Un article de Pravmir traduit par mes soins:
12 octobre 2018
- On a « restauré
la canonicité de Philarète ». Qu’en est-il du clergé ordonné par les
schismatiques ? Qu’en est-il des sacrements administrés toutes ces années ?
Ils sont maintenant reconnus automatiquement comme valables et pleins de grâce ?
Ou bien non ? Peut-on maintenant enterrer religieusement les baptisés du
Patriarcat de Kiev ?
- C’est une question qu’il faut adresser à Istanboul. En
vérité, si Dieu veut châtier un homme,il le prive de raison. Nous en voyons un
éclatant exemple dans la décision qu’a prise hier la cession d’Istanboul. Les
Ukrainiens ont reçu la décision « du Phanar », prise dans la capitale
d’un pays musulman, la Turquie, autrefois l’ancienne Byzance qui n’existe plus
aujourd’hui, qui a sombré dans les années de l’empire, où il y a moins d’orthodoxes
que dans le plus petit centre de district d’Ukraine. On peut seulement dire que
le canon privé de raison n’a pas été rédigé. Aucun point de cette décision n’a
de confirmation canonique ni d’explication sensée. Pour moi, personnellement,
et en accord avec les canons de l’Eglise, le citoyen Denissenko ne se repent
pas, pour l’instant, de son péché de schisme, toutes ses actions sont
anticanoniques et dépourvues de grâce. Et ce qu’on a décidé au patriarcat de
Constantinople ressemble à l’attribution à un cadavre d’un certificat comme
quoi il est vivant (comme chez Gogol,
dans les «Âmes mortes », on va bientôt lui « demander » de l’argent).
- Le territoire
de l’Ukraine ne coïncide pas tellement avec celui de la Métropole de Kiev au
XVII° siècle. Faut-il comprendre que la décision de Constantinople ne s’applique
pas à l’extérieur de cette métropole (Slobojanchtchina, le Sud et autres) ?
Risquons-nous un schisme sur des bases territoriales ?
- C’est encore un aspect de l’absurdité de cette décision.
Et que faire en ce cas du territoire de la Pologne, de celui de la Russie, de
la Biélorussie, des pays Baltes, tous ces territoires entraient dans la
composition de la métropole de Kiev dans les frontières du XVII° siècle.
Maintenant, ils sont aussi sous l’omophore d’Istanboul ?
- Le 25 septembre, le
synode de l'EOU a demandé aux exarques de Constantinople de quitter le
territoire de l’Ukraine. Cette demande fut ignorée. La décision de
Constantinople sera-t-elle aussi ignorée par l'EOU?
- Vous savez, c’est comme lorsqu’on exige des visiteurs d’un
hôpital psychiatrique qu’ils ne contrarient pas les patients. L’Eglise n’est
pas obligée de respecter ce qui n’a aucun sens, ni canonique ni commun. L’Eglise
va continuer à s’occuper de ce dont elle s’occupe depuis plus de 2000 ans,
amener les gens à Dieu, se soucier du salut de leurs âmes, témoigner de la Vérité,
dire la vérité même si elle n’est pas agréable, prier pour tous ceux qui
tombent dans la folie.
- L'appel de Constantinople à éviter
l'appropriation illicite d'églises et la violence sera-t-il efficace dans la
pratique?
- L’encre des décisions du Synode n’avait pas eu le temps de
sécher que le chef du ministère des Affaires Etrangères d’Ukraine déclarait que
nous, les fidèles de l’EOU, en union avec le patriarcat de Moscou, devions
dégager d’Ukraine. Si un fonctionnaire de ce niveau, un diplomate, fait de
telles déclarations, que devons-nous attendre de personnes d’un niveau
inférieur ? Le premier vice-président du Parlement appelle à soutenir
l'action: venir au Maïdan et boire un verre de Cahors, pour fêter la décision
du citoyen turc. Regardez ce qui se passe en Ukraine occidentale depuis 2014 - des militants nationalistes
s'emparent des églises, les tribunaux décident de l'illégalité de leurs actes,
mais personne ne respecte leurs décisions. Désormais, ces décisions ne font que
« donner des ailes » aux radicaux. Dans un pays où le nihilisme est
légal, vous pouvez vous attendre à tout. C’est la répétition absolue de 1937.
- Quelle est à présent la situation dans l’éparchie de
Zaporojie ? Les croyants sont-ils en danger ? A quoi doit-on s’attendre ?
- les pseudo patriotes de Zaporojie appellent à se joindre à
l’action du Maïdan, se rassembler sur la place principale de la ville pour
boire un verre de Cahors en l’honneur de la décision prise en Turquie. On ne m’a
jamais appris à faire des prédictions, mais Dieu organise tout en vue de notre
salut, et donc, Il ne nous abandonnera jamais !
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