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samedi 11 avril 2020

Merci, Lioudmila

 Dernièrement, ma soeur m'a dit que notre cousine d'Annonay, qui veille sur toutes les tombes familiales, était dans une profonde perplexité: quelqu'un avait fleuri celle de mon père, et ce n'était évidemment pas moi. Je me suis souvenue d'une chronique que j'avais publiée à l'automne:
 https://chroniquesdepereslavl.blogspot.com/2019/11/monument-aux-morts.html
Une Russe installée à Annonay, nommée Lioudmila, m'avait proposé de s'occuper de cette tombe, que je suis la seule à honorer encore, et elle l'a fait généreusement:

Je ne peux dire à quel point cette attention me touche.

Nous sommes toujours au temps des giboulées, le chaud soleil disparaît derrière des bourrasques neigeuses et des nuages spectaculaires font oublier les maisons disgracieuses que nulle verdure ne vient encore parer.
C'était ce matin le samedi de Lazare, l'évêque m'a demandé comment le fêtaient les catholiques, je ne m'en souviens plus, et d'ailleurs, tout a tellement changé, seuls les orthodoxes ne changent pas, grâce à Dieu. "Bon, me dit-il en riant, en somme, tout cela ne vous concerne plus!"
Nous étions peu nombreux, la famille cosaque, Nadia et Katia, quelques autres personnes. Tout le monde espère que nous arriverons à fêter Paques ensemble. "Chaque office devient un miracle, me dit le cosaque, et plus nous irons vers Pâques, et plus ce sera joyeux! N'est-ce pas merveilleux, aujourd'hui, d'être ici?" Tout le monde a cet air incrédule et heureux, de se retrouver une fois encore, à l'ombre de l'énorme orage approchant des intentions sataniques universelles, grimpées sur la pandémie comme des diables sur un dragon. La rédactrice de la revue Pravmir s'en est même offusquée auprès de l'évêque, dans son fil de commentaires: " Qu'est-ce que vous croyez, dans votre éparchie? Que nous sommes à Stalingrad et vous à l'arrière?" Il lui a répondu que pour l'instant, nous étions épargnés, qu'il suivait les instructions du gouverneur . Ce qui m'effraie autant que le virus, c'est cette acrimonie de ceux qui obéissent et se couchent envers ceux qui font trois pas de plus que le permet le règlement, et les morigènent ou les dénoncent, tous ceux qui se précipitent pour enfiler leur muselière, et font aveuglément confiance à des gens qui ne le méritent certainement pas.
L'évêque a prévu de répartir les gens dans toutes les églises, même celles qui sont en réparation, en multipliant les offices, de manière à éviter la promiscuité. Pour le reste, nous baignons dans l'amour, l'espoir et la foi, ce qui en soi, est déjà bien, dans l'atmosphère de plus en plus délétère de cette affaire effrayante et ténébreuse.
Hier, j'ai planté un prunier nain, une pivoine, des asters blancs, bleus et roses. J'ai pris mon premier coup de soleil. Une amie m'a donné un masque fait maison, il me reste à lui coudre des ficelles, mais d'après ce que je lis partout, seuls les masques médicaux homologués partout introuvables sont efficaces, celui-ci n'est qu'une muselière symbolique, la marque de l'esclavage qu'on nous prépare.




jeudi 9 avril 2020

Les larmes du patriarche

Un prêtre du genre inflexible a posté cette photo du patriarche en nous demandant de prier pour lui et de ne pas nous presser de le juger. Un autre m'a écrit de rester patiente et vigilante et de ne pas paniquer. En réalité, je ne panique pas, pour l'instant, je suis intérieurement mobilisée et je me sens soutenue par la sainte Russie ambiante, sa millénaire expérience de la résistance passive et de la solidarité.
Je me rends compte que tout ce que je peux dire ne convainc que les convaincus, les autres n'ont surtout pas envie de sortir de leur hypnose, et prêts à tout pour conserver une pitoyable existence de lapins de clapiers, continueront à suivre les mauvais bergers qui les feront danser masqués sur les pattes arrières et dénoncer ceux qui ne voudront pas mettre la camisole de force électronique. Donc autant passer à une dimension plus intériorisée de cette épreuve et ne l'évoquer qu'avec des gens choisis.
Je ne dis pas que la maladie n'existe pas ou qu'elle est insignifiante, je dis que c'est l'arbre qui cache la forêt. Quand tout le monde sera dans la forêt, il sera bien difficile d'en sortir, et ce ne sera pas une forêt plaisante.
Les larmes du patriarche, et l'exhortation de ce prêtre m'inspirent deux questions: sait-il quelque chose que personne ne sait, parmi ses ouailles, subit-il des pressions? Dans tous les cas, oui, ne nous pressons pas de le juger, comme tant de procureurs orthodoxes ou athées le font joyeusement, et restons unis, lucides, et mobilisés autant que nous le pourrons, je suis heureuse de vivre cela à Pereslavl, avec un tel évêque, un tel clergé, de tels croyants, si abîmée que soit la ville, elle est bourrée de saints, comme me l'avait dit le taxi qui m'avait prise en charge quand je suis venue acheter ma maison: "Vous avez bien choisi, notre ville est imprégnée de prières."
Donc, grâce à Dieu pour tout.
Avec un peu de chances, nous tiendrons jusqu'à Pâques: que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés.

