Mes nouveaux voisins, qui ont acheté une maison bizarre à cent mètres de chez moi, sont un jeune couple moscovite, Macha et Vitia, et leurs deux enfants Micha et Kolia. Ces enfants sont ravissants et tellement typés russes, qu'on les croirait sortis d'une illustration de Bilibine. Micha pourrrait jouer le rôle de Vania Basmanov, fils de mon héros Fédia dans Yarilo. Et d'après sa mère, c'est un contemplatif et un poète.
Nous nous sommes rencontrés à la cathédrale, dont ils sont paroissiens, mais nous avons des amis communs, Katia, et puis le père Vladimir Viguilianski et sa famille.
Cette famille, la semaine dernière, a trouvé dans le container des ordures des chiots pratiquement nouveaux nés qu'on y avait jetés dans un sac en plastique. J'ai plus de respect pour ceux qui les tuent à la naissance, comme on faisait dans les campagnes, que pour ceux qui les balancent n'importe où, les livrant aux angoisses et aux souffrances d'une mort lente. A les voir, je dirais que leur père est le simili husky de mon voisin catastrophe. Je ne sais quelle famille du quartier a commis cela. Si tout le monde alentour stérilisait ses chiens qui ne sont pas de race, nous verrions moins d'horreurs de ce genre. Mais sériliser les chiennes coûte cher et même les maîtres les plus durs avec leurs animaux sont malades à l'idée de castrer les mâles comme si c'étaient les leurs qu'on allait couper: c'est barbare. Et jeter des chiots nouveaux nés à la poubelle, c'est tellement plus humain, n'est-ce pas?
Je suis allée jusqu'au lac, à la plage municipale, avec Macha et le petit Kolia, Micha était à l'école. Il n'y avait pas un souffle de vent, le lac était déjà gelé, cette quiétude étrange et ces couleurs laiteuses semblaient d'un autre monde.
Le père de Macha est comme moi bouleversé par la laideur de ces constructions nouvelles qui défigurent complètement les villes anciennes, et ne peut s'empêcher de râler à ce spectacle. "Les gens qui ont mauvais goût ont le droit de vivre", lui réplique-t-elle. Certes, mais nous aussi, nous avons le droit de garder un environnement harmonieux et intact et une vue normale sans qu'aucun gros con ne vienne y poser une baraque semblable à lui par son indiscrétion et sa prétention!
C'est pourquoi, bien que la plage municipale reste pittoresque, je préfère, lorsque je suis seule, aller me promener dans le marécage, les tumeurs en plastique de la modernité n'y sont pas encore trop visibles, mais les ordures y abondent, malheureusement. Enfin, en été, la verdure les recouvre et en hiver, c'est la neige, et nous l'attendons avec impatience, pour cacher les disgrâces et éclairer les ténèbres...
Dans ce festival de baraques horribles, subsistent quelques isbas de plus en plus isolées, et l'on voit aussi quelques exemples de maisons restaurées ou contemporaines qui pourraient inspirer les autres, s'ils étaient encore capables de comprendre le problème.
La maison de mes jeunes amis est bizarre, très grande, mais elle est agréable à vivre, elle peut être aménagée. Ils ont une grande pièce vitrée au sommet, une petite chapelle privée installée par le précédent propriétaire, et dans le jardin, une espèce de pergola qui donne directement sur l'étang voisin, ce doit être sympa en été. De chez eux, on voit la mienne. Avec l'isba d'oncle Kolia et celle d'Ania, c'est la seule à être jolie dans le périmètre.
Macha me dit qu'une de ses voisines s'est déjà jetée sur elle pour l'accabler de conseils qu'elle ne demandait pas, je connais ça également!!!
