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vendredi 7 juin 2019

L'été...

Ce matin, n'ayant plus rien à donner à manger à Ritoulia, je lui ai fait bouillir des pelmeni. Elle adore ça. Elle est même allée en planquer quelque part qu'elle a ressorti par la suite. Mais je ne peux pas la nourrir de pelmeni et de poulet en permanence...
Il fait un vrai temps de plein été, 30°. J'ai pris Ritoulia et suis allée me baigner à la Vioska, au village de Koupanskoïé. L'endroit n'est pas spectaculaire, mais très agréable, avec du sable, de l'eau propre et profonde, et surtout vivante. Cette petite rivière qui sort du lac est encore un organisme sain. On y nage parmi les poissons, les serpents d'eau, parfois, les mouettes et ce que je crois bien être des macreuses, du moins cela ressemble à ce que mon beau-père appelait ainsi sur les bords du Rhône. Et puis de superbes libellules, qui rappellent des bijoux art-nouveau. L'eau est fraîche, douce, brillante, les poissons y tracent de scintillants arcs de cercle, ils chassent ou ils jouent. Sur les berges, les roseaux ondulent au vent, les iris d'eau fleurissent encore un peu...
Rita n'était pas enthousiasmée par l'expérience. Je l'avais bien entendu trempée dans la rivière, pour la rafraîchir, et elle a subi cela avec résignation. Pendant tout le temps où j'ai nagé, elle me regardait depuis la rive avec autant de perplexité que d'inquiétude. Quand je suis revenue manger mon pique-nique, elle s'est roulée dans le sable et elle est restée à cligner d'un oeil, avec un air plein de désapprobation et d'adoration mêlées: que ne faut-il supporter pour rester avec sa patronne...
J'ai fait une petite aquarelle. Je ne dessine pratiquement plus depuis que je suis à Pereslavl, parce que j'écris beaucoup, et tout d'un coup, je réalisais le changement complet d'ambiance, entre mes aquarelles de Cavillargues et celle que j'étais en train de faire de cette rivière nordique, si plane, largement ouverte au ciel immense et à ses nuages blancs libres et erratiques, avec ses teintes vaguement violacées, ses forêts lointaines et sombres, et ses berges luxuriantes, ce n'était vraiment pas le saut du Sautadet ni les gorges de l'Ardèche.
Il y avait des gens, mais plutôt tranquilles et bienveillants, et en nombre tout à fait supportable.
Je pensais au moment où mon héros Fédia se baigne dans le lac pour la fête d'Ivan Koupala, qui aura lieu dans quelques jours, et à la couronne d'iris des marais que lui pose sur la tête la sorcière Paracha...
A l'époque, cela devait être si incroyablement beau, toute cette région, et si vivant, giboyeux, plein de chants et de carillons...
La Russie étant énorme, et les cours d'eau y abondant, il est encore assez facile de trouver de beaux endroits pour se baigner. En partant, j'ai ramassé un sac un plastique pour le jeter à la maison. Il me faudra essayer la prochaine fois la "plage moscovite", parce qu'il y a de grands arbres, que Rita pourra se mettre à l'ombre, et qu'il y a de beaux points de vue à dessiner. Katia veut m'accompagner. Nous planifions aussi le lac Nero, à Rostov, avec la vue sur le monastère...
Katia m'est si proche que j'en suis étonnée. Elle aurait pu être ma fille, par le caractère. En plus doux, quand même, il y a en moi une espèce de virilité que la mère Hypandia a bien senti dans mon livre. Elle me disait qu'elle avait des relations avec sa mère qui étaient autant amicales que filiales, oui, j'ai connu cela...
Pour l'Ascension, à l'église, on m'a remis un paquet de la dame qui m'avait reproché de ne pas être venue à la distribution de l'Artos par l'évêque: de petits cubes de pain bien découpés, bien secs, pour être consommés facilement au besoin. Le tout dans une boîte en céramique en forme de prosphore... J'ai eu honte de moi, car je la traite de dictateur, et en effet, c'en est sûrement un, mais très bien intentionné!

ma jungle...

on veut photographier les iris d'eau et un emmerdeur arrive...

la boîte en forme de prosphore. Merci, excellente Nathalia
Mikhaïlovna!

mercredi 5 juin 2019

Clôture de la fête de Pâques à Rostov.

