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jeudi 20 juin 2024

Petite séance de puzzle

 


La mafia de sociopathes qui gouverne l’occident veut absolument la guerre, une bonne guerre générale, atomique, qui dégage un maximum de gens, la boucherie ukrainienne dirigée par le petit homme vert-de-gris ne lui suffit pas. On dit aux Français que Poutine veut conquérir toute l’Europe ou pourquoi pas le monde entier, c’est du délire absolu. Poutine voulait calmer le gnome, il y était presque arrivé, on a envoyé le clown sinistre Boris Johnson pour tout foutre par terre: il fallait du sang pour le bal des vampires. Poutine a fait récemment un discours raisonnable appelant à la paix, pourvu qu’on reconnaisse l’annexion des territoires jusqu’à la frontière naturelle du Dniepr, et que l’Ukraine n’entre pas dans l’OTAN. Les patriotes purs et durs que je connais le traitent de traître, et même des Français le trouvent mou, mais je pense qu’ils se sont toujours trompés sur lui, ils l’ont pris pour le pendant russe de Rambo, ce n’est pas du tout le cas, c’est un astucieux et un négociateur, le problème est qu’il est impossible de négocier, le porte-parole de l’OTAN ayant répondu à cette offre de paix comme s’il avait entendu tout autre chose, c’est-à-dire une déclaration de guerre agressive, et il y répond de façon hystérique et insensée, en clamant des incantations destinées à la presse et à ses lecteurs hagards. J’ai écouté la conférence d’un général qui remet bien les pendules à l’heure mais il n’a naturellement pas accès aux médias de grande diffusion qui sombrent dans une infamie et une bêtise absolument abyssales, et comme ils ont décérébré les gens pendant cinquante ans, et qu’on a supprimé les travailleurs indépendants, capables de bon sens et de pensée personnelle, cela marche encore trop bien pour que la population dans son ensemble saisisse tout le danger de la situation et la malfaisance de ses dirigeants. Le général Pinatel dit que si Poutine annexait au delà du Dniepr, il ne pourrait pas contrôler une frontière de plaine ouverte sur 400 km sans y entretenir des troupes importantes en permanence, il est bien évident qu’avaler encore la Pologne, la Roumanie ou pourquoi pas, toute l’Europe ne lui apporterait rien du tout, même Staline ne l’aurait pas fait, une fois installé son glacis de l’Europe de l’Est... Contrairement à ce qu’affirment des patriotes ici, il considère que la Russie est très bien armée. Mais que d’un autre côté, la bombinette française, tant raillée au temps de De Gaulle, peut quand même faire 80 millions de morts. Et elle est entre les mains d’un taré que manipulent des gangsters fous de pouvoir, de rancoeur et de cupidité frustrée. Mais sans un sursaut des populations que je crois 
difficile d’attendre, on a vu avec le covid et l’invasion migratoire qu’elles acceptaient n’importe quoi, la caste maudite ne se calmera jamais. 

Je recommande vivement cette vidéo.https://odysee.com/@JacMas48:f/G%C3%A9n%C3%A9ral-2s-Jean-Bernard-Pinatel-Cette-gu_87:3

Parallèlement, j'ai vu un spécialiste russe, dans une émission sur une chaîne communiste, faire un bilan du covid. Il se félicite que le traité de l'OMS, qui nous livrerait tous pieds et poings liés à cette organisation mafieuse aux ambitions hégémoniques, n'ait pas été signé par la Russie, et par beaucoup d'autres pays, d'ailleurs. Néanmoins, on a assisté, d'une façon atténuée, à tous les phénomènes inquiétants constatables en occident. Les médecins de plateaux qui n'étaient pas des infectiologues mais venaient délivrer la bonne parole de ceux qui les paient. La vaccination sous la contrainte, les mesures impératives et vexatoires. Xavier Moreau lui-même avait souligné les imbrications des labos russes avec le Big Pharma américain.Il est à présent difficile d'évaluer les effets secondaires du vaccin, car on a décrété que les publier serait une violation du secret commercial! Le spécialiste estime que la maladie mal soignée plus les effets du vaccin ont fait autant de dégât qu'une bombe atomique. Il parle de la grande corruption de l'OMS et de ses complices locaux, et de la nécessité de réprimer sévèrement tous ces criminels. Il est convaincu que le covid est une arme biologique pour asservir les populations et évoque tous les labos implantés en Ukraine ou en Géorgie, aux portes de la Russie. Il dit qu'en soi, il n'aurait pas fait énormément de victimes, si on n'avait pas interdit les médicaments efficaces pour les remplacer par des ersatz sans effet, exactement comme en occident. En cas de "maladie X" lâchée sur nous par les mêmes malfaiteurs, il préconise de ne pas s'affoler, et de se fabriquer une immunité, sans en passer par où ils veulent. 

Cela étant, j'en discutais avec une amie plus au fait que moi de tout ce qui concerne la question, elle estime que les Chinois et les Russes ont été frappés par un mal différent de celui qui a sévi en occident et qu'ils ont été sans doute pris de panique en se voyant génétiquement ciblés. Je me souviens que Slobodan Despot supposait la même chose, et estimait que Dany et moi tendions à le prouver car, étant françaises, nous avions facilement surmonté une maladie qui faisait beaucoup de victimes chez les Russes. Je ne pense pas que nous soyons de très bons exemples, car je m'en suis bien tirée, mais Dany a été beaucoup plus malade que moi. Il est possible que ce soit vrai, et pour le ciblage, et pour la panique, d'autant plus qu'un des héritages de l'URSS est la foi absolue dans le Progrès, la médecine et les vaccins chez une certaine catégorie de gens, souvent au pouvoir. Au début, la Russie avait simplement fermé ses frontières, et même des personnes prorusses, en occident, nous traitaient d'irresponsables parce que nous ne nous précipitions pas sur les masques et les confinements. Puis Poutine a envoyé de l'aide médicale aux Italiens, sous les commentaires acerbes de toute la russophobie,et la situation a brusquement changé, il est venu nous annoncer les mesures OMS avec une tête de momie, Sobianine s'est déchaîné à Moscou, faisant fuir sa population, le patriarche, les larmes aux yeux, nous a tracé un tableau alarmiste, le métropolite Tikhon a fait une homélie délirante sur les millions de morts à l'horizon. Cependant, nous n'avons pas assisté au "dressage" mis en place en France, aux hélicoptères traquant les promeneurs solitaires dépourvus de masque dans les forêts ou sur les plages, ni aux enfants muselés et isolés du matin au soir. Mais les gens étaient soumis sur leur lieu de travail au chantage à la piquouze. Mon évêque scientifique a toujours pensé que le vaccin était nécessaire et que douter de ses vertus était du complotisme.

Je ne sais pas si j'irai voter à la fin du mois, car je me dis: pour qui, et cela a-t-il un sens? Xavier Moreau a souligné toutes les parentés politiques et idéologiques du FN devenu RN avec ses prétendus adversaires; et j'en ai assez d'être la dinde de la farce. Les gens qui ont cru voter à droite, et les imbéciles de castors qui vont manifester contre le prétendu "fascisme". Je citerai Olivier de Hangest:

L'antifascisme est, en Occident, ce que le fascisme a produit de pire. Un réflexe pavlovien de la gauche pour empêcher, précisément, toute unité nationale et populaire contre l'oligarchie financière.

