dauphinelles avant la cata
L’automne est précoce, cette année, dix degrés, vent fort et pluie, tous mes beaux delphiniums couchés, et je n’en profite absolument pas. Alors que je montrais au jeune homme qui vit chez moi, Arthur, la berce du caucase à éliminer sous ma palissade, j’ai vu le malheureux chat noir et blanc qui rôde autour de chez moi tituber à travers les flaques, sous les rafales glaciales, et miauler à ma rencontre, puis venir se frotter contre ma main. Mais les autres lui tombent dessus dès qu’il met une patte dans le périmètre de la maison, et à vrai dire, je n’ai vraiment pas besoin de lui. Ce serait une chatte, à la grande rigueur, les quatre crétins ne réagissent pas aux chattes, Mais un mâle... Cependant, il me fend le coeur, et j'essaie de ne pas maudire ceux qui l’ont balancé par ici, nous laissant ce cadeau empoisonné.
Vassia du Donbass m’a fait une curieuse prestation. Je répétais des chansons sur la vielle, et la voilà qui vient se frotter frénétiquement contre moi, de sorte que je pouvais difficilement continuer à jouer, elle me mordillait, me donnait des coups de patte. Et elle a fini par se coucher derrière moi, sur le fauteuil. Avait-elle l’impression que je souffrais, en m’entendant émettre tous ces sons nostalgiques ?
Une amie suisse m’a envoyé un message émouvant, plein d’une grande amitié pour moi. Moi qui ai passé toute ma vie dans une assez grande solitude morale et intellectuelle, je suis très entourée dans ma vieillesse. Au jubilé de l'Antipresse, elle a offert mes pastels à Slobodan et Jean-Paul Bovy qui étaient très touchés. Malgré l’ambiance chaleureuse, elle sent un malaise jusque chez les gens de l’Antipresse, une sorte de climat oppressant général qui agit sur tout le monde. « C’est formidable, ce que tu as fait, de partir comme cela, je t’assure, et quand je te revois, là-bas, eh bien tu es libre, libre comme personne ne l’est plus chez nous, et de t’avoir vue me donne le désir et la décision, de partir, de faire tous les papiers nécessaires, et de vivre libre ».
J’ai lu le numéro 500 de l’Antipresse, avec ces lettres de lecteurs touchantes et profondes, la présentation de toute l’équipe, et les articles de chacun de ses membres. C’est très émouvant. Je regrette de n’avoir, quand à moi, pas dit grand chose, mon témoignage sur l’Antipresse était beaucoup plus bref, et sans doute moins vibrant. Mais c’est qu’en réalité, si je lis avec intérêt les articles de la revue, ils me sont moins vitaux qu’à ses lecteurs d’occident, précisément parce qu’ici, je suis libre. En fait, je réalise que la Russie me met à l’abri, pour l’instant, de ce que ressentent les lecteurs de ce site, et même les auteurs des articles. Car je ne me sens pas oppressée, obligée de me taire, en butte à l’incompréhension générale. J’en ai un aperçu quand je vais sur Facebook, les bêtises que les gens croient et répètent sur la Russie et l’Ukraine, par exemple. Je comprends évidemment que les personnes qui ont encore du bon sens se sentent seuls, et que l’Antipresse leur procure un espace de refléxion saine et mesurée dans l’asile de fous qu’est devenue l’Europe, qu’elle leur tienne chaud, leur procure un éclairage dans les ténèbres et le chaos, c’est là son plus grand mérite. C'est ce que j'apprécie moi-même, même si je suis moins impactée, dans une ambiance de plus en plus hystérique et fantasmagorique où beaucoup perdent la tête, où les émotions prennent complètement le dessus, et c'est une chose qui me menace aussi; des analyses sereines permettent de prendre un recul salutaire. L'Antipresse apporte des analyses éclairantes, une bouffée d’oxygène bien nécessaire au pays du Monde, de l’Express, du Point, de Libé et de BFM TV. Et si ce n’étaient que les médias de grand chemin ! Mais il y a leurs lecteurs, et tous les zombifiés de la télé officielle, tous ceux qui par leur consentement hagard et zélé font que l’on ne peut plus ouvrir la bouche sans se faire insulter, ou même dénoncer. C'est, dans la barbarie, un facteur d'union, de réunion, un signe de reconnaissance, et j'ai déjà rencontré plusieurs personnes par le biais de l'Antipresse qui finit par former une famille d'esprits.
C'est là à mon avis l'essence de l’empire anglo-sioniste, et de la maladie mortelle occidentale : la collusion des juifs, ou pour ne pas faire d'amalgames injustes, des descendants, comme dirait Dany, des pharisiens et des saducéens; et des protestants, des gens qui mettent l’ancien Testament au premier plan, et qui ont dévoré et asservi l’Eglise catholique avant de s’attaquer, maintenant, à l’orthodoxie. C'est de l’ancien Testament qu'ils tirent la notion de peuple élu qui peut tout se permettre envers le reste de l’humanité, considéré comme inférieur, et la tendance subséquente au génocide, consubstantielle à cette mentalité. Ainsi que l'avait écrit une spécialiste des Indiens que j'avais lue en Amérique, les Espagnols catholiques n'ont pas exterminé les indigènes, même s'ils les ont éventuellement opprimés ou convertis de force, ils reste encore beaucoup d'indiens en Amérique du sud, alors qu'ils ont été pratiquement éliminés en Amérique du nord. Le génocide est vétérotestamentaire. Génocide des boeurs, des indiens, des Irlandais, des Palestiniens, des paysans et chrétiens russes, des Ukrainiens aujourd'hui, génocide sournois des Européens,submergés par des envahisseurs inassimilables, certains disent même que celui des Arméniens procède de la même filiation. Et celui des juifs par les Allemands ? Et celui des juifs par les Allemands. D'où vient cette notion de race des seigneurs, sinon de la notion vétérotestamentaire de peuple élu?
