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mercredi 9 mai 2018

humeur de mai


Feu d'artifice de la victoire
Le jour de la victoire a pris fin, la victoire qui a coûté très cher. J’avais mis sur Facebook un documentaire sur l’Eglise dans la guerre, en russe, parce que c'était trop long à sous-titrer  : l’héroïsme des Russes mais aussi les persécutions religieuses, Staline qualifiant de traîtres tous les pauvres types tombés aux mains des Allemands, et les promettant ainsi au goulag dès leur retour… Enfin bref. La victoire. Pour l’obtenir, pour éviter à la Russie en proie à une idéologie qui avait entamé sa complète dérussification (car « dékoulakisation » (ou « dépaysanisation ») plus « décosaquisation », plus « déchristianisation », plus anéantissement systématique du patrimoine, qu’est-ce d’autre qu’une dérussification planifiée ? ) de tomber sous la coupe d’idéologues étrangers néopaïens qui planifiaient sa destruction et son pillage, les gens se sont soulevés et unis comme un seul homme, devant l'agresseur, comme toujours dans ce pays, et c’est la leçon que je retiens de tout cela, ils se sont unis, j’espère qu’ils en seront encore capables, les Français, par exemple, ne le sont plus. Or ce qui se dessine comme horreur totalitaire à l'échelle mondiale  pourrait bien être pire que celles du XX° siècle...
Edouard m’a demandé aussi pour son journal ce que représentait la victoire pour moi etc. Et j’étais assez mal à l’aise pour répondre, j’ai dit : l’incroyable héroïsme des Russes, leur unité face à l’agression, une leçon à méditer pour l’avenir… Oui, c'est cela que cela représente pour moi, en toute sincérité. 
J'ai appris que mon permis de séjour était prévu pour le 28 mai, parce que j'ai remis mon dossier le 28 novembre, alors il faut 6 mois de délai légal à un jour près. Oui, mais le consulat, lui, à qui j'avais demandé un visa de 3 mois, ne m'a consenti que 2 mois, jusqu'au 21 mai, et cela sans qu'il y ait aucune explication rationnelle à la chose. Fort heureusement, il paraît que je n'aurai quand même pas à repartir pour une autre tournée de visa. Mais en revanche, je vais être obligée de refaire l'immatriculation de la voiture, de payer plein pot, et de changer les plaques, or j'avais un numéro facile à mémoriser... Pour éviter cela, il me faudrait me présenter avant expiration de la date de mon visa avec la carte de séjour et un nouvel enregistrement...
J’ai jardiné, je voulais aller me promener quelque part, visiter quelque chose, mais j’ai eu peur de tomber dans les déplacements de moscovites qui rentrent chez eux.
J’ai posé les plessis que j’ai trouvés chez Leroy Merlin, maintenant j’envisage les dalles de bois pour créer des chemins, ça prend tournure. Des choses poussent de tous les côtés, que j’ai  plantées ou déplacées à l’automne ou parfois complètement oubliées. Je peux déjà rajouter de petites feuilles de cassis à mon thé, et c'est délicieux. Le jardin devrait déjà être différent cette année, mais il me faut faire livrer de la terre. 
Je lis dans mon hamac et m’émerveille de ce que les voisins ne bricolent pas, ne tondent pas, n’écoutent pas la radio à tue-tête… Je n’entends que le vent, comme dans le Gard le mistral, bien que ce vent-là soit plus erratique. Pas beaucoup d’oiseaux, mais souvent, on n’entend pas tellement les oiseaux quand il y a du vent. 
C’est la grande compétition entre Rom et Georgette pour me rejoindre sur le hamac et ils devinent toujours que j’y vais. En réalité, ils me surveillent sans arrêt, pires que des agents du KGB.
Rosie aime bien quand je suis dehors, car elle n'aime pas être dedans. Nous n'avons pas de mauvaises relations, à condition de ne pas la contrarier, mais pas de grand contact non plus. Nous coexistons. 
Je pense toujours à Doggie avec chagrin, et remords, mais peut-être, me dis-je parfois, que s'il n'était pas mort de cette manière, le molosse intimidant des voisins qui passe à travers ma palissade écroulée l'aurait tué sous mes yeux? Il n'avait pas l'agilité d'un chat...
Enfin, d'ici deux jours, la palissade sera changée. J'ai refusé la tôle qui défigure tout le pays, je mets une palissade russe classique, des lattes de bois espacées. 
Plus d'incursions de molosses.

Cette créature inquiétante, c'est Georgette. Elle est contrariée
quand je bouge.

Rosie et son crâne de chèvre

Pas beaucoup de feuilles, encore, n'est-ce pas?

Rom attend la place occupée par l'autre chipie.




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