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mercredi 12 janvier 2022

à Rostov

 De nouveau, cela n'arrête pas. Je suis allée à Rostov, fêter Noël avec le père Alexandre, Liéna Tsitsoulina, avec laquelle Katia et moi allions chanter, et une dame que je ne connaissais pas, Lioudmila, elle était très gentille et à fait le signe de croix sur moi quand nous avons tous pris congé. Cela se passait dans une sorte de salon de thé qui sert des pains d'épices, et derrière, il y a aussi des salles de restaurant. A vrai dire, avec les Russes, on ne sait jamais ce qu'on va manger, c'était pour moi l'heure d'un vrai repas, et il n'y avait que des pâtisseries. On en ressort bourré de sucres, mais aps vraiment nourri, et si on déjeune par là dessus...

L'endroit était joli, ancien, le père Alexandre a vanté les fenêtres qui s'ouvraient à Rostov sur d'autres époques. Il est passionné d'histoire, spécialement celle du moyen âge. Nous avons chanté avec Liéna, et j'ai joué des gousli. Rostov essaie de m'attirer dans ses murs, c'est clair. On me poussait à fêter mes 70 ans dans l'une des arrières salles et bien sûr, cela me tenterait. Les gens pourraient venir et repartir par le train, ce qui n'est pas possible à Pereslavl, et boire en conséquences! Mais on m'offre aussi de louer un local sur Moscou et de faire apporter par les invités divers plats et boissons, comme je l'ai déjà fait plusieurs fois. Fêter mon anniversaire dans un restaurant à Moscou me coûterait très cher. 



Aujourd'hui, j'avais une soirée chez les cosaques, après une journée de courses et de démarches à n'en plus finir. Et pour terminer en beauté, j'ai dû emmener Moustachon chez le vétérinaire. J'ai vu qu'il était blessé, il avait un oeil plein de sang et de pus. Je l'ai fourré comme j'ai pu dans le sac de voyage de Rita. Il s'est avéré que ses yeux n'avaient rien, mais qu'il avait une blessure au front assez profonde. J'en ai profité pour le faire stériliser, et je l'ai récupéré juste avant de courir chez les cosaques. Quand je vois ce qui se passe avec les animaux à Pereslavl, je ne tiens pas à ce que l'admirable matériel génétique de Moustachon contribue à grossir les rangs des ravissants chatons victimes du froid, de la faim, des chiens errants et des sadiques, il était temps de mettre fin à tout cela, surtout si en plus, il prend des coups qui mettent sa vie en danger. Maintenant, ce sera le tour de Robert.

Il faut que je fasse avaler au fichu Moustachon des antibiotiques, et que je nettoie régulièrement sa plaie. Cela va être sportif. Et encore, Moustachon, il est plutôt gentil et confiant, il en est que je ne pourrais pas soigner du tout, à moins de me transformer en dompteur de cirque. Pauvre Moustachon, c'est le plus mignon de la bande...

Les cosaques ont demandé à tous les membres de l'assistance de faire le bilan de leur année et de dire ce qu'ils souhaitaient pour l'année suivante, quels objectifs ils se donnaient. Ils sont extrêmement idéalistes. Et plutôt mal perçus par les gens du pays, enfin une partie d'entre eux, qui se moquent d'eux, ou vont leur chercher des poux dans la tête, parce qu'ils ont décoré la cathédrale avec quatre petits sapins, et que cela n'est pas écologique, ou que leurs gosses jouent à la guerre, ce qui en fera naturellement des assassins. J'ai dit que fêtant mes 70 ans, j'atteignais la dernière ligne droite de la vie humaine, et que je la souhaitais ascensionnelle. Que d'autre part, les enfants ayant à mon avis besoin exactement de ce qu'ils leur offrent, j'espérais qu'ils allaient donner à leur action toute l'ampleur nécessaire.

