Pas à pas, nous allons vers Pâques, le samedi de Lazare, puis aujourd'hui les Rameaux. Il y avait déjà plus de monde. Le père Andreï m'a dit que les églises ne fermeraient pas. L'évêque a prévu de répartir les gens le plus possible. Nous avançons, émerveillés, comme si le voile de la Mère de Dieu s'était étendu sur nous. J'ai appris aujourd'hui que les églises, à Moscou, seraient autoritairement fermées le mercredi saint, soit à trois jours de Pâques... Ce même mercredi seront établis des laissez-passer électroniques, pour sortir de la ville et même passer d'un quartier à l'autre. Du coup, les moscovites quittent massivement la capitale quand ils le peuvent. Nadia et Katia cherchent partout des logements pour des connaissances, j'ai hérité d'un jeune homme genre Pierrot lunaire, neveu d'une femme qui a séjourné chez moi pendant l'une de mes absences, garanti sans coronavirus. Son plan est d'aller faire l'ermite dans les forêts du nord, pour échapper à la dictature électronique, et parce qu'il a la civilisation en horreur.
Nadia et Katia avaient acheté du poisson fumé, nous avons fêté les rameaux ensemble, elles m'ont même fait le ménage. A cette occasion, elles m'ont posé la question qui leur brûlait les lèvres, que fait le triode de carême sur le lave-linge, dans ma salle de bains? Eh bien non, je ne le lis pas sur les toilettes, mais sur mon vélo d'appartement, ce qui m'a permis de le parcourir intégralement!
Elles pensent qu'à la fin du confinement, beaucoup de moscovites quitteront la ville et qu'on assistera, si les maîtres du monde le permettent, à un retour à la terre spectaculaire. C'est en effet à mes yeux la seule solution, et pas seulement pour les Russes. Toute la civilisation capitaliste technologique et technocratique est maudite, on peut la juger à ses fruits. Notre confinement est un véritable soulagement pour la nature, on voit plus que jamais à quel point notre façon de vivre lui est nuisible, nous est nuisible, et ce soulagement est à la fois merveilleux et pathétique, car l'après confinement risque d'être pire que l'avant, si Dieu ne vient pas en aide aux forces saines de la vie. La grande leçon pour moi de tout cela est notre énorme fausse route d'au moins deux siècles. Mais les maîtres du monde qui nous enferment et refusent de nous soigner, qui méditent de nous marquer et parquer comme du bétail, ne laisseront pas tomber facilement le pouvoir et les profits qu'ils retirent de leur abominable système.
Cependant, ce qui se passe dans les églises de Pereslavl me donne de l'espoir. J'observe avec émerveillement ce cheminement discret, lumineux et allègre vers la Pâques. Chaque fois que les gens se retrouvent sur un des jalons qui nous y conduisent, ils échangent des sourires, des regards de connivence heureuse: ça y est, nous avons passé les Rameaux, plus que la semaine sainte, plus que quelques jours, pourvu qu'on ne nous claque pas la porte au nez au dernier moment, comme à Moscou, pauvre ville de Moscou, qui fut le coeur spirituel de la Russie et que l'on a tellement profanée, défigurée, comme à présent Paris, qu'elle se retrouve de nouveau à la merci des pires démons.
Nadia et Katia avaient acheté du poisson fumé, nous avons fêté les rameaux ensemble, elles m'ont même fait le ménage. A cette occasion, elles m'ont posé la question qui leur brûlait les lèvres, que fait le triode de carême sur le lave-linge, dans ma salle de bains? Eh bien non, je ne le lis pas sur les toilettes, mais sur mon vélo d'appartement, ce qui m'a permis de le parcourir intégralement!
Elles pensent qu'à la fin du confinement, beaucoup de moscovites quitteront la ville et qu'on assistera, si les maîtres du monde le permettent, à un retour à la terre spectaculaire. C'est en effet à mes yeux la seule solution, et pas seulement pour les Russes. Toute la civilisation capitaliste technologique et technocratique est maudite, on peut la juger à ses fruits. Notre confinement est un véritable soulagement pour la nature, on voit plus que jamais à quel point notre façon de vivre lui est nuisible, nous est nuisible, et ce soulagement est à la fois merveilleux et pathétique, car l'après confinement risque d'être pire que l'avant, si Dieu ne vient pas en aide aux forces saines de la vie. La grande leçon pour moi de tout cela est notre énorme fausse route d'au moins deux siècles. Mais les maîtres du monde qui nous enferment et refusent de nous soigner, qui méditent de nous marquer et parquer comme du bétail, ne laisseront pas tomber facilement le pouvoir et les profits qu'ils retirent de leur abominable système.
Cependant, ce qui se passe dans les églises de Pereslavl me donne de l'espoir. J'observe avec émerveillement ce cheminement discret, lumineux et allègre vers la Pâques. Chaque fois que les gens se retrouvent sur un des jalons qui nous y conduisent, ils échangent des sourires, des regards de connivence heureuse: ça y est, nous avons passé les Rameaux, plus que la semaine sainte, plus que quelques jours, pourvu qu'on ne nous claque pas la porte au nez au dernier moment, comme à Moscou, pauvre ville de Moscou, qui fut le coeur spirituel de la Russie et que l'on a tellement profanée, défigurée, comme à présent Paris, qu'elle se retrouve de nouveau à la merci des pires démons.