mercredi 8 avril 2020

Province dure à cuire


J'ai passé les vigiles de l'Annonciation au monastère Fiodorovski, parce que Katia m'avait affirmé que notre évêque allait y officier, alors que j'avais vu qu'il serait à la cathédrale. C'est moi qui avais raison, pas d'évêque. Cependant, les soeurs m'ont fait un accueil touchant, et le nouveau prêtre, le père Igor, m'a fait très bonne impression. Je lui ai dit que les provinciaux me paraissaient beaucoup plus sensés et fermes que les moscovites, et il m'a répondu (il est de Khabarovsk) que les moscovites étaient des pieds tendres.
Katia m'avait raconté la veille que l'higoumène Pantaléimon, aimé de tous pour son intelligence, son humour, sa jeunesse et son beau regard lumineux, était revenu de Moscou en tançant ses ouailles de ne pas porter de masque, de ne pas rester chez elles, et il a même essayé d'en faire porter un à une de ses vieilles paroissiennes qui l'a jeté par terre.
Le lendemain, à l'église de l'Annonciation du monastère saint Nicolas, où officiait bien, cette fois, l'évêque, il y avait tellement de monde que je n'arrivais pas à m'asseoir, tous les orthodoxes de Pereslavl semblaient s'être réunis. L'office a été long, et je souffrais, mais la ferveur était grande, le credo et le notre Père chantés à pleine voix par toute l'assistance, et je pense qu'absolument tout le monde a communié. Quand je suis allée embrasser la croix, l'évêque me l'a simplement posée sur la tête, avec un sourire de connivence affectueuse.
En rentrant chez moi, j'ai vu que dans son homélie, un écclésiastique de ma connaissance avait dit à ses fidèles, dans une autre région: "Bientôt, ce ne sera plus de masques dont vous aurez besoin mais de pampers, car vous ferez tous dans votre froc".
Je peux dire que la province ne reçoit pas tellement les exhortations du patriarche, du métropolite Hilarion et du métropolite Tikhon Cherkounov. On ne les critique pas, mais le courant ne passe pas, et on prend des airs lointains, des airs d'entre deux airs, comme disait ma mère. Les gens sont calmes, déterminés, on sent en arrière-plan la longue expérience des persécutions, l'écho de la mentalité des Russes du XVII°, ligués contre les Polonais derrière Minine et Pojarski. Les babouchkas, les mères de famille à nombreuse marmaille, les cosaques agenouillés, respirent la mobilisation, et se prodiguent des encouragements affectueux réciproques. Tout le monde est profondément complotistes: le virus est exploité par la caste supranationale pour installer la dictature mondiale de l'Antéchrist et marquer les gens du signe de la bête, soit la puce électronique, en détruisant les peuples encore homogènes et les Eglises résistantes. Et nous, nous devons trouver le moyen d'éviter çà. Pas de marque de la bête.
Il est vrai que l'homélie de l'évêque allait dans le sens du patriarche, qui souffre tellement d'avoir à nous dire de ne pas aller à l'église qu'il en verse des larmes, et je crois qu'elles sont sincères. En même temps, il ne nous dissuade pas d'y aller non plus, car dans toute la région de Iaroslavl, il y a un cas de coronavirus à Rybinsk, et 4 ou 5 à Iaroslavl, aucun à Pereslavl Zalesski. Ce n'est quand même pas la peste bubonique, où les gens mouraient par villages entiers.
Bien entendu, nous serions dans un autre contexte politique, sur la planète entière, que nous réagirions peut-être différemment. Mais avec la méfiance que j'ai accumulée depuis plus de 30 ans, depuis la première guerre d'Irak, en passant par la seconde, précédée du 11 septembre, l'opération yougoslave et celle d'Ukraine, sans oublier la Lybie, les monstrueuses intoxications médiatiques que j'ai vues à l'oeuvre, je me retrouve aussi complotiste que la population orthodoxe de Pereslavl Zalesski, et bien contente de vivre tout cela avec elle.
Une amie Russe, soeur d'une célèbre politologue, m'a adressé une conférence de virologues russes dont voici le lien.
  http://pravosudija.net/article/novyy-koronavirus-sars-cov-2-fakty-i-feyki?fbclid=IwAR3dxn9brILFw01TLXCVkn3ULxNa_0UKgfzxYHOOLzKFDnsvf_MQFjp1pLo
 Je ne la traduirai pas, mais Xavier Moreau la mentionne sur la vidéo suivante, qui fait le point de l'hystérie alarmiste et de la désinformation occidentale au sujet de la Russie, prenant ses sources dans une certaine presse, qui lui est proche, qui sort du même chaudron, et qui a, comme la nôtre intérêt à terroriser les gens au delà de toute expression.


 Dans cette conférence, le virologue de service, déclare que le virus est probablement issu du pangolin, et que les marchés chinois sont un véritable bouillon de culture, comme du reste les élevages industriels. Il dit qu'il ne fait guère plus de victimes qu'une grippe ordinaire, mais qu'il a chez certains des complications graves et rapides. Il en attend la disparition dans deux mois, comme dans le cas de tous les virus du même type, et s'alarme surtout de la campagne de terreur orchestrée par la presse qui rendra bientôt les psychiatres aussi nécessaires que les virologues dans cette affaire.
Il dit d'autre part que la Russie a beaucoup moins de victimes, car elle était bien préparée par la tradition soviétique de lutte contre les épidémies, et je la salue, quand quelque chose de soviétique est bien, il n'y a pas de raison de le cacher. En effet, je me souviens que les écoles russes fermaient systématiquement, dès qu'une maladie contagieuse était dans l'air, et qu'un enfant susceptible d'être malade restait à la maison, ce qui provoquait les railleries de mes collègues du lycée habitués à voir des enfants français venir très enrhumés, voire même avec de la fièvre, bourrés d'antibiotiques,parce que les parents ne savaient pas qu'en faire.
Néanmoins, malgré le nombre restreints de victimes, les sages mesures soviétiques, un traitement comparable à celui du docteur Raoult que chez nous, on s'obstine à ne donner aux gens que dans la mesure où il est trop tard pour l'administrer, la presse matraque de la terreur aux gens à longueur de temps, d'après les gens de ma connaissance qui ont la télé. Le patriarche nous demande en pleurant de rester à la maison, mais ne dit jamais un mot du contexte international de l'affaire, de ses arrière-plans sinistres et de ses effrayantes conséquences sur notre vie, notre liberté et notre dignité d'êtres humains. Un contexte dont parle très bien Loukatchenko et par exemple, ici, ces deux économistes. Le métropolite Tikhon va jusqu'à envisager "40 millions de victimes", ce qui ne semble pas du tout entrer dans les prévisions du virologue de la conférence.



