Bonjour Laurence. Je n'aurai été un peu russe que comme pèlerin... Aujourd'hui encore, quand j'arpente ici mes collines dans la chaleur, où le froid, dans l'émerveillement ou l'angoisse, je le fais à la manière de ce legs que m'a remis le pèlerin russe. La prière me rafraîchit me réchauffe, me réconforte, me donne à deviner le mystère qui enveloppe toute choses réelles. Même lorsque j'oeuvre auprès des gens de par mon métier ou autre, je pense à cette phrase du pèlerin qui sentant la présence agissante de la prière, envisageait toute personne comme un proche parent...
Pourquoi est-ce que je dis cela ? Peut-être, par-delà les drames, et la troisième auto-destruction de l'Europe, pour revenir au cœur de l'idéal que m'avait donné cette voie christique vécue au creuset de l'expérience religieuse russe et qui en est pour moi la quintessence...
Le pèlerin enseigne la prière à un couple de polonais qui l'avait aidé... Ou comment donner quelque chose qui ouvrira à une communion autre...
Je croyais qu'une autre voie était possible, comme une percée à travers les fantômes de l'histoire, la provocation des menées geo-stratégiques, les intérêts économiques, une voie de communion et que la Russie était armée pour cela... d'autres armes. Je reste fidèle plus que jamais à mon idéal.
Je n'ai pas eu comme vous le temps ni l'occasion de m'inculturer.
Je ne garde donc que ce petit joyaux qui m'a été donné.
En tant qu'occidental désorienté, essayant de m'inscrire dans la lignée de la spiritualité transmise par l'Église Orthodoxe, qui naquit dans les déserts s'est approfondie dans les montagnes et les forêts, où la beauté de la création n'est pas étrangère à la quête de la beauté divine, je retourne au désert. Notre patrie n'est pas encore céleste. Ici-bas, maintenant, elle est au désert avec le Christ. Lieu du dépouillement total et des tentations.
L'une d'entre elle fut celle du pouvoir d'où est exclu la communion. Une autre celle de chercher dans une transformation impossible, des pierres en pains, quelque chose qui tromperait notre faim...
La famille, la patrie... La seule fois où le Christ a parlé de la famille, c'est pour dire qu'il fallait la quitter, quant à sa patrie nul autre que lui n'est allé aussi loin dans la remise en cause dans son couple ethnico-religieux. Certes, il n'était pas no-border et pro-métissage mais il portait en lui-même la véritable vocation qui aurait du être celle d'Israël.
Vocation du Christ ou tentation d'Israël, la frontière est toujours délicate à discerner.
La guerre étant une boîte de Pandore, une fois ouverte, elle ne permet pas de voir qu'elle en sera l'issue. D'autant plus si elle est mondiale. Et celle-ci l' est, même si c'est "par proxy" comme ils disent dans le jargon stratégique.
Ma patrie, ici-bas sera donc le désert. Mais je crois que c'est tôt ou tard passage obligé si l'on veut être à la suite du Seigneur, où que nous soyons. Puissions-nous y être avec le Christ.
Communion cordiale, dans le Souffle Divin, partout Présent et Emplissant tout.
D'un petit coin de la France.
Henri.
Pourquoi est-ce que je dis cela ? Peut-être, par-delà les drames, et la troisième auto-destruction de l'Europe, pour revenir au cœur de l'idéal que m'avait donné cette voie christique vécue au creuset de l'expérience religieuse russe et qui en est pour moi la quintessence...
Le pèlerin enseigne la prière à un couple de polonais qui l'avait aidé... Ou comment donner quelque chose qui ouvrira à une communion autre...
Je croyais qu'une autre voie était possible, comme une percée à travers les fantômes de l'histoire, la provocation des menées geo-stratégiques, les intérêts économiques, une voie de communion et que la Russie était armée pour cela... d'autres armes. Je reste fidèle plus que jamais à mon idéal.
Je n'ai pas eu comme vous le temps ni l'occasion de m'inculturer.
Je ne garde donc que ce petit joyaux qui m'a été donné.