J'ai déjà des nouvelles de Nil par les balalaikers. Ils l'ont déjà visiblement emmené dans un bar, dans leur petite usine et ils ont même trouvé le moyen de lui prendre une interview pour la presse locale... J'ai peur qu'ils ne nous le surmènent, pas en le surchargeant de boulot, mais en le promenant de tous les côtés. D'un autre côté, c'est sûr qu'avec eux, il ne va pas s'ennuyer.

lundi 10 janvier 2022

Peter Pan

 

les 3 D...

Je reviens de Moscou, une route difficile, neige, congères... et là bas, sans l’aide d’Aliocha, le gendre du père Valentin, je n’aurais pas trouvé de place pour garer ma voiture. Il est impossible de se garer pour plusieurs jours sur un parking payant. Ou alors quelque part dans la ville, et autant venir en bus et prendre un taxi. Pour cette raison, j’envisage parfois de déménager à Rostov, où s’arrête le train qui va à la gare de Iaroslavl, à 5 minutes à pied de chez le père Valentin, en 2 heures et demie, ce que je mets pour m’y rendre en voiture, et je ne sais combien de temps je serai encore capable de le faire. Rostov est aussi une plus jolie ville, qui n’a pas été complètement défigurée, comme Pereslavl. Il y a le musée d’art populaire, le père Alexandre qui m’adore, Liéna, qui chante du folklore et du chant “znamenié”.
Mais déménager demande tellement d’énergie....

Chez le père Valentin et ses enfants, je me sens complètement en famille, cela me fait du bien d’aller les voir. La famille, c’est important pour moi et je n’ai pas pu créer la mienne. Nous parlions avec le père Valentin d’un Français qui, devenu orthodoxe en Russie au XVII° siècle, avait au moment du schisme choisi le camp des vieux croyants, ce qui lui avait valu d’être martyrisé. Bien que le père Valentin, en dépit de sa sympathie pour eux, n’approuve pas les positions théologiques des vieux-croyants, il comprend ce Français et dit que quel que soit le choix religieux des gens, nikoniens, vieux-croyants, et même catholiques, s’ils mouraient au nom du Christ, ils allaient directement le rejoindre. Je partage tout à fait ce point de vue, et lui ai parlé de mon amie catho qui a aidé Nadia la chevrière.

Son sermon du dimanche portait sur le massacre des saints innocents, il était court et percutant, comme d’habitude. Il a dit que le Christ était né dans un monde qui, dès le départ, ne le recevait pas, malgré la féerie des bergers, des anges et des rois mages, et que pour savoir si une personne, une figure politique, une idéologie, une philosophie étaient marqués du sceau du diable, il suffisait de regarder si elle allait dans le sens de la volonté divine ou contre elle, consciemment et obstinément, jusqu’au massacre de ceux qui la suivaient.

Je lui ai raconté les déboires administratifs du père Alexandre, qui fait le Don Quichotte local et s'attire bien des ennuis, et il y a pris un vif intérêt, me donnant à ce propos quelques conseils et contacts, puis il m'a demandé: "Croyez-vous que le père Alexandre soit capable de taper quelqu'un sur la gueule?" J'ai consulté Nil: "Oui, oui, a-t-il répondu, sans problèmes!"

J’étais venue aussi raccompagner Nil, qui devait prendre le train pour Oulianovsk, ou comme dit le père Valentin, Simbirsk, nom que portait cette jolie ville de marchands avant d’avoir eu le malheur de donner naissance à Lénine. Sérioja était chez ses parents à Klin, et lui avait pris un billet d’avance, je l’ai accompagné à la gare de Kazan pour avoir l’occasion d’apercevoir ce cher nounours de balalaiker que j’aime comme s’il était mon neveu ou mon filleul. Quand il m’a enlacée sur le quai, à son arrivée, j’ai vu qu’il était malheureux, il a vu que j’avais pris un coup de vieux après mes deux mois de maladie, et nous sommes restés les yeux dans les yeux, avec ces constatations réciproques sur le coeur : « Comment allez-vous, Lora ?

- Ca va maintenant, je perds mes cheveux et la mémoire !