Mes petites copines complotistes m'avaient ensuite invitées à fêter l'Annonciation chez elles, avec de délicieuses tranches de saumon, salades bien fraîches, pommes de terre sautées aux poireaux. Nous avons chanté. Un jeune couple, vêtu de magnifiques blouses brodées ukrainiennes d'avant la révolution, est venu avec deux gosses, ils ont quitté Moscou il y a quatre ans et vivent dans le voisinage. Ils avaient apporté un vieux gramophone et le premier disque qu'ils nous ont fait écouter, c'était "à Paris" d'Yves Montand, j'avais du mal à retenir mes larmes. "Nous connaissons quelqu'un qui est allé à Paris, me disent-ils, il paraît que cela n'a plus rien à voir avec ce que nous, nous  nous attendons à y voir, l'univers de cette chanson, par exemple...
- Non. Non. Cela n'a plus rien à voir, à part le décor, et encore, regardez Notre Dame... On a eu la peau de la France. Ne laissons pas assassiner la Russie."
Pour la suite, je suivrai mon évêque. J'ai confiance en lui.

Ritoulia dans les bras de Katia, qu'elle adore

dimanche 5 avril 2020

N'ayez pas peur

La photo est de Natacha, j'avais oublié mon téléphone...
Hier, j'avais des frissons et de la température, et je pensais ne pas aller à l'église le lendemain, par prudence, mais c'était fini déjà hier soir, une petite poussée, comme j'en ai de temps en temps. Cependant je trainaillais et pinaillais,  échouée sur mon lit comme une méduse. Je regardais le fil de nouvelles avec une horreur croissante. J'ai vu le témoignage d'un jeune homme bouleversé par le spectacle des urgences et suppliant les gens de rester chez eux. Sans doute, sans doute, oui, je pense qu'on peut être très malade avec ce virus très contagieux, néanmoins, les choses sont considérablement aggravées par la casse préalable de l'hôpital et de la médecine. Plus de lits, plus de personnel, plus de matériel, et donc pas le temps ni les moyens de s'occuper des gens, ce qui aggrave certainement la mortalité. On en profite pour autoriser l'euthanasie des vieux dans les EPHAD, puisque de toutes façons, il n'y a pas de soins possibles pour tout le monde. On continue à tout faire pour empêcher le recours au traitement du professeur Raoult, en nous racontant des calembredaines sur la dangerosité d'un médicament archi connu et archi utilisé depuis 70 ans. Il me parait évident que le gouvernement français et les forces dont il est l'émanation n'ont aucun intérêt à guérir les gens si opportunément bouclés pendant qu'on leur fait les poches et les prive de leurs derniers droits. A l'opposé, les gens qui déplorent le manque de réaction devant la politique souterraine des financiers mondialistes clament que le virus n'existe pas ou n'est pas plus dangereux qu'une grippe un peu sévère, et qu'il est arrivé à point nommé pour cloîtrer les gilets jaunes, ainsi que les Serbes, Monténégrins et autres Grecs qui commençaient à se réveiller. Mon avis purement personnel: oui, il est arrivé à point nommé; si, il existe, si, il est dangereux, quoique peut-être pas autant qu'on nous le prétend. Des gens n'hésitent pas à infecter toute la planète pour arriver à prendre le pouvoir universel et nous faire un cauchemar de science-fiction généralisé. Le même type de gens n'hésitait pas en Russie à mitrailler des processions de 50 000 paysans jusqu'au dernier. A faire mourir de faim des régions entières, en privant ces mêmes paysans de toutes leurs provisions et de leur bétail. D'autres, plus tard, à déclarer quelle sorte d'êtres humains avait le droit de vivre sur terre, et qui il convenait d'exterminer. Aujourd'hui, la même lignée de malfaiteurs totalitaires extermine le Donbass en accusant les Russes, elle extermine aussi le Yemen par la faim, et manipule toutes les opinions, hypnotisant des populations entières, qui pleurent au signal, blâment au signal, et ignorent avec mépris les ennemis de classe et de race désignés par la caste toute puissante à l'opprobre médiatique orchestrée. Cette caste a décidé de faire disparaître les peuples dans un infâme magma d'esclaves terrifiés, sans histoire ni mémoire, et le virus arrive à point pour commencer à mettre le programme en oeuvre. Pendant que les gens sont enfermés chez eux, on peut tranquillement casser tout ce qui empêche encore de faire d'eux absolument tout ce qu'on veut. Géniale trouvaille. Car la plupart n'ont rien vu venir. Ils attendaient la guerre, la bombe atomique, voilà le virus confinant. Reste à savoir si mourir du virus n'est pas préférable à vivre dans le monde qu'on nous prépare.
Devant ce gouffre, j'ai été saisie de vertige, et me levant d'un bond, je me suis habillée sans me laver et j'ai foncé à l'église. Il y avait peu de fidèles, car ici aussi, les médias vont joyeusement dans le sens de la panique, et même le patriarche. Mais je me retrouvais en Russie, au lieu de béer devant les lendemains qui chantent des cyborgs métissés en plastique. Tout à coup, j'ai vu surgir le père Andreï, qui n'officiait pas et rentrait chez lui. Il s'est arrêté pour me regarder, et me bénir, et m'a dit: "N'ayez pas peur. La seule chose dont nous devions avoir peur c'est de perdre le Christ et son Eglise.
- Je n'ai pas si peur que ça, je veux dire que ce qu'il y a là derrière et ce qui nous attend devant me fait peur bien davantage...
- Oui, oui, mais quoiqu'il arrive, ne craignez rien, Dieu est avec nous."
Je me suis mise à pleurer. "Restons avec le Christ, me dit-il, c'est la seule chose à laquelle nous devons penser, bien qu'à vrai dire, ce qui sortira de tout cela n'aura probablement jamais eu d'équivalent sur cette terre. Mais nous ne devons pas nous laisser décourager par la peur".
A la fin de la liturgie, nous sommes tous allés en procession sur la tombe approximative de saint Constantin de Pereslavl, prêtre martyr de l'église du métropolite Pierre, enterré à peu près à cet endroit, mais on ne sait exactement où. Et des flocons se sont mis à tomber, le vent glacial à souffler, j'écoutais en larmes les voix clairsemées dans la bise, en regardant l"église ruinée que personne ne répare, et le bulbe de celle de la Transfiguration, pris dans le souffle gris de cette giboulée de mauvaise augure. Et en songeant aux encouragements du père Andreï, qui m'avait aussi écrit: "Remerciez Dieu de vous avoir envoyée au bon endroit au bon moment".
En Ukraine,dans l'héroïque éparchie de Vinnitsa, dont l'archevêque Barsanuphe est certainement un grand spirituel, la réponse des croyants au virus soufflé sur le monde par le diable et son train a été d'organiser une procession massive, le genre de procession que mitraillaient les bolcheviques. Je voudrais mourir dans une procession semblable, debout, avec ces croyants russes et leurs prêtres, derniers témoins d'un univers encore sacré et plein de sens et de beauté.
Mais ce qui me fait flancher, ce sont mes nombreux chats, et Ritoulia. Je ne voudrais pas les laisser orphelins, sans feu ni lieu.

