Un correspondant russe a fait des réflexions sur la notion de "toska", tristesse, tristesse russe, qui tient de la nostalgie, d'une espèce de soif de l'absolu, de l'impossible, une notion complémentaire de celle de "l'âme russe" dont les jeunes gens libéraux contestent l'existence, parce que leur âme, ils l'ont perdue ou que leurs parents ne l'ont pas cultivée, alors elle a dépéri.
J'ai pensé qu'en fait, c'était cette tristesse particulière qui m'avait rapprochée de ce pays, qui m'avait fait le reconnaître et l'aimer, car je suis née avec, et elle m'a toujours poursuivie, bien qu'à l'instar des Russes, j'ai toujours apprécié la gaité et le rire, mais cette nostalgie, c'est le fond de ma nature. Enfant, j'aimais les chants tristes, les paysages mélancoliques, j'y trouvais une douceur qui s'étalait comme la mer, pour rejoindre les nuages, une sorte d'état contemplatif ému qui attendait de la vie plus qu'elle ne pouvait apparemment donner, et dont se contentaient les autres: Sibélius! C'est pourquoi le père Valentin prétend qu'en dépit de mon origine méridionale, j'ai l'âme boréale.
Le folkloriste Alexandre Joukovski considère que la meilleure illustration de ce sentiment est la chanson qu'interprètent Skountsev et son ensemble dans cette vidéo, et ceci alors que le contenu n'est pas particulièrement triste:
De mon côté, je la trouve également en concentré dans cette chanson magnifiquement interprétée par Alexandre Matochkine, grand spécialiste de la chose:
Un autre correspondant sur VK, l'écrivain Serge Rivron, décrit assez exactement l'état d'esprit qui a contribué à me faire partir:
Il m'est pénible de constater jour après jour depuis une vingtaine d'années au moins, que je fais partie du camp géopolitique des agresseurs et du camp idéologique des dingues. Il m'est encore plus pénible de constater que de le reconnaître me met face à un vertige d'impuissance absolue. Comment arrêter l'énorme machine de guerre dont la plupart de mes concitoyens sont dupes et dont ils seront, et moi avec, très prochainement victimes ? Que faire quand on fait partie du camp de ceux que toute l'histoire condamne, a toujours condamnés et condamnera une fois encore - si les dingues du camp auquel j'appartiens malgré moi, la laissent advenir ? Que faire pour se mettre en travers de la folie des hommes ? Le peut-on ? Juste se contenter d'avertir, essayer d'éclairer le chemin avec sa toute petite lumière, pour quelques-uns et de la tenir éclairée aussi pour soi, le plus longtemps possible. (merci à Antipresse de me sentir chaque dimanche quelques instants moins seul. Le n° 348 est à lire toutes affaires cessantes)
J'ai rencontré au café une dame française et son mari russe, soit Frédérique et Ioura, de passage à Pereslavl. Ils habitent dans la région ouest de Moscou, l'endroit le plus chic et le plus cher, mais ils ont acheté il y a des années quand c'était très abordable. Elle a travaillé à l'ambassade, avant mon arrivée au lycée, et elle n'est pas repartie. Elle partage ma vue des choses, et celle de Serge Rivron. Je conseille d'ailleurs autant que lui la lecture de ce numéro de l'Antipresse et de tous les autres.
Ghislain et Olga sont arrivés à Pereslavl, et voulaient me présenter un couple d'amis russes, Vladimir et Svetlana. Vladimir avait vu ue émission sur moi, je ne sais plus laquelle, et son enthousiasme pour la France est tel qu'il ne comprend pas comment j'ai pu échanger ce paradis contre la Russie. Leur voyage date de trois ans, il s'en est passé des choses, en trois ans, mais déjà il y a trois ans, on pouvait dire que le paradis était déjà la proie de toutes sortes de vers infernaux. Autrement, oui, la France est un pays magnifique, avec des paysages infiniment variés, de si jolis villages, un art de vivre. Il m'a longuement parlé de Napoléon, pour qui il a une admiration totale, que puis-je dire, quand je suis moi-même fascinée par Ivan le Terrible, moi c'est Ivan le Terrible, lui, c'est Napoléon. Napoléon avait certes une forte personnalité, et il a eu le mérite de mettre un terme à la Terreur, et de rétablir l'ordre en France, c'est ce que certains Russes disent de Staline, d'ailleurs. D'après Jacques Bainville, s'il s'est lancé dans toutes ces conquêtes fatales, c'est qu'il était l'otage de la révolution et de son idéologie internationaliste, il fallait imposer la liberté, l'égalité et la fraternité à la terre entière, et deux cents ans plus tard, on continue, dans le même esprit, à emmerder toute la planète. C'est pourquoi j'ai horreur des idéologies, et que Napoléon n'est pas trop ma tasse de thé, mais les Russes l'adorent.
