UKRAINE. SUR QUOI PLEURAIT LE CHRIST
« Beaucoup de gens me demandent mon avis sur ce qui se passe actuellement en Ukraine. Tout d'abord, je tiens à exprimer mes condoléances et ma sympathie à tous les civils qui ont souffert pendant les hostilités. J’ai moi-même traversé la guerre de 1992 en Transnistrie. Je sais que c'est effrayant. Ukraine… Presque toute ma vie s'est passée en Ukraine. 20 ans à Kiev (de 1999 à 2019). Avant cela - alternativement en Moldavie (aujourd'hui Transnistrie), puis dans la région d'Odessa. En été - toujours chez ma grand-mère dans la région de Rovno. L'Ukraine est une terre qui m’est chère. Je l’ai une fois entièrement parcourue. Partout où les explosions tonnent maintenant, je reconnais plus ou moins cette zone à partir de photos ou de vidéos. Tout est mien, tout m’est très proche. Là bas, presque tous sont mes parents, j’y ai de nombreuses connaissances. Ce qui leur arrive maintenant leur cause une grande douleur.
Et tout ce que je vais ajouter ensuite, ce ne sera pas des leçons de morale ni des reproches, mais une tentative de comprendre comment tout cela a abouti à un résultat aussi triste.
Donbass
Les Ukrainiens ont maintenant peur. Ils vivent des choses dures. Tout aussi effrayantes et dures que dans le Donbass ces 8 dernières années... Quoi? Le Donbass ? Je sens à quel point certains sont sur leurs gardes, à quel point il leur est désagréable de lire cela. Et je connais les arguments en réponse. « Peut-on vaincre le mal par le mal ? On accroit les pleurs et la souffrance? On se venge?
Non, il ne s'agit pas de vengeance, frères. Mais de la justice. Il s’agit d’enfin arrêter le génocide dans le Donbass. Et pour l'arrêter, il fallait arrêter ceux qui ont conduit cette guerre. Il n'y avait pas d'autre issue. Hélas.
Déjà 8 ans se sont écoulés depuis que l'Ukraine a illégalement commencé à utiliser l'armée contre les territoires incontrôlés du Donbass. 8 ans de bombardements continus de la population civile. Maisons écroulées, enfants déchiquetés. Les atrocités des bataillons de volontaires de type "Tornado". Du sang, du sang, du sang...
Selon des données seulement approximatives de 14 000 à 15 000 victimes. Parmi eux, plusieurs centaines d'enfants. Et il n'y avait pas de fin à cette folie...
Combien d'années cela devait-il encore durer ? Le monde entier était silencieux. Qui en Ukraine a écrit, crié à ce sujet ? Des isolés qu’on peut compter sur les doigts. Ceux qui ont été forcés de se cacher, ou de partir à l'étranger, ou qui se sont retrouvés dans une prison ukrainienne. Ou qui ont juste été tués. Naturellement, il y avait la peur. Tout ne pouvait pas être dit ni écrit. Mais - ce sujet du Donbass était devenu «incorrect» même dans les conversations ordinaires entre Ukrainiens. C'est ce qui est la chose la plus effrayante. La souffrance constante des paisibles concitoyens de leur propre pays est devenue pour eux une norme à laquelle chacun s'est rapidement habitué.
L'Ukrainienne Evguenia Biltchenko, une ancienne volontaire du “secteur droit” qui s’est maintenant désintoxiquée de la drogue nazie, écrit :
« Les Ukrainiens des années qui ont suivi le Maïdan ont mis en œuvre une procédure connue en psychanalyse sous le nom d'« identification à l'Ombre ». L'odeur des corps brûlés à Odessa, c’est une odeur. Les femmes mourantes au seuil de l'administration de Lougansk; c’est une couleur, un goût, un contact. La réalité d'un corps humain assassiné sans cause ne pouvait pas ne pas sauter aux yeux. Des conversations récentes avec des Ukrainiens ordinaires ont montré que pendant toutes ces années, ils savaient en fait qui était responsable. En fait, ils l'ont accompli eux-mêmes, car connaître un crime et le permettre est un péché. Après tout, cela se passait loin, cela ne les touchait pas directement, cela touchait là-bas des gens de second choix.
