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dimanche 8 septembre 2024

Incognito

 


Jeudi, j’ai manqué la fête du métropolite Pierre de Moscou, qui avait lieu dans l’église en voie de restauration, parce que l’office était à sept heures du matin, et je ne me suis pas revéillée à temps, ce qui est très rare. Hier soir, le père Alexeï me demande qui a fait l’icône de ce saint, qu’il avait bénie à cette occasion ? Je lui ai répondu, morte de honte et complètement désolée d’avoir raté cet évènement, que c’était moi. En fait, je pensais que l’icône n’avait pas plu à notre évêque et qu’il l’avait remisée dans un coin.

Cela m’a vraiment affectée mais il ne m’en faut pas beaucoup, en ce moment. Ce matin, j’ai parlé de tout cela au jeune prêtre qui confessait, je lui ai dit aussi que je maudissais régulièrement ceux qui nous avaient préparé la situation où nous sommes, que je ne pouvais pas les aimer ou prier pour eux. « Pourtant, c’est ce que le Christ nous demande.. » Oui, en effet, mais ce n’est pas facile. Je dis à Dieu : « Pour ceux-ci, c’est Toi qui vois, moi, je ne peux pas... »

Ma Georgette mange toujours très peu, elle dort tout le temps et maigrit, et j’essaie de ne pas me laisser aller au chagrin qui me submerge. J’espère que la communion de ce matin m’aidera. Je pense à la façon dont elle est apparue brusquement dans ma datcha, où j’étais venue passer le week-end, en 2009, par une pluie d'automne glaciale. C’était presque un chaton. Elle s’était installée sur le poêle, loin de mes autres animaux. Et pendant la nuit, elle était venue occuper la place qu’elle a prise par la suite pour le reste de sa vie, contre mon épaule, la patte posée sur moi. Avant de l’adopter, j’avais essayé pendant trois semaines de la caser sur Moscou, et j’avais laissé pour elle des croquettes aux ouvriers qui refaisaient le toit. Puis un ami avait proposé de la prendre. J’avais donc apporté un panier à chat, et elle avait protesté quand je l’y avais enfermée, mais aussitôt que la voiture avait démarré, elle avait cessé de miauler, elle comprenait que je l’emmenais.

Chez mon ami Sérioja, elle avait été si mal aimable qu’il n’avait pas voulu d’elle, soutenant qu’elle m’avait choisie. Je l’avais portée chez le vétérinaire, elle avait beaucoup de gale des oreilles, mais elle supportait les soins sans griffer ni mordre, elle grognait seulement, elle s’est toujours montrée, comme moi, râleuse, mais bonne pâte, elle aime qu’on lui fiche la paix et ne va pas au conflit, elle attend juste son moment. Après, dans l’appartement, elle était complètement euphorique, Georgette déteste le froid, c’est une petite chatte très domestique, et elle m’a toujours suivie comme mon ombre. En cela, elle était en compétition avec Chocha, elles ne pouvaient d’ailleurs pas se voir.

Au printemps, quand j’étais retournée à la datcha, elle était terrifiée de se retrouver dans ce lieu qui lui avait laissé de si mauvais souvenirs, elle me suivait pas à pas en grognant, puis, voyant que je restais sur place avec elle, elle s’était calmée. Une vieille qui passait ses vacances au village me dit qu’elle l’avait vue arriver un matin et nourrie tout l’été, mais qu’en repartant pour Moscou, elle ne l’avait pas prise. Et elle l’appelait : «Maroussia, Maroussia... » Georgette faisait comme si elle ne la connaissait pas. Mais je suis sûre qu’elle s’en souvenait autant que de sa misère automnale, au sein de laquelle j’étais venue avec ma ménagerie chauffer le poêle et distribuer les croquettes...

Georgette m’a suivie en France, puis elle est revenue avec moi en Russie. Dans le taxi qui nous amenait à Pereslavl, après le difficile voyage en avion, elle avait passé sa petite patte à travers la grille de son panier et l'avait posée sur moi, pour se rassurer : j’étais bien là, avec elle.

Elle aura passé toute sa vie avec moi, elle n’aura plus connu l’abandon, la peur, la faim, et je suis beaucoup plus angoissée qu’elle par la situation, de cela, je devrais rendre grâce, mais j’ai quand même un chagrin terrible.

A moins que finalement, elle ne se remette... mais je n’ai pas l’impression. Elle ne lutte pas...



premières photos de Georgette, quand je l'ai trouvée. Octobre 2009...

Au café, où j'étais allée prendre un petit-déjeuner croissant, deux dames qui semblaient très bien me connaître se sont assises à ma table, nous avons parlé de l'Europe, de la Russie et de la France, des forces de destruction à l'oeuvre partout, du caractère étrange de cette guerre transversale...  Elles considèrent que ce qui différencie la Russie de l'Europe, c'est que les dégâts sont moins avancés, mais d'après elle, les jeunes accros au téléphone sont devenus complètement abrutis et ont moins de mémoire que des vieillards qui ont lu toute leur vie. Une amie française, devenue prof de lettres sur le tard, me dit que ses élèves sont des sous-développés culturels, et spirituels bien évidemment, complets, des enfants loups. Pourvus de noms étrangers stupides du genre Ryan ou Parker, ils n'ont plus aucun réferent culturel, et ne peuvent même plus comprendre non seulement Corto Maltese, bourré de références historiques européennes, mais même Astérix et Obélix. Elle trouve qu'à la limite, les enfants d'immigrés s'en sortent mieux, parce qu'ils sont issus de familles traditionnelles et croyantes, et ils sont plus structurés... Non seulement nous subissons un génocide sournois, mais les populations indigènes résiduelles vont, à l'issue de tout cela, finir en ramassis de dégénérés qui parleront un sabir et n'auront plus aucune notion de leur propre histoire.

