Trombes d'eau. Mais j'ai eu le temps de partir me baigner à l'étang d'un village, à un quart d'heure vingt minutes de chez moi. C'est la deuxième fois seulement que j'en ai la possibilité. Il faisait très doux, mais l'eau n'était pas très chaude, je me suis attardée autant que j'ai pu, savourant le silence, la paix, la solitude, contemplant un rapace qui tournait dans un ciel nacré, et puis l'église que l'on voit très bien, quand on s'éloigne de la berge, une église que je dirais du XVII°, ou peut-être début XVIII°, avec des murs blancs et des coupoles argentées. Je l'ai connue en ruines, et je rêvais de la voir restaurer, c'est sans doute grâce au monastère saint Nicétas que c'est chose faite. En revanche, les maisons moches ont surgi comme des champignons, avec les auvents en plastique et toutes ces sortes de choses. Le pire, c'est que la vue sur l'étang quand on arrive, et qui devait composer un merveilleux tableau russe, est tranchée par une horrible palissade rouge, derrière laquelle on a planté n'importe comment des arbres disparates qui n'auront pas la place de pousser. La cerise sur le gâteau de tout ce massacre est constituée par deux cigognes factices. Sur la partie en grillage qui jouxte l'étang, un écriteau prie les visiteurs de laisser l'endroit propre, ce qui est naturellement la moindre des choses. Le jardin lui-même, bien qu'immense, est tondu à mort. Un jardin qui dit à la nature, au cosmos, à la création: "Ote-toi de là que je m'y mette", comme d'ailleurs l'ensemble des civilisations nées de la modernité. Même les arbres véritables y semblent aussi factices que les cigognes.
On me fait le reproche de ne pas aborder les vrais problèmes, dont dérive le mauvais goût qui suscite mes réactions répétées et peut-être lassantes, mais il me semble que sur ces raisons je me suis largement penchée, car cela ne me paraît pas une question accessoire, c'est un symptôme. Je ne me répéterai pas ici, je me contenterai de placer le libellé "mauvais goût" a toutes les chroniques qui en parlent!
L'équipe de Gilles, des Arméniens, m'ont fait quelques derniers travaux, surtout de plomberie, car c'était la cata complète. Tout cela pour un prix si modique, en comparaison de celui de tous ceux qui ont travaillé chez moi, bien ou mal et plutôt mal que bien, que j'en suis restée sans voix. "Ils n'ont aucune vergogne", m'a dit l'artisan Gueorg.
Le soleil revenant vers le soir, j'ai fait un tour parmi mes astilbes, que je ne vois pas fleurir, avec ce temps pourri, et j'ai aperçu, sur l'écrin de leurs plumettes roses, le bijou mordoré d'un scarabée vert.
En complément de ce que j'ai dit dans ma chronique précédente, voici l'article de Boris Karpov sur Strelkov: https://rusreinfo.ru/fr/2023/07/les-raisons-de-larrestation-digor-strelkov/
Je ne dis pas que je sois 100% d'accord, je pense que Strelkov a été très maltraité, d'une manière générale. Personnellement, j'ai pris le parti, depuis le début de l'intervention, de faire confiance au gouvernement, une confiance relative, conformément à ce que j'ai dit dans l'avant dernière chronique.
Peskov a démenti le bombardement de l'église à Odessa. Ce sont des missiles de défense anti aérienne ukrainiens qui sont tombés dessus, intentionnellement ou non. Les églises ne font pas partie des objectifs des bombardements russes...
Sur facebook, ce post qui ne manquera pas d'intéresser les orthodoxes autant que la cathédrale bombardée, n'est-ce pas?
Je prie chaque jour et j'ai inclus cet homme dans mes prières depuis la lecture de votre post Facebook mais je ne sais pas comment prononcer son nom . J'imagine que cela n'est pas forcément très important.
RépondreSupprimerNon, mais cela se prononce comme cela s'écrit, c'est le nom latin du centurion qui gardait la croix du Christ, Longin.
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