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mardi 3 novembre 2020

Accrochage


Le voisin déambule sous mes fenêtres. Il délimite sa maison. Elle sera énorme. Il me dit qu'il ne peut la construire ailleurs à cause de son bain de vapeur qui ne doit pas être à côté. Mais il en sera à côté, pas en face, mais à côté. Et c'est dangereux, ça peut foutre le feu. D'autre part, proche comme elle sera et haute comme elle sera, elle provoquera obligatoirement le glissement de toute son argile sur mon terrain. Lequel terrain est déjà spongieux, alors qu'il ne pleut pas depuis plusieurs jours. Dès qu'il a vu que je le regardais, il est parti d'un air furtif. Finalement, je me faisais encore des illusions sur la bêtise. Elle est colossale et sans fond. Car à la rigueur, je pourrais essayer de masquer son horrible truc avec des conifères et vivre à l'ombre, mais je crains que toute l'eau ne reflue chez moi et même dans la cave de la maison.

Il me propose de faire un canal le long de la clôture, mais il y aura tout juste deux mètres entre celle-ci et son monstre, enfin j'espère quand même qu'il le fera, sinon, il me faudra acheter des bottes d'égouttier. Il ne comprend absolument pas le problème. Que je préfère mon marécage vivant à une coulée de glaise qui écrasera tout ce que j'ai planté, ou qui poussait tout seul, jusqu'au ras des fondations. Pour lui un jardin, c'est un désert vert avec trois thuyas, quatre massifs bordés de plastique un nain de jardin et une allée de pavés autobloquants. C'est tellement inutile de discuter que les bras m'en tombent. J'ai affaire à un extraterrestre, à un rhinocéros. Il ressemble à son bulldozer.
D'un autre côté vendre et acheter en ce moment n'est pas facile, si ça se trouve nous serons tous spoliés du peu que nous avons dans trois mois. J'ai vu hier une femme qui a acheté un lopin dans un lotissement, bâti une maison, et maintenant, elle doit tout détruire, parce que ce sont des terres agricoles vendues à des particuliers par un faisan.
C'était dans l'atelier d'iconographie où se retrouvent de pieuses femmes pour apprendre cet art. Elles sont toutes extrêmement gentilles, mais j'ai l'impression que je n'ai pas vraiment le style, bien que je sois orthodoxe, et que je fasse des icônes, pas assez souvent, et ce sont toujours des commandes de Français. Une brave dame a lancé un appel au peuple pour faire conduire une grand-mère à Elizarievo, le village où mon héros Fédia trouve une sage-femme un peu sorcière, dans mon livre. L'église a été construite par le père Basmanov. C'était un chef de guerre fort brutal, un opritchnik, mais quand même, il ne devait pas être aussi nul et immonde que le mafieux contemporain, ou son complice le fonctionnaire véreux, car l'église qu'il a laissée à la posterité est fort belle, et simple, elle ne cherche pas à en mettre plein la vue. Or je suis de plus en plus persuadée que si nous produisons tant de laideur, c'est que nous sommes intrinsèquement et profondément laids, mutilés de l'âme, rétrécis du coeur, quand au cerveau, je n'en parle même pas. Notre civilisation est celle du Mordor et tous ceux qui y adhèrent sont plus ou moins des orques ou des nazguls. A choisir entre Alexeï Basmanov et Sobianine, Macron, Gref, Attali ou le docteur Laurent Alexandre, je prends le premier. La grand-mère voyageait avec des tas de sacs, et son chat dans un panier. Elle avait envie d'entendre quelque chose d'agréable sur Alexeï Basmanov, la gloire locale. Je lui ai dit que ce n'était pas un ange, mais qu'il avait fait une belle église et que de l'avoir restaurée permettait de prier à nouveau pour son âme, qui en avait sûrement bien besoin.
Je suis allée accrocher mes tableaux à la galerie de la cathédrale, en réalité, c'est mon coéquipier qui s'en est chargé, et heureusement, car il m'aurait fallu faire de l'acrobatie sur un escabeau à une hauteur stratosphérique. Nous faisons une expo dans une salle privée. A côté, il y a une grande salle où sont exposés en permanence toutes sortes de tableaux, bons et mauvais. Je trouve que les miens sont  honorables, si je compare, bien que je n'ai pas fait d'école ni de carrière retentissante, et surtout ils ne ressemblent à aucun autre. Peut-être comme mes livres d'ailleurs.
Ce qui m'ennuie, c'est que je suis censée chanter, mais je crois bien que la petite-fille du père Valentin m'a une fois de plus filé ses miasmes, et par les temps qui courent, les affections ORL ne sont pas bien vues. D'ailleurs l'abominable Gref a décrété qu'il faudrait garder le masque toute sa vie, c'est tellement plus hygiénique, je me demande parfois si je ne fais pas un cauchemar interminable, un cauchemar sans réveil, où une bande internationale de cinglés richissimes et pervers est en train de briser et d'endoctriner l'humanité entière avec des procédés de secte.


