Faut-il se sentir en communion avec ceux qui soutiennent celui-ci?
Le "patriarche" Philarète reconnu par le patriarche Bartholomée:
"Le Donbass doit racheter dans le sang et la souffrance le péché d'avoir voté pour la fédéralisation de l'Ukraine"
Ou bien celui-là?
"Je voudrais m'adresser à tous les croyants orthodoxes d'Ukraine. Ne craignez rien, soyez fermes dans votre amour pour Dieu, gardez la pureté de la foi orthodoxe qui nous est chère et mène à Dieu. Aimez-vous les uns les autres, supportez-vous les uns les autres, aidez-vous les uns les autres. Le mal passera, et le bien vivra éternellement. Si nous supportons tout, vivons de notre amour pour tout, et les uns pour les autres, alors aucun mal n'aura raison de nous. Dieu est le Dieu de la force. Et le mal n'a pas de force. Vivez avec Dieu! Et nous serons joyeux, heureux et bénis!" Sa béatitude Onuphre, métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine.
Qui de ces deux hommes obéit à des motifs politiques, et qui est avec le Christ, qui tient des propos de vrai chrétien?
La chose est pour moi complètement claire, ce n'est pas Philarète, et c'est à Philarète et à tous ceux qui manoeuvrent derrière que le patriarche Bartholomée livre le métropolite Onuphre.
Ces gens-là, sur la vidéo, qui ont participé massivement aux processions du métropolite Onuphre, sont-ils des agents de Poutine? Des Russes infiltrés?
On a lancé une pétition contre la décision du patriarcat de Moscou de ne plus être en communion avec celui de Constantinople. Je ne la signerai pas, d'abord parce qu'elle est initialisée par un journaliste russe qui trahit son pays et sa foi, et ensuite parce que je ne veux pas m'associer à ce qui se commet là bas, en un mot, je ne veux pas être au côté de Philarète contre Onuphre, car je sais de quel côté est le Christ, si le patriarche Bartholomée n'est plus capable de le voir.
En reconnaissant Philarète, en obéissant aux instructions d'un gouvernement fantoche au service des pires ennemis de la chrétienté en général et de l'orthodoxie en particulier, le patriarche Bartholomée s'est associé à ceux-ci, il s'y est assimilé. Comment pourrait-on encore être en communion avec lui? Le patriarche de Moscou doit-il faire de même, se prosterner devant l'aventurier Philarète et ses protecteurs? Choisir Judas contre le Christ?
Voici un article de l'ancien primat de l'Eglise Orthodoxe en Amérique, le métropolite Jonas, Américain de souche, je le cite en entier:
« Une fois encore, les États-Unis et leur politique créent le chaos, préparent le meurtre de gens innocents et perturbent une ancienne institution. Mais cette fois, c’est une ingérence directe dans les affaires non pas simplement d’un État-nation, l’Ukraine, mais d’une institution religieuse, l’Église orthodoxe. Et cela se répercute non pas seulement au niveau local, mais international. L’octroi de l’autocéphalie à une institution schismatique ukrainienne, le soi-disant Patriarcat de Kiev, n’est pas en premier lieu une affaire ecclésiastique, mais politique. Au niveau ecclésiastique, la politique états-unienne s’ingère à différents niveaux. Ce n’est pas, bien entendu, une ingérence pour les droits de l’homme, la liberté religieuse, celle des institutions religieuses - qui dirigent leurs propres vies sans intervention gouvernementale - ou pour le principe américain fondamental de la séparation de l’Église et de l’État. C’est plutôt une opération contraire à ces principes américains fondamentaux, et une tentative de contraindre le peuple fidèle d’Ukraine à se joindre à une Église d’État unifiée, à soutenir un gouvernement impopulaire mis en place, appuyé et maintenu par les États-Unis, ainsi que de nommer avant tout le clergé et la hiérarchie, en particulier le patriarche, de cette institution [i.e. la nouvelle Église autocéphale, ndt]. Indubitablement, celle-ci soutiendra le gouvernement dans ses efforts de nationaliser les 12.000 Églises appartenant à l’Église ukrainienne canonique et son peuple fidèle, de confisquer les bâtiments et les biens, dont les anciens saints monastères et les monuments nationaux. Le peuple ukrainien - de pieux chrétiens orthodoxes - luttera contre la confiscation de ses églises, tout comme il a lutté contre la confiscation soviétique de ses églises par les communistes dans les années 1920. Et maintenant comme alors, ces gens donneront leurs vies pour la protection de leurs lieux saints contre la profanation de ceux-ci par de faux frères. Tout comme ils ont combattu héroïquement les Nazis pendant la seconde guerre mondiale, puis les communistes après que les Nazis en furent expulsés, ils rejetteront le faux patriarche Denisenko et lutteront contre un gouvernement qu’ils savent ne se soucier en rien d’eux et de leurs intérêts, pas plus que de leur liberté et de leur liberté religieuse. Ils rejetteront cela tout comme ils ont rejeté « l’Église vivante » moderniste dans les années 1920. Des milliers de personnes mourront en protestant contre la politique américaine, transformée en une action violente par le gouvernement ukrainien. C’est un terrible péché pour la direction ukrainienne et leurs maîtres américains. En outre, non contents de manipuler les mafieux ecclésiastiques et politiques d’Ukraine ainsi qu’un État défaillant à la recherche du pouvoir et manquant de la légitimité de son peuple, le Département d’État et d’autres agences se sont infiltrés dans le Patriarcat de Constantinople. Directement ou par leurs mandataires, ils ont manipulé le vénérable patriarche œcuménique, au moyen de sa plus grande faiblesse : la position précaire du Patriarcat en Turquie, sur le plan politique et financier. Ils pourraient élargir sa juridiction et lui assurer sa