J'ai fait le second panneau pour le café, ça m'a pris deux jours, et maintenant, je refais le premier chapitre de la traduction que je corrige, pour une raison inexplicable, mon travail n'a pas été enregistré. Je me rends compte que ces panneaux deviennent pour moi le reflet du bonheur français perdu, celui de "nos jeunes années qui courent dans la montagne", de la "mer qu'on voit danser le long des golfes clairs,", de la "bicyclette". Une Russe m'appelle "le lyrique, tendre et libre Monet de Pereslavl"! Ce qui rejoint l'avis de Dany, que les paysages sont russes mais la manière française. Cependant, cela est tout à fait inconscient et spontané... de l'impressionnisme génétique.
Il m’est venu à l’esprit qu’au fond, le projet Union soviétique, soutenu au départ par Rothschild et les banques
anglo-saxonnes n’ayant pas donné ce que l’on en attendait dans cette
perspective, et le butin de 17 n’ayant pas été perçu, pour cause de fermetures
des frontières par Staline, il a été abandonné et remplacé par le projet
Union Européenne. Mais pour le mener à
bien, il fallait diaboliser les vainqueurs du nazisme, et à cette fin, on
assiste à une réhabilitation sournoise de celui-ci, à un travail de l’opinion
patient et de longue haleine. Ainsi, quand j’étais enfant et adolescente, le
diable, c’était Hitler, les nazis ses légions, et le peuple allemand, depuis les vieillards jusqu'aux petits enfants, un
rammassis de racistes intrinsèquement pervers envers lesquels on ne serait
jamais assez impitoyable et méfiant. Les Français eux-mêmes étaient tous
des collabos, il fallait le leur rappeler sans relâche, et parmi eux, on
détestait particulièrement les paysans, « qui ne comprennent rien aux
révolutions », leurs bérets, leurs vielles et leurs binious, j’entends
encore BHL les stigmatiser avec énergie. Quand j’avais passé l’examen d’entrée à
Sciences-Po, le sujet était « la montée du nazisme en Allemagne ». Un
sujet test, que je n’ai pas passé, car j’ai écrit que la cause principale du
nazisme, c’était le traité de Versailles, l’humiliation de l’Allemagne et la
misère dans laquelle les vainqueurs l’avaient magnanimement plongée.
Maintenant, si l’on emmerde
encore Dieudonné pour ses quenelles, on a mis singulièrement la pédale douce
pour tout le reste. J’observais déjà dans les années 2000, quand je regardais
Euronews, que dans les pays baltes, célébrer les SS était parfaitement normal. Aucune
réaction du côté BHL-Glucksmann-le CRIF et médias bien pensants. Bientôt, c’est en Ukraine que j’ai
commencé à voir se manifester ce genre de choses, et surgir toute une
propagande destinée à faire des seuls Russes les boucs émissaires des
répressions communistes. Toute personne qui connaît un minimum l’histoire russe
et qui est de bonne foi ne peut avaler des choses pareilles. Mais les
intellectuels français sont généralement de mauvaise foi, les gens ordinaires
ignares sur la question et indifférents, jusqu’au jour où les premiers
commencent à laver le cerveau des seconds avec des histoires à dormir
debout, comme en ce moment, et alors ils gobent: c’est forcément vrai, puisque des « spécialistes »
le leur expliquent à la télé. De nos jours, le simple fait d’être russe est en
soi une tare. On va même jusqu’à persifler l’ambassade venue rendre hommage,
dans la plus grande solitude, aux tombes de soldats soviétiques morts dans la
résistance française, c’est dire le cas que l’on fait, au fond, de cette dernière, entre
parenthèses.... Les Russes ne méritent pas de vivre, on nous dira bientôt,
comme on l’a dit des Palestiniens, que ce sont « des animaux ». Et
pour bien nous en convaincre, on va leur attribuer des crimes invraisemblables,
qui, s’ils ont eu lieu, sont largement le fait de leurs adversaires, champions de
l’inversion accusatoire.
Quand je lis les commentaires
des gens à toutes sortes de déclarations haineuses, grotesques et stupides, j’en
trouve certes beaucoup qui protestent ou tournent en ridicule toute cette
bouillie venimeuse. Mais trop d’entre eux me rappellent les déchaînements de
haine et d’infâmie que je voyais sous les récit des exactions du régime de Kiev
à l’encontre des russophones du Donbass à partir de 2014. C’étaient de
fantastiques appels au meurtre, des plaisanteries ignobles sur les victimes
brûlées vives de la Maison des syndicats à Odessa et même sur les enfants massacrés
à Donetsk ou Lougansk. Je sens monter en France la même atmosphère, et à l’issue
de tout cela, si les individus qui favorisent ce méfait arrivent à leur fin, on
aura la même désolation qu’en Ukraine, les mêmes tombes à perte de vue, ce qui
n’a aucune importance aux yeux des gros crapauds de la mafia, prête à remplacer
les sous-hommes indigènes par des sous-hommes d’importation, ce qu’elle a déjà
commencé à faire.
