Translate

mardi 31 mai 2022

Sadique latente

 


Ce que je fais en ce moment est moins catastrophique qu'un déménagement complet, mais ma maison n'en est pas moins dans un désordre inimaginable, avec mes deux vieilles chattes complètement perturbées dans leurs habitudes. Georgette est un peu inquiète, les déménagements, elle en a soupé autant que sa patronne. Une fois entamé le processus, il faut aller au bout, et j'ai passé la journée à bricoler et trimballer des meubles. L'important est d'installer la chambre et le lieu de travail, le reste se fera petit à petit. Mais quel plaisir de retrouver une vue normale, et une certaine intimité! Je dois dire que j'aimerais pouvoir penser à autre chose qu'à mon voisin...

Ma voisine Ania est venue me voir, et apparemment, malgré son caractère bienveillant, et des relations pacifiques avec l'olibrius, elle en a son compte également, car sa musique de rhinocéros bourré la réveille aux aurores, son isba est juste en face de lui. Moi, si son vacarme ou sa présence obsédante me gênent dans le jardin, je ne l'entends ni la nuit, ni le matin, c'est déjà ça... Je me suis attachée à Ania et sa famille, et même à Olia et

Sacha, l'âge se faisant sentir, je n'arrive plus à m'arracher... "Nous ferons face ensemble", me dit Ania. Heureusement, il n'est pas tout le temps là, il travaille à Moscou, quel soulagement quand il s'en va...

A l'issue de ces péripéties épuisantes, j'ai pris le thé dans mon nouveau bureau. Il n'est pas encore complètement aménagé, mais l'ordinateur marche, et j'ai réinstallé toutes mes icônes, je serai en bonne compagnie. 

Mon amie Annamaria m'a fait passer par internet une lettre de ma chère mère Hypandia, et j'aimerais bien revoir l'une et l'autre, et tous mes orthodoxes des environs de Solan.

Aux dernières nouvelles, mes chroniques en russe arrivent demain soir. Un correspondant de Natacha, sur Vkontakte, écrit en commentaire des extraits qu'elle a publiés: "Une sadique latente..." Je dois dire que j'ai été pas mal étonnée, je n'ai pas l'impression d'être tellement sadique, peut-être ai-je parfois la langue un peu acérée, comme beaucoup de Français? La formule qui tue?

Marie Noël, qui avait beaucoup d'esprit, mais qui était une sainte personne, s'était interdit d'en faire usage, moi, la seule chose que j'ai vraiment réussi à m'interdire depuis plus de vingt ans, c'est la cigarette, et pas sûre que je n'y revienne pas un jour, comme ma tante Marguerite, me confessant à 92 ans: "Tu vois, ma petite, ce n'est pas bien, j'ai recommencé à fumer..."

Ce à quoi j'avais répondu: "Si j'avais ton âge, je ne songerais pas une minute à m'en priver!"

Mais le tabac touche au souffle, et le souffle, c'est sacré. 

dimanche 29 mai 2022

Procession aquatique

 

Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas eu tout de suite l’idée de vivre dans l’autre partie de la maison. Parce que je voulais louer, et à cause du blockhaus du voisin Sacha, mais la boîte en plastique du voisin Oleg est à présent bien plus gênante. Cela dit, la pièce côté Sacha a des proportions plus harmonieuses, et travailler dans ce qui est encore ma chambre sera beaucoup plus pratique et agréable, si je fais un best-seller, j’achète l’isba d’oncle Kolia, en face, pour qu'on ne me la saccage pas. 

"vue" actuelle


vues futures, côté oncle Kolia


côté Sacha


Hier matin, j'ai vu la voisine Olga, la femme de Sacha, et elle m'a donné des oeufs de ses poules. Nous avons taillé une bavette. Elle m'a parlé de ses histoires de chiens. Elle a perdu le chiot qu'elle avait gardé de la dernière portée de sa chienne, car il s'est intoxiqué en rongeant un vieux divan. Aucun vétérinaire n'a compris ce qu'il avait, et j'ai pensé à Doggie, pas sûr que si j'avais consulté avant de partir en France, on aurait décelé ici son problème et l'aurait soigné correctement. Cependant, relisant toute l'histoire que je traduisais avec l'année 17 de mes chroniques, j'en avais terriblement gros sur le coeur, cela me poursuit, je n'en guérirai jamais. 

Cela me désole qu'elle tienne son Alissa à la chaîne, mais en fait, tant que son terrain n'est pas vraiment clôturé, et son mari tarde à le faire, elle a peur que sa chienne ne se mette a vagabonder, et c'est une bête très gentille, mais énorme. Elle redoute d'avoir des ennuis. Quand je pense à ce qui se passait avec Rosie, je peux la comprendre... Elle me dit qu'elle va promener son Alissa. Enfin disons que de nombreux chiens ont une vie bien pire.

Les enfants de Sacha et Olga sont libéraux et ne croient pas ce que leur dit leur presse sur l'Europe, la russophobie, l'interdiction de Dostoievski ou de Tchaïkovski, ou le refus d'engager des musiciens et des sportifs  russes, l'Europe, c'est le paradis, c'est l'univers des gens bien, et je parierais qu'ils ne croient pas non plus que le Donbass a été bombardé et soumis à des atrocités pendant huit ans. Ils traitent leurs parents comme des vieux cons. Mais en réalité, là où on n'élève pas dans la foi et la tradition, ou au moins dans l'exigence et le sens du sacrifice pour le bien commun,  ce qui était encore le cas sous l'URSS, on obtient ce genre d'adolescents, malléables, ramollis dans le consumérisme, toujours insatisfaits et persuadés qu'ailleurs, à Moscou ou à l'étranger, tout est parfait et qu'on les prive du paradis sur terre. Les produits de la modernité sont partout les mêmes. "Tout cela est vrai, ai-je dit à Olia, on essaie d'implanter chez vous ce qui nous a détruits, et vos enfants croient précisément ceux qui mentent au service de quelques milliardaires mondialistes pourris."

Olga pense comme moi que Poutine et son équipe ont avalé des couleuvres des années, en attendant leur heure. C'est, n'en déplaise aux petits ados à la cervelle délavée, le sursaut de survie de l'humanité normale et de ce qu'il subsiste de l'Europe et de la chrétienté.

 

Aujourd'hui dimanche, procession sur l'eau, et sur terre, procession partout. Du soleil parmi des nuages énormes et fantastiques, du soleil entre de brèves averses, qui tombaient sur nous comme de l'eau bénite, et beaucoup de vent pour bousculer tout cela, secouer les bannières, les barbes, les soutanes et les vêtements liturgiques. D'une berge à l'autre, du haut des ponts et depuis la rivière s'échangeaient à l'infini, parmi les carillons, les joyeuses salutations de Pâques, pour la dernière fois avant l'Ascension: "Christ est ressuscité! En vérité, Il est ressuscité!"  J'ai rencontré chemin faisant des tas de gens, et le sac de Rita est parvenu à l'embouchure de la Troubej en passant par l'épaule de trois personnes différentes. Il y avait l'Américain, Silouane-Jason. Il m'a dit avoir rencontré une autre famille d'Américains orthodoxes sur Pereslavl. Entre Rostov et Pereslavl, il y aurait une quarantaine de familles. Nous avons parlé de l'higoumène Boris qui prévoyait cet afflux d'étrangers sur ce coeur orthodoxe de la sainte Russie. Son frère, l'archimandrite du monastère Nikitski, s'y attend aussi. Cela me touche particulièrement, dans la mesure où m'a envoyée sur sa tombe un orthodoxe belge, et qu'il a fallu une crise de coliques néphrétique, la covid et un taxi obligeant pour me décider à y aller!

Je suis tombée sur le père Alexandre, de Rostov, sa femme et leur amie Liouba, dont le physique chamanique me rappelle la soeur de l'écrivain Chmeliov, madame Koutirina, que j'ai connue à Vanves, quand j'étais étudiante. Après un modeste repas dans un restaurant ouzbek, nous nous sommes retrouvés chez moi. Nous avons agréablement discuté. Le père Alexandre trouve qu'Ouspenski est devenu une véritable idole dans les ateliers d'iconographie, et que les gens qui suivent son école ne font pas des merveilles. J'ai objecté: "Je ne m'en suis pas rendu compte, je pensais qu'il n'avait aucune influence parce que les gens, ici, choisissent de peindre dans le style du XIV ou du XVII siècle, et ce n'était pas comme cela qu'il voyait les choses, il disait qu'il fallait s'assimiler la tradition pour ensuite faire des icônes contemporaines dans la Tradition, dans l'Esprit, aurait dit le père Barsanuphe. Il me disait de faire des dessins préparatoires à partir de plusieurs modèles du même type avant de dessiner mon propre projet. En France, pas mal de gens essaient de copier par exemple le père Grégoire, surtout les catholiques, car ils adorent les icônes, bien qu'ils ne soient pas vraiment dans l'Esprit, justement, de ce côté-là, mais la technique, ils l'apprennent dans divers ateliers. Je ne connais rien de plus consternant que les imitations du père Grégoire qui est inimitable, mais on peut s'inspirer de lui, en regardant ce qu'il a fait.

