Le bon docteur ORL Vassili Mikhaïlovitch m’envoie faire un scanner, car j’aurais un kyste, en plus de mon vieux polype. Il m’a recommandé de rapporter avec moi mon vieux scanner de 2015 : « Pour tout vous dire, je n’ai jamais vu, de toute ma carrière, un scanner et un compte-rendu de cette qualité ». Et c’était pourtant un hôpital de province, celui de Bagnols-sur-Cèze... Touchée, je lui réponds : « On disait que la médecine française était la meilleure du monde, mais on la détruit systématiquement, comme chez vous dans les années quatre-vingt-dix. C’est du démolissage... » Il hochait la tête, avec un air compréhensif.
Ensuite, au café, le sympathique cuisinier, le tatar Ildar, est venu m'interroger sur la cuisine française, les spécialités régionales et mes préférences. "Vous savez, lui dis-je, quand j'ai eu mon bac, mon beau-père ne m'a pas offert une chaîne en or ou une montre, il m'a invitée dans le meilleur restaurant du coin, chez Pic, à Valence, voilà le genre de jeune fille que j'étais!" Ildar m'a parlé avec compassion des massacres de troupeaux qu'impose à nos paysans notre immonde gouvernement, et je lui a ai répondu: "En plus faux-cul, c'est notre dékoulakisation. J'ai une amie qui a trouvé un mot nouveau pour caractériser ce que nous vivons: le cocopitalisme. Le capitalisme pour les surhommes, le communisme pour les gueux."
Le lendemain de la première
procédure du docteur, je pétais le feu, et j’ai même fait le jardin. Mais après la
seconde, je ne peux pas dire la même chose, j’ai la tête lourde et embrumée, et
l’antihistaminique qu’il m’a donné m’abrutit complètement. Hier, au vernissage
de l’expo de Pacha Morozov, les gens ont dû penser que je sombrais dans le
gâtisme. Je ne trouvais plus mes mots, je ne savais plus où j’étais ni avec qui.
Pacha était avec Ioulia,
radieuse, bien habillée. L’amour l’a transfigurée, et tant mieux pour elle. Ses
tableaux sont très beaux, fascinants, avec des couleurs intenses et d’étranges
lumières. Il saisit les aspects mystérieux de la vie, comme tous les bons
peintres.
J’ai vu l’Anglais Michael,
revenu définitivement de son pays d’origine. Il ne supporte plus de s’y
trouver, d’abord à cause de ce qu’il est devenu et ensuite, à cause de la
politique de son gouvernement, qui le révulse. Mais bien qu’il soit ici avec
son épouse russe, il se sent un peu seul, car il parle très mal le russe et à
son âge, apprendre une telle langue est difficile. Cependant, une vieille
Anglaise l’a fait, afin de pouvoir traduire Pouchkine. Comme je ne suis pas en
état d’y aller, je l’ai envoyé à la rencontre annuelle des étrangers de Pereslavl,
où il trouvera des anglophones...
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La procession du patriarche |
De mon côté, j’ai essayé du papier
offert par Joëlle et Pierre, c’est une révélation. Les couleurs sont beaucoup
plus vives, le trait moelleux, un vrai plaisir.
Au réveil, j’ai trouvé des considérations de Dany sur le contrôle total de nos vies et de nos comptes en banque, avec misère obligatoire sous surveillance. Je sais que c’est en tous cas le programme visé, mais il n’est pas sûr qu’on parvienne à l’installer. L’Europe vacille, malgré la mafia qui s’y est repliée. Un saint starets envisage une trahison interne. Oui, nous craignons tous ce genre de choses, mais je vois bien que la Russie a le vent en poupe, et ses dirigeants sont on ne peut plus fermes et calmes, en ce moment, sans sombrer dans l’agressivité délirante ni répondre aux provocations diverses.
