Trois jours de beau temps, dont j’ai profité autant
que j’ai pu, car demain, on annonce 13°… Les Français, accablés par la
canicule, m’envient. Pour ne pas sombrer dans le cafard, je suis allée me
promener avec Ritoulia, j’ai rencontré la chevrière, Nadia, qui elle-même a
rencontré une collègue. Je suis montée à la chapelle au dessus du lac. Que
cet endroit devait être beau, quand le monastère s’y dressait encore…
maintenant, les affreuses maisons s’y accumulent. Un point positif, les
monceaux d’ordures ont été retirés, le long du chemin. Des gens qui habitent à
l’année une maison en bas montent la garde et engueulent les cochons qui viennent sournoisement larguer leurs
poubelles.
Assise près de la chapelle, j’ai vu monter une
nuée si sombre, si énorme, si impressionnante, une sorte de raz-de-marée
céleste qui chassait devant lui de blancs et brillants nuages effarés. Dans ses
convulsions, ses anneaux, ses déchirures, des bribes d’arc-en-ciel, juste une
allusion, un arc-en-ciel en gestation. Je l’ai vu ensuite se déployer alors que
je me hâtais de rentrer sous une pluie pleine de lumière. Nadia était toujours
à flanc de coteau aves sa copine. Leurs chèvres se connaissent et se saluent
quand elles s’aperçoivent de loin. Elles sont très intelligentes, et très
caressantes.
L’évêque célébrait les vigiles de la fête de saint
Vladimir, hier soir, et me donnant sa bénédiction en entrant, il s’est exclamé :
« Oh il y avait si longtemps ! » Il a l’air si intelligent, et
malicieux, plein d’humour. Le lendemain, à la liturgie, Anastassia qui m'avait apporté des fleurs de la datcha de sa mère, m'a fait cadeau d'un linge brodé ancien pour me faire des rideaux, je ne crois pas que cela fera l'affaire, mais j'ai été très touchée.
La grande Procession ukranienne pour la
commémoration du baptême de la Russie par saint Vladimir a rassemblé 300 000
personnes. Les persécutions viles et brutales de ce pouvoir aux ordres des
forces mondialistes qui haïssent l’orthodoxie, et tout peuple qui garde sa foi, sa cohésion et sa mémoire, n’ont fait que confirmer la position de l’Eglise. Comme dit mon
ami Henri Barthas : « A côté de toute cette foule, on voit dans un
coin Philarète et quelques uns de ses affidés qui cherchent le Tomos dans une
poubelle… »
En allant porter des tableaux à encadrer, j’ai vu
et photographié une maison contemporaine, à Pereslavl, toute simple, bien
proportionnée, avec un revêtement de toit gris et mat, elle pourrait s’inscrire
dans n’importe quel coin de la ville sans le déparer, à proximité des
monastères, ou des maisons anciennes. Comme quoi c’est possible, de faire du
neuf qui ne soit pas immonde.
A mon retour, deux gosses des maisons voisines m'ont demandé s'ils pouvaient s'inviter chez moi. Ils ont fait le tour, ils ont tout regardé et trouvé la maison "riche". Je crois qu'elle est surtout neuve, et faite avec un certain souci esthétique, car je n'ai que des meubles IKEA ou achetés d'occasion sur AVITO. L'un d'eux a compté quelques pièces de dix roubles que j'avais laissées sur la table de la cuisine. "Oh, dis-je, tu veux faire quoi dans la vie, banquier?
- Oui!" me répond-il avec conviction.
Les deux chevrières |
Le lac avant la pluie |
la maison discrète et de bon goût! La palissade est en bois, au lieu d'être en horrible tôle métallique. Le petit balcon sous le toit ne fait pas grosse verrue, il s'intègre bien. |
Une vie sereine qui s'installe, l'important ce n'est pas ce qui est dehors, c'est ce qu'on a dans le cœur, il peut pleuvoir et qu'on soit joyeux, et il peut aussi faire un temps splendide et qu'on suive l'enterrement d'un être cher
RépondreSupprimerOui, bien sûr, mais je suis assez climatodépendante. Enfin je ne me plains pas, c'est comme ça.
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