Rouslan m’a parlé du
lac de Plechtchéïevo qui aurait un double fond. Pendant une certaine période,
comme en ce moment, le lac perd de sa surface et de sa profondeur, et soudain,
à travers le gouffre placé en son centre, de l’eau afflue depuis le second lac
souterrain, et moi qui suis à deux kilomètres, je pourrais me retrouver avec de
l’eau au bout du jardin ou presque.
Il m’a parlé aussi des
systèmes de souterrains qui reliaient les monastères et bâtiments publics ou
princiers les uns aux autres, comme du reste à Moscou. D’après lui, Pereslavl
est une ville pleine de mystères. Je vois qu’il brûle de m’entretenir de ce
genre de choses, au désespoir de son ouvrier qui aimerait bien le voir s’intéresser
davantage aux tuyauteries…
Toute l’équipe
considère qu’une maison avec le gaz et l’eau est le summum de ce qu’on peut
trouver. Et la mienne a ce soir le chauffage et l’eau, seulement froide, car il
faut encore relier le chauffe-eau à son aération, mais de toute façon, je n’ai
pas encore de douche. Le chauffage arrive bien, car il fait 0°, il vente et il neigeote,
un saupoudrage blanc qui ne tient pas vraiment.
Kostia m’a dit que les
gens, ici, aimaient bien la culture, ceux qui écrivent, chantent ou dessinent. Rouslan
apprécie un de mes tableaux, retrouvé chez le père Valentin, qui est
une illustration d’un vers spirituel des cosaques Nekrasovtsi « la mer
océane ».
En France, j’ai
toujours eu des plombiers ignobles, c’est la première fois que j’ai un beau
plombier intelligent et charmant qui connait des tas de choses.
Une cliente du café la
Forêt m’a dit que je pouvais avoir confiance en Kostia, que c’était un type
bien, « nach tcheloviek » !
En allant à ce café,
pour échapper au chantier et parce que je ne pouvais utiliser la cuisine, j’ai
vu une maison qui ne me paraît pas être un musée et qu’une personne de goût
fortunée a édifié dans le style des palais du XVI° siècle russe. Pourquoi,
quand on a de l’argent, faire un affreux château Disneyland au lieu de s’inspirer
de son architecture ancestrale ? De même, à Krasnoïé, un type s’était fait
construire une « ousadba » du XIX° siècle. Mais on peut aussi
envisager du contemporain qui ne violerait pas brutalement le style du pays,
son paysage et ses églises.
La jeune femme du café appelle les châteaux américains des nouveaux riches des monuments à la vanité.
La jeune femme du café appelle les châteaux américains des nouveaux riches des monuments à la vanité.
Ce pourrait être le palais d'un boïar du XVI° siècle, seul le toit n'est pas conforme, mais la tôle choisie est brune et discrète. Et il y a une boîte aux lettres sur la porte! |
Waouh merci pour ce moment si agreablé que de vous lire ma Chere Laurence belle et douçe soiree amities marie
RépondreSupprimerJ ai fait la lecture ce soir à Sacha des chroniques Je sens que ça va devenir un rituel
SupprimerJ ai fait la lecture ce soir à Sacha des chroniques Je sens que ça va devenir un rituel
SupprimerSuper. Agnès et Sacha, j'ai une grande maison....
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