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jeudi 18 octobre 2018

Démolisseurs





Je viens de voir une série de posts sur la ville de Borovsk, près de Kalouga, une vieille ville ravissante que les autorités locales ont décidé de raser. Oui, raser purement et simplement toutes les belles maisons anciennes du centre, sans doute pour construire des cliches immondes et rentables. D’ailleurs, pour détruire, il paraît que la mairie touche des subventions. Le ministre de la culture s’arrange complaisamment pour que la ville ne soit pas classée avant fin 2019, c’est-à-dire avant le moment où il n’y aura plus rien à classer. Voici le post original :
"Dans les prochains jours, l'ancienne ville russe de Borovsk sera effacée de la surface de la terre. On a choisi de détruire les plus belles maisons, presque tout le centre historique, deux maisons ont déjà été détruites, les autres sont préparées pour la destruction. Hitler n'avait pas eu le temps de le faire, mais Medinski, Artamonov et Klimov vont y arriver. Les habitants montent la garde. Dans le même temps, le ministère de la culture déclare qu'il pourra donner le statut d'agglomération historique à Borotsk seulement à la fin de 2019, quand il ne restera plus rien de la ville.
https://tass.ru/obschestvo/5683582
Rien n'empêche le ministère de la culture de rendre ce statut à Borovsk et à des centaines d'autres vieilles villes dès demain, sans attendre la préparation d'aucun document, mais on attendra leur destruction complète, et pendant ce temps, on s'appropriera l'argent pour le développement d'objets classés déjà détruits." 
Je suis tombée ensuite sur ce post à propos de Pereslavl Zalesski :
Alexandra Andreïeva : Un peu d’automne d’or et quelques objets du XVI° siècle sur le territoire de Pereslavl Zalesski, lieu de peuplement qui attend qu’on lui fasse justice en le remettant sur la liste des lieux historiques d’importance fédérale. Un pareil complexe d’objets du XII° et XVI° siècle si bien conservés dans une agglomération, il n’y en a plus dans toute la région de Yaroslavl. J’ai eu personnellement l’occasion d’entendre l’opinion d’un expert agréé du ministère de la culture comme quoi « à Pereslavl, rien ne s’est conservé ». Cela m’intéresse de le savoir, chez ces experts, la raison et la conscience se sont conservées ? »
 Le tour de passe-passe, à Pereslavl, fut de déclasser la ville pour permettre de la saccager et de venir ensuite constater « qu’il ne restait plus rien », donc on peut continuer le massacre. C’est sans doute pour cela aussi que l’église du métropolite Pierre, objet « d’importance fédérale » qu’il est interdit de restaurer sans passer par une commission agréée et un entrepreneur de même, également ruineux, pourrit sur place depuis le martyr de son dernier prêtre.
Quel genre de gens sont les vautours qui organisent tout cela, quel mental est le leur ? Ont-ils une patrie, ont-ils des ancêtres, une foi, une culture, une âme, un cœur ou sont-ils simplement des mutants, des représentants de cette monstrueuse espèce post-moderne qui détruit absolument tout ce que ses prédécesseurs encore humains avaient construit de beau, avec la nature environnante, la faune, la flore, tout ce qui vit et vaut la peine d’être vécu, écouté, regardé et sauvegardé avec amour pour satisfaire leur cupidité et leurs appétits grossiers ?
Le ministre de la culture en question est aussi celui qui a fermé le centre de folklore.
Cela me fait penser à nos ministres français qui sont tous des démolisseurs au service des lobbys industriels.
C’est une lèpre. Une lèpre affreuse. Dostoïevski avait raison de le dire : « Sans Dieu, tout est permis ». Le monde issu des révolutions, du capitalisme et de l’industrialisation est un monstrueux golem démoniaque qui ne laissera rien de vivant ni de beau derrière lui.

Photos des auteurs des posts

BOROVSK





 PERESLAVL





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