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samedi 9 octobre 2021

Tenir !

 Hier, j'ai été accueillie par une équipe douce et compétente. Aujourd'hui, j'ai déjà eu affaire à deux mégères qui me traitent comme une ennemie personnelle, avec des regards sauvages. On a l'impression que le simple fait de poser une question est d'une impudence incroyable, mais si après on n'a pas compris, on se fait engueuler comme une ado dans une maison de redressement.

Elles ont peut-être leurs règles....

On me bourre de ces horribles cachets, je ne suis pas sûre que mes reins et mon foie apprécient. Avaler les bouillies me soulève le cœur. Je me force à m'enfoncer quelques cuillerées dans le cornet. Pour lester la production chimique que j'ingurgite. Je préférerais actuellement être chez le docteur Raoult à Marseille.

Cette nuit je me suis réveillée trempee, comme si on avait balance un seau d'eau dans le lit. La chemise de nuit a essorer, le drap complètement mouille, la couette, c'est moi qui ait transpire tout ça. Je ne savais même pas qu'on pouvait transpirer autant.

Les deux vieilles sont très gentilles, visiblement plus atteintes que moi. Elles zonzonnent sans arrêt entre elles. Mais me souhaitent de guérir avec des signes de croix. La troisième vieille est complètement amorphe, mais de temps elle émerge. Autrement, on dirait qu'elle répète ses funérailles.

On dirait que Rita a compris, elle n'a pas fait d'histoires pour aller avec Gilles. 

vendredi 8 octobre 2021

Retour à l'hosto

 Après quelques jours fantasmagoriques, retour à la case départ. Je suis à l'hosto. J'ai du une fois de plus laisser ma Ritoulia. Je suis complètement exténuée et triste. Double pneumonie. J'en ai pour 11jours.

J'aurais dû me résigner plus vite, mais j'espérais ne pas être obligée de laisser les animaux. J'étais si faible, si malade et si souffrante, maux de gorge, maux de tête, forte fièvre, que je n'arrivais plus à faire face à mon quotidien, ces mêmes animaux m'epuisaient. Je me battais la nuit contre la couette et je ne sais combien de chats qui me grimpaient dessus. Et le jour, je gisais complètement hébétée.

Il y a longtemps que nous n'avons pas eu un automne aussi somptueux, et je n'ai absolument pas pu en profiter. Je le voyais par la fenêtre, entre deux somnolences. 

Je ne sais pas si je suis covidee, je n'ai perdu ni le goût ni l'odorat mais de toutes façons, cela se soigne au même endroit. Je suis environnée de vieilles decrepites, moins bruyantes qu' Alevtina. On m'a fait un test, normal, sans me ramoner les fosses nasales jusqu'au cerveau. On verra  bien ce qu'il nous dira. 


mardi 5 octobre 2021

ORL

 J'ai la  chance d'avoir contracté une infection à l'hôpital. Des le surlendemain de mon retour, j'étais malade comme un chien, maux de tête, maux de gorge, température, je ne pouvais rien avaler, même l'eau avait du mal à passer. En automne, j'évite d'aller chez le pere Valentin car je me fais souvent infecter par ses petites filles. Et à l'hosto, devant notre jeune compagne de chambre qui toussait, j'ai pensé: d'ici à ce qu'elle me contamine...

Je n'ai pas pu aller à la consultation à Yaroslavl, et je sens que je ne pourrai pas y aller avant la semaine prochaine, c'est-à-dire qu'il faudra retourner à la polyclinique pour avoir un rendez-vous avec l'urologue et recevoir une nouvelle ordonnance.... 

Ma voisine a fait venir un médecin de la polyclinique, c'est-à-dire qu'il a fallu trois jours pour la voir arriver. Et celle-ci me déclare que je dois faire un test covid et une fluographie des poumons. Pour cela, elle me propose de me rehospitaliser 10 jours ! J'avais eu bien raison, l'année dernière, quand j'avais fait ma dernière bronchite, d'écouler tranquillement le stock d'antibiotiques de ma sœur, après consultation téléphonique avec le médecin familial des Asmus. La bonne femme me rétorque que maintenant, il n'y a plus d'infections ORL, que c'est tout la covid. J'ai vu le tableau, dix jours là bas, si je n'avais pas la covid, j'étais quasi certaine de ressortir avec. L'autre option était d'aller moi même à la polyclinique pour faire ces deux examens. J'en suis incapable, pour l'instant. Mais il est hors de question qu'on me piege encore dix jours là dedans.

