La maison merdique monte, et je vis dans l'ombre, car si j'ouvre les stores, je suis comme dans un aquarium. Cependant, ce sera peut-être moins atroce que prévu. Elle se voit surtout de mon atelier. Pour conserver un peu d'intimité, il me faudra sacrifier le potager, qui de toute façon n'aura plus assez de lumière sur la moitié de sa petite surface, et faire une haie d'arbres et d'arbustes à la place. Sapins devant ma fenêtre, pour me cacher en toutes saisons la vue du siding en plastique. Puis peuplier, bouleau ou saule, qui poussent bien et pompent l'eau, puis des arbustes de deux ou trois mètres pour conserver encore du soleil mais me cacher les gens. J'avais l'intention de faire une terrasse couverte dans l'angle nord, ce sera le seul endroit d'où l'été, on ne verra que des fleurs et pas de monstres; et donc, je vais la faire.
Ici, il faudra deux sapins déjà bien grands, car elle fera un étage de plus et le toit par dessus, en espérant qu'il ne sera pas rouge vif ou bleu pétard....Là , il faudra prévoir plutôt un feuillu qui aime l'eau, parce que j'ai des chances d'avoir encore un peu de lumière, du côté de sa véranda.
J'ai la vertigineuse impression que je pourrais évidemment m'en aller, mais que cela ne servira bientôt plus à rien, la lèpre galopante de la connerie hideuse dictatoriale gagne tous les coins du globe. Quand je pense que les transhumanistes, comme l'abominable docteur Laurent Alexandre, se croient tellement supérieurs, avec leur intelligence artificielle, alors que pour moi, ils sont la fine fleur de la stupidité nuisible affolée d'orgueil. Cela me fait penser aux réflexions de communistes sur les fils de commentaires concernant le meurtre de la famille impériale: aurions-nous sans cela conquis le cosmos? Conquérir le cosmos, pourquoi faire? Quand vos ancêtres savaient l'adorer et vivre avec lui d'un même souffle, alors que vous le profanez et le violez sans arrêt pour végéter dans la laideur, l'indignité, et la peur panique des virus? Pour nous installer aujourd'hui cette dictature électronique qui fera des malades mentaux de chacun de nous?
Comme dit mon ami Henri, il faut traverser tout cela en s'accrochant à un coin de ciel bleu, comme à un cerf-volant salvateur, qui nous emporte au delà de ces lumières artificielles hypnotiques, du grand tohu-bohu de la maison de fous planétaire.
De quoi peut-on bien s'entretenir avec les êtres comme le docteur Laurent Alexandre? Est-ce qu'il écoute le vent, ou la musique d'Arvö Part, est-ce qu'il lit Rilke ou Philippe Jacottet, le surhomme? Est-ce qu'il peut passer des heures à regarder voyager les nuages? Est-ce qu'il peut peindre une aquarelle ou jouer des gousli, de la harpe celtique ou du violon, est-ce qu'il a lu Homère, Andersen, Tolkien? Est-ce qu'il a fait quoique ce soit de bénéfique de sa sinistre vie, à part gonfler de prétention la cervelle des étudiants auxquels il s'adresse? Et Macron, le bellâtre solennel et faux-jeton, et toute son infâme équipe? Et le crapaud malfaisant Soros, et toute cette horrible caste qui s'attache à l'humanité comme une tumeur cancéreuse pour la faire périr, dans l'avilissement et la honte, comme une vieille gâteuse au fond d'un mouroir?
Je pense à ces foules de gens que l'on a sacrifiés depuis deux siècles sur l'autel des illusions nées des "lumières", lumières malsaines et verdâtres qui ne sont que le reflet de trompeuses phosphorescences infernales. Les feux-follets du marécage sanglant où le progressisme nous a enlisés, à l'image de toute la paysannerie européenne dans les tranchées de 14. Les tranchées de 14 et le meurtre de la famille impériale, que pouvait-il sortir de bon de pareils événements? Les lumières, l'industrie, le capitalisme et ses revers socialistes, ont amputé l'humanité de ce qu'elle avait de meilleur, elles l'ont appâtée avec leurs verroteries comme les colonisateurs les sauvages, et elle a pris cette fausse monnaie, elle a pris ces vessies pour des lanternes, et ne veut pas renoncer aux boniments qu'on lui a fait sur son bonheur futur, dont on voit maintenant la gueule avenante.
J'ai peur pour les enfants qui naissent aujourd'hui, et pourtant, quand on croit en Dieu, en la vie et en soi, il faut en faire, il faut élever des hommes, parmi les gnomes. Avec un père et une mère, avec une histoire, des traditions, des chants et des prières, il faut fabriquer de vrais hommes et de vraies femmes, purs et courageux, même si ce sont ceux-là qu'écrasent les bottes en priorité, et qu'égorgent les serviteurs des démons. Le bien aussi, peut-être contagieux. Et c'est le seul lien véritable que nous avons avec le cosmos vivant que les robots sont si fiers de conquérir.
Regardez Hold up, tant que cela est possible:
Monsieur Moustachon, lui, s'en fout, il a une vie très difficile qui exige des heures de récupération.