Puis, dans la rue, j'ai rencontré un monsieur avec un spitz, une femelle, de l'âge de Rita, elles ont copiné volontiers. J'ai croisé des jeunes gens qui faisaient les fous, et me voyant sourire, ils m'ont fait de grands gestes dansants: "Passez une bonne journée"!. 

En fin d'après-midi, pour me changer les idées, je suis partie au lac, parce qu'il faisait très beau, et même étonnemment chaud, j'avais envie de me baigner. J'ai essayé de dessiner, mais j'étais au bord de l'insolation, et mes deux interlocutrices du matin avaient eu la même idée que moi, et elles m'ont trouvée sur la rive. Pour fuir le soleil un peu trop brutal, je suis allée m'installer à l'ombre, et là, je suis tombée sur le monsieur du matin, avec son spitz. C'est un homme charmant, intelligent, plein d'humour, nous avons longuement parlé des dégâts opérés sur la ville de Pereslavl, devenue méconnaissable et, je le crains, irrécupérable. Il m'a dit qu'avant la révolution, elle comptait dix monastères et trente-sept églises, il reste cinq monastères et peut-être une petite dizaines de paroisses. Mais le pire est que l'environnement de ces églises est complètement saccagé par des constructions anarchiques et disgracieuses. Ce monsieur est historien et ingénieur en mécanique. Il m'a complimentée sur mes dessins et les a pris en photo. C'est le Moyen-âge qui l'intéresse, Ivan le Terrible, pour lui, c'est trop récent!

Tout ça pour dire que circuler incognito à Pereslavl devient compliqué.  

vendredi 6 septembre 2024

Son de cloche...

 


Le temps file à une vitesse effrayante, on dirait qu’il ne cesse de s’accélerer, comme de l’eau qui file dans un entonnoir. Malgré l’analgésique, Georgette restait prostrée et ne venait pas manger et puis quand même, si, elle s'est décidée. Du coup, j'étais profondément anxieuse et déprimée.  Si elle souffre, elle ne mange pas. Et la souffrance est permanente. Que va-t-il se passer, si les analgésiques ne la soulagent pas et qu’elle se laisse mourir de faim ? La véto me dit qu’il faudra lui donner des pilules toute sa vie. D’accord, ce n’est pas très pratique, mais si elle peut continuer à vivre sans souffrir, je suis partante, et je prie le Ciel pour que, lorsque viendra le moment de mourir, ce soit sans mon intervention car cela me rend malade, j’ai toujours un doute. Je n’ai pas eu de doute dans deux cas : Tiburce, parce qu’il était vraiment mourant et que les corneilles le guettaient déjà quand il dormait dans le jardin de la ferme, et Picasso, car il avait un cancer incurable qui commençait à le faire souffrir et que mon vétérinaire de Pierrelatte, en lequel j’avais toute confiance, m’avait conseillé de le faire. Georgette n’a théoriquement rien de mortel. Moi aussi, je souffre d’arthrose, quoique beaucoup moins depuis que j’évite le sucre et fais plus d’exercice. Georgette, je le note ne passant, n’a pourtant jamais mangé de sucre de sa vie. Mais même quand j’avais mal quasiment en permanence, et que cela m’empêchait de dormir, cela ne m’a jamais retenue de bouffer. Georgette, quand elle a mal, ne bouge plus et ne mange pas. Elle a maigri, elle a le poil hérissé, je reprends parfois espoir, parce que tout à coup, elle mange, elle circule et fait ses griffes. Et puis ça recommence...

Il me semble parfois qu’elle me communique, à sa façon confiante, paisible et discrète, le message suivant : « Laisse-moi mourir près de toi, le processus est en route, c’est comme cela, je suis née, on m’a abandonnée, tu m’as sauvée de la misère et de la peur, tu m’as donné une belle vie de chat, le confort, la sécurité et beaucoup d’amour, et maintenant, c’est mon heure, je veux juste mourir tranquille et près de toi. » A la limite, la façon dont elle prend les choses me paraît infiniment édifiante, et notre complicité n'en est que plus approfondie. Eh bien nous verrons combien de temps encore nous passerons ensemble, si seulement je pouvais avoir sa sérénité...

J’ai vu un jeune soldat magnifique, vingt ans, un visage superbe. Il a perdu deux jambes et un bras. Cela m’a tellement retournée que je ne peux même pas faire ce qu’il demande à tous, m’abonner à sa page, pour lui procurer du soutien et des raisons de vivre, il y a sûrement un âge où les forces morales commencent à faire défaut. Je ne dis pas que j’en ai toujours regorgé, mais je constate que maintenant, les émotions supplémentaires me terrifient, quelque chose au fond de moi renâcle lâchement et fait le mort. C’est ennuyeux, car je pense que d’émotions, nous n’allons pas manquer.

Le cousin Génia m’a fait presque tous les petits travaux en souffrance qu’aucun crétin local ne m’aurait fait sans commande de réparations à grande échelle. Il en reste encore, ce que l’électricien a fait de travers, entre autres. Mais quand même, beaucoup de choses sont réglées, sauf la facture, mais cela ne va pas tarder.

