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samedi 14 novembre 2020

Un phare dans les ténèbres

 


Le primat de l'EOU est convaincu que quiconque essaiera de vivre avec Dieu sera sous une protection spéciale qui lui donnera de la force.

Le primat de l'EOU, Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, estime que l'Église est entrée dans l'ère apocalyptique. Sa Béatitude en a parlé dans une interview du magazine Shepherd and Flock.

Commentant l'introduction des passeports électroniques, le remplacement progressif de l'argent liquide, l'émergence d'identificateurs numériques, ainsi que l'éventuel contrôle complet de l'État sur la personne, le métropolite Onuphre note que «les changements dans la vie de l'humanité ces derniers temps indiquent que nous entrons dans une nouvelle ère historique, appelée apocalyptique dans la langue ecclésiastique. "

«Ceci est annoncé dans le Nouveau Testament, en particulier dans le livre de l'Apocalypse de Jean le Théologien. Cette époque inaugure de nouveaux défis et épreuves pour les gens, mais quiconque essaiera de vivre avec Dieu sera placé sous une protection spéciale qui donnera la force de supporter toutes les difficultés avec dignité », a souligné le primat de l'EOU..

En même temps, répondant à la question de savoir comment tout cela affecterait la vie spirituelle des croyants, le métropolite Onuphre a déclaré que «là où est Dieu, se trouve la béatitude, et quiconque essaiera de s'attacher à Dieu sera béni même dans les tribulations les plus sévères. L'arme spirituelle la plus puissante dans les épreuves imminentes ce sera la prière et l'humilité. Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. "

En même temps, dit monseigneur, dans l'avenir "l'Église perdra en nombre de croyants ce qu'elle gagnera en qualité spirituelle de ces mêmes croyants".

https://spzh.news/en/news/75784-blazhennejshij-onufrij-cerkovy-vstupajet-v-apokalipticheskuju-epohu?fbclid=IwAR3zgOCdbLA-Y4i9fJ0TTczALGDaEwyr7KR5LtJ7pecqiGCm8JoWcekRHro

Je suis depuis ce matin sous l'impression de ce message du métropolite Onuphre, et je suis convaincue que cet homme est en ce moment notre phare, c'est lui le véritable chef spirituel de toute l'orthodoxie, celui que nous a donné Dieu pour les derniers temps, car je ne connais pas bien les autres patriarches ou métropolites, mais aucun ne me semble avoir son rayonnement, son attitude judicieuse, humble, aimante, clairvoyante et ferme. Méprisé et persécuté par le patriarche Bartholomée qui règle ses comptes et remplit la commande politique de gens ténébreux, il reste dignement à sa place et nous invite à faire de même. Le patriarche Cyrille, qui souffre sincèrement de la situation du métropolite Onuphre et de son troupeau, ne m'apporte pas personnellement de réconfort, parce que je le vois se plier à l'opération covid, marcher dans une combine qui vise à asservir l'humanité et détruire les dernières traces de christianisme; et je ne peux pas ignorer ce que j'ai compris, car un chrétien n'est pas un zombie privé de cervelle. Je veux dire que si beaucoup de gens sont hypnotisés par les techniques de secte qui nous sont imposées, lui ne peut ignorer ce qui se passe vraiment. Pour des raisons inconnues, il marche à fond. Et qu'on en me fasse pas valoir les victimes du Covid parmi le clergé. Oui, il y en a, il y en a beaucoup trop, mais les mesures appiquées sont de manière de plus en plus évidente, absurdes, excessives, inadéquates; les discours fourbes; les buts de l'opération inavouables et très certainement épouvantables. Je ne demande qu'à me tromper mais j'ai parfois le sentiment que le patriarche a peur. Et même dans l'optique où le gouvernement russe ferait en partie semblant d'appliquer tout cela pour gagner du temps, trouver une issue nationale ou que sais-je, ce que j'ai espéré, que j'espère peut-être encore, il pourrait alors nous le faire comprendre au lieu de tolérer les fermetures d'églises, ces mesures et tout ce cinéma des masques qui ne protègent vraiment personne mais nous baillônnent, nous privent de visage et de souffle, d'identité, de dignité, de communication normale, et dans l'ensemble de tous nos droits les plus fondamentaux, tout en profanant la sainte communion. Qu'y a-t-il de plus sinistre que ces prêtres et ces fidèles masqués, que ces communions qui sentent l'alcool? Le métropolite Hilarion, lui, va jusqu'à faire de tout cela la réclame enthousiaste. Je ne veux pas juger, bien sûr, mais quand même...Pendant que le pape, qui applaudit notre invasion organisée par des populations violentes et inassimilables, fait le voeu pieux et équivoque que l'univers transhumaniste dans lequel on veut nous faire entrer de force "reste au service de l'humain", ce qui est bien improbable, est-il naïf à ce point? Après la mort du métropolite Amphiloque, je ne vois plus qu'un phare dans les ténèbres de cette tempête mortellement dangereuse pour notre intégrité physique, psychique et spirituelle, c'est le métropolite Onuphre, et je prierai pour que toute la sainte Russie, ou le petit troupeau qui en restera dans ses diverses composantes artificiellement séparées par des malfaiteurs, soit réunie avant la fin en un seul patriarcat, dont il serait le chef spirituel infiniment digne, et qu'il nous conduise jusqu'au trône du Christ revenu parmi nous. Après tout, la chrétienté russe n'est-elle pas née à Kiev? Il serait logique qu'elle y trouvât sa fin eschatologique, après la chute de Moscou aux mains des impies, dont elle ne s'est toujours pas affranchie, et qui la profanent en permanence par les destruction de son patrimoine et la construction d'orgueilleuses citadelles de Mammon, avec un clergé baillonné et des églises toujours sous la menace de fermetures punitives. Oui, je crois en la sainte Russie, c'est là ma dernière patrie, et le métropolite Onuphre m'en paraît l'incarnation, bien que par ailleurs, il soit d'origine moldave,  mais on est souvent russe d'abord par l'âme, comme on l'a vu dans le cas de la grande duchesse Elizabeth et de la famille impériale. La sainte Russie transversale aux diverses unités administratives sous occupation mondialiste totale ou partielle, la sainte Russie éternelle.



dimanche 28 juillet 2019

La Procession 2019 : pourquoi sommes-nous si nombreux ?




300 000 personnes ont suivi la Procession en mémoire du baptême 
de la Russie, derrière le métropolite Onuphre, à Kiev

Elan du cœur, confession, réponse aux persécutions, pourquoi la procession à Kiev réunit-elle toujours plus de monde ?
Il y a quelques heures à Kiev s’est achevée la grande Procession en l’honneur de l’anniversaire du baptême de la Russie kiévienne. Cette année, le nombre des pèlerins a dépassé toutes les attentes, surpassant les indicatifs de 2017 et 2018.
Pourquoi aujourd’hui, quand l’Eglise du Christ est persécutée par le pouvoir,  quand se sont dressées contre elle de puissantes forces extérieures , et  que l’esprit même de l’époque, semble-t-il, éloigne l’homme de l’exigence de la vie spirituelle, toujours plus de gens se rassemblent autour d’elle ?

La Procession en tant qu’élan du cœur
Sa béatitude le métropolite Onuphre l’a expliqué simplement : les croyants viennent à Kiev parce que l’âme humaine ressent le besoin de communiquer avec Dieu. " l'âme humaine n'a pas besoin d'apprendre les nouvelles, mais d’apprendre  Dieu, de découvrir pourquoi l’homme a été créée et  à quoi  il est destiné", a-t-il déclaré dans une interview accordée à la chaîne Inter TV. "Au cours de la procession, celui qui entre en relation de prière  avec les autres apaise sa soif spirituelle de la parole de Dieu, de la prière et de la relation avec Dieu."

La Procession en tant que confession de foi.
Mais il est évident que dans l’Ukraine contemporaine, la participation à la Procession avec la prière suppose encore un autre aspect, le désir de confesser sa foi.
Tous ceux qui sont venus aujourd’hui à Kiev, par leur présence sur la colline de Vladimir, ont exprimé leur soutien à l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne, s’est déclaré en unité avec elle.
Nous vivons, au moins extérieurement, dans une société démocratique. Mais derrière les belles paroles sur la démocratie et la liberté, on cache souvent, en Ukraine, les faits de persécution de croyants sur des signes religieux.
Les confiscations d’églises, les lois anticléricales, la haine et l’agressivité envers l’Eglise ne rencontrent pas de réaction de la part des organes législatifs, on les tait et on les nie. Beaucoup de médias sont catégoriquement opposés à l’Eglise et ne donnent pas seulement de l’information fausse, mais mentent carrément. Les politiques et les fonctionnaires font des déclarations contre elle et se mêlent directement de ses affaires.
Et c’est pourquoi, dans avoir les moindres leviers extérieurs d’influence sur la situation, et ne voulant pas non plus de confrontation avec « ceux qui nous haïssent et nous attaquent », les croyants de l’EOU utilisent le seul moyen qui leur permette de rappeler leur présence dans la société ukrainienne et leur égalité de droits devant la loi et la constitution, la Procession.

