J'avais depuis longtemps envie d'aller visiter Iouriev-Polski, une autre vieille ville russe, à 60 km de Pereslavl (toutes les vieilles villes russes sont plus ou moins éloignées les unes des autres par 60 km, une journée à cheval). Et comme il faisait beau et que ce sont les derniers jours de "l'automne d'or" (suivi de l'automne gris, sombre et sinistre de novembre), je me suis décidée.
Rita, me voyant me préparer, s'est jetée sur son sac, me montrant par toute une pantomime qu'on ne pouvait pas la laisser. J'ai pris le sac, avec Rita dedans. Rosie, dehors, jouait avec sa soeur Eva et quelque mauvais garçon.
La route de Iouriev-Polski est très jolie, car elle traverse des espaces dégagés infinis. De grandes fontaines de feuillages phosphorescents bordaient la route grise, des cascades jaunes et frémissantes, avec encore des reflets d'un vert épuisé ou des rougeoiements intenses. Je voyais surgir de tout cela parfois des coupoles brillantes ou un élégant clocher, comme celui d'Elizarovo, le fief de mon héros Fédia. Beaucoup d'églises restaurées plus ou moins, essentiellement par le monastère saint Nicétas. J'ai attendu au moins vingt minutes à un passage à niveau et acheté un seau de cèpes à une vieille qui titubait le long des voitures à l'arrêt, cet été, je lui avais pris des pommes...
Iouriev-Polski est une petite ville assez morne, un peu délabrée mais encore peu ravagée par les cottages et les châteaux américains, sans doute faute de moyens. Le centre sent le XIX° siècle. Arrivée devant le beau monastère, en voie de restauration, j'ai vu que pas de chance, le musée fermait justement le mardi. Or il semble intéressant, avec des expositions variées. Il me faudra revenir. A Rostov non plus, la première fois, je n'avais pu visiter les musées.
A l'intérieur du monastère, le jardin avait du charme, et des allées en bois, comme depuis la nuit des temps en Russie. J'ai suivi ensuite le "val", cette butte de terre qui supportait autrefois les fortifications en bois de la ville. J'ai essayé de faire sortir la mijaurée de son sac, elle s'est assise d'un air boudeur et perplexe, pas question pour elle de se déplacer en terrain inconnu. Son ex ne devait pas la promener.
Depuis le val, j'avais une jolie vue sur le monastère et la ville, une ville oubliée entre Vladimir et Pereslavl, pleine d'espaces verts, mais il ne semble pas s'y passer grand chose, Pereslavl me paraît un endroit plus vivant.
Au moment de quitter l'endroit, je sens mon chignon qui s'effondre. J'avais voulu faire un vrai chignon, avec des épingles, je suis un garçon manqué qui vieillit mal, il faut dire que le surpoids va mal aux garçons manqués... Une jeune femme aurait pu d'un fier mouvement de tête dégager toute sa lourde chevelure et continuer ainsi, mais une grand-mère peut difficilement se le permettre. Dans la voiture, j'ai laborieusement tortillé tout cela, puis j'ai fini par me coller un foulard rouge sur la tête avec les cheveux dedans. Et les épingles!
Rita, me voyant me préparer, s'est jetée sur son sac, me montrant par toute une pantomime qu'on ne pouvait pas la laisser. J'ai pris le sac, avec Rita dedans. Rosie, dehors, jouait avec sa soeur Eva et quelque mauvais garçon.
La route de Iouriev-Polski est très jolie, car elle traverse des espaces dégagés infinis. De grandes fontaines de feuillages phosphorescents bordaient la route grise, des cascades jaunes et frémissantes, avec encore des reflets d'un vert épuisé ou des rougeoiements intenses. Je voyais surgir de tout cela parfois des coupoles brillantes ou un élégant clocher, comme celui d'Elizarovo, le fief de mon héros Fédia. Beaucoup d'églises restaurées plus ou moins, essentiellement par le monastère saint Nicétas. J'ai attendu au moins vingt minutes à un passage à niveau et acheté un seau de cèpes à une vieille qui titubait le long des voitures à l'arrêt, cet été, je lui avais pris des pommes...
Iouriev-Polski est une petite ville assez morne, un peu délabrée mais encore peu ravagée par les cottages et les châteaux américains, sans doute faute de moyens. Le centre sent le XIX° siècle. Arrivée devant le beau monastère, en voie de restauration, j'ai vu que pas de chance, le musée fermait justement le mardi. Or il semble intéressant, avec des expositions variées. Il me faudra revenir. A Rostov non plus, la première fois, je n'avais pu visiter les musées.
A l'intérieur du monastère, le jardin avait du charme, et des allées en bois, comme depuis la nuit des temps en Russie. J'ai suivi ensuite le "val", cette butte de terre qui supportait autrefois les fortifications en bois de la ville. J'ai essayé de faire sortir la mijaurée de son sac, elle s'est assise d'un air boudeur et perplexe, pas question pour elle de se déplacer en terrain inconnu. Son ex ne devait pas la promener.
Depuis le val, j'avais une jolie vue sur le monastère et la ville, une ville oubliée entre Vladimir et Pereslavl, pleine d'espaces verts, mais il ne semble pas s'y passer grand chose, Pereslavl me paraît un endroit plus vivant.
Au moment de quitter l'endroit, je sens mon chignon qui s'effondre. J'avais voulu faire un vrai chignon, avec des épingles, je suis un garçon manqué qui vieillit mal, il faut dire que le surpoids va mal aux garçons manqués... Une jeune femme aurait pu d'un fier mouvement de tête dégager toute sa lourde chevelure et continuer ainsi, mais une grand-mère peut difficilement se le permettre. Dans la voiture, j'ai laborieusement tortillé tout cela, puis j'ai fini par me coller un foulard rouge sur la tête avec les cheveux dedans. Et les épingles!
Je soupçonne que l'église en bois a été démontée dans un village puis remontée dans le monastère |
Cette maison a le style des maisons de marchands, rez-de-chaussée en briques, étage en bois. |
Depuis le val |