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dimanche 18 juillet 2021

Un signe


Pendant que j'étais à Kourmych, j'ai reçu un appel de l'église des quarante Martyrs, à Pereslavl. A la suite de l'émission de Canal Spas, où j'avais été filmée en ces lieux, quelqu'un avait apporté et déposé quelque chose pour moi. Deux heures plus tard, j'avais été contactée par le jeune homme qui seconde Gilles au café français: quelqu'un avait apporté pour moi deux bouteilles de cidre.

Je me perdais depuis lors en conjectures. Aujourd'hui, j'ai décidé d'aller à la liturgie aux quarante Martyrs. Apparemment, c'est un paroissien de l'église de Vanves, la sainte Trinité, en laquelle je m'étais convertie à l'orthodoxie il y a cinquante ans, qui m'a laissé ce petit signe, il y avait une bougie "sainte Geneviève de Paris" et une carte représentant celle-ci et saint Nicolas le Thaumaturge, deux icônes du père Grégoire Kroug qui se trouvent à Vanves, et puis aussi un marque-pages du monastère de Polotsk, avec une phrase de saint Ignace de Briantchaninov: 

"La nature terrestre est pareille au paradis par ses beautés et nous le rappelle quand nous voyons les splendeurs de la terre et nous exclamaons involontairement "c'est le paradis". 

J'en ai éprouvé un véritable choc, et une sorte de bonheur, je dirais même de grâce, je suis restée les larmes aux yeux pendant tout l'office, qui était très fervent. Par la fenêtre latérale ouverte, on voyait le lac et le ciel. Ce rappel de ma première paroisse, cette visite de quelqu'un de là bas, me paraissaient pleins de sens, je voyais toute ma vie en perspective, aurai-je pensé quand j'allais à Vanves, et me sentais si exilée dans le Paris des années 70, qui m'était en réalité profondément étranger, qu'un jour je vivrais à Pereslavl Zalesski? Et puis cette phrase de saint Ignace semblait m'être personnellement adressée par quelqu'un qui me connaissait bien mais qui n'a pas laissé son nom. Et je le regrette. Quoique peut-être n'a-t-il été que le messager inconscient du signe que j'ai ainsi reçu, cela se produit aussi souvent.

Je rendais grâce à Dieu d'avoir orienté ma vie, toute indigne que je sois de cette sollicitude, et j'avais la certitude qu'Il continuait à le faire, qu'il y avait un Pilote dans l'avion. Je pensais à ce que m'avait dit mon balalaiker Sérioja: "Je ne me fais pas de souci pour vous, car votre bateau peut aller d'un côté, de l'autre, mais il est guidé par une étoile, alors que beaucoup de gens n'ont pas d'étoile  pour les guider, et leur capitaine est bourré". 

Après cela, je suis passée au café français. J'aurais pu deviner d'où venaient les deux bouteilles de cidre, c'était de la part de Kecha Keleinikov, que j'ai connu encore enfant, et qui avait découvert le cidre lors d'un séjour en France, chez maman. Kecha aurait dû me prévenir qu'il avait l'intention de passer par là... mais l'intention me touche beaucoup. Merci Kécha!


saint Nicolas et sainte Geneviève



 

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