La Procession en tant que soutien de l’Eglise
Dans la société capitaliste et les pays démocratiques, dont notre pays désire faire partie, il y a un bon principe qui s’appelle « voter avec son porte-monnaie ».  Par exemple, très souvent le pouvoir démocratique n’interdit pas certain produit ou marchandise, il existe librement, sans intervention extérieure. Mais les gens réagissent à son existence par le désir, ou l’absence de désir, de l’acheter. De la sorte, si personne ne veut payer pour cette marchandise, le producteur comprend que personne n’en a besoin et soit il arrête la production, soit il enlève la marchandise de l’étal pour la perfectionner.
Cet exemple est grossier et peut-être mal  choisi, mais il correspond  d’une certaine façon à la situation qui s’est installée dans la sphère religieuse ukrainienne. Pour voir quelle église soutient le peuple, les autorités doivent laisser toutes les églises tranquilles. Comme Gamaliel l’a dit un jour: si l’affaire vient de Dieu, vous n’y pouvez rien, et si c’est de l’homme, elle s’écroulera.
D’après une enquête publiée par les médias, c’est l’ELU récemment fondée (il y a un an c’était l’EOU du Patriarcat de Kiev) qui bénéficie du plus grand soutien. Cependant, la Procession démontre justement  et précisément quelle Eglise soutient le peuple ukrainien, à quelle Eglise s’identifie la majeure partie de l’Ukraine.
On peut affirmer autant qu’on veut que l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne n’a pas de soutien dans la population, et l’on peut simplement regarder la transmission de la Procession d’aujourd’hui, et se convaincre que c’est une énorme erreur.

La Procession comme réponse aux persécutions
Les persécutions ne font que renforcer l’Eglise et tous ceux qui ont en leur temps lutté contre l’Eglise on disparu de l’arène historique.
Sa béatitude Onuphre, dans une interview, a comparé l’Eglise avec un navire. Il semble à beaucoup, dit-il, que sur ce navire, il n’y a pas de capitaine, et ces gens essayent de piloter, de diriger ce navire. Cependant, tous ceux qui ont pris la barre de l’Eglise en mains ont fini leur vie tragiquement.
L’Eglise a un Pilote, le Christ et Lui seul confirme la route et la direction dans lesquelles ce navire vogue. Toutes les tentatives pour changer de cap, s’immiscer dans les affaires internes ou diriger soi-même se terminent mal.
D’autre part, plus l’Eglise était persécutée, plus elle avait de fidèles par milliers. On peut même supposer que l’Eglise croît en proportion directe avec les problèmes que lui créent les politiciens  et ceux qui sont au pouvoir.
Au tout début des persécutions contre l'orthodoxie, organisées par le gouvernement soviétique, l'un des nouveaux martyrs et confesseurs russes a déclaré: «Dieu utilise la persécution comme un fer à repasser pour brûler tous les poux de la Tunique du Christ. Ces mots sont durs mais justes. Pendant les persécutions, l'Église devient non seulement nombreuse, elle devient plus propre, la foi devient plus forte, l'espoir se renforce et l'amour pour les ennemis  passe de l’incitation à un principe de vie.

La Procession comme réponse à l’agression
Pendant la Procession, un journaliste de la chaîne « 112 Ukraina » a pris une interview à des jeunes filles qui étaient venues à Kiev depuis la région de Tchernovitsa, du village de Vaslovotsy. Pendant 180 jours, dans ce village, la communauté orthodoxe a, grâce à sa prière permanente, défendu ses droits à son église, que des représentants de l’Eglise Locale ont essayé de lui prendre.
L'archimandrite Alipy (Svetlichny) a comparé cette veille de prière avec l'exploit monastique du monastère de Ceux qui ne dorment pas. Dans ce monastère créé par le moine Alexandre au Ve siècle, la prière monastique durait 24 heures par jour. Et ce parallèle n'est pas accidentel. Dans le premier et le second cas, la prière est un moyen d'aider l’homme à être avec Christ. Les habitants de Vaslovtsy, réagissant à l'agression et à la colère par la prière, témoignent du fait que le Christ leur est plus cher que tout, et même que la vie.
Les journalistes ont noté que la prière en tant que réponse à la violence est la principale preuve de la vérité de l'Église, une sorte de critère du vrai christianisme. Christ lui-même nous appelle à aimer nos ennemis et dit que nous devrions bénir ceux qui nous maudissent, prier pour ceux qui nous persécutent et nous causent des ennuis.

Et les habitants de nombreuses villes et villages d'Ukraine, qui  ressentent la haine envers eux-mêmes et leur Église, prient. Ils ne prennent pas les armes, des scies sauteuses, des barres de fer et des marteaux pour démolir les portes des églises des autres communautés. Ils prennent le psautier et l’Évangile afin d’ouvrir les portes de leur cœur et de laisser le Christ y entrer. Ils prennent des chapelets et des icônes dans leurs mains, et, eux-mêmes marqués du signe de la croix, demandent à Dieu d'envoyer paix et amour au cœur de tous, y compris de ceux qui se tiennent en face avec un pied de biche ou autres accessoires.



La Procession est la preuve que le christianisme  se vérifie par la pratique. Ce n'est pas simplement une belle théorie qui vise à rendre une personne plus parfaite moralement. C’est d’abord  un mode de vie qui aide à se rapprocher de Dieu, à s’unir avec Lui, à devenir participant de son Etre.

C'est pourquoi les représentants de l'Église orthodoxe ukrainienne ont souligné à maintes reprises que la Procession est avant tout une prière. Les gens qui vont de la colline de Vladimir à la laure de Kievo-Petchersk le font pour illuminer par la prière aussi bien eux-mêmes que le monde dans lequel ils vivent. Et ce qui est surprenant  c’est que pour ce droit, pour la possibilité de prier pour tous et pour tout, le chrétien est prêt à mourir.
Ce n’est probablement pas par hasard que notre Eglise a décidé de mettre aux rangs des saints, pas n’importe quel jour mais précisément demain, trois hommes qui ont vécu et sont morts en Christ.
Il s’agit du recteur de l’Académie de Théologie de Kiev saint Basile (Bogdachevski), confesseur de la foi, de saint Sylvestre (Malenavski) et du saint prêtre martyr Alexandre Glagolev, professeur à l’Académie de Théologie de Kiev.  Leurs reliques participaient à la Procession, et leur exploit est la meilleure preuve de la vérité du christianisme.
Il serait souhaitable en général que non seulement aujourd’hui, mais chaque jour, notre terre ukrainienne soit emplie de porteurs de croix qui la consacreraient par la prière et l’amour du prochain. Chacun de nous peut plus ou moins le faire. Il n’est pas besoin pour cela d’aller quelque part, il suffit de comprendre que Dieu est présent partout. Et où que nous allions, nous pouvons être avec lui. Et là où est Dieu, là est le Royaume des Cieux.

