Trombes d'eau. Mais j'ai eu le temps de partir me baigner à l'étang d'un village, à un quart d'heure vingt minutes de chez moi. C'est la deuxième fois seulement que j'en ai la possibilité. Il faisait très doux, mais l'eau n'était pas très chaude, je me suis attardée autant que j'ai pu, savourant le silence, la paix, la solitude, contemplant un rapace qui tournait dans un ciel nacré, et puis l'église que l'on voit très bien, quand on s'éloigne de la berge, une église que je dirais du XVII°, ou peut-être début XVIII°, avec des murs blancs et des coupoles argentées. Je l'ai connue en ruines, et je rêvais de la voir restaurer, c'est sans doute grâce au monastère saint Nicétas que c'est chose faite. En revanche, les maisons moches ont surgi comme des champignons, avec les auvents en plastique et toutes ces sortes de choses. Le pire, c'est que la vue sur l'étang quand on arrive, et qui devait composer un merveilleux tableau russe, est tranchée par une horrible palissade rouge, derrière laquelle on a planté n'importe comment des arbres disparates qui n'auront pas la place de pousser. La cerise sur le gâteau de tout ce massacre est constituée par deux cigognes factices. Sur la partie en grillage qui jouxte l'étang, un écriteau prie les visiteurs de laisser l'endroit propre, ce qui est naturellement la moindre des choses. Le jardin lui-même, bien qu'immense, est tondu à mort. Un jardin qui dit à la nature, au cosmos, à la création: "Ote-toi de là que je m'y mette", comme d'ailleurs l'ensemble des civilisations nées de la modernité. Même les arbres véritables y semblent aussi factices que les cigognes.
On me fait le reproche de ne pas aborder les vrais problèmes, dont dérive le mauvais goût qui suscite mes réactions répétées et peut-être lassantes, mais il me semble que sur ces raisons je me suis largement penchée, car cela ne me paraît pas une question accessoire, c'est un symptôme. Je ne me répéterai pas ici, je me contenterai de placer le libellé "mauvais goût" a toutes les chroniques qui en parlent!
L'équipe de Gilles, des Arméniens, m'ont fait quelques derniers travaux, surtout de plomberie, car c'était la cata complète. Tout cela pour un prix si modique, en comparaison de celui de tous ceux qui ont travaillé chez moi, bien ou mal et plutôt mal que bien, que j'en suis restée sans voix. "Ils n'ont aucune vergogne", m'a dit l'artisan Gueorg.
Le soleil revenant vers le soir, j'ai fait un tour parmi mes astilbes, que je ne vois pas fleurir, avec ce temps pourri, et j'ai aperçu, sur l'écrin de leurs plumettes roses, le bijou mordoré d'un scarabée vert.
Je ne dis pas que je sois 100% d'accord, je pense que Strelkov a été très maltraité, d'une manière générale. Personnellement, j'ai pris le parti, depuis le début de l'intervention, de faire confiance au gouvernement, une confiance relative, conformément à ce que j'ai dit dans l'avant dernière chronique.
Peskov a démenti le bombardement de l'église à Odessa. Ce sont des missiles de défense anti aérienne ukrainiens qui sont tombés dessus, intentionnellement ou non. Les églises ne font pas partie des objectifs des bombardements russes...
Sur facebook, ce post qui ne manquera pas d'intéresser les orthodoxes autant que la cathédrale bombardée, n'est-ce pas?
Le métropolite Longin a été victime d'un accident vasculaire cérébral. L'un des centaines d'enfants dont il s'occupe en bon père de famille dans son orphelinat a réussi à venir secrètement à l'hôpital pour être auprès de lui. Les terribles pressions auxquelles l'UPC, ses évêques, ses prêtres et son peuple sont aujourd'hui exposés par leur gouvernement ukrainien, ont un impact important sur le saint évêque, ce qui affecte sa santé. En particulier, on essaie de toutes parts de l'empêcher de s'occuper de ses 450 enfants abandonnés. Mentionnez le métropolite Longin et ses pauvres orphelins dans vos prières.
Ici, la première partie d'un film sur l'évêque Longin, que j'avais sous-titré à l'époque:
Nicolas Bonnal m'a envoyé un article auquel j'ai répondu en commentaire, mais je voulais aborder cette question dans une chronique, car elle me tracasse moi-même. L'auteur de l'article est visiblement un Américain venu s'installer en Russie pour y trouver une arche et donner un avenir à ses enfants, or comme beaucoup d'entre nous, il commence à se demander s'il n'est pas allé de Charybde en Scylla. Je ne suis pas une experte, et ne peut parler que de mes réactions épidermiques à mes observations limitées, et de mes intuitions. Tout est clair pour moi de ce qui se passe en occident, mais en Russie,c'est plus complexe. Slobodan Despot émet l'hypothèse que la Russie puisse être l'objet d'une attaque de guerre bactériologique, c'est aussi l'opinion de mon amie Dany qui est restée un mois et demie à l'hopital avec le covid, et j'ai eu bien peur qu'elle n'en ressorte pas. On dirait en effet que notre virus n'est ici pas le même qu'en occident, beaucoup de gens sont malades, parfois très gravement, parfois leur état s'aggrave brusquement, pas mal de gens en meurent. Slobodan envisage que Poutine finasse. Il y a en effet une dissonnance entre la soumission à la politique mondialiste qui prévoit une dépopulation et la politique nataliste de la Russie. De plus, comme le remarque Dany, ici, on soigne les gens. Tous les malades du covid sont pris en charge et soignés. Poutine a autrefois remboursé la dette russe au FMI, il a reconstitué des stocks d'or, restauré la puissance militaire russe. Cela ne cadre pas avec une soudaine soumission au mondialisme. Cependant, le vaccin russe Spoutnik V ne semble pas différer sensiblement du vaccin occidental, si l'on peut appeler ce qu'on injecte aux gens sous ce terme un vaccin. Il ne protège pas mieux. Il produit, d'après ce que je lis et aussi ce qu'on me raconte, des effets secondaires comparables. S'il s'agissait de nous protéger contre une attaque bactériologique, nous injecterait-on l'équivalent local du Pfizer? D'un autre côté, Dany m'a appris que l'immunité officielle des gens qui ont été malades, comme elle et moi, est prolongée de six mois à un an, ce qui me paraît bon signe et, en tous cas, nous arrange bien.
