Translate

dimanche 22 mai 2022

L'idiote du village

 J'écrivais il y a 7 ans, fin 2014, le commentaire suivant sur la page de Valeurs Actuelles à propos d'un article sur le cessez le feu entre Kiev et les "séparatistes prorusses":

C'est une ruse pour permettre à ces gangsters de gagner du temps. Les USA veulent la guerre, et nous l'aurons. Cela ne nous laissera pas intacts. Vous feriez bien de vous renseigner sur le net, pour ne pas mourir idiots. Valeurs Actuelles, à en juger par son article sur l'Ukraine très faux-cul dans son dernier numéro, défend, j'ai le regret de le constater, car j'avais de l'estime pour cette revue, les valeurs marchandes avant les valeurs traditionnelles de la vieille droite. Atlantistes, sarkozystes, rachetés par Dassault... Ils mentent, comme tous les autres. On nous ment tellement qu'il est difficile de se représenter à quel point. http://www.les-crises.fr/;https://www.facebook.com/.../2014/09/en-construction.html

https://www.facebook.com/valeursactuelles.page/photos/a.334787693289060/541232959311198/?comment_id=543983962369431&__tn__=R*F

Je l'avais complètement oublié, mais ce commentaire a été "liké" par quelqu'un et souligné d'un "merci", ce qui l'a fait remonter à la surface.

Je ne vois vraiment pas pourquoi je changerais aujourd'hui d'optique, tout s'est réalisé.

Une moniale m'a envoyé un article de "parlons d'orthodoxie" auquel j'ai répondu de la sorte:

Premièrement, je ne crois jamais ce que raconte Benoit Vitkine, russophobe rabique et grand spécialiste des fake news ou des mensonges par omission sur le Donbass. Il est donc fort possible que les propos de ce prêtre libéral, il y en a quelques uns, soient interprétés, j'ai vu les miens interprétés par des journalistes jusqu'à les rendre pratiquement méconnaissables, et cela est valable pour tous les autres détails de cet article. Mais admettons que tout cela soit la vérité vraie, où était ce prêtre et que disait-il pendant les huit ans qu'ont duré les exactions au Donbass, où soit disant était l'armée russe, qui n'y était pas, on le voit maintenant qu'elle y est vraiment. Pour moi qui ait suivi l'affaire, je regrette qu'elle ne ne soit pas venue plutôt et que Poutine se soit perdu dans les atermoiements diplomatiques, mais il se peut qu'il n'ait pas eu le choix. 

Que pensait ce prêtre des persécutions exercées à l'endroit du métropolite Onuphre et des ses fidèles et de l'écoeurante intervention du patriarche Bartholomée, le commis voyageur de la CIA, qui maintenant prend des airs de sainte nitouche? (on voit clairement ici dans quel but:https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Forthodoxologie.blogspot.com%2F2022%2F05%2Fle-synode-ukrainien-schismatique.html%3Ffbclid%3DIwAR2RF205LEoWwUCOK2AyzIeRHQlDEo8LzBwGYnZV8GRXGX9iECPL91vriDY&post=19879744_7563&cc_key=)

Cela ne lui fait-il rien de s'allier de fait avec des personnages comme Biden et tout le personnel occidental pourri qui ne sait plus qu'inventer pour enfin dépecer son pays et a mené l'Ukraine là où elle en est avec une fourberie extraordinaire, une vilenie et une absence de scrupules colossales?

Je ne suis pas communiste et observe avec chagrin une certaine renaissance ou nostalgie du communisme, dues à la manipulation d'éléments néonazis en Ukraine par des leaders occidentaux qui sont, eux purement et simplement mafieux, avec des idéologies bizarres qu'une amie à moi définit par le mot heureux de cocopitalisme, le communisme pour les sans dents, le capitalisme pour les surhommes, ainsi que l'explique clairement et ouvertement le sataniste Klaus Schwab. Ces dirigeants européens ont tout fait pour faire renaître le nazisme chez les uns, et par contre coup, le communisme chez les autres, eux-mêmes offrant le curieux spectacle d'un mélange de trotskisme et de nazisme qui nous promet une société tellement abominable, s'ils arrivent à leurs fins, que je préfèrerais le communisme de papa. Est-ce que la société occidentale actuelle peut être acceptée par un orthodoxe normal? Pour moi, c'est absolument impossible, pour le patriarche, je pense que c'est pareil. C'est cette société que ce prêtre défend pour son pays? Alors comme beaucoup de Russes, il a besoin d'atterrir...