Article de l'Union des Journalistes Orthodoxes traduit par mes soins




lundi 25 février 2019

Le métropolite Onuphre a expliqué la parabole du fils prodigue





Le jeûne et la prière sont les deux ailes à l’aide desquelles l’homme s’envole vers Dieu. C’est ce qu’a dit sa Béatitude, le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre dans son homélie d’hier pendant la liturgie dans la cathédrale du Saint-Esprit à Tchernovtsi.
Le primat a interprété la signification de la parabole évangélique du fils prodigue (Luc 15 :11-32) qu’on avait lue à l’office.
« Le fils prodigue, c’est l’image du pécheur qui s’éloigne de la maison paternelle et dépense tous les talents que Dieu donne à l’homme pour qu’il en fasse bon usage. Mais ensuite, l’âme et le corps brisé, l’homme prend conscience de tout cela et retourne à la maison paternelle » a dit sa Béatitude Onuphre.
Selon ses paroles, dans cette parabole, le pécheur se souvient de la miséricorde de Dieu, de la valeur de ces dons spirituels que Dieu possède et qu’Il est prêt à donner à chacun, et il prend la bonne décision.
« Dans cette histoire du fils prodigue, la décision est très importante : quand nous nous éloignons de Dieu, nous prenons conscience que nous ne nous sentons pas bien, nous souffrons alors il faut revenir vers Lui », a dit le primat.
Cependant, souvent, « ce « il faut » reste seulement « il faut », l’homme ne se lève pas et ne fait pas le pas vers Lui ». « Mais le fils prodigue a fait preuve de décision : il s’est levé, et il est parti », a-t-il poursuivi.
« Nous sommes tous des fils prodigues dans une certaine mesure : les uns s’éloignent plus de Dieu, les autres moins. Ensuite nous revenons, et nous éloignons à nouveau… Et notre retour à la maison du Père se fait par le jeûne et la prière » a dit sa Béatitude Onuphre.
D’après lui, le jeûne et la prière sont les ailes avec lesquels l’homme s’envole vers Dieu, s’arrachant à tout ce qui est terrestre et pécheur. « C’est justement pour cela que la Sainte Eglise nous rappelle le fils prodigue avant le grand Carême », a expliqué le primat.
Le Seigneur est à ce point miséricordieux que celui qui n’a fait qu’un seul pas ressent déjà la joie et la consolation, car alors commence à agir la grâce du Saint Esprit. Elle aide l’homme à aller de l’avant et lui donne une sensation de joie et de paix.
Plus loin le Seigneur vient Lui-même à la rencontre de l’homme et, « comme un anneau au doigt », lui rend tout ce qu’il a reçu de Dieu à sa création et le fait noble, fort, intelligent.
« Que le Seigneur nous aide, chers frères et sœurs, pendant le Saint et Grand Carême, à faire nos pas vers Lui, à jeûner, prier, nous purifier du péché et à rétablir en nous l’harmonie divine, que Dieu  a donnée à chacun. Quand cette harmonie se restaure, nous nous rapprochons de Dieu, nous nous faisons pareils à Lui, nous devenons capables de faire la place en nous à la grâce divine qui nous rend heureux en cette vie et nous donne le salut dans les cieux en Jésus Christ, notre Seigneur » a souhaité sa Béatitude, le métropolite Onuphre.

trad. Laurence Guillon pour "Thomas Ukraine"


La ferveur de l'assemblée est impressionnante...

mercredi 20 février 2019

Je reste avec l'Eglise persécutée, mais véritable. Et cela me rend heureux



16 octobre 2018, 15:58 25418 8
par sa Béatitude, le métropolite Onuphre
Je suis pécheur Mais l'ampleur du péché du synode de Constantinople me fait simplement peur.
«Eh bien, pourquoi, après tout, argumenter? Quelle importance, l’Eglise ou le patriarcat ? C’était celui de Moscou, maintenant, celui de Constantinople, ensuite ce sera celui de Kiev".
 La question n'est pas vaine. Pourquoi dans l’absolu prendre la parole pour ou contre quelque chose ? Tant de gens sont surpris aussi par saint Jean le Baptiste.
S’il était seulement resté au Jourdain. S’il avait prêché, fait l'anachorète, baptisé ... Qu'est-ce qu'il  lui a pris d’aller dénoncer le roi? Pourquoi s’est-il mêlé de politique?
Mais le fait est que là où la politique empiétait sur des questions morales, une personne aussi influente que Jean-Baptiste n'avait pas le droit de garder le silence.
Après tout, le roi Antipas était le chef d’un peuple religieux, il était à la tête du peuple élu de Dieu et servait, qu'il le voulût ou non, d’exemple à ceux que le saint appelait au repentir. Toute action du roi devenait une tentation difficile ou un exemple élevé pouvant inspirer des exploits.La voix de la conscience devait se faire entendre!
Le crime commis par le roi contre les mœurs, la morale a forcé le Précurseur à élever la voix 
Et il a fini en prison.
Le roi profite de la proximité de la présence du juste pour mener de longues conversations avec lui. Elles auraient pu provoquer un changement dans la vie d'Hérode Antipas, s’il n’y avait eu la danse perverse de la jeune fille, sa nièce, au cours d’une beuverie et d’une bacchanale devant ses invités...
Alors, est-ce que cela valait la peine pour Jean le Précurseur de dénoncer le roi, cela valait-il la peine, comme on le dit maintenant en argot, de « s’inscrire » quand Hérode avait tort, quand il péchait personnellement ?
Pourquoi n'avons-nous maintenant pas le droit de garder le silence sur le péché du patriarche de Constantinople contre l'Église du Christ? Pourquoi s'attacher à des principes jusqu'à la persécution?
Ne serait-il pas vraiment plus facile de fermer les yeux et d’accepter qu’on pût également faire son salut avec le patriarche de Constantinople? Ce qui est important, c’est l’amour!
On peut tomber d'accord sur tout. Mais le problème est que, selon les mots de l'apôtre Paul, l'amour n'est "pas déréglé". Et si ce dérèglement nous est imposé sous les dehors de l'amour, c'est le crime absolu! Contre l'Amour même!
Pendant des siècles, l'église a élaboré des canons, pour préserver le fonctionnement de la vie de l’organisme ecclésial selon ses normes et son ordre. Et une seule violation du canon quand elle procède  de n’importe quel chrétien nous est douloureuse. Mais la blessure est particulièrement mortelle  lorsque c’est un primat de l'Église qui l’inflige et que favorisent ce brigandage ceux qui sont appelés à respecter l'Église, les hiérarques!
Le pouvoir, la richesse et la politique détruisent le christianisme chez quiconque s'enlise dans  cette boue. Le patriarcat de Constantinople est maintenant tombé. Et être avec lui, c'est partager son crime contre l'Église et l'Amour.
Je ne peux pas admettre cela. Je suis un pécheur. Mais l'ampleur du péché du synode de Constantinople me fait simplement peur.
À partir de là, je reste avec l’Église qui est persécutée, mais à la bonne place, celle de l’Eglise véritable. Et cela me rend heureux.
Parce que dans cette Eglise demeurent seulement ceux qui sont fidèles au Christ. Et c’est avec vénération que je contemple les saints hiérarques et les prêtres, les laïcs de l'Église orthodoxe ukrainienne actuelle, qui, par leur loyauté, créent la plénitude de la sainteté. Et je les supplie de ne pas me rejeter, moi pécheur
traduction moniale Elizabeth et Laurence Guillon



mercredi 26 décembre 2018

« Mettez la musique plus fort, que l’on n’entende pas qu’on nous tue »



Anna Reviakina
03.12.2018, 07:15
Exclusif
traduction L. Guillon

saint Vladimir de Dokoutchaïevsk
Anna Reviakina, poétesse et publiciste, parle du destin de l’orthodoxie dans les territoires dUkraine hors contrôle, de l’inventaire des saints et de l’importance pour les orthodoxes de rester solidaires.
Le plus affreux qui puisse arriver à l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne du Patriarcat de Moscou serait de ne subsister que sur les territoires qui, depuis déjà quatre ans et demie, ne sont plus l’Ukraine. Là est le paradoxe.
L’archiprêtre Nikita Panassiouk
Je suis liée au père Nikita par une vieille amitié et par une petite ville à la frontière de la RP de Donetsk  et de l’Ukraine. Le père Nikita Panassiouk est le premier et le seul recteur de l’église Saint-Vladimir de Dokoutchaïevsk. Du père Nikita émane une sorte de lumière absolue, il a un cœur énorme et des yeux clairs, impossibles à cacher, même derrière des lunettes. Il est le dépositaire et le participant de la légende du célèbre starets, le père Zossime.
Quand les arbres étaient encore grands et que Dokoutchaïevsk vivait dans une complète tranquillité, on fit inopinément au père Nikita la proposition de déménager en Russie, on lui promit une paroisse et une confortable maison. Le père Nikita avait surmonté, avec beaucoup de difficultés, les premières années de son ministère à Dokoutchaïevsk , son troupeau était petit, la ville de travailleurs ne se pressait pas trop de se tourner vers Dieu, le passé soviétique se faisait sentir. Le père Nikita n’avait pas baissé les bras, fait ce qu’il avait à faire dans la petite ville ukrainienne, mais il reçut la proposition d’un ministère en Russie comme une voie que lui ouvrait le Seigneur. 

