Merveilleux: les pays européens ferment l'un après l'autre leurs frontières aux réfugiés syriens, après nous avoir vendu des envahisseurs de toute l'Afrique du nord et du sud sous cette étiquette humanitaire. Maintenant que voilà de vrais réfugiés, ah non, alors restez chez vous, dans votre beau pays désormais démocratique, grâce à nous, il ne manquerait plus que vous veniez raconter aux gogos pourquoi vous fuyez au grand galop! A quoi ça servirait que ceux qui vous veulent du bien se décarcassent!
On atteint de tels abîmes de vilenie, mais non, ce ne sont plus des abîmes, ce sont les gouffres de l'enfer. Vous pouvez être tranquilles que cela va massacrer dur, là bas, maintenant, et l'imbécile béat n'en saura rien, comme pour le Donbass, comme pour le Yemen, silence radio, que meure sur place la population inutile qui grouille sur le fromage à pétrole. Après, ce sera votre tour.
Et je découvre le spectacle offert, après la "liturgie", aux enfants devant Notre Dame, la façade décomposée par un spectacle psychédélique rock'n'roll et l'effrayant extraterrestre sous globe venu nous annoncer notre avenir radieux.
Comme je voudrais qu'un bienfaiteur sponsorisât la traduction des deux romans apocalyptiques de Ioulia Voznessenskaïa, "le voyage de Cassandre ou aventures avec des macaronis", et "le pèlerinage de Lancelot"! Tant de choses qui nous arrivent maintenant y sont décrites, et surtout, les causes et le sens de tout cela, d'une façon poétique et enfantine, ce qui est le meilleur moyen, si ce n'est le seul, de comprendre ces évènements grandioses et atroces. Car plus que jamais, maintenant, l'important reste caché aux sages et se révèle aux enfants. Les sages bardés de diplômes sont les plus aveugles d'entre les idiots. Ils ne sont d'aucun secours à personne, ils vaticinent dans le vide, et mènent en dansant des peuples entiers aux lacs de feu éternels.
Je me demande, par exemple, si la Russie, comme dans son roman, ne deviendra pas, à l'issue de tout cela, une terre exclue, complètement retranchée du reste du monde, dont personne ne saura plus rien. Un peu comme au temps du communisme, mais avec d'autres paramètres. Ce ne serait pas le pire. Le pire serait d'être asservie à "l'Occident" collectif.
Je pense souvent à son autre roman "mes aventures posthumes", que j'ai traduit, mais qui aurait peut-être aussi besoin de sponsors pour sa publication. Là aussi, certains orthodoxes occidentaux pourront trouver le propos naïf, et pourtant, que de clairvoyance derrière la fable… Elle montre, par exemple, des régions de l'enfer qui ne sont rien d'autre que des aspects de notre monde actuel, et des damnés qui y demeurent enfermés, parce qu'ils y sont adaptés, et n'imaginent même pas de vivre autrement.
J'aurais adoré cette femme, nous avons beaucoup de points communs, et je prie pour son âme, qui est certainement déjà là où il faut, puisqu'en plus d'avoir un talent si utile, elle était devenue une fervente orthodoxe, ce que les libéraux russes ne lui pardonnent pas.
soir neigeux |
Katia m'avait invitée à la rejoindre ce matin à l'église "du Signe", dont c'était la fête votive. C'est une église très jolie, reconstruite par le propriétaire du magasin de spiritueux que les soviétiques avaient installée à la place de celle qui l'avait précédée, et qu'ils avaient détruite. De l'extérieur, elle ressemble à un ornement de Noël. Dedans, de jolies fresques et de très belles icônes, un ensemble homogène, je regrette le sol miroitant, comme on l'aime ici, un sol mat et sombre conviendrait beaucoup mieux, il ferait ressortir les fresques et l'iconostase dorée, et dans l'ancienne Russie, on mettait des dalles de fonte, avec des ornements en relief. Apparamment, c'est là que se rend tout le "beau monde" de Pereslavl, ou peut-être s'y retrouvait-il en l'honneur de la fête votive.
Après, repas en commun, et une brave dame m'a demandé si j'allais "chanter quelque chose", mais non, je n'avais pas apporté mes instruments, en revanche, j'ai dit que j'étais prête à venir donner un petit concert à la paroisse, et avec grande joie. Il faut promouvoir la tradition et rejeter les variétés religieuses de mauvais goût façon secte américaine dans les ténèbres extérieures d'où on nous les envoie.
L'avis d'Igor Drouz, journaliste ukrainien réfugié en Russie, sur Notre-Dame:
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