- Vous avez écrit quelque part ce que vous venez de me dire?

-Non, je ne crois pas.

- Il faudrait."

Eh bien voilà, c'est fait.  







photo du père Alexandre

Au bord du lac





Monseigneur Théoctyste dans sa barque, copie exacte de celle de Pierre le Grand

vendredi 27 mai 2022

Réponse à un Américain orthodoxe, inquiet du révisionnisme soviétique

Cet Américain touche une question qui me préoccupe également et dont j'ai mainte fois parlé. Je publie ici ma réponse. Comme je l'ai aussi maintes fois expliqué, je pense que ce problème est dû largement à l'attitude occidentale au moment de la Perestroika et après celle-ci, au mépris, aux manipulations, aux mensonges, à la corruption exercés par les dirigeants occidentaux, qui ont tout fait pour rendre l'ouest haïssable.

 Je suis monarchiste, et je déplore l'image que l'on donne de Soljénitsyne qui était un vrai patriote et qui disait la vérité aussi bien sur la Russie que sur l'occident. Cependant, j'ai remarqué que sur des groupes consacrés à la mémoire du goulag s'exprimaient des russophobes enragés qui ne détestaient pas seulement le communisme mais la Russie elle-même qu'ils trouvent criminelle depuis l'aube de son histoire, lui niant toutes qualités et tout génie, et j'ai quitté un de ces groupes pour cette raison. J'ai personnellement rencontré dans un avion la veuve du dissident Sinivaski et elle est tombée dans une rage noire quand elle a compris que j'étais venue travailler à Moscou parce que j'aimais ce pays. C'était la Russie qu'elle détestait, ce que n'a jamais fait Soljénitsyne. Je crois possible que Mémorial ait eu de telles tendances, et je crois aussi que les Russes et Poutine essaient d'opérer une réconciliation nationale, indispensable à la survie du pays. L'historien Nazarov pense qu'on tente de légitimer les organes du pouvoir issus de l'union soviétique, ce n'est sans doute pas faux, cela dit, il est revenu vivre ici depuis plusieurs années. Personnellement, je partage la thèse d'Alexandre Panarine dans son livre "la Civilisation Orthodoxe". Le communisme a été une horreur antirusse d'une rare méchanceté, mais cette idéologie occidentale imposée par des intellectuels qui n'étaient pas ethniquement russes, a été malgré tout russifiée au cours des décennies, et une fois obtenue la liberté et le respect de l'Eglise, et disons, des opinions et pratiques religieuses, aurait dû ne pas être touchée et évoluer à sa manière. Seulement ce n'était pas le plan de ses apparatchiks ni des Américains qui voulaient la perte du pays pour mieux le piller. 

Un processus analogue a eu lieu avec la révolution française, ce qu'un écrivain français, Jean de la Viguerie, a expliqué dans son livre "les deux patries". Après la révolution, la France charnelle, spirituelle, traditionnelle a coexisté avec la République et l'a même servie, en la personne d'officiers aristocrates qui allaient mourir pour leur France au service de la nouvelle. Cependant, il y a une grande différence entre la France et la Russie, c'est la religion orthodoxe même si de façon marginale, des prêtres délirent dans le stalinisme, nous n'allons quand même pas décanoniser nos martyrs nombreux et la famille impériale, je ne crois pas la chose possible. Les religions occidentales se sont prosternées devant le Moloch des révolutions et du modernisme. Et puis si l'on n'a pas fait le procès des crimes communistes, on a canonisé, justement, la famille impériale, ce qui n'a pas été fait en France. Le dissident Vladimir Boukovski n'était pas partisan d'un tel procès, qui aurait déclenché une chasse aux sorcières. Enfin je constate que dans la guerre d'Ukraine, les gens du Donbass, restés ou redevenus communistes par réaction au néonazisme justifié par l'Amérique et la caste mondialiste, ont une conduite impeccable, ils sont dignes et humains, plus rien à voir avec les gardes rouges et les commissaires du peuple. Le père Séraphin de Valaam, moine français remarquable, dit que la société russe est très malade. Et en effet, elle l'est, nous sommes tous plus ou moins dans une confusion perversement entretenue par ceux qui nous y ont plongés et leurs descendants, leurs élèves ou leurs complices, mais de toutes les sociétés de civilisation chrétienne, je dirais que la Russie est la moins atteinte, et la plus susceptible de connaître un sorte de rémission avant la fin des temps. Notre rôle à nous, en Russie, est pour moi de montrer que nous avons choisi la sainte Russie et pas Staline, que nous avons choisi la culture et la spiritualité russes et pas le béton soviétique. En ce moment, j'évite un peu ce genre de sujets, car à part les libéraux russophobes comme la veuve de Siniavski, nous sommes tous d'accord pour opérer une union nationale, orthodoxes, blancs, rouges, musulmans, bouddhistes ou même juifs, ils ne font pas tous partie de la mafia khazare; et aussi Français, dans mon cas, ou Américains, ayant épousé la Russie. Parce que le mal a changé de camp, quel que soit le passé de la Russie, ce mal qui a sévi chez elle est désormais en face, où, si l'on utilise le nazisme en Ukraine, on est surtout maçon et trotskiste, néocon transhumaniste, et la société qu'on nous impose à l'ouest sera, si on n'arrête pas les malfaiteurs qui nous la font, à mon avis plus terrible et plus aliénante que le stalinisme. Cela peut tourner mal de deux façons pour nous, ici, soit par la victoire du mondialisme transhumaniste, soit par la renaissance d'un stalinisme totalitaire, mais outre que je ne crois pas à cette deuxième option, cela signifiera que la fin des temps est venue et qu'il faudra mourir avec les derniers orthodoxes, parce que plus aucune vie ne sera possible nulle part, sans renoncer à son âme, et même si l'on y renonce, d'ailleurs. Pardonnez-moi, je comprends très bien l'anglais mais à force de parler russe, je n'arrive plus à m'exprimer...

jeudi 26 mai 2022

Voisins

 Je suis allée voir mes amis, le folkloriste Sacha Joukovski et sa femme Ira, dans le village où ils ont leur datcha, à 40 km de Pereslavl. Le trajet est très joli. Les villages pittoresques que je traversais étaient plus prospères qu'autrefois, les églises restaurées, mais hélas, les maisons se plastifient, et les horribles barrières en profnastyl font leur apparition. Juste à côté de Sacha, ses voisines ont complètement défiguré leur isba. Toutes les autres maisons sont charmantes et même entretenues, mais il y a maintenant cet OVNI planté là, incongru, étranger à la nature, au style du reste, un gros machin en plastique sans proportions qui gâche tout. On dirait une prostituée revenue finir sa vie dans son village d'origine, avec d'affreuses nippes citadines tape-à-l'oeil qui lui donnent l'illusion d'avoir mieux réussi que les autres.

Question voisins, Sacha et Ira ont bien aussi leurs problèmes, ils avaient un éleveur de cochons, dont les animaux envahissaient leur terrain, et maintenant ils ont un cynologue qui élève des chiens à la dure, des aboiements, des plaintes, et le traumatisme de ne pas pouvoir y faire grand chose. 

Sacha et Ira s'entendent très bien, ils sont joyeux et très orthodoxes. Ils m'ont félicitée d'être venue ici "juste à temps".

Il y a une maison à vendre dans un des villages qui est sur le trajet, et c'est à seulement un quart d'heure de Pereslavl. Elle est en assez bon état, et pas chère, mais je ne me sens plus de déménager. Je me contente de déménager d'une partie de ma propre maison dans l'autre, c'est-à-dire que je renonce à louer, car supporter des locataires en plus de mon voisin, c'est trop, et je m'installe dans les pièces qui ne donnent pas chez le rhinocéros d'à coté.

J'ai rencontré ma chère voisine Ania, qui me comprend bien, et nous tremblons toutes deux de voir remplacer par un monstre l'isba du défunt oncle Kolia que je dessine si souvent. Nous le regrettons beaucoup, car me dit-elle, il était si délicat, il avait du savoir-vivre, c'était un paysan, comme d'ailleurs son mari, fils d'un président de kolkhoze secrètement orthodoxe.


Ania s'est "attachée à notre petit coin", et d'une certaine façon, moi aussi. J'ai transformé un terrain vague plein de déchets en un jardin sauvage où vivent toutes sortes de petits animaux, je regarde avec amour des plantes commencer à se développer, ma clématite de Sibérie a mis deux ans à faire son trou, et la voilà qui se rue à l'assaut de l'arche placée par mes soins au dessus du portillon. Il a fait enfin un peu plus chaud, aujourd'hui, la végétation est très en retard, elle est d'ailleurs toujours plus en retard chez moi que dans le reste de la ville. Je suis restée au soleil entre Rita et Georgette, à regarder les fleurs des pruniers chatoyer sur le bleu du ciel. Ania m'a conseillé des artisans très bien. "Ce sont des tadjiks, ajoute-t-elle avec un air coupable. 