- L’important, c’est que vous soyez en vie, venez avec nous, on fera la fête... »

Il n’avait pas une tête de fête, mais je regrettais de ne pas m’être arrangée pour l’accompagner, bien que l’équipée eût été bien fatigante. Laisser Nil me rendait également mélancolique, après tout ce temps de cohabitation. J’espère qu’ils s’entendront bien, qu’ils seront l’un à l’autre utiles. Je suis restée un moment sur le quai, à prier pour eux, puis je suis allée chez Dany boire un coup de pinard et dîner avec elle et Iouri, trois covidés rescapés dans le théâtre du Poète... J’étais complètement chavirée, car me revenaient tous les états émotifs extrêmes que j’avais traversés autrefois avec mes bonshommes, avec les cosaques, avec les 3D, avec Micha et avec Sérioja, lorsqu’ils venaient chez moi picoler et faire de la musique, la tendresse que j’avais pour eux, la compassion, la proximité d’âme. Les femmes russes m’emmerdent souvent, surtout celles de ma génération, mais j’adore les hommes russes, et j’avais observé alors qu’ils me rappelaient certains enfants de mes classes de maternelle dont je savais déjà qu’ils ne s’adapteraient jamais au monde contemporain de merde, non plus que moi-même, et ne feraient qu’y prendre sans arrêt des baffes plein la gueule. Mais en plus grand, plus fort, plus alcoolique, moins contrôlable et néanmoins tout aussi vulnérables, tout aussi terriblement touchants et attachants. Je comprenais ce que j’oublie parfois, pourquoi je suis ici: parce que j’aime ces gens, parce que tous ceux que je fréquente depuis plus ou moins longtemps ici, m’émeuvent et me bouleversent.  Je me disais qu’il me fallait entamer une ascension progressive, mettre à profit le sursis que Dieu me donne, ce surplus d’années dont parle le psaume, car j’atteins la limite qu’il indique « soixante-dix ans, parfois quatre vingts, le reste n’est que peine et douleur », pour monter vers Dieu et tirer avec moi les miens, morts et vivants, et tous mes garçon perdus, comme un Peter Pan transfiguré.




jeudi 6 janvier 2022

Encore une coupe



 

L'autre jour, à l'église, j'ai vu un type d'environ quarante ans emprunter de l'argent à la vendeuse de cierges avec un air honteux. Elle m'a dit: "Voyez, ces générations qui grandissent sans prières... Ceux-là font n'importe quoi, ils sont comme la feuille au vent. Si personne ne prie plus dans la famille, plus rien ne nous protège, il peut nous arriver n'importe quoi, les hommes boivent, les filles se vendent."

Je voulais faire connaître, avant son départ, le restaurant moche qui fait de la bonne cuisine à Nil. J'y étais allée sans problèmes avec Yana et Olga, mais là, on a exigé un QR code, et j'ai répondu qu'en ce cas, nous irions ailleurs. Ailleurs, c'était à la pizzeria Pizza Pasta qui n'est pas mal du tout et sans le sceau de la bête indispensable. Qu'ils se l'appliquent tous sur les miches, leur tatouage. En France, cela devient tellement odieux, surréaliste et minable que je ne peux plus lire les articles ni regarder les vidéos. J'ai haï Macron et sa clique au premier regard, mais maintenant, mon sentiment devient si aiguë que j'ai peur de compromettre mon salut éternel. Ce traître idéal, qui proclame son intention "d'emmerder" les réfractaires au vaccin jusqu'à la gauche, envisage de les priver de leur nationalité. En Russie, et même en Union soviétique auparavant, on ne perd jamais sa nationalité, on acquiert, ou on perd la citoyenneté, mais la nationalité se transmet de naissance. C'est bien cette nationalité-là que détestent Macron et ses commanditaires, mais nous en priver n'est pas en leur pouvoir.

Au vu de ce qui se passe chez nous, si nous n'avions été profondément mutilés et réduits par une rééducation aussi longue que sournoise, tout le monde devrait être dans la rue, prêt à extraire cette vilaine bête de sa coquille et à l'envoyer au diable, avec tous ses séides. Car il saute aux yeux de n'importe quelle personne encore munie d'un cerveau et surtout d'une âme, que nous avons affaire à une bande de malfaisants particulièrement pervers, malsains et minables. Mais si une partie des gens le comprend, si une autre partie le pressent, une bonne partie bascule dans l'ignominie avec cette équipe de bras cassés.