En tant qu'occidental désorienté, essayant de m'inscrire dans la lignée de la spiritualité transmise par l'Église Orthodoxe, qui naquit dans les déserts s'est approfondie dans les montagnes et les forêts, où la beauté de la création n'est pas étrangère à la quête de la beauté divine, je retourne au désert. Notre patrie n'est pas encore céleste. Ici-bas, maintenant, elle est au désert avec le Christ. Lieu du dépouillement total et des tentations.
L'une d'entre elle fut celle du pouvoir d'où est exclu la communion. Une autre celle de chercher dans une transformation impossible, des pierres en pains, quelque chose qui tromperait notre faim...
La famille, la patrie... La seule fois où le Christ a parlé de la famille, c'est pour dire qu'il fallait la quitter, quant à sa patrie nul autre que lui n'est allé aussi loin dans la remise en cause dans son couple ethnico-religieux. Certes, il n'était pas no-border et pro-métissage mais il portait en lui-même la véritable vocation qui aurait du être celle d'Israël.
Vocation du Christ ou tentation d'Israël, la frontière est toujours délicate à discerner.
La guerre étant une boîte de Pandore, une fois ouverte, elle ne permet pas de voir qu'elle en sera l'issue. D'autant plus si elle est mondiale. Et celle-ci l' est, même si c'est "par proxy" comme ils disent dans le jargon stratégique.
Ma patrie, ici-bas sera donc le désert. Mais je crois que c'est tôt ou tard passage obligé si l'on veut être à la suite du Seigneur, où que nous soyons. Puissions-nous y être avec le Christ.
Communion cordiale, dans le Souffle Divin, partout Présent et Emplissant tout.
D'un petit coin de la France.
Henri.
Cher Henri, je comprends fort bien que vous ayez votre démarche spirituelle particulière sur le sommet de votre montagne, avec le pèlerin russe, que j'ai aussi beaucoup aimé. Mais je me rends compte que je suis sans doute plus terre à terre que je le pensais dans ma jeunesse, ou que le pensaient les autres. Oui, je suis très terre à terre. "Le Christ russe sent la terre," écrivait Ernst Junger, et c'est peut-être ce qui m'a attirée. En lisant ce que vous m'écrivez, je me demande: "pense-t-il que je ne prie pas?" ou encore "est-ce que je prie vraiment?" puis "qu'est-ce que prier vraiment? " et enfin "est-ce que je considère toute personne comme un proche parent"? Et si je commence à me lancer dans ce genre de conversation, où cela va-t-il me mener? A l'écriture d'une confession de 300 pages?
Je me demande aussi ce que peut avoir de contradictoire mon article sur la patrie avec la prière du pèlerin. Et aussi de quelle autre voie il est question, et pourquoi serait-elle impossible. Ou bien pensiez-vous que toute la Russie était constituée, de nos jours, de pèlerins russes qui allaient marcher avec leur cordelette de prière à la rencontre de Georges Soros, Joe et Hunter Biden, et autres Clinton, avec leur CIA et leur OTAN, et tous leurs hommes de main européens et ukronazis? Je pense que si le pèlerin russe, quintessence de l'esprit orthodoxe de son pays, a pu exister, parcourir les chemins et écrire ses récits, c'est en partie parce que ce pays a été défendu par Alexandre Nevski, Dmitri Donskoï, et autres princes et tsars ultérieurs, il a été porté par cet immense corps social, ces générations de gens qui étaient loin d'être tous des saints, mais Dieu sait ce qu'il fait quand il envoie Dmitri Donskoï contre les Tatars sous la bénédiction de saint Serge, et il sait ce qu'il fait également aujourd'hui et en cela j'ai confiance.
Je ne sais pas ce que vous entendez par le désert, la montagne où vous allez prier? Moi, j'ai eu un autre désert, ce sont toutes les années de solitude affective, spirituelle et même intellectuelle que j'ai passées en France et auxquelles se résume ma jeunesse, avec de temps en temps un signe, ou une révélation, pour me guider ou m'encourager. Pas souvent. J'aime bien l'extase, mais cela ne m'est arrivé que deux ou trois fois dans ma vie. Le reste du temps, je râle contre mon voisin, je rechigne à aller à l'église le matin, je n'ai pas de patience, bref, je suis loin d'être le pèlerin russe. Sommes-nous tous bâtis pour devenir le pèlerin russe? Ainsi, Dostoievski était un grand nerveux et un grand râleur. Un homme irritable et convulsé. Cependant, ses livres ont éclairé beaucoup de gens, dont moi, et il a eu une fin magnifique.