Cet antifascisme se manifeste sous la forme du simulacre, de la bouffonnerie, du spectacle, du théâtre. Son caractère haineux et paroxystique est un dérivatif destiné à détourner la gauche militante de toute radicalité authentique.

La comédie du "tous ensemble contre l'extrême droite", rite de passage de foules adolescentes embrigadées et médiatisées, dévie la légitime colère du peuple français vers un mépris de classe qui ne veut pas dire son nom: celui des métropoles "wokes" et "bobos" envers la France profonde des "beaufs" et des "Deschiens".

Bien entendu, l'obsession fantasmagorique de l'islamisme, du péril rouge et de l'antisémitisme remplit une fonction similaire à droite de l'échiquier idéologique, empêchant tout lien entre la dénonciation du grand remplacement et celle du globalisme marchand.

Le retour du réel et du tragique permettra peut-être un jour de sortir des conditionnements psychologiques qui rendent impossibles toute authentique remise en question du capitalisme mondialisé et cosmopolite.

Pierre-Yves Rougeron trace un tableau glaçant de Macron et de la situation, et je dois dire que je partage cette vision des choses, car dès que j'ai vu cet individu à la télé, j'ai pensé qu'ils nous apportait la mort. Il est exact que finalement, les peuples sont généralement pris par surprise, car ils ne peuvent imaginer les turpitudes et la méchanceté de ce genre de personnalités, et encore moins qu'elles puissent arriver à la tête d'un état. C'est à mon avis ce qui est arrivé aux Russes en 17, après le chaos créé par la révolution de février. Je suis sûre que la plupart des gens n'imaginaient pas qu'on pourrait tirer sur les foules, coffrer et fusiller par milliers, réprimer toute la paysannerie, commettre d'inimaginables atrocités. Je me souviens aussi de la stupéfaction des gens du Donbass, quand le maïdan leur a dépêché les bataillons punitifs et que des chars sont arrivés à toute vitesse, prêts à exterminer tout ce qui bouge. Mais le Donbass a réagi, il ne voulait pas mourir couché. Je suis aussi terrorisée que Pierre-Yves Rougeron, mais je pense qu'il faut ouvrir les yeux, car on ne peut faire face à une réalité qu'on ne voit pas. Il y a quelque chose de tragi-comique dans les discours véhéments des péronnelles de gauche qui se croient en 36 et voient dans un RN domestiqué un avatar du fascisme d'alors, tandis qu'elles ont voté avec enthousiasme pour un psychopathe aux ordres de mafieux prêts à génocider toute l'Europe, Ukraine et Russie comprises. Le danger n'est ni au RN ni chez Poutine.

Le message de PYR est remarquable, ciselé comme un burin. Jusqu'à la comparaison avec le film "Ridicule", car cet esprit de "Ridicule", celui du XVIII° siècle, est celui qui nous a perdus et il continue à agir. Quand il pose la question de l'éventuelle réhabilitation des oustachis croates, après celle des banderistes, j'ai pensé à une info que les Russes prennent à tort pour un fake, où une politicienne allemande, au regard de poisson en gelée, évoque la réhabilitation des croix gammées par la résistance à l'oppression russe des pays baltes et de l'Ukraine... Il faut bien réhabiliter les valets qu'on utilise, quand on a pendant plus de cinquante ans déshonoré tout ce qui s'opposait vraiment chez nous, au moyen de l'étiquette fasciste systématique. Il faut habituer le gogo au fait contradictoire que ce qui est permis chez dans ces pays, c'est ce qui vaut en France et en Europe occidentale la mort sociale, sinon la prison. Les croix gammées d'Ukraine sont blanchies par le président juif, et les moutons peuvent continuer à se ruer tanquillement à l'abattoir sans voir que le loup n'est pas en Russie, mais dans leur propre bergerie.



On m'a envoyé une vidéo de Jacques Baud qui, lui, fait un bilan complet de la guerre en Ukraine et des propositions de Poutine, il le fait d'une façon réaliste, exhaustive, modérée mais ferme. 


Si j'écris tout cela, ce n'est pas que je sois une politologue extralucide, mais j'ai besoin de mettre à plat les pièces du puzzle pour me faire une idée. Quelqu’un a dit à mes Belges que j’avais bien fait de partir et que j’avais choisi le bon camp. Sur le plan moral, évidemment, et c’est bien ainsi que je voyais les choses. 



lundi 17 juin 2024

Peuples du monde

 


J'étais conviée à chanter à la fête de la pivoine, deux chansons, et j'y suis allée, car deux personnes qui m'y avaient vue l'année dernière, étaient venues à la présentation de mon livre et me l'avaient acheté. Il faisait très chaud, je craignais les moustiques, il n'y en avait pas tellement: la chaleur et le soleil les rebutent. En chemin, j'ai croisé une vache qui traversait paisiblement la route, toute seule. Puis j'en ai vu une autre dans un champ, toujours en stabulation libre. Quel spectacle réconfortant que celui de ces paisibles animaux en train de brouter à leur guise... Le ciel avait un ton transparent, très lumineux, et des nuages blancs y flottaient les pattes en l'air, éblouissants d'un côté et ténébreux de l'autre. 

La fête de la pivoine, c'était la vraie foire, la vraie fête à neuneu, avec un ensemble pseudo-folklorique très kitsch qui braillait tant et plus, et des foules de gens. Je ne savais pas où me mettre, avec ma chienne hors d'haleine. On m'avait recommandé de me tenir prête pour cinq heures vingt. J'étais archiprête, mais pas eux. Avant moi, il y avait une espèce de pièce de théâtre jouée ou plutôt mimée par des enfants, car le texte était enregistré préalablement par des adultes, et le tout était mené par un jeune homme à guitare. Cela a duré facile un quart d'heure de plus que prévu. Deux gamines m'ont demandé ensuite, avec des sourires radieux, comment j'avais trouvé cela, j'ai répondu: "Ah super!" Que dire d'autre?

Je pensais que mon tour était venu, mais non. On m'avait mise dans la section"les peuples du monde", sans doute parce que je suis française. Et avant moi passait une jeune personne en fourreau noir, avec des strass partout, qui chantait démonstrativement en anglais un truc américain. Puis ce fut une danse chinoise en kimono. Enfin on me conduisit à la scène avec d'immenses précautions, comme si j'allais me casser en route, et on m'y a fait grimper par un escalier aux marches si hautes, que je n'arrivais pas à me soulever. Rita voulait absolument me suivre, le présentateur, un garçon qui faisait l'important, ne voulait pas en entendre parler, comme si nous nous trouvions dans un grand music-hall. Une de ses aides s'est emparée de ma chienne, qui heureusement ne l'a pas mordue, sans doute le choc. J'avais le soleil en pleine poire, et j'entendais le fichu bonimenteur expliquer que Laurence Guillon venait d'un pays qui et que, allez, devinez, les croissants, la tour Eiffel... Ouiii! la France! 