A un moment, je lui ai dit que si les Russes arrêtaient de massacrer leur patrimoine, peut-être qu'ils auraient un pays aussi pittoresque que le nôtre, et il a répondu qu'il fallait déjà avoir un certain âge pour apprécier les choses anciennes, mais moi, j'allais avec maman visiter châteaux et églises, vieux villages et boutiques d'antiquaires, je suis tombée dans la marmite quand j'étais petite et que les contemporains de Vladimir, joyeux pionniers et komsomols, s'extasiaient sur le béton et applaudissaient aux destructions des vestiges bourgeois ténébreux de l'époque prérévolutionnaire. Néanmoins, quand je suis venue travailler à Moscou, puis quand je suis revenue m'installer à Pereslavl, ce n'était en effet pas pour la beauté des sites, si souvent saccagés par des fonctionnaires barbares: au delà des idéologies respectives, le communisme, le capitalisme, et aujourd'hui, le cocopitalisme, c'est la modernité qui produit de la laideur en barres, c'est la domestication et le dressage auquel on soumet depuis cent ou deux cents ans des populations qui ne savent plus où elles en sont, s'abêtissent et s'enlaidissent, tout en étant persuadées d'être bien plus évoluées que leurs ancêtres. Malheureusement, si la France a été mieux préservée que la Russie, c'est en train de changer; et de façon faux-cul et sournoise: ainsi de mauvais esprits font remarquer qu'à l'endroit précis où des milliers d'hectares brûlent en Gironde, on projetait justement une "ferme" solaire qui exigeait l'abattage d'une énorme surface de forêt, on peut dire que le hasard fait bien les choses, pour le salut de notre écologie, dont tous ces gens de la caste ont évidemment le souci sincère. Et de l'écologie, et de notre bien.
Vladimir discerne tout cela, et au niveau mondial, et observe le remplacement de population en Europe, qu'il trouve incontestable, mais il pense qu'il se produit la même chose en Russie. J'ai l'impression que c'est ici moins organisé, les Russes ont avec les populations d'Asie centrale et du Caucase une longue histoire commune, faite d'invasions mutuelles, d'échanges, je dirais plutôt que se constitue ou se reconstitue un ensemble eurasien.
D'après lui et sa femme, le vaccin spoutnik V a eu les mêmes effets secondaires qu'en occident, et Olga pense que si son mari Oleg est mort subitement, c'est à la suite de son injection. Dany a entendu dire à la télé russe que la dernière vague de covid, celle dont nous avons souffert l'une et l'autre, était un cadeau des USA. Nous y avions pensé. Et Slobodan aussi.
Il a fait une journée torride, 33 degrés; j'ai perdu l'habitude de la chaleur, et vers le soir, j'ai vu dans le ciel ce nuage, pareil à un chat couché. Il a même devant lui une petite balle qui le nargue.
Mon jardin a soif, ce qui lui arrive rarement, mais je n'ai pas d'installation d'arrosage.
Nounours vient bouffer, se faire caresser, mais je n'arrive toujours pas à le coincer. Cette fois, il a réussi à passer sous la planche que nous avons fixée au portail, avec la voisine Olga.
J'ai fait la présentation de Yarilo à Rostov, c'était une vraie manifestation culturelle. Je pensais qu'il n'y aurait presque personne, mais non, il y avait un peu de monde, et un petit groupe de touristes menés par un professeur de Moscou qui a fondé un musée Nicolas II et connaît le père Valentin et son fils, le père Mikhaïl. Il m'a laissé sa carte, je lui ai donné mon livre.
Lorsque je suis arrivée avec Ania, le groupe visitait le merveilleux musée d'art populaire, guidés par Alexandre, avec qui j'ai la super cote, parce que je suis une enthousiaste de ses collections.
La présentation avait lieu dans la maison où on fait des expositions, des concerts, et autres choses du même genre, et c'est un endroit que j'adore, avec des murs en rondins équarris, de vieux meubles, une table couverte d'un nappe de dentelles au crochet, des objets d'autrefois, des portraits d'écrivains russes ou étrangers, et Nastia, qui s'occupe du centre, a servi le thé à tout le monde, de sorte que tout cela s'est passé dans une atmosphère d'intelligentsia russe du XIX° ou du XX° siècle.
Ania s'est tout à coup sentie intimidée et n'a pu lire son extrait, le père Alexandre s'en est chargé, et il fait ça très bien. Je le voyais rigoler, quand il se préparait à le faire en lecture silencieuse, pendant que j'expliquais comment j'en étais venue à écrire sur un thème pareil. Ses extraits concernaient les révélations intérieures de mon héros aux îles Solovki, et le festin chez le tsar, avec l'artiste anglais qu'il invite pour se distraire. Cet extrait est assez flamboyant et plutôt humoristique, mais un type dans le public le trouvait sombre, d'après lui, j'aurais dû aller à Kostroma, dont il est originaire, pour comprendre vraiment Ivan le Terrible. "C'est possible, lui ai-je répondu, mais je n'ai pas fait une reconstitution, et ce que j'ai appris de lui, je l'ai avalé pour en faire une oeuvre personnelle." Le père Alexandre n'était pas d'accord non plus. Il a dit que parce que j'étais étrangère, j'osais des choses incroyables et jetais un regard neuf, et qu'on sentait l'influence de l'émigration orthodoxe auprès de laquelle j'avais effectué ma conversion. Il trouve que souvent, les livres qui parlent de religion sont privés de vie, et que le mien concilie très bien les deux. Une dame m'a demandé si j'avais subi l'influence des soeurs Brontë et du roman gothique. J'ai répondu que si c'était le cas, c'était vraiment à un niveau inconscient. J'ai beaucoup aimé, dans ma jeunesse, les Hauts de Hurlevent, mais il me semble qu'il s'agit plus d'une parenté de tempérament que d'une influence. Le fils du père Alexandre trouvait des points communes avec le festin chez Pougatchov de la "fille du capitaine", de Pouchkine. "C'est que ce sont là des personnages et des situations typiquement russes," lui ai-je répondu. Mon public étant brillant mais fauché, j'ai fait des prix, et des cadeaux.