Le starets de Donestk
Les relations du père Zossime avec le père Nikita étaient paternelles. Le père Zossime avait ce genre de relations avec beaucoup de gens, chaleureuses, bonnes, il donnait de nombreux conseils, il bénissait beaucoup de monde. On venait voir le père Zossime de tous les coins du pays et même des prêtres, et aussi quelques hommes politiques qui se considéraient comme ses enfants spirituels. Il trouvait des mots pour tous , des mots clairs, justes, il prévenait l’un  (comme Ianoukovitch, par exemple), il admonestait l’autre. Bien sûr, le père Nikita alla chercher la bénédiction du père Zossime pour son départ en Russie, le recteur de l’église de Saint-Vladimir ne pouvait pas faire un tel pas sans la bénédiction du starets.
Zossime répondit alors par un refus, il ne le bénit pas, il dit que son enfant spirituel  aurait encore une occasion d’aller servir en Russie. Le père Nikita en fut très désappointé, se rembrunit, ils s’assirent pour prendre le thé ou déjeuner, la conversation était déjà partie sur autre chose, il y avait alentour d’autres prêtres, d’autres questions. Le père Nikita ne participait pas à la conversation, il pensait qu’il s’apprêtait à partir en Russie servir, mais sans bénédiction, bien sûr, rien de bon ne pouvait sortir de ce dessein. Et voilà que le père Zossime se retourne vers le père Nikita et lui dit de ne pas augmenter mentalement son chagrin mais de continuer sa voie sur place à Dokoutchaïevsk. Et à la fin, de nouveau la phrase : «Tu auras encore l’occasion de servir en Russie ! »
Le père Zossime mourut en 2002. En guise de viatique, le starets dit : « …avant de partir pour la vie éternelle, je vous délivre mes dernières paroles, frères, sœurs, et tous ceux qui prient dans notre monastère : accrochez-vous à l’Eglise Orthodoxe Russe, en elle est le salut ». 
Un pays protégé par Dieu
Les frontières de l’église ne coïncident pas, et ne peuvent coïncider avec celles des états. Les états se divisent tous de façon horizontale, or l'église, au contraire, parle de division verticale. Les gens d’église pensent que leur patrie, c’est celle d’en haut. Le rythme de la vie ecclésiale ne correspond pas à celui de la vie de l’état. L’église est une structure plus puissante et plus ancienne que l’état, elle dispose d'une clairvoyance unique. Nous, les habitants d’un état séculier, ne pouvons même pas imaginer ce qu’il y aura sur terre dans un demi siècle. Nous, chrétiens orthodoxes, pouvons exactement donner le jour où tombera la Pâque. Dans cinquante ans, cent ans ou mille ans
« Autrefois, dans la liturgie, nous lisions ainsi : « notre pays protégé par Dieu, ses autorités et ses armées ». Depuis le début de la guerre, nous avons une bénédiction spéciale pour ne pas rappeler les autorités, car ce sont justement elles qui l'ont déclenchée. Maintenant, nous lisons « notre pays protégé par Dieu et son peuple orthodoxe ». Les lignes où nous prions pour les prisonniers ont pris un sens particulier » raconte le père Nikita.
Aujourd’hui l’église est une source de spéculations politiques. Chaque mot prononcé ici, sur le territoire de la République Populaire de Donestk, est entendu là bas, de l’autre côté. Nous pouvons porter, par certaines de nos déclarations, du tort à nos frères sur le territoire ukrainien. C’est justement pour cela que le père Nikita se tait plutôt que d’accepter de commenter quelque chose. C’est pour cela que les frères de la laure de la Dormition de Potchaïev ont publiquement adjuré les gens de croire seulement en l’information qui paraît sur le site officiel de la laure, de ne pas céder aux provocations des médias.
Aujourd’hui, ce qui se produit à Kiev n’a pas de relations avec le meurtre de l’église, il est impossible d’anéantir l’Eglise Orthodoxe Russe. S’il n’y a pas d’église où prier, les gens le feront dans les appartements, les caves, n’importe où. Pour l’essentiel, la coupole de l’église Orthodoxe Russe, c’est le ciel étoilé lui-même, au dessus de la tête de ceux qui élèvent leur prière. Ce qui est terrible, c'est autre chose, c’est qu’on oblige les gens à suivre les schismatiques, ils remplacent la vérité par leur propre demie-vérité à un seul éclairage, attentent cyniquement à la foi, déforment les faits, interprètent le passé, essaient d'acculer le chrétien orthodoxe dans un coin, et l’homme est faible, surtout l’homme contemporain qui est plus souvent conduit que conducteur.
Dans le giron du Christ
En un certain sens, les églises qui sont réparties sur le territoire de la RPD se trouvent en sécurité. « Oui, nous avons des privilèges. Ce dont, bien sûr, nous sommes redevables à nos dirigeants. Ce qui se passe là bas, sur l’autre territoire, dans un sens cela ne nous concerne pas, cette coupe est passée loin de nous, mais d’un autre côté, pouvons-nous ne pas penser à nos frères, aux difficultés auxquelles ils se heurtent chaque jour ? La guerre, c’est notre douleur commune, dit le père Nikita, les premières prières que nous adressons pendant la liturgie c’est pour notre grand seigneur et père sa Sainteté le patriarche de Moscou et de toutes les Russie Cyrille, notre seigneur et père sa béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine, notre seigneur sa Sainteté le métropolite Hilarion. Prier pour le métropolite Onuphre est aujourd’hui un honneur particulier, c’est justement lui, au moment présent, qui est le soutien de l’Orthodoxie sur le territoire de l’Ukraine. C’est un véritable héros, qui conserve l’unité, console les gens ».
Inventaire des saints
L’église de Dokoutchaïevsk porte le nom du métropolite de Kiev Vladimir (Bogoïavlenski), qui fut glorifié par l’église Russe Orthodoxe en 1992 comme prêtre martyr. Son jour de célébration est le 25 janvier. Il y a cent ans, au concile Panukrainien, fut posée la question de l’autocéphalie de l’église ukrainienne en Ukraine. Le métropolite Valdimir avait alors défendu l’unité de l’église Russe. «A Kiev, c’étaient des temps particuliers, du reste, comme maintenant, dit le père Nikita, une tentative d’ukrainisation, la situation de la laure des Grottes de Kiev était conflictuelle, c’était lié au schisme, et à la révolution. Je parle souvent à mes ouailles avec les paroles du père Zossime et celles du prêtre martyr Vladimir, selon lesquelles il faut rester accroché à l’église orthodoxe Russe ».
Le 25 janvier 1918, cinq soldats armés vinrent trouver le métropolite Vladimir, l’emmenèrent hors de la Laure et le tuèrent férocement, près du rempart de la forteresse de Staraïa Petcherskaïa, non loin de la rue Nikolskaïa. « Les reliques du métropolite Vladimir se trouvent dans les grottes Proches de la Laure des Grottes de Kiev. Aujourd’hui, se déroule l’inventaire de la propriété. En quoi les gens qui le font sont-ils mieux que les mécréants de l’époque soviétique ? demande le père Nikita et il répond lui-même : en rien ! et ils prétendent lutter avec le passé communiste ! Que font-ils, là-bas ? L’inventaire des saints ! les reliques des saints et des justes qui se trouvent à la laure, ce sont aussi des propriétés ? Les gens deviennent fous, mais continuent à se prendre pour des gens ! »
Nous nous tuerons nous-mêmes
Et pendant ce temps, les problèmes humains qui ne concernent pas la guerre et autres folies ne changent presque pas. « Les gens ne changent pas beaucoup, et ils créent les mêmes problèmes, à eux-mêmes et aux autres. Seulement il y a quelque chose qui s’aggrave, dit le père Nikita, et ça me fait mal d’en parler, mais les gens continuent à forniquer et ne craignent pas de tuer leurs propres enfants. La guerre, ce n’est pas seulement la mort par les obus qu’on nous lance dessus. C’est aussi la dégradation morale, c’est la façon sans appel avec laquelle la femme est prête à ne pas recevoir l’enfant que Dieu lui donne. Elle va le tuer. Le nombre des avortements a augmenté. Les gens vont moins souvent se faire arracher une dent que commettre un avortement. Les gens souffrent de perdre leurs cheveux à cause du stress, mais que les enfants tombent de leur mère, tout le monde s’en moque ».
L’Ukraine, en s’enfonçant peu à peu dans l’obscurité de l’insuffisance économique, et maintenant, en plus, dans l’état de guerre, perd la foi non seulement dans le pouvoir mais dans la vie humaine, dans le droit même à cette vie. L’Ukraine occupe la première place en Europe pour les interruptions de grossesse. Près de 20% des habitantes de l’Ukraine par an refusent leurs enfants déjà conçus. En Europe occidentale, cet indicatif est de 3-4 pour cent. En Europe de l’Est de près de 14%.
« On entend souvent la comparaison : comment c’est là bas et comment c’est ici, dit le père Nikita, et ce n’est pas comparer, qu’il faut, mais s’occuper de soi. Les avortements, c’est un fléau à double tranchant ! Et si aujourd’hui on ne nous bombarde pas, nous continuons à faire des avortements, nous tuons notre futur. Nos ancêtres vivaient pendant la guerre bien plus mal que nous mais ils faisaient des enfants. Dans le vrai froid et la vraie faim ».
Plus fort, la musique
Très bientôt ce sera le 19 décembre, la Jour de la Saint Nicolas. Traditionnellement, nous aurons un service ce jour-là dans l’église saint Vladimir de Dokoutchaïevsk, après le service, sera ouvert un marché sur le territoire de l’église, les paroissiens feront cuire des brioches, des pirojki, les cosaques installeront des samovars, on servira le thé à tout le monde. Les moyens récoltés serviront à faire des cadeaux aux enfants. «Fasse le Ciel que cette année, on ne nous bombarde pas. L’année dernière, pour la saint Nicolas, nous étions allés féliciter les enfants de l’orphelinat municipal, il y avait eu un bombardement très puissant, les obus tombaient dans les rues de la ville. Mais nous marchions quand même, nous nous cachions derrière les maisons, nos genoux tremblaient, nos jambes se dérobaient, tellement nous avions peur. Arrivés à l’orphelinat, nous avions félicités les enfants, distribué les cadeaux, le spectacle avait commencé, c’était terrible, certains versaient des larmes, mais on n’a pas supprimé le spectacle. J’ai alors prié et demandé : « Mettez la musique plus fort, que l’on n’entende pas qu’on nous tue ».
« Père Nikita, mais qu’est-ce qui va se passer par la suite ? demandai-je
-Je ne sais pas, répondit le père, mais ce que je sais, c’est que Dieu est avec nous ».