Mais justement, ils atterrissent beaucoup, en ce moment, de nombreux libéraux ont compris de quoi il retournait.

Depuis presque six ans que je vis ici et tient un blog où il m'arrive d'être très critique, il est vrai sur d'autres sujets, je n'ai jamais subi les moindres pressions, aucun tchékiste ne "m'oblige à écrire de la sorte" avec un revolver braqué sur moi, comme le supposait une de mes contradictrices. Je me sens libre comme l'air. Je n'ai pas subi la tyrannie des mesures covidiennes, j'ai toujours vu des amis, j'ai toujours fréquenté l'église et communié normalement. 

Nous prions tous pour la paix en Ukraine, mais pas pour la victoire de ceux qui ont organisé tout cela, commettent depuis huit ans des horreurs, délirent d'une haine bestiale et stupide, montent de faux drapeaux et de faux reportages et assassinent ou emprisonnent les journalistes et personnages publics qui ne marchent pas dans la combine. Nous recevons les réfugiés ukrainiens, je soupçonne d'ailleurs que nous n'avons pas les mêmes que vous, et nous n'avons pas non plus les mêmes musulmans. On recueille de l'aide humanitaire, et personne autour de moi ne tient de discours haineux, ni ne persécute les étrangers venus des "pays hostiles" et installés ici. Il s'est passé des choses affreuses autrefois en Russie, mais le diable a changé de camp, il est dans celui de Vitkine, et de ce pauvre prêtre à qui je souhaite d'ouvrir les yeux.

Un correspondant m'écrit que la sérénité de mes chroniques le change de l'hystérie qui règne en France. Eh bien oui, ici, pas d'hystérie, tout est calme, dans la détermination et l'émotion. 

Xioucha, depuis qu'elle a réalisé ce qui se passait, est devenue une fan de Tetyana Montian, et elle envoie régulièrement au Donbass des colis de vivres, de médicaments et de bandages. Elle me dit qu'elle est stupéfaite par les discours haineux qu'elle lit ou entend chez certains libéraux, les mêmes qu'en Ukraine, et malheureusement, les mêmes qu'en France.

A l'église, j'ai vu Génia Kolesov, qui organise les soirées culturelles du café français et m'a embarquée dans le concert au monastère Donskoï. Il a montré la vidéo à une dame qui enseigne à l'institut Gnessinski, et celle-ci lui a dit: "C'est grandiose, je n'ai pas pu m'en arracher jusqu'à la fin".

Ce qui m'a sidérée, parce que moi, j'ai plutôt honte. Je me suis trompée plusieurs fois, et puis, comme on était dans un monastère, je me suis crue obligée de me mettre sur la tête le foulard que j'avais autour du cou. Comme habilleuse, dans la pièce sans miroir, j'avais Skountsev! Le résultat est l'idiote du village avec sa vielle à roue, de quoi donner raison à mon troll sur la progression de mon Alzheimer. Mais tout le monde est ravi...



Il fait toujours un froid de loup, j'avais planté des tomates, elles ont gelé. Dès qu'il y a un rayon de soleil, et il y en a quand même, entre deux magnifiques nuages, je suis dehors, à jardiner ou dessiner, et cela m'emplit d'un grand bonheur. Aujourd'hui, j'ai même commencé à jouer des gousli au grand air, le voisin au chien, Sacha, écoutant sa radio à plein volume dans sa cour, l'autre voisin vient seulement d'arriver, j'ai cru un instant qu'il ne viendrait pas, mais il vient vraiment souvent, j'espère qu'il ne va pas s'installer de façon permanente.

En plus de la vitrification du perron et de l'ouverture d'une porte sur le côté opposé, le seul où j'ai la paix, j'ai eu l'idée qui change tout. Je renonce à louer, et je vais m'installer dans la moitié que je laissais aux hôtes. Mes fenêtres donneront sur le voisin au chien, mais il est quand même un peu plus loin de moi, et puis je ferai mon bureau dans ma chambre, qui a deux fenêtres en angle, une sur le jardin et l'isba d'en face, l'autre sur le poirier. Dans la pièce où je me tenais jusqu'alors, je recevrai les amis de passage.













jeudi 19 mai 2022

Ermitage

 


Pluies diluviennes, soleil, arc-en-ciels, pluies diluviennes. Il fait si froid que je n'ai pas encore vu un seul moustique, alors que c'est en mai qu'ils sont le plus virulents, en principe. En revanche, les rossignols ne se laissent pas arrêter par les intempéries. Ils chantent à ravir, avec cette ivresse recueillie et mystérieuse qui me laisse suspendue entre deux mondes.