C'est en songeant à tout cela que je suis allée faire mon échographie de contrôle, le coeur serré d'angoisse par les circonstances de cette guerre à mort que mènent les autorités dévoyées, avec leurs médias et leurs histrions divers, aux peuples qu'elles devraient gouverner et défendre. Puis j'avais rendez-vous chez le coiffeur, pas loin de là. Un coiffeur recommandé par les dames de Pereslavl sur mon fil de commentaires. La jeune femme m'a conseillé de couper plus court, comme on pouvait le prévoir, étant donné que les médicaments anticovid me font perdre tous mes cheveux. J'ai vu qu'elle connaissait mieux son affaire que la précédente, mais elle n'a pas pu faire grand chose avec ma frange ratée, que j'avais essayé malencontreusement de corriger!

Voilà qu'arrive notre Nativité du calendrier julien résolument passéiste. Les autres en sont déjà à la Théophanie. Mais si cela a certains inconvénients d'être ainsi décalé, je commence à comprendre qu'il vaut mieux. Notre temps liturgique est organique, comme tout le reste, comme tout ce qui est normal, on bouge un élément, et cela ne tient plus debout, alors on prend le tout comme il a poussé. Le temps est une chose fluctuante et relative, et il n'y a que pour les mutants façon Harari que le passé est mort. Car le présent n'est que l'écume du passé, sa transition vers le futur inexistant. Et il ne me déplaît pas de continuer à vivre dans un autre temps que celui des robots, un temps vivant, élastique et chargé de mémoire.




mercredi 5 janvier 2022

Fin du monde

 


LE METROPOLITE LUC A COMMENTE UN FILM HOLLYWOODIEN

Il semble que les auteurs de science-fiction contemporaine sentent intuitivement la vérité des paroles prophétiques de l'apôtre. C'est ce qu'a développé ces jours-ci sur sa chaîne Telegram le métropolite Luc de Zaporojié et de Mélitopol

"Il n'y a pas si longtemps qu'a eu lieu la première du film américain "Ne regardez pas vers le haut". Le metteur en scène Adam Mac Kay co-auteur avec Leonardo di Caprio a su offrir aux spectateurs un film plein d'un sens profond, en dépit du fait qu'il se positionne comme de la science-fiction satirique", a observé monseigneur Luc. 

On aurait pu se moquer des politiciens minables qui ne se préoccupent que de leur rating personnel, des journalistes vénaux pleins d'assurance, qui ont oublié qu'ils étaient mortels, des richards devenus fous, capables d'aimer seulement leur portefeuille, si tout cela n'était pas la vérité de la vie. Ils ne nous donnent pas du tout envie de rire, les simples travailleurs qui ont depuis longtemps oublié Dieu, la foi, la prière, et supposent naïvement que les puissants de ce monde se préoccuppent d'eux et pourront résoudre leurs problèmes. Mais la vérité la plus triste de ce film, c'est qu'une telle dégradation de l'humanité conduira inévitablement à une perdition générale" considère le hiérarque. 

Selon lui, les valeurs mensongères du monde virtuel, la focalisation sur son propre égoïsme et l'autosuffisance illusoire de la civilisation aboutiront d'une manière ou d'une autre à un final mortel. "La raison pour laquelle périra notre planète n'est pas si importante: par l'effet de quelques forces célestes ou bien nous étoufferons-nous dans le magma incandescent de notre propre planète, ce qui est important, c'est que LA TERRE ET TOUTES LES OEUVRES A SA SURFACE BULERONT (2 Pierre 3:10), - poursuit le métropolite Luc. Et semble-t-il, les auteurs de cette science-fiction contemporaine sentent intuitivement la vérité de ces paroles prophétiques de l'apôtre.  