Le nazisme, impensable au 21ème siècle, ce n'est pas seulement les tortionnaires d’ "Azov". Ce sont les paupières levées avec perplexité d'un manager dans le Dniepr, d'un coiffeur à Odessa, d'un tenancier de bar à Kiev au seul mot de "Donbass". Nous avons également oublié la surdité totale des Ukrainiens face à la répression des dissidents à l'intérieur même du pays.
Se sentir complice d'un crime, incapable de faire son coming out, c'est ça, l'Ombre. Une sensation en soi infernale. Il n'est pas possible de la porter longtemps. L'Ombre se déporte sur quelqu'un d'autre («et pour quoi nous?!» ) et pousse à s'identifier à l'autre en tant que figure de défenseur: après tout, c'est plus facile à supporter.
Dans la mesure où l'identification en tant que symptôme du syndrome de Stockholm a eu lieu il y a huit ans, toutes ces années, les Ukrainiens ont vécu sous le régime du meurtre légitime de l’autre sous le prétexte d’un fantasme de guerre. Les fantasmes ont tendance à se réaliser... Si une personne vivait déja dans un état de guerre et de haine pour son voisin, maintenant ce fantasme a atteint sa limite, qui est le Réel.
Biltchenko n'a-t-elle pas raison ? L'Ukraine n'a-t-elle pas vécu ainsi ? Hélas, c'est une terrible vérité : Dieu a permis que la guerre vienne depuis là où elle était sortie, là où on l’avait oubliée. Et maintenant, cette horreur devra être vécue non seulement par le Donbass, mais par toute l'Ukraine. Lorsque les châtiments de Dieu arrivent, ils concernent tout le monde - à la fois les coupables et les innocents, les méchants et les bons. Je ne me réjouis pas et je ne suis pas vindicatif. C'est ma douleur, notre douleur. Je le répète : l'Ukraine est mon pays natal. Mes parents et amis les plus proches sont presque tous en Ukraine. Et ils souffrent aussi, et ils sont aussi assis dans des abris anti-bombes. Ils sont moi. Vous êtes moi. Et mon cœur se brise à la pensée de vous tous. Mais nous parlons maintenant de lois spirituelles. "Tout va bien" n’existe pas là où du sang innocent est versé pendant des années, où la vérité est piétinée, où fleurit une idéologie misanthrope. Là où règne l'iniquité, il n'y aura pas de paix. C'est la loi de la Bible et de la vie.
"Dieu est trahi par le silence"
"Dieu est trahi par le silence" - m'écrit-on aujourd'hui d'Ukraine pour me reprocher de ne pas aller protester dans la rue contre l'opération spéciale de la Fédération de Russie. Frères, Dieu a été trahi par le silence pendant ces 8 années, quand le sang d'innocents était versé, quand s’accomplissaient dans toute l’Ukraine ces iniquités sur lesquelles la terre gémissait. Vous, qui m'écrivez des lettres de colère aujourd'hui sur le thème "pourquoi restez-vous silencieux" - pourquoi restiez-vous silencieux lorsque on a brûlé des gens à Odessa ? Tué des enfants dans le Donbass ? Bombardé des villes paisibles tous les jours pendant 8 ans ? Massacré des gens à Marioupol ? Fusillé des "Berkuts" désarmés sur le Maïdan ? Lorsque l'idéologie nazie a été rendue officielle, lorsque l'Ukraine a été submergée par la russophobie, lorsque des églises étaient saisies dans toute l'Ukraine et que des prêtres et des paroissiens étaient battus, lorsque les dirigeants organisaient un schisme qui a frappé toute l'orthodoxie mondiale?