Ces jours-ci, j'ai regardé une magnifique série télévisée russe sur les Démons de Dostoïevski. Les jeunes acteurs qui incarnent les personnages du roman de façon médiumnique ont été interviewés par la chaîne culturelle. Celui qui jouait l'abominable Piotr Verkhovenski a commencé par proclamer sa foi en l'esprit russe et en la renaissance de son pays. Il a expliqué qu'en jouant ce rôle, il s'était purgé de ses propres démons. Ces garçons étaient si profonds et si beaux, et abordaient de tels sujets, que je comprenais encore mieux, et avec émotion, pourquoi j'avais été fascinée dès mon jeune âge par leur pays, et pourquoi j'avais finalement décidé d'aller y finir mes jours. Et cela malgré les démons toujours à l'oeuvre, que je vois grouiller dans les commentaires des sites orthodoxes, trolls libéraux ou néostaliniens, ou néopaïens, égarés ou malfaisants, ricanants et haineux comme leurs équivalents néonazis ukrainiens, ou chez nous gauchistes, islamistes et antifas. C'est que nous ne sommes plus armés pour identifier nos démons, en France, même ceux qui croient en Dieu trouvent obscurantiste de parler du diable. Alors qu'en Russie, on ose en parler, et la lutte se poursuit. En Russie, ceux qui croient savent à qui ils ont affaire, et l'on ne se heurte pas sans cesse à des faux-semblants. A la limite, même les démons y sont plus francs et plus lucides sur eux-mêmes.
Jamais on n'aurait produit une telle série en France, et jamais on ne l'y montrera. Et jamais on n'y fera une telle émission, jamais je n'entendrai de jeunes acteurs discuter de cette manière. Je voyais apparaître des liens profonds entre l'acteur et l'écrivain, l'acteur comme l'écrivain, quand ils sont sincères, laissent arriver et se révéler en eux  les passions et les aspirations humaines à la façon d'un bain photographique, ils endossent les péchés des autres, comme Mitia dans les frères Karamazov, et comme Dostoïevski lui-même. Ils deviennent eux-mêmes un théâtre, celui de la lutte éternelle des ténèbres et de la lumière.
Je suis tombée il y a quelques temps sur cette citation du starets Sophrony:
Par la repentance, nous ne vivons pas notre propre drame individuel : Nous vivons, en nous-mêmes, la tragédie de toute l'humanité, le drame de son histoire depuis le commencement des temps.
Katia et Nadia m'avaient offert d'aller à Rostov pour la liturgie épiscopale de clôture de la fête de Pâques à la cathédrale de la Dormition. Elle date du XVII° siècle, et garde un très beau style russe original, comme tout le Kremlin qui est à côté. Elle est également dans un piteux état, mais en voie de restauration, comme en témoignent des échafaudages. Mais les chasubles flamboyantes du clergé, les lampes et les cierges, prenaient un éclat particulier sur ce fond ravagé, il existait entre ces restes malmenés par les démons et ceux qui les avaient récupérés pour y célébrer une harmonie organique, qui n'est pas toujours aussi apparente dans les églises mal restaurées, par exemple. Le choeur était de grande qualité, on m'a dit plus tard que c'était le choeur du séminaire de Yale, en Amérique. Je priais. Des tas de choses me traversaient l'esprit, mais sans m'empêcher de prier, au contraire, elles entraient dans ma prière, et je pensais à la citation du père Sophrony, je me sentais participante de la grandeur humaine et de sa terrible chute, je prenais en moi tout ce que j'avais vécu et aimé mais aussi détesté.
On a prié pour l'Ukraine, pour la réconciliation et l'arrêt de la guerre civile et de l'effusion de sang. Des gens hochaient la tête. autour de nous résonnaient des chants pascaux, car c'était la clôture de la fête, et les fidèles répondaient avec ferveur, pour la dernière fois de l'année, "en vérité, Il est ressuscité" aux appels des prêtres: "Christ est ressuscité". Et puis le bourdon s'est mis à sonner et c'est devenu inexprimable, quelque chose qui se passait à la fois aujourd'hui et hier, car c'est une cloche ancienne, pré révolutionnaire, avec une voix vibrante, profonde et pure, faite pour nous soulever tous, morts et vivants, une voix pareille à la trompette du jugement dernier, comme dans le vers spirituel russe:

Ils viennent, ils viennent, les derniers siècles
Les sources des rivières vont se tarir
Le soleil et la lune vont s’assombrir
Les claires étoiles tomber sur la terre
Et l’archange Michel va surgir
Il va sortir sur la haute montagne
Et jouer de sa trompette d’or :
Debout, les vivants et les morts…[1]

Autrefois, toute la Russie vibrait de cloches pareilles, qui assourdissaient les étrangers, dont le coeur n'était pas en résonance, les Allemands et les Anglais déjà coupés des sources lumineuses, mystérieuses auxquelles mon âme, ici, se désaltère. 
Ensuite, nous sommes tous partis en procession, portés par ce carillon incomparable, car Rostov est la capitale du carillon russe, c'est là qu'ils sont traditionnellement les plus beaux, à travers le kremlin féerique, et le long du lac Nero, vers le monastère saint Jacques. Je voyais encore beaucoup de très jolies maisons, non seulement des isbas, mais des immeubles du XVIII° ou XIX° siècle, tout cela est délabré, et souvent déparé par toutes sortes d'épaves, mais cette ville pourrait facilement redevenir un joyau. "Dire que toute la Russie devait être comme cela", a soupiré Katia. Elle portait Rita dans son sac, et elle m'a vite distancée, car la procession galopait littéralement, et je traînais la patte. J'ai remarqué qu'elles sont toujours menées au pas de charge, quand il s'agit de faire le tour de l'église, je ne les suis même plus, j'attends leur retour, mais sur deux, trois kilomètres ou plus... Pourquoi faut-il aller si vite, ne laissant pas le temps de prier, chanter, et contempler, aussi, sans compter que de nombreuses vieilles bonnes femmes comme moi ont du mal à suivre...