Or, j'avais bien expliqué au préalable que j'avais préparé une chanson russe, et même deux, mais je n'avais plus le temps que pour une seule, "dans le champ se dressait un bouleau". C'est ce que j'ai dit au public: "Oui, je suis française, mais j'avais prévu une chanson russe, des cosaques de l'Oural. Vous voulez une chanson française?"

Aveuglée par le soleil, je distingue deux cosaques dans le public qui me crient: "La chanson cosaque, bien sûr!

- D'accord, c'est parti."

Après cela, il me restait bien peu de temps pour regagner Pereslavl, où avait lieu le concert d'Andreï Kotov, de l'ensemble Sirin, au bar du café. Je suis arrivée pile poil, et comme j'avais faim et soif, j'ai pris un verre d'hydromel et des pistaches avant de m'installer avec Rita. J'aime énormément ce que fait Andreï Kotov, et après les kitscheries précédentes, c'était un vrai beaume pour le coeur et l'âme d'entendre cette vielle poignante et ces vers spirituels authentiques et nobles. Je ne doutais pas une minute que les gens dont c'était l'univers étaient cent fois plus intelligents que leurs descendants, ceux que j'avais vus l'après-midi errer hagards à travers les stands en écoutant des singes savants faire une musique horrible. Mais j'eus maille à partir avec Kotov, je pense qu'au départ, le fait que je buvasse un coup en grignotant quelque chose avait dû lui taper sur les nerfs, car il me fallait écouter ses chants et son interprétation magnifiques avec une attention religieuse, et c'était bien ainsi que je l'écoutais, cependant, je le jure. De plus, Rita, ensorcelée, est allée sur la scène frétiller de la queue devant lui, elle ne le fait jamais, sauf quand c'est moi qui chante, c'est ce que je lui ai expliqué quand il m'a priée de récupérer mon animal perturbateur. Non seulement ses chansons étaient très belles, mais il expliquait des choses très intéressantes, il a évoqué, comme Starostine l'avait déjà fait, la persécution des joueurs de vielle et des chanteurs de vers spirituels par le pouvoir soviétique, et parlé de la fonction du chant populaire traditionnel: "Courir n'est pas naturel à l'homme, il ne le fait que dans deux cas, s'enfuir ou poursuivre. Si l'homme chante, c'est pour transfigurer ses émotions. Le chant produit un déplacement de conscience dont il a besoin pour surmonter sa vie. Les bylines, les chants épiques et les vers spirituels sont de la méditation collective". 

J'observais qu'il mettait un maximum de collophane sur sa roue, ce qui expliquait le caractère particulièrement poignant de son instrument qui, néanmoins, avait, comme le mien, tendance à se désaccorder ou grincer, je suis loin d'être virtuose et ne suis pas une spécialiste du chant populaire, mais cela me consolait de voir qu'un maître comme Kotov avait le même genre de problèmes que moi. Aussi, pendant qu'il remettait les choses en ordre, me permis-je de glisser: "C'est capricieux, la vieille-à-roue...

- Pas du tout, c'est votre chienne qui est capricieuse, la vielle, c'est une question d'affinités!"

N'empêche qu'il est intervenu sur la sienne je ne sais combien de fois. Je n'ai pas perdu ma soirée mais je n'ai pas conquis la sympathie du maître! Pourtant, malgré l'hydromel, les pistaches, ma chienne et ma remarque, j'étais certainement la personne la plus profondément concernée de son auditoire!



Andreï Kotov

 Le lendemain, après la liturgie, j'ai trouvé Katia sur un banc, près du café, et nous y sommes allées ensemble. Je lui ai demandé des nouvelles de Fiodor, il est en vie, Dieu merci, et pense le devoir à nos prières. Nous avons discuté de la situation, et je ne donnerai pas de détails, mais le commentaire du discours de Poutine, et de sa proposition de paix par Emmanuel Leroy m'a paru tout à fait pertinent, en ce qui concerne la Russie et l'Ukraine, et m'a recentrée. J'y ajoute ce témoignage d'Ukrainiens, pour ceux qui doutent encore d'avoir à leur tête des mafieux fous furieux. Et en ce qui concerne la France, l'analyse brève et percutante d'Olivier.


https://disk.yandex.ru/i/dLrprSnlpZthzA


L'antifascisme est, en Occident, ce que le fascisme a produit de pire. Un réflexe pavlovien de la gauche pour empêcher, précisément, toute unité nationale et populaire contre l'oligarchie financière.

Cet antifascisme se manifeste sous la forme du simulacre, de la bouffonnerie, du spectacle, du théâtre. Son caractère haineux et paroxystique est un dérivatif destiné à détourner la gauche militante de toute radicalité authentique.

La comédie du "tous ensemble contre l'extrême droite", rite de passage de foules adolescentes embrigadées et médiatisées, dévie la légitime colère du peuple français vers un mépris de classe qui ne veut pas dire son nom: celui des métropoles "wokes" et "bobos" envers la France profonde des "beaufs" et des "Deschiens".

Bien entendu, l'obsession fantasmagorique de l'islamisme, du péril rouge et de l'antisémitisme remplit une fonction similaire à droite de l'échiquier idéologique, empêchant tout lien entre la dénonciation du grand remplacement et celle du globalisme marchand.

Le retour du réel et du tragique permettra peut-être un jour de sortir des conditionnements psychologiques qui rendent impossibles toute authentique remise en question du capitalisme mondialisé et cosmopolite.

Enfin je terminerai avec et article pénétrant du Saker francophone: https://lesakerfrancophone.fr/pour-comprendre-les-globalistes-il-faut-comprendre-leur-religion-psychopathique

jeudi 13 juin 2024

Ilot dans la pluie


 Il pleut tout le temps, il pleut à verse, je n'arrive pas à voir fleurir mes plantes, leurs pétales sont arrachés par ces déluges incessants. J'ai reculé devant l'orage et ne suis pas allée aux vigiles de l'Ascension. Il paraît qu'il a tonné au moment où l'on chantait le tropaire de la fête. Le père Andreï raconte, sur VK, qu'il y a dix ans, le jour de l'Ascension, qui tombait avec la fête d'Alexandre Nevski et de la Russie, comme cette fois-ci, on avait installé en plein devant la cathédrale l'horrible structure "ludique" qui est maintenant chaque année devant la mairie, un machin gonflable monstrueux, d'une laideur métaphysique, avec des animaux caricaturaux aux yeux exorbités, toutes sortes de créatures bariolées et terrifiantes. J'aurais dû d'ailleurs la photographier, car il faut le voir pour le croire, je m'interroge sur le mental du gars qui a conçu cela pour des enfants. Cette chose est évidemment accompagnée de la musique tonitruante de rigueur. "Comment est-ce possible? avait alors protesté le père Andreï auprès des édiles qui l'attendaient avec un sourire confiant. Nous avons un service religieux, et l'on n'entend rien!

- Mais c'est la fête, c'est pour les petits enfants!"

Le père avait dû fermer toutes les fenêtres par une chaleur terrible, pour qu'à travers le vacarme, on pût quand même saisir les prières de l'office. Mais au milieu des réjouissances, comme cette année, un orage avait éclaté, et ça aussi, pour moi, c'est métaphysique, toute cette bacchanale avait été chassée par des trombes d'eau. 