le tableau en haut à droite, c'est justement le terrain du voisin
avant le massacre, une vue qui va disparaître derrière son cube
en plastique.






lundi 2 novembre 2020

Le début de la fin



Ainsi que je l'ai déjà assez souvent expliqué, c'est le père Placide, qui m'avait convaincue de repartir en Russie. Comme je protestais que j'étais déjà vieille, fatiguée et que je venais d'acheter une maison, il m'avait répondu: "Vous pouvez revendre votre maison, et vous n'êtes pas encore trop âgée, mais dans cinq ans, vous le serez. Partez maintenant. Vous pouvez le faire, car vous êtes seule, vous parlez le russe et vous êtes consciente de la situation. Si j'avais été de dix ans plus jeune, je serais moi-même allé fonder un monastère en Crimée pour la future émigration française. Partez, nous sommes fichus. Je me sens en France comme un prêtre orthodoxe en Turquie."

Après le professeur laïque et les fidèles catholiques, un prêtre orthodoxe vient d'être assassiné à Lyon. Des hordes règlent leurs comptes sur notre territoire et y persécutent ceux, Grecs ou Arméniens, qui avaient cru y trouver un asile, après leurs génocides respectifs du début du XX° siècle. Mais quelle que soit mon opinion sur l'islam, je suis bien persuadée que les marionnettistes qui utilisent ces bombes de violence bourrées de testostérone et dépourvues de neurones ne sont pas forcément musulmans.

Maxime a publié la lettre de l'archevêque catholique Carla Maria Vigano, commentée par de nombreux blogueurs; l'archevêque est complotiste. Et pas seulement lui, le bras droit d'Obama confirme ses dires.

https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2020/10/une-nouvelle-lettre-de-larcheveque.html

  https://odysee.com/@Radio-Quebec:a/Le-général-Flynn-confirme-le-coup-d'Étta-mondial-contre-les-peuples:7

Maxime se désole que des hiérarques orthodoxes n'aient pas écrit cette lettre à la place de monseigneur Carla Maria Vigano, et en effet, je suis moi-même extrêmement consternée de voir le métropolite Hilarion prôner le masque et le vaccin, et j'ai l'impression que le patriarche Cyrille est terrifié. Quand au patriarche de Constantinople, je n'attends rien de lui depuis un bon moment. Il y a des moments où sans vouloir critiquer, on se sent un peu seul, lorsqu'on a des oreilles pour entendre et des yeux pour voir...

Mais voilà que monseigneur Neophytos de Morfou met à son tour les pieds dans le plat, en vrai hiérarque orthodoxe; Maxime vient également de le publier. Nous avons quand même quelques flambeaux dans les ténèbres, bien que l'un d'eux vienne de s'éteindre en la personne du métropolite Amphiloque du Monténégro..

 https://orthodoxe-ordinaire.blogspot.com/2020/11/les-plans-du-nouvel-ordre-mondial-et-le.html 

Et pour finir,voici l'ennemi identifié. Des adorateurs de Mammon sans aucune conscience à qui la richesse et la technologie donnent des pouvoirs exorbitants, et qui sont devenus complètement cinglés:

https://guyboulianne.com/2020/08/24/le-forum-economique-mondial-avoue-son-projet-criminel-de-ruiner-la-population-mondiale-par-lintermediaire-de-la-grande-reinitialisation/?fbclid=IwAR0XdWfRwj8FPZgSFJ4XuspuWRrJC7uzlOC5VCZIYm_oCpYOoG-gcMjU8Z8






 