C'est vrai que la version selon laquelle Poutine le rusé, soumis à d'énormes pressions économiques, finasse et donne le change en attendant que l'occident ne s'écroule de lui-même commence à devenir difficile à croire, et le pays qui lui faisait massivement confiance marche de moins en moins là dedans. Ce qui se passe en ce moment semble démontrer que s'il n'était peut-être pas partie prenante enthousiaste, il a fini par se coucher. C'est ce que j'aurais personnellement tendance à penser. Cela dit, je reste dans l'expectative, car on ne sait pas comment tout cela va se passer ici. Pour l'instant, les gens n'adhèrent pas à tout ce cirque. Il y a naturellement des gens effrayés, car ils regardent trop la télé et il y a réellement beaucoup de malades, qui se promènent avec des masques qui ne les protègent de rien, sauf de l'air pur. Mais beaucoup sont exaspérés, d'autant plus que parallèlement, les fonctionnaires, gouverneurs et députés se conduisent comme des satrapes haïssables. En plus tout le monde a bien conscience que tout ceci nous est imposé de l'étranger, et que ceux qui s'entremettent trahissent. Beaucoup de Russes ignorent tout simplement les mesures quand ils le peuvent. Beaucoup se procurent des certificats de complaisance. Beaucoup de flics ferment les yeux, beaucoup de magasins et de restaurateurs font comme si de rien n'était. Il y a des chances que le bordel, la corruption et la résistance passive viennent à bout des tentatives d'asservissement, c'est du reste l'argument qu'invoquait Poutine pour ne pas imposer la vaccination obligatoire. Je ne suis pas communiste mais les lendemains qui chantent étaient plus convaincants que la peur du virus, pour l'installation du totalitarisme. J'avais lu que Koudrine avait évoqué le projet d'une ceinture de mégapoles à travers la Russie, des mégapoles connectées, intelligentes et friquées, tandis qu'on laisserait péricliter tout ce qui n'entrait pas dans ce réseau, campagnes et villes périphériques de peu d'importance. Je me suis dit que s'il en était ainsi, nous pourrions au moins végéter tranquilles dans nos ruines sans infratructures, car il est possible que les seigneurs mafieux du nouveau monde se fichent éperdument des parias oubliés dans les zones abandonnées, alors qu'en France, par exemple, il y a une volonté idéologique de traquer tous les réfractaires. Mais pour l'instant, les Russes réagissent plutôt en fuyant les mégapoles. Il y a un net mouvement de retour à la terre. Des communautés agricoles, des communautés d'artisans, la prise de conscience que les traditions, la conservation et la transmission des savoir-faire préparent la renaissance d'un monde normal. C'est le credo de l'homme d'affaires orthodoxe et écologiste Boris Akimov, installé près de Pereslavl et fondateur du mouvement "les gens heureux". Karine Bechet Golovko envisage que la détestation du pouvoir et de ses QR codes puisse fédérer une véritable opposition nationale, ce qui n'avait pas pu se faire auparavant.
De plus, même si les Suisses ont voté massivement, comme des boeufs, pour l'installation des QR codes, il y a quand même des choses qui commencent à éblouir les plus aveugles par leur évidence. Des parties du monde qui échappent à l'hystérie entretenue par l'OMS et ses séides. Et plus le temps passera, plus les mensonges vont se révéler. Un signe pour moi encourageant, l'affreux petit Blachier a tourné sa veste, apparemment, la girouette a senti la direction d'un nouveau vent. Le voilà qui proclame qu'on est allé beaucoup trop loin, que cela devient absurde, dangereux, qu'il faut arrêter la plaisanterie... A ne pas en croire ses oreilles.
Les offices sont très beaux, au monastère saint Daniel, il n'y a que trois hommes dans le choeur, mais leur répertoire est constitué de chant znaménié et de chant byzantin, aux vêpres, hier, j'ai entendu le "kyrie eleison" magnifique qu'on chante à Solan aux agrypnies. En Russie, l'agypnie, c'est tous les samedis soir.
C'était la fête de l'archange saint Michel. J'ai communié et Nil aussi. Je suis allée vénérer l'icône de saint Daniel de Pereslavl. Dans un coffert vitré est présentée une des chaussures avec laquelle il a été enseveli. Il y avait pas mal de monde, si l'on considère que Pereslavl compte plusieurs monastères et plusieurs paroisses pour 50 000 habitants. Le père Pantaleimon semble très aimé. Il est beau, de noble apparence, il a l'air intelligent et un magnifique regard clair. L'atmosphère était sereine et d'une spiritualité élevée.