Et dehors, l'automne finit en une splendeur inhabituelle, tout est doré dans la lumière oblique, le ciel prend toutes sortes de nuances paradisiaques et je suis clouée sur mon lit, avec la perspective de toutes ces démarches épuisantes qui semblent conçues pour ramener le plus vite possible le patient à l'hosto des qu'il croit en être sorti.

Le médecin m'a quand même donné un traitement et je vais un peu mieux. 

vendredi 1 octobre 2021

Polyclinique

De bon matin arrive un médecin, avec mon ticket de sortie, les radios, tout. Je n'avais pu encore récupérer mes baskets ni mon manteau, ni mes papiers que la voisine avait emportés et que Gilles devait me transmettre. Me voici partie en sabots d'intérieur, recouverte d'un poncho déjà léger pour la saison, avec mes affaires dans des sacs en plastique, la SDF parfaite. La polyclinique n'était pas vraiment en face et puis il fallait trouver l'entrée principale. Une blouse blanche me marmonne:"pourquoi vous faut-il l'entrée principale du moment que vous entrez ?" Seulement la porte qu'elle m'indiquait était celle du service covid.... 

Une fois entrée la ou il faut, je tombe sur une queue immense qui ne bougeait pas des masses. Je n'avais pas mangé du tout et la veille avalé 4 cuillères de l'inoubliable bouillie de sarrazin. Au fur et à mesure que le temps passait, je sentais me tomber dessus une fatigue atroce. Je parviens au guichet et m'entend dire que l'on a mal recopié un de mes prénoms, sur la police d'assurance, les deux toupies du guichet ne veulent pas me donner rendez-vous avec l'urologue, et me reprochent en plus de ne pas avoir vérifié, alors que c'est ma voisine qui s'en est occupée pendant que je me tordais de douleur aux urgences. Il faut aller refaire ça au guichet Ingostrakh, au guichet, personne. Mais un numéro de téléphone. On me laisse le choix entre attendre 40 minutes ou traverser la cour pour aller au siège de l'assurance. 

Rassemblant mes dernières forces, je rallie l'endroit où l'on commence à m'envoyer d'un côté, de l'autre et à un guichet aussi vide que le précédent. La, je pique une crise de nerfs. "Asseyez-vous, on va venir." 

Arrive une bonne femme qui me reproche de ne pas avoir vérifié car en ce qui concerne leurs propres conneries, c'est le "facteur humain". "Je ne suis pas une assureuse professionnelle, lui dis-je, je suis une malade qui ne tient plus debout." Elle refait le papier et me demande de vérifier, je vérifie les nom et prénoms puisque tout le reste était correct, et quand j'arrive au premier guichet, après avoir parlemente 10 mn, les deux toupies me disent que le numéro de passeport est inexact. 

Je repars au second guichet, au fond de la salle, le premier qui était vide. Il l'est toujours. Je rappelle. Réponse: j'arrive dans dix minutes. Mais il y a déjà des gens devant moi. 

Quand la créature apparaît, je vois que ce n'est pas la même. Elle passe une demie heure sur son ordi et appelle sa collègue qui va au premier guichet avec moi. Encore une demie heures de palabres. Mon numéro de passeport n'entre pas dans les cases. Finalement tout s'arrange, mais encore un quart d'heure pour me donner rendez-vous l'après midi car l'urologue n'était pas là le matin. 

Épuisée, je suis allée attendre Gilles. Il m'avait amené Rita, qui de saisissement ne m'a pas donné le concert auquel je m'attendais mais m'a fait un lavage de museau éperdu. 