D'après le sujet du film, le seul homme qui n'a pas oublié Dieu est un "marginal et un freak, qui dans tout le chaos de la fin du monde trouve en lui des forces pour la prière et la repentance". 

Comme le pense monseigneur, ce film fait réflechir chacun à SA PROPRE "FIN DU MONDE", "qui on ne sait pourquoi préoccuppe beaucoup moins de gens que notre fin collective". "Et pourtant le résultat de l'une et de l'autre sera le même. Et si nous ne vivons pas jusqu'à la fin du monde, nous sommes sûrs et certains de vivre jusqu'à notre propre fin " rappelle-t-il. Mais on ne sait pourquoi, la conscience de l'absurdité de tout ce qu'il a vécu ne vient à l'homme qu'au moment où il reçoit son dernier  et définitif diagnostic qui l'assure de sa mort prochaine. quand changer radicalement l'état de son âme est devenu déjà impossible.

"Nous avons maintenant tout ce qu'il nous faut pour sauver notre âme. Dieu, dans Sa miséricorde, nous donne aussi ce qui est indispensable à la vie, mais quelle réponse lui donnons-nous et comment le remercions-nous? " conclut le métropolite Luc.  

МИТРОПОЛИТ ЛУКА ПРОКОММЕНТИРОВАЛ ГОЛЛИВУДСКИЙ ФИЛЬМ

Похоже, что авторы современной фантастики интуитивно чувствуют истинность пророческих слов апостола. Об этом написал на днях в своём Telegram-канале митрополит Запорожский и Мелитопольский Лука.
«Не так давно состоялась премьера американского фильма "Не смотрите наверх". Режиссёр Адам Маккей в соавторстве с Леонадро Ди Каприо смогли порадовать зрителей кинокартиной, наполненной глубоким смыслом, несмотря на то, что официально она позиционируется как сатирическая фантастика», — отметил владыка Лука.
«Можно было бы и посмяться над ничтожными политиками, которых беспокоит только собственный рейтинг, продажными самоуверенными журналистами, забывшими о своей смертности, обезумевшими богачами, любящими только свои кошельки, если бы всё это не было правдой жизни. Совершенно не вызывают смеха простые рабочие люди, которые давно забыли о Боге, о вере, о молитве, и наивно полагают, что сильные мира сего о них позаботятся и смогут решить все проблемы. Но самая печальная правда этого фильма в том, что такая деградация человечества неминуемо приведёт к всеобщей гибели», — считает архиерей.
По его словам, ложные ценности виртуального мира, зацикленность на собственном эгоизме и мнимая самодостаточность цивилизации так или иначе окончатся смертельным финалом. «Не так важна причина, по которой погибнет наша планета: погибнет ли она из-за каких-то небесных сил или же мы захлебнёмся огненной магмой собственной планеты — важно то, что "ЗЕМЛЯ И ВСЕ ДЕЛА НА НЕЙ СГОРЯТ" (2 Петр. 3:10), — продолжил митрополит Лука. — И похоже, что авторы современной фантастики интуитивно чувствуют истинность этих пророческих слов апостола».
Согласно сюжету фильма, единственным человеком, не забывшем о Боге, был «маргинал и фрик, который во всём хаосе конца света нашёл в себе силы для молитвы и покаяния».
Как считает владыка Лука, этот фильм заставляет каждого задуматься и О ЛИЧНОМ «КОНЦЕ СВЕТА», «который почему-то многих беспокоит намного меньше, чем всеобщий». «А ведь результат и того, и другого будет один и тот же. И если до всеобщего конца света мы, может быть, и не доживём, то до своей собственной смерти доживём гарантировано», — напомнил он. Но почему-то осознание бессмысленности всей прожитой жизни часто к человеку приходит только тогда, когда он получает последний и окончательный диагноз, удостоверяющий его о предстоящей смерти. Тогда, когда радикально изменить состояние своей души уже невозможно.
«У нас ... сейчас есть всё, что нужно для спасения души. Бог по Своей милости дарует нам и всё необходимое для жизни, но чем мы Ему отвечаем за это и как Его за это всё благодарим?» — заключил митрополит Лука.

mardi 4 janvier 2022

Visites du jour de l'an

 


Quand j'étais enfant, mon grand-père et ma grand-mère faisaient à leur entourage des visites pour souhaiter la bonne année. J'ai eu celle de la famille Parédès, dont deux enfants sont passés dans ma classe de maternelle au lycée français. J'aurais tout de suite reconnu Paula, à ma gauche sur la photo, mais pas son frère Olivier, à ma droite. Paula a déjà elle-même un enfant de deux ans...