Je me demandais ce que le nouveau monde qu'on cherche à nous installer ferait de tout cela, les croyants orthodoxes, les monastères, les higoumènes et les évêques. Dans les mégapoles intelligentes et connectées où l'on projette de tous nous parquer, sous surveillance constante jusque dans nos salles de bains, je ne vois pas comment tout cela pourrait encore être toléré, et cela ne le sera pas. Slobodan, après un entretien sur messenger avec moi, a fait un article où il envisage que la Russie ait été l'objet d'une attaque bactériologique, parce que notre covid semble différer du covid occidental, et faire plus de dégâts, et c'est bien possible, Dany l'envisage aussi. Slobodan trouve illogique que Poutine, soucieux de restaurer la souveraineté nationale, après avoir favorisé les naissances et restauré la puissance militaire russe, se mette brusquement dans le fil mondialiste de la vaccination forcée et des QR codes. Il discerne d'autres intentions, plus louables. Il donne une interview de Dmitri Orlov, du Saker, que j'ai toujours lu avec grand intérêt. Dmitri Orlov partage le point de vue de Slobodan, et précise que "il ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, que le gouvernement russe, au rebours des gouvernements occidentaux, cherche à protéger sa population, et que le vaccin Spoutnik est excellent." Je voudrais bien le croire, mais j'ai des doutes. Beaucoup de gens témoignent comme en occident de cas d'infections covid malgré le vaccin et d'effets secondaires analogues à ceux qu'on décrit là bas. De plus, le ton de la propagande, les procédés et les pressions rappellent beaucoup ce qui est mis en oeuvre partout. On fait ouvertement la réclame du monde connecté qui nous "simplifiera" tellement la vie. La destruction du patrimoine à Moscou et dans les villes importantes de Russie comme Nijni Novgorod et Kazan ne me dit rien qui vaille. Il se peut que tout ceci soit envisagé dans un esprit de souveraineté nationale, comme en Chine, mais je ne voudrais pas vivre en Chine, et je ne vois pas les Russes vivre de cette manière, à moins d'en faire des zombis décérébrés, ce qui est le programme universel: et je ne trouve pas que les autorités russes aillent tellement en sens contraire. Il y a une certaine résistance, sur le plan sociétal, mais elle est régulièrement battue en brèche par l'importation de spectacles dégradants, d'une contre-culture qui tourne la Russie et d'ailleurs tout sentiment humain normal en dérision. J'ai l'espoir que le processus soit moins absolu qu'en occident, c'est-à-dire que les parias soient tolérés dans les villages perdus ou les petites villes abandonnées. Tout ceci se fait ici sans l'aspect idéologique occidental, dans une sorte de cynisme mafieux, c'est peut-être ce qui nous sauvera des ilôts de liberté, où en revanche, nous n'aurons rien, aucune infrastructure, et c'est finalement ce qui se dessine déjà, des villes obèses et une province délaissée et misérable. Slobodan observe que les gouvernements occidentaux sont constitués de psychopathes, mais que les Russes restent rationnels. C'est vrai, c'est une différence essentielle, quel que soit leur degré d'honnêteté ou de dévouement au pays, les autorités russes sont rationnelles et regardent leurs équivalents européens comme des malades, et on les comprend. Mais leur rationnalisme est souvent cynique, étroitement progressiste et matérialiste. Le soviétisme relooké par le libéralisme et le consumérisme.
D'une manière générale, les gens de pouvoir ont tendance au pragmatisme brutal, sauf dans le cas des derniers tsars du XIX° siècle, qui avaient un certain raffinement sur le plan de la culture et des sentiments. Quand ils voient, chez l'homme d'état voisin et potentiellement ennemi, une arme nouvelle, ils vont naturellement s'efforcer d'en fabriquer une équivalente et même plus performante. Ici, devant la dictature électronique et le monde connecté qu'on médite à l'ouest et qui est déjà installé en Chine, on va naturellement aller dans le même sens, parce qu'on n'est pas plus con que les autres et que c'est le progrès. Cet entraînement maudit, que j'entends justifier depuis mon enfance par "c'est le progrès", nous mène en enfer depuis pratiquement cinq siècles, avec une vertigineuse accélération au cours des deux derniers, à partir du moment où la chute des royautés a permis à la finance nomade de n'en faire qu'à sa tête. La Russie a failli réussir a sauver sa paysannerie et sa structure naturelle d'empire chrétien, mais les bolcheviques y ont mis bon ordre, avec toute la haine sordide dont ces gnomes étaient capables. En cela, ils ont admirablement bien servi le capitalisme mafieux qui cherche à présent à asservir définitivement l'humanité.
Slobodan pense que ce qui n'a pas été achevé en 17, on cherche à le réaliser maintenant. Oui, bien sûr, il y a un moment que je le pense aussi, et par le truchement des mêmes personnages. Ceux-ci, à l'occasion des 200 ans de la naissance de Dostoievski, le couvrent de boue et de sarcasmes, évidemment, Dostoievski, c'est la Russie incarnée, son concentré, sa fleur. Et les gens comme eux, il les avait minutieusement démasqués. Les démons, les démons comme Tchoubaïs, Gref, Sobianine, et toute une certaine presse, un certain milieu intellectuel, y compris les faux dissidents comme le prix Nobel Alexieva ou la journaliste Galia Ackerman, héritiers directs de ceux qui ont assassiné le dernier tsar et sa merveilleuse famille, et avec eux une grande partie de l'intelligentsia et de la paysannerie russe.
A propos de ce qui se trame en occident, je suggère de regarder la vidéo suivante:
et de lire l'appel de l'archeveque Carlo Maria Vigano: L'archevêque Carlo Maria Vigano appelle à une alliance anti-mondialiste internationale (lemediaen442.fr). Tout ceci est annoncé ouvertement par les acteurs de ce coup d'état planétaire. Par Klaus Schwab, par Attali, par Sarkozy, par Macron. Curieusement, les gens n'entendent pas, et quand c'est relevé et cité par quelqu'un d'autre, par un observateur, un lanceur d'alerte, alors cela devient du complotisme. Mais ce sont eux qui nous le disent, vous croyez qu'ils plaisantent?
Tout cela n'est évidemment pas réjouissant. Je pense souvent avec appréhension aux miens, en France, à leurs petites et grandes maisons, à leurs petits commerces, à toute leur façon de vivre condamnée par une bande de salopards sans foi ni loi et sans patrie. Si bien sûr, personne ne réagit plus que ça, si aucun grain de sable ne tombe dans la machine. Mais je crois aux grains de sable. Je crois aux interventions divines, elles ont lieu dans ma vie, elles peuvent avoir lieu dans le destin des peuples. Je ne pense pas que Dieu laissera tomber les père Pantaleimon et les père Guérassim, non plus que leurs fidèles et leurs monastères; qu'il laissera éliminer tout cela de la surface de la terre, ou alors, c'est que le second avènement est imminent.