Vous restiez silencieux, comme si cela ne vous concernait pas. Vous vous sentiez à l'aise et bien. Maintenant, quand cela vous touche, alors vous vous mettez à parler. Mais moi, tout ce temps, je ne gardais pas le silence Vivant en Ukraine, j'ai parlé et écrit pendant 6 ans sans me cacher. J’ai crié à tue-tête - à propos du Donbass, à propos du néonazisme. J’ai appelé un chat un chat. Puis j’ai quitté l'Ukraine. Je suis parti, entre autres, à cause des menaces que j'ai reçues des nazis. Et vous qui m'écrivez sur le péché de silence, vous n'avez aucun droit moral de me le reprocher. La guerre n'a pas commencé maintenant, elle a commencé en 2014. Et l’homme ordinaire ne se souciait pas de la souffrance des gens. Nous avons vécu comme si de rien n'était. "Ce ne sont pas mes oignons"...
C'est vrai, un simple quidam ne peut pas toujours influencer ce qui se passe au gouvernement. Mais il existe un principe de responsabilité collective pour les péchés de la société dans laquelle nous vivons. Si Lot était resté à Sodome, il aurait péri. Le juste Jérémie a traversé les horreurs de la guerre et la destruction de Jérusalem, bien qu'il n'ait pas lui-même été impliqué dans les péchés des autorités et du peuple. Vous êtes dans la matrice. Et il vous arrivera la même chose qu'à elle. Il est important de sortir de la matrice, au moins en interne. Le chagrin de ce qui se passe, le désaccord du cœur. Comme dans le livre d'Ezéchiel, le Seigneur, détruisant Israël pour ses péchés, dit à l'ange : "Parcourez la ville, Jérusalem, et mettez une marque sur le front de ceux qui gémissent et se plaignent à cause des abominations qui se produisent en elle » (Ézéchiel 9 : 4). Dieu entend le gémissement spirituel au sujet des abominations, et imprime son sceau sur celui-là, il le conduit.
Mais, hélas, les centaines de lettres hystériques malveillantes qui me parviennent maintenant d'Ukraine montrent que le "modèle Bilchenko" fonctionne fondamentalement - fusion complète avec la "matrice", identification avec l'ombre. C’est-à-dire la haine. On ne te hait pas seulement pour ce que tu dis, mais même pour ton silence. On doit parler comme eux, - sinon c’est la haine ... Je suis extrêmement désolé pour les civils qui sont tombés dans le creuset de la guerre. Mais nous devons rester chrétiens. La haine n'est pas le chemin de la paix. Les guerres de l'information sont bien plus terribles que les actions militaires. Elles détruisent l'âme, pas le corps. Et ensemble, nous devons vaincre la guerre de l'information, en restant des êtres humains. Même pendant la Seconde Guerre mondiale, les peuples russe et allemand ne se haïssaient pas. Je veux surtout m’adresser aux femmes. Mes sœurs, c'est votre devoir sacré de prier pour le monde, pour votre famille et vos amis. Pourquoi vous montez-vous la tête avec différentes vidéos (dont la plupart sont fausses) pour écrire ensuite des lettres de haine ? La haine peut-elle être associée à la prière ? La haine détruit celui qui la porte, elle le souille de l'intérieur. Et perpétue la guerre, au lieu de l’arrêter.
Saint Nicolas de Serbie écrit : « Comme il est inutile de lancer aux habitants d'une ville où sévit la peste : « Soyez en bonne santé ! » Il est tout aussi inutile de crier : « Paix ! Paix ! », quand on vit dans dans l'impureté et l'immoralité du péché. La santé elle-même viendra à la ville quand elle sera purifiée de la saleté et de la peste, et la paix viendra aux nations quand elles seront purifiées du fléau de l'incrédulité et du péché. Sinon, à nos cris : « Paix ! Paix!" - ne répondra pas la paix, mais la guerre » (Lettre 271).
Néo-nazisme
Ici, j'ai mentionné Saint-Nicolas de Serbie. Il a fait un livre intitulé “La guerre et la Bible”. Dans la situation actuelle, ce livre devrait simplement être appris par cœur. Sur la base de l'Ecriture Sainte, le saint, qui a lui-même souffert de la guerre, déduit les lois spirituelles de la guerre et de la paix.
1) Les péchés des dirigeants du peuple sont la cause de la guerre et de la défaite.