▶️Racialisme autorisé (https://t.me/kompromatmedia_2/1205)–«La France est à *nous»: quand BHL explique tranquillement pourquoi les juifs sont la race des seigneurs «La France, vous l'avez construite», s’enflammait le copain de Zelensky. Vous l'avez bâtie, vous avez bâti sa culture, ses institutions, une partie de sa tradition politique. Mais ce n’est pas tout: Bernard voit des juifs partout –il en a le droit, lui: Au cœur vraiment de l'ADN de l'Europe, il y a l'élément juif. Et BHL de faire la promotion d’un de ses bouquins, Le génie du judaïsme, «un éloge de la force juive, la force militaire, la force politique, la force d'Israël». L’ex-trotskiste, tourné néoconservateur, y désambigue «ce qu’est être juif», et pas du tout selon une définition laïque:«Etre juif, c’est lire le Talmud, pas la Torah, mais le Talmud qui est le texte le plus intelligent qui soit, voilà.»
➡️➡️Emprise du Crif sur la République: «Quand est-ce que le peuple français se réveillera?» (https://t.me/kompromatmedia_2/582)—Piotr Tolstoï
Le sheik Imran Hosein a bien raison de distinguer le judéo-protestantisme occidental du christianisme oriental byzantin. On voit bien que la protesantisation de l’Eglise romaine après Vatican II en a fait définitivement l’esclave de ce serpent à trois têtes qui nous a tous perdus. Ce n'est sans doute pas un hasard si elle a eu lieu, et je comprends que le père Placide ait alors décidé de s'en aller au mont Athos.
C'est ce que fait à présent Mel Gibson, encore un qui a compris, et je l'en félicite.
J’ai fini le
recueil de Lord Tanjah, aux éditions du Chien qui passe.
Je me souviens de lord Tanjah, que j'avais rencontré à Cavillargues, et de notre visite de Lussan, il m’avait paru fort sombre, et sa poésie l’est aussi, elle est même souvent ténébreuse, avec des visions de cauchemar, et des éclairs de pureté, quelque chose d’hallucinant, entre le terrible et le grotesque, qui, dans un registre poétique, me ferait penser à Louis Ferdinant Céline. Quelque chose dans la lignée de Rimbaud et Artaud. Une sorte de puissance intérieure, qui, faute d’exutoire transcendant, se dévore et se martyrise elle-même. C’est l’albatros, celui de Baudelaire, qui se bouffe les tripes, à la façon du pélican ! Mais toute poésie, même ténébreuse, est une tentative de transcendance. La sienne transcende dans la beauté du verbe et des images, fortes et inhabituelles, venues d'on ne sait quels tréfonds, tout ce que notre époque peut avoir de sordide et d’affreux. Et le plus épouvantable, c’est que ce temps nous prive de la dimension poétique et épique qui était la nôtre, et que ses poèmes, les miens, et tous ceux qui peuvent éventuellement sortir aujourd’hui passent pratiquement inaperçus dans la bigarrure criarde qui nous aveugle et le tintamarre qui nous assourdit de tous les côtés.
Déjà, dans mon enfance, je sentais que la poésie, si on nous l'enseignait encore à l'école, et si la pratiquaient encore quelques figures, comme Brassens, était en train, comme la beauté, de quitter le monde. J'en avais besoin comme d'eau vive, et beaucoup de gens ricanaient d'elle et traquaient chez les enfants les élans lyriques, peu compatibles avec la société moderne, desespérement plate et banale. On sent chez Lord Tanjah cette détestation ulcérée de la banalité mortifère, contre laquelle on ne peut pas se battre, parce qu'elle est molle, c'est une boue insondable où l'on s'enlise. J'ai vu sur facebook une violoniste dialoguer avec un oiseau. Le nombre de sarcasmes suscités est phénoménal. Les gens détestent l'idée que notre musique et le monde puissent résonner en harmonie, ils détestent la notion même d'harmonie et bien sûr, la nature qui va avec.Que les oiseaux puisssent répondre à notre chant, leur paraît totalement ridicule. Ils nécoutent pas les oiseaux, et ils ne chantent pas..Or j'ai maintes fois remarqué que les oiseaux, et même toute la nature réagissaient à la musique, quand elle est vraie, quand elle n'est pas assénée boum, boum, par une radio hurlante.Et des centaines de mutilés de l'âme qui se complaisent dans le vacarme ricanent à l'idée que tout puisse être réunifié et sanctifié par la poésie, la musique et aussi la prière qui sont l'expression de l'amour de la vie et du vivant, et les seules façons de communiquer avec Dieu. C'est un fait nouveau dans l'histoire de l'humanité qui jusque là; en dépit de toutes ses tragédies, trouvait dans la musique et la poésie le sens et la transcendance qui lui permettaient de les surmonter. Comment l'abruti moderne pourrait-il encore extirper de son absence de coeur assez de clairvoyance et d'innocence pour comprendre ce qu'on fait de lui?
Regarde cet enfant bleu allongé sous l'ombre d'un couteau!
Est-il déjà mort, ou bien son sommeil a-t-il tout
entier glissé
En un songe infini et glacial?
Parole, bel oiseau déchiré sous la lune en sang,
Tes reflets sur le sable noir sont les amorces de la
délivrance
Tes yeux troués
Tes yeux troués par les métaphores du langage, cher
Lord
Et dans ces trous d'autres sources de pures visions
Où courent des enfants et des drames, des dames et
des faons
Un puits sans fon non loin d'ici où de belles jeunes filles
Viennent jeter des épluchures.