En rentrant du monastère, je suis allée contempler le lac. Il avait des nuances irréelles, un vert étrange, presque vénéneux, qui se teintait de bleu profond sous la rive opposée, les nuages eux-mêmes étaient à la fois sombres et pleins de lueurs. Je pensais à tous les gnomes qui se précipitent pour construire des horreurs et transformer ce lac nordique issu des épopées russes en Luna Park pour connards: acheter, louer, vendre, tout exploiter, tout profaner, tout saloper, tout détruire.Et quand le processus sera achevé, que ce pauvre lac pollué à mort et défiguré n'aura plus aucun intérêt, l'argent ira sévir ailleurs, laissant la plèbe avec son bidonville en plastique qui ne sera plus rentable. Pereslavl périclitera comme tout ce qui sera à l'écart des villes mondes, à moins qu'il ne s'inscrive dans une chaine de métastases entre la tumeur Moscou et la tumeur Iaroslavl, le long de la route fédérale qui les réunit.
On annonce des gelées, cette nuit, il souffle depuis deux jours un vent glacial, avec des averses, et parfois, de brusques et fantastiques illuminations. Les arbres jaunissent à toute vitesse, et il y a seulement quelques jours, je me tenais dans mon jardin, assise sur mon hamac, dans le fil d'un vent suave, et je me disais que c'était la dernière fois de l'année que j'en aurais l'occasion. Maintenant, je jardine, c'est-à-dire que je prépare l'hiver, et le printemps prochain qui est encore bien lointain...
J'ai continué le tourisme avec Nil, je l'ai emmené au monastère saint Daniel, où la dame qui vendait les cierges nous a fait cadeau de deux prosphores, et puis je lui ai montré le "val", les vestiges des fortifications qui faisaient le tour de la ville, et depuis lesquels on a de beaux points de vue sur les églises. Je dis les églises, parce que les jolies maisons ont presque toutes disparu, remplacées par un jeu de lego en plastique.
J'ai vu sur vkontakte une intéressante vidéo décrivant comment, à l'époque soviétique, on avait fabriqué un faux folklore idéologiquement compatible. Le vrai étant trop médiéval, ou plus simplement trop vrai, on a fabriqué une caricature mièvre, avec d'horribles costumes vulgaires, de petites voix couinantes, des sourires idiots et des gestes qui n'avaient jamais existé dans la tradition russe. Car on ne pouvait pas complètement faire fi de la tradition populaire, quand on se voulait la dictature du prolétariat. Alors il fallait la dénaturer. Dénaturer est le principal souci de la civilisation du Progrès, que ce soit dans son expression capitaliste ou dans son expression communiste. C'est là qu'il faut voir, avec le mépris et la calomnie systématiques de la Russie ancienne, l'origine du mauvais goût hallucinant qui ravage le pays. Malheureusement, cette attitude est plus ancienne que le communisme et le libéralisme. Le pied dans la porte a été mis par Pierre le Grand, et la noblesse, détachée par lui de sa civilisation d'origine qu'il trouvait méprisable, a fait le lit de la catastrophe qui allait l'emporter. Non qu'il ne fallût pas faire quelques réformes ou procéder à des adaptations rendues indispensables par la confrontation avec un occident colonialiste et conquérant qui se ruait de façon concomittente dans le progrès technique et l'apostasie. Mais sa soeur Sophie, si décriée, eût certainement procédé à tout cela avec plus de sagesse et de mesure.
Un article sur les vieux-croyants pose la question que je me pose moi-même depuis un bon moment: pourquoi ceux-ci conservent-ils un sens de la beauté qui est absolument oublié de tous les autres? Leur habitat, leurs vêtements et même leurs visages reflètent une harmonie qui disparaît complètement du reste de la Russie.
Ma copine française, atteinte de la covid, a été hospitalisée dans une sorte d'usine à soins, à Moscou, un immense hangar compartimenté, mais les soignants en scaphandre se montrent extrêmement humains et compétents, et la prise en charge est gratuite. Les urgences lui ont dit: "Nous savons maintenant très bien soigner le truc, ce n'est plus un problème". Bien que la Russie soit classée par la France en "zone rouge" et soi-disant ravagée par la maladie, elle note que son hangar est très loin d'être plein, bien qu'il ait été construit pour faire face à des foules de malades. Le test nasal qu'on lui a fait a plusieurs reprises n'est pas du tout aussi intrusif que le test PCR français, qui ramone les fosses nasales jusqu'au cerveau .
Cette maladie manipulée, et très probablement fabriquée, me paraît bien réelle, elle est loin d'être le fléau de Dieu qu'on nous présente, et ferait encore moins de victimes si on avait pour véritable souci de la traiter, mais elle ne disparaît pas, peut-être justement à cause de la façon dont on l'aborde, et peut-être aussi était-ce le but. Toujours est-il qu'elle est là, et qu'avec le coup du vaccin, les gens en seront bientôt à la dose mensuelle, avec contrôle permanent de leur état de santé et de leurs moindres faits et gestes, tout bénéfice pour la mafia qui veut régner sans partage et tondre le mouton jusqu'à l'os. Dieu sait que ce ne sont pas les moutons qui manquent. Mes amis, c'est pour en arriver là que la France a décapité son roi, trucidé sa paysannerie, et on peut en dire autant de la Russie, d'ailleurs. Pour en arriver au règne horrible des ploutocrates mafieux transhumanistes à la seringue entre les dents.
