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dimanche 6 décembre 2020

la saint Alexandre

 


Aujourd'hui on fêtait Alexandre Nevsky, à la cathédrale du même nom. Nous avions une liturgie épiscopale, avec monseigneur Théoctyste, les gens étaient très joyeux. Le père Andreï a évoqué saint Alexandre, qui s'est sacrifié pour son pays en nous recommandant de le prier pour qu'il intercède en faveur de la Russie et de sa ville natale de Pereslavl, ce que je ne manque jamais de faire. J'y ai retrouvé Katia que je n'avais pas vue depuis un bon moment, Nadia, et aussi l'arrière-petite nièce de notre nouveau martyr local, saint Constantin de Pereslavl, dernier prêtre de l'église du métropolite Pierre, et assassiné par les bolcheviques en 1918, Irina. Katia ayant disparu, je suis d'abord allée seule avec Nadia au café français, et nous avons longuement discuté de la difficulté de vivre dans une époque comme la nôtre, d'y réaliser des choses aussi simples et vitales que de fonder une famille et d'élever des enfants. Nadia compte s'acheter une maison à la campagne qu'elle ait ou non un mari pour y vivre avec elle.

à gauche, le père Andreï
Ensuite, revenue chez moi, j'ai recu Irina. Elle avait loupé mon expo et je lui avais promis de lui faire une présentation privée. Elle habite Moscou mais comme elle s'occupe activement de l'église de son arrière-grand-oncle et de sa restauration urgente, elle vient souvent ici. Elle brûle de lire Yarilo en russe, parce que c'est une fan d'Ivan le Terrible, qu'elle croit très calomnié. Skountsev, qui m'en a parlé un peu plus tard, le canonise presque, pour lui, vieux-croyant, les Romanov sont des imposteurs.
Irina me conseille, pour la traduction, l'équivalent russe des éditions du Net. Elle y a publié des documents sur son arrière-grand-oncle: "Les éditeurs vont faire pression sur vous pour que vous changiez votre texte. Là, ça ne vous coûte rien, vous pouvez corriger si besoin est, vous faites vous-même votre maquette, et de plus, cela ne vous empêche pas du tout d'être publiée ensuite par un éditeur, mais vous pouvez quand même commencer à le faire connaître". 
Le fait de garder le contrôle de mon livre a beaucoup motivé mon choix de l'autoédition sur internet, le problème, me semble-t-il, c'est que les gens, en France, considèrent que ce qui est publié de cette manière est forcément nul, comme si les éditeurs officiels ne publiaient que des génies, mais c'est comme cela, l'autoédition, c'est de la merde, les sites d'informations parallèles, c'est forcément des fake news. Or nous sommes arrivés à un moment où cela est moins vrai que jamais. Parfois, étant donné l'histoire du covid qui complique encore les choses, les librairies sont toutes fermées, ou en faillite, je suis tentée de lire Yarilo chapitre par chapitre en une série de vidéos; je ne compte pas sur des droits d'auteur pour vivre et qu'adviendra-t-il de nous dans six mois? 
La question se pose pour moi de publier maintenant Epitaphe, dont le contenu subversif me ferme pratiquement toutes les éditions bien pensantes et elles le sont massivement.
Publier la version russe de Yarilo de cette manière, au moins au début, n'est peut-être pas une mauvaise idée, au moins suis-je sur place pour en faire la promotion... Je crois que finalement pas mal de gens attendent de le lire, déjà à Alexandrov, d'après le guide Edouard, ici à Pereslavl, à Moscou.... peut-être pas des milliers, mais déjà plus qu'en France.

La maison du voisin part pour être moins épouvantable que je ne le craignais, d'abord, quelle chance, il met un toit neutre, donc si je plante des arbres, ce qui dépassera se fondra avec le reste. Ce qui me dérange le plus, c'est l'énorme épaisseur de terre qu'il a rajoutée. Et puis la nécessité de créer un écran végétal, sous peine de vivre désormais dans un aquarium, me prive, en plus des perturbations créées par cet apport, du seul endroit où je pouvais faire un potager.


Mais je me pose quand même des questions. Ma maison est très grande et a englouti pas mal d'argent, or je ne l'occupe pas en entier, loin de là, et en louer une partie est à la fois peu rentable et souvent pesant. Je ne sais pas ce qui va se passer avec nos retraites. Je me dis parfois qu'il vaudrait mieux aller dans un coin  encore joli, acheter un studio pour le louer. Je serais sûre de continuer à percevoir ma retraite telle qu'elle est, je l'envisagerais beaucoup moins. Par flemme. Bien que Pereslavl, et mon quartier, ne ressemblent plus à rien. Je ne pensais pas qu'il fut possible de saccager un endroit à ce point. En ce moment, les maisons se vendent bien, car les moscovites fuient la capitale et la tyrannie des masques.

Irina pense que je devrais la garder, et en louer la moitié, en finissant de l'aménager. 

Je me suis amusée à dessiner des arbres, par dessus la bâtisse. le sapin prévu, le noisetier, un saule, et il faudra encore autre chose de taille moyenne qui ne craigne pas l'eau, peut-être une viorne aubier.


 


5 commentaires:

  1. Vous allez - toujours - de l'avant, j'en suis heureux !

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  2. Bonsoir Laurence,
    Voici pour vous donner des idées... pour votre nouvelle maison.)))
    https://ruvera.ru/gallery/russkaja_arhitektura_19_vek

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  3. Aujourd'hui vous êtes marrante, Laurence ! Bravo ! Je connais des gars ruinés par des maisons construites en Thaïlande ou sur des nids d'aigle, alors ne vous plaignez pas ! Et celle du voisin est très bien !

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    1. Je serais plutôt portée sur la rigolade, mais c'est vrai qu'en ce moment, même avec un grand sens de l'humour, c'est parfois difficile!

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