Nous avons passé un moment gai et chaleureux. Aurore m'a rappelé que Paula s'était cachée pendant une demie heure dans la classe, me plongeant dans la panique. J'ai complètement oublié cet épisode qui aurait dû me marquer. Elle faisait beaucoup de bêtise avec sa copine dont le nom m'échappe, là tout de suite, alors que je m'en souvenais fort bien hier. Cette dernière, un jour qu'à la suite d'une engueulade générale, je m'étais retrouvée devant une classe muette, avait déclaré tout à coup: "Mais pourquoi vous faites cette tête, vous ne voyez pas qu'elle plaisante?"

Tout le monde me dit, même des jeunes, que la covid provoque des trous de mémoire et des difficultés de concentration...

Ils sont venus avec Natacha, le taxi de l'higoumène Boris que je leur avais recommandé.

Ensuite, j'avais rendez-vous au café la Forêt avec une famille très amie avec Marie Gestkoff, qui nous a quittés au printemps dernier. La jeune fille, Sophia, doit à celle-ci son bon niveau de français, et le travail intéressant que cela lui a permis de trouver. Ils étaient très attachés à "Maricha" qui était d'ailleurs très bonne, et nous avons évoqué son côté aventureux, et le voyage que nous avons fait ensemble avec un fou du volant à Tcheboksary pour rencontrer le père Basile Pasquiet. 

J'ai le grand remords de ne pas avoir fait plus d'efforts pour voir Maricha, qui est morte dans une certaine détresse. Elle n'en parlait pas du tout. Je lui avais proposé de la prendre au passage à Pouchkino quand je revenais de Moscou, pour la recevoir quelques jours chez moi, mais elle avait décliné l'offre sous je ne sais plus quel prétexte.

Sophia m'a demandé de corriger sa thèse, c'est une commande. Et de lui dédicacer Yarilo, version française. Elle pourra m'aider à le promouvoir quand il paraîtra en russe. Elle m'a conseillé de fêter mon anniversaire en louant un ancien local professionnel, ce n'est pas très cher, parfois un peu excentré. Car cette année est un jubilé, je vais avoir 70 ans. Je ne peux pas dire que ça m'enchante; d'ailleurs, passer des dizaines m'a toujours fichu le cafard. Mais ici, en Russie, les jubilés, ça se fête. Dans quel état serai-je au prochain? Tout peut arriver. Enfin comme il vaut mieux fêter que se lamenter, allons-y. Mais j'ai l'affreuse impression, parfois, d'avoir peu de temps pour me mettre en conformité avec les impératifs de l'autre monde et prendre congé de celui-ci, auquel je reste attachée, si ingrat soit-il, surtout de nos jours.

Pendant que nous discutions de tout cela, le peintre Pacha me conviait à un concert au pied levé. Puis, comme j'avais refusé, il m'a fait appeler par Nadia, pas très à l'aise.  Mais après avoir passé la journée en mondanités, je n'avais pas du tout la force d'aller en faire encore pendant deux ou trois heures.

Le père de Sophia, Dima, a passé des heures à dépanner Katia, dont le tout-terrain Patriote était en panne de batterie. La seule fois où cela m'est arrivé avec ma Logan, j'avais oublié d'éteindre les phares... J'ai eu autrefois une Lada Niva, à vrai dire pas neuve, et on me disait que si elle était en panne, on pouvait la réparer partout, il y avait toujours les pièces, et un gars capable de s'en occuper. Ce qui est vrai. Le problème, c'est que cela lui arrivait tout le temps. Je salue la gentillesse et la solidarité de Dima.