J'ai revu Liéna Tsitsoulina avec joie, nous avons chanté. Elle n'enseigne plus le folklore, elle peint beaucoup et avec grand talent, elle expose à Saint-Pétersbourg, à Moscou, elle s'est liée avec les Messerer, que je lui avais présentés.
Ania est une personne très fine, très sensible, et contemplative. Elle était enchantée de voir le musée et d'assister à la présentation, et sur la route, s'émerveillait de la lumière et des nuages.
J'ai vu sur Telegram s'afficher le nom d'une jeune femme russe que j'avais connue à Pierrelatte. C'était une orpheline, avec une enfance affreuse, qui avait été adoptée, mais ses parents français avaient été déçus, elle ne correspondait pas à l'image de l'orpheline russe idéale. Nous avons repris contact. Elle se fait toujours voler et exploiter par tout le monde, une créature enfantine, sans défense, profondément croyante, une sorte d'innocente. Elle m'a envoyé des photos d'elle, de son appartement bourré d'innombrables peluches, d'icônes et de croix russes, que visiblement elle collectionne, je ne sais pas comment elle se les procure, car elle est toujours fauchée, puisque tout le monde vit sur son dos. J'étais émue de la revoir et de l'entendre, quoique consternée que tous profitent d'elle sans scrupules. Il lui arrive de prédire l'avenir. Elle m'avait dit que je reviendrais en Russie, elle me voyait au milieu des cartons. Mais elle ne s'en souvenait plus!
Toute la semaine
je me suis tâtée, à propos de Nounours. Françoise m’a écrit que j’étais complètement
folle de prendre un chiot de race énorme à 70 ans, et elle a parfaitement
raison, je ne voulais surtout pas de chiot, à la rigueur un vieux chien, pour
tenir les chats à l’écart et aussi les voleurs éventuels, bien qu’ici je n’ai
jamais peur. Mon amie Anne m’a écrit la même chose, et Nounours continuait
néanmoins à venir, dès que je me mettais à jouer des gousli dans le jardin. Je
commençais à faiblir. C’est un chien calme, doux, tendre, qui pose sa tête sur
mes pieds. Vendredi, j’ai prié Dieu de me donner un signe clair, dans un sens
comme dans l’autre. Hier, la voisine Olga me téléphone que des gens veulent
acheter Nounours, des gens encore jeunes, avec un jardin, il ne sera pas à la
chaîne, il sera très bien traité. J’ai pensé que c’était là la réponse divine, et aussi que je ne vivrai sans doute pas assez pour l'enterrer, et j’ai dit à Olga : « en effet, c’est sans doute mieux, je suis une
vieille, si ces gens peuvent le rendre heureux, donnez-le leur, il faut savoir
de temps en temps être courageux et passer par dessus ses émotions, mais donnez-le
vite, que je ne le revoie pas ». Puis je suis partie en vélo au café
français, ou plutôt au bar du café, Art-Bar, dans l’intention de me boire
une bière avant le concert, pour me remonter le moral. Quand je bois une bière,
je prends le vélo plutôt que la voiture.
Le concert était
très bien, ce sont nos joueurs de luth habituels qui chantaient un répertoire
celtique à la guitare, avec beaucoup de talent, c’était envoûtant et me
rappelait ma jeunesse, les chansons anglaises ou américaines sous influence
irlandaise qu’on entendait alors. Le nouveau Français est reparu, avec sa femme
russe et ses deux ados très mignons, il s’appelle Quentin Lecornu, on ne fait
pas plus typique ! Le pâtissier Godfroy m’a dit qu’un cuisinier français
allait arriver, un de ses amis, cela tourne à la colonie.
Un peintre a fait
mon portrait, une vieille Française avec seulement des yeux et presque pas de
bouche. Natacha m’a photographiée. L’atmosphère est très agréable chez Art-Bar,
décontractée, créative, le lieu qui manquait à Pereslavl, et puis on peut boire
en terrasse, sous un immense mélèze et le ballet céleste des martinets. Kostia
m’a dit que les Grecs et les Latins avaient lancé la philosophie, parce qu’avec
leur climat, ils n’avaient rien d’autre à foutre, alors que les Russes, avec
leurs dures conditions d’existence, avaient autre chose à penser. Mais je ne
suis pas d’accord, parce que les Russes philosophent autant que les Latins et
les Grecs, il faut bien occuper les longues soirées d’hiver, et ils chantent,
enfin ils chantaient.