Kolia l'éléctricien essaie de finir de vitrer mon perron, avec ce temps, ce n'est pas simple. Je lui ai suggéré de commencer la terrasse, de l'autre côté, en attendant d'avoir reçu la feuille de profnastyl qui doit fermer le morceau de toit que nous rajoutons. Peut-être que ces aménagements rendront le voisin moins présent. Cela me donnera aussi la possibilité d'apprécier le jardin même quand il fait mauvais, car je n'ai plus aucune vue nulle part. A l'endroit du perron, je ferai une toute petite pièce, avec un fauteuil en osier, pour prendre le thé seule ou à deux et contempler le ciel par dessus les deux isbas encore normales, celles que je dessine tout le temps. 

J'ai donné une leçon de français à Macha, la fille du prêtre ukrainien, le père Vassili, elle a des problèmes de prononciation, son professeur leur enseigne à la fois le français et l'anglais, et il y a interférence entre les deux. Le père Vassili est très bon, et il a de l'humour. Il est affligé comme moi d'un voisin gênant, et il a ironisé sur nos problèmes et les prières que nous devons répéter pour ne pas perdre patience. Il m'a dit en riant: "Et vous avez un potager, vous n'avez pas la place, avec le marécage là devant? 

- Oh j'essaie un peu mais non, je n'ai pas la place, je me donne beaucoup de mal pour faire quelque chose de beau, je mets des fleurs. Parce que tout devient si moche que j'ai vraiment besoin que ce soit beau chez moi.

Eclat de rire. 

"Vous trouvez que cela n'en vaut pas la peine?

- Oh si, si! En effet, tout devient terriblement moche, et cela aussi éprouve notre patience! 

- Ah oui, c'est vrai que vous êtes peintre, vous pouvez me comprendre!"

Eclat de rire: "Je ne vous comprends que trop bien! La beauté, il faut la trouver maintenant à l'intérieur de soi!"

Il est peintre d'icônes et je soupçonne que les deux nouvelles de la cathédrale, saint Nectaire d'Egine et saint Gabriel de Géorgie, sont de sa main.

Il m'a dit:"Votre maison est une sorte d'ermitage, cela change tellement de la nôtre, avec tous nos enfants!"

Chez moi, ce sont les chats qui pullulent. Le soir et le matin, c'est la compétition pour aller sur mon lit. Hier, Robert, qui rasait les murs avec humilité quand je l'ai recueilli et se montre accaparant et jaloux, était allé occuper d'avance la place de Rita, sur l'oreiller voisin du mien. Chocha se place toujours devant l'oreiller et elle le regardait d'un sale oeil. Arrive Moustachon en courant, il bouscule tout le monde et s'installe sur moi. Georgette cherche à occuper sa place, près de mon épaule, sur laquelle elle pose sa patte. Blackos alors s'insinue entre Chocha, Robert et Moustachon. Ce dernier s'en fout royalement mais Chocha et Robert, offusqués, s'en vont. Rita tourne autour du lit sur les pattes arrières, il faut la soulever sans déranger Georgette qui grogne. Une fois sur le lit, Rita monte la garde, pour ne plus laisser monter d'autres chats. Quand à Rom, il est tellement exclusif qu'il refuse même d'essayer. Si tous ces animaux pouvaient se supporter, il y aurait de la place pour tout le monde.

On va bientôt sortir en russe le premier volume de mes chroniques, 2016.





mercredi 18 mai 2022

icônes

 Une amie m'avait offert une icône naïve ancienne qui intrigue beaucoup de gens. On y voit la mère de Dieu avec deux moines et personne ne pouvait dire qui ils étaient, peut-être des commanditaires, car ils n'avaient pas de nimbes. Or je suis tombée, sur vkontakte, sur une icône du même type, il s'agit de la Mère de Dieu "Petcherskaïa", "des Grottes, avec deux saints moines de la Laure des Grottes de Pskov, Antoine et Théodose. 


