le tintamarre: Elles expriment des sentiments vrais et simples, et leur chanson porte en elle des siècles de patience.

https://vk.com/video-206175906_456244211

Katia m’a envoyé la vidéo des noces du fils de Sakharov, Vova, une noce à l’ancienne, avec les chants rituels, et une fête déchaînée, mais pure et joyeuse, des danses sous la pluie, et pour finir l’orchestre balkanique de copains serbes, ce reportage familial ressemble à un film de Kusturica. C’était la vraie Russie, sauvée et transmise à leurs enfants et à leurs amis par mes vieux cosaques, que je regrette bien de ne pas rencoontrer plus souvent, elle vit toujours. Quand on voit cela, et qu’on le compare eux petits mutants des motos, des radios, des écrans, on a envie de pleurer, mais d’un autre côté : cette jeunesse du folklore existe, et elle est sauvée. Elle ne quittera plus cette merveilleuse dimension pleine et vivante pour l’univers sinistre et déchu des distractions vulgaires.

https://vk.com/video-230771737_456239017


Il fait un temps qui me rappelle l’année 17, on se croirait au mois de septembre. Il pleut des cordes, il ne fait pas chaud. Mes iris sont déjà couchés par la pluie, et ils fleurissaient bien, cette année... Une de mes spirées fait de longues frondes courbes, une fontaine de fleurettes blanches qui attirent de ravissants scarabés mordorés. Mais je n’arrive plus à rester sur ma terrasse, perpetuellement mouillée. Je me réfugie dans le grenier, lumineux et vaste.

J’ai dîné hier soir chez Olga et Ghislain, nous avons parlé de la Russie et de la France. Ghislain reste un aristocrate français catho et ne s’intègre pas tellement, en dépit d’Olga, mais il ne tient pas à rentrer, comme l’y exhorte sa famille, parce que « notre France n’est pas celle-là, celle de Macron ». Il regrette que la Russie ne tourne pas définitivement la page communiste, même si nous sommes d’accord pour considérer qu’un retour du régime de l’URSS n’est pas à craindre sous sa forme précédente. Mais il n’est pas sain de retomber mentalement et spirituellement dans cette ornière et de passer à côté de la vraie vocation spirituelle du pays. Il a cité la sainte grande duchesse Elizabeth : « La Russie restera sainte mais ne sera plus grande ». Il y a des Russes impérialistes, en particulier chez les communistes, qui rêvent de restaurer une URSS dans la lignée du rêve occidental de puissance à la Pierre le Grand. C’est une fausse voie. Olga disait qu’il fallait à la Russie ne plus chercher de modèle à l’étranger mais dans sa propre culture, son propre génie. Et personnellement, ce n’est ni Pierre le Grand ni Staline qui m’ont attirée ici, mais précisément la sainte Russie, la Russie paysanne, fervente et poétique. La Russie a beaucoup souffert de ses décennies communistes, elles ont laissé des traces terribles, et notemment, comme disait Olga, une espèce de banalité bourgeoise, de beaufitude qui n’est pas du tout russe, mais la marque du mutant contemporain indistinct. Pourtant, il y a quelque chose d’irréductible, chez les Russes, et ils restent vivants, ils arrivent même à intégrer leur folklore paysan dans la vie moderne, comme le montre le film sur la noce des Sakharov, et à la transfigurer de cette manière. Ghislain et Anne-Laure trouvent que c’est loin d’être le cas des Français, beaucoup plus désunis que les Russes, et déchristianisés, on peut même dire déculturés. 