Ce qui me fascine, c'est que beaucoup de gens ne voient pas le problème, le mal que toute cette monstruosité visuelle et sonore fait à leurs malheureux gosses, dont l'âme contrefaite n'aura aucune référence esthétique et culturelle, ce qui est déjà le cas de leurs parents.

Dans la série des îlots français, j'ai rencontré à la cathédrale Jean-Pierre, sa femme, sa belle-fille, la merveilleuse folkloriste Thaissia Krasnopevtseva, et ses trois enfants. Nous sommes allés déjeuner au café Montpensier. D'habitude, Rita y est très bien accueillie, et l'une des serveuses lui apporte toujours de l'eau et des restes de poulet, mais là, nous étions en terrasse, la fille de service nous a dit que la veille, un chien l'avait mordue, et que le mien était reçu par faveur spéciale. Du coup, Rita, qui, toute frétillante, avait bien reconnu l'endroit, était plus que déçue: scandalisée! Elle protestait par des jappements autoritaires et perplexes. Heureusement, sa copine a fini par sortir, et, la voyant, s'est hâtée de lui fournir les gâteries habituelles.

Tout le monde parle français dans la famille de Jean-Pierre. Il a senti, il y a quinze ans, qu'il fallait partir, que le France filait un mauvais coton, et il ne s'y sentait plus chez lui, il trouvait l'ambiance de plus en plus oppressante. Il ne regrette rien, il se sent bien ici, et il a l'impression que ses enfants et petits-enfants y ont un avenir. Il n'éprouve aucun désir de revenir en France, car il a peur de ce qu'il y trouverait. Il a parlé de la mentalité des Russes au travail, comme Maxime l'autre jour. Sa femme considère que les Russes ne sont pas matérialistes, que leur intérêt ne passe pas au premier plan, et c'est exact. Leur famille, ou d'autres impératifs, passe avant le boulot. Le boulot, ils s'y consacrent s'il les implique profondément, pour d'autres raisons que de recevoir un salaire: s'il est créatif, s'il a un sens, si ils aiment et respectent leur chef ou leur patron. Je me souviens de l'exaspération du pâtissier Didier devant l'amateurisme de ses employés, et devant leur besoin d'encouragement affectif. Dany me disait ce matin qu'il y avait beaucoup moins de sincérité chez les Français, et plus de lâcheté, c'est vrai que la sincérité et l'authenticité ne m'ont jamais réussi en France, et qu'elles n'ont pas réussi non plus à ma mère, à mes tantes, qui étaient comme moi. En France, il ne faut pas violer les règles du jeu social, et nous ne les avons jamais vraiment comprises. C'est pourquoi aussi, la littérature française du XVIII° et du XIX° me touchait si peu et me donnait le cafard. Je ne m'y sentais pas chez moi. Les héros de Dostoievski sont sincères et authentiques, même ses salauds sont authentiques.

Pendant que j'étais assise avec eux sur cette terrasse, j'ai réalisé que l'église saint Pierre de Moscou avait été partiellement débarrassée de ses échafaudages, et apparaissait, au dessus des bâtiments voisins, sa belle structure conique passée à la chaux et surmontée d'une ravissante coupole de bois essenté qui offrait un dégradé soyeux de gris et de beige. Le miracle a eu lieu, l'une des plus anciennes églises de Pereslavl est sauvée. Il paraît que ses voisines, la cathédrale saint Alexandre Nevski et l'église de l'icône de la Vierge de Vladimir, vont être également restaurées.

Un avion sans pilote ukrainien a été abattu dans la région de Vladimir, plus exactement près de Iouriev Polski, à 60 km d'ici. C'est inquiétant, le petit gnome vert, travaillé au corps par les divers séides de Lucifer, va finir par nous provoquer le merdier qu'à l'ouest, toute la clique espère. Un homme armé a attaqué une voiture de pèlerins qui venaient du monastère d'Optino, il les a obligés à s'arrêter et a commencé à tirer. Une moniale, qui était dans une voiture derrière, a fait dévier l'arme avec un courage extraordinaire et, légèrement blessée, a supplié le bandit armé "d'arrêter au nom du Christ". Le type est parti tirer plus loin, on ne l'a pas encore trouvé. L'histoire ne dit pas si c'est lié ou non à la guerre.https://vk.com/id64720729

Les "patriotes en colère", comme dit Xioucha, de mon entourage, se demandent ce qu'on attend pour répliquer de façon convaincante. En ce qui me concerne, je trouve qu'il devient difficile de s'y retrouver, et je comprends que, sans la foi, les gens deviennent fous ou volontairement idiots.

Nicolas Bonnal m'a envoyé un article d'Isaac Shamir qui correspond à mes intuitions sur ce qui nous arrive: https://www.unz.com/ishamir/why-do-brits-hate-russians/

Et j'ai bien aimé le tour d'horizon de cette vidéo, dont la verve, gouailleuse comme on n'en fait plus, fait avaler la pilule de la folie et du cynisme déchaînés des malfaiteurs à l'oeuvre.

https://crowdbunker.com/@Loup_Divergent_Reposts

Pour la suite des élections, je pense exactement ce que dit ce texte, à ceci près que n'est pas envisagée la position vis-à-vis de l'OMS, dont il faut s'affranchir autant que de l'UE et de l'OTAN:

Via Caroline Porteu

IL Y A UNE SEULE QUESTION à POSER aux CANDIDATS DES LEGISLATIVES
La première question et la plus importante
Etes vous pour ou contre l'entrée en guerre de la France ?
Que pensez vous de l'accélération du processus d'intégration de l'Ukraine dans l'UE ?
Et cette question doit être posée à tous les partis !

J'ai déjà fait deux threads sur le sujet qui ont eu un succès certain et je vous en remercie
En effet , tout le reste dépend de la réponse à cette question
- la politique économique et budgétaire
- la politique sur l'immigration
- la politique agricole
- la politique industrielle
- le pouvoir d'achat des français
- Notre souveraineté
TOUT est lié
L'omerta de nos médias sur ce sujet est un signe très fort qui montre son importance




mercredi 12 juin 2024

Des moustiques, des étoiles et des merles.

 

Rostov

Je n’ai pas eu le temps d’écrire depuis presque une semaine. Vendredi, j’avais une interview du matin au soir. Ma nouvelle connaissance, le cinéaste Vladimir, m’avait amené Victor, auteur du blog orthodoxe « raznie dorogui », « chemins divers », qui voulait faire un numéro sur moi. Vladimir avait planifié tout un périple. Nous avons commencé par tourner chez moi, puis au musée d’art populaire de Rostov, où l’antiquaire Alexandre nous avait préparé un thé avec des petits gâteaux. Ce lieu m’a permis d’enfourcher mon dada folklorique. Ensuite , Vladimir avait prévu la visite d’un monastère très joli, avec une bonne atmosphère, mais je n’en pouvais déjà plus. Je devais, en dernière étape, jouer des gousli et de la vielle dans le jardin de sa datcha, au coin du feu, avec le chant des rossignols, mais comme je le prévoyais de mon côté, nous étions attendus par de telles nuées de moustiques affamés que j’ai catégoriquement refusé de passer des heures à leur fournir du sang frais. Cela s’est passé dans la maison, où il y avait aussi des moustiques, mais pas autant, et puis il a mis des prises insecticides, sa femme m’a donné du spray... Elle était avec une amie, également journaliste et cinéaste, intelligente, vivante, avec un bon sens de l’humour. J’ai dit un mot de mes livres, et surtout d’Epitaphe, mais la femme de Vladimir a évoqué les chroniques année 17 avec des yeux pleins de larmes : « Je ne peux pas m’en arracher, c’est à la fois drôle et plein de douleur ».