Mon icône. A côté, une fleur en tissu qu'a faite Cécile, et un coeur en pâte à sel qui me vient d'Anne Frinking, souvenirs de Cavillargues et Solan.


L'icône d'internet

La première icone de ce type aurait été faite par saint Alipi des Grottes de Pskov, considéré comme le premier iconographe russe (+ en 1114). L'icône originale est liée à plusieurs miracles, elle a rendu la vue au prince Roman de Tchernigov. On la prie pour recouvrer le vue, pour se délivrer des démons et restaurer sa santé spirituelle et son équilibre.

Et à propos de santé spirituelle, d'équilibre et de démons, voici le genre d'icônes qu'affectionne la propagande de Kiev, je la dédie aux fervents soutiens de ce régime, en leur souhaitant de recouvrer la vue:



 Ceux qui fournissent les mitraillettes ne viennent certainement pas du paradis.

Pourtant, on fait tout pour nous le faire croire!





samedi 14 mai 2022

Froid mais beau


Je suis allée le même jour chez le coiffeur et au salon pour chiens faire toiletter Rita. J'ai récupéré un bijou de chienne, j'ai même eu rétrospectivement honte de ne pas l'avoir mieux entretenue, c'est une transformation merveilleuse, la voici prête à rencontrer l'été, à l'issue de notre absence de printemps, et toute rajeunie, ce qui n'est pas mon cas! J'ai passé la journée à courir. La dame qui m'avait amené Tania, la réfugiée du Donbass, m'avait demandé, la veille, de louer l'appartement des invités à une amie venue en pèlerinage,  et de lui préparer un repas simple, pour son retour des vêpres. Je suis allée en vitesse acheter du poisson avant de récupérer ma chienne, et puis j'ai préparé pour deux personnes, elle et moi. Mais au grand embarras de son amie, elle m'a fait faux bond au dernier moment pour rester au monastère. 
C'est dire si les locations, tout de même, ce n'est pas trop ma tasse de thé. S'enquiquiner à tout préparer, et puis les gens ne viennent pas, et je ne suis pas précisément une bonne petite ménagère. Ou bien ils me demandent de déplacer les meubles, ou bien il faut que je leur procure des séances de psychanalyse gratuites, ou bien ils viennent me casser les pieds quand je rêvasse dans mon jardin. Je crois que si j'ai d'un côté le voisin, de l'autre des locataires, cela va devenir compliqué. 
Il est arrivé avec des copains, j'ai trois bagnoles sous les fenêtres, je m'attends au tintamarre sur la terrasse dans le courant de la journée. Il fait froid, mais il y a de merveilleux nuages, sculpturaux et éblouissants, que bouscule le vent et qui laissent passer le soleil, et pendant que tout cela dormait encore à côté, j'ai jardiné, puis me suis étendue sur le hamac avec Rita, pour regarder passer ces énormes présences mousseuses et argentées et écouter le déferlement presque marin de ce vent froid et violent, tout en prenant mon indispensable bain de soleil, et me reconstituer physiquement et moralement. J'entendais les oiseaux, les mouettes, les mésanges, et encore d'autres angelots rapides que je n'identifiais pas.
Le beau temps, ici, est rare. Mais le ciel est d'une incroyable beauté. C'est une des raisons de mon retour à Pereslavl. Le lac est presque une sorte de petite mer, il en vient de grandes rumeurs, des chants, de graves et puissants oratorios et des débâcles somptueuses, des icebergs aériens dérivants. Hier soir, les averses se succédaient, glaciales et violentes, et entre elles jaillissait le soleil depuis de béants gouffres bleus. Je suis revenue de chez la toiletteuse sans trop regarder la route tellement c'était magique: de lointaines falaises blanches, des cavalcades dorées, d'énormes et sombres vagues et des arcs en ciel, doubles, triples, des arcs en ciel de tous les côtés.





Ci-dessous, un gradé américain dit carrément qu'ils ont travaillé huit ans (c'est-à-dire depuis le Maïdan de 2014) à préparer l'armée ukrainienne à une guerre contre la Russie. 