Cette maison a été bien arrangée, et elle garde un joli porche en briques et une palissade de bois. Merci à ses propriétaires... |
Le dernier numéro de l'Antipresse est toujours aussi profond dans son analyse de notre cauchemar de science-fiction. A propos de l'intervention russe, dont le succès déterminera la couleur de notre avenir, Slobodan rapporte l'avis d'un mystérieux Veilleur: "«La victoire en Ukraine ne sera pas la fin de la guerre, mais seulement le début de la prochaine, ou plutôt de la vraie guerre. Et une armée forte sera alors encore plus nécessaire, plus qu’elle ne l’est maintenant. Brûler l’armée russe, l’épuiser dans la guerre en Ukraine, tel est l’objectif de l’Occident. (…) Si nous prenions la plus grande partie de l’Ukraine d’un coup, ou pire, toute l’Ukraine, nous aurions une énorme bride autour du cou, une zone arrière déloyale de milliers de kilomètres carrés, des partisans et des guérillas clandestines, des millions d’individus affamés et décérébrés. En poussant la guerre vers l’ouest de l’Ukraine, plus près des frontières européennes, nous aurions une ligne de front éloignée de nos bases. Il nous faudrait donc déployer notre logistique sur des milliers de kilomètres de terre déloyale infestée de saboteurs.»
D’où la nécessité de ménager ses propres forces tout en forçant l’adversaire à exposer les siennes. «Maintenant, nous n’avons libéré que les régions qui nous étaient loyales, avec une bonne industrie, une bonne agriculture et un bon approvisionnement énergétique. Redresser ces régions est aisé. Les populations pauvres et démentes avec leur économie assassinée pendent au cou de l’Occident. La ligne de front nous est proche, notre ligne logistique est courte et se déploie sur notre territoire. La logistique de l’ennemi doit traverser des milliers de kilomètres carrés où elle constitue une cible légitime sur toute la ligne. Les défenses aériennes ennemies, confinées à leur territoire souverain, sont inopérantes. Nous nous trouvons en position de défense stratégique et “grillons tranquillement leurs chars“, abattons leurs avions au-dessus de leur territoire, détruisons leurs forces militaires à distance."
J'ajouterai à cette anlayse celles du Saker, à propos des élections américaines:"Et si le président était un organo-servo-robot, une marionnette sénile, secondé par un vice-président spécialement choisi pour être encore plus faible d’esprit ? Il s’agit d’un excellent stratagème pour mettre au pouvoir un groupe extrémiste qui n’a qu’un lien indirect avec les lobbies commerciaux habituels qui déterminent ce qui se fait à Washington. Ne pensez pas à un « État profond » vaste et amorphe : l’exécution d’un tel coup de force nécessite une coordination étroite, une certaine dose de secret ou, au moins, de discrétion et, bien sûr, d’énormes sommes d’argent. Pensez plutôt à un oligarque maléfique singulièrement bien doté et à ses multiples serviteurs qu’il a soigneusement préparés et insérés dans des positions de pouvoir.
L’objectif global d’un tel groupe extrémiste pourrait bien aller bien au-delà des intérêts habituels des lobbies commerciaux, tels que la préservation des capitaux propres, une plus grande place à l’auge des subventions fédérales, l’élimination des barrières transnationales au commerce et à la circulation des capitaux, la réduction des impôts sur les entreprises, etc. Ces fanatiques pourraient bien avoir à l’esprit une vision tout à fait différente de l’avenir, dans laquelle un groupe minuscule d’ultra-riches possède tout, tandis que le reste d’entre nous ne possède rien, mais, rendus dociles par toutes sortes de manipulations médicales et techniques, nous nous sentons heureux de cet état de fait… comme autant d’animaux dans une ménagerie… pas trop d’animaux, remarquez : une réduction drastique de la population est probablement un de leurs objectifs clés." https://lesakerfrancophone.fr/la-presidence-cheval-de-troie
Et enfin le récit de Karine Bechert Golovko sur les exactions subies par ceux qui, à Kherson, n'ont pas voulu ou pas pu être évacués comme le reste de la population par les Russes: Russie politics: Ce régime d'occupation dans Kherson "libérée"
L'OTAN des droits de l'homme.
merci!
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