dimanche 1 novembre 2020

Maison magique

Suite du feuilleton, le voisin a déversé tellement de terre que son lopin doit être maintenant de 80 cm plus haut que le mien. Quand ces lopins ne faisaient qu'un seul terrain, les gens avaient pratiqué des canaux, qui de chez moi, se prolongeaient chez eux. Maintenant que tout est écrasé par ces tonnes de terre, l'eau commence à sourdre chez moi, et à la place du potager, je vais avoir un sol détrempé. Le voisin éperdu me propose son aide et monts et merveilles, mais cela me fait une belle jambe. Mon amie Lisa, venue me voir avec une copine, la céramiste Natacha, a essayé de lui suggérer des modifications dans ses plans. Car bien entendu, son monstre de deux étages, il va le couvrir de siding, le plastifier du haut en bas.
Lisa adore ma maison, et elle trouve que ce serait très dommage de la laisser, nonobstant le futur monstre du voisin. Un peu plus tard, à la réunion concernant le lac, j'ai rencontré toutes sortes de gens sympas, dont une architecte qui a proposé de venir s'entretenir avec le voisin pour lui proposer des systèmes d'évacuation des eaux, étant entendu qu'on ne peut inonder le terrain d'à côté pour construire sa baraque. "C'est que, me dit le voisin, à qui j'avais déjà fait la remarque, comment puis-je construire dans un marécage si je ne mets pas de terre?" Bonne question. Les conséquences, il n'y a pas du tout pensé, c'est un pur produit de la civilisation contemporaine. Ma maison, par exemple, construite dans les années 30, repose sur un socle de remblais et une fondation de briques, ces remblais ne recouvrent pas tout le terrain, à l'époque, on réfléchissait encore...
Je dois oublier le potager, si je reste, il faudra me protéger des monstres, et apparemment, ils poussent partout où il y a un minimum d'infrastructures. Je suis donc allée voir sur internet, pour m'installer des arbres de taille déjà respectable. On peut en acheter qui ont déjà quatre ou cinq mètres, j'aurais bien mis un sapin pour me cacher son cube de lego géant en toutes saisons, un sapin poussera-t-il dans le marécage? Il y en a deux à dix mètres de chez moi, ca devrait pousser. Sinon, il y a l'option du peuplier, mais l'hiver, il laissera apparaître l'horrible chose. J'ai le choix entre vivre à l'ombre, ou contempler un mur de plastique.
Le voisin propose de donner un coup de pelleteuse pour ouvrir la mare que je projetais de creuser pour concentrer les eaux, je vais déjà essayer ça. 
A la réunion, je n'ai vraiment pas compris tous les détails, car Génia, combattant numéro 1 de la cause du lac, est un adepte du masque, entre la mauvaise acoustique de la salle et le bâillon censé le défendre contre les miasmes, je ne saisissais pas grand chose. J'ai compris deux points qui ne m'ont pas trop rassurée. D'une, nous avons affaire à de vrais bandits qui n'ont aucune conscience, de deux, tout le monde se fout des ukases de Poutine. Un peu plus tard, un poutiniste présent m'a dit que les gens se le figuraient comme un dictateur, alors qu'il avait le plus grand mal à agir tant on lui mettait de bâtons dans les roues, ce qui confirme l'impression que j'ai moi-même depuis un moment.
Pour ma part, ma mésaventure avec les projets du voisin me laisse facilement entrevoir les conséquences écologiques de constructions pratiquées n'importe comment autour du lac par une bande de mafieux qui se fichent encore plus largement des conséquences sur le milieu et sur les gens qui l'habitent...
Les personnes présentes pensaient néanmoins que cela vaut la peine de résister et envisagent différentes actions.
En réalité, il n'est pas étonnant que notre monde devienne si moche, dans la mesure où il est gouverné essentiellement par des bandits de grands chemins, des fonctionnaires véreux, et des imbéciles bornés, complètement mutilés du bulbe. Ils le font à leur image: bancal, disgracieux, agressif, vulgaire, horrible.
Après la liturgie, je suis allée porter mes oeuvres à la galerie, il y a finalement pas mal de place, je pourrai en accrocher plus que prévu, mais c'est vraiment pour l'amour de l'art, car ici, on ne vend pas grand chose.