Marie Gestkoff




J'ai été une fois de plus punie sur Facebook. Huit jours de ban. Pour avoir écrit en commentaire d'un post avec tristesse: "Les Français sont devenus complètement cons".  Eh oui, Facebook, ce n'est pas le café du Commerce; et le café du Commerce est une institution dont la caste des patrons de Facebook veut la peau. Cela dit, cette phrase classique et anodine me semble un prétexte, je pense que la vraie raison est la publication d'une vidéo fort intéressante que déjà mes amis ne parviennent pas à ouvrir dans l'univers enchanté de Montagne de Sucre, mais qu'on trouve sur youtube, dans les archives oubliées de TV 5. Je propose cette pépite à ceux qui ne veulent pas mourir idiots:


C'est court et instructif. Ecoutez le mutant, et ça vaut la peine aussi de regarder sa face rétrécie, dans le genre démon, on est loin de Stavroguine, qui garde un charme slave, quelque chose de charnel et de médiéval. J'aime beaucoup l'entendre parler de "religion", qu'il met sur le même plan que Google et son moteur de recherche, et de "méditation", cette activité "spirituelle", à laquelle se livrent tant de gens sans soupçonner qu'elle peut mener à n'importe quoi. La voilà, la secte à l'oeuvre. D'autant plus implacable que ses élus se croient élus, promis au glorieux destin de surhommes augmentés. A voir celui-ci, je ne sais pas s'il est augmenté, mais je suis certaine qu'il n'a plus grand chose d'humain et que le monde dont il rêve n'est pas le paradis.



samedi 1 janvier 2022

Bon courage

Certains publient qu'au lieu de la bonne année, nous devrions nous souhaiter bonne chance ou bon courage. Ce n'est pas faux...

Je ne suis pas très portée sur la bonne année et ses voeux qui ne veulent pas dire grand chose, sinon qu'on aime bien ceux à qui on les envoie, qu'on leur souhaite le meilleur. 

Je me souviens de l'impression sinistre de folie collective et d'inconscience que m'avaient faite les foules de l'an 2000, persuadées d'aborder l'âge d'or, puisque, cela fait 200 ans qu'on nous le rabâche, le passé est haïssable, nous ne voulons plus rien avoir à faire avec lui, mais les lendemains sont forcément radieux, car le Progrès nous conduit, dans le char de la Démocratie et des Droits de l'Homme. Eh bien, selon l'expression russe, приехали, nous voilà rendus. Assis, masqués, piqués, marqués. Et bientôt complètement spoliés. Et combien de boucs émissaires ont-ils été sacrifiés pour ce résultat? Sans doute pas assez puisque Moloch en réclame encore, en plus de nos enfants.

Cependant, comme le démontre la tragédie antique, l'ubris, l'orgueil démesuré fait commettre des erreurs fatales et irrite les dieux. Je souhaite donc que cette année nous apporte la chute de tous ces minables malfaisants qui se prennent pour des titans et ne sont que de vieux cloportes, et de tous leurs serviteurs zélés. On peut dire que l'humanité toute entière aurait tout à y gagner. Et y trouverait peut-être un sursis qui lui épargnerait le sort de Sodome et Gomorrhe...




Avec Nil, nous avons commandé deux pizzas et débouché une bouteille, et cela m'aurait suffi, mais le peintre Pacha nous a conviés dans la galerie dessous le café. Nil avait déjà assez bu pour trouver notre réveillon un peu miteux, et nous sommes partis à pied, à travers une ville déserte, tandis que du côté du lac résonnaient et fulguraient des feux d'artifice.

A la galerie, il n'y avait pratiquement personne, les gens sont arrivés peu à peu. Trop de mecs bourrés, ou plutôt trop bourrés les mecs, car il n'y en avait pas beaucoup. L'un d'eux s'obstinait, bien qu'il eût depuis longtemps quitté l'adolescence, à faire exploser des pétards, ce qui, dans une cave, fait beaucoup de buit, et terrifiait ma chienne. Apparemment, la philosophie générale, qui me fait d'ordinaire fuir ce genre de manifestations, est qu'un réveillon doit être forcément une beuverie, une grosse bringue, je suis même étonnée de ne pas avoir vu de cotillons et de langues de belles-mères dans un tel contexte.

