Il m’a fallu
comme chaque année aller montrer patte blanche à l’immigration. Le local est
sinistre, s’y bousculent des hordes de tadjiks, il y a théoriquement des queues
pour des services différents qui sont tous dans le même bureau, tout le monde
se bouscule et se marche sur les pieds, c’est le vrai bordel. La fille qui s’occupe
de moi est très gentille avec moi, c’est celle qui était venue me voir avec son
schpitz Steve, sans aucun résultat, Rita étant peu disposée, et lui peu
expérimenté ! La voilà qui tout à coup me dit que je suis signalée comme
ayant commis au mois de juillet une infraction au code de la route près de
Nijni Novgorod. Sans doute un excès de vitesse du côté de Kourmych, mais ce qui
m’étonne un peu, c’est que je suis signalée aussi comme ayant passé une nuit à
l’hôtel, ce qui n’a pas été le cas ; l’hôtel, dans ces coins-là, c’était l’année
d’avant avec Katia. Des excès de vitesse, comme tout le monde ici, j’en commets
assez souvent sans même m’en rendre compte, et je paie gentiment mes amendes
peu élevées. Aucun n’était remonté jusqu’au service d’immigration, or il paraît
que deux procès verbaux qui remontent dans l’année et on peut vous enlever
votre permis de séjour... J’étais horrifiée. «J’en commets aussi sans arrêt, me
dit la jeune femme, et je n’en ai rien à chier (sic, on a son franc parler,
dans la police), mais je suis citoyenne russe et vous pas. Il vous faut
demander la citoyenneté pour avoir la paix.
- Oui, mais on me
dit que je ne l’obtiendrai pas, parce que je n’ai pas de famille ici.
- Comme porteur de la langue, dans le cadre du programme gouvernemental, demandez à votre juriste, vous parlez le russe sans problème... »
Hier, je suis
allée chez les cosaques, Alexeï nous a montré comment frapper des rythmes, cela
ne m’est pas inutile, j’ai un gros problème avec ça, et c’est bon pour le corps et l'âme, tout le monde devrait pratiquer cela, comme c’était
le cas autrefois, quand les gens chantaient et dansaient, le rythme, c’est la
vie. Les jeunes filles ont chanté leurs trucs de gamines. Cela m’ennuie comme
ces séances où l’on demande à l’enfant de la maison bien dressé de jouer du
piano. En revanche, regarder comment un petit emmerdeur entrait dans le rythme
avec un tambour et y prenait plaisir, malgré son peu de contrôle du niveau
sonore, cela m’a intéressée. Il y avait dans le processus quelque chose de
vrai, de naturel, le garçon pénétrait dans la vérité du monde.
Comme il faisait,
dans la journée, un vrai soleil de printemps, je me suis installée sur le
perron, et j’ai dessiné un paysage de neige, la maison d’en face. Quand il fait
vraiment très froid, je n’arrive pas à dessiner dehors, car j’ai les doigts
gourds, et dessiner avec des gants, je n’y arrive pas. Cette maison d'en face, maintenant que l'oncle Kolia est mort, j'ai toujours peur qu'on me la saccage avec un coup de siding ou l'addition d'un étage bancal. elle est si vivante, si organique. Si j'étais riche, j'achèterais la moitié de l'oncle Kolia, uniquement pour empêcher cela.
Quel réalisme qui remet en place les rêveries de certains.
RépondreSupprimerQuel beau dessin!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/1WAv0thsC0Q
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