- Et alors? Je ne suis pas raciste ou bien peut-être que si, d'ailleurs, dans certains cas, mais pas ici!

- Laurence, ces tadjiks, ils sont nôtres, ils se sentent russes, ce sont des Russes...

- Eh bien oui, où est le problème? Moi aussi...


Un commentaire sur facebook compare l'Europe actuelle à une maison de fous dont les malades ont pris le pouvoir en enfermant les gens sains d'esprit. Défendent la création mafieuse qu'on appelle l'Ukraine aussi bien la gauche bobo que l'extrême droite bas du front. Je vois des représentants de cette dernière désigner les Russes comme des "antifas", sans doute parce qu'ils combattent les criminels tatoués du bataillon Azov qui se réclament de Bandera, lesquels étaient financés par un oligarque juif et promus par la caste mondialiste hostile à toute idée de patrie et d'identité nationale. Les membres de cette caste utilisent n'importe quels trublions, n'importe quel drapeau, n'importe quel miroir aux alouettes pour faire marcher les cons: ici le nazisme, là bas la gauchisme, le wokisme, les antifas ou encore les islamistes, ils ne sont pas regardants, puisqu'ils sont de nulle part et ne sont fidèles à personne. Or les Russes, même communistes, sont beaucoup plus proches de la droite française traditionnelle que du gauchisme post-soixante-huitard. C'est d'ailleurs ce qu'on ne leur pardonne pas. J'ai vu BHL, le chasseur de quenelles, chanter les louanges des combattants du bataillon Azov, spécialistes des atrocités invraisemblables, des viols collectifs avec des raffinements de cruauté et des tirs de précision sur les grands-mères et les écoliers. J'attends avec impatience qu'il pousse la solidarité avec ses héros jusqu'à se faire tatouer des croix gammées et des baphomets sur tout le corps.

Deux liens intéressants, en anglais. Dans le premier, on évoque l'higoumène Boris, la visite au tombeau duquel m'a débarassée de ma déprime post-covidienne et sans doute de mes cailloux baladeurs. Le voir lié aux étrangers qui affluent dans notre région jette encore un nouvel éclairage sur mon étonnante rencontre avec lui.

 To Russia for Freedom - Families from Across the World Flee to Rostov (VIDEO) (gorthodox.com)

Le second montre un évêque catholique proclamer que Poutine n'est ni un saint ni un ange, mais qu'il est cependant l'instrument de Dieu dans cette affaire. 

"Et parmi les chefs de gouvernement un seul s'est levé contre les forces du mal. Ce n'est pas Boris Johnson en Angleterre, ce n'est pas Macron en France, ce n'est pas Draghi en Italie, c'est Vladimir Poutine. Peut-être que ce n'est ni un ange, ni un saint, mais c'est quand même un homme de grande intelligence et courage. Et en tamps que chef de la Russie, il a le pouvoir de se dresser contre le pouvoir mondial unique. Ces jours-ci j'ai été très impressionné par un groupe de Polonaises catholiques qui avaient compris que Vladimir Poutine avait raison. J'étais très étonné, je sais en effet que les Polonais et les Russes se sont beaucoup fait la guerre, et cela peut recommencer. Les Russes se battent en Ukraine, mais pas dans le but de l'écraser et de la détruire. Vladimir Poutine a défini son objectif: la dénazification et la pacification de l'Ukraine, mais l'Europe stupide suit les injonctions des USA, dans leur tentative d'abattre la Russie. La guerre peut empirer, il faut nous y préparer. Il devient à présent clair que la prochaine ruse des criminels qui gouvernent le monde sera une famine artificiellement provoquée. Faites des provisions chez vous, achetez tant que c'est possible du riz, de la farine, ce que vous voulez. Mais préparez vous à ce que la nourriture puisse manquer. Ils nous ont joué le tour du Covid, ils nous ont joué le tour de l'Ukraine qui provoquait la Russie depuis 2014. La Russie a été obligée de se défendre. Le véritable agresseur n'est pas celui qu'on croit. Les agents de la CIA ont provoqué la Russie depuis l'Ukraine pendant quelques années. Pourtant les Etats Unis étaient chrétiens, relativement chrétiens, en majorité protestants, et le diable a su tromper ces chrétiens! Et maintenant la vraie religion de beaucoup d'Américains, ce n'est pas une religion, c'est la politique. Beaucoup d'entre eux, par patriotisme, veulent détruire la Russie, dans la mesure où la Russie est le dernier obstacle sur le chemin du nouvel ordre mondial."

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=5424283250926049&id=100000332829210&__cft__[0]=AZUDiuYm0G7KSECGM34VAFjCSYaaZB-XybA6SAeMyyDIuLc-f62FZzM6BKbfSiTVgwGjF0zTJzAR2kgj3YnTld0XLo7-IZ_qrp0kUr050g-BK2doAPx4gztGEdPZo9Td4gS0OUjLb3_e5d0AziO921p2&__tn__=%2CO%2CP-R

Je pense souvent à ce que m'a dit Slobodan Despot, que les peuples renégats, dont l'identité se fonde sur un reniement, sont les pires de tous.







mardi 24 mai 2022

Réconciliation


saint Alexandre Nevski, sur la façade d'un immeuble

Dans la galerie marchande du supermarché Magnit, je suis tombée sur Katia, nous sommes allées dans un restaurant géorgien ouvert depuis peu et très bon, mais l'euro plongeant à toute vitesse, et les prix effectuant le mouvement inverse, il va me falloir être beaucoup plus économe. D'autant plus que je ne touche plus ma retraite. Le crédit agricole, pour me faire un virement mensuel, veut une traduction assermentée d'une attestation de domicile. Mais pour cela, le notaire, ici, exige un papier avec de beaux tampons officiels comme on les aime en Russie, la traduc de ma facture d'électricité, cela ne peut pas faire, il me faut aller demander une attestation là où ce genre d'organismes est centralisé... 

Il y a quelques années, ma tante Mano me disait que de plus en plus, quand on allait chercher de l'argent à la banque, on avait la même appréhension que si on allait le demander à son père... On croirait bien en effet que je leur extorque mon propre argent!

Néanmoins, la séance m'a changé les idées, car l'irruption du voisin maudit m'avait gâché l'humeur. Katia m'a dit que maintenant, elle était prête à mettre en pièces tous ceux qui toucheraient à Poutine, et qu'elle ne supportait plus les libéraux. Elle n'est pas plus communiste que moi mais en ce moment, c'est  la réconciliation générale, blancs, rouges, chrétiens, musulmans, bouddhistes et même juifs, car ils ne sont pas tous nazisionistes, le chanteur Alexandre Rosenbaum a été clair sur la question (https://youtu.be/7rMUXTG19AU). Je recommande sa vidéo aux russophones, la traduire est au dessus de mes capacités. Il remet bien les pendules à l'heure, et je le trouve extrêmement sympathique, profond, intelligent et sincère, en quelque sorte, l'anti BHL. L'Occidental de base ferait bien de se demander pourquoi les "valeurs" de son camp provoquent un tel rejet. Elles ont naturellement des partisans dans tous les pays où elles cherchent à s'imposer par la corruption, la propagande ou la force, mais je ne peux pas dire que ce soit la crème des nations concernées, même si beaucoup de têtes d'affiches ou de brillants intellectuels diplômés en font partie. Des valeurs, des vraies, nous en avions, mais il y a belle lurette qu'on nous les a dévaluées, calomniées et ridiculisées...

A vrai dire, si on l'en croit, Poutine non plus, n'est pas communiste. En revanche, le mineur de base au Donbass l'est plutôt, ce qui n'est pas une raison pour lui balancer des bombes sur la tête. En fait, la caste mondialiste se rend si odieuse que nous voici tous d'accord dans notre commune aversion. Ce n'est plus la France contre les robots, c'est le monde contre les robots. C'est l'homme contre les robots.

Un prêtre de l'église canonique ukrainienne a été aspergé de zelionka, l'équivalent du mercurochrome, mais de couleur verte, pendant la liturgie. Cela s'est passé au pays des uniates, dans les ténèbres de l'Ukraine occidentale que les Polonais veulent récupérer, avec la bénédiction de Zelenski. Une espèce d'agitateur que je vois sévir sur tous les sites orthodoxes essaie de justifier cela en disant que c'est complètement marginal et condamné par les autorités de Kiev, et que le patriarche oecuménique n'y est pour rien, mais depuis huit ans que je suis tout cela, j'ai vu tant de témoignages de persécutions, tant de complicité de la part des autorités, et tant de mépris de la part du patriarche Bartholomée, ardemment soutenu et par cet agitateur et par certaines personnalités orthodoxes occidentales, que je ne me laisserai pas avoir par ce genre de discours. Ils sont tous responsables. Pour moi, ce sont eux qui ont jeté par procuration, consciemment ou non, ce produit sur ce prêtre et ses blancs vêtements liturgiques. Que Dieu soit leur juge.