J’avais depuis la veille Maxime à la maison, l’associé de Gilles. Nous avons bien rigolé, en parlant de la Russie, de ses problèmes avec les employés. Il trouve que les jeunes qui travaillent là bas ont besoin d’autorité, de direction, ils ont besoin d’estimer leur patron. Et en effet, je crois que les Russes marchent beaucoup au respect et à l’affectif. Maxime m’a beaucoup aidée, il a tondu le jardin, fait une partie du bricolage en souffrance. A un moment, il a observé, avec une pointe de nostalgie, que je parlais un peu comme sa mère décédée, et cela m'a touchée. Il m'arrive, lorsque j'écoute un enregistrement de moi, de retrouver les intonations de la mienne, on nous confondait au téléphone. Et ce qui m'étonne davantage, celles de ma tante Jackie, qui me disait que j'allais reprendre son flambeau, ce que j'aurais bien voulu éviter, je n'avais pas envie de finir seule, comme elle.

Le dimanche, je suis partie à Moscou voter à l’ambassade. Je n’en avais aucune envie, car c’était le sixième dimanche de Pâques, celui de la procession sur l’eau de la rivière Troubej et du lac. Me retrouver à l’ambassade m’a fait un drôle d’effet, car j’y allais très souvent quand je travaillais à côté, mais cela faisait des années que je n’y avais mis les pieds. Tout le monde était très aimable, à la française, j’ai trouvé le bulletin Asselineau, mais il me semble que Philippot et Dupont-Aignan n’y étaient pas. Sur la grille de l’ambassade, des photos commémoraient Normandie-Niemen, alors que Macron n’invitait pas les Russes aux fêtes du débarquement, mais conviait, avec d’enthousiastes tortillement du cul, l’horrible petit bonhomme vert-de-gris, le fourbe petit nazisioniste de Kiev, soutenu par les Bandera à croix gammées. Il a eu le front de traiter de nazis les Russes qui ont laissé 20 millions de morts dans la lutte contre Hitler, et ça passe crème. Une baderne stupide parle d'envoyer la jeunesse française se faire trouer la peau pour les banksters et leur projet ukrainien, et ça passe crème. Macron exhorte notre "vaillante jeunesse" à aller mourir pour Zelenski et ses séides, Pujadas parle avec des trémolos dans la voix de son émotion palpable et de sa sincérité. Celui-là, l'enfer l'attend avec impatience, il est sur le tobboggan direct, il n'a plus qu'à se laisser glisser... Etre pourri à ce point-là, ce n'est pas possible. 

Iouri a publié des reflexions sur le fait qu'un peuple doit être cimenté par une idéologie. Ce n'est pas du tout mon avis, les idéologies ne cimentent rien du tout, elles divisent, elles ne cimentent que les quelques décennies pendant lesquelles on peut tenir tranquilles sous la botte ceux qui n'adhèrent pas vraiment. Ce qui cimente, c'est la foi et la culture que les idéologies détruisent. Et une fois que c'est détruit, même si une certaine proportion de gens les conservent, ce n'est pas facile à ressusciter. J'ai vu un texte, que je ne retrouve plus, dont l'auteur disait qu'il fallait regarder notre réalité en face pour nous préparer à réagir. Et cette réalité, pour lui, c'est que nous sommes fichus, que nous ne retrouverons jamais le monde tel que nous l'avons connu, que notre civilisation est condamnée, et que nos pays vont disparaître. En ce qui me concerne, je compte sur Dieu. Je me fie à Lui. Ce ne sont certainement pas les idéologies qui me feront marcher, je les trouve interchangeables, et elles se résument au cri triomphal d'un député révolutionaire français: "Nous avons éteint au ciel des étoiles qui ne se rallumeront plus." Je ne serai jamais du parti des éteignoirs d'étoiles, quels que soient leur couleur ou leur programme. 

Le soir, je suis allée au restaurant belge avec Xioucha. Elle connaît tout le monde, tout le monde la connaît, en chemin et sur place, tout le monde la saluait. Il faut dire qu’elle a une joie et un appétit de vivre étonnants, un rire communicatif. Nous nous sommes assises à la terrasse, il faisait bon, ni trop chaud, ni froid, avec une petite brise vésperale, j’aurais pu me croire en France, dans un café à Uzès ou Vaison, quand on respire enfin, le soir, sans se faire dévorer par les insectes piqueurs, du moins dans le temps, c’était comme cela, car maintenant, il y a le moustique tigre... Au retour, nous sommes tombées sur un de ses voisins qui était avec son père, un vieil homme, je veux dire plus vieux que moi, encore que je n'en sois pas sûre, car je suis un peu comme Virginia Woolf, qui, à soixante ans, se croyait toujours la personne la plus jeune de l'autobus. Un vieux monsieur avec une béquille, qui me regardait d'un air attendri, j'avais manifestement un gros ticket, et je me disais que les hommes sont prêts à draguer jusque sur leur lit de mort. 

Le lendemain, la soeur de Xioucha, Macha, m’appelait pour me féliciter de la victoire de la « droite ». Quelle droite ? Celle de ce clone de Macron complètement sous contrôle ? Bon, les gens ont montré qu’ils ne voulaient pas d’Iznogoud, le vizir des banques, ni de sa politique, mais je crains qu’ils n’aient juste changé d’avatar. Personnellement, je n’ai jamais très bien compris ce que voulait dire « la droite », et je le sais moins que jamais. La droite, c’est tout ce qui n’est pas à gauche, cette gauche geignarde et moche des trotskystes déchainés, ceux qui ont gâché ma jeunesse en fac et détruit la France au fil des années ultérieures.

Un droitard mal réveillé d’une congélation de cinq décennies, au moins, se réjouit entre autres de la poursuite de la lutte « contre les soviétiques » en Ukraine. Où, à part le soutien aux Bandera, toutes les méthodes sont bolcheviques, à commencer par la persécution de l’Eglise authentique au moyen d’un machin autocéphale honteux que plein d’occidentaux orthodoxes font semblant de trouver honorable, pour continuer à ne pas remettre en question la propagande officielle. C’est la confusion totale, j’en ai mal à la tête, et je crois que je finirai ermite, pour ne plus laisser cette bêtise protéiforme et hystérique court-circuiter mes conversations avec le ciel... J’entends de toutes parts, et même ici, des discours contradictoires jusqu’à l’absurdité, et aussi des calembredaines cyniques qui n’essaient même pas de garder les dehors de la vraisemblance et de la décence, ce n’est plus la peine, on n’a plus le temps, il faut vite pousser les derniers représentants de la chrétienté blanche au massacre final, à l’holocauste sur l’autel de Mammon et Baalzébuth réunis dans une ultime copulation LGBT de rigueur. Avez-vous entendu la chanteuse transgenre sourde-muette hurler à la mort devant un aéropage de connards qui l'exhibent avec des airs inspirés? Voilà notre chant du cygne, l'ultime stade d'un emballement morbide commencé dans une floraison de génies et venu, à l'issue de multiples effondrements et profanations plus ou moins frénétiques, s'échouer là, en poussant des borborygmes pitoyables.