Ce matin, je suis
partie à l’aube à l’église et dès que j’eus ouvert le portail, j’ai vu accourir
Nounours à toutes pattes énormes, pour me faire des fêtes et se frotter contre
moi. A l’église, je n’arrêtais pas de pleurer. «Tu as été ferme et raisonnable, me disais-je, tu as obéi à la
volonté de Dieu. C’est mieux ainsi. » Je priais pour que le petit
Nounours fût heureux, et tout d’un coup une idée m’a effleurée : et si ces
gens changeaient d’avis ?
Je suis allée
prendre un capuccino et deux délicieux croissants dans mon repaire, et j’ai
commencé à consulter mon téléphone. Message d’Olga : « Ils ont pris
Charlie, et ils ont laissé Nounours ».
Et bien que ce
soit de la folie et tout ce que vous voudrez, j’ai compris que c’était là la
volonté de Dieu, car j’ai tout fait pour que cela n’arrivât pas, et à mon
retour, Nounours est accouru à toutes pattes et je lui ai ouvert une boîte de
poisson. Il cherche désespérément à apprivoiser les chats, et se met à plat
ventre pour leur montrer ses bonnes intentions. Il est triste et s’ennuie parce
qu’il a perdu son petit frère, et c’est moi qu’il vient trouver.
Ania et son mari m'ont emmenée, le jour le plus torride de la semaine, en canot sur le lac au petit matin. C'était absolument magique. Il y a peu d'eau, malheureusement, le lac Plechtcheïevo est victime de la connerie humaine, comme celui de Nero, à Rostov, avec lequel il est d'ailleurs relié par des réseaux souterrains mystérieux, et qui se noie dans l'un peut reparaître dans l'autre. Le lac est abyssal en son centre, et il a un double fond. C'est comme une sorte de système circulatoire de la terre, auquel des activités humaines brouillonnes et brutales infligent des pathologies.
A certains endroits, il y avait assez d'eau pour nager, et même, nous perdions pied. Il n'y avait absolument personne, l'eau était lisse comme un miroir, bleu pâle sous un ciel un peu brumeux. Les églises prennent un caractère étrange, quand on les voit depuis le lac, je ne sais même pas comment exprimer ce qu'elles m'inspirent. Inscrites parfaitement dans le paysage, elles semblent pourtant venir d'un autre monde et s'apprêter à y retourner. Les saules de la rive cachent complètement les maisons moches et toutes les autres disgrâces de notre pauvre ville. On voit d'un côté les coupoles d'argent du monastère Nikitski, qui semblent, casquées et armées, monter la garde, de l'autre l'église des Quarante Martyrs, vaisseau précieux prêt à appareiller non sur le lac, mais dans le ciel qui le surplombe.
Kolia et Ania sont pleins d'attentions l'un pour l'autre. Kolia avait un tee-shirt " le KGB vous regarde", avec une faucille et un marteau. Je voulais les photographier, mais Ania est très intimidée et n'y tient pas.
Tout était si beau, et d'une paix surnaturelle, enfin non, d'ailleurs, une paix naturelle, forcément, celle de ce ciel et de ce lac. Si elle me paraissait surnaturelle, c'est que nous y avons de moins en moins accès.
La chaleur a débouché sur une série d'orages. Je suis allée chez Larissa Likman, avec qui je vais exposer à l'automne. Elle et son mari font des panneaux en mosaïque de débris de céramiques. Ils ont une jolie maison contemporaine, si elles étaient toutes comme la leur, le paysage en serait bien amélioré. Malheureusement, dans leur village de Veskovo, où d'ailleurs j'avais failli acheter, on saccage tout, comme partout ailleurs. Larissa est très gentille, elle m'a donné des tas de fleurs de son jardin et les a rassemblées sous une pluie intermittente et un somptueux arc-en-ciel.
Au matin, il a fallu planter tout ça: beaucoup d'iris, des hémérocalles, de l'hysope, des coquelourdes, que maman adorait et qui poussaient si mal chez nous.
La floraison de mes astilbes commence à passer, ce qui m'annonce la descente progressive vers l'automne. Cette floraison m'a donné de grandes joies, je ne me lasse pas de regarder jouer la lumière au travers de ces aigrettes duveteuses. Je me souviens que c'était aussi une cause de ravissement quotidien pour maman, qui calculait l'emplacement de ses plantations en fonction de ces illuminations matinales et vésperales, et pour ma tante Mano, au travers des corolles de ses canas, dans son jardin de Marseille.
Nounours et son petit frère sont accourus ventre à terre dès que j'ai commencé à jouer des gousli devant la chatoyante magie de ces lueurs du soir. Je voyais deux oursons blancs passer et repasser en bondissant. Les gousli plaisent à tout ce qui vit, les fleurs, les arbres, le ciel, les oiseaux, les chats et les patous des Pyrénées.
Au café, j'ai vu un Français de plus, mais là, son prénom m'échappe, je vieillis. Il voudrait venir s'installer à Pereslavl, lui aussi, pour l'instant, il est à Moscou. Un normand. Il a conseillé à Gilles d'envoyer plus souvent son nouveau pâtissier fumer dans la rue, car il faisait un malheur auprès des jeunes femmes qui passaient et allait lui attirer beaucoup de clientes! Le pâtissier se marrait, d'ailleurs, on rigole beaucoup, dans notre petite communauté française. J'ai eu de nouveau des mots avec ma lectrice pro Kiev, qui continue sa croisade contre mon entêtement dans la mauvaise voie, la bonne étant la sienne, naturellement. Mon amie Yelena, qui a passé des nuits entières à traduire toutes sortes de témoignages vidéos depuis des années, m'a dit de ménager mes nerfs. Elle ne répond même plus et en effet, à quoi ça sert?