stabilité financière en injectant des millions de dollars. Ils usent et abusent d’un vieil homme qui essaye de toutes ses forces de préserver une ancienne institution. Ils l’ont compromis, lui-même et l’institution du Patriarcat œcuménique, et ce faisant, ils troublent non seulement l’Ukraine et sa paix précaire, mais encouragent un schisme qui déchirera le monde orthodoxe, une communauté plus grande que celle des États-Unis. C’est un geste amer et cynique, profondément pervers. Leur justification est qu’ils veulent limiter l’influence de la Russie. Les néo-conservateurs et autres qui contrôlent la politique états-unienne sont possédés par une Russophobie paranoïaque, héritée de la première guerre froide, et une nouvelle haine des valeurs chrétiennes adoptées par la Russie renaissante. Malgré les ouvertures de la Russie pour une plus grande coopération et une détente, et l’apparente volonté du président Trump de se faire des amis avec la Russie, nous restons les otages des phobies des bureaucrates du Département d’État et du Pentagone. Ne faut-il pas mentionner que la Russie a un PIB inférieur à celui du Texas et un budget miliaire inférieur à un dixième de celui des États-Unis ? Mais les États-Unis s’efforcent de frapper les Russes là où se trouve ce qui est le plus cher pour eux : leur foi, leur Église, leur christianisme. L’Église orthodoxe ukrainienne canonique, sous le métropolite Onuphre, est une Église jouissant de la plus grande autonomie, rattachée à l’Église orthodoxe russe. C’est le diocèse qui a enfanté l’Église russe, et il y a un lien millénaire entre la métropole de Kiev et le reste de l’Église russe. Pendant des années, la métropole de Kiev a été autonome, ce qui signifie que leur lien principal avec Moscou consiste en la commémoration du patriarche de Moscou pendant les offices. Pour le reste, ils dirigent eux-mêmes leur propre vie. Le patriarche de Moscou a bien moins d’autorité sur l’Église en Ukraine que n’en a le pape sur les catholiques-romains en Amérique (il y a un parallèle étroit entre les attitudes anticatholiques américaines profondément enracinées et les craintes à l’égard du Patriarcat de Moscou). Il y a en outre des liens personnels étroits, et un nombre considérable d’Ukrainiens célèbrent dans les paroisses et les diocèses de toute la Russie. Les liens sont organiques, et l’Église canonique d’Ukraine ne souhaite pas, ni n’a demandé, l’autocéphalie. Ainsi, le Département d’État et les agences états-uniennes soutiennent un charlatan en disgrâce et légitimement défroqué, « bien habillé », et qui lui-même, pour ses propres ambitions, manipule le pathétique Porochenko. Ils ont même tenté d’exercer un chantage sur le vénérable patriarche en raison de malversations financières ayant eu lieu dans l’archevêché grec d’Amérique. De son côté, pour se justifier [quant à l’octroi de l’autocéphalie à l’Ukraine], le patriarche [de Constantinople] invoque une interprétation de sa propre juridiction qui est rejetée par le reste des Églises orthodoxes. Les autres treize Églises orthodoxes, à l’exception d’une ou deux qui sont restées silencieuses, condamnent ce geste du Patriarcat œcuménique. Ils n’acceptent ni son affirmation selon laquelle il dispose pratiquement d’une juridiction universelle, ni l’autorité qu’il aurait d’agir unilatéralement, particulièrement sur des questions qui exigent le consensus de toutes les Églises, telles que l’octroi de l’autocéphalie. Tandis que les patriarches ne peuvent contrôler ce qui se passe au niveau politique en Ukraine, il se pourrait qu’ils se réunissent et tentent de destituer le patriarche Bartholomée pour avoir enfreint les canons universels. Le plus grand espoir que l’on peut avoir est que le Patriarcat œcuménique se repentira et mettra fin à cette folie. Mais il est peut être trop tard. En même temps, si le Patriarcat va jusqu’à accorder l’autocéphalie, les « babouchki », les grand-mères, mourront en Ukraine en essayant de défendre leurs églises bien-aimées contre les néo-nazis ukrainiens. Quant au Patriarcat (…), il perdra toute prétention à la primauté, à la sauvegarde de sa mémoire historique et, ce faisant, toute influence. Tôt ou tard, Porochenko sera chassé et Denisenko, qui a plus de 90 ans, mourra. Le schisme s’effondrera, indépendamment de son statut. L’Ukraine continuera à sombrer dans le chaos politique, social et ecclésial, avec ou sans une Église autocéphale. Personne, ni les États-Unis ni la Russie, souhaitera ou sera capable d’intervenir pour sauver ce pays. Il devra finalement sortir de ses cendres. Il rejoindra ainsi l’Irak, la Libye, la Syrie et les autres pays détruits par les interventions états-uniennes. Quoi qu’il en soit, l’Orthodoxie survivra, de préférence avec un Patriarcat œcuménique intact, mais même sans lui. D’autres Églises se sont déjà ralliées autour du Patriarche de Moscou pour défendre et maintenir l’ordre canonique ; et autour du métropolite Onuphre de Kiev, victime d’une profonde injustice, laissant entrevoir le Christ souffrant au milieu de la persécution. Ainsi, grâce à la politique états-unienne, Moscou émergera fortement comme le leader moral du monde orthodoxe. Mais vous, le Département d’État, vous aurez sur vos mains et vos têtes le sang des petites grand-mères et des vieillards ukrainiens. Et vous aurez à répondre de vos décisions et actions devant Dieu. Mais vous en souciez-vous ? »
En accord avec chaque mot du métropolite Jonas, je ne signerai pas cette pétition, je la désapprouve, et même je la condamne. Je ne retrouverai la communion avec le patriarcat de Constantinople que le jour où son patriarche, et ceux qui l'approuvent, se conduiront à nouveau de façon orthodoxe et chrétienne.