Pour le reste, il y a quelque chose de pathétique à voir un grand pays autrefois prospère et puissant se faire ainsi l’artisan de son propre effondrement dans tous les domaines (économique, social, moral, démographique, culturel), et en prime signer son propre arrêt de mort en déclenchant une guerre que, de toutes les manières, il n’a plus les moyens de mener. Car, quand on dépense l’argent public comme il s’est habitué depuis belle lurette à le faire, il s’en prive forcément. Il ne lui reste dès lors que la petite guerre, celle qu’il instrumente pour achever de transformer en cauchemar l’existence de ses propres populations. Mais ce n’est même pas lui qui la mène. La France est présentement dans l’incapacité de mener la moindre guerre. En revanche, elle est en mesure de déclencher l’apocalypse, écrit Eric Werner dans Antipresse.


Au retour de Moscou, je me suis arrêtée chez matouchka Alexandra et sa fille Hélène, dans leur si agréable maison de Serguiev Possad, tout près de la Laure, et nous sommes restées dans le jardin, avec une légère petite brise humide, et de gros nuages, mais pas de moustiques. C'est un espace franco-russe, un peu comme chez moi, parce que matouchka est d'origine russe, mais elle a passé toute sa vie en France, elle vient de l'émigration. C'est un autre ilôt, avec le café de Gilles et Maxime, l'appartement de Iouri et Dany, et même la famille Asmus, avec deux gendres français, tous ces endroits intermédiaires, ces passages d'une vie à l'autre, d'une réalité à l'autre, d'une époque à l'autre.

Aux rossignols succèdent les merles, j'ai des concerts diurnes magnifiques. Il fait chaud, orageux, pluvieux, aux averses succèdent des coups de vent, aux nuages noirs de brusques échappées d'un soleil qui passe comme un cheval blanc dans une caverne aux voûtes trouées. Vivons jusqu'au dernier moment et merde aux malfaisants colporteurs de mort.

Maxime me fait de la pub, merci Maxime!

https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2024/06/presentation-de-son-livre-epitaphe-par.html










 

 

 

mercredi 5 juin 2024

Grosse caisse

 


Gilles est parti en France, je l’ai vu hier au café. Il m’a dit, à propos des moustiques particulièrement virulents cette année : « Ils ont mis longtemps à arriver, à cause du froid, mais ils sont maintenant complètement déchaînés. Avant, avec des prises, j’avais la paix dans la maison, cette année, ils s’en fichent. On dirait qu’ils ont des quotas à remplir, et qu’apparus en retard, il leur faut mettre les bouchées doubles »...

Pour une fois, j’ai une belle histoire d’animaux à raconter. Mon voisin avait loué pour six mois à des gens qui faisaient construire ici, et qui avaient un chien, genre husky, un beau chien. La chienne de Nadia la chevrière, courte sur pattes et sans aucune beauté, mais très intelligente et amusante, s’était prise de passion pour le nouveau venu, elle venait tous les jours le voir, ils avaient une grande amitié, je me demandais avec angoisse comment elle prendrait son départ imminent, et ne les voyant plus ni les uns ni les autres, j’ai demandé à ma voisine Ania ce qu’il en était. Les patrons du chien ont adopté la chienne de Nadia, avec son accord, et l’ont emmenée avec eux et avec son copain.

Je suis repartie me baigner à la rivière, tant que le temps le permet, car on ne sait pas de quoi demain sera fait. Hier, il pleuvait et quelqu'un, au café, a déclaré que cela serait comme ça jusqu'à la neige! De sorte que voyant du soleil, je me suis hâtée d'aller nager. L'eau était très fraîche, à cause de la pluie, sans doute. Je pensais aux paroles d'un moine copte que j'avais vu sur la page d'un ami, la veille. Il parlait de la transfiguration du cosmos, de la beauté de la nature qui nous apparaissait, comme si notre regard était nettoyé et voyait ce qui d'ordinaire nous est caché. "Le fait de voir toute la création transfigurée, c'est l'expérience que nous avons de l'Incarnation". Cela m'est arrivé quelquefois dans ma vie, avec une grande intensité, et c'est arrivé à une amie devenue ensuite orthodoxe, à une époque où elle ignorait tout de la religion. Ces expériences me sont souvent tombées dessus, comme une grâce, sans que j'eusse fait grand chose pour les provoquer. D'ailleurs, le regard poétique y conduit directement. Au fil des ans, c'est devenu un état permanent atténué et subtil, c'est la meilleure façon que je connais de communiquer avec Dieu, c'est-à-dire de prier, et je me signe devant la pleine lune ou quand j'écoute, dans le vent nocturne, les rossignols. Or, quand je me suis retrouvée dans l'eau fraîche, j'ai commencé à réciter mes prières matinales, et j'ai vu, avec une intensité étrange et merveilleuse, l'azur hanté de blanches présences, ce léger rayon bleu au tournant de la rivière, puis au ras de l'eau, les lampes de nénuphars jaunes en bouton qui projetaient de brillants reflets dans le miroir plissé où se mirait le ciel, et sur la berge, les dentelles dansantes et froissées des égopodes, si allègres et légères. Et puis cet énorme saule, majestueux, avec au sein de ses branches, une sorte d'ouverture, de porte qui semblait m'appeler à la franchir. C'était comme si, dans ce monde où j'étais, j'avais changé de monde, parce que ce monde était devenu autre, ou bien se montrait tel qu'il était et que plus personne ne le voit. Et tout m'est adorable de ce qui vole, glisse, frémit et scintille, de ce qui chante et joue, de ce qui existe. C'est sans doute la raison pour laquelle la laideur de notre vie contemporaine m'offense si profondément, je la ressens comme une véritable profanation, et n'arrive pas à surmonter cette peine pour atteindre la Source de cette beauté, qui est inaltérable. 






J'ai passé trois heures à faire le ménage, car j'ai bientôt des gens qui louent pour trois semaines mon petit studio, et je n'ai pas fini. Et puis après demain, j'ai toute une journée d'interview à Rostov, dont je pressens qu'elle sera pour moi assez fatigante. Si je fais cette interview avec ma nouvelle connaissance de l’église du père Ioann, c’est dans l’espoir de promouvoir Epitaphe, car cela ne décolle pas tellement, et si je veux tout republier chez cet éditeur, puis publier ce qui ne l’a pas été, il faut que quelque chose se passe. Je lui avais dit de changer le résumé d’introduction pour le remplacer par la pub qu’avait faite Katia sur sa page, plus racoleuse, mais je pense que c’est ce qu’il faut, bien que ce soit contraire à ma nature, et Katia, qui est jeune, le sent bien. J’ai vu qu’un livre tout ce qu’il y a de plus racoleur se vendait abondamment, même si les gens ne lisent plus, et pour susciter la curiosité d’acheter le mien, il faut ne pas hésiter à faire donner la grosse caisse dans le tohu-bohu général.