Il y a 3 ans, je traduisais cette vidéo, cet appel d'une député ukrainienne au patriarche Bartolomée, ce sera ma réponse à l'agitateur de service:



dimanche 22 mai 2022

L'idiote du village

 J'écrivais il y a 7 ans, fin 2014, le commentaire suivant sur la page de Valeurs Actuelles à propos d'un article sur le cessez le feu entre Kiev et les "séparatistes prorusses":

C'est une ruse pour permettre à ces gangsters de gagner du temps. Les USA veulent la guerre, et nous l'aurons. Cela ne nous laissera pas intacts. Vous feriez bien de vous renseigner sur le net, pour ne pas mourir idiots. Valeurs Actuelles, à en juger par son article sur l'Ukraine très faux-cul dans son dernier numéro, défend, j'ai le regret de le constater, car j'avais de l'estime pour cette revue, les valeurs marchandes avant les valeurs traditionnelles de la vieille droite. Atlantistes, sarkozystes, rachetés par Dassault... Ils mentent, comme tous les autres. On nous ment tellement qu'il est difficile de se représenter à quel point. http://www.les-crises.fr/;https://www.facebook.com/.../2014/09/en-construction.html

https://www.facebook.com/valeursactuelles.page/photos/a.334787693289060/541232959311198/?comment_id=543983962369431&__tn__=R*F

Je l'avais complètement oublié, mais ce commentaire a été "liké" par quelqu'un et souligné d'un "merci", ce qui l'a fait remonter à la surface.

Je ne vois vraiment pas pourquoi je changerais aujourd'hui d'optique, tout s'est réalisé.

Une moniale m'a envoyé un article de "parlons d'orthodoxie" auquel j'ai répondu de la sorte:

Premièrement, je ne crois jamais ce que raconte Benoit Vitkine, russophobe rabique et grand spécialiste des fake news ou des mensonges par omission sur le Donbass. Il est donc fort possible que les propos de ce prêtre libéral, il y en a quelques uns, soient interprétés, j'ai vu les miens interprétés par des journalistes jusqu'à les rendre pratiquement méconnaissables, et cela est valable pour tous les autres détails de cet article. Mais admettons que tout cela soit la vérité vraie, où était ce prêtre et que disait-il pendant les huit ans qu'ont duré les exactions au Donbass, où soit disant était l'armée russe, qui n'y était pas, on le voit maintenant qu'elle y est vraiment. Pour moi qui ait suivi l'affaire, je regrette qu'elle ne ne soit pas venue plutôt et que Poutine se soit perdu dans les atermoiements diplomatiques, mais il se peut qu'il n'ait pas eu le choix. 

Que pensait ce prêtre des persécutions exercées à l'endroit du métropolite Onuphre et des ses fidèles et de l'écoeurante intervention du patriarche Bartholomée, le commis voyageur de la CIA, qui maintenant prend des airs de sainte nitouche? (on voit clairement ici dans quel but:https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Forthodoxologie.blogspot.com%2F2022%2F05%2Fle-synode-ukrainien-schismatique.html%3Ffbclid%3DIwAR2RF205LEoWwUCOK2AyzIeRHQlDEo8LzBwGYnZV8GRXGX9iECPL91vriDY&post=19879744_7563&cc_key=)

Cela ne lui fait-il rien de s'allier de fait avec des personnages comme Biden et tout le personnel occidental pourri qui ne sait plus qu'inventer pour enfin dépecer son pays et a mené l'Ukraine là où elle en est avec une fourberie extraordinaire, une vilenie et une absence de scrupules colossales?

Je ne suis pas communiste et observe avec chagrin une certaine renaissance ou nostalgie du communisme, dues à la manipulation d'éléments néonazis en Ukraine par des leaders occidentaux qui sont, eux purement et simplement mafieux, avec des idéologies bizarres qu'une amie à moi définit par le mot heureux de cocopitalisme, le communisme pour les sans dents, le capitalisme pour les surhommes, ainsi que l'explique clairement et ouvertement le sataniste Klaus Schwab. Ces dirigeants européens ont tout fait pour faire renaître le nazisme chez les uns, et par contre coup, le communisme chez les autres, eux-mêmes offrant le curieux spectacle d'un mélange de trotskisme et de nazisme qui nous promet une société tellement abominable, s'ils arrivent à leurs fins, que je préfèrerais le communisme de papa. Est-ce que la société occidentale actuelle peut être acceptée par un orthodoxe normal? Pour moi, c'est absolument impossible, pour le patriarche, je pense que c'est pareil. C'est cette société que ce prêtre défend pour son pays? Alors comme beaucoup de Russes, il a besoin d'atterrir...

Mais justement, ils atterrissent beaucoup, en ce moment, de nombreux libéraux ont compris de quoi il retournait.

Depuis presque six ans que je vis ici et tient un blog où il m'arrive d'être très critique, il est vrai sur d'autres sujets, je n'ai jamais subi les moindres pressions, aucun tchékiste ne "m'oblige à écrire de la sorte" avec un revolver braqué sur moi, comme le supposait une de mes contradictrices. Je me sens libre comme l'air. Je n'ai pas subi la tyrannie des mesures covidiennes, j'ai toujours vu des amis, j'ai toujours fréquenté l'église et communié normalement. 

Nous prions tous pour la paix en Ukraine, mais pas pour la victoire de ceux qui ont organisé tout cela, commettent depuis huit ans des horreurs, délirent d'une haine bestiale et stupide, montent de faux drapeaux et de faux reportages et assassinent ou emprisonnent les journalistes et personnages publics qui ne marchent pas dans la combine. Nous recevons les réfugiés ukrainiens, je soupçonne d'ailleurs que nous n'avons pas les mêmes que vous, et nous n'avons pas non plus les mêmes musulmans. On recueille de l'aide humanitaire, et personne autour de moi ne tient de discours haineux, ni ne persécute les étrangers venus des "pays hostiles" et installés ici. Il s'est passé des choses affreuses autrefois en Russie, mais le diable a changé de camp, il est dans celui de Vitkine, et de ce pauvre prêtre à qui je souhaite d'ouvrir les yeux.

Un correspondant m'écrit que la sérénité de mes chroniques le change de l'hystérie qui règne en France. Eh bien oui, ici, pas d'hystérie, tout est calme, dans la détermination et l'émotion. 

Xioucha, depuis qu'elle a réalisé ce qui se passait, est devenue une fan de Tetyana Montian, et elle envoie régulièrement au Donbass des colis de vivres, de médicaments et de bandages. Elle me dit qu'elle est stupéfaite par les discours haineux qu'elle lit ou entend chez certains libéraux, les mêmes qu'en Ukraine, et malheureusement, les mêmes qu'en France.

A l'église, j'ai vu Génia Kolesov, qui organise les soirées culturelles du café français et m'a embarquée dans le concert au monastère Donskoï. Il a montré la vidéo à une dame qui enseigne à l'institut Gnessinski, et celle-ci lui a dit: "C'est grandiose, je n'ai pas pu m'en arracher jusqu'à la fin".

Ce qui m'a sidérée, parce que moi, j'ai plutôt honte. Je me suis trompée plusieurs fois, et puis, comme on était dans un monastère, je me suis crue obligée de me mettre sur la tête le foulard que j'avais autour du cou. Comme habilleuse, dans la pièce sans miroir, j'avais Skountsev! Le résultat est l'idiote du village avec sa vielle à roue, de quoi donner raison à mon troll sur la progression de mon Alzheimer. Mais tout le monde est ravi...



Il fait toujours un froid de loup, j'avais planté des tomates, elles ont gelé. Dès qu'il y a un rayon de soleil, et il y en a quand même, entre deux magnifiques nuages, je suis dehors, à jardiner ou dessiner, et cela m'emplit d'un grand bonheur. Aujourd'hui, j'ai même commencé à jouer des gousli au grand air, le voisin au chien, Sacha, écoutant sa radio à plein volume dans sa cour, l'autre voisin vient seulement d'arriver, j'ai cru un instant qu'il ne viendrait pas, mais il vient vraiment souvent, j'espère qu'il ne va pas s'installer de façon permanente.