le père Nikita



lundi 10 décembre 2018

Mes sept citations préférées tirées des homélies du métropolite Onuphre


Mes sept citations préférées des homélies du métropolite Onuphre
Primat de l’EOU sur la fidélité, le Tomos de Dieu
Par l’archiprêtre Vladimir Viguilianski





L’HOMME DE L’ANNEE
C’est sans conteste sa Béatitude le métropolite Onuphre, un homme humble , mais indomptable, libre mais audacieux, intréide ais craignant Dieu, doux mais inflexible, désintéressé mais fidèle à Dieu et  l’Eglise, ouvert mais responsable de son troupeau.
On publie sur la toile de nombreuses citations de ses homélies, mais voici celles qui me plaisent le plus :
Si même il ne restait sur la terre qu’un seul homme fidèle au Seigneur, il aiderait par son existence ces fous qui se sont éloignés de Dieu.
Il y eut beaucoup de dirigeants, beaucoup de philosophes, de sages qui se trouvaient sans cesse sur le champ du service social, et s’exposaient chaque jour pour le monde, déclaraient leurs pensées, leurs désirs, le monde les a déjà oubliés depuis longtemps. Mais les saints, qui vivaient dans le désert et aimaient Dieu, qui priaient pour ce monde, l’humanité s’en souviendra éternellement.
Aucun péché ne peut triompher de l’homme s’il est baptisé et s’efforce de vivre avec Dieu, s’il prie et si, ayant péché, il se repent ; il se corrige, il travaille sur lui-même, s’oblige à faire le bien, d’un tel homme personne ne peut triompher.
Si nous ne pardonnons pas à celui dont nous supportons les offenses, alors Dieu ne nous pardonnera pas. Pas parce que Dieu ne veut pas nous pardonner, mais parce que celui qui ne peut pardonner est plein de haine, et ne peut faire place en lui-même à la grâce que Dieu veut lui donner…
Nous devons recevoir le Tomos de Dieu, pour qu’il nous donne le pardon de nos péchés.alors nous serons libres.
Le Christ est le chef de l’Eglise et nous n’en sommes qu’une partie. Aucun homme ne pêut rempalcer Dieu. C’est pourquoi nous devons nous rappeler une vérité simple : on peut entrer dans l’Eglise, on peut en sortir, mais on ne peut pas la créer, autrement ce sera déjà une autre Eglise, qui ne sera pas du Christ.







L’EOU S’EST RÉVÉLÉE L’UNIQUE FORCE SAINE DU PAYS




J'ai traduit cet article de l'Union des Journalistes Orthodoxes, parce qu'il exprime exactement ce que je ressens, depuis que j'ai suivi sur facebook,  travers les récits, témoignages et commentaires des participants, les processions panukrainiennes du métropolite Onuphre, qui m'ont convaincue de sa grande élévation d'âme, de son immense amour, de son rôle providentiel et de l'élan spirituel extraordinaire de l'Eglise d'Ukraine, dans un pays par ailleurs entièrement livré aux démons.
Son actuelle fermeté, en dépit de toutes les persécutions, des tentatives d’intimidation, de corruption, lui ont définitivement donné la place de point de rassemblement de tout ce que Ukraine a de meilleur.
On peut entendre : « Nous ne nous attendions pas à ce que l’Eglise Ukrainienne se conduisît avec autant de dignité ! » Mais il n’y a là rien d’inattendu, en réalité. Elle a derrière elle, en plus de la vie difficile de l’époque soviétique, sa lutte avec la bande de Philarète, les persécutions du côté des gréco-catholiques uniates, le glissement dans le schisme d’une partie importante de ministres du culte indignes et de laïcs indifférents.
L’avenir de l’EOU a été définitivement déterminé au moment où monseigneur Onuphre a été élu métropolite de Kiev. Les pères, bien sûr, comprenaient ce qu’ils faisaient et où ils allaient. Je rêvais moi-même, en 2009, que monseigneur Onuphre deviendrait notre patriarche, car je ne connais pas, parmi tous les hiérarques de l’Eglise Russe, d’homme plus solide, plus courageux et respectueux de la tradition patristique. Je me souviens d’un moment anecdotique de cette période. L’un des activistes moscovites de l’Eglise a brusquement déclaré que monseigneur Onuphre ne pouvait être patriarche parce qu’il était indifférent à Internet. Le plus remarquable est qu’on ne trouva pas d’autres arguments. Il se passa cinq ans et il devint clair qu’une toute autre place avait été préparée à monseigneur.   
A partir des processions panukrainiennes, l’Eglise Ukrainienne se révéla la seule force saine et adéquate dans le pays qu’on n’ait pas réussi à faire passer dans la clandestinité. Sa fermeté actuelle, en dépit de toutes les persécutions, des tentatives d’intimidation, de corruption, lui ont définitivement donné la place de point de rassemblement de tout ce que Ukraine a de meilleur.
Bien sûr, nos frères et sœurs aimeraient tant voir passer cette coupe loin d’eux. Je me souviens d’un prêtre de Ternopol qui me racontait en 2015 comment les orthodoxes s’apprêtaient à défendre leurs églises. Il n’y avait dans ses paroles aucun pathos, il ne se répandait pas en slogans politiques, il partageait les petites scènes de la vie dans la piété de sa communauté. A un moment, il s’est enquis si je ne l’enregistrais pas sur un dictaphone.
- Non, dis-je dans un sourire, père, je n’enregistre pas, je comprends tout.
Il avait très peur, mais c’était la peur d’un homme qui prépare son arme pour le combat avec des mains tremblantes, ne pensant pas à fuir. Quand j’entends « ukrainien », je ne vois pas la foule de salauds qui par avidité, vanité, haine ou bêtise ont trahi leur patrie. Je vois devant moi le magnifique visage des chrétiens ukrainiens que j’observe depuis très longtemps, depuis l’aube des années 90.
Vladimir Grigorian

samedi 8 décembre 2018

Lettre au bon berger.


Après avoir lu ceci, sur des sites russes:

Le patriarche Bartholomée prévient sa Béatitude (Onuphre) qu'en cas de refus de participer au "Concile", du point de vue du Phanar, il cessera d'être métropolite de Kiev:: «vous nommant par économie et indulgence Votre Sainteté le Métropolite de Kiev, nous vous déclarons que tout de suite après l'élection d'un Primat de l'Eglise de Kiev avec la participation du clergé et du peuple, d'un point de vue ecclésial et canonique, vous ne pourrez plus porter ce titre que, d'une façon ou d'une autre, vous gardez aujourd'hui en violation des résolutions des textes officiels de 1686".


Cette lettre arrogante à un saint homme, dont les hiérarques sont l’objet de persécutions qui rappellent au plus haut point celles des années 20 et 30 et sont, à mon avis, dans la droite ligne, je n’ai plus eu aucun doute sur le caractère infâme du consortium Bartholomée, Porochenko et Philarète associated, dénommé « concile de réunification pour l’Eglise locale d’Ukraine ». Cette arrogance,
jointe à la reconnaissance du grand vizir Iznogoud des banderistes ukrainiens m'ont dégoûtée définitivement.
J’ai écrit au métropolite Onuphre pour lui manifester mon soutien et celui du groupe que j’ai fondé il y a quelques temps, c’est ma réponse.
Celle du métropolite et de ses hiérarques est de renvoyer cette lettre, cette convocation, sans un mot, dans une enveloppe scellée, à son expéditeur, au Phanar.
Ceux qui prétendent que ces persécutions n'ont pas lieu en répondront devant Dieu.

Votre Béatitude !