Voici les photos publiées par Lisa, sous le titre: la maison magique de Laurence Guillon

Chocha





Elle m'avait apporté un lion en céramique confectionné pour moi dans l'esprit populaire.




samedi 31 octobre 2020

Bulldozer


Le voisin est en réalité extrêmement affligé que ses projets ne fassent pas mon affaire. Il est venu me dire que ce serait très beau (oui, j'imagine!), qu'il ferait une évacuation pour les eaux (car il a déversé des tonnes de terre sur le marécage, écrasant tout ce qui y vivait et faisant monter de presque un mètre le niveau de son lopin par rapport au mien), m'assurer que ce serait mieux que d'avoir la vue sur un marais (mais ça m'allait très bien, le marais, mieux qu'un gazon, des petits massifs idiots et des thuyas et autres plantations exotiques prétentieuses  rangés comme à la parade). Il m'a même proposé de déverser aussi chez moi de la terre à ses frais, mais j'ai planté des trucs en tenant compte du terrain et n'ai pas envie de tout aplatir. Enfin c'est un très gentil bonhomme, mais que lui dire? Il ne voit sans doute ni le ciel, ni les plantes, ni les étoiles, et ne conçoit pas très bien qu'on ait besoin de les contempler. Et puis il a ses projets et ses investissements. si seulement au moins il n'avait pas fait d'étage, mais l'étage, il n'y a rien de plus chic. Il y a quelques temps, Sveta Soutiaguina me disait que la voyant dessiner une jolie petite isba, le propriétaire d'une grosse cliche informe et prétentieuse lui avait reproché de ne pas s'intéresser à son palais...
La maison du voisin sera en bois mais fera deux étages, et elle sera à 3 mètres de la clôture, qui est à maximum 5 mètres de ma propre maison, de sorte que je n'aurai plus de soleil, et que je ne verrai plus le ciel et ne pourrai même plus envisager de potager; car cet endroit sera tout le temps à l'ombre et le reste  est au nord.
J'avais à tout hasard planté un noisetier déjà un peu grand, je vais ajouter un argousier. Le mieux, ce serait des conifères, mais c'est très humide, et je me demande s'ils prendraient. Et puis je suis vieille, et les arbres mettent longtemps à pousser. 
Mon plombier me vantait hier les mérites d'un village perdu, à 15 km d'ici, où vivent en permanence trois personnes, dont un fermier originaire de Moscou et sa femme médecin. Il y a une église, restaurée par le monastère Nikitski. Je ne sais pas si j'aurai le courage d'opérer encore un déménagement, mais ça me tente, car la ville devient de plus en plus moche, dans mon quartier, je suis cernée par les monstres, et les derniers espaces autour du lac sont menacés par la construction sauvage de merdouilles plastifiées. Je rêvais de vieillir dans un endroit où rien ne viendrait me blesser ni les yeux ni les oreilles  ni l'âme. De pouvoir jouir de ce dont j'ai été finalement, comme la plupart d'entre nous, privée la plupart du temps, la splendeur de la nature, de la lumière, des spectacles cosmiques, des constructions harmonieuses de nos ancêtres qui respiraient d'un seul souffle avec le monde. C'est ce que je trouvais à ma datcha quand je fuyais Moscou, mais le village où j'étais à été saccagé depuis. Celui dont me parle le plombier est peu accessible. Un fermier et un médecin, c'est bien. Les moines de Nikitski une fois par mois, c'est bien aussi. Mais je ne sais pas si j'aurai encore le courage et la force de bouger. En même temps, parfois, Dieu donne des signaux et ces derniers temps, ils se répètent: le lac, la maison énorme à quelques mètres de la mienne...
Quelle bêtise ai-je faite d'avoir voulu être  raisonnable et tenir compte de mon âge. C'est toujours un tort, il ne faut pas écouter sa raison mais son âme et son instinct.
Une de mes jeunes amies m'a fait la morale: il y a des gens beaucoup plus malheureux que moi, et gnagnagna; le genre de discours qui m'a toujours exaspérée. Oui, en effet, je pourrais être aveugle, paralysée, gâteuse, enfermée dans un EPHAD avec le docteur Laurent Alexandre pour veiller sur ma santé. Cependant, qu'elle aille se faire voir chez les Grecs, je suis assez grande pour relativiser moi-même, néanmoins, je ne délire pas de joie devant la perspective.