En plus de la vitrification du perron et de l'ouverture d'une porte sur le côté opposé, le seul où j'ai la paix, j'ai eu l'idée qui change tout. Je renonce à louer, et je vais m'installer dans la moitié que je laissais aux hôtes. Mes fenêtres donneront sur le voisin au chien, mais il est quand même un peu plus loin de moi, et puis je ferai mon bureau dans ma chambre, qui a deux fenêtres en angle, une sur le jardin et l'isba d'en face, l'autre sur le poirier. Dans la pièce où je me tenais jusqu'alors, je recevrai les amis de passage.













jeudi 19 mai 2022

Ermitage

 


Pluies diluviennes, soleil, arc-en-ciels, pluies diluviennes. Il fait si froid que je n'ai pas encore vu un seul moustique, alors que c'est en mai qu'ils sont le plus virulents, en principe. En revanche, les rossignols ne se laissent pas arrêter par les intempéries. Ils chantent à ravir, avec cette ivresse recueillie et mystérieuse qui me laisse suspendue entre deux mondes.

Kolia l'éléctricien essaie de finir de vitrer mon perron, avec ce temps, ce n'est pas simple. Je lui ai suggéré de commencer la terrasse, de l'autre côté, en attendant d'avoir reçu la feuille de profnastyl qui doit fermer le morceau de toit que nous rajoutons. Peut-être que ces aménagements rendront le voisin moins présent. Cela me donnera aussi la possibilité d'apprécier le jardin même quand il fait mauvais, car je n'ai plus aucune vue nulle part. A l'endroit du perron, je ferai une toute petite pièce, avec un fauteuil en osier, pour prendre le thé seule ou à deux et contempler le ciel par dessus les deux isbas encore normales, celles que je dessine tout le temps. 

J'ai donné une leçon de français à Macha, la fille du prêtre ukrainien, le père Vassili, elle a des problèmes de prononciation, son professeur leur enseigne à la fois le français et l'anglais, et il y a interférence entre les deux. Le père Vassili est très bon, et il a de l'humour. Il est affligé comme moi d'un voisin gênant, et il a ironisé sur nos problèmes et les prières que nous devons répéter pour ne pas perdre patience. Il m'a dit en riant: "Et vous avez un potager, vous n'avez pas la place, avec le marécage là devant? 

- Oh j'essaie un peu mais non, je n'ai pas la place, je me donne beaucoup de mal pour faire quelque chose de beau, je mets des fleurs. Parce que tout devient si moche que j'ai vraiment besoin que ce soit beau chez moi.

Eclat de rire. 

"Vous trouvez que cela n'en vaut pas la peine?

- Oh si, si! En effet, tout devient terriblement moche, et cela aussi éprouve notre patience! 

- Ah oui, c'est vrai que vous êtes peintre, vous pouvez me comprendre!"

Eclat de rire: "Je ne vous comprends que trop bien! La beauté, il faut la trouver maintenant à l'intérieur de soi!"

Il est peintre d'icônes et je soupçonne que les deux nouvelles de la cathédrale, saint Nectaire d'Egine et saint Gabriel de Géorgie, sont de sa main.

Il m'a dit:"Votre maison est une sorte d'ermitage, cela change tellement de la nôtre, avec tous nos enfants!"

Chez moi, ce sont les chats qui pullulent. Le soir et le matin, c'est la compétition pour aller sur mon lit. Hier, Robert, qui rasait les murs avec humilité quand je l'ai recueilli et se montre accaparant et jaloux, était allé occuper d'avance la place de Rita, sur l'oreiller voisin du mien. Chocha se place toujours devant l'oreiller et elle le regardait d'un sale oeil. Arrive Moustachon en courant, il bouscule tout le monde et s'installe sur moi. Georgette cherche à occuper sa place, près de mon épaule, sur laquelle elle pose sa patte. Blackos alors s'insinue entre Chocha, Robert et Moustachon. Ce dernier s'en fout royalement mais Chocha et Robert, offusqués, s'en vont. Rita tourne autour du lit sur les pattes arrières, il faut la soulever sans déranger Georgette qui grogne. Une fois sur le lit, Rita monte la garde, pour ne plus laisser monter d'autres chats. Quand à Rom, il est tellement exclusif qu'il refuse même d'essayer. Si tous ces animaux pouvaient se supporter, il y aurait de la place pour tout le monde.

On va bientôt sortir en russe le premier volume de mes chroniques, 2016.





mercredi 18 mai 2022

icônes

 Une amie m'avait offert une icône naïve ancienne qui intrigue beaucoup de gens. On y voit la mère de Dieu avec deux moines et personne ne pouvait dire qui ils étaient, peut-être des commanditaires, car ils n'avaient pas de nimbes. Or je suis tombée, sur vkontakte, sur une icône du même type, il s'agit de la Mère de Dieu "Petcherskaïa", "des Grottes, avec deux saints moines de la Laure des Grottes de Pskov, Antoine et Théodose. 


Mon icône. A côté, une fleur en tissu qu'a faite Cécile, et un coeur en pâte à sel qui me vient d'Anne Frinking, souvenirs de Cavillargues et Solan.


L'icône d'internet

La première icone de ce type aurait été faite par saint Alipi des Grottes de Pskov, considéré comme le premier iconographe russe (+ en 1114). L'icône originale est liée à plusieurs miracles, elle a rendu la vue au prince Roman de Tchernigov. On la prie pour recouvrer le vue, pour se délivrer des démons et restaurer sa santé spirituelle et son équilibre.

Et à propos de santé spirituelle, d'équilibre et de démons, voici le genre d'icônes qu'affectionne la propagande de Kiev, je la dédie aux fervents soutiens de ce régime, en leur souhaitant de recouvrer la vue:



 Ceux qui fournissent les mitraillettes ne viennent certainement pas du paradis.

Pourtant, on fait tout pour nous le faire croire!





samedi 14 mai 2022

Froid mais beau


Je suis allée le même jour chez le coiffeur et au salon pour chiens faire toiletter Rita. J'ai récupéré un bijou de chienne, j'ai même eu rétrospectivement honte de ne pas l'avoir mieux entretenue, c'est une transformation merveilleuse, la voici prête à rencontrer l'été, à l'issue de notre absence de printemps, et toute rajeunie, ce qui n'est pas mon cas! J'ai passé la journée à courir. La dame qui m'avait amené Tania, la réfugiée du Donbass, m'avait demandé, la veille, de louer l'appartement des invités à une amie venue en pèlerinage,  et de lui préparer un repas simple, pour son retour des vêpres. Je suis allée en vitesse acheter du poisson avant de récupérer ma chienne, et puis j'ai préparé pour deux personnes, elle et moi. Mais au grand embarras de son amie, elle m'a fait faux bond au dernier moment pour rester au monastère. 
C'est dire si les locations, tout de même, ce n'est pas trop ma tasse de thé. S'enquiquiner à tout préparer, et puis les gens ne viennent pas, et je ne suis pas précisément une bonne petite ménagère. Ou bien ils me demandent de déplacer les meubles, ou bien il faut que je leur procure des séances de psychanalyse gratuites, ou bien ils viennent me casser les pieds quand je rêvasse dans mon jardin. Je crois que si j'ai d'un côté le voisin, de l'autre des locataires, cela va devenir compliqué. 
Il est arrivé avec des copains, j'ai trois bagnoles sous les fenêtres, je m'attends au tintamarre sur la terrasse dans le courant de la journée. Il fait froid, mais il y a de merveilleux nuages, sculpturaux et éblouissants, que bouscule le vent et qui laissent passer le soleil, et pendant que tout cela dormait encore à côté, j'ai jardiné, puis me suis étendue sur le hamac avec Rita, pour regarder passer ces énormes présences mousseuses et argentées et écouter le déferlement presque marin de ce vent froid et violent, tout en prenant mon indispensable bain de soleil, et me reconstituer physiquement et moralement. J'entendais les oiseaux, les mouettes, les mésanges, et encore d'autres angelots rapides que je n'identifiais pas.
Le beau temps, ici, est rare. Mais le ciel est d'une incroyable beauté. C'est une des raisons de mon retour à Pereslavl. Le lac est presque une sorte de petite mer, il en vient de grandes rumeurs, des chants, de graves et puissants oratorios et des débâcles somptueuses, des icebergs aériens dérivants. Hier soir, les averses se succédaient, glaciales et violentes, et entre elles jaillissait le soleil depuis de béants gouffres bleus. Je suis revenue de chez la toiletteuse sans trop regarder la route tellement c'était magique: de lointaines falaises blanches, des cavalcades dorées, d'énormes et sombres vagues et des arcs en ciel, doubles, triples, des arcs en ciel de tous les côtés.





Ci-dessous, un gradé américain dit carrément qu'ils ont travaillé huit ans (c'est-à-dire depuis le Maïdan de 2014) à préparer l'armée ukrainienne à une guerre contre la Russie. 