Fresques d'une église appartenant à Philarète. Est-ce que cela relève de l'orthodoxie? ou de l'imagerie bolchevique remise au goût du nationalisme banderiste?
Je viens de
voir une série de posts sur la ville de Borovsk, près de Kalouga, une vieille
ville ravissante que les autorités locales ont décidé de raser. Oui, raser
purement et simplement toutes les belles maisons anciennes du centre, sans
doute pour construire des cliches immondes et rentables. D’ailleurs, pour
détruire, il paraît que la mairie touche des subventions. Le ministre de la
culture s’arrange complaisamment pour que la ville ne soit pas classée avant
fin 2019, c’est-à-dire avant le moment où il n’y aura plus rien à classer.
Voici le post original :
"Dans les prochains jours,
l'ancienne ville russe de Borovsk sera effacée de la surface de la terre. On a
choisi de détruire les plus belles maisons, presque tout le centre historique,
deux maisons ont déjà été détruites, les autres sont préparées pour la
destruction. Hitler n'avait pas eu le temps de le faire, mais Medinski,
Artamonov et Klimov vont y arriver. Les habitants montent la garde. Dans
le même temps, le ministère de la culture déclare qu'il pourra donner le statut
d'agglomération historique à Borotsk seulement à la fin de 2019, quand il ne
restera plus rien de la ville. https://tass.ru/obschestvo/5683582
Rien n'empêche le ministère de la culture de rendre ce statut à Borovsk et à
des centaines d'autres vieilles villes dès demain, sans attendre la préparation
d'aucun document, mais on attendra leur destruction complète, et pendant ce
temps, on s'appropriera l'argent pour le développement d'objets classés déjà
détruits."
Je suis tombée ensuite sur ce post à propos de Pereslavl
Zalesski :
Alexandra Andreïeva :
Un peu d’automne d’or et quelques objets du XVI° siècle sur le territoire de Pereslavl
Zalesski, lieu de peuplement qui attend qu’on lui fasse justice en le remettant
sur la liste des lieux historiques d’importance fédérale. Un pareil complexe d’objets
du XII° et XVI° siècle si bien conservés dans une agglomération, il n’y en a
plus dans toute la région de Yaroslavl. J’ai eu personnellement l’occasion d’entendre
l’opinion d’un expert agréé du ministère de la culture comme quoi « à
Pereslavl, rien ne s’est conservé ». Cela m’intéresse de le savoir, chez
ces experts, la raison et la conscience se sont conservées ? »
Le tour de
passe-passe, à Pereslavl, fut de déclasser la ville pour permettre de la
saccager et de venir ensuite constater « qu’il ne restait plus rien »,
donc on peut continuer le massacre. C’est sans doute pour cela aussi que l’église
du métropolite Pierre, objet « d’importance fédérale » qu’il est interdit
de restaurer sans passer par une commission agréée et un entrepreneur de même,
également ruineux, pourrit sur place depuis le martyr de son dernier prêtre.
Quel genre de gens sont les vautours qui organisent tout
cela, quel mental est le leur ? Ont-ils une patrie, ont-ils des ancêtres,
une foi, une culture, une âme, un cœur ou sont-ils simplement des mutants, des
représentants de cette monstrueuse espèce post-moderne qui détruit absolument
tout ce que ses prédécesseurs encore humains avaient construit de beau, avec la
nature environnante, la faune, la flore, tout ce qui vit et vaut la peine d’être
vécu, écouté, regardé et sauvegardé avec amour pour satisfaire leur cupidité et
leurs appétits grossiers ?
Le ministre de la culture en question est aussi celui qui a
fermé le centre de folklore.
Cela me fait penser à nos ministres français qui sont
tous des démolisseurs au service des lobbys industriels.
C’est une lèpre. Une lèpre affreuse. Dostoïevski avait
raison de le dire : « Sans Dieu, tout est permis ». Le monde
issu des révolutions, du capitalisme et de l’industrialisation est un
monstrueux golem démoniaque qui ne laissera rien de vivant ni de beau derrière
lui.