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La procession de Vinnitsa

vendredi 3 avril 2020

Un évêque dans les nuages

Pereslavl n'est pas confiné. La région de Iaroslavl n'est pas confinée, le gouverneur n'ayant pas jugé utile de le faire. Celle de Vladimir l'est. Je me dis qu'avec un peu de chances, on pourra aller jusqu'à Pâques.
Les rues sont assez vides, néanmoins, des magasins et des cafés fermés; mais Poutine a décreté un congé payé pour tout le monde. En revanche, Moscou et Saint-Pétersbourg sont confinées à mort, théoriquement. Mais le fils de ma voisine est venu sans problèmes s'installer chez sa mère pour y passer ce moment difficile au vert. Nous nous sommes parlé de loin, par dessus le grillage, pendant qu'il faisait chauffer son bain de vapeur.
Je suis même allée me promener, vers le marécage et l'ancienne berge du lac, de plus en plus défigurée par les OVNIs de la construction sauvage. Les gens ont des maisons, les martiens ont des OVNIs, c'est comme ça, les martiens sont parmi nous, c'est la modernité sous toutes ses formes affreuses qui les fabrique en série dans ses écoles, devant sa télé, dans ses fourmilières en béton..
En chemin, j'ai vu des gens qui se dépêchaient, avec leurs enfants, de faire encore une fois de la luge, grâce à toute la neige qui était tombée et qui commençait à fondre.
Grâce au carême qui me prive de produits laitiers, mes genoux vont beaucoup mieux, Evidemment, ce que je mange est sinistre et indigeste, mais la preuve est faite; les produits laitiers sont mauvais pour les articulations. J'ai marché sans trop de mal, si ce n'est que je manque maintenant d'entraînement.
Un jeune homme va venir s'installer deux mois chez moi, en échange, il me fera des travaux, c'est le neveu d'une connaissance. Ca tombe bien, car des travaux, j'en ai. Préparer le jardin pour faire un petit potager. Installer un poulailler. Les temps qui viennent vont être très durs, c'est embêtant de les affronter quand on commence à être physiquement diminué. J'ai personnellement beaucoup plus peur des conséquences du virus, et de tout ce que recouvre ce confinement géant que du virus lui-même.
J'ai vu des Italiens confinés qui chantaient en choeur, chacun devant son ordinateur, dans sa petite prison domestique, et j'en ai eu les larmes aux yeux: c'est encore un peuple qui veut vivre, qui n'a pas envie de se fondre dans l'horreur fasciste du mondialisme transhumaniste financier. Je souhaite que les Russes résistent, j'espère d'ailleurs qu'on résiste encore au plus haut niveau, c'est même mon seul espoir, et la seule explication, ou excuse, que je vois au comportement du patriarche ou aux déclarations du métropolite Hilarion Alfeïev sur les confessions par Skype ou messenger... Il se peut après tout qu'ils jouent un jeu qui nous échappe sur l'échiquier de cette énorme tragédie humaine qui se déroule à présent.
Et puis, il y a le métropolite Onuphre en Ukraine, et ici, notre évêque Théoctyste, que Dieu le bénisse.
Monseigneur Théoctyste est allé survoler en avion son éparchie avec les saintes icônes, ce qui a été fait aussi à Moscou, par le patriarche et le starets Elie, et à Kiev par le métropolite Onuphre, on dit même que Staline avait ordonné de le faire à l'approche des Allemands, avec l'icône de la Mère de Dieu de Vladimir.
J'ai publié cela sur Facebook, et j'ai eu deux réactions martiennes identiques, une russe et une française, car le martien, comme les monstres fascistes de la finance internationale, sont transversaux à tous les pays et toutes les ethnies, ils sont l'homme nouveau dont rêvaient les bolcheviques, le surhomme dont rêvaient les nazis, l'homme augmenté dont rêvent les transhumanistes cocopitalistes du XXI° siècle, dignes descendants des dynamiteurs de merveilles et des exterminateurs de paysans.  Ou plutôt, je le crains, en ce qui concerne ces deux individus négligeables, les futurs esclaves cocus et contents de cette nouvelle féodalité, de cette caste inamovible et atroce.
"Qui a payé le vol?" demande le "Russe".
"Ne ferait-on pas mieux, avec cet argent, d'acheter des masques et des respirateurs?" demande le "Français".
Notez que cette question n'est jamais posée à propos d'un match de foot, d'un festival de rock, d'une émission de télévision, de tout le panem et circenses onéreux qui gaspille le fric utile. Pour la merde, vous pouvez dépenser autant d'argent que vous voudrez sans encourir le moindre reproche. On ne demande pas pourquoi consacrer des sommes astronomiques à l'édification des étuis péniens de verre et de béton de 300 m de haut dont ont besoin les politicards et les nababs pour la vaine projection dans l'espace de leurs petits attributs corruptibles. Mais on vous mégotera avec une grande aigreur la restauration de Notre Dame, ou celle de l'église du métropolite Pierre, qui témoigne encore d'un peu de beauté et d'élévation à Pereslavl Zalesski. Ou le tour en avion de monseigneur Théoctyste qui bénit son éparchie et lui remonte le moral jusqu'aux nuages. Cela rend le martien malade. Il se met à baver comme les possédés à la vue du Christ.
Car même si l'on ne croit pas à la vertu des saintes icônes et des bénédictions épiscopales, on ne vit pas seulement de pain ni de masques respiratoires, mais de tout ce qui nous élève un peu au dessus de l'existence concentrationnaire affreusement avilissante qu'on nous fait de plus en plus. Je n'ose imaginer ce que serait la Russie sans le réseau de coupoles brillantes, de lieux spirituels, de processions qui en parcoure encore les espaces illimités.
Aux martiens venus déverser leur fiel sur sa propre page, l'évêque Théoctyste a répondu ceci:

Notre survol de quelques villes de la région de Iaroslavl avec des objets sacrés a soulevé une perplexité prévisible du côté des anonymes des réseaux. Je suppose que ces anonymes viendront tôt ou tard ici, aussi ai-je jugé utile de leur communiquer tout de suite et au même moment ceci:
1. Vous me traitez, ainsi que monseigneur Benjamin, de "débiles. Non, nous ne sommes pas malades (si c'est cela que vous avez à l'esprit) et pour ce qui est de l'intellect, pour nous tout va bien (si c'est à ce sujet): monseigneur Benjamin à derrière lui une formation de mathématicien à l'université de Moscou, et j'ai moi-même quelque chose de semblable, et aussi sur mon CV un travail sur la création du téléscope "Spectre UV". Mon apport est modeste, mais il existe. 
2. Vous appelez ce que nous avons fait du "marasme". Non, ce n'est pas du marasme, c'est la tradition multiséculaire de l'Eglise. Le marasme, c'est d'appeler deux hiérarques que vous ne connaissez pas de divers mots désagréables (et quelquefois non imprimables) pour la seule raison que votre foi en la technologie (à la création de laquelle , du reste, monseigneur Benjamin et moi avons contribué) contredit notre foi en Dieu.
3. Vous énoncez que nous devions employer l'argent dépensé à l'aide sociale. C'est très noble de votre part d'essayer de disposer de l'argent d'autrui. Mais voilà le hic: l'avion n'est pas à nous, et le travail du pilote, de l'aéroport, ainsi que le carburant ont été payés par le propriétaire de l'avion. Que d'ailleurs je ne connais pas. De même que monseigneur Benjamin. Si vous avez la possibilité de le joindre, et de lui expliquer quoi faire de son argent, faites-le. Je suis sûr qu'il écoutera avec joie vos recommandations et leur obéira obligatoirement. Je n'ai pas la possibilité de lui transmettre vos désirs. 
4. Vous proposez de coudre des masques plutôt que de prier. Mais nous cousons des masques avec la prière. Ce sont les monastères de l'éparchie qui le font. Et ils ont commencé à s'en occuper bien avant de recevoir vos instructions. Et non seulement ça, mais nous prévoyons de produire des antiseptiques. Notez-le: sans avoir attendu vos suggestions.
5. Je suis très content que votre nombre soit si insignifiant.  