Et ici une vidéo déjà supprimée par youtube où Michel Coullon dénonce les manipulations de l'information en vue de désamorcer les témoignages des victimes. C'est une chose à laquelle j'assiste depuis huit ans et qui ne m'étonne plus, ce qui continue à m'étonner, c'est la crédulité, le parti-pris et le manque de discernement chez des gens qui font profession de penser et ont le temps de le faire. Michel Coullon est un véritable intellectuel :

L'ancien militaire à la moralité irréprochable qui témoigne, avec cependant les précautions oratoires de rigueur, n'avoir vu que des atrocités ukrainiennes se fait déjà calomnier et huer par toutes sortes de trollichons français, ukrainiens ou même russes. C'était fatal, on a tous ses hyènes.

La mentalité du troll est une énigme, quand il n'est pas payé pour faire son boulot, car je n'aurais personnellement pas l'idée d'aller sur les pages de ces gens pour les insulter ni même leur débiter des arguments auxquels ils sont imperméables, mais eux ne peuvent pas vivre tant que subsiste un ennemi de classe ou un mal pensant, enfin un esprit libre.

vendredi 13 mai 2022

Gay mais pas joyeux

 En référence à mon article d'hier, voici une vidéo exhaustive, ce n'est pas nous qui délirons, ce sont eux qui le disent. Gay, mais pas joyeux.

 https://odysee.com/@Vivresainement:f/yuval-noah-harari:dd

Il faut avoir les yeux ouverts. Et voir aussi l'Ukraine et la Russie à la lueur, ou plutôt aux ténèbres, de ce genre de choses et d'individus. Personnellement, je me ferai aux drapeaux rouges. Skountsev qui déteste les bolcheviques, grands massacreurs de cosaques, m'a dit: "mais c'est le drapeau de notre victoire..." Oui, bon, je sais, je connais le paradoxe, je m'y ferai, et pourtant, l'admirable livre que j'ai commencé sur les îles Solovki, la "lampe inextinguible", ne m'incite pas a adhérer à la légende. Enfin à choisir, je préfère le communisme russifié à cette horreur trotskisante brute mâtinée de nazisme, ou de nazisionisme, d'autant plus que dans cette émission, on voit la confirmation de ce que je sentais émerger, et que mon amie Isabelle appelle le cocopitalisme, soit le capitalisme pour eux, pour la caste, pour les surhommes, le communisme pour les esclaves. La société russe me démontre en ce moment qu'elle n'est pas mûre pour le Nouvel Ordre Mondial. Elle reste très humaine, avec de grands sentiments, des émotions, de l'héroïsme... le sens de la communauté et du sacrifice.



Je voudrais aussi diffuser cette vidéo. C'est une famille nombreuse de Marioupol, le petit dernier, né il y a un mois, a été baptisé Vladimir. Le père s'est cassé une jambe, vivent avec eux le grand-père et la grand-mère, dont l'immeuble a été bombardé, et aussi les deux frères invalides de la mère de famille, ils n'ont pas la vie facile, ils subsistent grâce à l'aide humanitaire, et pourtant des visages rayonnants. Ils jouent "Katioucha", la chanson fétiche de la seconde guerre mondiale. Le grand-père profite de l'interview pour saluer son copain de régiment en Russie et lui demander de le contacter. Tous envoient à leurs diverses connaissances le message qu'ils sont sains et saufs et qu'ils vont bien.


J'ai pensé à mon amie Yelena qui, depuis huit ans, traduit des témoignages sur des gens simples comme eux, et m'a dit récemment: "Ne fais pas attention à ce qu'on peut te dire, moi, maintenant, je m'en fous, parce que je téléphone à ma maman, à Marioupol, et je ne me fais plus de souci pour elle, et j'ai aussi reconnu des cousins sur un reportage! C'est ça, le plus important". 

C'est la réponse que je donnerai au troll de service, dont le dernier message m'est parvenu à l'instant, et dont je vous laisse apprécier la teneur, et à tous ceux qui lui ressemblent!

« … l'empire américano-sioniste… » : tiens-donc, cette vieille rengaine conspirationniste sur le sionisme qui refait surface, remarque qu’un nazi ne renierait certainement pas. Puis « le juif nazi ». On pourrait peut-être en sourire, si cela ne venait d’une paumée qui cautionne l’invasion fomentée par son dictateur en chef, au nom… d’une guerre contre le nazisme. À ta décharge, un Alzheimer déjà bien lancé. Le cognitif en déroute, dans un pays qui saura te prendre en charge comme il se doit. Fais-nous le plaisir d’un geste plein de cohérence : ne mets plus jamais les pieds en Occident. Même pour te faire soigner. Et profites-en pour octroyer l'asile à ton cercle de désaxés. J’ai le sentiment qu’il n’en faut pas beaucoup pour les convaincre de te rejoindre. L’air deviendrait ainsi plus respirable des deux côtés, dans le pays qu’ils quitteront et dans leur nouvelle terre d'accueil, cette Russie aux relents nauséabonds.


mardi 10 mai 2022

La victoire en chantant


J'avais répété pour la fête de la victoire la chanson "le corbeau noir de Donetsk" qui a quelque chose de traditionnel, bien qu'elle ne le soit pas, et que Skountsev chante avec ses fils. Mais je n'ai pas eu le courage de rejoindre mes cosaques. Tout le centre était bouclé, il faisait un froid polaire avec des averses intermittentes et violentes de neige fondue, j'avais peur que ma vielle ne me trahît, car elle a horreur de l'humidité et du froid, et je la comprends. J'ai donc fait un enregistrement.

Pendant la dernière guerre, mon père était parti au STO. Il avait un grave problème cardiaque, consécutif à des rhumatismes articulaires mal soignés qui l'a emporté à l'âge de 30 ans, et ne pouvait être soldat, mais on l'avait envoyé au STO. Catholique et de droite, il trouvait le communisme plus dangereux que le nazisme. Au STO, il avait rencontré des Polonaises et des Russes. Les Russes lui paraissaient complètement endoctrinées mais beaucoup plus sympas que les Polonaises. Au moment de la débâcle allemande, il avait fait un retour épique, traînant attaché à son sac à dos un copain qui flanchait et qu'il ne voulait pas laisser derrière lui, ce qui n'avait pas dû arranger son état de santé. 
Mon oncle Henry, avec lequel il était ami, et ils portaient tous deux le même prénom, était parti au maquis à 17 ans en volant le vélo d'un cousin qui ne le lui avait jamais pardonné.
Mon avis personnel est qu'à part ceux qui ont fait du fric sur notre dos, bâti une puissance financière illicite et démesurée et provoqué la situation où nous sommes actuellement, personne, dans cette guerre n'a vraiment été vainqueur. Je n'ai pas la mentalité idéologique, je suis pour la société traditionnelle et organique de type monarchique. Je suis donc ce qu'on appelle une anarchiste de droite, ni facho ni coco. 
Cependant, cette société traditionnelle, à laquelle appartenaient en fin de compte et mon père, et mon oncle, et ma mère et mes tantes, mon grand-père et ma grand-mère, mon beau-père et toute ma famille, a été mise à mal tout autant par le capitalisme occidental qu'elle le fut en Russie par le communisme soviétique, et parfois même, je me demande si elle ne le fut pas davantage, car ainsi que le dit ma tante Mano, le consumérisme américain conquérant et débilitant est arrivé sur une population dont la gauche républicaine socialiste, matérialiste et progressiste avait éliminé la plupart des anticorps culturels et spirituels. Actuellement, la question ne me paraît plus d'être communiste ou facho, mais d'être antilibéral, c'est-à-dire contre le dernier avatar totalitaire du même monstre matérialiste et technocratique qui est en train d'atteindre des abysses d'ignominie encore mal explorés. 
Je ne suis vraiment pas communiste, et beaucoup de choses me restent en travers du gosier de ce côté-là. Mais actuellement, communistes ou pas communistes, j'observe que les Russes se conduisent beaucoup mieux que les occidentaux, c'est-à-dire que depuis la fin de la guerre froide, le capitalisme de ce qu'on appelle l'empire américano-sioniste a pris un tour extrêmement agressif et dépourvu du moindre scrupule, entre la fourberie et l'impudence, quelque chose qui relève de la mentalité du malfrat tout-puissant. Nous en sommes arrivés à un capitalisme mafieux qui, des divers systèmes totalitaires, prend le plus mauvais et en fait une étrange mixture. Les Russes voient se manifester en occident une renaissance du nazisme, qui justifie a posteriori le communisme et la lutte héroïque de leurs ancêtres durant la seconde guerre mondiale. J'y vois un mélange de trotskisme et de nazisme hypocrite, et si l'on peut reprocher tout ce qu'on veut au nazisme, il n'était guère hypocrite, mais la caste occidentale l'est; elle l'est avec arrogance, impudence, cynisme. La caste ment, contre toute vraisemblance, elle ment jusqu'au bout, elle nie l'évidence, de sorte que même les gens de bonne foi finissent par avoir l'impression d'avoir la berlue. Des intellectuels juifs ne voient pas de croix gammées en Ukraine, et moi, cela fait huit ans que je suis et diffuse des documents et des témoignages qui les attestent. La mère Carrère d'Encausse ricane elle aussi que c'est tout à fait impossible et ridicule. Sans doute parce qu'il serait trop difficile d'être ostracisée par son petit milieu parisien bien tiède? 
L'argument massue du bobo hagard c'est: "ils ne peuvent pas être nazis, ils ont un président juif". C'est touchant de naïveté. Posez-vous donc la question en ces termes: "D'où vient que ces nazis aient un président juif et qu'un certain nombre d'intellectuels juifs qui ont trempé dans les pires combines de la fin du siècle dernier, de l'Irak à la Syrie en passant par la Serbie et la Lybie, n'y voient que du feu et, s'ils le concèdent, déclarent que ce n'est rien du tout, des gamineries, du folklore"?
Des personnalités et personnes juives discernent clairement ce qui se passe, avec l'Ukraine comme avec l'opération covid auparavant, et le dénoncent, mais elles ne partent pas du postulat idiot que si un être humain est juif, il est forcément bon, honnête et systématiquement calomnié par de vilains fachos. Elles savent bien que pour penser de la sorte, il faut être extrêmement endoctriné ou n'avoir pas les neurones à la bonne place.  Du reste, c'est dans la bouche d'un intellectuel israélien que j'ai entendu l'expression "nazisionisme". C'est que malgré tout, si y on réfléchit, le concept de peuple élu, s'il n'est pas compris dans le sens d'une élection spirituelle, n'est pas trop éloigné de celui de race supérieure ou de surhomme, et si l'on a mauvais esprit, on fait aussi le lien avec le transhumanisme, et avec la certitude de certains puissants de ce monde qu'ils peuvent tout se permettre à l'égard des sans-dents français, ou des prolos du Donbass, ou autres populations méprisables de second ordre, s'ils se mettent en travers de leur chemin. Je ne dis pas que toutes les personnes qui constituent la caste soient juives, Biden et son horrible fils ne le sont pas, je dis qu'être juif n'empêche pas d'être un salaud prêt à sacrifier des millions de vies, on l'a vu avec Trotski. Et je n'ai jamais oublié ces paroles d'un vieux médecin juif à son fils révolutionnaire, dans la Marche de Radetzky de Joseph Roth: "le problème avec toi, c'est que tu n'as pas de coeur". Certains donneurs de leçons de l'intelligentsia française n'en ont pas non plus. Ils ont des intérêts et des rancoeurs.