A noter que tous les Français installés en Russie de ma connaissance pensent exactement comme moi, mais ceux qui ne vivent pas ici sont meilleurs juges, avec leurs médias de grand chemin. C'est comme ça, d'un côté ceux qui, consciemment ou non, servent le monde de la famille Biden, de Rothschild, et comme dit Slobodan, de Frankenschwab et de l'autre, ceux qui le rejettent, c'est là que se situe la profonde fracture. Ci-dessous, la lettre d'un monsieur qui est en train d'émigrer en Biélorussie et qui ne pèche pas, il est vrai, par excès d'optimisme.
"C'est dur moralement de voir les choses qu on avait anticipées se produire sans pouvoir rien y faire. La psychose collective fabriquée par ces fils de putes d'américanistes prend l' ampleur d' un tsunami en europe occidentale et de l'autre cote de l'atlantique. La mafia journalistique occidentale jette de l huile sur le feu. Ils sont sûrs de leur coup mais ils se trompent .Ils ne sont pas seulement en guerre contre la coopération de l'europe occidentale avec l' eurasie russe . C' est plus profond que cela. L' hégemonisme suprématiste financier anglosaxon est en guerre contre le Réel tout simplement. Ces fous revendiquent le privilège divin d' engendrer le Réel à partir de leur discours. C'est un délire de toute puissance où le verbe se fait chair. Ils se prennent pour Dieu. Ainsi toute réalité qui leur résiste, aujourd' hui les interets vitaux russes, doit etre pulvérisé ! C est ainsi qu' on assite à une obnubilation psychotique sur la Russie, après celle contre le Covid et en attendant celle contre la Chine. C est une "maladie mentale professionnelle" de spéculateurs qui font de l' argent avec de l' argent et qui revendiquent désormais de faire du Réel avec du symbole. Le monde soviétique a connu dans les années 1920 à 60 ce même délire de toute-puissance sous une forme symétriquement inversée : la toute puissance du travail humain sur le Réel ( stakanovisme, canal de la Mer Blanche, Kolima, industrie du Goulag ) Ca c'est le code noyau du systeme d exploitation américaniste. Après il y a un empilement de couches logicielles de l exceptionalisme américain, qui déterminent les buts de guerre contre la Russie et la Chine. Et enfin la couche de présentation médiatique qui consiste à cacher les buts de guerre, à cacher les intérêts et à diaboliser la Russie aujourd' hui, demain la Chine par une propagande hystérique et haineuse et la falsification des faits. Je crains que des responsables Russes et Biélorusses n'aient peut être pas encore assez approfondi la complexité du fonctionnement de l' adversaire et cela m' angoisse. Car j' ai tout misé sur ces pays que j'aime."
chemin d'astilbes
Je suis allée à une exposition au monastère de la Trinité-saint-Daniel, de jeunes iconographes ont organisé une espèce de flashmob, invitant iconographes et peintres a dessiner les saints du jour, pour faire vivre l'art religieux, même non canonique, en partant du principe que les enluminures, par exemple, laissent plus de place à l'expression du peintre, ce qui est discutable, je trouve que des iconographes comme Andreï Roublev ou Théophane le Grec, ou père Grégoire avaient leur manière unique. Katia, une des organisatrices et participantes est très douée, assez flamboyante, bien que je l'ai trouvée cette fois intimidée par la nécessité de présenter son exposition. Elle avait représenté, entre autres, sainte Bathilde de France, et comme je lui en demandais une carte postale pour l'envoyer à mère Hypandia, elle m'a annoncé qu'elle me donnerait l'original à la fin de l'exposition, ce qui me touche énormément. Elle m'a publiquement remerciée d'être venue, ajoutant que grâce à moi, elle s'était mise à jouer de la balalaika avec grand plaisir. du coup, je suis allée lui chercher un exemplaire de Yarilo dans la malle de ma voiture, et j'en ai donné un aussi au père Pantaleimon, bien que je redoute les réactions monastiques, mais enfin, il est très ouvert, c'est le grand ami de notre évêque, qui est très ouvert aussi.
Je voulais aller
à la liturgie du petit matin, car j’avais été réveillée à cinq heures et demie,
par des aboiements furieux de Rita, et j’avais vu dans mon jardin une joyeuse
cavalcade de patous des Pyrénées bondissants, soit Alissa, pour une fois libre,
et ses deux chiots Nounours et Charlie, qui m’ont fait des fêtes délirantes,
tout en cherchant à communiquer avec le petit frère Alba, qui est enfermé sur
le terrain des voisins de derrière. Mais je ne sais pas pourquoi, je me suis
mis dans l’idée que c’était à 7h 40 au lieu de 6h 40 et je suis arrivée au
moment de la communion. Le fils du père ukrainien Vassili est venu me dire que
son papa allait me donner la communion quand même, mais je ne m’étais pas
préparée.
