Au loin, le lac gelé |
Aujourd’hui, c’est la
fête de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan, et c’est aussi celle de l’unité
nationale russe, car on célèbre la milice populaire qui, sous la direction du
prince Pojarski et du marchand Minine, a repris Moscou et la Russie aux
Polonais. Ceux-ci l’occupaient grâce à un imposteur, le faux tsarévitch Dmitri, qu’ils
avaient utilisé pour leurs propres fins. Cet imposteur s’était fait passer
pour le dernier fils d’Ivan le Terrible, Dmitri, mort à huit ans, et dont on
attribue l’assassinat à Boris Godounov. Cette insurrection mit sur le trône le
premier tsar de la dynastie des Romanov. L’homme politique Iavlinski évoque cet
épisode comme la naissance de la société civile russe, qui fut capable de
renverser un pouvoir injuste, mais il se garde bien de préciser que c’était un
pouvoir étranger d’occupation, occidental et polonais, installé à la faveur de
la trahison locale et dégagé par la belle unanimité du peuple russe orthodoxe.
Toutes les cloches de
Pereslavl sonnaient ce soir quand je suis allée promener mon petit chien le
long de l’escarpement qui domine le lac. Il neigeait dru, et le soir tombait
vite. J’ai réussi à monter assez haut pour voir le lac, d’un gris de plomb, impressionnant,
lugubre. Des lumières s’allumaient sur le clapotis des toits blancs de
Pereslavl, comme des signaux de barques perdues au large. Les herbes s’ornaient de
simulacres de fleurs, déposées par la neige sur leurs squelettes vacillants et
jaunis. Le paysage avait quelque chose d’exaltant, d’immense, de mystérieux et
de désolé à la fois. Je pensais que depuis mille ans, la neige recouvrait comme
à présent les berges du lac et la ville de Pereslavl. Voici pointer le dernier
hiver en date. Alexandre Nevski, puis Ivan le Terrible, ont pu comme moi
traverser ces rideaux froids et livides tirés sur des abîmes sombres, paisibles
et silencieux. Une prière à l’un, une prière pour l’autre.
J’apercevais ma
maison, même dans le soir d’hiver, elle brille de toute sa couleur verte. Les
carillons russes, lointains, accompagnaient les soupirs d’outre-tombe que
poussaient les herbes sèches, ces carillons qui ne se contentent pas d’un
balancement mécanique, mais dérivent dans l’espace en dansant et ouvrent des arrières-plans infinis..
Chez moi, la maison
est si bien isolée que je ne les entends pas.
La maléfique berce du Caucase semble à nouveau fleurir Petit chien dans la neige |
Bonne fête à tous que notre dame de kazan veille sur nous tous. Ma Chere Laurence ençore un delicieux moment de poésie qui bercera mon coeur et mes songes. Tres bonne soiree. Amities marie çomme le disait marie hier soir j'ai lu je peux aller me couchér la tête pleine de belles choses merçi
RépondreSupprimerSabatchka !
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