Anne-Laure évoquait la pesanteur de la société française, les interdits étouffants et absurdes, les conversations lisses qui évitent les sujets litigieux, toutes les tracasseries quotidiennes qui font aux gens la vie impossible. Il y a déjà vingt ans, je disais qu'en France, tout ce qui n'était pas interdit était obligatoire, et je m'attendais à ce qu'on obligeât bientôt les enfants à porter des casques et des genouillères dans les cours de récréation.. Ariane Bilheran en trace un tableau similaire dans l'Antipresse, à la faveur de son voyage, après deux ans d'exil en Amérique du sud. Elle retrouve un pays triste à l'atmosphère oppressante. Il m'arrive d'avoir des accès de nostalgie quand je vois des paysages de l'Ardèche, de l'Auvergne, de la Drôme, du Gard, du Vaucluse, des villages de pierre, des garrigues et des champs de coquelicots. Mais récemment, Dany m'a fait part de ce que lui avait raconté un visiteur français: pour avoir la paix, il s'était installé dans un village perdu, et avait eu le désir de remplacer la douche de la maison qu'il venait d'acquérir par une baignoire. Le plombier chargé de l'opération avait commis l'erreur de déposer une heure l'objet sur le seuil, à le vue de tous. Le voisin a aussitôt envoyé une dénonciation au fisc, car les baignoires sont devenues un objet de luxe!

Le soir suivant, c’est le père Vassili qui nous a invitées, j’avais peu envie d’y aller, quand je vois trop souvent du monde, je suis épuisée. C'est ce qu'exprime une citation de Jim Carrey, trouvée sur facebook: "La solitude est dangereuse. Elle est très addictive. Elle devient une habitude après que vous ayez réalisé à quel point elle est calme et paisible. C'est comme si vous ne vouliez plus avoir affaire aux gens parce qu'ils vous épuisent." C'est exactement ce que je ressens, c'est pourquoi j'essayais, dans mon jeune temps, de ne pas devenir maniaque, et de m'entourer d'animaux, mais les animaux ne parlent pas.

On nous a montré le potager au milieu des moustiques, les arbres fruitiers, les baies, les pommes de terre, tout. Puis les six enfants nous ont tour à tour fait la démonstration de leurs talents, le piano, l’accordéon, le saxo, tous les uns après les autres, et pour finir, la petite qui, débarrassée d'une dent qui branlait, s'est joyeusement mise à brailler avec conviction des chansons de films et de variétés sans jamais s’arrêter. A table, des milliers de questions sur les plats nationaux des Français, leurs costumes, leurs fêtes, et tout cela, avec Anne-Laure qui comprend mal et répond laborieusement, de sorte qu’il fallait quand même traduire... La petite chanteuse m’a offert un dessin, il a fallu faire une photo de groupe, on nous a donné encore des glaces, de la confiture de rose, on nous a escortées jusqu’à la voiture, couvertes de bénédictions, laissé partir en agitant la main, tout cela infiniment touchant, mais absolument épuisant. 

Entretemps, j'étais retournée au gosuslugi pour l’inscription obligatoire des étrangers, mon passeport n’est pas accepté par le site. Là, on m’a envoyée au fonds de pension, où l’on m’a dit qu’il y a cinq ans, on m’avait fait ma carte de sécu d’après mon permis de séjour, et il faut la recommencer d’après le passeport, et revenir dans deux jours pour terminer tout cela. Je reviens aujourd'hui, cela n'était pas prêt, c'est remis à vendredi. Je songeais qu’en fin de compte, demander la naturalisation ne m’aurait peut-être pas imposé plus de démarches que remplir ces obligations mises en place pour les étrangers.

 

De grands souffles chassant tout là haut les nuages

Emportent se jouant la neige des pétales

Aux lisières bleuies des voiles de l’orage

Qui bénit de pluie lourde une pénombre étale.

 

La blancheur fragmentée des poiriers au printemps

Se perd dans la lumière en l’azur éboulée

Sous d’obscurs chevaux qui montent du néant

Piétiner, hennissants, la fin de la journée.

 

La fin de notre temps et des douces années,

Dont nous ne voyions pas la chute ignominieuse,

Le désastre fatal et la mort programmée,

Que l’on avait inscrit dans leur suite radieuse...

 

J’écoute les oiseaux, dont le chant éternel

Résonne obstinément par dessus notre enfer,

Jetant au vent qui passe de mystérieux appels

Nous laissant pressentir un tout autre univers.








mercredi 11 juin 2025

Deuche

 


J’apprécie d’avoir de l’air et beaucoup de ciel, dans mon pigeonnier. Quand j’ouvre la fenêtre, j’ai l’impression d’être dehors. Je regarde se lever la lune et dériver les nuages, j’ai même vu passer une mongolfière, un ballon rouge dans l'immensité du ciel qui voguait et grossissait peu à peu en silence..