2) A cause des péchés et des iniquités des dirigeants du peuple qui combattent Dieu, le peuple souffre aussi et l'État, ayant perdu son indépendance et sa liberté, disparaît.
3) Aucune nation ne peut vivre en paix en péchant contre la loi de Dieu.
4) Le péché est la cause de la guerre ; et peu importe que les gens pécheurs démontrent leurs intentions pacifiques, la guerre doit les frapper;
5) Pour punir ceux qui se dressent contre lui, et se sont éloignés de lui, le Seigneur envoie parfois contre eux des peuples lointains. Le saint écrit qu'une nation entière peut s'éloigner de Dieu et piétiner sa loi ; les péchés du peuple sont la cause de son esclavage ; la cause est entre les mains des hommes, et l'effet est entre les mains de Dieu. L'évêque identifie cinq idoles principales qu'une personne peut servir en temps de paix :
1) la matière ;
2) son soi personnel (ego);
3) l'impérialisme ;
4) la nation ;
5) la culture.
Il ne faut pas beaucoup d'efforts pour comprendre le principal problème de l'Ukraine. C'est le nazisme.
Beaucoup font maintenant des yeux étonnés : y avait-il vraiment du nazisme en Ukraine ? Pour être honnête, ça me sidère. J'ai vécu à Kiev pendant 20 ans. Je témoigne de ce que j'ai vu de mes propres yeux. J'ai vu comment le néonazisme ukrainien a mûri et s'est renforcé, et quel bond il a fait après 2014.
Processions nazies aux flambeaux à travers le pays. "Azov" et "Aidar" avec leurs symboles nazis. "Secteur droit" avec ses symboles nazis. Hommage aux "héros" de l'UPA. Héroïsation de Bandera et Choukhevitch. Les rues qui portent les noms des collaborateurs d'Hitler. Les honneurs rendus - au niveau gouvernemental - aux divisions SS "Galicia" et "Nakhtigal", les commémorations de SS ukrainiens (on a même sorti des timbres anniversaire en l'honneur de "Galicie" ). Participations à des défilés nazis à Zigovanie. Réinhumation solennelle des SS avec la participation des autorités locales et des unités de la garde d'honneur des Forces armées ukrainiennes. L'allocation d'énormes fonds publics pour le développement d'organisations de jeunes néonazis. Ce sont des faits. Le nazisme en Ukraine, déjà sous Porochenko, Turchynov, Yatsenyuk est en fait devenu une idéologie d'État - c'est-à-dire le fascisme. Le fascisme décuplé par la russophobie. La russophobie a toujours été l'essence de l'idée nationale ukrainienne. Un journaliste de Kiev écrit : « L'État ukrainien créé artificiellement ne prend son sens qu’en s’opposant à la Russie. L'idéologie de l'ukrainisme, destinée à transformer les Russes en anti-russes, était chauvine dès les premiers jours de son apparition. Sans elle, l'Ukraine-anti-Russie perd son sens. Les présidents ukrainiens sont obligés de s'inscrire dans cette idéologie pour que leurs activités aient un sens. Et le pire, c'est que les gens ont progressivement accepté la russophobie, s'y sont habitués. Mes amis de Kiev et moi espérions que le néonazisme ne percerait pas l'épaisseur de la conscience du peuple russe et resterait coincé quelque part à la surface. Mais non. Ca a marché. Car le citoyen lambda est soumis au traitement de l'information, qu'il le veuille ou non. C’est la goutte qui use la pierre. Lentement, progressivement. Dans les jardins d'enfants, les écoles, les universités, dans l'armée. Du patriotisme au nationalisme, du nationalisme au nazisme, du nazisme au fascisme. Et quand on a appelé les gens brûlés dans la Maison des syndicats d'Odessa des «doryphores frits», «de la ouate de coton frite» - la société ukrainienne l'a avalé. On atteignait déjà le fond.