Il
faisait si bon que je suis restée dehors bras nus, avec un ciel d’azur er des
feuillages d’or qui déjà se défont. Les fleurs s’obstinent. J’ai vu que près du
conteneur des poubelles poussaient des asters comme je voulais, des bleus, de
grande taille, peut-être quelqu’un qui les a jetés, et ils ont pris. J’en ai
déplanté quelques uns et je les ai replantés chez moi. Le but est qu’ils se
répandent et se mélangent aux « boules d’or », aux roses-trémières et
à ces fleurs d’automne jaune orangé qu’on m’a offertes et dont je ne connais
pas le nom.Ce qui manque à mon
fouillis, ce sont les topinambours, que me donnera Nadia la chevrière au
printemps,et des cosmos, j’ai acheté
des graines, j’espère qu’ils pousseront, ici, ils poussent partout. L’avantage
des topinambours, c’est qu’ils sont aussi comestibles.J’ai
cueilli des fruits de sorbier à baies noires, en confiture, ce n’est pas
génial, mais le vin qu’on en tire est très bon, je le fais façon locale, un
tiers fruit, un tiers sucre, un tiers eau et un gant de chirurgien pour fermer
le bocal.
Rita
est de plus en plus euphorique. Elle est très câline et me suit comme mon ombre, mais elle a tendance à poursuivre les chats. Elle m’a fait la course folle du spitz ravi à
travers le jardin, une petite boule poilue et véloce lancée à toute vitesse. Nous sommes allées nous promener toutes les trois hier au
coucher du soleil, Rosie, Rita et moi. Rita aime bien le jardin quand je m’y
trouve, mais c’est la vraie poule de luxe, trotter à travers la campagne n’est
pas son truc. En revanche, Rosie était très contente.
La
lumière était magnifique sur les feuillages dorés à perte de vue et le lac
embrasé et si calme, mais les prés sont de plus en plus jonchés de saloperies,
de bouteilles de plastique, je me demande pourquoi les cochons responsables veulent aller dans la nature, s’ils l’aimaient et la trouvaient belle, ils
ne la traiteraient pas ainsi, ou bien ont-ils le réflexe, devant cette beauté sacrée de la création, des violeurs devant une belle jeune fille intacte :
saccager et ne rien laisser derrière soi ?
Je suis restée un moment à contempler ces couleurs sur le grand lac, en pensant au moment proche où il serait gelé, où tout serait à nouveau blanc et gris...Le beau temps est un miracle, une grâce, un passage d'anges bienheureux. On entend même chanter les oiseaux. Mais à vrai dire, les mésanges viennent déjà voleter devant la fenêtre pour m'indiquer qu'il faudrait penser à ouvrir le restau du coeur.
Quand
j’ai déjeuné avec mes amies de la paroisse, j’ai appris que contrairement à
Pereslavl, la vieille ville de Kolomna, que je connais aussi, au sud de Moscou,
était très bien mise en valeur, et respectée. Les vieilles maisons intactes, de
jolies boutiques et cafés. Un monastère arrangé avec un goût exquis et
effectivement, j’ai vu des photos, les moniales ont dû faire une école de déco,
c’est remarquable… Comme quoi, le
mauvais goût n’est pas une fatalité en Russie. Et Kolomna attirera des touristes quand Pereslavl les aura découragés...
Nous
n’avons de ce côté-là, ici, pas de chance.
Mon filleul me demandait au téléphone si je ne me sentais pas trop seule... Peut-être grâce à Internet, pas trop, non, ou peut-être que j'en ai l'habitude. Je vis avec tout ce que je vois et tout ce que j'ai à l'intérieur de moi. Et avec la ville invisible de Kitej. Et la France disparue.
J'ai trouvé sur le fil d'actualités d'un prêtre russe cette photo saisissante, avec sa légende, que j'ai traduite:
Sur la photo, le prêtre Vassili Nadejdine. Après la prise du pouvoir par les bolcheviques, il n'a pas cessé de prêcher. A partir de 1921, et jusqu'à son arrestation, il fut recteur de l'église saint Nicolas, près de Solomenaïa Storojka. Au camp, il contracta le typhus. Pressentant sa mort, il laissa à sa femme une lettre-testament. Elle se terminait ainsi: «Si tu savais, si les gens savaient comme il me fut facile d'aimer et combien j'étais heureux de me sentir le centre de l'amour qui rayonnait de moi et me revenait. Combien il m'était doux d'être prêtre! Que Dieu me pardonne mes faiblesses et mes péchés, par la vertu de vos saintes prières! Je te remercie pour ta musique, pour la musique de ton âme que j'ai entendue. Pardonne-moi, chérie! Paix à toi. Je t'aime. Je t'aime pour toujours, éternellement..."
En 2000, le père Vassili Nadejdine fut mis au rang des saints sous le nom de Basile de Moscou.
Photo des années 20, colorisée par Olga Chirina
Le père Constantin pense que la Russie est morte en 1917, elle n'est peut être pas encore morte, mais elle a contracté une maladie mortelle, la révolution, ou plutôt la modernité. Il en fut de même pour la France, qui s'est débattue encore un siècle, jusqu'à la saignée de la guerre de 14, puis elle a jeté encore quelques derniers feux, puis ses propres gouvernements successifs ont organisé sa disparition. Je ne sais pas si la Russie survivra. On peut se poser la même question, du reste, pour l'ensemble de l'humanité. Personnellement, en tant que chrétienne qui sent venir les derniers temps, je souhaite qu'elle dure jusque là, bon an mal an, qu'elle joue le rôle d'arche que lui donne le père Basile Pasquiet. J'ai vu qu'un prêtre américain était venu avec sa femme et ses huit enfants s'installer à Rostov; il se sentait en porte à faux dans un occident qui vend ses propres populations et se met à persécuter les chrétiens. Il ne veut pas que ses enfants servent dans une armée qui combattra les chrétiens orthodoxes. https://russian-faith.com/family-values/us-orthodox-priest-wife-and-8-children-move-russia-rostov-great-interview-n1336. Une famille de catholiques s'est installée à Samara, où elle a fini par devenir orthodoxe. On peut penser qu'une partie des chrétiens occidentaux suivront petit à petit le même chemin que lui, que moi...