Nous avons ouvert un groupe de soutien pour vous et vos fidèles. 
Notre but est d’informer les gens, surtout orthodoxes, sur les conséquences du Tomos.
Je vous demande vos prières, pour moi, pour les membres du groupe et pour les orthodoxes qui s’égarent derrière le patriarche Bartholomée. Je vous suis personnellement très reconnaissante, ainsi qu’à vos hiérarques, de rayonner si fermement de foi et d’amour dans les ténèbres où nous nous trouvons. Comme une bannière placée par Dieu au sein de la diablerie pour nous donner orientation et espoir.
Depuis votre procession panukrainienne, j’ai découvert le grand élan spirituel des croyants ukrainiens et compris que puisque Dieu vous avait mis à leur tête, Il ne les avait pas abandonnés.
Mais pour nous aussi vous êtes devenu un espoir et un signe. Il est si évident que le Christ n’est ni avec le patriarche Bartholomée, ni avec Philarète, qu’il n’y a aucun doute : la véritable Eglise, c’est celle où vous êtes, et nous savons qui vous offense et vous persécute. A celui-là, nous ne voulons pas avoir affaire. Heureux l’homme qui ne se rend pas au conseil des impies.
Que le Seigneur vous garde, vous et monseigneur Luc, monseigneur Vladimir, monseigneur Paul, monseigneur Pimène, monseigneur Longin, et tous les clercs et les croyants d’Ukraine. Nous prions pour vous.
Priez pour notre malheureuse France.



Я прошу Ваши молитвы для себя, членов группы и заблюдавших за патриархом Варфоломеем православных людей. Я лично очень Вам и Вашим иерархам благодарна, что в такой тьме, где мы все находимся, Вы так твердо сияете верой и любовью. Как хоругв поставлен Богом в бессовщине, чтобы нам дать ориентир и надежду.

С времен Вашего всеукрайнского крестного хода, я открыла удивительный духовный подъем украйнских верующих и поняла, что раз Господ Вас ставил на главу их Церкви, значит, он их не покинул.
Но Вы стали и для нас пример и знамение: так очевидно, что не с Варфоломеем и Филаретом стоит Христос, и нет сомнений: где Вы, там истинная Церковь и мы знаем, кто Вас обижает и преследует. С ним не хотим иметь дела: блажен муж, иже не идет на совет нечестивых.
Да хранит Вас Господ, Вас и владыку Луку, владыку Владимира, владыку Павла, владыку Пимена, владыку Лонгина и всех клириков и верующих Украйны. Молимся для Вас.
Молитесь за несчастную Францию.
Лоранс Гийон (Лариса)


Les clercs du diocèse de Rovno convoqués par le SBU et accusés "d'alimenter la
haine interconfessionnelle" afin de les obliger à participer au "Concile".

dimanche 18 novembre 2018

Le métropolite et Babylone



De nos jours, il faut savoir penser global, en stéréoscopie, sortir de sa cour d’immeuble et de ses histoires de paroisses. Tout se complète en un puzzle général dont émerge un dessin vraiment pas engageant, mais il est, à mon avis, indispensable de le regarder en face, et non de remâcher des situations et des rancoeurs largement dépassées, d’agiter de vieilles momies idéologiques les unes contre les autres, alors que le mal qui les utilisait a pris une autre forme, mais reste dans la continuité.
J’ai traduit il y a quelques jours un article russe sur le « patriarche » Philarète, qui n’a pas été publié dans son entier, faute de sources en béton armé pour étayer certaines assertions du journaliste.
Il m’a beaucoup appris, et j’ai réalisé pourquoi resurgissait tout un folklore néonazi en Ukraine : tout cela restait à rancir en conserve dans les diasporas de partisans de Bandera aux USA et au Canada, qui n’avaient pas, dans leur esprit, fini la guerre, et se sont jetées sur le cadavre de l’URSS pour essayer d’en croquer leur morceau. Donc tout est ressorti comme dans le temps, les croix gammées, les défilés aux flambeaux, l’embrigadement des gosses, les brutalités envers les opposants, avec la bénédiction d’une mafia internationale en symbiose avec la CIA et le Mossad. Silence radio sur tout ceci dans les médias occidentaux. Silence que j’avais pu observer auparavant avec les pays baltes, où l’on peut impunément élever des monuments à la Waffen SS sans que personne à l’ouest ne pousse les cris d’orfraie de rigueur. Et dans la foulée, renaissance en face, et en fonction de cela, d'un certain néostalinisme, tout cela est très pervers.
Ces infiltrations américano-banderistes ont rencontré sur place des apparatchiks minables et  pourris que « l’indépendance » de l’Ukraine bombardait soudain roitelets, et un individu nommé Philarète qui rappelle le grand vizir Iznogoud, en moins drôle. Philarète a fait toute sa carrière ecclésiastique en mouchardant pour le KGB. C’était, à l’instar des roitelets des pays de l’ex URSS et des oligarques à multiples passeports, un pur produit du régime. Il a failli devenir patriarche de Moscou, mais on a élu Alexis II à sa  place et c’est là qu’ulcéré, il a décidé de devenir « patriarche » de l’Ukraine. Il a commencé à intriguer de tous les côtés pour créer le « patriarcat de Kiev ». Il faut savoir que l’autocéphalie avait été envisagée sous Alexis II et refusée par les hiérarques ukrainiens qui craignaient comme la peste d’être soumis à un individu comme Philarète et de retomber aussi dans des situations historiques du passé, où intriguaient sur leur dos à la fois Constantinople et les uniates.

Voici un article que je donne en entier et qui recoupe ce que je viens de dire :

 Le chef du service de presse du métropolite de Kiev Onuphre, l’archevêque de Nejinsk et de Priloutsk Clément, répondant aux questions du site grec orthodoxia.info, considère impossible sa participation, comme celle de tous les membres de l’Église orthodoxe d’Ukraine canonique au Concile de réunification des évêques ukrainiens en raison des blessures qui ont été ouvertes par le schisme qui dure depuis 30 ans et dont la faute revient au métropolite Philarète, ces blessures restant non guéries jusqu’à présent. L’archevêque Clément accuse Philarète pour son passé d’agent du KGB et pour sa vie personnelle immorale, étant le père de trois enfants illégitimes. Dans son interview, l’archevêque Clément affirme qu’il n’y a pas eu de correspondance officielle (de l’Église canonique d’Ukraine) avec le Phanar, outre le communiqué incompréhensible – selon ses termes- et quelques interviews fragmentaires et déclarations des évêques du Patriarcat œcuménique.

Orthodoxia : Le métropolite Onuphre, à de multiples reprises, s’est prononcé publiquement contre l’autocéphalie. Or, il avait signé dans le passé la demande d’autocéphalie à l’Église russe [au patriarche Alexis II, ndt]. Qu’est-ce qui a influencé son changement de position ?

L’archevêque Clément : La demande d’autocéphalie a été formulée par les évêques ukrainiens avant 1991, avant le schisme provoqué par Philarète. Plus tard, lorsque celui-ci a procédé ouvertement à ses actions destructrices dans l’Église afin de réaliser ses ambitions, Mgr Onuphre, et avec lui encore deux autres évêques, ont révoqué leur signature figurant sous la demande d’autocéphalie. Comme on le sait, le jour suivant, Philarète a déplacé les trois évêques de leurs cathèdres épiscopales. Il serait difficile d’imaginer comment l’histoire ecclésiastique se serait développée si, à ce moment, des milliers de fidèles du diocèse de Mgr Onuphre n’avaient pas engagé une protestation active contre les actions de Philarète [voir ici l– les protestations des fidèles lorsque le jeune évêque Onuphre annonce sa mutation, ndt]. Les autorités ecclésiastiques se sont trouvées impuissantes devant la position des laïcs. Les laïcs n’ont pas laissé entrer le nouvel évêque venu remplacer Mgr Onuphre dans le bâtiment de la chancellerie ecclésiastique. La situation commença à inquiéter les autorités de l’État, qui ne s’attendaient pas à de telles protestations populaires aussi importantes. Un grand nombre d’appels émanant des paroisses et des monastères ont été envoyés au patriarche de Moscou, lui demandant de les recevoir avec un statut stavropégique, si la terreur de Philarète ne cesse pas. La même situation se produisit aussi dans le diocèse d’un autre évêque, qui avec Mgr Onuphre, a révoqué sa signature de la demande d’autocéphalie et qui reçut un oukaze le déplaçant de sa cathèdre épiscopale. C’est précisément après cela que Philarète fut convoqué par l’Assemblée des évêques de l’Église orthodoxe russe pour expliquer tout ce qui s’était produit. Tout ce qu’a fait Philarète après cela, était en contradiction complète avec les canons de l’Église. Mais cela n’est qu’une partie du problème. Avec le soutien du président Kravtchouk, « l’Église » nouvellement créée par Philarète a commencé partout à s’emparer des églises par la violence, en chassant les fidèles de l’Église canonique. Au début des années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique, c’est par de telles méthodes qu’ont été réglées de nombreuses questions dans le domaine des affaires. Ce climat d’agression a contribué à un stéréotype persistant dans le milieu ecclésial de l’Ukraine : l’autocéphalie est la violation des canons à l’aide des politiciens nationalistes et de la force brutale. En outre, les politiciens qui poussaient au schisme autocéphaliste, n’ont reçu du soutien que dans des petites régions occidentales de l’Ukraine, tandis que dans la grande partie du pays, leur radicalisme a provoqué le rejet de la société. Ils ont discrédité le terme même d’autocéphalie. Pour cette raison, la majorité écrasante des fidèles et aucun monastère, aucun séminaire, ne sont passés au schisme. Ils ont refusé catégoriquement l’idée de l’autocéphalie ecclésiale sur la base politique. Après tout cela, non seulement Mgr Onuphre, mais aussi absolument tout l’épiscopat de l’Église orthodoxe d’Ukraine s’est prononcé contre l’autocéphalie que l’on voulait leur imposer et dont le chef devait être à tout prix Philarète. Philarète lui-même et le gouvernement qui le soutient n’ont simplement pas examiné d’autres perspectives et sont entré dans un conflit ouvert et violent avec la société.