Je vais devoir à nouveau faire le représentant de commerce pour mon livre, ce qui me fatigue et n’est pas très gratifiant. J’ai envoyé un mot à deux amis qui l’avaient commandé : « Si vous l’avez lu, mettez une note et une appréciation sur le site d’Ozon ». Il y en a un qui a mis une note, mais pas d’appréciation, l’autre a promis et ne l’a pas fait. 

Un ami qui travaille dans une librairie dissidente à Paris a récupéré mon livre Parthène dans le stock d’une autre librairie dissidente qui a fermé. Il va essayer de vendre ce que je fais, et me dit que pour promouvoir des livres il faut avoir une audience par ailleurs, blog ou vidéos youtube. J’ai un blog, mais, alors que j’ai toute une colonne consacrée à mes livres à droite de ma page, avec les références, des gens me demandent parfois comment se les procurer ! Il me faudrait mettre autour un encart fluo et clignotant ?

Je vais faire une vidéo et lire moi-même des extraits, auront-ils la curiosité d’écouter ? Et s’ils commandent, auront-ils le réflexe de commenter et noter ? 

Naturellement, je n’attends pas des ventes colossales et n’espère même pas rentrer dans mes frais. Mais je voudrais pouvoir continuer à publier. Le pire est que ceux qui lisent ces livres les apprécient généralement beaucoup, à l’exception des toqués idéologiques qui me reprochent de ne pas donner d’Ivan le Terrible et de ses compagnons une image qui leur convient. Mais je suis presque obligée de faire la danse des septs voiles pour arriver à persuader les gens de faire la démarche de les commander et de les lire, or à mon âge, la danse des sept voiles, ce n’est plus trop dans mes cordes et je n’ai plus la silhouette requise.

Le journaliste Vladimir, qui me fait l’interview de Rostov, m’a dit que son copain lui avait piqué Epitaphe pour le lire, avant qu’il n’ait pu le faire lui-même, qu’il l’avait trouvé captivant et bien écrit et demandait comment se le procurer. Eh bien mais sur Ozon, et mettez-moi une appréciation, nom d’un chien ! Vladimir, en attendant, lit l’année 17 de mon blog, il est enthousiaste, mais l’année 17, pour se la procurer, il faut s’adresser à moi, et je voudrais qu’elle fut vendue sur Ozon, par mon éditeur, or elle le sera si Epitaphe ne stagne pas. Sinon, elle restera sur mes étagères et partira au compte-gouttes. Par moments, je me dis: "Et alors? L'important, c'est de délivrer ce que tu avais à donner, qu'ils en fassent tous ce qu'ils veulent, et s'ils ne veulent rien, ce n'est plus ton problème, tu l'as fait, tu l'as édité, et merde." 

J’ai vu, avec une horreur incrédule, que la fondation Georges Clooney proposait d’arrêter les journalistes russes ou prorusses. Une amie parle de maccarthysme, mais j’ai l’impression que c’est pire. Et parallèlement, on commet des attentats sur les chefs de gouvernement qui pensent mal. On en menace d’autres. C’est complètement fantasmagorique. Il faut que rien ni personne ne vienne compromettre le discours hallucinogène de tous ces malades cornaqués par des criminels.

Nous nous concentrons sur la poursuite des journalistes pro-russes les plus évidents, les plus en vue, mais je ne les nommerai pas car nous demandons aux procureurs de délivrer des mandats d'arrêt sous scellés.
- a déclaré Anna Neistat, directrice juridique du projet Docket de la Fondation Clooney pour la justice.

Selon Anna Neistat, contrairement aux militaires russes et à leurs commandants, de nombreux journalistes voyagent fréquemment en Europe, ont des permis de séjour, des parents et des biens à l'étranger et peuvent être détenus sur la base de mandats d'arrêt dans les États membres d'Europol.
 https://t.me/economica/1606

Georges Clooney, le chéri de ces dames! 

 




dimanche 2 juin 2024

Icônes soviétiques

 


Il fait vraiment chaud, et trop sec, mais avec quand même un petit air, c’est supportable, ce n’est pas le Gard au mois de juillet. J’ai ouvert la saison en allant me baigner dans la rivière Troubej, qui manque d’eau, elle aussi. Elle était fraîche comme j’aime, et en sortant de là, je me sentais tellement bien, ma pauvre vieille carcasse était complètement régénérée, et mon âme aussi, car c’est un vrai bonheur de dériver sous le ciel et les saules, les oiseaux et les libellules. Au retour, malheureusement, j’ai eu droit à la radio du voisin. La mère Alexandra me dit qu’il ne l’écoute sûrement même pas, mais que les gens ne peuvent se passer de bruit, qu’ils en sont drogués, et c’est exactement ce que je pense. Or ce bruit est, j’en suis sûre, néfaste à notre organisme, il nous rend fous et idiots. On empêche les gens de fumer dans les lieux publics mais on ne voit aucun inconvénient à leur casser les oreilles et les nerfs partout. De mon côté, j'ai joué des gousli devant la fenêtre ouverte, le soir, avec le chant des rossignols, et le vent frais qui m'apportait des effluves fleuries.

La mère Alexandra a détesté le bruit dès l’enfance, et c’est aussi mon cas. Elle cherchait à s’isoler pour réciter un psaume, je ne sais plus lequel, moi, je ne connaissais pas les psaumes, mais je cherchais le silence pour écouter la symphonie de la vie et contempler le ciel, les arbres et les fleurs.





Le temps passe à une vitesse effrayante, comme si ma vie, en approchant de son terme, se transformait en un tourbillon aspirant, pareil au mouvement de l’eau dans une baignoire qui se vide, les semaines s’écroulent positivement les unes sur les autres et filent dans l’abîme. Les nouvelles aussi sont effrayantes. 

Le démon qui gère la France pour le compte des banksters va, après nous avoir complètement ruinés, nous précipiter dans la guerre et la catastrophe. En deux siècles de « démocratie », on aura organisé notre complète extermination, je dis bien organisé, car il est visible maintenant, que les gens ne mordent plus vraiment à un aucun hameçon pour partir la fleur au fusil, alors on est prêt à les contraindre, comme en Ukraine où de pauvres types se retrouvent au front sans savoir qu’y faire, et où l’on commence à y envoyer des femmes, dans le cadre d’un génocide hypocrite et ignoble. La mort de nos rois chrétiens nous a livrés à des ploutocrates qui nous haïssent. Pacha le cosaque écrit que les choses ne font que commencer... Peut-être que de toute façon, je ne mourrai pas de vieillesse, et il est bien probable que je ne revois plus la France, pourtant, quand j’y suis allée, j’ai eu l’illusion que c’était facile, qu’il suffisait de prendre son billet, que c’était juste plus cher et plus fatigant, mais en fin de compte, je retrouvais sans trop de mal les miens, et les lieux de mon enfance... 