Le fascisme, ce n'est pas seulement la dictature des nationalistes (établie en Ukraine après le coup d'État de 2014), mais aussi le restaurant préféré de Lvov "Kryivka" avec des accessoires nazis, des photos de famille sur une moto SS, des mitrailleuses de l'armée de la Wehrmacht, l'atmosphère de l'UPA, les jeux "trouver un Moscovite". C’est manger des gâteaux "Bébé russe" et "Poutine dans son cercueil" - amusant, avec toutes sortes de hihi-haha. C'est l'exclusion de la langue russe (qui est parlée par la moitié de l'Ukraine !!!) de la sphère éducative et culturelle de la vie du pays, la fermeture des écoles russes. Ce sont des insultes incessantes au président russe et au peuple russe. Il s'agit de l'attribution de prix d'État à des livres où il a été «prouvé» que les Russes ne sont pas du tout des Slaves et n'ont pas de racines communes avec les Ukrainiens (par exemple, «le pays de Moksel»). C’est la base de données au nom cynique "Mirotvorets" (le Pacificateur), où des dissidents étaient inscrits (beaucoup d'entre eux ont ensuite été tués). C’est vrai, tout le monde ne l'a pas fait et tout le monde n'a pas apprécié. Mais cela a été toléré en silence – par tout le monde. Le fascisme est progressivement devenu la norme. Il l’est devenu.
Et quand des Ukrainiens indignés écrivent sur les réseaux sociaux : « nous étions un pays pacifique », cela m'étonne. Qu'est-ce qu'un pays pacifique ? L'Ukraine "pacifique" a laminé les quartiers d’habitations du Donbass pendant 8 ans, brûlé vif des gens à Odessa, arraché les yeux des Berkut sur le Maïdan, arrêté et tué des dissidents (O. Buzina, O. Kalachnikov). Avant même le Maïdan, elle entraînait des bataillons nationalistes (pour quoi faire, je me le demande ?). Si l'Ukraine était pacifique, d'où venaient les organisations terroristes comme le secteur droit ? Et comment pouvaient-ils opérer légalement dans un « État pacifique ?
Pas un seul (!) des crimes sanglants de l'époque du Maïdan et des années suivantes n'a fait l'objet d'une enquête des autorités ukrainiennes. Ce fait indique clairement que les commanditaires en étaient au pouvoir. Et pourtant, tout le monde avait parfaitement compris. Tout le monde savait tout. C'était trop évident pour ne pas comprendre. Et on a vécu avec ça. Chacun dans son monde. Et ce n'était plus des dommages à des personnes individuelles, mais des dommages causés à une vision du monde civilisationnelle et à l'échelle du peuple entier. Il y a eu un changement dans le code spirituel et culturel du peuple russe, une véritable dérussification. C'est pourquoi, soit dit en passant, les nationalistes détestent tellement l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, et pendant 8 ans, se sont efforcé de lui nuire - parce que c'est l'Église qui garde dans ses profondeurs ce même code spirituel et culturel. Mais cela ne pouvait pas durer éternellement. Parce que le Seigneur est vivant. Le mal attire la punition. Et quand les jugements de Dieu commencent, tout le monde souffre. Car, selon Dostoïevski, « tout le monde est responsable de tout le monde ». C'est une terrible vérité, que jusqu'à présent peu de gens sont prêts à accepter. Jusqu'à présent, les habitants de l'Ukraine connaissent la première des cinq étapes d'acceptation de l'inévitable : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation. Et vous ne pouvez pas blâmer quelqu'un pour ce déni. Il est clair que l'état de choc tient toujours. Tout ce qui s'est passé doit être digéré. Ça prend du temps. Mais accepter l'inévitable est inévitable. Et la repentance sans cette acceptation est impossible.
À propos de la paix
La paix que nous voulons tous... La paix est donnée par Dieu afin de « profiter du monde pour la gloire de Dieu et pour se corriger soi-même » (Saint Nicolas de Serbie). Lorsqu'on invoque la paix, il faut comprendre le but de la paix. La paix n’est pas donnée pour l’iniquité. Et si l'iniquité devient la norme en temps de paix, Dieu retire la paix. Cela nous est démontré à la fois par l'histoire biblique et par l’histoire mondiale.