"le mal détruit en premier lieu ceux qui lui ont donné naissance"
Le schisme qui se précise est un événement grave. Le fait que Bartholomée, par exemple, ait congratulé le chef de l'église uniate, Sviatoslav Chevchouk, dont j'avais démonté, dans un article sur Novorossia today, les mensonges grossiers, éhontés, sur le Donbass et la Crimée, le fait que ses exarques, soigneusement choisis, aient serré la main de Porochenko, ce mafieux sanglant, me convainc de sa profonde compromission avec des forces tout ce qu'il y a de plus ténébreuses. Bartholomée, contrairement aux gogos français qui ne veulent pas savoir, qui s'en foutent, ou qui adhèrent à la propagande et au mensonge unanimes de leurs journaux, par conformisme foncier et programmation ineffaçable, ou par rancune irationnelle, sait très bien ce qui se passe là bas, et quelles conséquences auront ses actions, et s'il le sait, on ne peut s'attendre à aucun repentir, à aucune prise de conscience: il ira jusqu'au bout, et ce qui se passe au Donbass, se généralisera à toute l'Ukraine. Quand aux orthodoxes du reste du monde, ils se partageront selon les tendances idéologiques, entre les tenants de Bartholomée et d'une "orthodoxie intelligente, libérale et ouverte" et les orthodoxes classiques, qui rejetteront le patriarche du Phanar, sa poignée de fidèles sur place et sa clientèle "éclairée", ceux qui croient dur comme fer que la Russie est encore une dictature stalinienne, sans comprendre qu'eux-mêmes sont en plein dedans, hypnotisés jusqu'au trognon par la ploutocratie et ses médias serviles. Leur aveuglement n'a d'égal que leur béate autosatisfaction qui s'exprime par des déclarations péremptoires. Et ils tiennent autant à l'un qu'à l'autre, car ouvrir les yeux poserait trop de problèmes, et si on les envoyait sur place, sous les bombes ukrainiennes, ils ne verraient encore rien, car ils ne veulent pas voir. Couverts de sang de la tête aux pieds, ils ne verraient encore rien. Mais des massacres actuels, et de ceux qui se profilent, ils sont néanmoins complices. https://russiepolitics.blogspot.com/2018/10/billet-dhumeur-combien-de-sang-le.html
Cette frange "éclairée" de l'orthodoxie, à voir l'attitude de son patriarche, se retrouvera vite dans l'union avec le pape François, qui ne bénit plus ses fidèles pour ne pas indisposer les autres religions, c'est-à-dire surtout l'islam. Et tous ces gens très ouverts, en arriveront à la "religion du futur" prédite par le père Séraphim Rose, dans son livre prémonitoire "l'Orthodoxie et la religion du futur". C'est en train de se dessiner, là, sous nos yeux. Et cela sera peut-être accompagné d'un chassé-croisé: les vilains réacs en Russie et les libéraux fréquentables là où est leur place.
Dans un sens, la trahison est si évidente, les forces politiques à l'oeuvre et Bartholomée lui-même, ne prennent même pas la peine de sauver les apparences. Claude Ginesty a raison de commenter ainsi les deux porte-paroles de service, Colosimo et l'archevêque Job: "Le patriarcat oecuménique vient de révéler la présence en son sein de deux humoristes de haut vol. Les amateurs de théologie punk et de science-fiction canonique peuvent se régaler en lisant les déclarations suivantes":
Cet article de Claude m'a fait comprendre que démonter le
pitoyable article de Colosimo ne servait pas à grand-chose: le méchant
vieillard du Phanar a rendu sa copie, et ceux qui la prennent pour parole
d'évangile sont de toute façon indécrottables. Le mépris et la dérision sont
les seules réponses adéquates. J'ai eu dernièrement un échange avec un
interlocuteur "objectif" qui voulait toutes sortes de liens
"sérieux" à l'appui de mes dires, c'est-à-dire sans doute des liens
homologués par la grande presse. Ce que peuvent traduire des bénévoles pour
donner la parole à ceux qui ne l'ont jamais est tout à fait suspect à ses yeux.
Le fait que j'ai pris parti était d'emblée suspect à cet individu. Non que de
son côté on ne prenne pas parti, on ne
se gêne absolument pas pour le faire, disons qu'il y a des partis qu'il est
suspect de prendre. Mais je suis tombée cinq minutes dans l'illusion de la
bonne volonté. Jusqu'à ce que, pour finir, il me prévînt que si j’appartenais
au clan de ceux qui considèrent
l'Ukraine actuelle comme une fiction américaine, et les Russes qui
subsistent là-bas dans toute une partie du pays comme autre chose que des
colons sournoisement installés par la Russie tsariste, toute discussion était
impossible. Je venais de lui adresser la vidéo d'une députée ukrainienne qui
insistait sur le fait qu'au départ, les Russes et ce qu'on appelle aujourd'hui
les Ukrainiens, avaient exactement la même histoire et la même foi.