Tout se passe ici sans coercition, mais l'on cherche à imposer le tout électronique, la reconnaissance faciale et tout ce qui nous rendra la vie impossible, si cela se met en place partout; cependant, cela touche surtout Moscou, et de façon de plus en plus indépendante de la covid. Le reste du pays, avec son incurie, son bordel chronique, la nonchalance anarchique des Russes, leur sociabilité me semble loin d'être prêt pour ce programme. Et heureusement. Il se peut aussi que l'évolution de tout cela ne prenne pas ici le caractère dément et malsain qui caractérise la France, où le pays se retrouve en de bien mauvaises mains. J'ai regardé le coeur serré l'entretien de maître Di Vizio, qui me semble très sincère, et ne m'a pas inspiré un grand optimisme. Certes, les manifestations sont importantes, bien que minimisées par la presse, mais trop de gens se laissent mener par le bout du nez et fliquent obligemment ceux qui résistent aux pressions. Ce n'est pas du tout le cas ici. Je suis absolument horrifiée par cette espèce de délire fantasmagorique qui devrait dresser l'humanité comme un seul homme contre ce qu'on lui prépare, mais on dirait qu'elle devient folle, que tout ce progrès et ces lumières sont en train de faire de nous tous des zombies hagards sous la houlette d'une caste atroce, dont les imprécations du docteur Alexandre et son regard de fou furieux trahissent les intentions aussi ténébreuses que psychotiques. Je l'ai entendu invectiver la généticienne Henrion Claude avec des accents de commissaire du peuple qui confinaient aux hululements hystériques. On nous traite de complotistes, de ne pas faire une confiance aveugle à ce genre d'individus, mais lui présente le mouvement anti passe sanitaire comme un complot instigué par cette même Henrion Claude, sorcière dont il ne va pas tarder à exiger le procès et l'exécution sur un bûcher place de la Concorde, entre un album d'Astérix et un album de Tintin et Milou. Et cela ne fait pas frémir les gens. Je veux dire qu'à part le mouvement impressionnant qui déferle dans les rues, mais n'entraine pas l'ensemble de la nation, une part considérable de la population ne voit pas où est le problème. La grossièreté des journalistes, la folie de certains intervenants, la fourberie évidente et la médiocrité des autorités, leur méchanceté mesquine, qui devraient faire dresser l'oreille, ne leur inspire que de joindre leur voix au concert des hyènes. On comprend que l'avocat rende son tablier. Car il le comprend manifestement de façon très claire, ceux qui sont derrière tout ça sont absolument capables de tout, et l'ont peut être menacé, comme le professeur Raoult. La mafia est capable de tout. La mafia, par définition, n'a aucun principe, aucune limite, aucun honneur, aucune empathie.
Personnellement, si je n'avais pas la foi, je sombrerais dans la panique complète.
Je recommande cette vidéo à ceux qui ont encore des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, et un cerveau pour penser.
On peut aussi regarder le témoignage sensé de cette infirmière:
Monsieur Moustachon se met au chaud. Cette façon de fabriquer de l'alcool de fruit maison s'appelle le salut à Gorbatchev, en souvenir de la prohibition que celui-ci avait promulguée au moment de la perestroïka.....
Pour que ce soit bien clair. Comme ancien pompier militaire et parce que j’ai souvent voyagé en zone endémique, j’ai été vacciné à maintes reprises dans le passé. Je n’ai donc évidemment aucune opposition de principe à la vaccination.
Je suis opposé à la vaccination obligatoire pour plusieurs raisons:
1- j’ai déjà eu le #COVID19 à deux reprise (symptomatologie atténuée), et suis de ce fait immunisé; je n’ai donc aucune envie de me faire administrer un produit reposant sur une techno ARNm en phase d’évaluation;
2- les laboratoires producteurs de ces technos ont été condamnés à de nombreuses reprises et se sont déchargés de toutes responsabilités sur les États pour ces produits;
3- nous ne disposons d’aucune garantie d’innocuité de ces produits (voir C. Vélot) à long terme en particulier;
4- le forcing indécent d’un gouvernement qui a préconisé tout et son contraire depuis le début de cette pandémie ne m’inspire aucune confiance;
5- les conflits d’intérêts et l’opacité au plus haut niveau gangrènent l’ensemble de la chaîne de décision sanitaire;
6- la stratégie d’immunisation artificielle (techno ARNm) de groupe face à un virus très mutagène est au mieux insuffisante (si l’innocuité était réelle) et au pire dangereuse et liberticide; elle implique une administration contrainte et renouvelée de ces produits que seule une mise sous laisse numérique peut garantir.
Cette logique débouche sur l’administration forcée de technos géniques en phase d’évaluation et d’une mise sous laisse numérique pour suivre leur administration à la population doublées de restrictions de liberté.
En complément de mes réflexions d'hier, j'ai trouvé aujourd'hui cet aphorisme du starets Nicolas Gourianov: "Nos pensées et nos paroles ont une forte influence sur le monde environnant, les animaux, les plantes. Priez avec des larmes pour tous les malades, les faibles, les pécheurs, pour ceux pour lesquels personne ne prie. Pour les fleurs, les pierres, les plantes. Ne faites pas de mal aux oiseaux, faites leur la charité. Demandez à Dieu que nous restent sur la planète de l'air et de l'eau pure, et invoquez fermement le Très Doux Sauveur du monde: "Jésus, Fils de Dieu, prends pitié de moi pécheur".
J'en suis persuadée et c'est d'ailleurs prouvé, je pense du reste que l'expérience spirituelle et l'expérience artistique humaines vont beaucoup plus loin dans l'appréhension de la véritable réalité du monde que l'approche scientifique matérialiste (car il existe aussi une approche scientifique que ne bornent pas les aprioris matérialistes) et évidemment que "l'intelligence artificielle", qui est l'intelligence du diable, la contrefaçon de l'intelligence. Cela est très sensible dans le plus beau livre que j'ai lu sur le moyen âge, "les quatre vies d'Arséni" de Evguéni Vodolazkine, sur un guérisseur russe qui finit dans la peau d'un starets.
Je ne prie pas assez, mais le peu que je prie, je le fais dans cet esprit, et avec des larmes. D'un seul coup, en lisant cela, j'ai d'ailleurs été réconfortée d'avoir un tel pensionnat d'emmerdeurs à quatre pattes, emmerdeurs au sens souvent propre du terme. Que serait-il advenu de chacun d'entre eux? Les mésanges et autres passereaux survivent en partie grâce à mon restau dans le poirier, à mon grand chagrin, monsieur Moustachon recueilli par pitié, lui aussi, est un chasseur démoniaque et me rapporte de petits cadavres ailés, mais malgré ces "prélèvements", comme disent les "défenseurs de la nature", cette nourriture est utile à une population que l'hiver décime plus que chez nous. Je pense que si la neige se décidait à tomber pour de bon, Moustachon deviendrait beaucoup plus visible et moins dangereux. Je prie pour les miens, pour ceux qui sont malades et malheureux, pour ceux qui ne connaissent que le malheur et meurent de façon atroce, pour les animaux que nous faisons vivre de cette manière, et pour la création que nous profanons sans arrêt.
