C'est Olga Kalashnikova qui me l'avait montrée la première fois: une église neuve, qui avait l'air d'un ornement pour un arbre de Noël: quelque chose de joyeux, de brillant et de féerique destiné à plaire aux enfants, c'est-à-dire moi, qui n'ai jamais su vieillir.
Depuis plusieurs mois, je me dis qu'il me faudrait y aller, car les cosaques y vont, et le prêtre a la réputation d'être actif et sympathique.
Et voilà qu'ici, en France, l'église vient me faire Signe: Yelena Chadounts, collaboratrice du musée local, a mis quelques photos de son intérieur sur Facebook. En réalité, tout en me doutant que c'était elle, je n'en étais pas sûre car je croyais que mon jouet de Noël était consacré à la Nativité de la Mère de Dieu et non à la Mère de Dieu du Signe (un de mes modèles d'icône préférés): que cette église m'a paru jolie, comme un livre enluminé... et les icônes sont belles.
Après enquête, oui, c'est bien elle, que j'avais photographiée déjà moi-même de l'extérieur:
Il y a parfois des Signes auxquels il faut prêter attention. Ainsi, lorsque je cherchais une paroisse à Moscou, une mendiante à qui je tendais la pièce m'avait regardée intensément en me disant: "Il te faut aller vénérer l'icône de la Mère de Dieu "apaise mes souffrances"." Or quand j'avais rencontré le père Valentin, et mis le pied dans l'église où il officiait alors, il s'était avéré que le principal objet sacré en était une icône miraculeuse de la Mère de Dieu "apaise mes souffrances".
Quand j'ai acheté le disque de Skountsev que j'écoutais en boucle, j'avais vu à Paris un ami russe qui l'avait rencontré dans sa paroisse parisienne et en avait conservé l'adresse: c'est ainsi que j'ai découvert la Russie vivante des ethnomusiciens.
Cette église a une histoire intéressante. Construite en 1788 sur l'emplacement d'une église antérieure bâtie par la femme de Dmitri Donskoï, Yevdokia, elle fut détruite par les soviétiques et transformée en magasin de spiritueux. Dans les années 90, ce magasin privatisé devint la propriété d'Alexandre Gromyko, notable local et athée convaincu. Mais voilà que tombé malade, il obéit à la suggestion de sa femme et alla voir "l'ancienne" Lioubouchka, folle-en-Christ dont j'ai déjà entendu parler. Elle lui dit qu'il aurait beaucoup d'argent et une belle église. Il n'accorda pas grande importance à ces prédictions. Ses affaires commencèrent à aller très bien et un ami lui dit un jour: "Tu sais pourquoi ton magasin prospère de cette manière? C'est qu'il est construit sur les fondations d'une église." Alexandre Gromyko en éprouva un véritable choc et se souvint des paroles de Lioubouchka.
Le magasin fut bientôt fermé et détruit, et une nouvelle église commença à s'élever sur les fondations de l'ancienne.
Cette histoire me démontre à quel point, malgré les apparences et les destructions, la souche de la Russie reste vivace, et cela me donne de l'espoir. Voilà un pays où un marchand de vins et spiritueux athée s'en va voir une folle-en-Christ et s'avère capable de fermer son magasin pour rebâtir une église profanée.
J'ai trouvé une page vkontakte (https://vk.com/club123583002)
consacrée à cette paroisse, avec des photos. On y organise, semble-t-il régulièrement des pèlerinages, ce qui me permettra peut-être d'aller, par exemple, aux Solovki ou à Valaam.
Depuis plusieurs mois, je me dis qu'il me faudrait y aller, car les cosaques y vont, et le prêtre a la réputation d'être actif et sympathique.
Et voilà qu'ici, en France, l'église vient me faire Signe: Yelena Chadounts, collaboratrice du musée local, a mis quelques photos de son intérieur sur Facebook. En réalité, tout en me doutant que c'était elle, je n'en étais pas sûre car je croyais que mon jouet de Noël était consacré à la Nativité de la Mère de Dieu et non à la Mère de Dieu du Signe (un de mes modèles d'icône préférés): que cette église m'a paru jolie, comme un livre enluminé... et les icônes sont belles.
Après enquête, oui, c'est bien elle, que j'avais photographiée déjà moi-même de l'extérieur:
Il y a parfois des Signes auxquels il faut prêter attention. Ainsi, lorsque je cherchais une paroisse à Moscou, une mendiante à qui je tendais la pièce m'avait regardée intensément en me disant: "Il te faut aller vénérer l'icône de la Mère de Dieu "apaise mes souffrances"." Or quand j'avais rencontré le père Valentin, et mis le pied dans l'église où il officiait alors, il s'était avéré que le principal objet sacré en était une icône miraculeuse de la Mère de Dieu "apaise mes souffrances".
Quand j'ai acheté le disque de Skountsev que j'écoutais en boucle, j'avais vu à Paris un ami russe qui l'avait rencontré dans sa paroisse parisienne et en avait conservé l'adresse: c'est ainsi que j'ai découvert la Russie vivante des ethnomusiciens.
l'intérieur de l'église par Yelena Chadounts |
Le magasin fut bientôt fermé et détruit, et une nouvelle église commença à s'élever sur les fondations de l'ancienne.
Cette histoire me démontre à quel point, malgré les apparences et les destructions, la souche de la Russie reste vivace, et cela me donne de l'espoir. Voilà un pays où un marchand de vins et spiritueux athée s'en va voir une folle-en-Christ et s'avère capable de fermer son magasin pour rebâtir une église profanée.
J'ai trouvé une page vkontakte (https://vk.com/club123583002)
L'église précédente, en 1930 |