Nil plaint beaucoup toutes les jeunes femmes seules qu'il voit, et qui sont déjà trop âgées pour lui, cependant, bien qu'elles ne fassent pas du tout leur âge. Il pense que c'est un phénomène russe, je peux témoigner que non, pratiquement toutes les femmes de mon entourage et de ma génération ont ramé des années avant de trouver l'homme de leur vie et ne l'ont quelquefois pas trouvé du tout.

Il trouve que la Russie, c'est Dostoievski, des gens vrais, entre le rire et les larmes. Et aussi que les Russes et les Français sont certes différents, mais complémentaires, c'est exact.


 Bonne année!



jeudi 30 décembre 2021

Givre

 


Katia a voulu descendre la rivière Troubej a ski, mais je n'ai pas suivi, j'ai suivi à pied, et plutôt sur la berge, car la glace n'est pas encore assez solide, et par moments, elle prend l'eau. Le spectacle valait le déplacement, les arbres étaient nappés de givre, leurs branches d'un blanc scintillant au milieu du jour, se doraient avec la venue du soir, et la descente rapide d'un soleil oblique. Je pensais à la fascination que j'éprouvais, enfant, pour le nord et ses fééries, pour la Reine des Neiges. Nous sommes allées jusque à l'embouchure et au lac qui était blanc à perte de vue, sous un dôme rose mystérieux, comme si on avait placé la ville sous un globe d'opaline. 

La veille, nous nous étions lancés avec Nil dans le massif forestier destiné au ski de fond, mais je suis la vraie "théière"; comme on dit ici. Et nous avions rencontré Génia, sa mère et Katia, avec qui nous avons ensuite pris le thé. Nil, qui n'a pas tenu le coup à la pâtisserie, va tenter sa chance chez les balalaikers, à Oulianovsk. En principe, il devrait bien s'entendre avec cette équipe jeune et farfelue, il ne sera sûrement pas très bien payé, mais j'ai confiance, cela peut-être le petit coup de pouce qui change un destin et lui ouvre des perspectives. Oulianovsk est une ville agréable, jeune, vivante. 

Bien décidé à partir, il a pourtant des accès de mal du pays. Quel est l'exilé qui n'en a pas? J'adore la Russie, je ne regrette pas d'être partie, mais souvent, dans cet espace nordique et magique, où j'ai la vie plus intense, plus intéressante et plus libre, où je me suis parfaitement intégrée, où j'ai une maison qui me convient, je ressens, malgré l'habitude, une profonde impression d'étrangeté. 

Cette impression avait atteint son point culminant aux Solovki. Récemment, le photographe Valeri Blizniouk, qui fait des clichés magnifiques du nord et des îles Solovki, a associé cet endroit à la musique d'Arvo Part, qui me captive, m'enchante, mais me déconcerte par sa profonde étrangeté, elle m'évoque l'au delà, l'autre monde, dont les Solovki m'avaient paru le seuil, l'embarcadère...

Je discute aussi beaucoup avec Nadia, je revis à travers mes jeunes amies ma triste jeunesse ou, que l'on soit ou non jolie, on reste seule parce qu'on a manqué le moment où les jeunes gens sont disponibles, pour toutes sortes de raisons, souvent sociales et même idéologiques. Pereslavl n'offre pas beaucoup de possibilités de rencontres, mais finalement, les grandes villes non plus. J'aurais leur âge, j'utiliserais les réseaux sociaux, pas les sites de rencontre, mais les pages où les gens se trouvent sur la base d'intérêts communs, de façon naturelle.

 









Le père Nikita Panassiouk, de Donetsk, dont j'avais traduit l'interview et qui était venu me voir, m'a confectionné une sangle pour mes gousli et une ceinture traditionnelle.