Et ici une vidéo déjà supprimée par youtube où Michel Coullon dénonce les manipulations de l'information en vue de désamorcer les témoignages des victimes. C'est une chose à laquelle j'assiste depuis huit ans et qui ne m'étonne plus, ce qui continue à m'étonner, c'est la crédulité, le parti-pris et le manque de discernement chez des gens qui font profession de penser et ont le temps de le faire. Michel Coullon est un véritable intellectuel :

L'ancien militaire à la moralité irréprochable qui témoigne, avec cependant les précautions oratoires de rigueur, n'avoir vu que des atrocités ukrainiennes se fait déjà calomnier et huer par toutes sortes de trollichons français, ukrainiens ou même russes. C'était fatal, on a tous ses hyènes.

La mentalité du troll est une énigme, quand il n'est pas payé pour faire son boulot, car je n'aurais personnellement pas l'idée d'aller sur les pages de ces gens pour les insulter ni même leur débiter des arguments auxquels ils sont imperméables, mais eux ne peuvent pas vivre tant que subsiste un ennemi de classe ou un mal pensant, enfin un esprit libre.

vendredi 13 mai 2022

Gay mais pas joyeux

 En référence à mon article d'hier, voici une vidéo exhaustive, ce n'est pas nous qui délirons, ce sont eux qui le disent. Gay, mais pas joyeux.

 https://odysee.com/@Vivresainement:f/yuval-noah-harari:dd

Il faut avoir les yeux ouverts. Et voir aussi l'Ukraine et la Russie à la lueur, ou plutôt aux ténèbres, de ce genre de choses et d'individus. Personnellement, je me ferai aux drapeaux rouges. Skountsev qui déteste les bolcheviques, grands massacreurs de cosaques, m'a dit: "mais c'est le drapeau de notre victoire..." Oui, bon, je sais, je connais le paradoxe, je m'y ferai, et pourtant, l'admirable livre que j'ai commencé sur les îles Solovki, la "lampe inextinguible", ne m'incite pas a adhérer à la légende. Enfin à choisir, je préfère le communisme russifié à cette horreur trotskisante brute mâtinée de nazisme, ou de nazisionisme, d'autant plus que dans cette émission, on voit la confirmation de ce que je sentais émerger, et que mon amie Isabelle appelle le cocopitalisme, soit le capitalisme pour eux, pour la caste, pour les surhommes, le communisme pour les esclaves. La société russe me démontre en ce moment qu'elle n'est pas mûre pour le Nouvel Ordre Mondial. Elle reste très humaine, avec de grands sentiments, des émotions, de l'héroïsme... le sens de la communauté et du sacrifice.



Je voudrais aussi diffuser cette vidéo. C'est une famille nombreuse de Marioupol, le petit dernier, né il y a un mois, a été baptisé Vladimir. Le père s'est cassé une jambe, vivent avec eux le grand-père et la grand-mère, dont l'immeuble a été bombardé, et aussi les deux frères invalides de la mère de famille, ils n'ont pas la vie facile, ils subsistent grâce à l'aide humanitaire, et pourtant des visages rayonnants. Ils jouent "Katioucha", la chanson fétiche de la seconde guerre mondiale. Le grand-père profite de l'interview pour saluer son copain de régiment en Russie et lui demander de le contacter. Tous envoient à leurs diverses connaissances le message qu'ils sont sains et saufs et qu'ils vont bien.


J'ai pensé à mon amie Yelena qui, depuis huit ans, traduit des témoignages sur des gens simples comme eux, et m'a dit récemment: "Ne fais pas attention à ce qu'on peut te dire, moi, maintenant, je m'en fous, parce que je téléphone à ma maman, à Marioupol, et je ne me fais plus de souci pour elle, et j'ai aussi reconnu des cousins sur un reportage! C'est ça, le plus important". 

C'est la réponse que je donnerai au troll de service, dont le dernier message m'est parvenu à l'instant, et dont je vous laisse apprécier la teneur, et à tous ceux qui lui ressemblent!