La mégère Ursula a fait le tour de l’Europe pour monter sa guerre, et s'est fait accueillir par des huées à peu près partout, mais cette charogne congelée n’en a cure. On dirait un automate, avec son brushing, son air con, son sourire fixe, et elle répète ses discours sans broncher, seul un coup de fusil pourrait arrêter cette mécanique, et encore, j'ai parfois la crainte métaphysique qu'elle ne soit plus qu'une espèce d'hologramme du diable. Elle a prétendu que les Russes avaient brouillé le GPS de son avion, ce qui a été démenti officiellement par les contrôleurs du trafic aérien, mais cela ne fait rien, tout le monde reprend cette accusation ridicule. Parce que ces gens écument de haine, parce que depuis trente ans qu’ils essaient de créer les conditions d’une guerre avec la Russie, le rusé Poutine a déjoué toutes les provocations, il a fait son opération de police, Boris Johnson l’a transformée en plaie ouverte, par laquelle se sont écoulées, à la grande joie des concepteurs de toute cette saloperie, des millions de vie slaves, et à cause de Trump, on n’irait pas jusqu’au bout du génocide européen définitif ? Alors la famille Soros et autres démons occultes cravachent cette vielle carne, pour qu’elle aille plus vite en besogne, pour sauver leur plan démoniaque. Ils cravachent aussi Macron, qui se fait huer également partout, en souriant avec une impudence de malfrat et en agitant les mains : « Gueulez, tas de sous-hommes, vous y passerez quand même, coûte que coûte, et je vous emmerde ! » Ils cravachent Zelenski, l’affreux gnome vert et crochu, quitte à le laisser pendre quand il ne sera plus nécessaire. Et tout cela a quelque chose d’hallucinant, l’énormité des mensonges, tous plus grotesques les uns que les autres, la stupidité, les grimaces, les mots creux, et le plus fantasmagorique, c’est que même si les gens deviennent nerveux et que beaucoup commencent à voir clair, il y a encore trop de Français complètement intoxiqués par un certain type de discours, de sophismes, de culpabilisation, d’inversions accusatoires, chez qui toute cette fausseté est devenue une seconde nature, et qui ne peuvent plus remettre quoi que ce soit d’équerre, on dirait les victimes d’une secte. Cependant, ça gueule très fort dans les pays de l’Est, la Roumanie, la Bulgarie, ils ne sont pas aussi atteints. Et dans la malheureuse Ukraine, un père a vengé son fils, enrôlé de force, en flinguant l’infâme Parouby, dont la conscience est plus chargée qu’un super tanker. M’est avis que ce genre de choses pourrait commencer à faire tache d’huile. Que les gens commencent à se défendre est notre seule chance ténue d’échapper à ce sabbat de sorcières et de démons qui non seulement provoquent notre perte, mais nous couvrent de honte. Philippot a montré une vidéo d’une parade militaire chinoise. Et je me suis prise à penser que jamais, dans mon jeune temps, je n’aurais imaginé me réfugier en Russie ni me retrouver du côté de la Chine communiste, et obligée d’admettre qu’en fin de compte, et quoique je pense de tout ce qui s’est passé au cours des dernières révolutions, c’est actuellement l’Occident qui se révèle la société la plus toxique, la plus stupide et la plus ignoble de la planète, discréditant le capitalisme et la finance pour les siècles des siècles. Quand je lisais les bandes dessinées de Lauzier, je retrouvais dans ses caricatures beaucoup de types d’imbéciles et de salauds qui pullulaient alors dans les facs et les milieux branchés, mais cela touchait surtout Paris, et je n’imaginais quand même pas que cette mentalité contaminerait tant de monde, ni que ces gens finiraient par prendre le pouvoir et s’y incruster, nous suçant le sang et nous inondant de poison, profanant tout ce que nous étions, tout ce qu’avaient fait nos ancêtres et nous précipitant dans la déchéance et le malheur. Cette caste, c’est le monstre d’Alien. C’est le chancre syphillitique de l’humanité. Là dessus, j’entends une boomeuse de mon âge déclarer qu’on n’avait pas fait 1789, éliminé les rois et l’Eglise, pour être livrés à la dictature des Wokes et à l’islam, et de nombreux commentaires enthousiastes l’applaudissaient. Voilà comment raisonnent les toupies que sont devenus mes compatriotes. Peut-être, mémé, que si le Roi et l’Eglise avaient été respectés, nous n’aurions pas maintenant d’oligarchie transnationale maffieuse, de gouvernements de vendus et de pervers, le feu dans nos églises vides, et la cavalcade des envahisseurs à qui tous ces traîtres ont largement ouvert les portes, en leur faisant comprendre que la chasse était ouverte, que c’était open bar.
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Eté indien sur mon jardin, et le papier de Joelle! |
Eté indien
Le dernier
jour d’été nous épanche le miel
De son doux
vent doré sur les fleurs languissantes,
Il fait bon
vivre encore au seuil de l’éternel,
Il fait bon
ralentir la barque dérivante.
Il fait bon
hésiter sur les vagues des ans
Qui vont précipitant
le cours de ce voyage
Que nous
entreprenons dès notre plus jeune âge,
De l’aube au
soir venu, de l’hiver au printemps,
Du printemps à
l’hiver, jusqù’à la fin des temps,
Quand le
gouffre inconnu soudain nous engloutit
Dans le clair
tourbillon des soleils éclatants
Ou bien dans
le néant d’une impossible nuit.
Ici-bas le
soleil se couche et se relève,
Même la nuit
d’hiver recèle des rayons,
Ici-bas tout
renaît au rythme des saisons,
Avec l’humble
matin, avec le pain qui lève.
Ici-bas et
là-haut ne font peut-être qu’un,
Comme l’envers
et l’endroit, le fond et la surface,
La naissance
et la vie, l’enfant et le défunt,
Qui s’ouvrent
l’un à l’autre le chemin vers ta Face.
J'aime ce poème. Si j'avais ce talent, j'en ferais une chanson.
RépondreSupprimerA Bagnols, j'y ai vécu plusieurs mois il y a plus de cinquante ans, stagiant dans les locaux de l'IME " les Violettes ". Les gens du cru riaient de moi, le lyonnais, qui m'étonnais de leur incapacité à discerner phonétiquement la prononciation du " je " et du " jeu "...
Oui, vous étiez leur monsieur Brun! Ce poeme-la ne me paraît pas trop se prêter a être mis en musique. J’en ai d’autres qui feraient mieux l’affaire. Il arrive que vers et musique me viennent en meme temps.
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