Dans le même esprit, j'évite d'arracher des plantes, et mon voisin ne comprend pas du tout que ses propositions, qui consistent à recouvrir tout ce que j'ai planté ou laissé pousser d'une tonne de terre pour me mettre au niveau de sa digue ne me conviennent pas. Depuis trois ans, j'ai planté toutes sortes d'humbles choses, parfois déplacé de "mauvaises herbes" que je trouvais jolies, dans des endroits où elles ne gêneront pas et se mêleront harmonieusement aux autres ou entre elles. Lui n'envisage que le gazon ratiboisé avec régularité façon moquette, les fleurs en rang dans des massifs, bref, propre, banal, ennuyeux, comme on aime chez les extraterrestres.
Mon voisin d'en face, le vieil oncle Kolia, m'a dit que les constructeurs des quatre merdes prévues derrière son isba avaient fait la même chose. Il se retrouve un mètre plus bas que leur terrain artificiel bétonné sur le marécage. Evidemment qu'un tel poids de terre sur notre faible croûte flottant sur la nappe phréatique va provoquer des résurgences chez nous en premier lieu, cela me paraît clair.
Autrement l'OVNI me prive moins de lumière que prévu, sauf que bien sûr, un sapin devient impératif, si je ne veux pas contempler un mur de plastique quand je lève les yeux. Et d'autres arbres pour ne pas voir ça l'été et pour ne pas avoir l'impression de vivre dans un aquarium.
Les Russes voilent tellement leurs fenêtres qu'on ne voit plus rien à travers mais moi, quand je n'ai pas de voisins dont la vue plonge chez moi, je ne mets de rideaux que pour la nuit, car j'aime que ma maison soit emplie de lumière, et traversée de pans de ciel et de feuillages frissonnants. Evidemment, dans un cas comme cela, il ne reste plus que les doubles ou triples séries de voilages. Ou bien les écrans végétaux. S'enfermer derrière des rideaux, c'est aussi se couper du monde, et à force de se couper du monde, on devient un extraterrestre.
Cette vidéo apporte une réflexion différente et complémentaire, à voir avant qu'on ne la censure, en se demandant pourquoi on le fait si vite...
Je fais beaucoup de progrès avec Skountsev; en même temps, je vois à quel point tout cela demande d'investissement, quand on ne l'a pas sucé avec le lait de sa mère, pour ainsi dire déjà commencé à l'assimiler dans ses entrailles, comme c'était le cas autrefois. Il paraît que les enfants des cosaques Nekrasovtsi, qui avaient conservé leurs traditions 300 ans en Turquie, où ils s'étaient réfugiés après le schisme, les perdent depuis qu'ils sont dilués dans la Russie contemporaine, qui les perd également, avec sa paysannerie, bien que pas mal de jeunes y reviennent, en quête d'authenticité, en quête d'eux-mêmes. C'est déjà quelque chose, en France, ceux qui retournent à la terre sont loin de revenir à la tradition française.
Apprendre ces chansons et jouer de ces instruments développe beaucoup de facultés, évidemment la mémoire, la concentration, la coordination, le sens de la place du détail dans l'ensemble, l'attention à ce qu'on fait, et à ce que font les autres, l'adaptation à un rythme, en dehors naturellement des aspects artistiques, mais ces aspects artistiques découlent eux-mêmes de l'harmonie de tout le reste. Et ceux qui pratiquent cela depuis l'enfance ont indéniablement quelque chose de plus que ceux qui n'en ont aucune idée, et aucune tablette, aucun ordinateur ne développera une personnalité et son intelligence de manière aussi complète, surtout si l'on y ajoute les interactions avec le milieu naturel, et la vie spirituelle, à laquelle tout ceci introduit.
Je l'avais constaté sur les enfants que j'avais eu en maternelle deux ans de suite. Et pourtant, nous étions loin de pratiquer cela tout le temps, mais je crois que dans tout ce que je faisais avec eux, j'amenais précisément cet esprit qui relie les détails dans une harmonie supérieure, car c'est ainsi que bon an mal an, je me suis formée moi-même.
Je peux donc tranquillement assurer que notre éducation contemporaine, notre milieu contemporain servent principalement à fabriquer des crétins et des monstres. Ceux qui échappent à l'un et l'autre destin et restent normaux n'ont plus qu'à vivre plus ou moins comme des parias et à se trouver une niche écologique quand cela reste possible. Cela je l'ai toujours su. Dès qu'on m'a mise à l'école.
Ce milieu contemporain exerce d'énormes pressions sur les individus, même quand ils reçoivent une éducation normale. Il est très difficile de rester soi-même, de rester vrai, j'en faisais déjà l'expérience dans les années 70. Car on se retrouve dans une grande solitude. Et lorsqu'on est jeune, on a envie d'avoir des amis, d'avoir un compagnon ou une compagne.
Une jeune fille que j'avais eue en moyenne et grande section m'a retrouvée et m'envoie de temps en temps des lettres. Elle m'appelle toujours maîtresse... Elle m'avait dicté alors un ravissant petit poème, qui ressemblait à un haiku. C'était une petite fille avec de longs cheveux blonds, à moitié russe. Elle me dit qu'elle écrit toujours, grâce aux encouragements que je lui avais prodigués alors. J'ai beaucoup aimé tous ces enfants, ils avaient presque tous quelque chose, une espèce de grâce. Ceux de ces deux classes. Ils étaient de milieux dits privilégiés, ce qui ne rend pas forcément les choses plus faciles, car les parents ont souvent des attentes particulières...