Le métropolite Onuphre dans son survol de l'Ukraine:https://orthochristian.com/129708.html?fbclid=IwAR3G9zLTcUliFsnPF0VL_8weunWxJF18ZjnDTfJR-Hz-AFZOt7en0sTTdlI
 Et lui aussi s'occupe d'aider néanmoins la population, c'est certainement même là bas le seul qui le fasse avec désinteressement: https://orthochristian.com/129705.html?fbclid=IwAR1_dBjKOuXETGUck6PRaZzUBc8l-NY5pyTSzIO8TqDPDajm12dKoJZg7QQ

"Наш облет некоторых городов Ярославской области со святынями вызвал предсказуемый шквал негодования со стороны сетевых анонимов. Предполагаю, что анонимы рано или поздно придут и сюда, так что считаю необходимым сообщить им всем одновременно и сразу вот что.
1. Вы называете меня и вл. Вениамина "дебилами". Нет, мы не болеем (если вы это имеете в виду) и у нас все хорошо с интеллектом (если вы про это): у вл. Вениамина за плечами мехмат МГУ, у меня тоже кое-что близкое в смысле образования, а еще в моем анамнезе имеется работа над созданием телескопа "Спектр-УФ". Вклад мой невелик, но он есть.
2. Вы называете "маразмом" то, что мы сделали. Нет, это не маразм, это многовековая традиция Церкви. А маразм — называть двух лично вам не знакомых архиереев разными неприятными (а иногда и непечатными) словами по той лишь причине, что ваша вера в технологии (к созданию которых, кстати, мы с вл. Вениамином частично приложили свои силы) противоречит нашей вере в Бога.
3. Вы полагаете, что мы должны были направить потраченные деньги на социальную помощь. Очень благородно с вашей стороны пытаться распоряжаться чужими деньгами. Но тут загвоздка: самолет не наш, а работу пилотов, аэропорта и топливо оплатил хозяин самолета. Я с ним, кстати, не знаком. Как и вл. Вениамин. Если у вас есть возможность связаться с ним и объяснить ему, куда он должен направлять свои деньги, то сделайте это. Уверен, он с радостью выслушает ваши рекомендации и непременно им последует. У меня же возможности передать ему ваши пожелания нет.
4. Вы предлагаете вместо молитвы шить маски. Но мы шьем маски вместе с молитвой. Это делают монастыри нашей епархии. А начали они этим заниматься задолго до получения от вас ценных указаний. Более того, мы еще и антисептиками планируем заняться. Заметьте: не дожидаясь ваших подсказок.
5. Я очень рад, что вас ничтожно мало.




mardi 31 mars 2020

Hiver précoce!

Voilà, j'avais sorti mon salon d'été, pris l'habitude de rester dehors au soleil, de regarder fleurir mes quelques timides crocus, et même de faire des carrés au crochet, en vue de me confectionner un rideau et de me calmer les nerfs. Rien de tel que les travaux d'aiguille, quand on ne boit pas, qu'on ne fume plus, et que grignoter vous rend obèse. Quand je m'occupais de maman, je brodais au point de croix et un jour que je l'accompagnais à l'hôpital, me voyant le nez sur mon ouvrage, les infirmières s'étaient écriées: "Oh nous aussi, nous faisons de la broderie!"
J'ai pris une boîte  russe en écorce de bouleau, avec des motifs traditionnels du nord, pour conserver mon ouvrage. Je l'avais achetée il y a déjà longtemps;


