le thuya du centre était comme celui de droite quand je l'ai mis il y a 2 ans |
La
neige est enfin tombée, je regardais cet après-midi mon thuya, la neige lui va
bien, et quand il sera plus touffu, ce sera vraiment joli. Je l’ai planté il y
a deux ans, il était de la taille du copain que je viens de lui adjoindre. Mais
il a énormément changé cet été. Il a dû prendre cinquante centimètres, et il a
épaissi. Je pense que d’ici deux ou trois ans, mes trois thuyas commenceront à
masquer la maison du voisin et toutes les épaves qui sont devant. Je les ai plantés comme les cyprès dans le midi, façon haie, et ne les taillerai
pas. Je n’aimais pas trop les thuyas, en France, et même ici, je trouvais que
cela faisait prétentieux, que ce n’était pas un arbre russe, cependant, ils
poussent bien et vite, dans mon marécage, ils ne viennent pas trop haut sans
prendre trop de place, et ils restent verts.
Les
oiseaux envahissent le poirier où je les nourris. Cela fait comme de petits
fruits qui voltigent. J’ai encore quatre mois de neige devant moi, mais je
pense souvent que ceci va pousser, et cela s’étoffer, et qu’il faudrait encore
planter ceci et cela.
Rosie
n’est pas revenue depuis trois jours. Elle a passé deux nuits dehors, je n’ai
vu de cadavre nulle part. Je crois très possible qu’on lui ait fait la peau. La
dernière fois que je suis allée me promener avec elle, un bonhomme a fait
allusion au fait qu’elle devrait être en laisse, à la chaîne, en cage. Mais je
ne peux pas faire cela, pour elle ce ne serait pas une vie et pour moi non
plus. Il y a des gros chiens qui sont obéissants, mais Rosie n’en fait qu’à sa
tête. Je n’ai aucun contrôle sur elle. Ca va bien qu’elle est équilibrée et qu’elle
n’est pas agressive, mais enfin, il ne faut pas essayer de la forcer à faire
quelque chose, elle se retourne facile.
La
veille de sa disparition, elle était arrivée en boitant, et dans la soirée, j’ai
vu qu’elle avait mal. Je lui ai donné un médicament, et elle a dormi
paisiblement. Au matin, elle avait de nouveau mal. Je lui en ai donné un autre.
Une heure plus tard, elle cavalait dans le jardin et dans la rue sur ses quatre
pattes, sans problème et j’ai pensé qu’elle n’avait rien de cassé et que ce n’était
pas la peine d’aller chez le vétérinaire, ce qui avec elle est très compliqué,
car elle ne veut pas monter dans la voiture, et si elle a mal quelque part, on
ne peut pas la toucher... Je ne l’ai pas revue depuis.
Elle
est connue comme le loup blanc, et beaucoup de gens l’aiment bien, mais elle
fait des conneries et elle est impressionnante.
Elle
est complètement au dessus de mes forces et de mes compétences, mais je me
traîne un cafard terrible, car cette catastrophe ambulante est juste un animal
encore très sauvage, très libre, très puissant et assez noble, avec lequel il
faudrait établir des relations de meute et vivre dans un endroit reculé, sans
fanatiques des chaînes et des cages, enfin un ermitage dans la taïga...
C’est
curieux, je me sens de mieux en mieux, ici, je me sens à ma place, mais je me sens quand même à l’étranger, un étranger qui m’est cher, qui
m’a fascinée toute ma vie, que je me suis approprié, mais je n’y ai pas grandi.
Là où j’ai grandi, tout était bien différent, et ce pays où j’ai grandi pourrait bien mourir, assassiné par la pieuvre financière et impérialiste
transnationale. Je ne peux plus écouter de chansons françaises des années 50,
avant la pénétration massive de sous-culture amerloque de merde, cela me fait
fondre en larmes: Cora Vaucaire, Brel, Brassens, Ferré, Trenet, Nougaro... Je pense à Annonay et Pierrelatte de mon enfance, aux gens
qui m‘entouraient, à ceux que je voyais dans les campagnes et les magasins. A mes proches qui n’auraient jamais imaginé
que j’assisterais à des choses pareilles dans ma vieillesse, cette profonde destruction de notre culture, de notre identité, de notre tissu social, une destruction malveillante et acharnée.
Savoir
si le mouvement des gilets jaunes qui s’étend en Europe va nous débarrasser de
la pieuvre et de ses projets ténébreux
inhumains ? Si l’on parviendra à empêcher le traître Macron de signer le
traité de Marrakech et de nous livrer à un déferlement migratoire qui nous
effacera complètement de l’histoire et se concluera par un génocide façon Afrique du sud? Car il faut vraiment être neuneu pour penser qu'il puisse en être autrement... cela fait longtemps que tous mes indicateurs sont au rouge et que je joue les Cassandre.
Cet
après-midi, j’ai vu une vidéo prise à Paris qui m’a fait chaud au cœur :
rue saint Antoine, les manifestants dansaient sur ma valse russe préférée,
« les tranchées de Mandchourie ». Le mépris et la haine convulsive
que déclenchent ces braves Français sortis de leurs gonds chez la caste,
et ses courtisans du spectacle, de la presse, des éditions, sont absolument hallucinants,
et d’ailleurs, si je ressens cela depuis des années, depuis pratiquement ma
jeunesse, cette haine féroce de la France chez le bobo, comparable à celle des bolcheviques
d’il y a cent ans, ou des libéraux actuels, pour la Russie, c’est une découverte
pour le bon franchouillard, je vois qu’il n’en revient pas . Tant mieux. Les masques
tombent, et c’est sain.
les tranchées de Mandchourie