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lundi 28 août 2017

Retour à Saint Théodore

Je suis revenue ce matin au monastère saint Théodore, après avoir échangé la veille avecune fille spirituelle du père Séraphin de Valaam. Elle semble être une moniale selon mon cœur, avec le type de spiritualité que je recherche, dans le style de mon amie mère Geneviève, une autre excentrique de Dieu. Elle m’a demandé pourquoi je m’étais exilée en Russie alors qu’on pouvait prier partout et que partout les gens avaient besoin de secours spirituel. En effet, et c’est pourquoi j’ai longtemps hésité à partir, malgré mon amour de la Russie. Qu’en reste-t-il, de la Russie, me demande-t-elle, le père Séraphin lui-même dit que la société russe est profondément malade. Oui, elle est malade, moins que la nôtre, mais elle est malade, quelle est la société, aujourd’hui qui ne l’est pas ? D’affreux processus de décomposition sont à l’oeuvre partout, les démons se déchaînent de tous les côtés à la fois, et la Russie est prise entre les libéraux qui veulent la vendre, et les staliniens, qui la confondent avec l’Union Soviétique, crachent sur les tombes des victimes des répressions et des martyrs, se déchaînent sur les orthodoxes et le tsar Nicolas. J’ai l’impression que je suis ici pour faire le lien entre la France et la Russie, pour dire aux uns qu’ici, ce n’est pas ce qu’ils croient, et aux autres que là bas, ce n’est pas ce qu’ils imaginent.  Pour montrer aux Russes qu’on peut faire la démarche d’aimer la sainte Russie jusqu’à partir pour en rejoindre les derniers vestiges, car en son idéal survit celui de la vieille France, celle qui s’est égarée jusqu’à donner aux nations d’Europe l’exemple du régicide, suivi du génocide, du reniement et de l’apostasie, déplorable exemple si largement suivi.
Sœur Larissa m’a reçue avec beaucoup de chaleur, et j’ai déjeuné, comme d’habitude, au réfectoire, avec tout un tas de grand-mères. Puis je suis allée rejoindre mon amie monastique dans le petit café où elle vend le dimanche des produits du monastère.  Elle me montre sur son téléphone une vidéo : quatre avions de chasse russes se séparent dans le ciel, et la vapeur de leur sillage dessine peu à peu un ange immense, dans l’azur. Des lettres s’affichent : Dieu est avec nous. Elle me fait l’apologie du monachisme : nous allons au monastère non parce que nous sommes déçus par la vie, mais parce que nous aimons Dieu et que le monde nous disperse, nous vole à nous-mêmes, le monachisme, c’est le diamant de la chrétienté, regarde ces moines, regarde ces visages… » Et elle fait défiler des portraits sur son téléphone. Entre l’adorable petite novice Yefrossinia qui vient s’enquérir de quelque chose et repart aussitôt. «Elle est toute jeune, dis-je
- Elle a dix-neuf ans.
- A Solan aussi, il y a une toute jeune novice qui voulait devenir moniale depuis son enfance, et elle a le même air de pureté…
- C’est la volonté de Dieu. Un saint starets a vu Yefrossinia dans son enfance, et il a dit : elle sera moniale.
- Et elle, qu’est-ce qu’elle en pensait ?
- Que veux-tu qu’elle en pense, quand c’est la volonté de Dieu ? Tu as vu quelle pureté est la sienne ? »
En effet, la pureté de Yefrossinia est évidente, comme celle de la jeune Raphaëlle,  à Solan, dont la mère Hypandia dit justement que c’est « une belle petite âme ». Il y a semble-t-il des êtres prédestinés en lesquels Dieu se mire comme dans une source.  Saint Porphyre était parti en secret à douze ans au mont Athos…
En rentrant, j’ai trouvé sur Facebook, et traduit, un post du père Vladimir Viguilianski, à l’occasion de la Dormition que nous fêtions aujourd’hui. Il s’agit de témoignages, dont l’un est direct, sur l’apparence de la Mère de Dieu :

L’IMAGE DE LA MERE DE DIEU
Le saint prêtre martyr et évêque d’Athènes Denys l’Aéropagite (+ en 96 dans les Gaules) dans une lettre à l’apôtre Paul :
« Je témoigne par Dieu qu’à part Dieu lui-même, il n’y a rien dans tout l’univers qui soit empli à ce point de force divine et de grâce. Aucun homme ne peut concevoir par l’esprit ce que j’ai vu. Je le confesse devant Dieu : quand que je fus amené par Jean, qui rayonne parmi les apôtres comme le soleil dans le ciel, devant la personne de la Très Sainte Vierge, j’ai éprouvé un sentiment indicible. Devant moi brillait une sorte de rayonnement divin. Il illuminait mon esprit. Je sentais le parfum d’aromates indescriptibles et j’étais empli d’un tel enthousiasme que ni mon faible corps ni mon esprit ne pouvaient supporter ces signes et ces prémices de la béatitude éternelle et de la gloire Céleste. Mon cœur défaillait sous l’effet de sa grâce, mon esprit aussi. Si je n’avais pas eu en mémoire tes préceptes, je l’aurais considérée comme le vrai Dieu. On ne peut pas se représenter de plus grande béatitude que celle que j’ai ressentie alors. »
Le saint prêtre martyr Ignace le Théophore, évêque d’Antioche (+ 107 à Rome) :