Ceux qui m'écrivent m’appellent à organiser quelque chose et à écrire quelque chose à quelqu’un, ou à signer quelque chose. Comprenez que les questions de guerre et de paix ne se résolvent pas dans des actions sur Internet, les hashtags collectifs et les discours des blogueurs. Elles sont résolues dans les bureaux de Washington, de Londres, du Kremlin, de Berlin. Et pour un croyant, il est évident que ces problèmes sont résolus encore plus haut - au ciel. Le ciel ne réagit pas aux protestations, mais au changement des coeurs et au repentir. L'Ukraine n'a RIEN compris en 8 ans. Elle n'a pas compris qu'elle avait nourri le fascisme, légalisé des meurtres iniques, insufflé la russophobie à ses enfants, permis à l'Occident de faire de son pays une plate-forme pour combattre la Russie. Pas une ombre de repentir, pas une ombre de changement. Des centaines de lettres hystériques venues d'Ukraine, pleines de méchanceté, montrent que personne n'a rien compris. Il n'y a que la haine et la recherche d'ennemis. Hélas, même le clergé ukrainien en est infecté. Ils se sont précipités pour ne pas commémorer le patriarche - sans une seule raison canonique pour cela ... Cela favorisera-t-il vraiment la paix ? Très rarement s’élèvent des voix de vrais pasteurs chrétiens. Je vais les transcrire, elles me sont chères : « L'horreur de la guerre divise les gens en deux camps. Certains commencent à regarder à l'intérieur d’eux-mêmes, à se repentir et, par conséquent, trouvent Dieu, tandis que d'autres, au contraire, deviennent de plus en plus aigris, incitent à la colère et à la haine dans leur âme, s'éloignant ainsi malheureusement du Tout-Puissant »(Métropolite Antoine ( Pakanich)) . «En lisant la Parole de Dieu, nous comprenons également que toutes les guerres et cataclysmes sont le fait de la Providence de Dieu. Et s'il en est ainsi, alors personne ne nous délivrera de ce trouble, si ce n'est Dieu lui-même. S'il n'y a pas de volonté de Dieu, alors toutes les armées du monde ne pourront pas nous aider. Comment transformer la colère de Dieu en miséricorde ? Il n'y a qu'un seul moyen - le repentir ... Notre pays a subi un sort terrible, qu'aucun de nous ne pourrait même imaginer... Le Seigneur Tout-Puissant, nous envoyant des peines pour nous avertir, comme un père punissant un enfant désobéissant, attend de nous la repentance et le retour à la raison »(Metr. Luc de Zaporojie). "Jusqu'à ce qu'il y ait une profonde repentance pour l'orgueil, l'arrogance, l'amour de l'argent, l'amour du pouvoir, la colère, la fornication, le mensonge et d'autres péchés, rien de bon n'arrivera dans un avenir proche. Malheureusement, le vrai repentir chez la plupart des gens est soit absent, soit seulement formel. Par conséquent, je crois qu'aujourd'hui les archipasteurs et les pasteurs devraient avant tout appeler chacun à la repentance. C'est extrêmement difficile parce que les gens ne veulent pas voir leurs propres péchés et commencent à persécuter ceux qui les en accusent. Cependant, il n'y a pas d'autre voie vers la réconciliation." » (confesseur du séminaire théologique de Kiev Archim. Markell (Pavuk)). C'est un vrai point de vue chrétien. Et c'est vraiment le chemin de la paix, qui n'est donné que par Dieu. Pas la recherche d'ennemis extérieurs, mais la tentative de comprendre pourquoi nous avons irrité Dieu, et ce qu'Il veut nous dire à travers certaines concessions. La paix doit être maintenue.
Et la paix est un état qui doit être entretenu.