Pour la liturgie de la Pentecôte, il y avait du monde, à l’office du petit matin. J’ai énuméré mes péchés sans commentaires en quelques secondes, mais lorsque le prêtre a posé son épitrachlion sur ma tête, j’ai senti la grâce se poser sur moi, d’abord pesante, puis légère, un sentiment de bienveillance et d’apaisement. Mais deux bonnes femmes ont ensuite immobilisé ce pauvre père Alexis très longtemps, une vieille, puis une jeune qui avait l’air d’une vagabonde un peu dérangée, et une fois donnée l'absolution, elle continuait à lui tenir la jambe. Le sacristain en avait tellement marre qu’il est venu ostensiblement replier le lutrin, emporter l’évangile, et souffler le cierge devant les portes royales pour faire comprendre à la pénitente qu’elle commençait à nous casser les pieds. Raconter sa vie un jour de grande fête, quand il y a la queue, c’est pour le moins indélicat...

Au moment de la distribution des prosphores, je me tenais à proximité, parce que ne pouvant rester debout en ce moment, le seul coin où je pouvais m’asseoir était à l’entrée. Mais tandis que je m’approchais, j’ai vu une telle foule se précipiter avant moi, que j’ai renoncé, et suis allée attendre le moment de la communion un peu plus loin. Alors j’ai vu arriver une dame qui me tendait une prosphore avec un sourire. Elle avait remarqué qu’on m’avait coupé la route, et avait pensé à moi. J’en ai été profondément touchée. Les gens sont d’une extrême gentillesse, à l’église, mais même ailleurs, je dirais d'une façon générale que les Russes sont vraiment bons.

J’ai vu Liéna, la jeune femme de Sacha, qui travaille au café avec Gilles. Elle est adorable, très spontanée, avec des expressions gentilles et amusantes de petite fille. Elle avait une jolie robe, une sorte de tafetas à carreaux vert pâle et rose, avec un jupon, elle ressemblait à une gravure ancienne, et comme je la complimentais, elle me dit, enchantée: "Et si vous la voyiez au soleil, elle rayonne!" Liéna a été convertie par l'évêque Théoctiste, et je me souviens du jour où cela s'est passé. Il donnait une conférence, et elle lui posait des questions hardies et naïves qui le ravissaient, et auxquelles il répondait avec une sorte d'humour gourmand. Depuis, son mari aussi, s'est fait baptiser.

Nous discutions devant l’église quand la vagabonde prolixe que le sacristain n’arrivait pas à arrêter nous aborde. Elle était maigre et mal attifée, mais avait dû être jolie, ou aurait pu l’être encore. Elle nous demandait d’appeler pour elle son fils, dont on lui avait retiré la garde, car elle n’avait pas de téléphone. J’avais oublié le mien, la jeune Liéna l’a fait mais sans obtenir de réponse. « Et s’il me rappelle, je lui dis quoi ?

- Que je l’aime, que je prie pour lui et que nous serons tous dans la gloire de Dieu. »

J’avais honte de mon agacement, car il était visible qu’elle n’était pas dans son assiette, et il m’apparaissait que le plus grand de mes péchés actuels était précisément cette irritation de vieille grognon qui me faisait manquer de charité..

Anne-Laure m’a invitée au restau, elle m’a demandé ce que je pensais de l’évolution de notre civilisation. Je lui ai répondu qu’à mon avis, si elle continuait comme ça, elle nous conduirait tous à notre perte, physique et morale, et même intellectuelle, car elle allait contre la vie, elle détestait la vie, et n’en comprenait pas le caractère sacré, c’était une civilisation de mort. « Oui, mais comment s’arrêter sur le chemin du progrès, l’homme n’est-il pas ainsi fait ?" C'est le propos du livre de Barjavel Ravages, que j'avais lu, encore adolescente, dans la foulée du Meilleur des Mondes.

