J’ai trouvé
au supermarché Vierny un stock de chaussettes de type thermolactyl, et j’ai
tout pris pour envoyer au front, car avec ma carte du magasin, cela me faisait moitié
prix. Puis je suis allée porter tout cela au quartier général des cosaques, qui
partaient le jour même. Je suis tombée sur un cosaque de Iaroslavl avec qui
j’ai beaucoup discuté de ce qui détruisait nos sociétés à l’heure actuelle, et
particulièrement les jeunes. Il me disait qu’ils ne savaient plus
contempler, réflechir, rêver, à cause des écrans, du bruit, de la distraction
perpétuelle. C’est exact. On n’en est pas encore ici à fabriquer des
enfants-loups culturels et spirituels, comme en France, mais le type de société
que nous avons partout est en lui-même complètement néfaste. Il faut promouvoir
le folklore, la musique et la littérature classiques, les arts plastiques,
l’artisanat. Le travail de la terre. Mais pour faire comprendre cela à des
fonctionnaires ou des députés, élévés par la nomenklatura dans le mépris de tout ce qui est russe, poétique et fantasque, traditionnel et authentique...
Pendant que je m’entretenais avec le cosaque, les Suisses m’ont appelée pour m’inviter à déjeûner avant leur départ. Je leur ai donné rendez-vous aux « boyards ». J'ai appris par eux, car on les a emmenés le visiter, que l'OVNI de verre et de métal largué sur le bord de la rue principale, le truc qui écrase toutes les maisons autour et supprime toute vue et toute lumière à celle de derrière, se proclame: "Musée de l'architecture"! Il est vrai que lorsque on édifie sa baraque au mépris total de l'environnement culturel, historique et naturel des lieux, on est particulièrement habilité à parler de cet art, en lequel a paraît-il été instruit le responsable de ce monument, ou plutôt de ce mausolée du défunt concept d'urbanisme. Cette manie des "musées" dans une ville qui a saccagé pratiquement tout ce qu'elle avait de beau, d'ancien et de pittoresque a de quoi laisser perplexe. De quoi pourrais-je faire le musée, en ce qui me concerne?
Trump a été
élu, et ce n’est sans doute pas le sauveur du monde. Comme le rappelle le
métropolite Luc de Donetsk, c’est sous sa présidence que Pompeo a fabriqué,
avec le patriarche Bartholomée, la machine infernale de l’Eglise autocéphale
bidon qui permet de persécuter horriblement l’Eglise ancestrale et véritable,
et de saints hommes comme le métropolite Longin. Cependant, à voir la tête de
toute la diablerie occidentale, ses pleurnicheries bruyantes et hargneuses et
ses lamentations, sa victoire est quand même bien préférable à celle de la
Kamala maudite du camp d’en face, un homme que la caste déteste autant ne peut pas être vraiment mauvais. Depuis le méfait de Pompeo et Bartholomée
associés, il y a eu d'énormes dégâts partout, et l’Amérique en a pâti
aussi, en tous cas, sa population ordinaire, le « bétail » qui a voté
pour Trump, justement. Peut-être que leur président aura à coeur de calmer le
jeu et de s’occuper de son pays plutôt que d’aller emmerder les autres.
Un libéral russe, convulsé de fureur et parcouru de tics, estime que les Américains ont choisi un « populiste » pour ne pas élire une femme de couleur. Quelle stupidité abyssale... Ces gens-là sont partout les mêmes, en Russie, en France, en Amérique, et ils étaient déjà là en 1789, d’après les puissantes descriptions de Chateaubriand, à pique-niquer et à faire des mondanités dans les ruines de la Bastille, avant de se faire décapiter par les monstres qu’ils choient, de génération en génération, sans jamais rien comprendre au film, et toujours avec la même morgue, la même irresponsabilité. Je pense que cette espèce est née du divorce de mentalité et de culture entre les classes dirigeantes de la société et la population qui s’est opéré à partir de la Renaissance. Ils se croient d’une autre sorte que le reste du monde, qu’ils « veuillent notre bien » ou nous détestent ouvertement.