Ce que je vois se profiler à l'horizon côté occidental me fait paraître plus acceptable le communisme russifié que le libéralisme mondialiste, et c'est peut-être cette russification du communisme qu'on n'a pas pardonné à la Russie. Les conceptions des Russes et leur comportement, actuellement, restent humains. Ils donnent leur interprétation des faits, de la seconde guerre mondiale comme de la troisième en cours, mais ils ne montent pas de faux drapeaux, de faux reportages ni toutes sortes de traquenards ignobles, ne se livrent pas à des déclarations haineuses hystériques, à des agressions, des lynchages, des calomnies éhontées;  non plus, en dépit des inversions accusatoires occidentales, qu'aux tortures, exécutions et viols sadiques dont on a eu déjà tellement d'exemples au Donbass où non, ce n'était pas "pareil des deux côtés"... Ils n'essaient même plus de se justifier, ils vont de l'avant; et je pense que ce qu'ils vont découvrir et nous découvrir nous fera dresser les cheveux sur le crâne.
Aussi je m'associe à leur victoire passée et je souhaite leur victoire future. Celle de l'humain sur le monstrueux, celle de tous les humains sur les mutants, et sur l'avenir affreux qu'ils nous préparent. Les vampires de la caste mondialiste ne s'en iront pas tout seuls.

Ici le témoignage d'un journaliste français sur ce thème:

Et sur le même excellent blog:

Et aussi:
Et sur l'opération covid:
 
Réunissons les pièces du puzzle...




dimanche 8 mai 2022

Fêtes et fêtards

 


Fête des femmes myrrhophores. Le sacristain, me rencontrant sur le parvis, m'a joyeusement félicitée, "C'est la fête des femmes, la seule, la vraie!"

C'est aussi la veille du 9 mai, la ville est bourrée de monde, et je n'ai même pas pu entrer dans le café la Forêt après la liturgie.

Et bien sûr, débarquement du voisin, qui, cette fois, a tenté la musique sur la terrasse, musique affreuse qui va avec le bonhomme et la maison, la semelle de glaise et la bagnole par dessus. Je pourrai arriver à ne plus trop le voir, mais il me sera difficile de ne plus l'entendre. Il n'y a rien qui me soit plus insupportable que la musique de merde, surtout en stéréophonie avec le bricolage de l'autre voisin! Mais le bricolage est plus supportable, parce que plus lointain. La terrasse est non seulement très proche mais en plus, en surplomb... S'il y a tous les soirs de joyeuses soirées et tous les jours des chachliks avec le tohu-bohu de rigueur...

J'ai donc quitté le jardin, le hamac, le vent et le soleil pour m'enfermer avec ma vielle, afin d'entendre ma musique et non la sienne. Hier matin, sa mère a fait livrer tout un camion de sable, ils trouvent sans doute qu'ils ne trônent pas assez haut sur leur socle, je pense que ce sont des maniaques. 

Avant le sable, j'étais sur le perron, sur le point d'être vitré, pour garder à la fois un peu de vue et d'intimité, et dans la brise lumineuse, j'écoutais les oiseaux, avec ma corde de prière, dans un état de stupeur et de béatitude, je pensais à Henri et son Bugarach, on a les Bugarach qu'on peut. J'étais étonnée d'être aussi paisible, une paix qui ressemblait à une sorte de léger enivrement épuisé.


Mais il est difficile de rester dans une bienheureuse contemplation avec le vacarme qui rend idiot ceux qui ne le sont pas déjà. Il y a quelques jours, un ami m'a envoyé la photo d'une maison magnifique pour un prix dérisoire, et elle est habitable, mais c'est dans un village du côté d'Ouglitch, à 160 km d'ici. En essayant d'oublier le balourd d'à côté, je songeais à cette maison, mais je sentais tout le poids de l'âge, comment me résoudre à encore m'arracher, et comment assumer un terrain superbe mais immense, et toutes les contraintes matérielles alors que je suis seule et de plus en plus faiblarde? Pourtant, je me sens parfois poussée dehors. 

Quand j'avais objecté mon âge au père Placide, lorsqu'il me conseillait de repartir, il m'avait répondu que je pouvais encore le faire mais que dans cinq ans, ce serait réellement au dessus de mes forces. Eh bien nous y voici.

Heureusement, ce voisin travaille à Moscou et j'ai de merveilleux jours où je ne le vois ni ne l'entends, mais s'il s'installait ici en permanence, ce serait terrible, et l'été, il sera là souvent.

Je reçois une jeune femme réfugiée de Lougansk, avec une jolie petite fille et un tout petit garçon. Elle est venue en pélerinage avec une guide de Moscou qui s'occupe d'aide humanitaire dans sa paroisse. Comme elle s'étonnait de la sérénité de sa protégée par rapport à d'autres réfugiés complètement traumatisés qui ne savent plus où ils sont ni comment ils s'appellent, elle lui a répondu: "A un certain moment, je me suis dit qu'il me fallait voir du monde et sortir de la déprime". 

Elle fait partie de ceux qui ont été évacués du Donbass juste avant l'intervention. Elle venait d'acheter avec son mari une maison à crédit.

Elle se sent russe, et elle soutient l'intervention.

J'ai appelé une amie du Gard et son mari. Ils n'ont ni internet ni la télé mais ils veulent savoir ce qui se passe! Mon amie m'a dit qu'ils ne sentaient plus très bien dans leur village. "Pourquoi? 

- Eh bien tu sais, comme nous ne sommes pas vaccinés et tout cela, on nous tient à l'écart."

Le monde merveilleux des concombres masqués triple dose...

mardi 3 mai 2022

Rideaux

 


Les fêtes sont un peu difficiles à passer. Il déferle tant de moscovites, qu'il n'y a plus de places ni dans la rue ni dans le café français. Et le voisin est arrivé avec armes, bagages, voiture, camion, invités. J'ai beau essayer de rester calme, j'ai un peu trop l'impression d'être une ourse qui grogne dans son fossé, au zoo, pendant que défilent au dessus d'elle des blaireaux débraillés qui lui trouvent l'air très très méchant. Dieu sait que je n'ai pas envie de déménager, mais si la chose pouvait se faire d'un coup de baguette magique... parce qu'il va falloir quand même un moment avant que les arbres ne poussent, même les saules, et je n'ai pas tant d'années devant moi. 