vendredi 30 octobre 2020

La cata



Invitée à participer à une émission de radio Radonej, la radio orthodoxe, pour informer les gens des projets qui détruiront tout ce qu'il reste de beauté à Pereslavl, ainsi que l'écologie du lac, et de tout ce qui l'environne, j'ai dû aller à Moscou. Cela m'a donné l'occasion de passer une bonne soirée avec mon père Valentin, son gendre et sa fille Liéna; mais ce qui m'inquiète, c'est que l'aînée de Liéna toussait beaucoup, et c'est généralement par les enfants de la famille Asmus que je chope grippes et infections ORL.
Pour rejoindre le studio, j'ai pris le métro, et me suis trouvée confrontée au conditionnement covid. Naturellement, on vous informe tout de suite qu'il est interdit de pénétrer sans la masque maudit ni les gants, les gens portent le masque sous le nez, mais ils le portent, les amendes pleuvent, et quand je parle de conditionnement, c'est le mot qui convient: en face de moi, j'avais un écran qui diffusait sans arrêt des "infos" covid. covid, covid, covid, covid en lettres de toutes les couleurs, avec des signes lumineux, et on diffuse aussi en boucle des messages audio qui répètent covid, covid, covid, il n'y a plus que cela au monde, à Moscou, le covid. 
Le père Valentin avait lu, corrigé et annoté la traduction russe de Yarilo. Ce qui me rassure, c'est qu'à part des fautes, des mots mal choisis, trop contemporains car décalqués du français, dans l'ensemble, il trouve que ce que nous faisons avec Natacha reflète bien le livre original, et ce qui me rassure encore plus, c'est que le livre lui plaît, il n'y trouve rien à redire, il lui semble très intéressant. Bien sûr qu'au départ, la relation entre le jeune Fédia Basmanov et le tsar peut sembler scandaleuse, mais lui qui n'est pas spécialement tolérant sur ces sujets m'a parlé des amitiés de la Grèce antique, et discerne très bien où conduit cette histoire, elle lui paraît même à certains égards édifiante. Il m'a dit qu'il attendait la suite de pied ferme. Il pense même que cela ne déplaira pas aux partisans d'Ivan le Terrible, car on sent que j'ai de la sympathie pour lui, et je n'en donne pas une image caricaturale épouvantable.
Nous avons aussi parlé de Raspoutine, car le père Constantin écrit un livre pour le réhabiliter. Personnellement, je sais déjà depuis un moment que Raspoutine ne donnait pas de mauvais conseils au tsar. Mais la grande-duchesse Elizabeth ne pouvait pas le voir. "Et alors? me dit le père Valentin. Elle pouvait se tromper. Les félicitations qu'elle a adressées à ses assassins sont inqualifiables. En ce qui me concerne, pourquoi croirais-je davantage à son sujet ce qu'ont raconté de vrais salauds et des meurtriers plutôt que la famille impériale, pour qui j'ai infiniment d'amour et de respect, et qui aimait cet homme?" 
Avant de partir, j'avais eu une mauvaise nouvelle, mon voisin côté sud, le fils de Violetta, va me priver de vue et de soleil en construisant une baraque sous mes fenêtres afin de la louer. J'avais pensé acheter le terrain il y a trois ans, mais c'est lui qui l'avait fait, à cause de son bain de vapeur, qui dépasse la limite, et qui compte beaucoup dans sa vie. En rentrant, j'ai trouvé la barrière de bois de ce terrain écroulée, un bull-dozer au travail, j'aurai bientôt sous les yeux la clôture métallique de rigueur. Pressentant quelque chose de ce genre, j'ai planté un noisetier, devant la fenêtre où je travaille. De là, je contemplais les nuages, la lune naissante, tout cela me sera enlevé. Constatant mon peu d'enthousiasme; le voisin m'a dit: "Vous avez l'air attristé?
- Eh bien, Oleg, je ne suis pas ravie, je comprends votre point de vue, mais je n'ai pas envie d'avoir la vue sur une maison.
- Mais je la ferai jolie...
- Si vous pouvez, faites-la simple et pas trop haute…"
Je crains que la notion de jolie maison ne soit pas la même pour Oleg et pour moi. En réalité, je regrette de plus en plus de ne pas avoir eu le cran d'aller dans un village, ou plus loin. Car ici, cela va devenir de plus en plus moche, et toutes ces constructions sauvages dans des zones marécageuses autour d'un lac imprévisible qui peut finir par se fâcher risquent de provoquer un jour une inondation. En face, derrière les deux isbas, dernier joli point de vue que j'avais, on va construire quatre bâtisses; et comme les étages paraissent ici du dernier chic, elles vont certainement dépasser et gâcher complètement le paysage.
Le monde que nous ont fait les deux derniers siècles me paraît de plus en plus affreux et étouffant. Les gens dénaturés, intérieurement terriblement appauvris, mutilés, et de plus en plus fous, une folie qui n'a rien de romantique, une folie sinistre et laide; les nouvelles de France me bouleversent et me glacent le sang. Je ne suis pas étonnée, car tout cela, je le sentais arriver depuis les années 70; ce qui ne cesse de m'étonner, en revanche, c'est que nous ayons été si peu nombreux à le réaliser, tant c'était évident, mais c'est cela, justement, l'effet du conditionnement et de la folie collective. J'observe même que certains malheureux ne peuvent se débarrasser de ce conditionnement qui nous a perdus, ils s'y cramponnent de toutes leurs forces, au fond il y a deux oeuvres auxquelles je pense sans arrêt, en plus du Meilleur des Mondes et du Seigneur des Anneaux, c'est le rhinocéros de Ionesco et Tartuffe de Molière. 
L'humanité, en basculant dans le matérialisme et la profanation, est lentement devenue stupide et folle, d'une stupidité amnésique et baveuse. Les peintres de Pereslavl, et même de Moscou, protestent contre le saccage envisagé du lac par un festival de magnifiques tableaux, je crains que ce ne soit un dernier hommage, non seulement au lac, mais à la véritable Russie, et plus généralement, à l'humanité. De mon côté, j'ai dessiné les isbas pittoresques de mon quartier avant l'invasion des monstres. 
Ce matin j'ai vu cette déclaration de l'immonde Soros, rapportée par un site russe: "il est temps d'en finir avec la famille et la vie privée". Nous arrivons aux derniers cercles de l'enfer  moderniste. Est-ce un hasard ou un signe que l'abominable vingtième siècle ait commencé par le meurtre crapuleux d'une famille idéale, celle du tsar Nicolas? Je viens de regarder la vidéo pleine de bon sens et de colère d'un jeune médecin. Nos enfants, dans l'univers des concombres masqués, n'arrivent plus à apprendre à parler, à communiquer, déjà que la crèche du matin au soir, et les relations inexistantes avec des parents  abrutis par le boulot et le conditionnement général ne leur permettaient pas un développement normal, pensez à ce qui va se passer, maintenant, et même plus de grands-parents pour compenser, n'est-ce pas la réalisation du projet Soros?



lundi 26 octobre 2020

Les masques d'Ensor



 En complément à mon article précédent, j'offre à la réflexion de tous cette vidéo, dont je pense chaque mot:


L'analyse de ce qui nous arrive et des mécanismes psychologiques en jeu est remarquable et, à mes yeux, irréfutable. J'observe les nombreuses références de cette jeune femme à l'antiquité greco-latine, ce n'est évidemment pas un hasard si l'on nous ferme l'accès à ce qui, jusqu'à une période encore récente, constituait le socle d'une pensée libre et noble, une réserve d'anticorps psychologiques, intellectuels, spirituels contre l'hypnose générale, contre cet esprit de secte que des gourous sataniques insufflent à l'humanité pour la faire tourner bourrique.