La version
bolchevique, trotskiste, post-bolchevique, néoconne, anglosioniste de tout cela est devenue la doxa de
l'intellectuel occidental, fût-il orthodoxe, et j'ai parfois l'impression de me
trouver en face d'aliens qui n'ont pas le même pays que moi, ni la même
histoire, ni la même planète et n'accordent pas aux mots la même signification.
Il est vrai que l'histoire est de plus en plus falsifiée selon l'idéologie et
les intérêts du moment, et il faudra désormais garder tous les livres, avant qu'on
ne les ai trafiqués, je regrette d'avoir perdu les trois quarts des miens.
Défendre le point de vue russe, et aussi Petit-Russien, dans la mesure où des
gens, en Ukraine, sont violemment persécutés par un pouvoir dont les chefs ne
sont génétiquement et culturellement pas plus ukrainiens que moi et servent des
intérêts étrangers, est de parti-pris. Haïr d'emblée la Russie d'une manière
complètement irrationnelle, lui attribuer de toute éternité un rôle
épouvantable dans l'histoire européenne, des intentions conquérantes
fantasmatiques, et mettre au crédit de sa nocivité foncière les crimes d'une
idéologie étrangère inoculée que tout l'occident avait soutenue et approuvée,
est en revanche parfaitement convenable; même chez des orthodoxes qui
pourraient avoir plus de discernement et aussi de reconnaissance, pour ce
qu'elle a fait au long de l'histoire, le sang qu'elle a versé, pas toujours
dans son intérêt politique ou matériel, loin de là.
Quand je discute avec des Français, mon
"parti-pris" les révulse, lorsque ce n'est pas le leur, évidemment.
Et la violence médiévale de mes expressions: créatures du diable ou des
ténèbres etc. Mais messeigneurs, c'est pourtant bien exprimé dans les
Ecritures, que notre parole doit être oui ou non et que ceux qui sont tièdes,
Dieu les vomira de sa bouche. Comment appeler autrement que créatures des
ténèbres les gens qui ont martyrisé tant de croyants, mitraillé des
processions, réduit à la misère et affamé les paysans? Dois-je entrer
"objectivement" dans les considérations de leurs bourreaux? Comment
entrer dans les considérations de Maliouta Skouratov quand il étouffa saint
Philippe de Moscou? Et maintenant, de quel nom qualifierais-je le pseudo
patriarche Philarète qui appela à "laver dans le sang du Donbass le péché
de séparatisme" ou allait quémander des armes aux Américains? Comment entrer
dans les considérations des snipers qui font des cartons sur les enfants des
villages bombardés par l'armée ukrainienne, et invitent même de riches
étrangers à la chasse aux séparatistes? Comment trouverais-je artificiellement
des défauts au métropolite Onuphre, homme de Dieu plein d'amour qui aide toute
personne dans le besoin, ami ou ennemi, et des qualités à l'imposteur délirant
de haine qui se prétend patriarche? Pour moi, la différence est aussi évidente,
même sur le plan de la simple physionomie, qu'entre le starets Thaddée de
Serbie et Adolphe Hitler.
Ces absurdités et cette langue de bois, qui reprennent la propagande en usage dans la presse et déforment l'histoire, serviront de justifications à cette frange "éclairée et intelligente" déjà plus que prête à s'en aller en dansant vers les lendemains radieux du syncrétisme ouvert et moderne, et l'adoration de l'antéchrist. On voit où l'en est, quand on a des yeux pour voir. Et dans la "religion du futur", l'Orthodoxie n'a pas de place, la vraie, pas sa parodie uniate. On pourrait donc attendre paisiblement le jugement dernier, si tout cela ne promettait pas tant de martyrs, encore, sur la terre ukrainienne concernée. Et le sang de ces martyrs, associé à la dérive amorcée par Bartholomée, rendra probablement les choses irréversibles.
Aussi, je me félicite encore une fois, d'avoir obéi au père Placide: je me sentais déjà en porte-à-faux quand j'ai décidé de partir, la France me serait, à présent, irrespirable. Ici, sur la terre russe, et malgré ses cicatrices terribles, malgré les démons qui continuent à y grouiller, je me sens à ma place. Les martyrs sont partout, dans chaque église, ils nous accompagnent. L'interminable et ferme procession des croyants russes, et brusquement, tout cela n'a pas la même importance, ou plutôt une importance autre: tenir comme eux, et ne pas haïr, mais accomplir et sauver.
