A Moscou, j'ai revu le soleil pour la première fois depuis? J'avais oublié à quoi il ressemblait...
La cathédrale Elokovski était toute illuminée. Et ses cloches sonnaient. Je revenais de chez le notaire où j'ai fait traduire mon permis, car je fais l'acquisition d'une Logan. A moi les routes, les monastères, les villages, les lacs, Saint-Cyrille-du-Lac-Blanc. Kostroma...
Je logeais chez Xioucha avec les gosses braillards et le fumoir aménagé dans l'escalier de service condamné de l'immeuble qu'elle a colonisé, avec des canapés sommaires. Elle racontait à son compagnon Igor comment, alors que je lui avais laissé la garde et l'usage de mon appartement, quand elle était adolescente, elle avait oublié d'arroser ma plante qui était morte desséchée. Elle avait alors trouvé une enveloppe avec des roubles en vrac dedans, ce qui était tout à fait mon style, et était allée me racheter une plante identique. "J'en ai eu de reste pour aller dans un club!" me dit-elle en riant.
Je n'y avais vu que du feu, et pour la plante, et pour le fric!
"Je ne vous ai jamais remboursée, me dit-elle finement, mais disons que cela faisait peut-être la valeur de la doudoune noire que je viens de vous donner!"
Faute avouée est à moitié pardonnée, et elle l'a avouée deux fois, car avant qu'elle ne conte l'histoire à Igor, je l'avais déjà entendue...
Xioucha considère que je ne dois pas faire exagérément la charité, quand je me reproche de ne pas être assez généreuse: "Lolo, vous êtes seule, et vous n'avez que des amis fauchés, alors gardez votre fric pour les mauvais jours!"
Xioucha n'arrête pas de me donner des affaires, tout ce qui ne lui sert pas atterrit chez moi. Avant, c'était le contraire.
J'ai trouvé la neige à Pereslavl et enfin des températures négatives, et le ciel bleu. Du moins en milieu de journée. Voici que s'annonce la partie lumineuse de l'hiver, et la Théophanie, le baptême du Christ.
Cet après-midi, j'ai dérapé sur la neige, dans ma cour, ou plutôt sur un truc en plastique dissimulé dessous, et malgré mes efforts pour retrouver mon équilibre, j'ai vu arriver, inéluctablement, la chute que je redoute toujours. J'ai eu un peu mal, j'étais un peu abasourdie, Rosie me tournait autour avec un empressement affolé. Puis je suis allée faire la vaisselle, la cuisine, et peu à peu, j'ai réalisé que j'avais un doigt raide et douloureux, la cheville et le côté me font mal, j'ai toutes sortes de contusions du côté droit qui font pendant à l'arthrose du côté gauche.
Avant ce fâcheux événement, j'avais discuté avec deux de mes voisines. De Rosie que tout le monde nourrit et qui ne veut plus bouffer ce que je lui donne. Ce matin, je l'ai vue avec un énorme cuisseau de je ne sais quelle bestiole, c'était le petit déjeuner de la chienne du voisin, qu'elle avait chouravé sans complexes.
La patronne de la malheureuse chienne déplore que son fils étudie l'allemand, alors que je pourrais lui donner des cours de français. Tout le monde veut des cours de français. Hier, je suis tombée sur le même taxi qui m'en a réclamé l'autre jour et suit son idée.
La voisine est pharmacienne de formation. Elle m'a conseillé des médicaments. La sollicitude, la bienveillance de tous ces gens envers la Française du quartier m'émeut profondément.
La cathédrale Elokovski était toute illuminée. Et ses cloches sonnaient. Je revenais de chez le notaire où j'ai fait traduire mon permis, car je fais l'acquisition d'une Logan. A moi les routes, les monastères, les villages, les lacs, Saint-Cyrille-du-Lac-Blanc. Kostroma...
Je logeais chez Xioucha avec les gosses braillards et le fumoir aménagé dans l'escalier de service condamné de l'immeuble qu'elle a colonisé, avec des canapés sommaires. Elle racontait à son compagnon Igor comment, alors que je lui avais laissé la garde et l'usage de mon appartement, quand elle était adolescente, elle avait oublié d'arroser ma plante qui était morte desséchée. Elle avait alors trouvé une enveloppe avec des roubles en vrac dedans, ce qui était tout à fait mon style, et était allée me racheter une plante identique. "J'en ai eu de reste pour aller dans un club!" me dit-elle en riant.
Je n'y avais vu que du feu, et pour la plante, et pour le fric!
"Je ne vous ai jamais remboursée, me dit-elle finement, mais disons que cela faisait peut-être la valeur de la doudoune noire que je viens de vous donner!"
Faute avouée est à moitié pardonnée, et elle l'a avouée deux fois, car avant qu'elle ne conte l'histoire à Igor, je l'avais déjà entendue...
Xioucha considère que je ne dois pas faire exagérément la charité, quand je me reproche de ne pas être assez généreuse: "Lolo, vous êtes seule, et vous n'avez que des amis fauchés, alors gardez votre fric pour les mauvais jours!"
Xioucha n'arrête pas de me donner des affaires, tout ce qui ne lui sert pas atterrit chez moi. Avant, c'était le contraire.
J'ai trouvé la neige à Pereslavl et enfin des températures négatives, et le ciel bleu. Du moins en milieu de journée. Voici que s'annonce la partie lumineuse de l'hiver, et la Théophanie, le baptême du Christ.
Cet après-midi, j'ai dérapé sur la neige, dans ma cour, ou plutôt sur un truc en plastique dissimulé dessous, et malgré mes efforts pour retrouver mon équilibre, j'ai vu arriver, inéluctablement, la chute que je redoute toujours. J'ai eu un peu mal, j'étais un peu abasourdie, Rosie me tournait autour avec un empressement affolé. Puis je suis allée faire la vaisselle, la cuisine, et peu à peu, j'ai réalisé que j'avais un doigt raide et douloureux, la cheville et le côté me font mal, j'ai toutes sortes de contusions du côté droit qui font pendant à l'arthrose du côté gauche.
Avant ce fâcheux événement, j'avais discuté avec deux de mes voisines. De Rosie que tout le monde nourrit et qui ne veut plus bouffer ce que je lui donne. Ce matin, je l'ai vue avec un énorme cuisseau de je ne sais quelle bestiole, c'était le petit déjeuner de la chienne du voisin, qu'elle avait chouravé sans complexes.
La patronne de la malheureuse chienne déplore que son fils étudie l'allemand, alors que je pourrais lui donner des cours de français. Tout le monde veut des cours de français. Hier, je suis tombée sur le même taxi qui m'en a réclamé l'autre jour et suit son idée.
La voisine est pharmacienne de formation. Elle m'a conseillé des médicaments. La sollicitude, la bienveillance de tous ces gens envers la Française du quartier m'émeut profondément.
Ma rue sous la neige. |
C'est en effet reconfortant de savoir combien tu es entourée..
RépondreSupprimerOui, c'est vrai, je suis maternée par les Russes!
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