 
 Je suis l'actualité française, évidemment, et je comprends bien que notre gouvernement n'a aucun intérêt à voir les gens guérir et sortir de leur confinement. Un traitement a été mis au point par un professeur éminent, toute la chienlit politico-médiatique, les pires histrions de service, se sont jetés sur lui comme des piranhas. Ce qui suffirait à prouver à mes yeux que ce professeur a raison et que son traitement est valable. L'expérience m'a prouvé que tout ce que defendait cette clique était indéfendable, et que tout ce qu'elle agonisait était digne de respect. Le professeur a beaucoup de partisans, non seulement dans la population, mais chez ses collègues. Néanmoins, on n'autorise son traitement que pour les malades en phase terminale à qui il ne servira plus à rien.
 Parallèlement, déficit complet de masques, de tests et bien sûr de places à l'hôpital, puisque ces mêmes roquets qui aboient après le professeur, se sont ingéniés à détruire le service public, selon les instructions de l'UE.
 Si un traitement existe, pourquoi ne fait-on pas un confinement ciblé (personnes et lieux à risques) au lieu de boucler toute la population à la maison?
En Russie, on a trouvé un traitement contre le coronavirus, qui est manifestement très proche de celui du professeur Raoult, un truc contre le paludisme associé à un antibiotique, je ne suis pas médecin,mais cela semble le même genre de substance. Néanmoins, à Moscou et Saint-Pétersbourg du moins, on a instauré un confinement drastique. Quelqu'un m'a dit que le traitement était utilisé dans les hôpitaux russes, qu'il ne fallait pas surcharger, car ils sont souvent en piteux état.Très bien.
En France, pendant que la population est bouclée, et que les racailles continuent à se promener, parce que le confinement n'est pas dans leur culture, on prive les gens de leurs derniers droits, on leur pique leur dernier fric, leurs petites entreprises, petits magasins et petits bistrots s'effondrent, les vieux crèvent en priorité, c'est bien pratique, et si les racailles inciviques clapotent à l'occasion, ce n'est pas grave, toute l'Afrique piétine à la porte, 100 millions d'Africains dont on a bien dû farcir la cervelle de perspectives aussi fausses qu'alléchantes, rêvent de nous submerger, il faut bien leur faire de la place.
On en profite aussi un peu partout pour installer la 5G qui, outre son action ravageuse sur la nature, permettra un contrôle total de tout l'environnement des individus, et de l'individu lui-même. Car dans la foulée, des gens qui nous veulent du bien proposent leur vaccin antivirus (jusqu'au prochain virus qui demandera un autre vaccin) et un puçage électronique massif, c'est-à-dire une camisole de force électronique pour chacun d'entrte nous.
La société idéale, c'est en somme la société chinoise du contrôle total, la fourmilière dévorante, le "cocopitalisme", comme dit une de mes amies, la perte totale de tout ce qui nous gardait encore humain, et bonjour le transhumanisme. J'en vois même que cela enthousiasme, et qui trouvent que la disparition des espèces, ce n'est pas cher payé pour ces lendemains exaltants de l'homme "augmenté" et robotisé qui ne sait même plus ce qu'il a perdu en faisant table rase impitoyable de tout ce qui l'a précédé, de ces millénaires d'expérience et de savoir-faire.
La Russie me semblait le dernier rempart contre ce mondialisme satanique qui fera (et fait déjà) de notre vie un cauchemar de science fiction.
Cependant j'invite le lecteur curieux à lire cet article de Karine Bechet Golovko et en général son blog, source d'information pour moi indispensable sur la Russie et même le monde, d'ailleurs, on ne peut plus parler d'un pays sans faire référence à tout le reste.
 http://russiepolitics.blogspot.com/2020/03/coronavirus-la-russie-sommee-dabdiquer.html
Cet article a fait ricaner plein de gens, mais non mais non, le peuple russe, superman Poutine, pas du tout. Je ne demande qu'à les croire. Et ils ont peut-être raison, peut-être Poutine et le patriarche finassent-ils, en face du reste du monde et de l'Empire, du coup d'état des élites globalisées,, souhaitons-le...Car parallèlement, le patriache Cyrille, le métropolite Hilarion et le métropolite Tikhon, les trois hiérarques les plus en vue de l'Eglise russe, nous invitent à ne pas aller à l"église, le sermon du père Tikhon m'a particulièrement inquiétée, celui du métropolite Hilarion étant plus modéré. Pas d'église, pas de communion, ce serait de l'orgueil, de la désobéissance, pour tout dire un crime, ce virus, c'est la troisième guerre mondiale, il y aura 40 millions de victimes, bref, un discours destiné à terrifier les babouchkas, et qui a très bien atteint son but, d'après les commentaires. Pourquoi, s'il existe un médicament à ce virus, très mauvais, mais enfin ce n'est pas la peste bubonique, nous monter pareillement la mayonnaise?
On me dit que les Russes sont indisciplinés, alors il faut leur faire peur, moi, je n'aime pas trop qu'on me prenne pour une imbécile.
J'ai été beaucoup plus paniquée de voir le métropolite aller dans le sens de la terreur devant le virus, sans placer l'évenement dans son contexte, que par le virus lui-même.
Car le virus n'est pas la troisième guerre mondiale, il en est une péripétie, de cette guerre contre les peuples que nous mène une caste de malfaisants supranationaux "cocopitalistes" et transhumanistes. Plein de gens me disent que je délire, cela fait des années que je délire, et que néanmoins cela va de plus en plus mal, mais personne ne reconnaîtra jamais que je le disais il y a longtemps, que je le sentais venir, que je prévenais. C'est là le sort de Cassandre sur son rempart. Car je n'y connais rien en politique et en économie, je peux me tromper sur les détails, néanmoins, j'ai de l'instinct (de conservation) et le sens du sacré, de la dimension métaphysique des événements et j'arrive à les relier entre eux.
Il est évidemment plus facile de préférer le mensonge qui rassure à la vérité qui dérange. Mais on a déjà vu des idéologues délirants transformer des pays ou même des continents en enfer, on a eu le goulag, on a eu les nazis, eh bien vous allez adorer l'esclavage électronique universel précédé de l'extermination des surnuméraires.