« Tout le monde sait chez nous que la Mère de Dieu toujours vierge est emplie de grâce et de toutes les vertus. On raconte que pendant les persécutions et les malheurs, elle était toujours gaie ; dans le besoin et la pauvreté, elle ne s’affligeait pas ; non seulement elle ne s’irritait pas contre ceux qui l’offensaient, mais les comblait de bienfaits ; elle était humble dans la prospérité ; elle faisait la charité aux pauvres et les aidait comme elle pouvait ; dans la vertu, elle était un exemple et incitait à toute bonne action. Elle aimait particulièrement les humbles, car elle était elle-même pleine d’humilité. Ceux qui l’ont vue ne tarissent pas d’éloges. Ceux qui nous ont parlé d’elle sont des gens parfaitement dignes de foi qui nous ont dit que dans sa sainteté, la nature des anges et celle des hommes s’unissaient visiblement. »



ОБЛИК ПРЕСВЯТОЙ БОГОРОДИЦЫ
Два года назад я опубликовал известные два свидетельства современников Матери Божией, и одно – церковного историка 14 века, который собирал народные предания об облике Пресвятой Богородицы. Оказалось, что многие читатели впервые от меня узнали эти свидетельства. Повторяю эту публикацию.
Священномученик, епископ Афинский, Дионисий Ареопагит († ок. 96 г., Галлия) в письме к апостолу Павлу:
«Свидетельствуюсь Богом, что, кроме Самого Бога, нет ничего во вселенной, в такой мере исполненного Божественной силы и благодати. Никто из людей не может постигнуть своим умом то, что я видел. Исповедую пред Богом: когда я Иоанном, сияющим среди апостолов, как солнце на небе, был приведен пред лицо Пресвятой Девы, я пережил невыразимое чувство. Предо мною заблистало какое-то Божественное сияние. Оно озарило мой дух. Я чувствовал благоухание неописуемых ароматов и был полон такого восторга, что ни тело мое немощное, ни дух не могли перенести этих знамений и начатков вечного блаженства и Небесной славы. От Ее благодати изнемогло мое сердце, изнемог мой дух. Если бы у меня не были в памяти твои наставления, я бы счел Ее истинным Богом. Нельзя себе и представить большего блаженства, чем то, которое я тогда ощутил».
Священномученик Игнатий Богоносец, епископ Антиохийский († 107 г., Рим):
«У нас все знают, что Приснодевственная Матерь Божия исполнена благодати и всех добродетелей. Рассказывают, что Она в гонениях и бедах всегда бывала весела; в нуждах и нищете не огорчалась; на оскорбляющих Ее не только не гневалась, но даже благодетельствовала им; в благополучии кротка; к бедным милостива и помогала им, как и чем могла; в благочестии — учительница и на всякое доброе дело наставница. Она особенно любила смиренных, потому что Сама исполнена была смирения. Много похвал воздают ей видевшие Ее. О ней рассказывали нам люди, достойные всякого вероятия, что, по Ее святости, видимо в ней соединились естество ангельское с человеческим».
Никифор Каллист Ксанфопул († ок. 1350 г.), церковный историк, монах Софийского монастыря в Константинополе собирал свидетельства об облике Пресвятой Богородицы:
«Она была роста среднего, или, как иные говорят, несколько более среднего; волосы златовидные; глаза быстрые, с зрачками, как бы цвета маслины; брови дугообразные и умеренно черные, нос продолговатый; губы цветущие, исполненные сладких речей; лицо не круглое и не острое, но несколько продолговатое; руки и пальцы длинные... Она в беседе с другими сохраняла благоприличие, не смеялась, не возмущалась, особенно же не гневалась; совершенно безыскусственная, простая, Она нимало о Себе не думала, и далекая от изнеженности, отличалась полным смирением. Относительно одежд, которые носила, Она довольствовалась естественным цветом их, что еще и теперь доказывает священный головной покров Ее. Коротко сказать: во всех Ее действиях обнаруживалась особенная благодать»
Поздравляю всех вас с Богородичной Пасхой – Успением Пресвятой Богородицы!

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