[1] Идут идут последние веки
Иссохнут, иссохнут источники реки
Солнце и месяц помелкнут
Ясные звезды на землю скатятся
Взойдет, взойдет Михайл архангел
Узойдет, на гору крутую
Затрубит трубу золотую

Le carillon de la cathédrale


dans la cathédrale

fresque d'origine au dessus de l'autel

l'iconostase 


sortie du clergé





le clocher




Katia me précède encore

Le long du lac, je ne suis plus du tout! Je n'entends même plus les chants et les prières...

Le monastère


une belle isba

et cet ornement ravissant


Ce bâtiment date de 1914. A l'époque, on avait du goût, et il s'intègre très bien.
Il était destiné à devenir une hôtellerie, il a été un hôpital militaire, puis la révolution a éclaté...
Il ferait un hôtel superbe, à côté du monastère, mais cela n'a pas l'air d'effleurer
qui que ce soit. Mieux vaut le laisser pourrir pour le remplacer par un hôtel arménien
affreux, comme à Pereslavl Zalesski.... 




samedi 1 juin 2019

Liturgie des ruines


Katia et Nadia sont venues hier soir. Elles sont extrêmement bonnes, je remercie Dieu de me les avoir fait rencontrer, mais on dirait qu'il prend soin de rassembler les âmes soeurs, en nos temps difficiles. J’ai chanté avec Katia dans le jardin, nous essayons de préparer quelque chose pour la fête de la Trinité à Serguiev Possad.  Nous chantons bien ensemble, et hier, nous arrivions à le faire avec la vielle, cela me donne de la motivation. Je vais peut-être trouver en Katia une partenaire régulière, car chanter ou jouer seul n’est pas naturelJ’ai beaucoup d’affinités avec Katia, elle est profonde, douce, franche, et malheureusement, seule. Avant, les filles comme elle, ou comme sa copine Nadia étaient le genre qu’on épousait, alors que maintenant, on les fuit, car il est si facile d’en trouver avec qui on ne s’engage pas, avec qui on peut se conduire n’importe comment, jusqu’au jour où l’on se fait cravater par un barracuda en jupon. Katia n’est pas un barracuda…


Donc nous chantions dehors, comme il est naturel de le faire, dans mon jardin, avec les nuages qui passent, les feuillages qui bougent et les fleurs qui s’épanouissent, et cela me paraissait une sorte de petit miracle: l'air résonnait de chants russes oubliés de ceux qui vivent ici, les chants de leurs ancêtres.

Auparavant, le matin, j’avais assisté à une liturgie dans l’église du saint métropolite Pierre, dont c’était la fête votive. Quand j’ai monté l’escalier délabré, j’ai vu deux cierges dans la pénombre témoigner d’un espoir.

Dire qu’il a suffit de cent ans de malveillance et d’incurie pour mettre cette belle église dans cet état…

Le tsar Ivan l’a fait construire l’année de sa mort, il est possible qu’elle n’ait jamais eu de fresques d’origine.

J’aimerais naturellement la voir réparer, mais les liturgies dans les églises ravagées ont quelque chose de particulièrement beau et émouvant. Les dorures, les brocarts éclatants des chasubles, les flammes des cierges prennent un relief mystérieux sur le fond des murs lépreux, à travers les ouvertures vides de l’iconostase, la lumière qui tombe des fenêtres béantes transfigure le déroulement des rites, tout cela nous met plus près du ciel, et nous avons même eu la visite obstinée d’un pigeon au sombre plumage ecclésiastique, qui voltigeait à travers des nuages d’encens percés de grands rayons obliques, comme si nous avait adressé un messager ailé le prêtre assassiné, saint Constantin de Pereslavl.

Et je me sentais profondément associée à tout cela, au prêtre martyr, à ceux qui célébraient ce jour-là, aux fidèles assemblés, et au fondateur de l’église pour qui nous avons prié, le tsar Ivan, qui m’a accompagnée toute ma vie, et qui me semblait présent à mes côtés, dans ce bâtiment qu’il a fait édifier, et aussi aux artisans à qui il avait confié le travail et qui ne pouvaient imaginer que leur église serait traitée un jour de cette sinistre manière. Je ressentais avec douleur le féroce déchaînement de cette immense profanation  mondiale sans répit, depuis Notre Dame et le « geste architectural novateur » que médite la camarilla mafieuse au pouvoir en France, jusqu’à la misère actuelle des églises de Pereslavl, de cette église qu’un tsar couvert de péchés, avait trouvé le moyen de concevoir à la fois si harmonieuse, si pure, et si modeste, avec peut-être tout ce qu’il restait d’intact dans son âme sombre, et quelque chose d’intact y demeurait encore, puisqu’il a été à l’origine de tant de beauté, alors que les oligarques actuels ne dégagent que de la hideur grandiloquente, à l’image de leurs personnes banalement et vulgairement maléfiques, sans aucune lueur.

