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vendredi 21 novembre 2025

Décoration


premier panneau


J’ai vu un documentaire sur les persécutions religieuses en Ukraine. Avec quelle vilenie et quelle brutalité on s’acharne sur les prêtres et les fidèles, on profane leurs églises, leurs lieux saints, leurs reliques... 

https://rutube.ru/video/972be15d10e69d90626a2c97c89266c0/?r=a

Et cela ne date pas de l'intervention russe, j'en parlais déjà en 2018. Pourtant, quelqu'un qui me lit largement depuis ce temps-là me demande "combien Poutine me paie pour faire sa propagande." Rien, absolument rien, je n'ai même pas eu la nationalité russe sur un plateau d'argent. En occident, on paie sans doute pas mal de gens pour proférer les énormités que j'entends, mais ici, on ne nous paie pas pour exprimer notre soutien quand nous estimons devoir le faire. Ce que je dis, je le pense, ce que j'affirme, je le sais. Un ami à qui j'ai envoyé ce film m'engage à le sous-titrer, mais ce n'est pas facile, surtout d'un point de vue technique. Et puis à mon avis, les rhinocéros, même orthodoxes, resteront rigoureusement insensibles à cette "propagande", comme ils disent. Lorsque j'en parlais il y a dix ans, ils s'en foutaient déjà, ils ne voulaient rien savoir, cela dérangeait déjà leurs clichés. 

Le procès inique du lumineux métropolite Arsène, de la Laure de Potchaiev, continue à se dérouler. On lui reproche d’avoir, en félicitant, dans son homélie de Pâques, les fidèles d’avoir bravé les check-points devant son monastère, donné les positions ukrainiennes aux Russes. Le métropolite, qui a toujours fait preuve d’une grande bonté et d’une extraordinaire dignité, est arraché à l’hôpital pour être traîné aux audiences quel que soit son état. Il bénit au passage ses enfants spirituels : «Nous n’avons rien perdu, puisque nous sauvons la foi ». Mais les vieux soixante-huitards, et les droitards qui n’ont pas compris que le démon avait changé de camp, ou plutôt que, finalement déçu par la Russie, il était retourné d’où il était initialement venu, trouvent que c’est bien fait, que tous ces martyrs et confesseurs d’aujourd’hui ont mérité leur sort, car ils sont « soviétiques » ! Parallèlement, un descendant d'émigré propose de signer une pétition pour monseigneur Nestor, métropolite exarque en disgrâce, "homme de paix" qui voulait réconcilier l'Ukraine et la Russie, mais le gouvernement de cette dernière, revenue au temps de Staline, le fait punir pour cette raison. Je n'ai jamais eu que de bons échos de monseigneur Nestor, mais si mon internet défaillant me l'avait permis, j'aurais répondu à ce simili russe de la quatrième génération que je ne signerai pas cette pétition, à cause des bêtises qu'il profère sur la Russie. Puis je me suis adressée à quelqu'un qui connaît et respecte monseigneur Nestor. Celui-ci, d'après lui, s'efforçait surtout de ne pas prendre officiellement parti, de calmer le jeu et d'appaiser tout le monde, ce qui était la seule chose à faire dans sa position, et je ne suis pas sûre que ce soit là la raison de sa disgrâce, il n'en est pas question dans la pétition, me dit-il. Il n'est certainement pas opportun de présenter les choses sous ce jour, en instrumentalisant le problème, et j'aimerais assez que ce genre d'émigrés lançât aussi des pétitions pour soutenir le métropolite Arsène.

D'après des amis, même dans les milieux orthodoxes, tout est orienté de cette manière en permanence, et des "spécialistes" s'y prêtent dans toutes les éditions et sur tous les plateaux télé. La plupart des ces "spécialistes"  sont des personnages haineux et menteurs arrivés à des postes de responsabilité dans la culture sur les ailes de chauve-souris d’une russophobie totalement rabique et hallucinée. A mon avis, c’était le laissez-passer indispensable pour avoir leurs diplômes, être reçus dans la bonne société, publier leurs ouvrages et trouver des gâches confortables. De mon temps, il fallait être marxiste, de n’importe quelle obédience, le communisme à la Marchais n'était pas trop classe, mais le trotskisme, c’était absolument parfait. Le trotskisme a muté en une sorte de combiné munster-reblochon cocopitaliste, aveugle là-bas au nazisme qu'il stigmatise ici, en l'amalgamant à toutes sortes de réflexes de simple survie chez les malheureux habitants des pays qu'il infecte. 