- Eh bien dans un sens, si, je crois que dans la Rome antique, tout était déjà en germe. Mais le christianisme a provisoirement recentré la civilisation méditerranéenne et occidentale sur le sens spirituel de l’existence, l’essor technique n’est venu qu’avec la désacralisation du monde qui a succédé à l’humanisme. Moi, si vous voulez, j’ai toujours été archaïque, hostile à cette civilisation depuis mon plus jeune âge. Cependant, je n’en rejette pas tous les aspects. Il me semble que si nous retrouvions la conscience que le monde est sacré et qu’on ne peut pas se permettre d’y faire n’importe quoi, on pourrait commencer à vivre autrement, en nous protégeant, par des garde-fous spirituels, sociaux et juridiques, des individus brutaux, cupides et dominateurs qui ne connaissent maintenant plus aucune limite, plus aucun frein. Je ne suis pas systématiquement passéiste, et beaucoup de recherches et de trouvailles ont été faites pour cultiver autrement, avec moins de fatigue et plus d’efficacité, sans violer continuellement la nature, pour conserver un certain confort sans tout polluer ni détruire, mais le débat est pratiquement interdit, et rendu terriblement confus, sans doute à dessein. »

J'ai vu ensuite la vidéo d'un paysan français qui montrait une poignée de terre en disant: "Il faut enfin se souvenir que cela, c'est sacré, et que nous ne sommes pas des robots." Ce qui est valable pour les citadins de plus en plus dégénérés, mais aussi pour beaucoiup d'agriculteurs industrialisés qui n'ont plus aucun respect du vivant. 

Hier, Sacha Merzlov, un francophile francophone qui a fondé une association « les plus beaux villages de Russie » sur le modèle des « plus beaux villages de France », a voulu me rencontrer au café français. Il a fait travailler ses étudiants sur une lettre que j’avais écrite à Nikita Mikhalkov, au sujet du massacre des environs du monastère Nikitski et de la rive nord du lac, médité par toujours le même genre de rhinocéros irrécupérables et malfaisants. Mais à ma grande déception, le brillant cinéaste ne m’avait pas répondu. Cette lettre a finalement pas mal voyagé, depuis que je l'avais publiée dans mes chroniques, si elle est étudiée en fac !

Le cuisinier du café m'a à la bonne et avait écrit: "Bon appétit!" sur le carton de la pizza que j'avais commandée. C'est un gros nounours au regard d'intellectuel.


Sacha Merzlov est arrivé en Deuche à Pereslavl, et il a fait sensation. Je suis allée photographier la brave petite voiture, avec un pincement au coeur. Il avait amené un couple de Français, Christophe et Chantal, qui projettent éventuellement d’émigrer, au moins d’acquérir ici une position de repli. Ils trouvent Pereslavl totalement détruit, avec des bâtisses moches qui ne présentent aucun intérêt, et pensent plutôt à Rostov, ou au village, il est vrai assez délabré, de Ribnoïé Poretchié. Quand c’est resté beau et authentique, c’est délabré, parce que simplement, personne ne trouve encore de raisons profitables de défigurer l’endroit concerné. Maintenant, en dépit des mutilations subies par la pauvre ville de Pereslavl, j'y ai trop d'amis pour encore déménager ailleurs. Dans un sens, elle m'offre en raccourci le symbole même de la Russie post-soviétique et de la tragédie européenne post-industrielle, post-révolutionnaire. Un chaos hideux où surnagent des éclairs de beauté, et des gens qui luttent parmi les mutants pour sauvegarder les braises de la foi et de la Tradition, et les transmettre.

Chantal m’a dit que lorsqu’on pensait mal, en France, on était complètement ostracisé. Je regardais ces deux aimables Français avec une grande compassion. Des gens qui, autrefois n’auraient jamais imaginé partir, surtout en Russie. Et eux aussi avaient de la compassion pour moi, au spectacle de mon émotion, quand nous avons évoqué Nîmes, Uzès, le Gard, l'Ardèche... Nous nous sommes laissé voler notre pays, notre histoire, tout ce qu'avaient bâti nos ancêtres, ce qu'ils nous avaient transmis et je n'ose imaginer dans quel état sera la population dans un demi siècle. Je prie pour que cela n'arrive pas aux Russes, en proie aux mêmes démons, mais encore vivants, malgré des persécutions et une rééducation que nous n'avons pas connues à ce point. Mais peut-être d'une façon plus sournoise et plus efficace, en fin de compte....