A présent que Bartholomée a franchi la ligne rouge, la levée de l'anathème sur Philarète, livrant le métropolite Onuphre et ses fidèles aux chacals du libéralisme transnational, je ne pourrais plus aller dans une paroisse de sa juridiction. Il s'est pour moi identifié au clown sanglant Philarète. Nous ne jouons pas dans la même cour. D'un côté la procession de ceux qui viennent défendre nos lieux saints par la prière:http://foma.in.ua/news/tysyachi-veruyushchikh-molilis-v-prazdnik-pokrova-v-kievo-pecherskoj-lavre
D'un côté Philarète, moine défroqué père de trois enfants qui prêche la violence, ce "prédicateur de mort", comme dit le métropolite de Zaporojie, de l'autre le métropolite Onuphre, qui se tient au dessus de la mêlée, fidèle à sa foi, à l'amour du Christ, à sa fonction, à son histoire et au troupeau qui lui est confié. Bartholomée et ceux qui le justifient, souvent pour de minables querelles de clochers entre paroisses, ont fait leur choix. Je fais le mien: je sais que le Christ est avec les persécutés, avec la ferveur, l'amour et la fermeté, pas avec les calculs, la vengeance, la rancoeur, le cynisme, le mensonge des puissances supranationales déchaînées qui sont en train de tous nous détruire.
Ces derniers temps, le ciel est dégagé, la nuit, et plein d’étoiles, parce que l’un des
lampadaires urbains ne marche plus. Du coup, on en voit beaucoup plus, et je
les regarde, comme à Cavillargues, sur la terrasse… au dessus de la maison de
Violetta, je vois Mars, une brillante tache rose.
Il fait un temps miraculeux, alors que je me préparais à descendre
vers l’hiver, une grâce dorée s’ouvrant tout à coup, tiède et transparente,
avec dans l’azur, de très légers petits nuages blancs, épars, allusifs…
J’ai
jardiné tant que je le pouvais, avant que cette grâce ne referme ses ailes
solaires et n’emporte les feuillages d’or. Quel jaune étourdissant, teinté de
rose prennent les ramures du poirier sur le fond bleu du ciel ! Une ardeur
silencieuse et profonde qui rappelle les couleurs des icônes.
Rosie
me faisait mal en me mordillant avec sa brutalité coutumière, et en réponse, je
lui ai tiré l’oreille, ce qui a provoqué sa colère, elle m’a mordu encore plus
fort, et j’ai crié de même. Rita était scandalisée, et jappait avec fureur, elle me défendait! Elle ne me lâche pas d'une semelle. Je l'ai emmenée à Moscou, où j'ai fêté ce matin la Protection de la Mère de Dieu, fête votive de la paroisse du père Valentin. A la fin de la liturgie, le choeur a chanté "Longue vie!" au patriarche Cyrille, puis pour le gouvernement et les armées du pays, comme si nous étions en guerre. Le père Mikhaïl a rappelé l'apparition de la Mère de Dieu étendant son voile protecteur sur l'assemblée des fidèles, à Constantinople, puis toutes les occasions historiques où elle a protégé la Russie, pour conclure en nous disant de ne pas avoir peur, car si Dieu nous prépare maintenant de grandes épreuves, Il sait aussi où il nous conduit.
La veille, le père Valentin m'avait expliqué que dans la trahison de Bartholomée entrait une vieille rancune grecque contre des attitudes maladroites, désinvoltes ou méprisantes des Russes au cours des siècles, et une rancune personnelle pour l'absence des Russes au concile de Crète. "Mais ce concile était très douteux...
- En effet, mais il avait été préparé depuis des années, et les Serbes ont fini par s'y rendre, pour énumérer tous leurs points de désaccord. Et nous pouvions faire pareil.
- Mais enfin, est-ce une raison pour poignarder le métropolite Onuphre dans le dos et plonger ses fidèles dans les persécutions? Quel genre de patriarche est-ce là?
- Je ne dis pas le contraire, il est méchant et vindicatif, nous aurions pu lui éviter cette occasion de nous le montrer..."
Personnellement je pense que si ce contexte donne peut-être un élan particulier au patriarche dans l'accomplissement de cette infamie, ce n'est certainement pas la seule raison.
Je pressens de tels malheurs que mon coeur se serre, et que je suis allée à la communion en pleurant. Je ne suis pas une inconditionnelle du patriarche Cyrille, il n'a pas le charisme du patriarche Alexis, que j'aimais beaucoup, comme d'ailleurs tous les Russes. Mais il y a une chose dont je suis sûre: la métropolite Onuphre est un grand et lumineux hiérarque. Et l'orthodoxie ukrainienne connaît un élan de ferveur exceptionnel. Ce sont ces justes qui sont livrés à la persécution par les manœuvres politiques de forces qui n'ont rien d'orthodoxe.
Le père Valentin m'a parlé ensuite de la couleur nationale que donnait chacun de nos pays à son Eglise locale et de notre fond aryen commun, qui nous réunissait tous. "Et moi, dis-je, où donc me placez-vous, là dedans? - Vous, vous alliez les meilleures qualités des orthodoxes aux meilleures qualités des Français!" Je lui ai répondu que c'était exactement ce que je pouvais dire de mon ami Henri Barthas, avec lequel, malheureusement, son entretien fut trop court. Puis nous avons bu à la sainte Russie, contre laquelle ne prévaudront pas les portes de l'enfer, et à la naissance de sa dernière petite-fille, sixième enfant de sa fille Macha, dont il a célébré les louanges: "Macha est une personne remarquable, elle ne pense jamais à elle, et toujours aux autres". Avis que je partage pleinement.