Je ne pouvais m’empêcher de pleurer sur notre chute vertigineuse, et sur ce qui nous attend encore de peut-être bien pire.

Après la liturgie, j’ai rejoint Irina Dadykina, l’arrière-petite-nièce du prêtre martyr , Yelena Chadounts, du musée de Pereslavl  et quelques autres personnes au monastère saint Théodore. Irina a présenté le livre qu’a écrit Alexandre Orlov sur son ancêtre et ses descendants. Une partie de la famille avait émigré en France, et Irina l’a retrouvée, faisant un peu le chemin d’Alexandrina Viguilianskaïa, avec ses propres ancêtres, et traçant de cette manière, un tableau complémentaire du destin russe général.

Yelena a expliqué que déjà en 1918, éclataient dans la région des révoltes de tous les côtés et dans toutes les couches sociales, réprimées radicalement par la terreur rouge : les gens avaient compris, mais trop tard, où ils s’étaient laissés entraîner.

Alexandre a évoqué les répressions et leur possible renaissance, avec les néostaliniens qui relèvent la tête et cherchent à les justifier pour blanchir leur idole.

Je regardais dans le livre consacré à saint Constantin ces visages si dignes et si intenses des Russes d’alors. Comme il a fallu peu de temps, pour briser presque complètement  ce peuple jusque là irréductible, l’arracher à tout ce qui faisait son originalité, son unité organique…  Il a suffi de frapper avec une cruauté, une méchanceté méthodiques, scientifiques, inlassables et sans pitié pendant quelques décennies, comme on transforme au bordel une jeune fille en radasse hagarde, à force de coups et de promesses fallacieuses alternés. Et je pensais à un autre peuple dur à cuire, les Irlandais, que l’Union Européenne est finalement en train de dissoudre malgré des siècles de résistance à son anéantissement, aux Serbes, aux Grecs, aux Roumains dont on détruit la culture paysanne sauvegardée, à ce qu’on est en train de nous faire à tous, à notre horrible avenir, à notre possible répugnante fin, et je suppliais Dieu de nous sauver cette dernière arche que je suis venue rejoindre.

On a tort de comparer Ivan le Terrible à Staline, il a fait considérablement moins de victimes, et il avait au cœur l’église du saint métropolite Pierre, et celle de saint Théodore Stratilate, tout ce qu’il a laissé à Pereslavl Zalesski et ailleurs, et qui témoigne encore de la sainte Russie dans la Russie post-moderne, comme une photo d’enfance dans le sac à main de la fille déshonorée dont je parlais plus haut.
Avec Nadia et Katia, nous avons repris la discussion qui avait eu lieu au monastère saint Théodore, évoqué l'ignorance des jeunes, leur haine de la Russie, comparable à celle des gauchistes pour la France: une génération de petits zombies qui ne savent plus ni d'où ils viennent, ni où ils vont. "Et pourtant, dit Katia, regardez tout ce qui nous arrive du Donbass: les gens étaient là bas dans le même état qu'ici, et l'adversité leur a rendu leur grandeur, leur solidarité, leur pureté. eux sont prêts à mourir pour défendre leur terre..
- Et les croyants du métropolite Onuphre, en  Ukraine: on dirait des gens d'avant la révolution, ou ceux qui en ont été les victimes..."

C'est pourquoi certains en arrivent à espérer que la guerre latente que mène l'occident à la Russie se déchaîne enfin, pour régénérer le peuple avant qu'on n'ait réussi à le pourrir jusqu'au bout. Comme en Europe, où l'on n'a plus qu'à lâcher des hordes d'assassins et de violeurs sur des populations sans aucune réaction, la transformant toute entière, comme je le crains depuis vingt ans, en Kosovo gigantesque, en proie à l'anarchie voulue par les mafias.


Photo éparchie de Pereslavl Ouglitch


jeudi 30 mai 2019

Ma meilleure critique




Je me permets de publier la lettre que m'a envoyée mère Hypandia, higoumène du monastère de Solan, car elle me comble de joie par sa pénétration et sa justesse, et de toutes les critiques qu'on m'a faites, c'est pour moi la plus précieuse. C'était aussi celle que je redoutais le plus, avec celle du père Valentin.