« … l'empire américano-sioniste… » : tiens-donc, cette vieille rengaine conspirationniste sur le sionisme qui refait surface, remarque qu’un nazi ne renierait certainement pas. Puis « le juif nazi ». On pourrait peut-être en sourire, si cela ne venait d’une paumée qui cautionne l’invasion fomentée par son dictateur en chef, au nom… d’une guerre contre le nazisme. À ta décharge, un Alzheimer déjà bien lancé. Le cognitif en déroute, dans un pays qui saura te prendre en charge comme il se doit. Fais-nous le plaisir d’un geste plein de cohérence : ne mets plus jamais les pieds en Occident. Même pour te faire soigner. Et profites-en pour octroyer l'asile à ton cercle de désaxés. J’ai le sentiment qu’il n’en faut pas beaucoup pour les convaincre de te rejoindre. L’air deviendrait ainsi plus respirable des deux côtés, dans le pays qu’ils quitteront et dans leur nouvelle terre d'accueil, cette Russie aux relents nauséabonds.


mardi 10 mai 2022

La victoire en chantant


J'avais répété pour la fête de la victoire la chanson "le corbeau noir de Donetsk" qui a quelque chose de traditionnel, bien qu'elle ne le soit pas, et que Skountsev chante avec ses fils. Mais je n'ai pas eu le courage de rejoindre mes cosaques. Tout le centre était bouclé, il faisait un froid polaire avec des averses intermittentes et violentes de neige fondue, j'avais peur que ma vielle ne me trahît, car elle a horreur de l'humidité et du froid, et je la comprends. J'ai donc fait un enregistrement.

Pendant la dernière guerre, mon père était parti au STO. Il avait un grave problème cardiaque, consécutif à des rhumatismes articulaires mal soignés qui l'a emporté à l'âge de 30 ans, et ne pouvait être soldat, mais on l'avait envoyé au STO. Catholique et de droite, il trouvait le communisme plus dangereux que le nazisme. Au STO, il avait rencontré des Polonaises et des Russes. Les Russes lui paraissaient complètement endoctrinées mais beaucoup plus sympas que les Polonaises. Au moment de la débâcle allemande, il avait fait un retour épique, traînant attaché à son sac à dos un copain qui flanchait et qu'il ne voulait pas laisser derrière lui, ce qui n'avait pas dû arranger son état de santé. 
Mon oncle Henry, avec lequel il était ami, et ils portaient tous deux le même prénom, était parti au maquis à 17 ans en volant le vélo d'un cousin qui ne le lui avait jamais pardonné.
Mon avis personnel est qu'à part ceux qui ont fait du fric sur notre dos, bâti une puissance financière illicite et démesurée et provoqué la situation où nous sommes actuellement, personne, dans cette guerre n'a vraiment été vainqueur. Je n'ai pas la mentalité idéologique, je suis pour la société traditionnelle et organique de type monarchique. Je suis donc ce qu'on appelle une anarchiste de droite, ni facho ni coco. 
Cependant, cette société traditionnelle, à laquelle appartenaient en fin de compte et mon père, et mon oncle, et ma mère et mes tantes, mon grand-père et ma grand-mère, mon beau-père et toute ma famille, a été mise à mal tout autant par le capitalisme occidental qu'elle le fut en Russie par le communisme soviétique, et parfois même, je me demande si elle ne le fut pas davantage, car ainsi que le dit ma tante Mano, le consumérisme américain conquérant et débilitant est arrivé sur une population dont la gauche républicaine socialiste, matérialiste et progressiste avait éliminé la plupart des anticorps culturels et spirituels. Actuellement, la question ne me paraît plus d'être communiste ou facho, mais d'être antilibéral, c'est-à-dire contre le dernier avatar totalitaire du même monstre matérialiste et technocratique qui est en train d'atteindre des abysses d'ignominie encore mal explorés. 
Je ne suis vraiment pas communiste, et beaucoup de choses me restent en travers du gosier de ce côté-là. Mais actuellement, communistes ou pas communistes, j'observe que les Russes se conduisent beaucoup mieux que les occidentaux, c'est-à-dire que depuis la fin de la guerre froide, le capitalisme de ce qu'on appelle l'empire américano-sioniste a pris un tour extrêmement agressif et dépourvu du moindre scrupule, entre la fourberie et l'impudence, quelque chose qui relève de la mentalité du malfrat tout-puissant. Nous en sommes arrivés à un capitalisme mafieux qui, des divers systèmes totalitaires, prend le plus mauvais et en fait une étrange mixture. Les Russes voient se manifester en occident une renaissance du nazisme, qui justifie a posteriori le communisme et la lutte héroïque de leurs ancêtres durant la seconde guerre mondiale. J'y vois un mélange de trotskisme et de nazisme hypocrite, et si l'on peut reprocher tout ce qu'on veut au nazisme, il n'était guère hypocrite, mais la caste occidentale l'est; elle l'est avec arrogance, impudence, cynisme. La caste ment, contre toute vraisemblance, elle ment jusqu'au bout, elle nie l'évidence, de sorte que même les gens de bonne foi finissent par avoir l'impression d'avoir la berlue. Des intellectuels juifs ne voient pas de croix gammées en Ukraine, et moi, cela fait huit ans que je suis et diffuse des documents et des témoignages qui les attestent. La mère Carrère d'Encausse ricane elle aussi que c'est tout à fait impossible et ridicule. Sans doute parce qu'il serait trop difficile d'être ostracisée par son petit milieu parisien bien tiède? 
L'argument massue du bobo hagard c'est: "ils ne peuvent pas être nazis, ils ont un président juif". C'est touchant de naïveté. Posez-vous donc la question en ces termes: "D'où vient que ces nazis aient un président juif et qu'un certain nombre d'intellectuels juifs qui ont trempé dans les pires combines de la fin du siècle dernier, de l'Irak à la Syrie en passant par la Serbie et la Lybie, n'y voient que du feu et, s'ils le concèdent, déclarent que ce n'est rien du tout, des gamineries, du folklore"?
Des personnalités et personnes juives discernent clairement ce qui se passe, avec l'Ukraine comme avec l'opération covid auparavant, et le dénoncent, mais elles ne partent pas du postulat idiot que si un être humain est juif, il est forcément bon, honnête et systématiquement calomnié par de vilains fachos. Elles savent bien que pour penser de la sorte, il faut être extrêmement endoctriné ou n'avoir pas les neurones à la bonne place.  Du reste, c'est dans la bouche d'un intellectuel israélien que j'ai entendu l'expression "nazisionisme". C'est que malgré tout, si y on réfléchit, le concept de peuple élu, s'il n'est pas compris dans le sens d'une élection spirituelle, n'est pas trop éloigné de celui de race supérieure ou de surhomme, et si l'on a mauvais esprit, on fait aussi le lien avec le transhumanisme, et avec la certitude de certains puissants de ce monde qu'ils peuvent tout se permettre à l'égard des sans-dents français, ou des prolos du Donbass, ou autres populations méprisables de second ordre, s'ils se mettent en travers de leur chemin. Je ne dis pas que toutes les personnes qui constituent la caste soient juives, Biden et son horrible fils ne le sont pas, je dis qu'être juif n'empêche pas d'être un salaud prêt à sacrifier des millions de vies, on l'a vu avec Trotski. Et je n'ai jamais oublié ces paroles d'un vieux médecin juif à son fils révolutionnaire, dans la Marche de Radetzky de Joseph Roth: "le problème avec toi, c'est que tu n'as pas de coeur". Certains donneurs de leçons de l'intelligentsia française n'en ont pas non plus. Ils ont des intérêts et des rancoeurs.