Dans ma
confusion, je suis passée à la cathédrale pour la liturgie suivante, et là, le
père Vassili s’est jeté sur moi, m’a couverte de son épitrachlion et m’a absoute
sans que j’ai rien confessé ni rien demandé, comme ça, d’autorité :
« Il vaut mieux manquer une liturgie que d’y être toujours fourré en étant
plein d’orgueil ».Cela m’a fait un
effet extraordinaire, comme si Dieu s’était Lui-même porté à ma rencontre, et
de façon tout à fait imméritée, mais ce genre de choses arrive toujours de
façon imméritée, et inattendue.
J’ai toujours été
la fantaisiste de service, je me souviens d’une prof d’anglais qui, sur la foi
des rumeurs courant à mon sujet, m’avait annoncé dès la rentrée qu’elle
n’aimait pas les fantaisistes, ce qui m’avait paru de mauvaise augure. Au sein
de l’orthodoxie, c’est pareil, ce que la mère Hypandia appelle ma spiritualité
hors des sentiers battus, sans doute ! Et là, tout à coup, au milieu de la
cathédrale, j’avais l’impression d’être une sorte de jongleur Notre Dame
adoubé, j’en avais la larme à l’oeil. Je voyais ma vie sous une autre
perspective, et ma vieillesse, et même la mort, tout prenait la lumière.
Ce matin, je suis allée d'un coup de vélo à la rivière me baigner, car hier il a fait très chaud, et cela partait pour être le cas aujourd'hui. Сomme me l'a dit la baigneuse de l'autre jour, l'eau "commençait déjà à fleurir", c'est-à-dire qu'elle devenait trouble, avec je ne sais quoi en suspension, de la vase peut-être. Mais le lac avait une couleur presque méditerranéenne, et le ciel était complètement immaculé. Sur le chemin, j'ai vu que la maison dont j'avais admiré la restauration en cours était devenue positivement magnifique. On était en train de lui fixer des encadrements de fenêtres anciens de récupération, ou peut-être neufs, mais traditionnels, et son fronton s'ornait de sculptures dans le même esprit, deux oiseaux sirènes face à face. J'ai vu le propriétaire d'une autre maison bien réparée que j'avais déjà photographiée. Je l'ai félicité: si tout le monde faisait comme ces deux-là, au lieu de tout plastifier et de construire des châteaux américains, Pereslavl serait un vrai conte de fées.
Je me demande ce que les Russes diraient si, par exemple, allant visiter la France, ils voyaient que nous déguisons nos vieilles maisons de pierres en isbas avec du faux bois en plastique.
Chaque fois que je vais à la rivière, je m'émerveille de rencontrer une population calme et paisible, qui échange des saluts: petites vieilles, mamans avec des poussettes, pêcheurs nonchalants qui passent avec des cannes à pêche et des canettes de bière.
Ania et son fils m'accompagneront à Rostov pour la présentation de Yarilo au musée d'art populaire. Je voulais les inviter au restaurant d'en face, auquel je ne suis pas retournée depuis le départ de Nil, et qui est bon et pas cher. Mais Ania m'a répondu: "Je ne saurais pas comment m'y comporter, car je ne suis jamais allée au restaurant de ma vie."
Moi, je ne me souviens même pas de la première fois où j'y suis allée, tellement c'est vieux. Je devais avoir trois ans sur la photo qui me représentait dans la cour de la Belle Ecluse à Bollène avec un chiot spitz dans les bras et quatre ou cinq quand j'allais avec papy et mamie dans un restau à Tournon, sous la falaise avec un bas relief, je le vois encore, la Chaumière, peut-être? Pour fêter la réussite de mon bac, maman m'avait invitée dans un restaurant à Suze-la-Rousse, tenu par deux lesbiennes et très bien décoré, on y mangeait de la salade de tomates à la crème et à l'estragon et du canard aux pêches. Pedro, mon beau-père, m'avait, lui, offert une bouffe chez Pic à Valence, il faut dire que selon l'expression du pâtissier Didier, j'ai toujours été de la gueule, pour un Français, il est difficile d'imaginer qu'on puisse atteindre la cinquantaine sans jamais s'être tapé la cloche dans un bon restau...
Il vient de m'arriver un truc ubuesque avec la Sberbank. Tout d'un coup, on m'a bloqué le payement de l'artisan qui fait ma terrasse et ce n'était pas une somme astronomique. J'ai eu un robot au bout du fil qui me demandait de confirmer l'opération. Je confirme, le robot me demande de le noter, je raccroche parce que je n'en ai rien à foutre de la notation des robots. Un peu plus tard, une vraie bonne femme m'appelle, mais la différence avec le robot n'était pas notable. Il s'agit de vérifications au hasard, indépendamment de la somme. Et à qui je l'envoyais? J'étais tellement fatiguée, que j'ai un peu bégayé, et ensuite, elle me déclare que le 24, j'ai fait un achat de 6000 roubles, pouvais-je lui dire lequel? Impossible de m'en souvenir. Je cherche encore. Oui, je l'ai fait, ça je m'en souviens, ce que c'était, je ne sais plus, parce qu'en ce moment, j'achète du matériel, et puis il fait chaud et je suis crevée, prise d'assaut par des tas de gens qui me sollicitent, je n'ai pas une minute de paix. Moyennant quoi, elle m'a tout bloqué et cela va m'obliger à aller à la banque tout renouveler. Comme quoi en Russie comme en France, les banques sont des organismes épouvantables qui considèrent que notre argent est le leur.