Fédia et son fils Vania, gribouillis de l'auteur

Je vous remercie de nous avoir fait envoyer votre livre de Yarilo. J'aurais aimé vous répondre rapidement, car c'est un très beau livre et ce fut une joie de le découvrir, mais c'était impossible d'aller vite dans sa lecture car il ne se comprend bien que si on le lit intégralement. Tout s'y tient, et il faut se laisser entièrement guider. Je comprends que cela fut un grand travail pour vous et surtout que vous y avez mis ce qui venait du plus profond de vous-même.
Dieu vous a donné une belle écriture, nous le savions déjà par Lueurs à la dérive qui  nous l'avait fait connaître, et les textes bibliques que vous citez dans ce nouvel ouvrage, dans la langue de Lemaître de Sacy ou celle de notre bienheureux père Placide, s'enchaînent sans contraste, sans effort à l'intérieur de votre propre récit. C'est une joie!
Le tout forme un texte envoûtant tant les multiples personnages sont présents, vivants, dans un mélange indissociable de bien et de mal (à l'exception peut-être d'un seul, Maliouta Skouratov, tellement enfoncé dans le mal qu'il semble que pour le décrire, il était impossible de trouver quoi que ce soit qui puisse lui assurer un peu d'épaisseur humaine: il est tellement maléfique qu'il n'y a plus de personne en lui, comme s'il avait déjà revêtu la silhouette fantomatique des démons et des damnés). Mais tous les autres protagonistes sont bien vivants et on instaure avec eux une relation d'intimité, d'estime ou d'amitié, de peur ou de compassion. Leur présence naît de la qualité des multiples dialogues dans lesquels ils s'étudient, analysent et nous font part de leurs passions, en nous renvoyant symboliquement aux nôtres.
Après la violence du combat mené par Fédia, on pouvait craindre que sa conversion apparaisse comme une pièce rapportée, un happy end à l'eau de rose bon marché. En fait, pas du tout! La vie au monastère du Lac Blanc garde le ton viril des combats précédents. Il rappelle le "même si j'en meurs, je ne Le quitterai pas" de Job. Et cette mort est à la fois lumineuse et douloureuse.
Comment un tel livre va-t-il être reçu dans notre occident porté à la facilité? Vous n'y faites aucune concession, et vous avez raison! Mais on comprend que votre volonté d'atteindre le plus profond du cœur humain a dû vous demander un grand effort. Et je ne sais comment le public va réagir.
Il y a par ailleurs un autre aspect des choses qui aurait pu appeler une sorte d'annexe ou de note développée, bien que l'ouvrage soit déjà épais. Les occidentaux ne connaissent guère l'histoire de la musique russe avant le XIX° siècle. Nous nous sommes plongées dans une encyclopédie pour comprendre ce qu'étaient les gouzli et en quoi ils étaient des instruments encore magiques au XV° et au XVI° siècles. Et comment le chant sans autre instrument touche les personnages si profondément. A l'occasion, on aimerait en savoir un peu plus.






Dima Paramonov chante sur un modèle de gousli du XI° siècle la byline (épopée) de Volga et Mikoula Selianovitch


Le vers spirituel "Mon âme pécheresse" que le tsar aime à entendre chanter par Varia Basmanova, et qui est probablement du XVI° siècle, par l'ensemble Sirin

Le vers spirituel "la Mer Océane" chanté aux gousli par Dima Paramonov. La version française est de moi.