On abat les troupeaux français à la carabine, et ça passe crème. Des méthodes de bandits de grand chemin, mais c'est Poutine le tyran. Comment ceux qui s'associent à de tels méfaits peuvent-ils se regarder dans la glace le matin et conduire leurs gamins à l'école? J'essaie, dans mon impuissance, de ne pas imaginer ces abominations, tant je les trouve sinistres et de mauvaise augure. Ce qui se passe en France avec les paysans me rappelle terriblement la collectivisation en Russie dans les années trente, en plus faux-cul. Le holodomor qui en découlera probablement sera-t-il mis, une fois de plus, sur le dos des Russes? 

 Si les gens ne comprennent pas qu'il s'agit d'une commande mafieuse et que les préfets, les gendarmes et les vétérinaires impliqués, et à plus forte raison les Zorro qui mitraillent les vaches sous les yeux horrifiés de leurs éleveurs, sont les complices de véritables canailles, c'est qu'ils sont vraiment bouchés à l'émeri...

Mais il semble qu'ils le soient, à voir certains commentaires. A présent, une espèce de baderne au sourire hagard que Macron a placé à la tête des armées vient nous expliquer qu'il faut s'habituer à l'idée de "sacrifier nos enfants" à la guerre que son patron veut absolument déclarer à la Russie, laquelle s'obstine à ne pas vouloir nous la faire. Les gens vont finir par comprendre avant que l'Europe se transforme entièrement en Ukraine purulente, avec des esclaves-soldats qu'on attrape au lasso pour les envoyer défendre les intérêts de Soros, Rothschild, Black Rock et autres malfaiteurs de l'humanité? 

Je suis revenue de Moscou, où j'étais allée faire un saut avant le déchaînement de l'hiver, un jour en avance. Il faut dire que j’ai appris au dernier moment qu’une connaissance des Asmus s’était installée dans l’appartement du père Valentin, et chez Xioucha, il y avait une autre de leurs amies. Je suis partie dimanche par un matin gelé lumineux et pur, avec, le long de la route, des arbres scintillants, magiques, un ciel bleu tendre nappé de vapeurs roses. Je suis revenue sous la pluie battante. Nous sommes passés en deux jours de moins cinq à plus dix...

J’avais une interview chez radio Zvezda, et j’ai eu droit à un livre sur la grande guerre patriotique, dans un sachet couvert d’étoiles rouges. J’ai été reçue très gentiment, les questions étaient respectueuses et intelligentes, et le journaliste était si content, qu’il pense me réinviter ! Il m’a donné l’occasion d’expliquer que mes livres sur Ivan le Terrible n’étaient pas des ouvrages ni des thèses historiques, mais des romans, ce qui n’est jamais inutile.  Et aussi de donner ma perception du personnage et de la question des effets du pouvoir sur n’importe quel idéaliste. On m’a avertie que mes considérations sur Prigojine seraient coupées au montage, mais je n’en faisais pas l’apologie, j’établissais un parallèle entre l’une de ses citations, et ce que je fais dire à Maliouta Skouratov dans mon livre. Cependant, c’est leur affaire, le sujet semble tabou. Gilles m'a dit en se marrant que c'était l'organe de presse de l'Armée...  

Avant cela, je suis allée à un festival cosaque, où j'ai vu Skountsev et autres vieilles connaissances, de plus en plus vieilles, on peut le dire:  tous nos jeunes copains commencent à prendre de la bouteille et à avoir des enfants adolescents, alors que nous sommes de plus en plus déjetés. Même impression à l'exposition de mon amie Iana, où étaient rassemblées les oeuvres de son défunt père et les siennes. 