En sortant de la liturgie, j'ai passé un moment avec Dany, puis, comme je tombais de sommeil, je suis entrée à la Chocoladnitsa pour prendre un café, et je suis tombée sur une joyeuse réunion de fidèles, avec la femme du père Valéri, et Yana, artiste-peintre que j'avais rencontrée à Pereslavl. Un moment chaleureux avant de rentrer à Pereslavl, au travers du grand bal de l'automne, ou les robes scintillantes et légères des bouleaux se mêlent à la sombre fourrure des sapins encapuchonnés, dans un noble défilé qui s'étend à l'infini.
Et retrouvant la maison, Rita a manifesté une joie évidente: elle s'y sent chez elle. Rosie l'a bien accueillie. Moi aussi. Mais Rosie considère la maison et le voisinage comme un fief sur lequel elle veille. L'emmener quelque part est hors de question.
- On a « restauré
la canonicité de Philarète ». Qu’en est-il du clergé ordonné par les
schismatiques ? Qu’en est-il des sacrements administrés toutes ces années ?
Ils sont maintenant reconnus automatiquement comme valables et pleins de grâce ?
Ou bien non ? Peut-on maintenant enterrer religieusement les baptisés du
Patriarcat de Kiev ?
- C’est une question qu’il faut adresser à Istanboul. En
vérité, si Dieu veut châtier un homme,il le prive de raison. Nous en voyons un
éclatant exemple dans la décision qu’a prise hier la cession d’Istanboul. Les
Ukrainiens ont reçu la décision « du Phanar », prise dans la capitale
d’un pays musulman, la Turquie, autrefois l’ancienne Byzance qui n’existe plus
aujourd’hui, qui a sombré dans les années de l’empire, où il y a moins d’orthodoxes
que dans le plus petit centre de district d’Ukraine. On peut seulement dire que
le canon privé de raison n’a pas été rédigé. Aucun point de cette décision n’a
de confirmation canonique ni d’explication sensée. Pour moi, personnellement,
et en accord avec les canons de l’Eglise, le citoyen Denissenko ne se repent
pas, pour l’instant, de son péché de schisme, toutes ses actions sont
anticanoniques et dépourvues de grâce. Et ce qu’on a décidé au patriarcat de
Constantinople ressemble à l’attribution à un cadavre d’un certificat comme
quoi il est vivant (comme chez Gogol,
dans les «Âmes mortes », on va bientôt lui « demander » de l’argent).
- Le territoire
de l’Ukraine ne coïncide pas tellement avec celui de la Métropole de Kiev au
XVII° siècle. Faut-il comprendre que la décision de Constantinople ne s’applique
pas à l’extérieur de cette métropole (Slobojanchtchina, le Sud et autres) ?
Risquons-nous un schisme sur des bases territoriales ?
- C’est encore un aspect de l’absurdité de cette décision.
Et que faire en ce cas du territoire de la Pologne, de celui de la Russie, de
la Biélorussie, des pays Baltes, tous ces territoires entraient dans la
composition de la métropole de Kiev dans les frontières du XVII° siècle.
Maintenant, ils sont aussi sous l’omophore d’Istanboul ?
- Le 25 septembre, le
synode de l'EOU a demandé aux exarques de Constantinople de quitter le
territoire de l’Ukraine. Cette demande fut ignorée. La décision de
Constantinople sera-t-elle aussi ignorée par l'EOU?
- Vous savez, c’est comme lorsqu’on exige des visiteurs d’un
hôpital psychiatrique qu’ils ne contrarient pas les patients. L’Eglise n’est
pas obligée de respecter ce qui n’a aucun sens, ni canonique ni commun. L’Eglise
va continuer à s’occuper de ce dont elle s’occupe depuis plus de 2000 ans,
amener les gens à Dieu, se soucier du salut de leurs âmes, témoigner de la Vérité,
dire la vérité même si elle n’est pas agréable, prier pour tous ceux qui
tombent dans la folie.
- L'appel de Constantinople à éviter
l'appropriation illicite d'églises et la violence sera-t-il efficace dans la
pratique?
- L’encre des décisions du Synode n’avait pas eu le temps de
sécher que le chef du ministère des Affaires Etrangères d’Ukraine déclarait que
nous, les fidèles de l’EOU, en union avec le patriarcat de Moscou, devions
dégager d’Ukraine. Si un fonctionnaire de ce niveau, un diplomate, fait de
telles déclarations, que devons-nous attendre de personnes d’un niveau
inférieur ? Le premier vice-président du Parlement appelle à soutenir
l'action: venir au Maïdan et boire un verre de Cahors, pour fêter la décision
du citoyen turc. Regardez ce qui se passe enUkraine occidentale depuis 2014 - des militants nationalistes
s'emparent des églises, les tribunaux décident de l'illégalité de leurs actes,
mais personne ne respecte leurs décisions. Désormais, ces décisions ne font que
« donner des ailes » aux radicaux. Dans un pays où le nihilisme est
légal, vous pouvez vous attendre à tout. C’est la répétition absolue de 1937.
- Quelle est à présent la situation dans l’éparchie de
Zaporojie ? Les croyants sont-ils en danger ? A quoi doit-on s’attendre ?
- les pseudo patriotes de Zaporojie appellent à se joindre à
l’action du Maïdan, se rassembler sur la place principale de la ville pour
boire un verre de Cahors en l’honneur de la décision prise en Turquie. On ne m’a
jamais appris à faire des prédictions, mais Dieu organise tout en vue de notre
salut, et donc, Il ne nous abandonnera jamais !