Un ami me communique la conférence de la porte-parole Zakharova sur la situation en Ukraine, à Koursk, Pavel Durov, les persécutions à l’encontre de l’Eglise, conférence que naturellement, on ne diffuse pas en France, car elle donne un autre son de cloche, et en France, les cloches elles-mêmes seront bientôt proscrites. Quand Zakharova met tout sur la renaissance du nazisme, je pense que c’est parce que le mot fait voir rouge drapeau à la plupart des Russes, et la réalité me paraît bien plus complexe, et perverse, y compris celle du nazisme, et même du communisme, mais bon. En ce qui concerne les faits, et les menées mondialistes transhumanistes, ce qu’elle dit est vrai et cohérent. Cet ami a envoyé le truc à une de ses connaissances par message électronique, et son correspondant n’a jamais pu l’ouvrir, une fenêtre du gouvernement français le mettait en garde contre le contenu. Si ce que raconte Zakharova était faux, il serait sans doute facile de le démontrer, le problème est que c’est vrai, d’où la censure. On la croit ou on ne la croit pas, elle devrait avoir le droit de nous le dire, et nous de l'écouter et de confronter aux contes et légendes dont la presse aux ordres endort les populations. Elle donne confirmation des pillages d’icônes et d’objets sacrés, de leur vente en occident. Sans compter les brutalités à l’encontre de vieux ecclésiastiques respectables et de citoyens acharnés à défendre leur foi et leur Eglise originelle, implantée depuis le X° siècle.. 

https://lecridespeuples.fr/2024/09/03/conference-de-presse-de-maria-zakharova-ukraine-pavel-durov/

Parce que tout de même, je peste beaucoup contre les orthodoxes d’occident qui contribuent à calomnier ces gens pour mieux les faire disparaître, mais il faut dire qu’on leur bourre bien le mou, entre la propagande incessante, la trahison des slavistes distingués et russophobes d'une part, et des théologiens bien considérés d'autre part, sans compter les Ukrainiens qui agitent toutes les paroisses de France et de Navarre. Cependant, je posais la question à Xioucha, à propos des libéraux russes, également intoxiqués, qui ne veulent rien savoir : «Comment est-ce possible ? Et ce sont des gens avec des diplômes tout autour du ventre, qui se croient supérieurs à la populace... Chose étrange, on n’a jamais réussi à m’endoctriner, j’ai toujours été seule contre tous...

- Parce que, Lolo, ils sont faibles.

- Comment ça, faibles ? Est-ce que je suis si forte que cela ?

- Vous avez des convictions fondées et ils ont les convictions qu’on leur inculque et qu’il convient d’avoir dans leur société. Aller contre leur société est trop difficile. Alors ils ont peut-être des diplômes mais on en fait ce qu’on veut. Ils veulent rester dans leur monde, le monde réel leur fait peur. Ils veulent continuer à se croire d’une autre essence et rester entre eux dans l’illusion. »

Il y a longtemps, j’avais des amis charmants, de gauche bobo, or le frère et la soeur de l’un d’eux ne partageaient pas leurs idées à la mode. J’en avais parlé avec eux : « Comment se fait-il que X et Y soient tellement de gauche à la noix ?

- C’est très simple, m’avaient-ils répondu. Parce que c’est plus facile, pour avoir des copains, des contacts, des relations, des clients, des places. Est-ce que c’est facile, pour toi, d’avoir tout cela ?

- Non, pas vraiment...

- Eh bien voilà, eux, ils sont très recherchés, très lancés, pas toi, et nous non plus. Alors pour avoir la paix et mener une vie mondaine épanouie, mieux vaut se convaincre que les idées à la mode sont les bonnes. »

mercredi 4 septembre 2024

Mémoires

 


J’ai commencé les "mémoires d’outre-tombe" de Chateaubriand. Mieux vaut tard que jamais. Il était temporellement à la même distance de Louis XIV que nous ne le sommes de 1900, époque qui ne me paraissait pas si lointaine, qui avait vu naître mon grand-père, même le XIX° siècle ne me semblait pas si ancien, quand on met les choses en perspective, on obtient de sérieux raccourcis. Me voilà avec Chateaubriand, au XVIII° siècle, avant la révolution, et, bien que je pense depuis longtemps que la grande rupture, c’est la Renaissance, je me rends compte que la révolution en fut une seconde et une énorme, le monde qu’il décrit, celui de la province bretonne d’alors, est encore beaucoup plus imprégné d'esprit médiéval que je ne l’aurais pensé et d’une immense beauté, d’une noblesse et d’une poésie dont on n’a plus idée. Ses descriptions des offices religieux, des fêtes, des lieux, des bateaux au port sont envoûtantes. Déjà, le grand Meaulnes m’avait fait cette impression de monde perdu, et si je relisais Colette, qui me semblait si proche, qu’en penserais-je ?

Pourtant, Chateaubriand ne donne pas l'impression de quelqu'un de très joyeux, le monde qu'il décrit non plus, mais au fond, la joie, sauf si elle est d'essence divine, n'est jamais qu'un moment sur cette terre, la vie hésite sans cesse entre l'extase et la tragédie, et peut-être que ce qu'il y a entre les deux, la gaité superficielle et la banalité confortable, ne sont que le substitut de l'une et le paravent de l'autre.

Il me faut absolument revenir aux miens, de mémoires, mais j’ai du mal, la situation générale et l’état de Georgette me prennent la tête. J’ai pensé, l’autre jour à l’église qu’en fin de compte,  mes confessions les plus sincères et les plus approfondies, c’étaient mes livres. Les livres sont des confessions publiques, où l’écrivain n’est pas le seul en jeu, c’est l’humanité qui se confesse à travers lui et avec lui.

