«…Il faut couper la tête à au moins une centaine de Romanov (8 décembre 1911) ; « dans les autres pays il n’existe pas de demi fou comme Nicolas » (14 mai 1917) ; « le simple d’esprit Nicolas Romanov » (22 mai 1917) ; « l’idiot Romanov » (12 mars, 13 et 29 avril 1918) ; « le monstre idiot Romanov » (22 mai 1918) etc, etc.
«…Il faut déclencher une terreur
massive sans pitié contre les koulaks, les popes et les gardes blancs ;
enfermer les éléments douteux dans des camps de concentration en dehors de la
ville ».
«… Il faut bander toutes nos forces,
constituer un triumvirat de dictateurs (vous, Markine et autres), déclencher tout
de suite une terreur massive, fusiller et emporter des centaines de prostituées,
de soldats ivrognes, d’anciens officiers etc.
Il faut donner un exemple. 1) Pendre (obligatoirement pendre, pour que le peuple
le voit) 100 koulaks, riches, buveurs de sang connus. 2) Publier leurs noms. 3) Leur enlever tout le blé 4) Désigner des otages, selon
mon télégramme d’hier. Faire en sorte qu’à des centaines de verstes alentour, le
peuple voit, tremble, sache et crie : ils étranglent et étrangleront les
koulaks buveurs de sang. Télégraphiez la réception et l’exécution ».
«…je conseille de nommer ses chefs, et de fusiller les comploteurs et les
hésitants, sans rien demainder à personne ni permettre d’hésitation idiote. ».
« D’après moi, il ne faut pas plaindre la ville et remettre à plus tard,
car une extermination impitoyable est indispensable ».
« Il faut à tout prix et de toutes vos forces nous aider le plus vite possible
à achever les cosaques. »
« Pour ce qui est des étrangers, je conseille de ne pas se presser de les exiler. N’est-il pas mieux de les mettre en camps
de concentration… »
« Sous l’aspect de « verts » (nous leur mettrons après cela
sur le dos) nous ferons 10 ou 20 verstes et pendront les koulaks, les popes,
les propriétaires terriens. Une prime de 100 000 roubles pour chaque pendu ».
« … Faire la paix avec « Nicolas » est stupide, il faut
rameuter toute la tchéka pour fusiller ceux qui ne sont pas venus au travail à
cause de « Nicolas ».
« Tout bon dieu est de la nécrophilie… Toute idée religieuse, toute
idée à propos de tout bon Dieu, toute coquetterie au sujet du bon dieu est une
abomination inexprimable… la plus dangereuse des abominations, la « contagion »
la plus vile ».
« Je vois avec horreur, je le jure, avec horreur, que l’on parle de
bombes depuis plus de six mois et qu’on n’en a pas fait une seule !... Que
tous s’arment immédiatement eux-mêmes comme ils peuvent, qui d’un revolver, qui
d’un couteau, qui d’un chiffon et de kérosène pour mettre le feu… Que les uns assassinent
un gros lard, les autres fassent sauter un poste de police, que d’autres encore
braquent une banque pour confisquer des fonds… que chaque détachement apprenne
lui-même au moins à tabasser des policiers, les dizaines de victimes seront rachetées
au centuple, par les combattants expérimentés qu’elles vont donner… Même sans armes, les détachements peuvent
jouer un grand rôle… en se rassemblant en haut des immeubles, aux étages
supérieurs, et en jetant des pierres aux troupes, en les aspergeant d’eau
bouillante… (achats de toutes sortes d’armes et d’obus, recherche d’appartements
bien situés pour les combats de rue : pratiques pour combattre depuis les
hauteurs, pour stocker des bombes ou des pierres etc. ou de l’acide, pour en
arroser les policiers… assassinat d’espions, de policiers, de gendarmes,
explosion de postes de police, libération des prisonniers, confiscation des
moyens financiers du gouvernement… on mène de telles opérations déjà partout… Les
détachements de l’armée révolutionnaire doivent tout de suite apprendre qui, où
et comment constituer des centuries noires, et ensuite à ne pas se limiter aux
sermons (c’est utile, mais cela ne suffit pas), mais à entrer dans la force
armée, tabassant les tchernosotentsi, les tuant, faisant exploser leurs
quartiers généraux etc. etc. ».
Devinez de qui sont ces citations ?
Ce florilège est suivi du témoignage personnel du père Gamaris :
« Mon père, membre du RSLDP depuis 1937, faucon de Staline a laissé
ses mémoires. Je craignais d’y lire quelque chose dans le genre de ce qu’Elena
écrit : des titres du journal la Pravda. Je suis allée sur la Volga, j’ai
ouvert son cahier… et me suis mis à pleurer : mon père avait écrit la
vérité. Comment on voulait recevoir la terre, comment on avait spolié les paysans
et les avait acculés à l’esclavage du kolkhose, la famine organisée de 1933,
quand il s’échappa de la ville repue de Leningrad avec un sac de nourriture à
travers les détachements de gardes pour se rendre dans le village de Grebeni,
de la région de Kiev, et sauver ses parents et ses frères qui mouraient de
faim. C’est à lui que je fais le plus confiance. Les slogans et les
mensonges sur Lénine, on les apprenait à l’institut, et j’ai passé avec mention
très bien l’examen de « communisme scientifique » auprès du
professeur Korostach. Je crois ma grand-mère maternelle, Irina Nilovna,
paysanne d’Orlov, qui se rappela toute sa vie son existence sous le tsar comme
d’un paradis, comment le propriétaire terrien la payait en tchervontsi d’or
pour son travail, quelle abondance dans les boutiques, et elle se souvenait
comme d’un enfer son esclavage du kolkhose, le labeur non pour des tchervontsi
ni pour de l’argent mais pour une croix marquant sa journée sur le cahier d’un
comptable non russe. « Lénine, c’est l’antéchrist qui aurait pu devenir l’antéchrist
principal, mais le sang des martyrs a éteint cette flamme infernale, qu’il a
allumé à son « Etincelle » (Iskra : publication de Lénine en
exil) me dit un jour, dans les années 70, une grande figure de l’Eglise.
Le père Gamaris, d'origine ukrainienne, est un soutien actif de la cause du Donbass et un patriote russe. J'ai trouvé sur son fil de nouvelles, et traduit, beaucoup de témoignages concernant l'Ukraine et les exactions du gouvernement de Kiev.
Les témoignages que je publie ne proviennent ni de dissidents, ni de Soljenitsyne, ni de la propagande occidentale, mais de Russes qui s'expriment sur Facebook, de journaux russes, ou souvent d'amis que je connais personnellement, qui ne sont pas des libéraux et dont je ne mets pas une seconde la parole en doute.
tableau de Boris Koustodiev |