Ce doit être une campagne en cours, car l'électricien m'a dit qu'on lui avait fait le même coup.
La maison de rêve des bords de la rivière Troubej. L'horrible palissade ne va sans doute pas rester en place.....
Un piège pour l'Occident, ou pourquoi les russes sont craints et incompris.
L'humoriste américain Dan Soder, dans sa miniature de stand-up, répond à la question suivante : "Que faites-vous si, par exemple, à New York, vous vous faites harceler par une foule ?
- Répondez juste dans un anglais approximatif avec un accent russe ! Si je pensais que quelqu'un pourrait me frapper et me voler, je prendrais l'accent russe. Fonctionne à merveille. Je rentre chez moi, deux dangereux Noirs m'abordent : "Hé, petit, tu es dans le mauvais quartier ?" "Quoi, c'est un mauvais quartier ?" - Je demande avec un accent russe...
J'ai entendu à peu près la même histoire de la part d'une de mes connaissances qui s'est promenée dans le "mauvais" quartier de Paris le soir et a simplement dit aux enfants excités qu'il était russe. C'était la fin de l'histoire, avant même qu'elle ne commence.
En général, il y a beaucoup d'histoires similaires, beaucoup sont sur toutes les lèvres et il est inutile de les citer ici. D'autant plus qu'ils ne reflètent qu'un seul aspect de la question : la peur de ceux dont on ne sait pas à quoi s'attendre, qui est en fait la conséquence de quelque chose de plus profond, incompréhensible et profondément irrationnel.
J'ai essayé une fois de comprendre pourquoi, en me concentrant sur la langue russe, qui est paradoxalement diverse et, surtout, très controversée pour les étrangers. Ce n'est pas à moi d'en juger, mais au lecteur ; je répéterai ici la conclusion :
"Dans l'ensemble, il semble qu'il n'y ait pas de fumée sans feu. Il s'avère que la paradoxalité est une propriété inhérente à la mentalité russe, qui est formée par l'imprévisible langue russe.
Jugez-en par vous-même : Nous sommes étonnamment travailleurs et étonnamment paresseux , nous sommes avares et gaspilleurs , nous sommes extrêmement sans prétention au point de pouvoir survivre dans n'importe quelles conditions extrêmes et d'adorer simultanément le confort , nous sommes courageux jusqu'à l'héroïsme et souvent extrêmement indécis. Nous sommes à la fois individualistes et collectivistes, cruels et miséricordieux, faibles et incroyablement puissants, conservateurs et révolutionnaires, inventifs et stéréotypés, géniaux et idiots, européens et asiatiques.
Et il n'est pas nécessaire de dire que les propriétés décrites sont inhérentes à toutes les nations et à tous les groupes ethniques dans une plus ou moins grande mesure, et que les Russes ne sont pas meilleurs ou pires que les autres. En fait, nous ne parlons pas de qui est meilleur et qui est pire. Nous sommes simplement différents. Nous vivons dans un monde parallèle à celui des autres et personne n'a jamais pu nous comprendre, car nous sommes totalement imprévisibles !
Par ailleurs, pour en venir aux événements actuels, permettez-moi de vous rappeler une célèbre phrase attribuée au célèbre "chancelier de fer" Otto von Bismarck, qui connaissait bien la mentalité russe :
"Ne jamais entrer en guerre avec les Russes. À chacune de vos ruses militaires, ils répondront par une stupidité imprévisible. Ne s'inscrit-il pas parfaitement dans le cadre de toutes ces histoires sans fin sur ceux dont on ne sait pas à quoi s'attendre ?
La question est maintenant de savoir pourquoi les sanctions sans précédent imposées à la Russie ont l'effet inverse. On aurait dû, comme on pouvait s'y attendre, provoquer un énorme émoi à l'Ouest qui, en fait, a vu dans cette opération spéciale une excuse en béton pour finalement perdre ses masques sous le prétexte le plus plausible et imbattable a aider ceux qui sont envahis par la Russie agressive.
La réponse, à mon avis, réside dans le fait que non seulement les objectifs, mais aussi les moyens de les réaliser sont au-delà des limites de la perception rationnelle inhérente à la plupart des observateurs et des participants au déroulement de l'échiquier mondial, où l'Ukraine, bien qu'importante, n'est qu'une partie d'une action à plusieurs niveaux qui s'étend bien au-delà de l'horizon des événements.
Jugez-en par vous-même : une opération spéciale purement locale a provoqué instantanément des bouleversements tectoniques, qui ont affecté presque toutes les fondations sur lesquelles le célèbre "ordre mondial", bien connu des milliards de personnes, était solidement assis. La confrontation avec l'Occident s'est intensifiée à un degré auquel personne ne s'attendait et a été comparable (bien que provisoirement) à la crise des missiles de Cuba.
Il est évident que personne ne veut et ne franchira une certaine limite. C'est-à-dire qu'il y a clairement un risque calculé avec précision, sur le point de bluffer, en attirant dans son entonnoir de plus en plus de forces et de ressources, surtout de la part de l'Occident, qui, comme il lui semble, augmente la pression sous laquelle la Russie est sur le point de rompre et de demander grâce.