Skountsev dit que les gousli ont un effet thérapeutique. C'est vrai, je le sens. A mon avis, ils font faire aux gouttes d'eau des cristallisations harmonieuses, et c'est un autre avantage du folklore, à un niveau qui n'est plus celui de l'apprentissage, mais de l'être. La musique traditionnelle exerce un effet bénéfique sur l'organisme de ceux qui la pratiquent et j'irais jusqu'à dire sur le milieu environnant. Mais elle déchaine souvent l'agressivité des pauvres décérébrés qui écoutent en boucle à tue-tête le tohu-bohu préfabriqué qu'on leur distille à longeur de radio et dans tous les restaurants et supermarchés. Ce sont ceux-là qui construisent des horreurs, scient des arbres séculaires, massacrent des animaux pour le plaisir, pataugent dans les tripes de la vie éventrée et profanée avec une sorte de frénésie grossière et sombre.
Un paysan et ses gousli. Quelle serenité et quelle dignité... né en 1904, contemporain de mon grand-père
Je suis ce matin allée faire une prise de sang, les analyses rituelles. J'ai trouvé une généraliste qui est en même temps cardiologue, dans un centre de diagnostic. Elle est sympathique, et cherche à soigner avant tout le terrain de son patient. Elle m'a confirmé que le masque à longueur de temps était une hérésie et tout, sauf une mesure médicale destinée à sauver les gens. Néanmoins, la pieuvre mondialiste empoisonne également la Russie, de gré ou de force, peut-être de force, car tout cela est moins oppressif que dans d'autres pays, où cela prend une tournure si inquiétante qu'il faut être extrêmement hypocondriaque ou complètement abruti pour ne pas soupçonner quelque chose de pas net.
J'ai noté que l'on ne faisait pas les tests covid sadiques qui se pratiquent en France, les gens doivent eux mêmes prélever dans le nez, le plus haut possible et dans la gorge, mais personne ne va les ramoner jusqu'au cerveau. En revanche, une vieille qui venait se faire tester, dûment masquée jusqu'aux yeux, me collait à la réception, m'interrompant pour demander des renseignements à la bonne femme de service, j'espère qu'elle n'était pas malade, car je ne comptais ni sur son masque à la con ni sur le mien pour éviter la contagion...
D'ailleurs le médecin m'a dit que je faisais bien de me tenir à l'écart des hôpitaux si ce n'était pas indispensable.
La fille qui m'a fait le prélèvement n'était pas fort aimable, la parole brève, et je ne pouvais pas voir son visage à cause du masque, mais je le devinais très fermé. A l'issue du processus, je lui ai dit merci. J'ai vu son regard s'illuminer comme celui d'un enfant.
Je pense que dans ce genre d'endroits, beaucoup de Russes prennent un air rébarbatif pour faire sérieux. J'ai constaté cela aussi dans les services d'immigration.
J'ai écrit à l'évêque pour lui communiquer mes réflexions, et il m'a répondu qu'il n'avait sans doute pas mis l'accent où il fallait mais qu'il n'était pas plus optimiste pour la Russie que moi pour la France. C'est drôle, moi si. Le moyen âge en Russie a duré jusque dans les années 60, il est encore proche, et puis il y a l'orthodoxie. Quelques braises dans l'âtre...
Voici ce que m'écrit un ami:
Le 2 octobre dernier, nous avons été à trois à Marseille.
Nous avions rendez-vous avec Sœur Minodora du saint monastère Sainte-Élisabeth de Minsk pour y emporter une icône de sainte Anne en route depuis plus d’un an ( !).
Le rendez-vous était à la petite salle située à côté de l’accueil de la basilique Notre-Dame de la Garde.
Sœur Minodora tenait en effet une petite exposition (comme chaque année) à cet endroit pour vendre les produits artisanaux du monastère.
Elle était dépitée car elle n’avait vu quasi personne depuis trois jours !
Notre-Dame de la Garde EST DEVENUE DESERTE, depuis la crise sanitaire (et le 2 octobre, nous étions pourtant déconfinés !).
Le personnel du magasin ne voit plus personne.
Les Marseillais ne montent plus prier.
Quant aux touristes, qui étaient des dizaines de milliers (arrivés principalement par les bateaux de croisière qui sont désormais interdits !), on ne les voit plus.
Et cette situation risque de durer.
Tu peux expliquer cela à ton évêque : il perdra ainsi quelques illusions…
C’est, une fois encore, pour ce qui concerne la basilique Notre-Dame de la Garde (mes réticences quant au tourisme de masse, destructeur de l’environnement tout autant que du patrimoine culturel, religieux… sont énormes et je me réjouis de la diminution de l’impact environnemental du tourisme de masse), les « fidèles » représentent aujourd’hui très exactement le degré de « fidélité » à Notre Dame de la Garde…
Pour le reste, gardons intacte notre Espérance en Dieu !
Iakov m'a téléphoné de Rostov, il me dit que là bas aussi, on commence à tout saccager, et il médite de se retirer à la campagne, loin des cottages et des châteaux américains. Là bas aussi, on convoite les rives du lac Nero. Ces vénérables villes historiques, si elles perdent leur visage, priveront les générations russes futures d'un repère essentiel, de la beauté léguée par leurs ancêtres, cette beauté que détestent spontanément ceux qui n'en ont pas cultivé en eux les récepteurs sensibles. Une âme privée de beauté l'est souvent de vérité et de bonté, de profondeur. Elle devient grossière et stupide, banale et vulgaire, et aisément malléable. Un être privé d'ancêtres et de mémoire n'a plus aucun ancrage dans la vie, dans la dimension cosmique de la vie.
Conduisant ma voiture à travers les rues de Pereslavl, je songeais que la ville était déjà si abîmée qu'on ne la reconnaissait plus. Elle reste un tout petit peu elle-même du côté du val, la fortification de terre médiévale, et des églises du centre, et puis de la rivière et du lac. Les maisons traditionnelles ont presque complètement disparu, soit défigurées, soit remplacées par des châteaux arméniens, des cottages boursouflés, des cabanes plastifiées.
Le monde qui s'annonce, celui des concombres masqués dans les débris profanés de l'histoire humaine, est si affreux qu'on ne sait où le fuir. Sans doute déjà dans une autre dimension. Certains vont méditer dans des endroits sauvages encore beaux, mais les satanistes au pouvoir font tout pour les en empêcher. D'autres lisent, créent, mais là encore, les gnomes ferment les librairies, les lieux de culture et de rencontre. Même la famille, dernier et plus sûr refuge de l'individu persécuté par une société inhumaine et folle, est menacée par les pervers qui nous dirigent.