lundi 27 mai 2019

Un certain éloignement


Sur la route de Moscou, j’ai pris en stop un moine édenté et loqueteux avec un gros sac. Il rentrait dans son monastère, près de Saint-Pétersbourg et de Valaam, et avait besoin d’être déposé gratis à l’embranchement de la « bétonka » qui l’amènerait du côté de Tver, sur la route ad hoc. Il semblait avoir beaucoup d’amour pour son higoumène. Nous avons parlé de tout et de rien orthodoxes et entre autres, des églises en urgent besoin de restauration, des gâteaux d’anniversaire inutiles bâtis on ne sait pourquoi, et des restaurations malheureuses. « Pourquoi, lui dis-je, s’il existe pour les restaurations une commission moscovite si pointilleuse, a-t-on laissé édifier aux Solovki, dans l’église du XVI° siècle construite par le métropolite Philippe, une iconostase hideuse, boursouflée et aveuglante d’or, autour d’icônes moches et disparates ? 
- Les iconostases de ce genre, c’est à cause des bienfaiteurs…
- Ah, vous voulez dire les sponsors qui financent et qui ont un goût épouvantable ?
- Ils tiennent à ce que cela fasse riche, comme eux…
- Et la commission de Moscou, elle laisse faire ?
- Eh bien, parce qu’ils sont riches, ils achètent qui ils veulent… »
Il m'a appris que l'iconostase en céramique du monastère de Zadonsk avait été commandée en 1905 en France. Détruite puis restaurée par un mécène, qui en a restauré cinq en tout, en Russie, et a donné à ses enfants les noms des saints auxquels étaient consacrés les monastères ou les églises objets de ses largesses.
Le moine, en me quittant, m’a demandé mon nom pour prier pour moi.
Je suis arrivée à Moscou et après une escale à « l’autocentre » Renault de Mytichi, je suis allée aux vêpres de mon église de Krasnoselskaïa. Outre qu’elleest restaurée avec goût, elle, elle a aussi un joli jardin décoiffé qui évite les pièges du petit massif où les fleurs sont alignées comme des chiffres sur un tableau Excel. Beaucoup de gens, même religieux, ne supportent la nature que transformée et contrainte, comme d’ailleurs les enfants qui doivent être obligatoirement bien peignés et assis sur les bancs d’une école.
Je convoite depuis longtemps un rejet du magnifique églantier blanc de ce jardin, et il en fait plein, mais je n’ai jamais pu trouver la jardinière, et le père Valentin ne pense pas à s’en occuper, j’ai essayé auprès du père Valéri, on verra bien…
Le père Valentin a évoqué à table avec fureur les responsabilités russes dans le désastre du tomos ukrainien, nous avons maintes fois offensé les Grecs, et voilà. C’est bien possible, mais les raisons les plus importantes, outre la soif de vengeance et de gloriole du pape du Phanar, c’est qu’il est entièrement sous la coupe américaine, ce que l’actualité démontre sans équivoque, même quand on essaie de faire croire le contraire…
Il a dit aussi que l'affaire Ukrainienne était pour la patriarche Cyrille une tragédie personnelle, dont il souffrait profondément et sincèrement.
A la liturgie du matin, le père Théodore (que j’adore, mais j’aime tous les prêtres de Krasnoselskaïa) m’a communiée sous le nom de Lavrentia. Eh bien finalement, après y avoir renoncé, j’accepte ce nom, presque un nom de moniale, et un bon compromis entre mon nom français et ma russification partielle. Cela m’a même donné une grande joie.
J’ai pris avec moi au retour une artiste-peintre, Ioulia, une amie de Yelena Andreïevna Afanassieva. Elle veut louer la moitié de ma maison au mois de juillet, pour elle et sa mère, et ne savait plus à quel saint se vouer, car elle a eu toutes sortes d’avanies avec ses logements de vacances, je vais donc leur fournir celui de cette année.  Elle a fait de nombreux dessins au crayon de couleur des maisons détruites ou en perdition de Pereslavl, et voudrait les exposer quelque part. Elle m’en amontré un, que j’ai trouvé très joli. Ce sera pour moi aussi une possibilité de m’absenter un peu sans laisser les chats tout seuls.  J’ai commandé une cuisine. Mes hôtes auront un appartement indépendant.
Ioulia m’a dit que ses considérations sur le massacre des jolies maisons de Pereslavl lui avaient valu une grande hostilité, même chez le personnel du musée local : « Vous vous êtes gobergés à Moscou, alors laissez-nous en profiter à notre tour ! » Car évidemment, bâtir une horreur pseudo occidentale ou recouvrir de plastique la jolie maison de la grand-mère, c’est accéder à l’empyrée de la classe supérieure.
Hier, l’Europe votait, et je me suis abstenue. Depuis plusieurs mois, j’essayais de me convaincre d’aller m’inscrire sur les listes de l’ambassade, mais autant j’avais tout fait pour voter aux présidentielles, autant je manquais cette fois de conviction, cette conviction qui m’aurait poussée à prendre rendez-vous dans le blockhaus haïssable de la Yakimanka. D’abord, aucun des candidats ne m’inspire une grande confiance, et j’en ai marre de faire barrage. Le seul pour qui j’aurais voté à la rigueur, c’est Dupond-Aignant. Et puis à vrai dire, je pense que tout ceci est une gigantesque arnaque et je n’ai pas envie de donner satisfaction à ceux qui font semblant de nous consulter.  Comme beaucoup de gens, j’ignore les arcanes de la politique, et l’on s’emploie à me laisser dans cette ignorance. Mon instinct m’avertit que telle ou telle personne, c’est l’enfer incarné, mais celle pour qui je vais voter n’est-elle pas aussi un leurre ? Enfin la notion même de parti me fait horreur, la démocratie me fait horreur, la démocratie, c’est la guerre civile larvée ou déclarée, l’atomisation des individus, et je suis pour la communauté monarchique médiévale, qui permet au peuple de rester  un tout organique et de s’occuper de son âme, au lieu de perdre son temps et ses forces à entre-déchirer pour le plus grand bien d’oligarques mafieux immondes qui sont l'aboutissement obligatoire du principe démocratique et dont nous protégeaient nos rois et nos tsars. La fin du monde est à nos portes, et comme dit le père Costa de Beauregard, il s’agit de se concentrer sur l’essentiel.
L’idée démocratique est l’arme fatale contre les défenses naturelles d’un peuple, contre son unité et son génie. Elle a causé plus de morts et de massacres dans le monde entier que toutes les monarchies réunies. Et elle est à l’origine de la perdition définitive de l’Europe, qui se produit sous nos yeux.