– Selon la déclaration du patriarche œcuménique Bartholomée, sa décision d’octroi de l’autocéphalie de l’Église d’Ukraine ne sera pas annulée. Qu’est-ce que vous, les évêques, les prêtres et laïcs de votre Église, avez l’intention de faire, lorsqu’enfin sera proclamé le Tomos ?

– Aujourd’hui, la situation est comme suit. Notre Église a vécu pendant des siècles dans une situation canonique compréhensible pour le monde orthodoxe entier. Les évêques de toutes les Églises locales célébraient les offices, dans l’amour et la concorde, avec notre primat. Le patriarche Bartholomée, par le métropolite de France Emmanuel, transmit ses félicitations personnelles à S.B. le métropolite Onuphre à l’occasion de son élection au rang de métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine. Et voici qu’un matin, des millions de fidèles de l’Église orthodoxe d’Ukraine se sont réveillés et ont appris avec étonnement qu’on avait supprimé leur Église. C’est une sorte de surréalisme. En outre, nous apprenons que notre Église est supprimée par la révocation d’un document établi il y a 300 ans ! Nous avons essayé de poser cette question au patriarche Bartholomée : sur quel fondement a-t-il fait cette déclaration ? Sa réponse a été d’ignorer complètement la position de l’une des plus grandes Églises locales du monde. Il communique avec le président, avec le chef – non orthodoxe [uniate, ndt] – du parlement. Il communique avec les schismatiques. Mais de ce patriarche, le troupeau de millions de fidèles de l’Église canonique n’a pas entendu une seule parole de soutien. Et ce malgré l’endurance que cette Église a témoignée pendant des décennies dans les épreuves du schisme et les persécutions dans l’État. Récemment, l’archevêque constantinopolitain Job Guetcha, dans une interview à la BBC, a choqué les fidèles ukrainiens par la perspective « emplie d’amour paternel » d’attendre tranquillement les directives du patriarche Bartholomée, qu’il annoncera au plérôme de notre Église, lorsqu’il le considérera nécessaire. Nous nous efforçons de savoir sur la base de quels canons le patriarche Bartholomée s’immisce dans la vie d’une autre Église autocéphale, nous lui demandons de convoquer une conférence panorthodoxe pour discuter de la situation qu’il a créée. En réponse : pas la moindre explication de qui que ce soit parmi les personnalités officielles de Constantinople. Tout ce que nous avons est simplement la déclaration selon laquelle le patriarche Bartholomée dispose pour cela d’un privilège. C’est position est absolument contre-productive. D’autant plus que si l’on tient compte de la situation politique en Ukraine, les actes du patriarche Bartholomée font naître le doute qu’il s’est rangé aux côtés des puissants de ce monde. Cette position du patriarcat de Constantinople le place en dehors du champ canonique et des principes de la vie ecclésiale acceptés dans tout le monde orthodoxe. Aujourd’hui, pratiquement toutes les Églises locales voient dans le patriarcat de Constantinople une menace potentielle d’agression spontanée de revendications sur leur territoire canonique sans explication et discussion fraternelle. Jusqu’à maintenant, notre Église n’a pas reçu de Constantinople des explications officielles détaillées, aussi toutes les décisions du Patriarcat de Constantinople au sujet de l’Ukraine sont absolument nulles canoniquement. Bien plus, cela ne signifie pas seulement pas leur caractère illégitime, mais la responsabilité canonique relativement à la transgression de la discipline ecclésiale par ces évêques du Phanar qui sont mêlés à cette affaire. Pour ce qui concerne notre Église orthodoxe d’Ukraine, dans tous ses diocèses retentit la volonté des prêtres et fidèles à ne pas céder aux provocations et à vivre comme ils ont vécu pendant des siècles jusqu’à maintenant.

– Le Patriarcat œcuménique a-t-il essayé de vous informer ? Par écrit ou par son représentant ? Le Phanar vous a-t-il officiellement informé de la décision du Saint-Synode concernant votre Église ?

– Aucune tentative semblable ne m’est connue. Encore avant la prise de ces étranges décisions d’annexion du territoire ecclésial de notre Église par le patriarcat de Constantinople, sont venus deux évêques, qui se sont appelés exarques du patriarche Bartholomée. Ni eux, ni leur patriarche n’ont accordé préalablement leur visite et leur mission avec l’évêque canonique de Kiev. Ils n’ont même pas présenté la moindre explication officielle, comme le veut la procédure ecclésiale habituelle, concernant le fondement de tels actes canoniquement douteux. Comme cela était normal, l’Église a protesté contre leur visite. Par la suite, tout ce qui a été connu des plans du Phanar en Ukraine était le texte succinct d’un communiqué qui est rédigé de telle façon que personne n’a compris l’essence des décisions mêmes du Synode, des extraits des phrases du sermon dominical du patriarche et des interviews peu nombreuses de certains évêques qui au demeurant n’occupe aucune position-clef au Patriarcat de Constantinople.

– Sous quelles conditions pourriez-vous accepter de participer à un Concile de réunification ?

– C’est absolument impossible. Les « Pères » de ce soi-disant concile, comme on le prévoit, seront des schismatiques, des gens qui se nomment eux-mêmes prêtres et évêques. Il est curieux que le patriarche Bartholomée lui-même, tout en ayant annoncé la levée la sanction pesant sur Philarète, n’a pas concélébré avec lui jusqu’à présent autour du Calice eucharistique. Alors, comment l’Église canonique d’Ukraine peut-elle s’unir avec lui ? Cette Église qu’il a pendant presque trente ans persécutée à l’aide des politiciens, cette Église dont il a calomnié l’épiscopat, dont il a béni la saisie de ses lieux de culte et les voies de fait contre ses fidèles, ce dont il y a des témoignages innombrables. Je ne parlerais même pas de sa collaboration avec le KGB, en raison duquel de nombreux prêtres se sont retrouvés en prison, je ne mentionnerais pas sa relation honteuse – connue dans tout le pays – avec une femme, dont il a eu trois enfants.

– De quelle façon, d’après vous, peut-on parvenir à une désescalade dans la tension?

– Notre Église prie quotidiennement avec larmes afin que cette tension cesse. Malheureusement, aujourd’hui, le Phanar est un mur aveugle derrière lequel ne sont pas entendues les voix de millions de fidèles de notre Église. La cause du schisme ecclésial en Ukraine qui est survenu il y a presque trente ans est l’ambition personnelle de Philarète qui n’a pas réussi à devenir patriarche de Moscou. La cause de tous les problèmes actuels, ce sont les ambitions personnelles du patriarche Bartholomée. Toutes ses déclarations selon lesquelles il se préoccupe des fidèles ukrainiens, c’est de l’hypocrisie. Il se dissimule, ne parle pas en face avec eux et s’entend avec des politiciens douteux, dont la popularité, dans la société ukrainienne, selon les données des sondages, est insignifiante. Le patriarche Bartholomée explique toutes ses actions en disant qu’il est le premier dans l’Église orthodoxe. Je suis certain que la clef de la résolution du problème créé par lui serait rapidement trouvée, si ce patriarche se souvenait que Byzance n’existe plus depuis 500 ans. L’Église vit de l’Évangile, et non pas des « privilèges » d’un empire qui n’existe pas. Le Seigneur dans l’Évangile a dit ce qui est compréhensible pour tous : celui qui s’appelle premier, doit être le dernier. Que puis-je ajouter à cela ? Et si quelqu’un ose s’appeler premier, le Seigneur a montré à de telle personnes par Son exemple ce que cela signifie. Être premier, ce n’est pas envoyer des directives pour soumettre à soi, comme l’interprètent les évêques constantinopolitains, mais servir tous les autres, leur laver les pieds et être crucifié pour eux. Si le Phanar ne détruit pas ce mur aveugle et continue à ignorer le dialogue panorthodoxe pour ce qui concerne la question ukrainienne, il risque alors non seulement de ne pas entendre la voix des fidèles ukrainiens, mais aussi celle du Christ Lui-même.