Kouzia, arraché au front et restitué à sa patronne |
Je suis une page qui sauve et replace les animaux abandonnés sur les lieux des combats. Les bénévoles prennent de gros risques pour faire cela, et pas seulement pour les animaux eux-mêmes, mais pour leurs patrons évacués en catastrophe, à qui l’on a dit de laisser un peu de croquettes et d’eau pour deux jours, le temps de faire partir l’ennemi un peu plus loin, et qui, depuis des semaines, n’ont pu revenir chercher leurs compagnons et se rongent. Une grand-mère a reconnu son chat sur une vidéo, et avec beaucoup de difficultés, on a réussi à l’attraper et à le lui restituer, quelle joie pour l’une et pour l’autre... Kouzia la suit pas à pas, et lui lèche les mains. Je pense à mes quatre parasites receuillis et à Rita, si nous nous trouvions dans le même cas, je n’en dormirais plus de la nuit. Le malheur des animaux me touche beaucoup, ils sont confiants comme de petits enfants et ne comprennent pas que nous agissions avec eux de façon indigne ou cruelle. Et c’est si souvent le cas...
J’observe à
la lecture de Facebook deux phénomènes qui se répandent en France : les
disparitions d’adolescents, et les vols d’animaux. Je disais hier au cosaque
que je ne devais pas m’attarder parce que j’avais ma chienne dans la voiture. Mais
c’était plutôt à cause du froid, car ici, je ne me pose jamais la question, personne
ne me volera Rita. En France, il est devenu impossible de laisser sans crainte
son chien dans la voiture, ou pire, à la porte d’un magasin. On les vole jusque
dans les jardins. Et là encore, que de tourments, à la pensée de ce que feront
les voleurs du pauvre animal... Cela me révulse de seulement l’envisager.
Les
adolescents, je n’en parle même pas, c’est encore un autre problème. De toute
façon, c’est un fait que les faibles et les innocents sont désormais, en
occident, à la merci de n’importe quels salopards. Si c’est ça la « liberté »,
merci bien. Mais ce qui mobilise là bas les gens à coup sûr, c’est l’Iranienne
qui se fout à poil pour provoquer sa société patriarcale répressive. Que sa
société soit répressive, c’est bien possible, mais se mettre à poil n’est-il
pas un peu excessif, et n’est-il pas risible, de la part de gens qui n’ont
jamais défendu leurs enfants et leurs vieux parents contre un Etat indigne qui
masquait les uns du matin au soir, achevait les autres, isolait tout le monde et
injectait des produits douteux à l’ensemble
du pays, de jouer les justiciers chez les Iraniens ? Pourtant, les voilà
vent debout. Partout, l’innocence est violée, massacrée, humiliée, pervertie,
les gosses poussés à la mutilation, au délire psychiatrique, privés de culture,
de mémoire et d’avenir, transformés en débiles profonds plus ou moins violents,
mais ce qui les fait tous, dans les pays civilisés, se dresser comme un seul homme, c’est le
soutien à l’iranienne en slibard et soutien-gorge. C’est presque du réflexe
conditionné. Si seulement ils avaient été aussi réactifs quand leurs enfants
muselés ne pouvaient ni respirer ni avoir de relations normales avec leur entourage; ou s’ils l’étaient aujourd’hui
quand des tarés leur soufflent de se couper le zizi ou les seins, et de se
bourrer d’hormones, pour être à la mode ! Quand on leur vole l’amour, les
rêves, l’imagination, la création, le sens même de l’existence, réduite à la
bouffe, aux jeux et à la baise de bas étage...
Prions saint Nicolas pour les enfants du monde, qui, là où ils ne sont pas avortés, massacrés ou vendus, ne reçoivent rien de ce qu'il leur faut pour pousser harmonieusement et se transforment en gnomes tatoués à cheveux bleus.
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