On m'a envoyé une vidéo d'une Russe installée en Italie. On y expliquait que sans recourir à l'injection de nanoparticules dans nos organismes, nous étions déjà sous l'influence permanente d"ondes agressives, néfastes et indiscrètes, mais que chacun d'entre nous avait le pouvoir de les contrarier et de créer des ondes antagonistes. Ce que l'intelligence artificielle cherche à créer, une interconnection permanente entre les machines, les individus isolés, et le pouvoir des surhommes transhumanistes, parodie dans le registre affreux et contrefait de Frankenstein et du golem, ce que Dieu et la nature offrent de toute éternité à l'homme et à toutes les créatures, dans un registre bénéfique, à la fois organique et spirituel; car à part le monde mécanique et désespérant, et profondément laid, de l'homme technologique luciférien, tout est sacré dans l'univers, tout est baigné par l'Esprit, "que chaque souffle loue le Seigneur"... Tout ce qui vit dans cette dimension cosmique de l'Esprit est beau et engendre de la beauté. Tout ce qui s'en exclut est laid et produit des monstres.
Parallèlement, j'ai vu une vidéo d'un intellectuel marxiste qui voyait en la tentative d'asservissement et peut être d'anéantissement des masses par les "élites" richissimes au pouvoir exorbitant, le refus acharné d'accepter l'inévitable effondrement du système capitaliste, et d'une certaine manière, je pense que c'est vrai, que toute cette enflure démesurée de la civilisation technologique capitaliste, qui n'est pas viable, qui viole sans arrêt la vie, et a fait tant de victimes, aussi bien parmi les hommes que parmi les animaux qui peuplent la terre, est en train de retomber, de basculer, de dérailler, et que ceux qui cherchent à nous manipuler ne pourront empêcher l'échafaudage de s'écrouler également sur leurs têtes. En ce sens, oui, notre monde ne sera plus "comme avant", et nous sommes en train de détruire aussi les traces de ce qui était avant cet avant, soit celles d'un monde encore normal et équilibré. Tout ce que nous pourrons sauver, nous servira de foyer dans les ténèbres; de lumière, de chaleur.
Beaucoup de gens qui se croient réalistes et me considèrent sans doute comme une passéiste et une illuminée, sont à mon avis justement dans le déni d'un réel qu'ils ne sont pas prêts à accepter, car ils ont été entièrement modelés par cette modernité capitaliste technologique cupide et si on la leur enlève, ils ne leur reste plus rien. Ceux qui voient la réalité telle qu'elle est sont ceux qui nous proposent un retour à la vie ancestrale améliorée par des trouvailles récentes, quand c'est encore possible et si c'est encore possible, mais on ne donne à ceux-là ni audience ni moyens. "Nous n'allons pas vivre comme des Amish", s'est écrié Macron. Mais si, si, c'est ce qu'il faudrait faire, ce serait la seule issue, comme des Amish, des vieux-croyants ou des agroécologistes. Tant que nous ne l'aurons pas compris, nous continuerons à nous préparer un cauchemar inimaginable.
Si je soutiens tellement la pratique du folklore, c'est qu'elle rétablit entre les gens une communication saine, entre les gens et aussi avec le milieu environnant, et avec les générations précédentes. Elle recentre, elle relie. Il en est de même d'une religion bien vécue. Ce n'est pas un hasard, si l'on ridiculise le folklore, si on vilipende "les religions", si on casse la famille et les valeurs éternelles, si on détruit le patrimoine, si on déconstruit la culture, et même le langage, si l'on poursuit en hélicoptère un promeneur solitaire en forêt, alors que les concombres masqués s'entassent dans le métro ou les supermarchés, si l'on interdit l'accès aux lieux de culte. Il faut nous empêcher de contrarier les sortilèges du Mordor par la réunion des ondes bénéfiques de la culture, de la prière, de l'amour, de la création, de l'émulation, de la contemplation. Quand en Italie, des gens jouaient de la musique sur leur balcon, pendant le confinement, ils faisaient de la résistance. En réalité, pour combattre le monstre obèse aux mille bras qui entenèbre toute notre vie et propage jusque dans nos maisons ses pseudopodes indiscrets, il nous faut créer des égrégores bénéfiques de cet ordre. Pratiquer des arts, de préférence en commun, prier tous ensemble à la même heure, faire de la musique d'un balcon à l'autre. Quelqu'un a proposé de couper l'éléctricité pendant une demie heure. Oui, par exemple, couper l'électricité, allumer des bougies, et prier, ou chanter, ou dire des contes à plusieurs, ou se marrer. Et puis rallumer. Périodiquement.
Je vais essayer de faire venir Skountsev pour un stage pour les cosaques, en vue de l'organisation ultérieure de cours sur Skype à trois personnes, pour que cela fasse moins cher, et pour chanter en choeur. Skountsev, victime de toutes les mesures covidiennes, est fauché comme les blés, les cours qu'il me donne contribuent à le tirer d'affaire, mais ils sont aussi pour moi un moyen de ne pas succomber à cette chape qui nous tombe dessus. Les cours à distance qu'ils nous installent pour nous isoler peuvent devenir un moyen de nous réunir.
Et puis pour les plus jeunes, il faut tourner le dos aux villes et à la vie qu'on nous y propose. L'intelligent et profond docteur Fouché fait de la permaculture. Il faut refuser en bloc tout le système, avec ceux qui nous l'imposent. Et arrêter de croire qu'il est une fatalité.
Je suis en train d'apprendre cette chanson de quête, avec Skountsev. On chantait ce genre de chansons dans la période entre Noël et la Théophanie, on allait de maison en maison demander des friandises. Etant donné son contenu, elle est d'avant Pierre le Grand, car la résidence du tsar est encore à Moscou, et il y est question des guerres avec les Tatars, elle remonte vraisemblablement à Ivan le Terrible.