Après un vague repas et une douche, je suis revenue crevée et en essayant de me garer, je me suis payé un poteau. Fort heureusement, la Logan est une voiture hypersolide, aucune trace de l'événement. Le médecin a eu pitié de moi et à pris sur lui d'appeler Iaroslavl. La où c'est gratuit, l'appareil a ultrasons est hors service jusqu'en janvier. Celui qui marche n'est pas gratuit, mais tant pis. Pour que l'opération soit réalisée, il me faut aller en consultation à Iaroslavl lundi, fixer le jour, et revenir ma faire hospitaliser deux jours, car c'est sous anesthésie quand même. 

Enfin de retour chez moi, cela sentait tellement le fauve et c'était tellement degueu que je n'ai pas pu éviter un ménage minimum, la jeune femme qui m'aide ne pouvant pas venir aujourd'hui. Et après une telle journée, je me retrouve étendue chez moi dans un état pire qu'il y a trois jours. Je prie le ciel de ne pas avoir d'autre crise avant Iaroslavl.... On dirait que la fonction de la polyclinique est de saboter le boulot de l'hopital. Je gis sur mon lit comme une crêpe. 

Mon lien du jour

https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/09/30/suite-et-fin-de-la-conference-dernst-wolff-2-2-le-coup-detat-du-systeme-financier-numerique/

jeudi 30 septembre 2021

Dernière journée.

 


Aux dernières nouvelles, j'ai un caillou engagé dans l'urètre et il me faudra aller à Iaroslavl pour faire pulvériser tout cela aux ultrasons ou qu'à Dieu ne plaise, opérer. La deuxième hypothèse me terrorise bien qu'elle soit moins probable que la première, parce que cela signifie encore 10 jours à l'hosto la bas, avec toutes les emmerdes qui en decoulent.

Je vis donc ma dernière journée ici avec une certaine angoisse et une céphalée tenace. J'ai eu presque tout le temps mal à la tête, dans cet hôpital.

En tous cas, je n'aurai plus à avaler de bouillies, car le régime était une préparation à l'urographie.

Dany ne semble plus voir aucun problème à la surveillance électronique qui s'installe à Moscou, ce sont les occidentaux et en particulier les Français qui en font un mauvais usage. Je ne sais pas, je n'ai personnellement pas envie de vivre en Chine universelle. Une correspondante américaine était étonnée par ce que je lui racontais sur la France, car la bas, ils n'en savent rien, évidemment. Nous tenir tous dans l'ignorance de ce qui se passe chez les autres est bien le signe d'une presse totalitaire. Ma correspondante Kathy me disait qu'elle avait envisagé avec son fils d'aller dans un autre pays mais que du coup, elle se demandait si ce n'était pas partout pareil. Je lui ai répondu qu'en Russie, pour l'instant, ce n'était pas le cas, et que pas mal d'occidentaux commençaient à venir, mais que je ne pouvais pas garantir que cela reste comme cela. J'ai eu tout à coup la vision globale de tous ceux qui comme moi ont senti venir le vent et commencent à courir le monde, qui va en Pologne ou en Hongrie, qui en Biélorussie, qui ici en Russie, pour avoir la paix, élever normalement ses enfants et échapper à la toile  transnationale de cette araignée oligarchique qui veut notre bien, nous guette et nous cherche. Je pense que Valérie Bugault a admirablement défini la situation dans cette vidéo.



C'est pourquoi, et je réponds ainsi à certains de mes proches, je me fous totalement de Zemmour, le sauveur qu'on nous présente à grand tapage. S'il devait vraiment nous sauver, on en parlerait moins.

J'ai lu aussi cet article sur Keanu Reeves, converti a l'orthodoxie:

https://www.medias-presse.info/lacteur-keanu-reeves-dit-prier-pour-que-nos-enfants-ne-soient-pas-instruits-et-guides-par-la-propagande-polluee-que-la-mafia-big-tech-essaie-de-nous-vendre/147068/ 

Il y a quand même chez les peoples des gens lucides.... 

mercredi 29 septembre 2021

La quille

 



La bouillie de sarazin passée à la moulinette, je ne peux plus la sentir. Hier, j'en ai mangé 4  cuillères aujourd'hui à peine deux. J'ai eu ce matin la visite d'un prêtre, qui aurait peut-être un prof de russe francophone pour Nil. Puis je suis partie à l'urographie, c'est au rez-de-chaussée et ça caille la bas. On m'a fait deux ou trois clichés et l'on m'a réexpédiée au troisième pour me faire injecter un produit opacifiant, je crois. Et retour au rez-de-chaussée.