Cet esprit antique, j'en ai été imprégnée des mon enfance grâce à ma mère qui m'avait fait cadeau de l'Iliade et l'odyssée dans la Pléiade pour mon neuvième anniversaire, afin d'encourager mon penchant pour la mythologie grecque. C'est peu de dire que j'en ai été marquée, je connaissais ces deux épopées par cœur, car les enfants ont besoin de la dimension de l'epos dont ils sont privés la plupart du temps, et du mythe constructeur de la personnalité, tout cela ouvrant l'accès au besoin et à l'acquisition d'une transcendance. C'est sur ce terreau que pousse la résistance au totalitarisme et à l'avilissement qu'il réclame, d'où son acharnement à faire table rase, partout où il s'installe, des civilisations, cultures et sagesses précédentes, de notre heritage, de notre langage commun.

Dans l'impossibilité sur cette terre d'accomplir la transformation personnelle de chacun qui permettrait l'installation d'une société anarchique vertueuse, j'estime que la royauté sacrée médiévale était la seule forme de gouvernement qui pouvait nous protéger du processus infernal dont nous voyons l'aboutissement aujourd'hui, pour la bonne raison que le roi ne choisissait pas de l'être et qu'il s'inscrivait lui-même dans un ordre régi lui-même avant tout par les notions de devoir et de transcendance, et avec l'antiquité, c'est le moyen âge qui est partout la cible des tyrans mafieux que nous nous sommes donnés à l'issue de nos diverses révolutions. Un homme qui accède au pouvoir parce qu'il l'a souhaité est par définition un malfaiteur et un pervers. On peut même dire que s' il est astucieux autant que sans scrupules, il est rarement véritablement intelligent, les gens intelligents ayant autre chose à faire de leur vie que de courir après le pouvoir.

C'est pourquoi je suis personnellement à la fois monarchiste et anarchiste. Et sur le socle de ma culture greco-latine et chrétienne, je préfère vivre à survivre, la vérité qui dérange au mensonge qui rassure, et pourtant, j'aimerais bien être rassurée. Mais pas au prix de mon âme. Je n'irai pas m'associer à la grande danse macabre avec les masques d'Ensor.



samedi 24 octobre 2020

L'esprit du lac

De temps en temps, je me trouve confrontée avec mes divers correspondants sur les réseaux sociaux, à la nécessité de répondre à quelqu'un, tout en sachant que c'est parfaitement inutile, et que si je le fais comme il convient, je risque de blesser ou effrayer la personne, La plupart du temps, je m'en sors en esquivant la réplique, je laisse courir. Mais quand je dis "necessité", c'est que l'individu insiste, il me contacte en message privé, il veut me convaincre. J'en ressens à la fois de la lassitude et de la colère. Comment dire? Je ne fais pas la même chose. Je ne vais pas chez quelqu'un pour le convaincre. J'expose publiquement mes convictions, je peux les discuter; je pense pouvoir me tromper, j'espère souvent me tromper, tant ce que je pressens est sinistre, j'estime même avoir le droit à l'erreur. En même temps, il y a des choses dont je suis sûre, je dirais instinctivement; mais en réalité, cette certitude s'établit à la suite de divers signaux, d'éclairs dans la nuit qui donnent une orientation en révélant certains aspects du paysage. Je pense que je n'ai pas à convertir les gens à mes points de vue, même religieux. J'ai à en témoigner.

Il y a quelques temps, j'ai vu un jeune médecin se comporter d'une façon frénétiquement haineuse et insultante avec l'un des professeurs "covidissidents", comme on dit en Russie, largement aussi compétent que lui, et j'ai vu ensuite que le freluquet avait fait machine arrière. J'ai publié les deux épisodes, ce qui m'a valu le reproche de jeter le discrédit sur la profession médicale et ses héroïques représentants qui nous défendent contre un affreux virus sur lequel on ne sait rien. Si c'était le professeur insulté, qui avait fait machine arrière, aurais-je eu droit aux mêmes reproches? Est-il exact qu'on ne sache rien sur ce virus, n'est-ce pas plutôt qu'on incendie et discrédite ceux qui savent, en les empêchant de soigner? Qui a intérêt à nous raconter des craques, d'éminents professeurs qui jouent leur carrière et sont l'objet de quolibets immondes, d'accusations fantasmagoriques; ou bien les médecins de plateaux qui émargent tous chez les labos mafieux, ou soutiennent une idéologie transhumaniste impliquant la destruction des humains surnuméraires, jusqu'à l'obtention d'un nombre raisonnable d'abrutis au service des surhommes? Le discours des "covidissidents" français, je l'ai entendu dans la bouche d'un honnête épidémiologiste russe qui ne comprend rien aux mesures totalement disproportionnées adoptées par Sobianine, désormais en charge de toute la Russie pour la gestion de la crise. Pas plus que ces divers professeurs que je choisis de croire, je ne nie l'existence de la maladie. En revanche, ce qui m'inquiète encore beaucoup plus que celle-ci, c'est la panique et la confusion délibérément entretenues, conduisant à l'impossibilité d'en parler sereinement, à des mesures absurdes et contradictoires, à l'interdiction de traitements appliqués avec succès, et à l'évidente installation d'une dictature électronique par des gens à qui je n'ai aucune envie de confier ma vie.