Malheureusement, parfois (quand il n'y a pas d'autre issue) par des efforts militaires. « Le chef est le serviteur de Dieu, pour votre bien. Mais si vous faites le mal, craignez, car il ne porte pas l'épée en vain : il est le serviteur de Dieu, l’instrument du châtiment de celui qui fait le mal » (Rom. 13:4). Je me souviens d'un épisode biblique. Lorsque la tribu de Benjamin commit une terrible iniquité - le viol collectif d'une femme - les autres tribus, horrifiées par ce crime, se rassemblèrent pour mener une action militaire contre Benjamin et le raisonner. Et le Seigneur bénit les Israélites pour cette guerre. « Et ils se levèrent et allèrent à la maison de Dieu, et interrogèrent Dieu, et les fils d'Israël dirent : Lequel de nous ira le premier à la guerre avec les fils de Benjamin ? Et le Seigneur dit : Judas ira devant. ... Et les fils d'Israël allèrent et pleurèrent devant l'Éternel jusqu'au soir, et demandèrent à l'Éternel : Dois-je encore combattre avec les fils de Benjamin, mon frère ? Le Seigneur dit : allez contre lui. ... dois-je sortir de nouveau pour combattre avec les fils de Benjamin mon frère, ou non? Le Seigneur dit : va ; Demain, je le livrerai entre vos mains. ... Et l'Éternel frappa Benjamin devant les Israélites, et ce jour-là les Israélites déposèrent vingt-cinq mille cent hommes parmi les fils de Benjamin, tirant l'épée »(Juges 20:18,23,28,35) .
Maintenant, je ne cherche pas à donner à l'opération spéciale en cours un caractère religieux, et je ne veux pas sacraliser cette guerre. Je veux juste montrer la logique biblique des choses : Dieu punit le mal, et parfois par la main de gens qui ne sont pas des justes eux-mêmes, qui ont aussi leurs propres problèmes avec Dieu. Peu importe qui est l’instrument entre les mains de Dieu. Il est important que le Seigneur ait puni l’iniquité d’Israël en le livrant à l’invasion de différents peuples, et qu'il soit capable à notre époque d’éduquer et de punir les peuples et les pays de la même manière. Les lois bibliques sont éternelles.
Le fascisme est mauvais et sera puni par Dieu. Le fascisme ne peut pas être combattu. Il ne peut qu'être détruit. Il est temps que quelqu'un paie la facture. On n’a pas laissé le choix à la Russie. Ceux dont il est question le savent très bien.
Le soldat russe est venu combattre le fascisme. Pas les civils. Ce n'est pas une guerre contre l'Ukraine - c'est une guerre contre le fascisme. Et le guerrier russe fait ce qu'il faut - au prix de sa vie. Grâce au guerrier russe, les habitants du Donbass sont sortis pour la première fois en 8 ans de leurs sous-sols et ont vu un ciel paisible.
C'est terrible que des civils meurent à présent. Une guerre peut être mille fois juste, mais ne cherchez pas de justice dans l'atmosphère de la guerre réelle. La guerre est en elle-même toujours un désastre. Certains ont tiré par là-bas, d'autres par ici, certains ont raté leur cible, d'autres ont touché les leurs... La guerre est un gâchis sanglant, terrible et fou. Par conséquent, je ne discuterai délibérément pas ici de cas particuliers de bombardements d'objets pacifiques - qui a tiré, de quel côté, est-ce vrai ou non. C'est la guerre. Et je ne suis pas sur place, donc je ne peux pas juger convenablement de ce qui se passe dans telle ou telle région de l'Ukraine. Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie et les réseaux sociaux des participants à l'opération spéciale affirment que les nazis utilisent des civils comme boucliers humains. L'Ukraine répond que c'est la Russie qui tire sur des innocents. Qui croire ? Personnellement, je crois le ministère de la Défense de la Fédération de Russie, car j'ai travaillé comme journaliste en Ukraine, et je connais à la fois la fourberie pathologique et le manque d'indépendance des médias ukrainiens, et l'inhumanité des bataillons nationalistes. Mais je comprends que je ne peux pas vérifier de manière fiable les informations qui m’arrivent maintenant. Par conséquent, je considère qu'il est préférable de garder ici le silence et de prier pour le repos de tous ceux qui ont été tués - des deux côtés. Et pour que tout se termine au plus vite, et sans victimes innocentes.