Au café, j’ai trouvé Joëlle et Pierre. J’ai emmené Joëlle visiter une exposition au monastère de la Trinité saint Daniel, qu’elle ne connaissait pas. L’exposition montrait des reconstitutions photographiques des quartiers contemporains de Pereslavl auxquels des montages restituaient les objets culturels dynamités par le pouvoir soviétique. Quand je suis arrivée dans cette ville, il restait encore assez de très jolies maisons pour en faire un lieu féérique, mais lorsque j’ai vu cela, j’ai encore mieux compris toute l’ampleur du désastre. Le massacre est considérable, et l’on peut dire que les administrations qui se succèdent à présent, ainsi que le mauvais goût et l’incurie des habitants, sont en train d’achever cet affreux travail. On a fait disparaître une petite ville absolument ravissante, d’une originalité irréelle, et l’on imagine que les gens grandis dans ce décor avaient une autre mentalité, et même un autre développement intellectuel, que les malheureux élevés dans le béton, le plastique et les kitscheries. Les monuments abattus ont creusé des vides terribles, mal comblés par des constructions disgracieuses, des zones incompréhensibles, l’endroit reste profondément mutilé, scarifié. Je me souviens qu’Henri Barthas, à propos de tout ce qu’il voyait, m’avait dit : « On a l’impression qu’ils viennent juste de sortir de la guerre et qu’il y a eu des destructions partout. » Du reste, quand je suis allée au Donbass, je ne ressentais pas trop les conséquences des bombardements, car à Pereslavl, entre les ruines des maisons que l’on n’entretient pas et les constructions chaotiques qui tiennent du baraquement, de la friche industrielle ou du centre commercial de banlieue, on obtient quelque chose de pire qu’à Lougansk, où la structure de la ville s’est maintenue malgré tout, où le mauvais goût ne s’exprime pas de la même manière faute de fric, et grâce peut-être à la propreté morale et à la dignité d’habitants que les circonstances ont rendu conscients du prix de leur histoire et indifférents au tape-à-l'oeil consumériste.

Nous sommes entrées dans la boutique du monastère, je voulais acheter une veste avec le sigle du lieu, c’est un peu cher, mais chaud et de bonne qualité. A ma vue, la jeune vendeuse s’écrie : ‘Oh vous voilà ? comme je suis heureuse de vous voir ! » 

Au café, on avait repeint la partie bistrot selon mes instructions, sauf que Lika a voulu un jaune que moi, je trouvais trop vif. En fin de compte, cela n’est pas si mal, en tous cas, c’est mieux qu’avant, plus chaud, plus gai. Il me faut peindre des panneaux décoratifs à thème français, c’est une commande, et je m'y suis déjà attelée. Une amie m'a acheté plusieurs tableaux. Ce que je fais commence à être apprécié alors que j'ai déjà un pied dans la tombe, mais mieux vaut tard que jamais, et d'ailleurs on ne sait jamais, je vais peut-être faire une centenaire gaillarde... 



J'ai trouvé sur le canal d'Alexis Haupt, philosophie, la réflexion suivante: 

Les personnes "intelligentes", ayant un QI correct, voir élevé, mais ne voyant pas une réalité qui saute pourtant aux yeux, me font penser à ce poisson dont nous parle Konrad Lorenz : "Le Belone, comme tous les poissons qui chassent en utilisant les yeux, est capable de localiser très exactement la proie par une activité binoculaire télotactique, mais n'est pas capable de localiser un mur rocheux qui se dresse en travers de sa route."

En d'autres termes, l'ami, contrairement à ce que t'as fait croire l'École, une intelligence développée uniquement dans certaines dimensions ( logico-mathématiques, linguistique, spatiale, etc.) n'empêche pas un homme de ne pas voir un éléphant au milieu de son salon. C'est-à-dire d'être une personne soumise intellectuellement et sans esprit critique. Bref, un bon QI n'a jamais empêché personne d'être une sorte de somnambule. Ceci explique, entre autres, ce que nous vivons aujourd'hui.

Quelqu'un a noté que le QI n'avait rien à faire là dedans, ne parlons donc pas de QI, mais tout de même, il y a peut-être un début d'explication au phénomène de secte que j'observe au gré des commentaires.

     

2 commentaires:

  1. De très bonne source, ce Monseigneur Nestor jouait malheureusement au poker pour gagner un peu d’argent qu’il distribuait aux pauvres. Il est donc estimé, et à mon humble avis, pour un ecclésiastique de jouer à des jeux d’argent. C’est donc la raison pour sa sanction

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    1. On m'a dit qu'il s'agissait de poker sportif, sans mise d'argent, et que tout cela avait été lancé par le diacre Kouraïev qui est loin d'être blanc bleu. Evidemment cela n'est peut-être pas super de jouer au poker, même sportif, mais d'après ce que j'ai entendu dire par ailleurs, on a vu bien pire! Toujours est-il que cela n'a rien à voir avec l'Ukraine ni avec le méchant dictateur Poutine qui bourre les goulags de dissidents et même de petits enfants... D'ailleurs c'est bien simple, comme dans le sketch de Bigard sur le 11 septembre, j'écris entre deux tchékistes...

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