Je dirais aussi: qui a intérêt à croire les bonimenteurs et les oppresseurs, qui a intérêt à se rallier aux versions officielles? Un intérêt pas forcément matériel, un intérêt moral, intellectuel. Ceux qui croient à toutes les calembredaines depuis des décennies et dont le programme cérébral exploserait si on leur prouvait que ce conditionnement fait leur malheur et celui de tout ce qui les entoure. Ils sont tellement persuadés d'être dans le camp de l'intelligence et du bien que si brusquement ils ouvraient les yeux, ce serait l'effondrement psychique; la découverte de leur participation à l'abîme d'horreur où l'on nous précipite. Exterminer le contradicteur, ou simplement celui qui pense différemment, est pour eux le moyen de conserver l'illusion d'une santé mentale qu'ils ont perdue depuis longtemps. Ils ont leurs succédanés de livres saints, de prêtres et de mages qui leur répètent des incantations à longueur de journée, et ils suivent avec zèle, morts de trouille à l'idée de remettre en question l'idée qu'ils ont d'eux-mêmes et de leurs causes pourries . Par contrecoup, ceux qui par leur profession, servent ces causes pourries, dans l'enseignement, la culture, ont naturellement tout intérêt à suivre le mouvement, sinon, outre les difficultés financières subséquentes, ils seront l'objet d'un ostracisme social très difficile à vivre, j'en sais quelque chose. Je connais pas mal de gens que j'aime bien, autour de moi, qui ont adhéré aux idées "de gauche" pour ne pas rester tous seuls, parce que leurs pairs, les trouvant sympas, pensaient automatiquement qu'ils faisaient aussi partie de la secte, puisque aux yeux de cette secte, les hétérodoxes, c'est satan. Ce réflexe continue a fonctionner avec le covid: la secte adhère, les mages aussi, ils suivent.

Il y a ceux dits de droite qui ne suivent pas les idées de la gauche; mais ils sont persuadés que l'ordre établi a raison. Ils se pensent rationnels. Ils savent que des dérives totalitaires ont eu lieu dans le monde, mais ah ah ah, pas chez nous. Chez les Chinois, ces extraterrestres, chez les Russes, ces barbares un peu dingos. Chez les Allemands aussi, qui ne sont ni barbares ni dingos, mais on nous l'explique sans arrêt, ils avaient le gène intrinsèque du nazisme. Aussi chez nous, la démocratie est garantie, ainsi que l'incorruptibilité de la république, nous n'avons au sommet, dans le pire des cas, que des incompétents. Et si l'on fait partie de l'armée, par exemple, on ne défend pas, par l'intermédiaire de l'OTAN, les menées fourbes d'une oligarchie mafieuse devenue complètement folle, on défend la démocratie et la république; car sait-on jamais, avec les barbares de Russes et l'idéologie communiste, elle bouge certainement encore au delà de la frontière truffée de missiles le long de laquelle, à titre préventif, on fomente sans arrêt des révolutions de couleurs. Ceux-là naturellement, ont un autre programme dans la cervelle: ne plus croire en l'ordre établi, c'est la panique absolue. C'est beaucoup plus flippant que le virus, donnez-moi vite un masque que je continue à me bercer de l'illusion que le gouvernement veut mon bien et qu'il dépend de ma voix aux élections. Nous allons être bien sages, et tout va s'arranger. Pour eux, évidemment, les voix dissidentes des professeurs rebelles sont extrêmement déstabilisantes; car d'une certaine manière, ce sont des professeurs éminents, on devrait les croire. Oui, mais l'ordre établi nous dit le contraire, et même il présente, au cours de ses jeux du cirque, ces distingués spécialistes comme des charlots, des charlatans et des gâteux. Bon, alors, s'ils sont rebelles à l'ordre établi, c'est qu'ils ont tort. Parce que quand même, on ne va pas commencer à douter de l'ordre établi? Cela voudrait dire que toute notre façon de vivre s'écroule? Cela voudrait dire que nous ne savons pas à qui nous confions notre santé, notre économie, notre avenir et celui de nos gosses? Cela voudrait dire qu'on pourrait exercer sur nous Dieu sait quelles expériences sociales et sanitaires? Mieux vaut avoir peur du virus que d'une telle hypothèse, et honnêtement, je le comprends, moi aussi, je préfèrerais avoir peur du virus et de rien d'autre.

La trouille des uns et des autres va donc bien au delà de celle du virus. C'est celle de la remise en cause d'idées reçues rassurantes qui leur sont devenues une sorte d'exosquelette. Je redoute naturellement de toucher à cette carapace si facile à télécommander, parce que dessous se trouve un tel avec un psychisme fragile ou un tel qui est par ailleurs bien gentil ou qui a beaucoup de problèmes. Parfois, j'ai affaire à un vrai connard sans fragilité, la bêtise à front de taureau, alors là c'est plus facile, encore que j'ai autre chose à faire de ma vie qu'à briser des exosquelettes.