Parallèlement, se déchaînent les persécutions contre les orthodoxes sur place. Les hiérarques ukrainiens restent massivement fidèles à leur pasteur remarquable, le métropolite Onuphre, et leurs fidèles avec eux. Donc, on leur prend de force leurs églises, en tabassant les paroissiens et les prêtres, on cherche à les intimider, on convoque un par un les évêques réfractaires au SBU, le KGB ukrainien. On agite la carotte et le bâton. On engage dans la presse des campagnes de calomnies. C’est que les commanditaires qui sont derrière de lamentables pantins sanglants comme Philarète et Porochenko commencent à s’impatienter. Il faut absolument parachever l’œuvre de création d’un pays-golem, d’un pays artificiel, bricolé avec des régions aux aspirations opposées, déjà par les soviétiques, puis entériné par les occidentaux, pour nuire à la Russie et détruire l’orthodoxie locale, essentiel ciment culturel et historique, et par la même occasion, l’affaiblir au niveau mondial. Ce pays-golem, c’est le projet pour tout le monde. Pour la Russie, qu’il faut briser en une infinité de petits territoires livrés aux appétits mondialistes, et pour l’Europe, qui ne doit plus être constituée de peuples et de pays homogènes mais devenir un territoire administratif occupable et exploitable par n’importe qui. Pour cela, il faut casser la spiritualité des gens, leurs valeurs morales, et faire disparaître leur mémoire en falsifiant leur histoire, détruire leurs cultures et leurs particularismes. Le massacre de la population résistante du Donbass, dont le sol et le sous-sol ont déjà été vendus par leurs satrapes de Kiev à des firmes américaines transnationales, entre dans ce programme. La fuite en Russie de millions d’Ukrainiens également. «Filez en Russie, les orthodoxes » ! proclame Porochenko à des millions de gens qui sont là depuis des siècles, alors que lui-même  n’a ni patrie, ni foi, ni loi. https://russian-faith.com/orthodox-church-should-flee-country-says-ukrainian-president-n1847

Et dernièrement, comme par hasard, on «incite les Ukrainiens à comprendre que leur pays aura besoin d’une immigration extra-européenne », le schéma est clair ? Il vous rappelle quelque chose ? Ou pas ? (https://zik.ua/ru/news/2018/11/15/ukrayna_dolzhna_pryvikat_k_poyavlenyyu_rabochyh_yz_tsentralnoy_azyy_y_afryky__1449171)

C’est sur ce fond que le patriarche Bartholomée intervient, en imposant une autocéphalie dont à part une poignée de brutes débiles et de coquins, pas grand monde ne veut, et que l’évêque Job s’immisce avec des discours arrogants et tordus.
Cependant, le métropolite Onuphre est l’homme de la situation, l’homme placé par Dieu dans ces circonstances difficiles et ce pays livré aux vautours. Et cela apparaît de plus en plus évident aux gens que n’agite pas une haine irrationnelle de la Russie ou qui ne sont pas restés, comme les diasporas banderistes, figés dans les schémas de la guerre de 40. Des amis Français orthodoxes venus me rendre visite m’ont fait l’observation suivante : « On voit que ce pays a subi une catastrophe sociale d’une ampleur inimaginable dont il n’est pas vraiment relevé, et il nous apparaît plus que jamais à quel point il est mensonger et ridicule de le présenter comme un envahisseur potentiel ne rêvant que de conquêtes : il n’en a pas les moyens. » Je le sais depuis les années 90, mais c’est si évident à toute personne de bon sens qu’ils l’ont vu en une semaine !
Ce pays se défendra sans doute si on l’attaque, il a encore de quoi le faire, et il a gagné du temps par des reculades incessantes pour restaurer son armement, mais il n’a aucune envie d’attaquer et n’a même pas pu se porter au secours des populations du Donbass, systématiquement massacrées par Kiev.
A l’intérieur de l’Ukraine, on observe cependant un phénomène rassurant  décrit par cet article :

En luttant contre l’EOU, Porochenko ne fait que la rendre plus forte.

  Grâce aux persécutions de Porochenko, l’EOU peut devenir un phénomène socio-politique très influent, pense un expert.
Le président de l’Urkaine Piotr Porochenko, par ses actions, a attiré l’attention de la société sur l’EOU et mit en route un processus de croissance de son autorité chez les Ukrainiens, d’après les paroles, rapportées par Perchi Kozatski (https://youtu.be/Vj-HeZDjv2E)  du directeur de l’Agence des communications sociales, le politologue Sergueï Belachko.
Jusqu’à l’ingérence de Porochenko dans les affaires religieuses de l’Ukraine, l’Eglise Orthodoxe n’était pas publique, peu de gens étaient au courant des qualités personnelles de ses clercs et la société considérait l’EOU comme « rétrograde », a déclaré le politologue. 
D’après lui, les discussions autour de l’autocéphalie ont permis de voir que l’EOU est une partie vivante de la société.
Nous voyons comment se sont engouffrés à toute vitesse dans l’espace public des hiérarques qui ont des choses à dire », a remarqué l’expert.
Belachko a pris pour exemple le métropolite de Zaporojie et de Meditopolsk Luc (Kovalenko), qui a une brillant diplôme de médecin, le sens de l’humour et du courage. Jusqu’aux événements autour du Tomos, on en connaissait le métropolite Luc que dans l’éparchie de Zaporojie et maintenant on parle de lui jusqu’à l’extérieur de l’Ukraine, souligne le directeur des communications sociales. Il a ajouté que la société a aussi remarqué les talents de l’archevêque de Nejin et de Prilouk Clément et d’autres hiérarques de l’EOU.
« Tous ces processus peuvent arriver à ce que nous ayons d’ici 2, 3, 4 ans une réalité religieuse sensiblement différente. La religion deviendra un phénomène socialo-politique important ».
L’expert a supposé que maintenant, le peuple ukrainien va écouter sa Béatitude le métropolite de Kiev et de toutes les Ukraine Onuphre comme le peuple de Géorgie écoute le catholicos-patriarche Elie II, qui « apparaît comme l’autorité morale principale du pays ».
Site Soyouz Pravoslavnikh Journalistov
traduction Laurence Guillon

Le parallèle entre le métropolite Onuphre et le patriarche de Géorgie Elie II m’a frappée : dans ces deux pays où les services secrets américains et occidentaux ont particulièrement travaillé la population par une propagande russophobe hystérique, et dont ils cherchent à faire des abcès purulents antirusses, avec toutes les conséquences malheureuses qu’une pareille politique peut avoir sur les gens, leur mentalité et leur niveau de vie, la providence a placé des pasteurs exceptionnels qui deviennent le seul recours, et la seule référence morale crédible… Personnellement, je regarde Onuphre et Elie II, je compare à Bartholomée et Job, et j’ai tout compris, pas besoin de me faire un dessin. Je pense que les orthodoxes sur place n’en ont pas besoin non plus.
Et dernier détail, le pape. Le pape qui nous livre aux migrants et abandonne les chrétiens d’orient, le pape donne 16 millions d’euros aux populations du Donbass de la partie occupée par l’Ukraine et ses bataillons de sbires néonazis… Le voilà qui s’en mêle, lui aussi. Pourquoi?
Claude Ginesty publie fort opportunément ce rappel:
J'ai sans doute mauvais esprit, mais je vois venir à l'horizon une "religion du futur", correspondant aux prédictions du père Sérafim Rose et aux visées mondialistes de ceux qui veulent nous transformer en poissons de banc ou en vaches d'élevage industriel. Vous en faites ce que vous voulez, bien sûr. Mais c'est mon avis...
Dieu protège le métropolite Onuphre et ses fidèles. Ils se retrouvent dans la même situation que le patriarche Tikhon et les siens avec les bolcheviques. Car l’idéologie a changé, ou disparu, plus besoin de masque, les mensonges et la propagande aussi, mais derrière tout cela, les forces à l’œuvre sont les mêmes et il est regrettable de voir des prélats orthodoxes se mettre à leur service.
Il est vrai qu’après 17, Constantinople l’avait déjà fait.

Le patriarche Elie II

le métropolite Onuphre