Et que voit-on de notre côté des barricades ? Et ce que nous voyons, c'est un broyage sans hâte et systématique de tout ce que l'Occident jette hystériquement sur le champ de bataille, épuisant ses réserves et comptant sur une percée qui ne se produit jamais, tout simplement parce qu'elle ne peut pas se produire, puisqu'elle n'était pas prévue initialement dans les plans des initiateurs.
J'insiste : en ce moment, en Ukraine, la dénazification et la démilitarisation totales de toute l'Ukraine, et aussi de la partie la plus agressive de l'Occident, ont lieu consciemment, avec peu d'efforts et de moyens, sans forcer les événements sous forme de percées rapides. Cela facilite énormément le futur travail de remise en ordre de l'État défaillant, nettoyé autant que possible des armes et des néonazis les plus enragés, lorsque toute cette "bonté" se consumera simplement dans les flammes des hostilités dans le sud-est.
C'est pourquoi personne ne touche aux soi-disant "centres de décision", que ce soit à Kiev ou en dehors de Kiev et de l'Ukraine. Plus le régime durera, plus il brûlera d'armes et de partisans, plus le sol ukrainien sera propre.
Alors que le NWO s'éternise, il est de plus en plus probable que l'Occident et sa partie la plus hystérique, par exemple la Pologne, agissent par réflexe. À un moment donné, se rendant compte de la futilité des efforts déployés pour attirer la Russie dans sa conquête, la Pologne pourrait finalement décider de lancer ses unités en Ukraine occidentale, où elles brûleraient rapidement sans laisser de trace. Et aucun article 5 de l'OTAN ne sera impliqué par définition, ce qui montrera définitivement au monde le coût et la bêtise de cette alliance à l'arsenal déjà dévasté.
Il est clair que, dans une certaine mesure, ce scénario va directement et indirectement dans le sens des objectifs des Anglo-Saxons, qui se sont également fixé pour objectif d'affaiblir autant que possible l'Union européenne, jusqu'à rendre souhaitable son effondrement. De l'autre côté de l'océan, ils ont même commencé à comprendre qu'il était temps de se calmer et de commencer à assouplir les sanctions. C'est ainsi, mais je pense qu'ils ne savent pas encore que le train est parti, et que la configuration du monde futur se dessine maintenant, dans laquelle ils n'obtiendront pas grand-chose dans le naufrage de l'Europe, et où ils seront eux-mêmes irréversiblement poussés sur le côté de la civilisation avec toutes leurs presses à imprimer et leur PIB virtuel.
Parallèlement, l'essence parasitaire de l'Occident collectif, qui sert à dépouiller les autochtones et à construire son bien-être en se basant non pas sur ses propres ressources mais sur le siphonage du reste du monde, devient de plus en plus évidente.
Les bulles virtuelles se dégonflent, les entreprises d'importance systémique font faillite, l'inflation s'accélère et dévalorise les revenus, le papier sans valeur abandonne des régions entières qui passent aux règlements mutuels en monnaies nationales, les grèves et les émeutes secouent les villes, les structures de pouvoir occidentales sont incapables de prendre une seule décision anticrise adéquate.
Et tout cela sur fond de répétition calme, monotone, hypnotique et quasi quotidienne, aidant à intérioriser l'inévitable : "Les objectifs de l'opération spéciale seront atteints". C'est juste que personne ne va rendre compte à l'Occident des véritables objectifs.
Ou y avait-il une attente calculée qu'ils ne seraient pas d'accord ? Ou était-ce un calcul calculé, aussi, qu'ils refuseraient catégoriquement d'accepter et tomberaient alors dans un piège qu'ils claqueraient eux-mêmes de peur.
Dans la foulée, je propose également le briefing de Slobodan, de plus en plus inspiré par la situation ubuesque de l'occident. Je trouve ces deux matériaux très complémentaires:
Je ne partage pas entièrement son avis sur le climat, car même si on nous manipule, je susi persuadée que l'activité humaine irresponsable ne réussit pas du tout à la Vie, et que le climat, qui en est un des aspects, en souffre comme tout le reste. Le problème est que les pervers au pouvoir se servent de l'écologie officielle pour continuer à polluer tout en nous empoisonnant la vie.
En revanche, que ces mafieux et ces intrigants, ces idéologues tarés, basculent tous ensemble dans une folie complète devant les yeux ébahis du reste du monde, ça, j'en suis sûre. Et avec eux une partie de la population qu'ils administrent, formatée et égarée depuis des décénnies par les abrutis, les médiocres enragés et les délirants que je voyais pulluler dans les facs des années 70. A force de sélectionner dans le personnel dirigeant non seulement politique, mais culturel, toujours les mêmes sectaires des idéologies les plus aberrantes, ces gens ne rencontrent plus aucune contradiction, aucun frein, et ceux qu'ils inondent de leur propagande, plus aucun point de comparaison.
La Russie est sans doute la dernière arche de notre culture et de notre spiritualité, l'occident, lui, est devenu la nef des fous. Il s'agit de déterminer si on est du côté de la nef des fous ou de la Nave qui va. Encore que dans le film de Fellini, ce soit la même chose.