Cette nuit, je me suis endormie très tard, Georgette avait mal. Elle poussait de tous petits gémissements discrets. Je me suis souvenue qu’il restait de l’analgésique, pour elle, je lui en ai donné. Ce matin, elle est allée faire ses griffes sur son arbre, et elle a mangé sa pleine écuelle, elle n’avait pas mangé comme cela depuis quinze jours. Cependant, elle boîte. La véto m’a dit que la douleur lui coupait l’appétit. Elle m’a donné des réserves d’analgésique, et elle va lui refaire une injection d’acide hyaluronique, pour ses articulations. « Vous ne m’en feriez pas une, à moi aussi ? lui ai-je demandé.

- Je m’en fais à moi-même », m’a-t-elle répondu en riant.

Tout cela est très ennuyeux, mais pas mortel. Il faudra juste traiter ponctuellement Georgette, mais cette nuit, j’étais terriblement triste et angoissée par la précarité de cette petite vie qui a pris tant de place dans la mienne et qui va peu à peu s'effacer, comme elle a fait toutes choses, avec discrétion. Georgette entre dans le processus de la décrépitude avec simplicité, sans en faire un drame. Pourvu que je sois là jusqu'au bout, qu'elle m'ait à portée de la patte, tout va bien, c'est tout ce qu'elle demande. Je devrais faire comme elle, gloire à Dieu pour tout... Ma tante Mano me disait au téléphone que, sans Dieu, toute notre existence pouvait apparaître comme une farce absurde et cruelle, et en effet... La question que je me pose, c'est pourquoi, lorsque l'on a conscience de cela, on reste malgré tout en dehors de l'Eglise. Saint Païssios disait que sans la foi, il serait devenu fou.


L’été s’éternise, il a fait très chaud dans la journée d'hier, les nuits vont devenir de plus en plus fraîches. C’est maintenant la floraison des topinambours, j’en ai plein le jardin. Ces géants souples, aux légères petites têtes solaires, s’effondrent sur la palissade, se glissent dans les feuillages des arbres où ils luisent épars, comme des astres. La clématite de Sibérie, qui n'avait pas fleuri au printemps, s'y met maintenant, avec modestie, quelques ravissantes clochettes blanches parmi les pompons jaunes des boules d'or. Les touffes d’orpin commencent à rosir et se couvrent d’abeilles qui font leurs dernières provisions. De folâtres papillons blancs dérivent dans la lumière dorée. L’air glissant et doux rafraichit et enivre. Des nuages roses sommeillent dans un azur translucide et paisible. Dire que si ça se trouve, dans quinze jours, je commence à chauffer...















 

 

lundi 2 septembre 2024

Les béatitudes éternelles

 


Hier, j’ai dit en confession au père Andreï que j’avais un sentiment latent d’angoisse, malgré la foi et l’espoir que je conserve, et qu’ayant accidentellement lu, dans un rapport de Laurent Brayard, le récit des sévices inimaginables imposées par la soldatesque otanienne à une jeune fille russe, je n’avais pas pu m’ôter cela de la tête et que cela me retournait les tripes depuis deux jours. Il m’a répondu qu’il ne fallait pas lire ce genre de choses, oui, en général, j’évite. Mais parfois, je lis juste des nouvelles et cela me tombe sous l’oeil comme un trou se dérobe sous des feuilles mortes, et comme dit Katia, on pourrait ne plus se tenir au courant de rien, mais ce n’est pas possible, et garder la distance psychologique de sécurité n’est pas toujours simple. Prier, oui, bien sûr, je le fais. Peut-être pas assez, mais tout dépend ce qu’on entend par là. Je suis quand même toujours plus ou moins branchée sur Dieu ou le caractère sacré de sa création... Cependant, quand on vit ou voit des chose pareilles et qu’on y survit, comment fait-on pour ne pas perdre la raison, et comment discerner le Christ jusque dans ces créatures des ténèbres capables de les commettre ? Le père Andreï me dit que les ménées, où l’on raconte les sévices subis par les martyrs, peuvent nous retourner pareillement et qu’un prêtre catholique était mort d’une cris cardiaque en regardant au cinéma le film de Mel Gibson sur la Passion du Christ.

La soeur d’une amie, qui réside en France, avec un mari français, lui a dit qu’à la vue des Ukrainiens sur place, ceux qui s’en vont à l’ouest, elle en était venue à la conclusion que ces gens-là n’avaient plus d’âme. C’est aussi l’impression que me fait « l’occident collectif », même dans des expressions beaucoup plus modérées que les crimes révoltants de ses soudards. Beaucoup de gens, en occident, n’ont plus d’âme, et la politique de leurs gouvernements est justement de l’extirper de chacun d’eux. J’ai vu un officier américain l’expliquer à ses élèves, tout content de lui. Comment parasiter et diriger les esprits des gens par le biais de nanopuces, il en était très fier. Sans aller jusqu’aux nanopuces, comme me le disait Mano, on a supprimé tous les anticorps culturels et spirituels des gens, et ensuite, le consumérisme américain est arrivé comme un vol de rapaces sur ce troupeau sans défense. Sa vulgarité, son opacité de plastique criard, son clinquant, son vacarme, sa confusion, ses faux-semblants, sa cupidité, sa sauvagerie impudente, son hypocrisie et son cynisme. Les hérésies occidentales ont fini par engendrer cette tumeur cancéreuse d’outre-Atlantique, qui désormais dévore l’Europe originelle, transformant l’Ukraine en trou noir purulent et infectant plus ou moins la Russie au passage. Bernanos disait déjà que le monde contemporain est une immense conspiration contre toute espèce de vie intérieure.

