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jeudi 12 décembre 2019

Visites médicales

Drôle de mois de décembre...
La nuit tombe de plus en plus tôt, ce que favorise le temps couvert. Une éclaircie hier, et un air presque tiède m'ont poussée dehors, jusqu'au magasin le plus proche. Au retour, j'ai vu les chats qui prenaient le soleil sur le perron. Pendant la nuit, le gel est revenu, mais toujours pas de neige pour éclairer tout ça.
J'ai commencé à m'occuper de ma santé. D'une façon générale, en partant en Russie, j'ai fait l'acte de foi de la confier à Dieu, car de ce côté-là, tout est encore plus sûr et plus facile en France, bien que le gouvernement s'applique à détruire les services de santé, comme tout le reste. Mais bon, il faut quand même s'en occuper, si je veux vivre plus longtemps que mes animaux et rester indépendante...
J'ai fait des analyses dans un centre médical situé dans un hôtel. Il y a là un médecin à la fois généraliste et cardiologue, ce qui dans mon cas est plutôt bien. C'est une femme sympathique, elle m'a dit que tout allait bien, sauf le choléstérol, et pour ça, elle m'a prescrit des Oméga 3 pour éviter les statines, et on verra ce que ça donne dans six mois. Elle m'a aussi prescrit un anti inflammatoire sans contrindications fâcheuses, et cela a bien amélioré la situation. Et puis elle m'a envoyée à un "traumatologue-orthopède" et non à un rhumatologue, je pense que c'est une question de dénomination. J'ai payé pour tout cela, parce que je ne sais pas trop où j'en suis avec ma mutuelle française. Mais c'est beaucoup moins cher qu'en France.
La polyclinique d'état que m'avait vivement déconseillée un de ses médecins a maintenant un département payant, c'est la médecine à deux vitesses. Le médecin m'a bien plu, c'est un spécialiste de Moscou, qui travaillait au Centre Européen, usine à fric où j'allais quand je travaillais au lycée, parce que ma mutuelle avait un accord avec cet établissement. Il a décidé de s'éloigner de Moscou, de vivre dans une maison en pleine forêt, et d'aller à son travail en vingt minutes de voiture, sans bouchons ni stress, ce que je comprends parfaitement. Il a parcouru l'Europe, y compris la France, mais c'est un patriote, avec une croix orthodoxe autour du cou, et il ne s'expatrierait jamais. Il adore Pereslavl, le lac, les environs. Il m'a demandé si je fumais, je lui ai répondu que pas depuis vingt ans, mais que j'étais trop portée sur le sucre. "Et alors? Quel est le Français qui  n'est pas gourmand?"
Il pense que j'ai, en plus de l'arthrose, un problème de ménisque, sans doute à la suite d'une chute, et c'est vrai que je suis tombée au moins deux fois sur ce malheureux genou gauche. Il m'envoie faire radios, scanner etc... avant de décider d'une thérapie, peut-être opératoire, mais pas la pose d'une prothèse, autre chose, dont j'ai oublié le nom médical, c'est beaucoup plus léger comme intervention. "Et ça coute combien?
- C'est gratuit. Les opérations sont gratuites chez nous, vous ne le saviez pas? Prenez une assurance russe, vous y avez droit.
- Et qui la ferait?
- Moi, ici. Mais faites d'abord tous les examens pour savoir si c'est nécessaire..."
Quand je suis arrivée dans cet hopital qui ne paie vraiment pas de mine, j'ai voulu prendre l'ascenseur, car il y avait cinq étages à grimper, et j'allais y pénetrer, quand une vieille s'est jetée sur moi en gueulant: "Vous allez où?
- Elle va au cinquième, lui lance la réceptionniste, tout est normal."
J'entre dans l'ascenseur et m'apprête à appuyer sur le bouton. "Ne touchez à rien! " rugit la vieille. Puis elle ajoute, avec le plus délicieux des sourires, tout à coup complètement transformée: "C'est mon boulot, l'ascenseur. C'est moi qui m'en occupe."
Je n'ai pas été surprise, les Russes ont souvent ce comportement qui paraît déroutant mais qui est le fait d'une totale spontanéité; de sorte que je ne réagis plus trop quand on m'engueule!

2 commentaires:

  1. Bonjour Laurence,
    aucun rapport avec votre article, mais j'ai pensé que ce qui suit pourrait vous amuser...

    https://www.24heures.ch/le-matin-dimanche/accueil/Manuela-retourne-a-l-ecole/story/17128053

    Une juste idée de notre époque de plus en plus débile, mais assez drôle, un bon créneau pour les humoristes, les vrais, les insoumis au système bien-pensant, il est vrai qu'ils sont bien rares... Pourtant, avec ce qui se passe et ce qui vient,il y a de quoi faire, on est tombé sur un gisement d' Enfer, c'est le mot, alors moquons-nous du diable !

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