Ce que je vois se profiler à l'horizon côté occidental me fait paraître plus acceptable le communisme russifié que le libéralisme mondialiste, et c'est peut-être cette russification du communisme qu'on n'a pas pardonné à la Russie. Les conceptions des Russes et leur comportement, actuellement, restent humains. Ils donnent leur interprétation des faits, de la seconde guerre mondiale comme de la troisième en cours, mais ils ne montent pas de faux drapeaux, de faux reportages ni toutes sortes de traquenards ignobles, ne se livrent pas à des déclarations haineuses hystériques, à des agressions, des lynchages, des calomnies éhontées;  non plus, en dépit des inversions accusatoires occidentales, qu'aux tortures, exécutions et viols sadiques dont on a eu déjà tellement d'exemples au Donbass où non, ce n'était pas "pareil des deux côtés"... Ils n'essaient même plus de se justifier, ils vont de l'avant; et je pense que ce qu'ils vont découvrir et nous découvrir nous fera dresser les cheveux sur le crâne.
Aussi je m'associe à leur victoire passée et je souhaite leur victoire future. Celle de l'humain sur le monstrueux, celle de tous les humains sur les mutants, et sur l'avenir affreux qu'ils nous préparent. Les vampires de la caste mondialiste ne s'en iront pas tout seuls.