Amenée à rédiger tout ceci, je suis d'autant plus fumasse que j'essaie de prendre du champ . Je me suis fait exclure de facebook pour avoir publié la lettre de remerciements rédigée par Hervé Ryssen à ceux qui lui ont écrit en prison, il y donne de ses nouvelles et parle de ses interrogations religieuses. Je me suis retrouvée sur vkontakte, nettement moins malsain, nettement moins répressif, avec tous mes amis folkloristes russes. Malheureusement, des gens auxquels je tiens restent sur le réseau de l'extraterreste cireux aux yeux de poisson mort, qui rappelle de plus en plus le Gollum, mais je suis résolue à opérer un repli progressif. J'y serai sans doute aidée par les exclusions successives qui m'attendent, ainsi qu'un grand nombre de personnes de ma connaissance, frappées à leur tour en rafale. J'écoute et je fais de la musique, je dessine. Il est vrai que d'après un texte de Martynov, le compositeur, sur les derniers temps qui sont les nôtres, ces activités-là n'ont plus de sens, on est en train de détruire la culture et ce qui permet de la transmettre. Eh bien curieusement, c'est ce qui me permet de tenir pyschologiquement et même peut-être spirituellement. Ecrire, dessiner, faire de la musique, au jour le jour, comme les oies migrent. La question est de savoir comment transmettre, c'est un défi. Peut-être lire mes livres chapitre par chapitre et les publier sous forme de vidéos. Le folklore par internet, c'est plus dur, c'est comme les câlins virtuels. Justement, j'ai vu un dispositif permettant, tenez-vous bien, d'embrasser quelqu'un à distance; un pavé à léchouiller devant l'image virtuelle de l'objet de ses désirs. Assorti, comme disait avec poésie feu mon cousin Patrick, d'un gratte-moule? Et les gens ont peur du virus....

En réalité, je suis très armée pour les confinements, je ne m'ennuie jamais, mais c'est dans la mesure où j'ai de quoi vivre et où je peux encore communiquer, car si l'on en vient à déperir chez soi de faim et de froid dans la solitude totale, cela va devenir difficile à supporter, et cela pourrait venir, bonnes gens, je crains même que cela fasse partie du programme. Peut-être en Russie les choses seront-elles un peu différentes, mais pas radicalement. Nous aurons peut-être une dictature numérique tempérée et nationale sans disparition des Russes dans un métissage africain général. Mais quand je vois la gueule de Gref, le patron de la Sberbank, qui ressemble tellement au bon docteur Alexandre, le suppôt du transhumanisme, et celle de Sobianine, l'apparatchik borné et astucieux, j'ai quelques inquiétudes. Il est vrai que le président ne va pas tout à fait aussi loin. Mais quand même, le problème, c'est qu'à partir du moment où l'occident s'est lancé dans la course du progrès technologique, avec une rapacité implacable, tout le monde a été condamné à la surenchère ou à l'extinction. C'est d'ailleurs la seule excuse que je trouve à cette brute épaisse de Pierre le Grand. Alors nous aurons peut-être une version russe de la dictature électronique; mais nous l'aurons.

Les peintres de Pereslavl sont allés, en guise de protestation contre les promoteurs qui veulent intégralement bâtir les rives de notre lac, avec la complicité de la mairie, dessiner ces paysages uniques et menacés. J'étais pendant ce temps à Oulianovsk, mais je publie mes propres dessins sur vkontakte, pour m'inscrire dans le mouvement. Dessiner me fait du bien, me met en contact avec le Cosmos et son, Souffle, tant qu'on ne nous en a pas bloqué l'accès avec les écrans, les masques, les éoliennes et autres tours 5G. Je plains ceux qui grandiront au sein de cette horreur, de ce monde bâti à la triste image de ceux qui l'ont voulu ainsi, idéologues psychopathes, bandits, pervers, prédateurs divers, il sera de plus en plus difficile d'y glaner une vision, une révélation, une vérité qui sauvent, et ouvrent soudain des perspectives inconnues et libératrices.

Parmi ces dessins, et ces compte-rendus de réunions, quelqu'un a mis l'image du "roi Plechtcheï", courroucé de ce que subit son lac, et en effet, ce roi, cet esprit du lac, je l'ai vu, photographié et dessiné; le lac est un être vivant, un organisme, avec ses poissons, ses algues et ses roseaux, tout ce qui existe en lui et de lui, tout ce qui le nourrit, tout ce qui l'abreuve, un être qui contemple et réflechit la beauté du ciel, et dont les nuages sont les songes, tour à tour blancs, légers, grandioses et tourmentés, les peintres le voient bien. Les tristes prédateurs en costars ne voient rien, au nom de Mammon, ils salissent et exterminent toute vie sur terre. Et face à eux, nous ne pouvons que continuer à remplir notre fonction inverse qui est de vénérer, d'aimer, de sauver, de créer, jusqu'à la dernière minute, jusqu'au rouleau compresseur qui nous passera dessus. Je suis convaincue qu'en aimant la vie nous aurons malgré tout notre récompense, et qu'ils auront la leur, comme le roi Midas, mort de faim sur ses trésors.