Pourtant, ici, en Russie, en ce moment, avec cette guerre dont vous blâmez visiblement la Russie en considérant qu'elle faillit à l'idéal que vous lui voyiez, je suis absolument certaine que je suis à la bonne place, que la Russie est dans son droit, et que ceux d'en face, en ce moment, sont la proie d'un dragon d'une espèce à la fois particulièrement brutale et particulièrement fourbe que l'on voit recourir à des procédés d'une rare vilenie. Car je n'ai jamais été aussi calme, ni aussi rassemblée, ni du reste aussi assidue à la prière et même à l'église, ni même, en dépit du voisin, aussi fraternelle et sensible au destin d'autrui. Chacun sa voie.
Mon blog est un témoignage humain, un ensemble de croquis sur le vif et de questions, de réponses, une recherche. Ma vie spirituelle n'étant pas spécialement exemplaire, j'en partage les aléas dans une certaine mesure, il y a des gens à qui ça peut servir, mais je n'ai pas sur ce plan-là de message à délivrer. Chacun fait comme il peut. Cependant, à ma manière, j'avance. La mère Hypandia m'a récemment écrit: "Merci de vos nouvelles qui nous apportent toujours beaucoup de bonheur, tant elles répandent de joie et surtout témoignent de votre foi inébranlable, loin du monde et des idées reçues".
Loin du monde et des idées reçues.
L'Eglise a besoin de tous, de Dmitri Donskoï, de Dostoievski et du pèlerin russe. Et en ce qui concerne la Russie, si elle n'avait pas eu Dmitri Donskoï, elle n'aurait pas eu non plus Dostoievski ni le pèlerin. Je ne partage pas les vues de certains Russes, qui justifient des choses injustifiables au nom de l'empire, de sa grandeur et de sa conservation et finissent par adorer Staline. Car en effet, ceci n'est pas la vocation de la Russie, ni l'empire, ni la conquête du cosmos, et ce n'est d'ailleurs pas de cela que je parlais quand j'évoquais la notion de patrie. Et ce qui se joue en ce moment dépasse de loin les nostalgies staliniennes, et les luttes de pouvoir. En ce moment, le mal est dans l'autre camp, quels que soient les défauts, les péchés et les interprétations du camp russe. Les Russes, j'en suis convaincue, ne pouvaient pas faire autrement que d'intervenir. A moins de laisser exterminer le Donbass, et de s'exposer eux-mêmes ensuite. Cette certiude en moi n'est même pas d'ordre politique. C'est au delà.
Je suis en train de traduire des textes écris par mon père avant ses trente ans, ç'est emplit de beaucoup de choses telles que Henri les écris, des choses que je considère depuis longtemps comme plutôt réduits, car la vie spirituelle est bien plus vaste et on la découvre aussi au cœur des grands plaisirs de la vie
RépondreSupprimerJe te l'avais dit un jour dans un commentaire sur Facebook, Sophie, "je ne suis pas ton père."
SupprimerJe ne suis pas non plus moine, ni ascète, sauf quand j'oublie de manger pour un plus grand plaisir encore. Certains d'entre les humains, très rares, ont juste trouvé un jour que le plus grand des plaisirs était l'Amour et on laissé tout le reste. C'est la seule véritable ascèse. Comme me le disais ma mère quand elle me voyait absorbé par quelques chose qui me passionnait "Là, tu manges et tu bois." Les grands plaisirs de la vie ? Oui, et on retrouve une fête, même dans l'infime. Pour la percevoir, il faut parfois être allégé du tapage tonitruant du monde...
Le dépouillement n'est jamais qu'allègement par la douceur d'un oui au souffle de l'Aimant qui comble toute soif... C'est tout.
On ne se sera pas compris, c'est comme ça. Mais je parle juste comme d'un trop-plein, je n'ai pas de compte à régler.