Gilles m'a envoyée une photo de Rita au café. Elle semble contente. Mais aujourd'hui elle est restée seule et a poussé les hauts cris quand Ania est venue la nourrir...

Mon amie Dany va visiblement mieux et j'en suis ravie, je la trouve même plutôt pugnace, sur Facebook. Outre me chanter les louanges de l'équipe soignante, elle me dit que l'usine a covid ou elle gît est quasiment vide et que l'on ment sur les statistiques russes. Je n'en doute pas une minute, je crois qu'on n'a jamais aussi largement menti, en fait, la presse a été inventée pour nous raconter des salades.

Outre que je suis bloquée sur Facebook et que ma page vkontakte est aussi gelée pour d'autres raisons, internet marche ici très mal. Le désœuvrement commence à me monter au cerveau. Je suis mal allongée, je suis mal assise, j'ai des crampes partout. J'ai terminé mon rideau au crochet... Mais voilà que le grand ponte, juste à ce moment critique,  vient nous annoncer qu'il nous lâchait toutes vendredi. Il était temps...

J'ai encore de petites douleurs mais je me rends compte que je les avais déjà plusieurs fois ressenties et attribuées à tout autre chose. Si j'ai bien compris, le traitement, c'est les gouttes vertes que je prends depuis plusieurs jours, un concentré huileux de plusieurs plantes. 

lundi 27 septembre 2021

Collectivité....

 Avoir une tablette sous la main, même une merdique, c'est précieux, surtout avec une paire d'écouteurs. J'arrive un peu à m'isoler. Je mets de la musique sur YouTube ou le psautier lu par les moines de Valaam. Ça c'est la grande évasion. Et je fais du crochet, des vitrages pour me protéger des voisins qui, lorsqu'ils sont sur leur terrasse, me donnent l'impression d'être une grenouille exotique dans un vivarium.

La jeune femme récemment arrivée est très gentille mais elle écoute des machins bruyants qui m'emmerdent. Il y a les nouvelles de l'autre malade, que je n'ai pas envie d'entendre. Et Alevtina qui se conduit comme un vieil enfant incapable de s'occuper, c'est-à-dire que la seule chose qui l'occupe, à part dormir, c'est de parler tout le temps et outre qu'elle est difficilement compréhensible, elle ne fait que commenter les différentes péripéties de son fonctionnement physique et des malades de tout l'étage, la nécrose de l'un, le gatisme de l'autre. Elle peut venir se pencher sur moi pour regarder ce que j'écoute de mystérieux, sur la planchette, et il ne me reste qu'à laisser tomber momentanément.... Il me semble qu'il provient d'elle en permanence une sorte de bourdon sourd: "bouboubou...."entrecoupé de gloussements de rire. 

Cependant objectivement, elles sont toutes trois très bienveillantes, je fais de mon mieux pour supporter. Parfois nous arrivons aussi à discuter normalement. Cela pourrait être vraiment bien pire. 

Je me sens beaucoup mieux mais les douleurs n'ont pas complètement disparu. Avec mon régime en sus, la bouffe est tellement dégueulasse que je n'ai aucun appétit. Bouillies sinistres, et toujours le même bouillon, aujourd'hui sans sel et à peine tiède. Je n'ai pas pu. Vingt jours sous une benne, aurait dit la grand-mère de ma sœur....

J'ai un examen après demain, de sorte que je ne pourrai pas sortir avant vendredi. On se fait à tout, moi à l'hôpital, ma pauvre Rita à mon absence. Gilles est venue la chercher pour l'emmener au café ou elle a été gâtée par tout le monde. Elle a couiné en voyant son sac, que j'avais demandé à Nil de sortir de ma voiture. J'espère qu'elle l'a compris comme la promesse de mon retour. J

Nil s'est déjà fait des amis, et il a rencontré un Italien ébéniste, pourvu d'une femme russe, dont j'ignorais l'existence ici.