Je suis en train de vitrer le perron et de faire une entrée et une terrasse de l'autre côté, dans un recoin protégé par le poirier et par la maison, pour ne plus me sentir en permanence sous les regards de cette équipe. Ce sont des frais dont je me serais passé, mais je voudrais retrouver une certaine sérénité. J'ai dû équiper de rideaux la plupart de mes fenêtres,parce que sinon, je fais l'ourse dans sa fosse le jour, et le poisson dans son aquarium, la nuit.

Il y a longtemps que je n'avais pas eu de pareille tentation, et elle est plus ou moins permanente. Ce type est absolument obsédant, enfin cela pourrait être pire, il pourrait être carrément chez moi, je comprends que les appartements communautaires aient été si criminogènes. 

J'ai appelé des amis de Solan, ils voulaient avoir des informations sur la Russie, car ils n'ont ni internet ni la télé, comme les soeurs du monastère. Ils m'ont dit que l'atmosphère devenait déplorable, qu'on les traitait comme des parias parce qu'ils ne voulaient pas se faire vacciner. Une autre amie m'a écrit qu'on leur avait pris tous leurs droits, et que la réélection du Foutriquet des banquiers était une catastrophe. Là dessus, je tombe ce matin sur cette vidéo, une interview de Virginie Joron, députée au parlement européen, qui m'a toujours paru courageuse et honnête. Elle parle d'un puzzle qui se met en place depuis un moment, et c'est une impression que je partage, mais peu de gens ont le réflexe d'associer les différentes pièces pour obtenir l'affreux tableau général. Or, sans être au courant des effets secondaires du vaccin miracle, la seule machination qu'on a monté pour nous l'imposer, avec le genre de société qu'il va engendrer, suffit à me rendre extrêmement méfiante à son égard, à l'égard de ses promoteurs financiers, politiques et médiatiques. J'ai même eu une crise de larmes à la pensée de ceux qui sont là bas, qui ont des enfants et petits enfants, à la merci de cette bande de crocodiles psychopathes.



En fait, les perspectives sont si affreuses qu'à la façon de mon correspondant Spirydon, je finis par envisager la mort avec sérénité, la vie que nous préparent ces gens est pire que la mort. Mais je suis une vieille femme. Que deviendront les petits enfants, quel sera l'effet de ces expériences médico-sociales sur leur destin?

J'ai dit à mes amis du Gard que les Russes ne faisaient pas la guerre aux Ukrainiens, mais aux possédés occidentaux qui s'agitent derrière. Un de mes correspondants, qui est à moitié en Biélorussie, est très très pessimiste, on peut même dire désespéré. Si je ne suis pas désespérée, c'est que je suis croyante et que la mafia de l'empire de la haine et du mensonge a tellement passé toutes les bornes, qu'elle suscite une colère croissante, et cette colère pourrait être l'expression et l'instrument de celle de Dieu. 

Néanmoins, si Dieu fait pleuvoir sur les bons comme sur les méchants, son châtiment ne fait pas toujours non plus de détails. 

Pour se rendre compte de toute la perversité à l'oeuvre en occident, il suffit certes de regarder les faciès de ceux qui le gouvernent, mais ils nous envoient en outre des signes qui laissent songeur. Un ami m'a posté le rapprochement qu'il a fait entre l'affiche de la fête de l'Europe et la vidéo atroce où une Ukrainienne de carnaval décapite un Russe à la serpe en incitant ses compatriotes à faire pareil:






Je ne trouve pas cela très rassurant, et la ressemblance ne me semble pas fortuite.

Prier m'a rassérénée, quand même, et j'ai lu avec bonheur l'article de Claude Ginesty "sans cesse" vraiment? sur la prière du coeur. 

https://orthodoxologie.blogspot.com/2022/05/sans-cesse-vraiment.html

Moi qui me croyais la très mauvaise élève, le cancre de l'orthodoxie, eh bien c'est plus ou moins ce que je fais, et peut-être que cela me permet, en ce moment, de ne pas sécher d'angoisse au point de mon correspondant de Biélorussie...

dimanche 1 mai 2022

à l'ouest

 Un des piliers de la cave culturelle du café la Forêt a perdu son fils adolescent, et c'est le deuxième en six mois. Le gamin est on ne sait pourquoi entré dans un vieux transformateur, et il est mort électrocuté.

Je pensais n'aller qu'au service religieux, mais le père éploré m'a demandé de venir chanter les Marins de Groix et un vers spirituel russe au repas des funérailles. Ce que je pouvais difficilement refuser.

L'office avait lieu dans l'église saint Serge de Radonej, qui a été pendant des années occupée par la Sberbank, puis récemment rendue au culte. Elle est couverte d'échafaudages, exiguë, et il y avait beaucoup de monde, beaucoup de jeunes gens, bien sûr, et le pauvre petit Ignat dans son cercueil, avec son jeune frère qui lui tenait la main. 

Le repas avait lieu au réfectoire du monastère de la Trinité-saint-Daniel. J'ai chanté comme promis, ce qui m'a attiré des réflexions touchantes. J'étais à côté de la femme de Génia Kolesov, Tania, et en face d'une jeune femme que je ne connaissais pas, elle venait de Petrozavodsk, où elle dirige le choeur d'une église. Elle s'appelle Anna, et nous avons découvert que nous avions en commun une vénération particulière pour le métropolite Philippe de Moscou, et elle a fait comme moi le pélerinage aux îles Solovki. Elle a appelé son fils Philippe en son honneur. 

Elle m'a dit qu'elle trouvait la personnalité du métropolite très attachante, et en effet, moi-même, en lisant de lui une biographie historique, je m'étais aperçue qu'il ne correspondait pas à l'image qu'on pouvait en avoir, c'était un homme doux, qui détestait les conflits, et c'est pourtant lui qui a tenu tête à Ivan le Terrible jusqu'au martyre.

Qu'elle se manifeste au moment où mon livre est sur le point de paraître me semble une sorte de signe. Philippe de Moscou n'est pas un de ces saints que tout le monde invoque, dont on voit l'icône partout, comme saint Serge, saint Séraphin de Sarov, saint Nicolas, sainte Matrona, et rencontrer quelqu'un qui l'a choisi comme intercesseur n'est pas fréquent. 

L'éditeur m'a nevoyé la maquette de la couverture de Yarilo. Je prie généralement saint Philippe d'intercéder pour la sainte Russie, pour moi qui suis venue y vivre, pour mon livre et tous ceux que j'y ai fait figurer.


en principe, ce sera sur
fond rouge

Je suis très fatiguée, mais tout le monde l'est autour de moi, et Anna de Petrozavodsk m'a dit que dans le nord, c'était pire, qu'ici, elle avait l'impression d'être sous les tropiques et de déborder d'énergie. Le printemps est glacial, je n'ai pas encore vu fleurir les jonquilles. A l'église, ma vieille copine de 80 ans a parfois du mal à se lever, et s'occuper du jardin est de plus en plus au dessus de ses forces. "Et puis ce printemps qui n'arrive pas, en hiver, on supporte d'être habillé, mais maintenant, j'ai l'impression de porter un scaphandre". 

Le père Andreï m'a dit en confession qu'il me fallait prendre les choses avec philosophie, car de même qu'on ne devait pas placer ses parents au dessus de Dieu, il ne fallait pas non plus y placer sa patrie. "Oui, sans doute, bien que ce ne soit pas toujours facile, car je suis entre deux pays, enfin d'ailleurs je ne le suis plus vraiment, puisque je suis ici. Mais c'est là bas que j'ai grandi. Le père Valentin m'a dit que l'indignation nous ravalait souvent au rang de ceux qui nous indignent. Et je m'indigne...Mais je reste quand même calme, parce que voyez-vous, sous les bolcheviques, il y avait ici à l'oeuvre un grand mal, mais ce mal est parti, il est passé à l'ouest. Et donc pour moi, il est tout à fait clair que présentement Dieu n'est pas à l'ouest, j'ai donc confiance. 

- Eh bien c'est parfait. Et puis c'est intéressant, on voit les démons sortir de toutes les failles, les choses deviennent très évidentes."

Dans la foulée, je suis tombée sur Iann, le Hollandais restaurateur de livres. Son fils participait à un spectacle paroissial après la liturgie, mais je n'avais pas le courage de rester, j'aspirais à une partie de hamac au trop rare soleil. Nous avons discuté sur le parvis. Certains compatriotes l'appellent pour lui dire qu'il a eu du flair. Mais dans l'ensemble, me dit-il, "ils sont tous en train de devenir fous, là bas, c'est invraisemblable ce que j'entends raconter..."

En effet, et j'ai vu de mon côté cette vidéo qui m'emplit de perplexité:


Les généraux dont on parle ignorent-ils les tenants et les aboutissants, comme les je-sais-tout qui éructent des commentaires stupides sur les réseaux sociaux? Non, bien sûr. Mais ils se foutent des vies françaises comme des vies ukrainiennes, ou russes, ils sont devenus des mercenaires de l'OTAN, qui est une organisation mafieuse.