Le dessin de Ioulia


mercredi 22 mai 2019

De tout et de rien

comité d’accueil
Je suis crevée, depuis mon voyage à Zadonsk, il faut croire que ce genre d'équipée n'est plus de mon âge. J'ai plein de boulot dans le jardin pour entretenir son genre savamment décoiffé, et j'ai du mal, surtout que je traîne la patte. Hier, la voisine m'a donné des plantes, des fougères, et ça c'est bien, je veux en mettre partout, et un truc nommé klopogon soit chasseur de punaises. C'est très joli, ça fait de grandes hampes de clochettes jaunes. J'ai un petit passage à vide, côté fleurs. A l'automne, je dédoublerai les renoncules, ça fleurit très longtemps et c'est vraiment joli. En ce moment, c'est tout ce qui fleurit chez moi avec les narcisses.
J'ai appris d'elle que Blackos était le chat des précédents propriétaires. Ils ont déménagé quand ils ont mis en vente, et laissé Blackos, qui attendait un miracle dans la cave de sa propre maison en se gelant les oreilles. Il a attendu comme cela presque deux ans, avant que n'arrive la Française et sa ménagerie. Donc Blackos, d'après la voisine, aurait au moins cinq ans, certainement plus. Comme Rom a cinq ans, les autres dix et quinze ans, il me faut vivre encore dans les quinze ans pour être à peu près sûre d'enterrer tout le monde et de ne laisser personne derrière moi. Un chat ça peut vivre 20 ans, parfois plus.
Pauvre Blackos. Comment aurais-je pu chasser de chez lui cet animal qui attendait patiemment le retour des humains ingrats?
J'ai des tas de choses à faire et pas la force. Des démarches, du bricolage, des traductions, de la musique, mon livre.... Je pense que j'ai publié Yarilo trop tôt, mais j'avais peur de mourir avant de l'avoir fait, ou bien que se déclenche l'Armaggedon. Je n'ai toujours pas reçu la lettre de mère Hypandia à son propos, mais comme elle en a commandé pour le monastère, je suppose que ça lui plaît, on dirait même que ça plait à soeur Iossifia. Cependant, je suis persuadée qu'elle a dû m'écrire des choses importantes, et la poste russe me fait attendre.
Je n'ai pas encore résorbé la pagaille du déménagement, car je fonctionne très lentement. J'ai reçu des tonnes de fringues. Je pensais récupérer cela beaucoup plus vite, et j'avais empaqueté toute ma garde-robe. Entre-temps bien sûr, j'avais dû m'en racheter. Là, je pense que je n'aurai plus besoin de rien pendant dix ans. J'ai une collection impressionnante de tee-shirts super Styleco qui a fermé depuis, à croire que je l'avais senti, et que j'avais fait des réserves. Et des blouses et des jeans, tout ce que j'avais acheté au marché de Bagnols sur Cèze ou d'Uzès, et qui paraît drôlement stylé à Pereslavl Zalesski! Et j'ai récupéré un sweat-shirt tout mou oversize, le genre de trucs que je traîne 20 ans avant d'être contrainte de le jeter. J'ai eu un pull en coton que j'ai porté 30 ans, jusqu'à ce qu'il tombe en poussière.
Chocha, toujours si intense

Je ne sais pas ce que c'est que cette fleur qui ressemble un muguet géant, mais elle
a bien pris

La première fleur de mes iris des marais installés il y a deux ans. Ils ont pris le temps de le réflexion