Les crétins qui ne voulaient rien savoir quand on essayait de briser l’omerta sur le Donbass viennent maintenant avec aplomb raconter n’importe quoi sur la question, et me conseiller, par exemple, de « lire l’histoire russe », pour y trouver la confirmation que les Russes sont des barbares et des sous-hommes depuis la nuit des temps. C’est d’ailleurs ce que m’expliquaient aussi certains intellectuels soviétiques dans le style de la Gala Ackerman, qui vomit sa haine sur la Russie à longueur de temps, alors qu’elle descend certainement, comme le prix Nobel Alexieva, toute aussi haineuse, de bons apparatchiks portés au pouvoir par la révolution. Il y a quelque chose de particulièrement irritant chez l’imbécile pontifiant qui ne sait rien, mais vient faire la leçon à ceux qui savent, parce qu’ils ont suivi depuis le début, en ayant accès à ce qu’il ignorait et ne tenait pas à connaître. Cet imbécile se découvre soudain patriote, parce qu’on a activé dans son dos la commande correspondante, le petit bouton gardé à cet effet, et nous accuse de « trahir la France », qu’il trouvait jusqu’alors si chauvine, raciste, bornée, sexiste et juste bonne à être métissée de gré ou de force. Pour moi, ceux qui ont trahi la France, ce sont ceux qui l’ont mise dans l’état où elle est, pas les gens qui l’ont quittée par désespoir, ni ceux qui cherchent à rétablir une vérité inaudible dans un tohu-bohu de mensonges toujours plus éhontés et fantasmagoriques. Luc Ferry, dans les rangs de ces derniers, m’a fait bien plaisir par son intervention courageuse et honnête, mais l’imbécile dont je parle plus haut est par définition indécrottable.
https://www.facebook.com/share/v/1Ks5DEiEQw/
Je pense à Anna Novikova,
embastillée par les scélérats de la caste, et à Vincent Perfetti. Anna
Novikova, mère de famille, dont le souci premier était de venir en aide aux
populations civiles du Donbass, que l’Ukraine et l’UE trouvent indignes de
vivre. A la façon cauteleuse et immonde dont les journaux pourris la
présentent. Et aux commentaires de certains Français, dans la droite ligne des
concierges dénonciateurs de l’occupation ou des tricoteuses de la Terreur. Elle est, d'après quelqu'un qui la connaît, abandonnée de tous, ceux qui partagent ses idées font profil bas, les bénis-oui-oui qui écoutent les médias l'accablent, et sont certainement prêts à dénoncer toute personne qui ne suit pas au pas de l'oie Macron et son fidèle général le Ravi dans leurs fantasmes guerriers, ou bientôt peut-être tout individu affligé d'un patronyme à consonnance slave. Cet
après midi, je travaillais à mon panneau, en
écoutant Léon Ferré, Brassens, Charles Trenet, Nougaro et en pleurant. La France de la
mafia, ce n’est pas celle que j’ai connue, celle de ma mère, de ma famille,
celle des beaux étés, de la douceur de vivre, des virées en haute Ardèche et
des repas de Noël. C’est le territoire de chasse d'affreux gnomes d’une méchanceté
inlassable qui la déshonorent en l’assassinant.
https://www.youtube.com/live/Rg7ZjQ3Qq90?si=dmJWCPRTPL4hmZhh
Slobodan m'a envoyé une vidéo où il s'entretient avec Nicolas Vidal. Ils avaient l'air de s'entendre comme larrons en foire. Slobodan pense que nous subissons des changements vertigineux. En effet, et on ne peut pas dire que cela m'enchante, ce n'est pas un monde pour une âme agreste et médiévale. Il parle de l'automatisation du Japon qu'il vient de visiter, et de la Chine, je ne peux pas dire que cela m'émerveille. Je n'ai pas envie de vivre au milieu des machines, et je n'aimerais pas laisser des enfants là-dedans. Je pense que tous les pays ne vivront pas cette science-fiction de la même manière. La France semble bien partie pour la prison numérique et l'extermination des surnuméraires, à commencer par les vieux. Moi, en plus du fait que je fais confiance à Dieu, je crois en la Vie, la Vie est plus forte que tous les imbéciles savants. Mais que de dégâts au passage...
Slobodan pense que des communautés se reforment déjà dans le chaos, sur la base de la culture, de la foi, de la langue, mais pas forcément sur celle du lieu géographique. En effet, il a raison, cela ne m'enchante pas non plus, car le lien génétique à la terre d'origine me paraît une chose puissante, un facteur d'équilibre. Je suis venue en Russie parce que j'avais vocation particulière à le faire, et je le regrette moins que jamais, au vu des circonstances, que du reste je prévoyais: j'aime ce pays et ses habitants qui me le rendent bien, j'y trouve un accomplissement tardif, mais parfois la France, la vraie, la disparue, pas celle des gnomes, me manque viscéralement. J'y songeais en peignant ma petite scène de bord de mer, je revoyais la Méditerranée, j'entendais Nino Ferrer chanter "le Sud" ou bien Brigitte Bardot "Sur la plage abandonnée"... Et en même temps, je me souvenais que, dans cette France, je ne trouvais pas ma place, je réalisais que je peignais l'au-delà de la France, une quintessence ensoleillée que j'emporterai dans la Mémoire éternelle, avec mon livre de souvenirs.
Mais pour en revenir aux communautés de Slobodan, c'est un fait, et comme il le dit, elles sont transversales, de même que l'Imbécile, le mutant de la modernité, est transversal désormais à tous les pays, et aussi la canaille mafieuse qui, sans lui, ne se maintiendrait pas si bien au pouvoir.
https://www.youtube.com/live/U3Jf45FlP0o?si=zGJHJybJeSXOeKuR

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