Ici le témoignage d'un journaliste français sur ce thème:

Et sur le même excellent blog:

Et aussi:
Et sur l'opération covid:
 
Réunissons les pièces du puzzle...




dimanche 8 mai 2022

Fêtes et fêtards

 


Fête des femmes myrrhophores. Le sacristain, me rencontrant sur le parvis, m'a joyeusement félicitée, "C'est la fête des femmes, la seule, la vraie!"

C'est aussi la veille du 9 mai, la ville est bourrée de monde, et je n'ai même pas pu entrer dans le café la Forêt après la liturgie.

Et bien sûr, débarquement du voisin, qui, cette fois, a tenté la musique sur la terrasse, musique affreuse qui va avec le bonhomme et la maison, la semelle de glaise et la bagnole par dessus. Je pourrai arriver à ne plus trop le voir, mais il me sera difficile de ne plus l'entendre. Il n'y a rien qui me soit plus insupportable que la musique de merde, surtout en stéréophonie avec le bricolage de l'autre voisin! Mais le bricolage est plus supportable, parce que plus lointain. La terrasse est non seulement très proche mais en plus, en surplomb... S'il y a tous les soirs de joyeuses soirées et tous les jours des chachliks avec le tohu-bohu de rigueur...

J'ai donc quitté le jardin, le hamac, le vent et le soleil pour m'enfermer avec ma vielle, afin d'entendre ma musique et non la sienne. Hier matin, sa mère a fait livrer tout un camion de sable, ils trouvent sans doute qu'ils ne trônent pas assez haut sur leur socle, je pense que ce sont des maniaques. 

Avant le sable, j'étais sur le perron, sur le point d'être vitré, pour garder à la fois un peu de vue et d'intimité, et dans la brise lumineuse, j'écoutais les oiseaux, avec ma corde de prière, dans un état de stupeur et de béatitude, je pensais à Henri et son Bugarach, on a les Bugarach qu'on peut. J'étais étonnée d'être aussi paisible, une paix qui ressemblait à une sorte de léger enivrement épuisé.


Mais il est difficile de rester dans une bienheureuse contemplation avec le vacarme qui rend idiot ceux qui ne le sont pas déjà. Il y a quelques jours, un ami m'a envoyé la photo d'une maison magnifique pour un prix dérisoire, et elle est habitable, mais c'est dans un village du côté d'Ouglitch, à 160 km d'ici. En essayant d'oublier le balourd d'à côté, je songeais à cette maison, mais je sentais tout le poids de l'âge, comment me résoudre à encore m'arracher, et comment assumer un terrain superbe mais immense, et toutes les contraintes matérielles alors que je suis seule et de plus en plus faiblarde? Pourtant, je me sens parfois poussée dehors. 

Quand j'avais objecté mon âge au père Placide, lorsqu'il me conseillait de repartir, il m'avait répondu que je pouvais encore le faire mais que dans cinq ans, ce serait réellement au dessus de mes forces. Eh bien nous y voici.

Heureusement, ce voisin travaille à Moscou et j'ai de merveilleux jours où je ne le vois ni ne l'entends, mais s'il s'installait ici en permanence, ce serait terrible, et l'été, il sera là souvent.

Je reçois une jeune femme réfugiée de Lougansk, avec une jolie petite fille et un tout petit garçon. Elle est venue en pélerinage avec une guide de Moscou qui s'occupe d'aide humanitaire dans sa paroisse. Comme elle s'étonnait de la sérénité de sa protégée par rapport à d'autres réfugiés complètement traumatisés qui ne savent plus où ils sont ni comment ils s'appellent, elle lui a répondu: "A un certain moment, je me suis dit qu'il me fallait voir du monde et sortir de la déprime". 

Elle fait partie de ceux qui ont été évacués du Donbass juste avant l'intervention. Elle venait d'acheter avec son mari une maison à crédit.

Elle se sent russe, et elle soutient l'intervention.

J'ai appelé une amie du Gard et son mari. Ils n'ont ni internet ni la télé mais ils veulent savoir ce qui se passe! Mon amie m'a dit qu'ils ne sentaient plus très bien dans leur village. "Pourquoi? 

- Eh bien tu sais, comme nous ne sommes pas vaccinés et tout cela, on nous tient à l'écart."

Le monde merveilleux des concombres masqués triple dose...