J’ai passé mon samedi à bricoler, et j’avais mis, pour ce faire, une symphonie d’Arvö Part. Cependant, cette oeuvre magnifique me faisait un étrange effet, comme si je regardais déjà ma vie depuis l’autre monde, dans une sorte de béatitude d’outre-tombe. Il m’arrivait des souvenirs par rafales, et des visions de la France d’autrefois, parfois les plus triviales, le magasin « monsieur Bricolage » du centre commercial de Pierrelatte, comme si j’y étais, peut-être parce que l’avant-trou que j’utilisais venait de là-bas... La Russie où je me trouve m’apparaissait comme une zone intermédiaire entre la France de ma jeunesse et cette contrée d’outre-tombe où la musique m’emmenait. Presque une salle des pas perdus dans quelque gare métaphysique.

J’avais eu autrefois une grâce particulière, pendant quelques jours d’affilée, j’avais été transportée, à l’issue d’un moment de prière où j’avais demandé le secours du Ciel, dans une sorte de zone intermédiaire où plus rien ne m’atteignait, et j’allais travailler, faire mes courses, la cuisine, la vaisselle, tout en me trouvant ailleurs, dans cette béatitude étrange, une béatitude que ne donnent pas les joies les plus sublimes de la vie, une béatitude de l’autre monde. Seule la musique d’Arvö Part me paraît approcher de cette réalité, où ce que l’on perçoit de cette vie-ci, la nôtre, n’arrive plus qu’à la façon d’échos confus et lointains dans une sorte de tourbillon cosmique à la fois serein et incroyablement puissant qui nous absorbe. Et une sorte de terreur se mêle alors au ravissement contemplatif, car nous nous trouvons confronté à quelque chose de si énorme, que notre âme faible ne peut l’intégrer ni peut-être s’y intégrer. Mais, disait le Christ, pour nous conforter, « il y a plusieurs demeures dans la maison de mon père »... Il y en aura peut-être une, à ma petite mesure, pour moi, et tout ce qui m'est cher.      

C’est d’ailleurs le souvenir de ce moment qui me revient en mémoire lorsque j’ai l’impression que le christianisme méprise la vie, toutes les joies que notre corps est équipé pour éprouver, au nom de toutes les douleurs qui le menacent, de la part des maladies ou des cruautés qu’on peut exercer sur lui, et qu’il nous faut éventuellement endurer pour gagner les béatitudes futures de la Jérusalem céleste. Ces béatitudes sont effectivement d’un autre ordre. Et pourtant, j’ai dès mon enfance adoré la vie, avec gourmandise, avec goinfrerie, sous ses aspects triviaux comme sous ses aspects sublimes. Mais même le plus sublime de la vie semble ne plus avoir cours ailleurs ou n’y parvenir, comme dans la musique d’Arvö Part, qu’à la façon d’échos confus qui, pour l’instant, me font mal, me tirent des larmes, laissant sur la grève du départ des photos éparses, des objets que je n’emporterai pas avec moi, des souvenirs qui m’échappent et qui n’auront plus de sens pour personne.

D’une certaine façon, dans sa folie, l’humanité toute entière, ou en tous cas, sa partie occidentale, mais elle a plus ou moins infectée toutes les autres, sombre dans une zone intermédiaire, en laissant sur la berge les débris profanés de ce qu’elle avait toujours adoré. Cependant, ce qui l’engloutit, ce ne sont pas les béatitudes éternelles, et il serait temps pour chacun et pour tous, de se préoccuper de l’essence de ce qui se produit.



 

jeudi 29 août 2024

Tiens bon, Georgette

 


Pour la fête de la Dormition, j'étais en proie à une affreuse tristesse. Georgette ne remontait pas la pente, et je voyais arriver le moment où j'allais encore creuser une tombe dans le jardin. Pendant une semaine, la voisine lui a fait des injections d’analgésique et d’antibiotiques. Elle mangeait peu, mais je pensais que c’étaient les antibiotiques qui ne passaient pas. A la fin du traitement, voyant que l’appétit ne revenait pas et qu’elle restait faiblarde, je l’ai ramenée chez la véto. Aucune infection des dents, mais elle a peut-être encore mal et aussi des rhumatismes. Cette fois, je devais lui faire des injections de glucose et lui administrer des analgésiques par voie orale. Mais je la voyais décliner, et je ne comprenais pas pourquoi. 

Puis d'un seul coup, j'ai surmonté mon angoisse, et je me suis dis qu'elle n'avait rien de grave, d'après les analyses, que je ne devais pas me laisser aller ainsi: j'allais lui donner de petites quantités de nourriture pour bébé à la seringue, et le processus se déclencherait à la longue. Et c'est ce qui semble se passer, elle est plus alerte, elle fait sa toilette, elle se dirige vers les écuelles et s'intéresse à ce qu'il y a dedans, elle a un peu mangé, le processus de guérison paraît s'amorcer.

Dany m’a envoyé un message de Boris Karpov sur Telegram, l’infect Tchoubaïs, haï de toute la Russie unanime, ourdit des complots à Tel Aviv pour fomenter un coup d’état, mais toute cette guerre est depuis le début un complot anglosioniste, je dirais même que toute l’histoire du XX° siècle était un complot anglosioniste, depuis l’assassinat du tsar jusqu’à nos jours. L'empire, ou "l'occident collectif", a le génocide biblique facile, aussi facile que les leçons de vertu et les larmes de crocodile, comme on l'a vu avec les indiens et les Boers, puis le Donbass et les Palestiniens. Les Russes ont déjà été l’objet d’une politique génocidaire méthodique et vicieuse, mais en remettant les bolcheviques dans les clous, et en russifiant quelque peu leur révolution, Staline en a compromis l’aboutissement, même si l’on tient compte des massacres auxquels il s’est lui-même livré. Depuis quarante ans que j’entends glapir les BHL, Glucksmann et autres, j’ai compris que les trotskistes qui infestent l’occident méditaient leur revanche, et la perte de toute l’Europe, avec celle des Russes et de ces idiots d’Ukrainiens, persuadés par une fourbe propagande qu’ils étaient des slaves d’essence supérieure, alors qu’ils ne sont, pour toute cette mafia, qu’une réserve de matériaux en vue du trafic d’organes, du trafic d’enfants et de la prostitution mineure.