Sacha Merzlov évoquait tous les projets de son association, les problèmes posés aux gens qui essayaient de sauver le patrimoine, l’éventualité d’une coopération avec moi, et là dessus, Slobodan m’écrit, à propos d’une chronique que j’ai faite assez récemment et que Nicolas Bonnal a répercutée, sur la loi qui prive les défenseurs des sites naturels et historiques de tous moyens de s’opposer à leur exploitation immobilière par des barbares. Il n’en revenait pas. Eh si, pourtant, c’est la triste réalité. C'est incompréhensible, mais c'est comme ça.

Après, je suis allée au village de Litchentsi, j’étais invitée à participer à une procession depuis celui de Tverdilkovo en passant par Filimonovo, puis à chanter, mais en raison de mon arthrose, j’ai décidé d’attendre tout le monde au point d’arrivée.

Ce village de Litchentsi est ravissant, avec une végétation harmonieuse, un étang. Deux femmes ont pris sur elles la restauration de l’église, qui est très jolie et très lumineuse. C’est dans l’église que j’ai chanté des vers spirituels, sur la vielle et les gousli. Irina, une des responsables du sauvetage des lieux, m’a remerciée avec effusion : « Je vous ai écoutée avec trois oreilles, celles que j’ai de chaque côté de la tête, et celle que j’ai dans le coeur. J’espère que vous reviendrez nous voir, parce que vous m’êtes tellement sympathique ! »

Toutes les personnes présentes étaient vraiment touchantes et gentilles. C’était la vraie Russie, encore presque intacte. J’ai ramené Olga Victorovna, elle m’a confié pendant le trajet qu’un de ses fils jouait chaque année de l’accordéon à la fin de cette procession, mais qu’il avait tout envoyé promener, pour se mettre au goût du triste jour et ressembler à n’importe quel autre petit con. Eh oui, c’est plus facile.

J’ai promis de prendre désormais sa place avec ma vielle, peut-être qu’un jour il reviendra à de meilleurs sentiments.








Claude Ginisty publie une lettre ouverte de l'Eglise Hors-frontières au sujet du négationnisme stalinien, de la restauration douteuse de monuments au petit père des peuples et à ses séides. ORTHODOXOLOGIE: le Synode de l'Eglise Russe hors Frontières met en garde contre la renaissance de l'idéologie de l'ère soviétique
J'en ai souvent parlé ici, et je désapprouve, mais je suis étonnée que cette réaction se manifeste maintenant, et surtout qu'elle ne fasse pas mention de la complaisance occidentale à la renaissance du nazisme en Ukraine et dans les pays baltes, un phénomène que j'observe depuis les années 2000, et qui est largement responsable de la nostalgie du stalinisme, en donnant à ses partisans l'occasion de justifier les purges par l'exemple des trahisons intérieures, de la fourberie extérieure, du soutien à des exactions impardonnables commises par de sinistres guignols à folklore nazi, sous l'oeil impavide, et même approbateur d'un président juif et de ses soutiens français trotskistes. Cela d'autant plus que le patriarche, lors de son voyage aux Solovki, avait pris soin d'évoquer les nouveaux martyrs de Russie. En ce moment, ce ne sont pas les staliniens russes qui persécutent l'Eglise, ni en Russie, ni en Ukraine, où les croyants et les prêtres sont arrêtés, tabassés, torturés, spoliés depuis des années, sans que personne ne daigne en parler, jusque dans les milieux orthodoxes. Les staliniens, je les trouve cons, et je ne ferai jamais l'impasse sur les croyants et les paysans massacrés, mais je ne peux pas dire qu'à l'heure actuelle, je considère cet élan résiduel comme bien dangereux, le totalitarisme a muté, prenant aux deux idéologies ennemies leurs pires défauts, et c'est en Europe que s'est replié son épicentre. Je regrette juste que ces résurgences favorisent les discours délirants sur le "danger russe" et les hallucinations de tous les crétins jamais sortis de leur congélateur depuis les années cinquante. Cela arrange parfaitement les fourbes assassins qui ont provoqué la situation où nous sommes.