dimanche 29 mars 2020

Viens en aide à mon incrédulité

A l'église ce matin, peu de monde. Après la communion, je suis allée chercher une prosphore au comptoir des cierges, et la vendeuse s'exclame avec un sourire radieux: "Je vous félicite d'avoir communié! Je ne sais pas si nous survivrons, mais du moins, nous mourrons avec l'eucharistie!" Oui... eh bien il y avait longtemps que je n'avais pas fait un carême aussi carémique, aussi recueilli. Ma communion m'a vraiment procuré de la grâce. Et pourtant, je suis allée à l'église bien tranquille, puisque chez nous, pour l'instant, il ne se passe pas grand chose. Je n'ai pas fait un acte héroïque. Mais il apparaît qu'à défaut du virus, la peur gagne Pereslavl, par le biais de la télévision, que je ne regarde jamais. Et cette grâce m'est apparue comme un encouragement. En confession, le père Andreï m'a dit qu'on ne fermerait pas les églises en Russie. Son homélie portait justement sur l'eucharistie, sur la peur, sur les glapissements anticléricaux de ceux qui voient dans tout cela un prétexte de plus pour tomber sur l'Eglise, et exigent à cor et à cri  qu'on nous ferme les sanctuaires et qu'on nous y empêche d'y aller. L'Evangile racontait l'histoire de cet homme qui est allé vers le Christ pour lui demander de guérir son fils possédé. "Crois, et il sera guéri, dit le Christ.
- Je crois, Seigneur, répond l'homme, viens en aide à mon incrédulité"!
C'est là ma prière de base.
Le père Andreï comparait la mentalité russe et la mentalité occidentale. "Pourquoi est-ce que les anticléricaux nous détestent tellement, et pourquoi les occidentaux ne nous aiment pas? C'est une affaire de mentalité. La moitié occidentale de l'Europe est depuis la Renaissance et l'humanisme centrée sur l'homme, et la moitié orientale est restée centrée sur Dieu. Eux, ils sont individualistes, dès que quelque chose ne va pas, ils se replient sur eux-mêmes. Alors que nous, qui sommes centrés sur Dieu, nous sommes dans la communion, et quand cela ne va pas nous nous réunissons, et c'est comme cela que nous avons gagné la guerre contre Napoléon, et celle contre Hitler, parce que nous sommes unis. Ne nous laissons pas désunir par la peur, nous savons qui est derrière tout cela. Aujourd'hui, c'est notre foi qui est mise à l'épreuve, Seigneur, viens en aide à notre incrédulité."
Je lisais hier que l'église saint Séraphim de Montgeron était déjà persécutée par le voisinage. Alors que quatre personnes s'y réunissaient pour filmer une liturgie sans fidèles, retransmise pour ceux qui sont cloîtrés chez eux, des cris de hyène ont commencé à retentir alentour: "Ils ont ouvert leur église! Il y a du monde, là dedans!" Et de faire venir aussitôt les flics. Quelle horreur. Et quand on sait quelles manoeuvres tout cela dissimule...
Je fais attention, étant donné mon âge, et ma faiblesse côté ORL, mais je ne vivrai pas comme un rat. J'en avais ce matin la claire certitude, j'avais le sentiment d'une approbation d'en haut, une main aimante descendait sur mon coeur: ne crains pas. Et tout le monde autour de moi semblait éclairé par le même sentiment et une sorte d'amour et de reconnaissance réciproques.
Comme je suis fatiguée de susciter toujours les mêmes réactions, je poserai la question suivante: pourquoi a-t-on tout fait pour que la situation dégénère, pour en arriver à enfermer le monde entier, au moment où il commençait à bouillir, où les Serbes et les Monténégrins étaient tous dans la rue pour soutenir leur Eglise, où les Français poursuivaient obstinément leurs protestations, et je ne parlerai pas des arrières-plans financiers et économiques qui ne sont pas de ma compétence, quels que soient les efforts que je fasse pour comprendre. Pourquoi fait-on tout pour empêcher d'appliquer le traitement efficace du professeur Rouault, qui est une sommité des maladies infectieuses? Les Russes sont en train de mettre au point un médicament qui est, semble-t-il, parent de celui de Rouault.
Pourquoi ne dépiste-t-on pas les gens, pourquoi ne leur donne-ton pas de masque, et je pourrais continuer la liste de ce genre de questions, si j'en avais encore le courage... Il est tellement évident pour moi qu'on n'a pas envie que la crise se termine, et que peu importe le nombre de gens qui y passent, aux yeux des technocrates et des banquiers, que représentent nos vies, trop nombreuses à leur goût?
Ce qui me terrifie, c'est l'idée que la Russie puisse se rendre complice de ce coup d'état mondial qui utilise cette pandémie en jouant sur une peur soigneusement exacerbée pour réaliser des objectifs ténébreux et totalitaires. Le but, en France est pleinement atteint, et 90% des Français sont contents d'être enfermés, tandis qu'on les prive de leurs derniers droits, avant de leur prendre leurs derniers sous, et de laisser s'écrouler leurs dernières affaires indépendantes. Il est clair que les médias russes sont également majoritairement acquis aux mafieux mondialistes, bien que de façon moins unanime que chez nous, et que certains politiciens russes le sont aussi.
Mais chaque fois que je vais à l'église, j'en ressors avec la certitude que "Dieu est avec nous". Le père Andreï aurait pu poursuivre son parallèle en observant que la frontière ne passait pas seulement entre individualistes et communautaristes mais entre modernes et traditionnels. Et comme je le disais dans une autre chronique, plus simplement entre êtres humains et martiens.
Un échange sur facebook m'a encouragée, sur la page d'une intellectuelle russe très au fait de ce qui se passe, avec une soeur politologue, très loin d'être optimiste. Elle écrit: "Nous nous en sortirons, parce que nous nous en sommes toujours sortis." Je lui répond que j'en ai eu la certitude à l'église, auprès des croyants de Pereslavl et de notre évêque. D'autres renchérissent: "nous avons l'habitude de nous battre". Et mon amie de conclure: " вот и я так же чувствую.., все справимся. Наши деды и бабушки пережили две войны, спасались трудом, верой и волей. Она нас зарядили!
Эх, не доехала до Вас, дорогая Лоранс. Теперь через месяц, наверное..
Но Вы у меня первая в планах на жизнь!
Все будет хорошо, будьте здоровы"

"Eh bien moi aussi, je le pense... Nous nous en sortirons tous. Nos grands-pères et grands-mères ont survécu à deux guerres, ils se sont sauvés par le travail, la foi et la volonté. Ils nous ont chargés d'énergie! Oh, je n'ai pas réussi à aller jusqu'à vous, chère Laurence. Maintenant, d'ici un mois, sans doute... Mais vous êtes la première sur ma liste de plans. tout ira bien, portez-vous bien".
Le printemps est là, en avance, j'ai sorti le salon de jardin, et reçu Kostia et Natacha. Natacha rédige ma traduction de mon livre, et sent très bien mon style, j'ai l'impression d'avoir écrit directement en russe, à part deux ou trois détails. Yarilo l'enthousiasme, et elle trouve très important que les Russes y aient accès. Mais qui sait quand il sera encore possible de publier des livres, et de quelle utilité seront-ils dans le monde affreux qu'on nous prépare, si Dieu n'intervient pas, pour compromettre les plans de tous ces richissimes malades? 
Mais il interviendra, d'une manière ou d'une autre.