Il est certain que les Russes doivent impérativement se réveiller. Ils n’ont évidemment aucune envie de faire la guerre. Ils ont déjà donné. Depuis des décennies, c’est le premier moment où ils ont un peu de liberté, un peu de bien à eux, où ils pourraient un peu se laisser vivre, et voilà qu'il leur faut faire la guerre, parce que cela fait des années qu'on les provoque, qu'on les cherche de toutes les manières. Ils essaient de penser à autre chose, comme les européens eux-mêmes. Cependant, la pieuvre mondialiste a décidé de tous nous étouffer et de nous remplacer par un lumpen proletariat métissé et abruti en quantité restreinte. Que faire ? Laisser s’accomplir ce projet atroce ?

Il fait un merveilleux temps de fin d’été, doré, léger, doux et frais, mais bien entendu, l'un met sa radio toute la journée, l'autre se dépêche à grand bruit d’achever la défiguration de l’isba de l’oncle Kolia. Au début, j’ai essayé de prier, de jouer des gousli pour oublier le vacarme, puis j’ai fini par aller au café afin de m’éloigner de tout cela. Si je veux triompher des mauvais sentiments et de l'exaspération que ces désagréments m'inspirent, autant prendre du champ. Sur le chemin, j’ai vu un jeune chien fou, presque un chiot, se précipiter tout content sur des gosses préadolescents  pour jouer avec eux, et ceux-ci poussaient des cris affreux, alors que l’animal était on ne peut plus amical et décontenancé par une telle réaction. Encore des mômes élevés dans la compréhension et la proximité de la nature... Je ne donne pas cher de la peau de ce pauvre chien.

Ma cousine s’est mise sur Telegram par solidarité avec « Pacha » Dourov, qui est très beau garçon, et incontestablement plus sympathique que Zuckerberg avec sa gueule malsaine d’extraterrestre tout juste sorti de son utérus artificiel, ou même Elon Musk, qui a quand même encore figure humaine.

Le plus difficile à vivre, pour moi, c’est le sentiment d’impuissance que j'éprouve devant les atrocités ukrainiennes commises sur les civils et les prisonniers, les immondes persécutions contre les orthodoxes du petit gnome vert-de-gris, le silence et les mensonges qui recouvrent tout cela, et la complicité des imbéciles de France et de Navarre, surtout quand ils sont orthodoxes et d’origine russe, par dessus le marché.

D'après Claude Ginisty, on se réveille un peu:


  Publié : Padre Ambrogio / Voir > Ouvrir l'actualité du blog
  

En un peu plus d'une semaine, des réactions sont venues du monde entier à la tristement célèbre loi anti-ecclésiale adoptée par le parlement ukrainien. Comme il serait trop lourd pour nous de faire un traitement détaillé de chaque cas, nous vous présentons au moins la liste des principaux cas de réaction :

- L'archevêque Theodosios (Hanna) du Patriarcat de Jérusalem publie un appel demandant "des actions rapides et concrètes visant à mettre fin à la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne".

- Le patriarche Daniil (Nikolov) de l'Église orthodoxe bulgare exprime son soutien à l'Église orthodoxe ukrainienne lors d'une réunion avec Kenneth Merten, ambassadeur des États-Unis en Bulgarie.

- Pendant le procès des représentants de l'Union des journalistes orthodoxes, les accusés arrivent dans la salle d'audience portant des t-shirts avec la citation du sénateur américain J.D. Vance prononcée depuis la salle du Congrès américain : "Et l'attaque contre les communautés chrétiennes traditionnelles en Ukraine ?".

- Marco Travaglio écrit dans Il Fatto Quotidiano l'éditorial "Quelle belle démocratie", dans lequel, malgré quelques inexactitudes sur la situation ecclésiale ukrainienne, il stigmatise l'attitude calabrache de la presse italienne et occidentale envers le régime ukrainien.

- Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) analyse les dispositions de la loi 8371.

- L'évêque Theodosius (Ivashchenko) de Seattle publie sur le site du Synode de la ROCOR une déclaration de condamnation de la loi 8371 comme acte d'illégalité et de violation des lois constitutionnelles mondiales.

- Le catholicos Karekin II (Nersessian) de l'Église apostolique arménienne exhorte les autorités ukrainiennes à mettre fin à la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne.

- Le patriarche Porfirije (Perić) de l'Église orthodoxe serbe envoie une lettre de soutien au métropolite Onufrij de Kiev, dans laquelle il exprime l'espoir que les autorités ukrainiennes « s'éloignent de leur folie » et dénonce la loi 8371 comme « une nouvelle forme de totalitarisme ».

- Dans une lettre au métropolite Viktor (Kotsaba) de Khmelnitskij, le patriarche Daniil (Nikolov) de l'Église orthodoxe bulgare réitère son soutien à l'Église orthodoxe ukrainienne persécutée.

- Le patriarche Jean X (Yazigi) d'Antioche et de tout l'Orient envoie une lettre de soutien au métropolitain Onufrij et à l'Église orthodoxe ukrainienne, où la loi 8371 est définie comme une « punition collective infligée à des millions de croyants dont le seul 'péché' est de rester fidèle à la foi orthodoxe reçue par les saints selon la succession apostolique », et où il renouvelle la demande d'un concile pour rechercher une solution complète à la question ecclésiale ukrainienne.

