Il a fallu aujourd'hui aller porter Rosie dans sa pension provisoire, chez Olga la dresseuse de chiens. Elle se souvenait de la fois précédente, et bien qu'elle ait de l'affection pour Olga, elle n'a manifesté aucun enthousiasme. Elle a essayé de se défiler, et une fois sur place, m'a jeté un regard lamentable, mais sans doute a-t-elle compris, instruite par l'expérience, que le séjour serait provisoire, je l'espère...
Je me suis résolue à demander à la voisine Violetta de nourrir les chats. Elle ne demandait que ça, et me l'avait proposé plusieurs fois, c'est comme on dit ici, une personne "qui me veut du bien". J'ai eu droit en dix minutes à dix conseils et à dix remarques sur mon comportement, ma façon de vivre, de traiter mes plantes et de négocier avec les artisans.
Je n'ai aucune envie de partir. Je me réjouis de voir mes Français apparentés ou amis, les amandiers en fleurs, mais il fait beau ici, en ce moment, c'est le soleil sur la neige, et même, sans manteau, l'après-midi, je n'avais pas froid, des chatons grossissent sur les branches de bouleaux... J'aimerais choisir mon moment...
Enfin, comme n'a pas manqué de me l'apprendre la voisine Violetta, "dans la vie, on ne fait pas ce qu'on veut." Et qui sait, il sera peut-être providentiel pour moi d'être partie maintenant et pas quinze jours plus tard, nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve...
A l'occasion du transfert de Rosie à Olga, je me suis rendu compte qu'elle habitait à côté d'une maison que j'avais visitée, sous le monastère Goritski. Elle était petite, il fallait prévoir un agrandissement pour une salle de bains, il y avait le gaz, mais pas de commodités, les murs étaient d'une construction légère. Mais quelle vue elle avait sur ce splendide monastère....
Le point de vue reste beau de chez Olga, mais au pied même de ce magnifique ensemble, toutes les jolies isbas anciennes que j'avais dessinées autrefois sont remplacées par des horreurs banales, mastoques, à trois étages, un vrai massacre. De plus, ces horreurs ont des terrains qui escaladent la pente et la coupent en ligne droite de leurs affreuses palissades en tôle métallique. S'il y a un architecte responsable à la municipalité je ne sais pas où il a les yeux. Sans doute sur son compte en banque.
Rouslane est venu s'occuper de son chauffage, enfin du mien, et me faire un peu de bricolage et la conversation. Il voit l'effet de la Providence en toutes choses, même les plus mauvaises, l'invasion mongole a protégé la Russie de l'occident, le communisme aussi, et sans doute n'a-t-il pas tort. Je lui ai dit: "En réalité, votre communisme a été russifié, c'est ce qui l'a rendu supportable, et puis vous savez, toute mauvaise chose a parfois quelques bons effets secondaires, comme les poisons violents quand on les dilue..."
En lisant certains commentaires d'intellectuels russes distingués cet après midi sur Facebook, je me suis fait la réflexion que je préférais amplement discuter avec mon plombier: plus russe, plus original, plus centré sur l'essentiel que nous soyons ou non d'accord, et plus tolérant.
Comme je lui parlais des effets bénéfiques du folklore à tous points de vue, il a résolu de me présenter à l'évêque, qui soutient la cause. "Puisque vous avez choisi notre patrie qui est maintenant la vôtre, il faut que vous réalisiez ce que vous êtes venue y faire et que vous y soyez utile..."
Il se peut que des relations du café français logent plus ou moins chez moi de temps en temps, ce qui tiendra compagnie à mes chats, car je suis malade de les laisser, ces abrutis de chats... et aussi la pauvre Rosie.
Donc, je pars...
Je me suis résolue à demander à la voisine Violetta de nourrir les chats. Elle ne demandait que ça, et me l'avait proposé plusieurs fois, c'est comme on dit ici, une personne "qui me veut du bien". J'ai eu droit en dix minutes à dix conseils et à dix remarques sur mon comportement, ma façon de vivre, de traiter mes plantes et de négocier avec les artisans.
Je n'ai aucune envie de partir. Je me réjouis de voir mes Français apparentés ou amis, les amandiers en fleurs, mais il fait beau ici, en ce moment, c'est le soleil sur la neige, et même, sans manteau, l'après-midi, je n'avais pas froid, des chatons grossissent sur les branches de bouleaux... J'aimerais choisir mon moment...
Enfin, comme n'a pas manqué de me l'apprendre la voisine Violetta, "dans la vie, on ne fait pas ce qu'on veut." Et qui sait, il sera peut-être providentiel pour moi d'être partie maintenant et pas quinze jours plus tard, nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve...
A l'occasion du transfert de Rosie à Olga, je me suis rendu compte qu'elle habitait à côté d'une maison que j'avais visitée, sous le monastère Goritski. Elle était petite, il fallait prévoir un agrandissement pour une salle de bains, il y avait le gaz, mais pas de commodités, les murs étaient d'une construction légère. Mais quelle vue elle avait sur ce splendide monastère....
Le point de vue reste beau de chez Olga, mais au pied même de ce magnifique ensemble, toutes les jolies isbas anciennes que j'avais dessinées autrefois sont remplacées par des horreurs banales, mastoques, à trois étages, un vrai massacre. De plus, ces horreurs ont des terrains qui escaladent la pente et la coupent en ligne droite de leurs affreuses palissades en tôle métallique. S'il y a un architecte responsable à la municipalité je ne sais pas où il a les yeux. Sans doute sur son compte en banque.
Rouslane est venu s'occuper de son chauffage, enfin du mien, et me faire un peu de bricolage et la conversation. Il voit l'effet de la Providence en toutes choses, même les plus mauvaises, l'invasion mongole a protégé la Russie de l'occident, le communisme aussi, et sans doute n'a-t-il pas tort. Je lui ai dit: "En réalité, votre communisme a été russifié, c'est ce qui l'a rendu supportable, et puis vous savez, toute mauvaise chose a parfois quelques bons effets secondaires, comme les poisons violents quand on les dilue..."
En lisant certains commentaires d'intellectuels russes distingués cet après midi sur Facebook, je me suis fait la réflexion que je préférais amplement discuter avec mon plombier: plus russe, plus original, plus centré sur l'essentiel que nous soyons ou non d'accord, et plus tolérant.
Comme je lui parlais des effets bénéfiques du folklore à tous points de vue, il a résolu de me présenter à l'évêque, qui soutient la cause. "Puisque vous avez choisi notre patrie qui est maintenant la vôtre, il faut que vous réalisiez ce que vous êtes venue y faire et que vous y soyez utile..."
Il se peut que des relations du café français logent plus ou moins chez moi de temps en temps, ce qui tiendra compagnie à mes chats, car je suis malade de les laisser, ces abrutis de chats... et aussi la pauvre Rosie.
Donc, je pars...
Bon voyage monsieur du Molay,
RépondreSupprimerÀ st Malo débarquez sans naufrage,
Bon voyage monsieur du Molay et revenez si le pays vous plaît.
Il y a certainement une chansonnette russe pleine d'espérance pour accompagner les globe trotters.
Dernière ligne droite avant l'obtention du précieux sésame. Bon voyage Laurence au pays de la "debacle".
Merci!
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