Je suis allée à la liturgie tôt le matin, à l'église de la Vierge de Vladimir, à côté de la cathédrale. On avait exposé, dans la première partie du bâtiment, des icônes « soviétiques » que faisaient les gens quand tout cela était clandestin. Je trouve que c’est extrêmement joli et touchant, et dépourvu du mauvais goût fantasmagorique qui se répand dans l’iconographie et les églises de nos jours, peut-être tout simplement parce que ces représentations ont une ferveur et une vérité qui vient de leur fabrication par les croyants eux-mêmes avec les moyens du bord. Pour remplacer les revêtements d’argent, de laiton des siècles précédents, les gens utilisaient des feuilles de métal travaillées comme de la dentelle, ou même du papier d’aluminium, ou encore, m’a-t-il semblé, des papiers de bonbons, et ils intégraient à ces compositions des fleurs en tissu ou en papier, des fleurs séchées, des perles brillantes, tout ce qu’ils pouvaient trouver de poétique. J’ai même vu une guirlande de fleurs en plastique identique à celle qui orne le saint Nicolas que j’avais trouvé et recueilli à la cathédrale et qui doit appartenir à la même catégorie ! Pour ces réalisations, on utilisait des icônes en papier ou en carton, mais aussi des icônes peintes, comme la mienne, et souvent d’une façon spontanée et vivante qui me touche beaucoup plus que les reconstitutions plates des icônes médiévales ou les peintures académiques.









 Je n'ai pas forcément photographié celles que je préférais, mais celles qui ne présentaient pas trop de reflets. Ce qui est curieux, c'est que j'ai moi-même procédé de la sorte avec une photo du saint suaire, que j'ai entourée de fleurs séchées de Solan, et de la tombe de sainte Matrona, d'une tresse de mes cheveux d'enfants et même d'une touffe de duvet de mon malheureux petit chien Doggie. Je vais peut-être perfectionner la chose. 


mercredi 29 mai 2024

Privilèges

 

Il y a quelques temps, j’entends au téléphone de bon matin une voix d’homme qui s’écrie : «Le Christ est ressuscité ! » C’était l’higoumène Parthène, d’un monastère de la région de Toula, qui voulait me prendre une interview. Il est venu hier, avec un journaliste qui, à 63 ans, restait mince et séduisant, et nous avons eu un entretien fatigant, mais cordial et joyeux, le père Parthène a de l’humour. Quand je leur ai parlé des gauchistes des années soixante-dix en France, il s'est exclamé : « Comme c’est intéressant, c’est exactement comme chez nous après la révolution de 17, avec les bolcheviques ! »

En effet, c’est la gauche trotskiste qui sévissait alors, qui sévit toujours. Alors que déjà sous Brejnev, le communisme soviétique n’avait plus le même caractère. 

Le père Parthène m’avait apporté du lait des vaches du monastère, des oeufs du monastère, des calendriers et autres petits cadeaux. Il m’a même baisé la main, c’est la première fois qu’un higoumène me fait un baise-main, il faut dire que le baise-main n’existe plus qu’en Russie, je ne l'imagine vraiment pas dans la France woke !

Une personne qui veut émigrer ici, m’a appelée sur Telegram, et nous avons longuement parlé. Elle m’a tracé un triste tableau de la Suisse, où, comme en France, tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire et où l’on emmerde les gens de toutes les manières, et ce qui est pire, les gens sont formatés pour s’emmerder les uns les autres, comme on l’a vu au moment du covid, ils le font avec empressement, avec zèle, avec une vraie satisfaction. Il y a toujours une bonne âme pour prendre la place du flic là où on a oublié de le mettre. Elle a cru pouvoir lâcher son chien inoffensif dans un bois pour lui permettre de courir un peu, on lui a fait comprendre, en tapant avec réprobation sur l’écriteau qui interdisait la chose (pour « ne pas déranger la faune sauvage »), qu’elle contrevenait aux instructions « écologiques » de  gouvernements qui ont mis la planète à bout de souffle et continuent à le faire. Elle ne peut plus se garer dans son quartier car, désormais, il y a une file d’attente de quatre ans pour obtenir le passe-droit pour les riverains, et on a souligné avec sévérité que sa voiture était un « privilège », c’est-à-dire que c’est un privilège que les seigneurs veulent garder pour eux en en privant les gueux. Je lui ai dit que cet état d’esprit existait depuis très longtemps, et que dès les années soixante-dix, l’après soixante-huit, j’avais vu le gauchisme de la médiocratie empoisonner lentement mais sûrement le pays où j’avais grandi et en rendre l’atmosphère irrespirable. Par l’ostracisme et la calomnie, le harcèlement, la persécution administrative, par toutes sortes de moyens sournois et avec la complicité de tous les minables contents d’enquiquiner ceux qu’ils enviaient ou ne comprenaient pas. 

Le coup du privilège, on nous le faisait déjà dans les années soixante-dix. Quand on n'était pas traité de facho, on l'était de privilégié. Le notaire, le restaurateur ou le dentiste étaient privilégiés. Le haut fonctionnaire socialiste aux avantages et passe-droits éhontés, ou le patron de chaîne de grandes surfaces, curieusement, ne l'étaient pas. Ils étaient sans doute perchés trop haut, au delà de la perception myope du petit médiocre ulcéré.

Nous avons évoqué Slobodan Despot qui s’indigne d’être calomnié et persécuté dans cette même Suisse démocratique où on l’accuse de tout, et du contraire de tout, c’est-à-dire simultanément d’être un « révisionniste » et de prétendre, dans son délire « complotiste », que les pays baltes remettent le nazisme à l’honneur. On n’a plus le droit de dire que les nazis sont nazis, ni de s’offusquer de la justification de cette idéologie dans les pays où elle est inexplicablement permise, mais on est obligatoirement traité de facho et de révisionniste si l’on critique les satrapes de l’UE, leurs discours stupides et schizophrènes, leur hypocrisie et leurs doubles standards systématiques. Slododan Despot est pourtant une personne éminemment civilisée et mesurée, et son indignation l’est aussi, mais je ne sais pourquoi, en le regardant expliquer tout cela, je pense aux intellectuels russes des années vingt, ébahis par les reproches que leur adressaient des minables enragés et le tour dangereux et ignoble que tout cela prenait, jusqu’au poète Goumilov, fumant sa dernière cigarette avec une bravoure dédaigneuse au nez des tchékistes qui le faisaient fusiller. Enfin, quand je dis que je ne sais pas pourquoi... bien sûr que je le sais. Et j’ai comme l’impression que cela se terminera à peu près de la même manière pour tous les gens lucides, qu’ils soient ou non civilisés et mesurés. La valise ou le cercueuil. Réjouissons-nous que le traité avec les truands de l'OMS ait fait flop. Comme dit Igor Drouz, c'est une importante petite victoire.

J’avais décidé d’offrir un tableau à la jeune femme du café français qui m’a tellement aidée pour organiser mon voyage en France, ou régler des questions administratives, et elle est venue prendre le thé avec son mari, et choisir. Ils ont pris une vue du château de Pougnadoresse, dans le Gard, et ils en étaient tellement émus et contents que j’en étais moi-même bouleversée