- Le patriarche Kirill (Gundjaev) de Moscou et de toute la Rus' envoie un message aux primats des Églises orthodoxes locales, aux chefs religieux et aux représentants d'organisations internationales, avec en pièce jointe la Déclaration du Saint-Synode de l'Église orthodoxe russe, datée du 22 août, condamnant la loi 8371 et décrivant la position officielle de l'Église orthodoxe russe sur la situation.

- Après la prière de l'Angelus du dimanche 25 août, le pape François (Bergoglio) exprime son inquiétude face à l'adoption de la loi 8371, réaffirmant "les églises ne se touchent pas »[id est on ne touche pas aux Eglises!] (voir cette vidéo à la minute 9:15).

- Le Conseil œcuménique des Églises (WCC) exprime sa profonde inquiétude quant au potentiel de "punition collective injustifiée de toute une communauté religieuse et de violation des principes de liberté de religion ou de croyance".

- Aux États-Unis, la coprésidente de la Young Republican National Federation, Catherine Whiteford, appelle dans son discours à protéger les Ukrainiens orthodoxes de la persécution des autorités, et à libérer les croyants et les journalistes emprisonnés pour leurs opinions.

- Dans les moments de célébration, le patriarche Daniil (Nikolov) de l'Église orthodoxe bulgare confirme l'opposition de 11 sur 15 des Églises orthodoxes locales à l'anti-église de Dumenko, et exhorte à la prière pour la préservation de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique.

- L'hebdomadaire polonais Do Rzeczy définit la loi 8371 comme une erreur morale et politique.

- L'Église orthodoxe albanaise, dans sa déclaration officielle, condamne la loi 8371 comme injuste et réitère son soutien à l'Église orthodoxe ukrainienne persécutée.

- Au Royaume-Uni, The Times publie une lettre du métropolitain Feodosij (Snigirjov) de Tcherkassy, intitulée "La persécution de notre Église fait honte à l'Ukraine".

Une conférence internationale pour la défense de l'Église orthodoxe ukrainienne se tient à Sofia, avec des représentants des Églises bulgare, serbe, ukrainienne et de Jérusalem.


 Православный Христианский Приход - Блог Настоятеля прихода (ortodossiatorino.net)

 

 

 


mercredi 28 août 2024

Le grand silence

 

la procession de la Laure de Potchaïev 2024

Ce grand silence, j'en ai senti la pesanteur il y a déjà longtemps, quand j'essayais de relayer le phénomène extarordinaire des processions du métropolite Onuphre sans parvenir à éveiller l'intérêt des orthodoxes occidentaux éclairés et évolués. Voici ce qu'en dit Boris Kortchennikov:

On assassine une énorme et sainte Eglise. Et le monde se tait. 

On brûle le plus ancien et le plus grand monastère orthodoxe sur la planète, chassant les moines: le monde se tait. 

Ecoutez le silence du monde. 

Et discernez dans ce silence les sons de l'enfer. Son froid pénétrant qui glace les veines. Et nulle part où fuir.

Et que Dieu lui vienne en aide, à ce monde qui se tait depuis longtemps sur tout. 

Tous ces comités de l'ONU pour les droits de l'homme purement décoratifs, ces papes de Rome, ces synidcats bons à tout, ces parlements mondiaux de tout ce qu'on veut, que Dieu s'en occuppe (ou peut-être le diable) de ce monde pour lequel il n'y a plus d'Eglise depuis longtemps, et qui depuis longtemps est devenu la maison du "démon sourd-muet" de l'Evangile, et soufffre d'un aveuglement chronique. Le nom de ce monde est le sticker des trois singes. Ceux-ci: 🙈🙉🙊