mardi 21 mai 2019

L'église du métropolite Pierre

Hier, je suis tombée sur toute une série de photos d'Igor Konovalov consacrées à l'église du saint métropolite Pierre de Moscou, église construite par Ivan le Terrible, à Pereslavl, au XVI° siècle. C'est celle que nous voudrions tellement restaurer avant qu'elle ne s'effondre. Son architecture russe médiévale est unique et très originale. Elle fait partie de tout un ensemble d'églises en plein centre qui ont énormément souffert à la période soviétique et dont tout le monde se fiche à présent, à part les orthodoxes et les artistes-peintres. La cathédrale elle-même est en mauvais état. A la période soviétique, son sanctuaire servait de toilettes et de douches. Dans l'église du métropolite Pierre, comme au monastère saint Théodore, les gosses trouvaient divers vêtements liturgiques, livres et objets qui étaient restés là et ont peu à peu disparu, même les colonnes de l'iconostase se sont envolées. Il n'en reste qu'une, pour servir de modèle, au cas où, cela me donne l'espoir que la Providence s'en occupe...
Périodiquement, on amène dans ce centre de Pereslavl dévasté, des cars de touristes et j'ai nettement l'impression que la finalité n'est pas de leur montrer les quelques églises branlantes épargnées par des décennies d'athéisme enragé, puis d'incurie libérale, mais de leur faire acheter les "souvenirs" affreux que l'on vend dans trois cabanes qui détruisent tout ce qui reste de perspective et d’homogénéité à cet ensemble, des machins censés être "de l'artisanat populaire" et qui sont une injure à ce qu'était vraiment, et est encore parfois, l'artisanat russe traditionnel.
L'évêque nous a expliqué que son éparchie n'avait que des dettes. C'est une des plus riches en monuments anciens à restaurer, mais une des plus pauvres en nombre de fidèles. Donc, tout s'effondre de ce qui n'est pas encore détruit. Comme il nous l'a fait justement remarquer, le seul endroit qui est vraiment sauvegardé, le monastère musée de Goritski, est loin d'être le plus beau et le plus ancien des monastères de Pereslavl. Les plus beaux et les plus anciens ont été soumis tranquillement à toutes sortes de déprédations et de profanations, malgré leurs magnifiques églises si originales, tandis que celles de Goritski sont imprégnées d'esprit baroque occidental et pourraient presque se trouver en Autriche. Malgré ou à cause de. Car naturellement, ce que le pouvoir soviétique haïssait plus que tout, c'était justement la Russie ancienne. Il n'a pas choisi Pétersbourg comme capitale, ce qui aurait pu paraître plus séant à des occidentalistes progressistes et matérialistes, mais précisément la ville ancienne féerique de Moscou, le coeur de la sainte Russie. De la même façon que chez nous, ce n'est pas Versailles qui a brûlé, et qu'on va profaner sous un cataplasme high tech, c'est Notre Dame de Paris.
Certains disent avec aigreur que l'église a été rendue à l'Eglise et qu'elle est responsable de son état, comme si c'était l'Eglise qui l'avait ruinée et l'avait laissée à l'abandon depuis l’exécution de son dernier prêtre, saint Constantin de Pereslavl. En réalité, on rend à l'Eglise de vraies ruines et débrouillez-vous avec, comme si cela ne concernait pas tous les descendants, croyants ou non, de ceux qui les bâtissaient avec tant d'amour et de talent. Pris à l'Eglise par l'état, ces bâtiments se sont retrouvés livrés à n'importe qui comme les enfants que l'on retire à leurs parents légitimes pour les placer chez des inconnus chargés de les "rééduquer".
L'Eglise est cependant prête a restaurer et soigner ses malheureux sanctuaires, et on trouverait des enthousiastes pour faire ce travail en commun, et gratuitement, mais la ruse est que cet Etat si négligent n'a pas cédé sur ces monuments son droit de tutelle. On ne peut donc rien y faire sans une autorisation de niveau fédéral, sans passer par une commission ruineuse qui emploiera pour la restauration une firme ruineuse.
Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple que, pendant que de vénérables églises nécessitent d'urgents travaux, on planifie de construire d'énormes basiliques en pleine campagne, ou même d'ailleurs en ville.
Malgré les "mercedes des popes", comme le remarque dans un article Egor Kholmogorov, l'Eglise est tout le temps en train de tendre la main. Et si seulement au moins, à défaut de l'aider, on ne la gênait pas!
A Ekaterinbourg, le projet de reconstruction d'une église détruite donne l'occasion aux forces des ténèbres de susciter des troubles et de tenter un maïdan ukrainien, soit une révolution de couleur manipulée et téléguidée par toujours les mêmes, qui soit dit en passant, s'attaquent sérieusement à l'Orthodoxie depuis quelques mois par tomos ukrainien et Bartholomée interposés. Je n'exclus pas qu'en partie, les gens aient des raisons de râler, et je trouverais plus urgent de réparer ce qui existe que de reconstruire ce qui n'existe plus. J'avais exactement la même opinion en ce qui concernait l'église du Christ Sauveur à Moscou. La reconstruction de l'église d'Ekaterinbourg s'accompagne de toutes sortes de projets immobiliers, un peu comme chez nous la restauration de Notre Dame. Cependant, on sent, chez les idiots utiles, généralement jeunes et ignares, un antichristianisme et même une russophobie chauffés à blanc, dans une ville marquée par l'horrible assassinat du tsar et de sa famille, et par la construction regrettable et incompréhensible du "centre Eltsine", à la gloire du poivrot félon qui a démonté son pays. Ce centre diffuse une propagande antirusse hallucinante. La vice ambassadrice des USA était venue l'inaugurer dans une voiture sans plaques d'immatriculation. La directrice du centre est une Russe élevée aux Etats-Unis, un janissaire de l'occident. L'histoire russe est complètement réécrite par ces gens, comme la nôtre, en ce moment, l'est par notre gouvernement et ses journalistes. Et ce centre est régulièrement visité par les enfants des écoles.
Comme par hasard, il est situé dans l'Oural et le projet américain, et russe libéral, comme l'a démontré Nikita Mikhalkov dans une émission sur ce sujet, est précisément de faire exploser la Russie en plusieurs républiques "indépendantes", c'est-à-dire sous la suzeraineté de colonisateurs, comme c'est actuellement le cas de l'Ukraine....
Pour moi, c'est simple, des Français qui ne comprennent ni Notre Dame ni Jeanne d'Arc ne sont pas des Français, mais des mutants dénaturés. J'en dirais autant des Russes qui ne connaissent et ne reconnaissent ni leur foi, ni leur histoire, ni leur folklore, ni ce qu'ont édifié leurs ancêtres.