L'Ukraine est une leçon pour la Russie
L'Ukraine est une leçon pour la Russie. Sur la liste de St. Nicolas de Serbie il y a une iniquité qui concerne aussi la Russie. La Russie peut aussi prendre sa volée de la part du Seigneur. Aujourd'hui, il y a des explosions dans la région de Kiev, demain il y en aura peut-être dans la région de Moscou. Le problème de l'Ukraine, c'est le fascisme. En Russie, on a ses propres squelettes dans le placard, dont on doit discuter à part. « Ou pensez-vous que ces dix-huit hommes sur lesquels la tour de Siloé est tombée et qu’elle a tués étaient plus coupables que tous ceux qui habitaient Jérusalem ? Non, je vous le dis, mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous également » (Luc 13 :4-5). "La colère de Dieu est du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes, qui suppriment la vérité par l'injustice" (Romains 1:18). "La colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance" (Col. 3:6). Le Christ a prédit des guerres. « vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre… car une nation s'élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume » (Matthieu 24 :6-7). Après la longue patience et le pardon de Dieu, la guerre peut devenir une leçon. C'est effrayant. Prédisant des guerres, le Christ a pleuré (voir Luc 19:41). Tous ces avertissements bibliques s'appliquent pleinement à nous, le peuple russe, vivant dans l'espace civilisationnel de la Russie autrefois unie, mais maintenant divisée. Et le cri du Christ nous concerne aussi. Nous sommes tous à blâmer les uns pour les autres. Et la seule façon de mettre fin à la guerre autorisée par Dieu est de changer de conscience devant Dieu. Chacun a sa propre tâche et son propre chemin. Mais dans tous les cas, le fascisme doit être détruit et les fascistes, au minimum, devraient être en prison. Sinon, la paix ne viendra pas. Les fascistes ne peuvent pas être défendus. L'une des principales tragédies de l'Ukraine est que les néo-nazis ont pris le pouvoir et forcé l'armée à se battre pour leur idéologie. Des garçons ukrainiens ordinaires meurent - pas pour leur terre, non. Personne ne prend leur terre aux Ukrainiens, et même la direction des villes ne change pas lorsque les troupes russes y entrent. Les gars meurent en défendant les intérêts des nazis de la Rada, ainsi que de ceux qui les contrôlent de l'autre côté de l'océan. C'est ça le pire. Et pour ce sang qui est versé maintenant, Dieu demandera des comptes à chacun de nous. Pour nos pleurs, nos prières, notre changement de vie, notre haine ou notre amour, notre aide au prochain ou notre « c’est bien fait pour lui », pour notre honnêteté. Nous sommes tous dans ce chaudron parce que nous sommes un seul peuple. Il n'y a pas de spectateurs ici. Ici, nous sommes tous participants. C'est un test de conscience, un test de christianisme, un test d'humanité, de vérité. Une vérification difficile. La guerre teste tout. Et change tout. La guerre est le jugement de Dieu sur tout, et une grande épreuve.
Que Dieu nous donne à tous de triompher de cette épreuve. Rien n'arrive dans ce monde par hasard.
Épilogue
J'ai écrit mon expérience, mes sentiments, mes pensées. J’ai cette position depuis 2014 et n'en ai pas changé. Je comprends que beaucoup percevront l'article négativement. Mais si j'écrivais le contraire, je serais un menteur.
Je ne veux pas de guerre. Je veux la paix. Mais – une paix sans fascisme.
C’est maintenant le carême. Pâques approche. J'espère que tout sera terminé à Pâques. C’est Dieu qui le sait. Jusque-là, nous allons pleurer et prier. Il y a de quoi pleurer. Et il y a de quoi prier. Un jour, nous devrons tous regarder dans les yeux Celui au nom duquel notre grand poète a dit :
« Je descendrai dans la tombe et le troisième jour je ressusciterai,
Et, comme des radeaux descendent une rivière,
vers moi pour me juger, comme des chalands en caravane,
Des siècles vogueront depuis les ténèbres.
(B. Pasternak. Docteur Jivago).
Et que chacun ici décide par lui-même - de quel côté il se tiendra et avec quelle conscience il arrivera devant le Christ.
Sergueï Komarov.