C'est le silence de l'autre monde qui fait peur. 
Dans le monde, il y a 15 Eglises: celles d'Alexandrie, d'Antioche, de Jérusalem, de Russie, de Géorgie, de Serbie, de Roumanie, de Chypre, de Grèce, d'Albanie, de Pologne, de Constantinople, des terres tchèques et slovaques, et l'Eglise d'Amérique. 
Cela fait presque 300 millions d'orthodoxes. Sinon plus. 
Et ces Eglise se taisent sur les persécutions monstrueuses au centre du monde chrétien, sur l'anéantissement des lieux et objets sacrés. 
Elles se taisent. 
Les Eglises! Elles se taisent!
Celles qui ont été fondées pour servir par la parole! Elles se taisent!
Celles que le Seigneur a appelées à prêcher, consoler et démasquer, elles se taisent!
Une fois les Serbes ont écrit quelque chose, le Patriarche de Jérusalem avait fait une déclaration sévère, l'Eglise de Géorgie, mal à l'aise, s'était adressée à Istanboul, bien que les simples Géorgiens eussent sincèrement manifesté pour défendre la Laure. 
Mais la seule voix qui s'est  pleinement élevée dans le monde pour défendre l'Eglise Ukrainienne persécutée, c'est celle du Patriarcat russe. 
Le père n'a pas jugé une seule fois ses enfants pour avoir, dans les conditions de leur extermination, pris des décisions choquantes, quand ça et là on a cessé de le commémorer publiquement. Le patriarche Cyrille a seulement déversé son chagrin devant le monde entier: "Que faites-vous? Vous permettez de mettre en pièces le berceau de notre civilisation. Vous nous tuez, en posant une mine sous vous-mêmes. Ne détournez pas les yeux! Ne vous taisez pas!"
Mais le monde qui s'est prononcé pour les droits de l'homme en en faisant presque une nouvelle fausse religion, reste muet devant les violations criantes de ces mêmes droits. Et le plus terrible, c'est que le monde en principe orthodoxe, à part l'Eglise russe, reste bouche cousue.
Cela veut dire qu'il n'y a plus d'unité des Eglises orthodoxes dans le monde, cette unité que nous a léguée le Seigneur Lui-même: "Soyez Un". 
C'est tout. C'est fini. Nous y sommes. 
Ils ont tous oeuvré "pour la gloire": le grand-père-patriarche d'Istanboul, et les amours propres personnels, et les fractures géopolitiques, et les élites mondiales, les services secrets, les passions, les péchés, l'argent, l'Etat profond, et à travers eux, Satan lui-même, ils ont tous fait leur travail.
Il sera facile, désormais, d'achever les Eglises désunies. Et l'élite mondiale actuelle, qui conduit la planète dans une impasse pécheresse et déshumanisée, n'a d'autre objectif que d'en finir avec l'orthodoxie, puis le christianisme tout entier.
"L'esprit du monde est entré dans l'Eglise" me disait dernièrement un métropolite.
Cet esprit du monde, il est, dans cette conjoncture infernale, dans le silence "pratique" des autres églises orthodoxes
L'esprit du monde fait mourir l'Eglise bien plus vite que n'importe quelle persécution. Parce qu'une Eglise semblable au monde n'est plus nécessaire à personne: ni à ceux qui en sont loin, ni à Ses enfants, ni à Dieu Lui-même.
C'est maintenant le dernier acte de l'Histoire, quand "le sel perd sa saveur". L'Eglise cesse d'être l'Eglise. C'est-à-dire que selon la parole du Christ, "on la jettera dehors'. (Mat. 5: 13)
Cela ne veut pas dire que l'Eglise n'est pas sainte. Que ses mystères sont "affaiblis" et ne sont plus salutaires.
Non, non, l'Eglise, même ainsi, renversée et divisée, imprégnée de ce qui est humain, de ce qui est péché et ce ce qui vient du monde, est quand même divine et surnaturelle. Elle apporte quand même à l'homme le sens, la joie, la plénitude, la force, elle révèle Dieu. 
Même malade, elle guérit. 
Mais le mal du silence honteux des eglises orthodoxes devant les terribles persécutions ukrainiennes nous dit que maintenant "les temps sont courts".
Que pour notre salut, chaque jour peut devenir le dernier.
Que ce que l'on a pu faire avec l'Eglise ukrainienne, on le fera demain avec toute la chrétienté du monde. 
Le nom du Christ doit, selon le dessein des élites actuelles, être effacé de partout.  Et quelque part on lui a déjà coupé la langue, en obligeant son Eglise à se taire, au spectacle de l'anéantissement des orthodoxes.

Boris Kortchennikov, directeur général de la chaîne télévisuelle SPAS
https://vk.com/wall-217908448_114414

On vend de partout les icônes pillées dans la région de Koursk, où pêle-mêle les Ukrainiens et les mercenaires français, anglais, polonais, géorgiens et autres se conduisent comme des mongols, commettant en sus des atrocités invraisemblables.
En revanche, dernièrement, un Ukrainien recruté de force a pu s'évader en terrioire russe grâce au concours de la population de cette même région qui l'a caché, nourri et aidé.
Les objets saints de l'Eglise Ukrainienne vont atterrir dans les musées de pays impies, apostats et profanateurs ou dans leurs ventes aux enchères, comme au bon vieux temps de la prise de Constantinople par les Croisés. 
Une personnalité publique ukrainienne, je ne sais plus laquelle, propose de détruire les sanctuaires de l'Eglise canonique, comme au bon vieux temps de la révolution bolchevique. Normal, ce sont ceux-là même qui organisaient alors un génocide de paysans russes chrétiens qui, frustrés par le repli de Staline derrière le rideau de fer, viennent achever le travail.
Mais tout va bien, l'Eglise ukrainienne est "soviétique". J'ai même vu un commentaire dire plus franchement qu'elle était russe, ce qui autorise n'importe quoi. C'est du reste ce que je pense aussi. Mais cette Eglise ukrainienne a rejeté la Russie, quand les Russes sont intervenus au Donbass, alors que la Russie ne la rejette pas, et moi non plus. Eh bien on peut dire que cela ne lui a pas servi à grand chose.
J'ai vu que le patriarche d'Antioche a protesté contre les ignominies qui se produisent. Et le patriarche serbe, qu'en pense-t-il? Quelles pressions la mafia exerce-t-elle sur lui? Pour ce qui est des autres... L'Eglise grecque est dans les choux, vidée de sa substance, le patriarche de Contantinople a largement contribué à cette situation, j'espère qu'il est fier de lui. Les autres... eh bien peut-être qu'ils courbent la tête devant les seigneurs mafieux de ce monde.
Au moins, me dis-je, ceux qui seront en Russie, si la guerre est gagnée par les séides de l'Antéchrist, auront une chance de mourir debout.
Des dizaines de milliers de croyants ukrainiens ont bravé le petit gnome vert et ses gros parrains baveux pour participer à la procession de la Laure de Potchaïev. Ce n'est pas une "Eglise soviétique" que je vois sur ces photos. C'est la sainte Russie. Celle qui aura sans doute donné à la chrétienté ses plus nombreux et derniers martyrs.



Qui voit-on, à gauche? saint Sérafim, natif de Koursk, le tsar Nicolas II,
 très "soviétique" l'Eglise, ou abominablement russe?














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